TOUT EST DIT

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dimanche 8 août 2010

Le Figaro, premier quotidien national

La diffusion France payée du Figaro, L'Équipe et La Tribune a progressé au premier semestre.

Inversement de tendance. Au cours du premier semestre, les ventes du Figaro ont renoué avec la croissance. Selon les premières déclarations déposées par les éditeurs auprès de l'OJD, l'organe de contrôle de la diffusion de la presse, la diffusion payée en France du quotidien a progressé de 0,5% de janvier à juin 2010 par rapport à la même période de 2009. Sur l'ensemble de l'année 2009, celle-ci avait reculé de près de 1,8% après une année 2008 en retrait de 2,3%.

Ce rebond de la diffusion est porté par les effets durables de la nouvelle formule du journal inaugurée le 21 septembre dernier et sa stratégie offensive de conquête d'abonnés (près de 185.000 abonnements à fin juin). Avec une moyenne de diffusion payée journalière de 321.830 exemplaires, Le Figaro conforte ainsi sa place de premier quotidien national.

Effet Coupe du monde

Seuls deux autres quotidiens nationaux d'information ont connu une croissance de leur diffusion France payée à fin juin. L'Équipe, qui se maintient au deuxième rang du classement général des quotidiens nationaux, a gagné 4,9% à 295.445 exemplaires. La Tribune, dont Alain Weill a cédé en mai 80% du capital à Valérie Decamp, directrice générale du titre, enregistre un gain de 2,5% à 68.980 exemplaires. Le quotidien sportif du groupe Amaury a indéniablement profité d'un effet Coupe du monde de football. Sur le seul mois de juin, sa diffusion a fait un bond de 14,8%.

En revanche, Le Parisien, autre titre du groupe Amaury répertorié par l'OJD dans les quotidiens régionaux, et sa déclinaison nationale Aujourd'hui en France accusent des chutes respectives de -3,1% et -7,1%. Même tendance à la baisse pour les quotidiens généralistes Le Monde (- 1,6%), La Croix (-1,6%) et le titre économique Les Échos (- 1,5%). Le titre Libération contient son érosion à -0,2%.

Manque à l'appel France Soir, dont les résultats n'ont pas été communiqués. Sa dernière déclaration à l'OJD portant sur la période de mars à mai dernier faisait état d'une diffusion payée de 88.830 exemplaires, contre un peu plus de 20.000 exemplaires en 2009. Le quotidien, qui a adopté en mars une nouvelle formule, vise un objectif de «150 000 exemplaires d'ici à la fin de 2010 et de 200.000 exemplaires d'ici à 2011», précisait au Figaro, début juillet, son directeur de la rédaction, Christian de Villeneuve.

«Compte tenu de l'environnement général de la presse, ces résultats sont plutôt dans leur ensemble une bonne surprise, note Patrick Bartement, le directeur général de l'OJD. Ce premier semestre 2010 est placé sous le signe de la stabilité, voire de la hausse, avec de bonnes surprises». En 2009, les quotidiens nationaux avaient accusé un recul de 4,9% alors que l'ensemble de la presse grand public s'inscrivait à -3,2 %.

Jörg Haider et les "millions de Saddam"

Quels rapports entretenait le populiste autrichien Jorg Haider, décédé en 2008 dans un accident de la route, avec les dictateurs du Moyen-Orient ? Des rapports financiers, accuse le magazine Profil, au terme d'une longue enquête. L'ancien leader d'extrême-droite aurait notamment reçu plus d'un million de dollars de la part de Saddam Hussein.
Jörg Haider s'était rendu en Irak à plusieurs reprises en 2002 avec Ewald Stadler, un collègue du Parti libéral, officiellement pour des missions humanitaires. Un document du ministère de l'intérieur irakien, datant de 2008 et consulté par Profil, indique qu'en réalité, les deux hommes s'étaient engagés lors de ces visites à obtenir des soutiens en Europe au régime de Saddam Hussein, en échange d'une somme de cinq millions de dollars.

