TOUT EST DIT

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jeudi 3 février 2011

Kenneth Jacobs

Outsider à la nomination inattendue, le PDG de Lazard à New York est parvenu en peu de temps à river leur clou à ses détracteurs. Choisi fin 2009 face à plusieurs concurrents plus chevronnés pour succéder à Bruce Wasserstein, cet homme du sérail entré dans la maison il y a vingt-deux ans a réorganisé tout l'état-major et annoncé hier des résultats flatteurs. Pour autant, depuis son accession à la plus haute marche, l'ex-basketteur à la haute silhouette et à la figure anguleuse est demeuré fidèle à son style discret, refusant même d'occuper le bureau jugé trop vaste de son prédécesseur. S'il est new-yorkais comme l'établissement centenaire qu'il dirige, ce fils d'enseignants élevé dans une localité de lointaine banlieue n'est pas né avec une cuillère d'or dans la bouche. Il a payé ses cours d'économie à l'université de Chicago en organisant des excursions en car pour les autres étudiants, avant de partir faire un MBA à Stanford. Après s'être ennuyé un moment dans une compagnie gazière, c'est en passant quatre années chez Goldman Sachs que ce fan de nouvelles technologies a eu confirmation de sa vocation pour la finance. Père de trois enfants, il a rencontré son épouse, une Française, à l'époque où elle travaillait elle aussi chez Lazard. Reconvertie dans le cinéma, elle a notamment produit « Fahrenheit 9/11 », la charge de Michael Moore contre l'administration Bush. Une manière de demeurer en communion avec son mari, qui affiche depuis toujours sa fibre démocrate.

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