Ewald Stadler, accusé d'avoir perçu la plus grande partie de cette somme, a démenti samedi avoir touché de l'argent de la dictature irakienne. Il a affirmé que les visites ne concernaient exclusivement que des actions humanitaires, dont le transfert en Autriche d'enfants irakiens malades pour qu'ils y soient soignés. Une version que Jörg Haider avait lui-même défendue de son vivant, sans pour autant se priver de se vanter, en privé, d'avoir permis à des entreprises autrichiennes d'obtenir "des milliards de dollars de contrats" en Irak.

Ces dernières semaines, la presse autrichienne a également révélé l'existence de comptes secrets qu'aurait détenu Jörg Haider au Lichtenstein, contenant plus de 45 millions d'euros. L'origine des fonds est quant à elle inconnue, mais toujours d'après Profil, M. Haider aurait également reçu des dons en liquide du dictateur libyen Mouammar Kadhafi.

La police autrichienne a saisi lors d'une perquisition le journal d'un ancien confident du leader d'extrême-droite, mais avance avec prudence dans ce dossier politique et financier ; la gauche autrichienne accuse les autorités de n'avoir rien fait, alors que les premiers soupçons avaient émergé en 2007. L'opposition évoque notamment un financement occulte du BZÖ, le parti qu'il avait créé en 2005 ; à plusieurs reprises, Jörg Haider avait fait campagne sur le thème de la corruption de ses adversaires politiques.

Les FAI, gendarmes de la toile?

La justice l'a ordonné vendredi: ce sera aux Fournisseurs d'accès à Internet (FAI) de bloquer l'accès aux sites de jeux illégaux. Les associations de défense de la liberté du Web dénoncent, elles, une mesure de blocage inefficace et "un risque de censure collatérale" de tout contenu sur la toile.


Les Fournisseurs d'accès à Internet (FAI) ne voulaient pas jouer aux gendarmes de la toile, mais ils n'auront désormais pas le choix. Du moins pour les sites de jeux en ligne illégaux. La justice a ordonné vendredi à sept FAI – Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free, Numéricable, Auchan Télécom et Darty – de bloquer l'accès à ces sites. Dans le jugement rendu en référé par le Tribunal de Grande Instance de Paris, l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), récemment créée pour superviser l'ouverture à la concurrence du marché français des paris en ligne, a ainsi eu gain de cause contre les FAI. Ces derniers devront "tout mettre en œuvre" pour empêcher les internautes français d'accéder aux sites de jeux contraires à la législation en vigueur.

Cette décision devrait dissuader les sites étrangers non agréés par l'Arjel de proposer leurs services sur le territoire national et pourrait rediriger une partie des joueurs vers des sites légaux. Elle pourrait également servir d'exemple à suivre pour d'autres autorités de régulation de l'Internet: l'Hadopi pourrait profiter de la jurisprudence et faire la chasse aux divers sites pirates de partage de musiques ou de films.
Le danger d'une "censure collatérale"

Les associations de défense de la liberté du Web dénoncent, elles, une mesure de blocage inefficace et craignent la création d'un précédent qui ouvrirait la voie à un filtrage de tout contenu de la toile pouvant mettre en danger la liberté d'expression. "Le blocage d'un site web par un fournisseur d'accès peut occasionner un ralentissement du trafic et un risque de censure collatérale d'autres sites hébergés sur le même ordinateur", explique ainsi le porte-parole du collectif de la Quadrature du Net, Jérémie Zimmermann, interrogé par l'agence de presse Reuters. "Sur un même serveur qui va se retrouver bloqué, vous pourrez trouver par exemple à la fois un site de poker non homologué en France et 100 blogs de dissidents iraniens", prévient-il.

Quant aux opérateurs, ils rechignaient jusqu'à présent à appliquer les injonctions de l'Arjel, arguant de la complexité technique d'un filtrage et de la responsabilité première des hébergeurs étrangers des sites illégaux. Mais la justice a rejeté ces objections, jugeant que les FAI étaient en capacité de bloquer un nom de domaine, une adresse IP – qui identifie chaque connexion à Internet – ou le contenu de messages électroniques. La mauvaise nouvelle est double pour les fournisseurs d'accès, puisqu'ils devront instaurer ce filtrage à leurs frais.

« Circulez, il n'y a rien à voir ! »

L'Homme, par son imprudence, porte certainement une bonne part de responsabilité dans les incendies qui ravagent la Russie. Le Kremlin encore davantage. L'ère Poutine, au nom de la rentabilité ou pour satisfaire les oligarques tentés par l'exploitation du bois, a signé le démantèlement de l'administration des Eaux et Forêts et réduit les services de secours à la portion congrue. Notamment, les gigantesques tourbières, sèches en été donc très inflammables, ne sont plus surveillées comme elles l'étaient au temps de l'URSS.
On connaît la suite. Moscou suffoque, environ 850 forêts sont en flammes dont de nombreux parcs nationaux, des centaines de milliers d'hectares sont détruits, une centaine de villages aussi. Et le nombre des morts dépasse certainement la cinquantaine de victimes officiellement annoncée.
Mais la vraie responsabilité incombe à cette incroyable canicule qui sévit depuis des semaines à l'ouest et à l'est de ce pays-continent. Faut-il attribuer ce phénomène au changement climatique ? Comme les meurtrières inondations au Pakistan, en Inde du Nord et en Chine ? Comme ce glacier du Groenland qui, sous la fonte, vient de se fracturer avec un bloc de 250 km² dérivant vers l'océan - un événement encore peu commenté ? Apparemment, les États ne se posent même plus la question. La conférence climatique de Bonn, après le fiasco du sommet de Copenhague l'hiver dernier, vient de se terminer sans le moindre résultat et dans l'indifférence générale. Avec la crise économique, le problème posé par le climat se résume désormais à un péremptoire « circulez, il n'y a rien à voir »...
Certes, des mesures qui empêcheraient le dérèglement climatique ne produiraient leurs effets qu'à long terme. Mais il y a l'immédiat. Ce qui se passe au lointain, ce qui est encore regardé de l'œil du spectateur confortablement installé sur son balcon, pourrait bien à jour devenir triste réalité chez nous. Et l'Europe saurait-elle faire face à de telles catastrophes, avec des moyens de secours appropriés ? La réponse est non. Rappelons les incendies en Grèce de l'été 2007. A l'époque, que de voix pour réclamer la création d'une vraie force de protection civile, intégrée et bien équipée, à l'échelle de l'UE ou du continent ! Depuis, plus rien hormis quelques timides tentatives de coordination au niveau des états-majors de crise nationaux.
Il est vrai que l'UE a d'autres priorités financières. Par exemple, mettre en place un très dispendieux service diplomatique à l'efficacité très contestée. Sauf pour parader en donnant aux Vingt-Sept des faux airs de « grande puissance »...

Jean-Claude Kiefer

“Monsieur 10 %” marche sur les eaux

Le président Asif Ali Zardari est en tournée. D’abord à Paris, puis à Londres. Pendant que le Pakistan, son pays, prend l’eau, que ses compatriotes se noient par milliers, que les épidémies menacent, Zardari et sa suite mènent grand train. 8 000 euros la chambre dans la capitale britannique. À ce tarif-là, la baignoire doit tenir de la piscine.

Au passage, les 12 millions de Pakistanais sans-abri ont appris avec soulagement que leur honorable dirigeant possède en France une misérable demeure, le manoir de la Reine Blanche, un château du XVI e siècle. Bon prince, le gouvernement français a mis à sa disposition un hélicoptère pour lui en faciliter la visite, histoire de s’assurer que la toiture est épargnée par les gouttières…

Asif Ali Zardari est aussi un homme d’affaires en eaux troubles. Au Pakistan, il est surnommé “Monsieur 10 %”, c’est le montant des commissions qu’il s’attribue.

Il est officiellement en Europe pour donner toute garantie à Sarkozy et Cameron sur sa détermination à lutter contre les talibans. Et pas du tout pour mettre en selle son fils Bilawal, 21 ans, étudiant en Angleterre et promis à un brillant avenir politique à la tête du parti de papa, le PPP. Touchante attention tout de même que celle de ce père insubmersible soucieux de l’avenir de sa progéniture !

Au Pakistan, sa visite prolongée en Europe fait des vagues. Qu’importe ! Zardari a l’art de passer entre les gouttes…



Georges BOURQUARD