Les syndicats appelant à la grève dénoncent un plan de restructuration visant à fermer "la moitié des services de contrôle d'approche en France métropolitaine avec leurs services supports et de maintenance, la totalité des services régionaux d'information de vol et une partie du contrôle d'aérodrome". L'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle ne devrait pas connaître de perturbation du trafic.
Vendredi, un appel à la grève de certains syndicats d'Air France avait eu un impact très faible sur le trafic, limité à quelques retards. La CGT, la CFDT et l'Unsa de l'aviation civile ont déposé un préavis de grève pour lundi et mardi afin de s'opposer à un plan de restructuration des services de contrôle aérien de province, qui impliquerait à terme une diminution des effectifs. Selon la DGAC, l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle ne sera pas touché. Des agents seront grévistes dans les aéroports de province concernés par une réforme de l'organisation du travail, mais aussi des agents d'Orly ou de centres régionaux de contrôle de navigation en vol, a précisé la DGAC. Les syndicats appelant à la grève dénoncent un plan visant à fermer "la moitié des services de contrôle d'approche en France métropolitaine avec leurs services supports et de maintenance, la totalité des services régionaux d'information de vol et une partie du contrôle d'aérodrome".
Les services chargés de la sécurité et du contrôle du trafic aérien dans des villes comme Mulhouse, Biarritz, Metz-Nancy ou encore Beauvais sont "directement menacés de délocalisation ou de fermeture", avance l'Usac-CGT, qui déplore également que la politique de la DGAC fasse "peser de lourdes menaces sur les conditions de travail des agents en organisant le sous-effectif". Le SPAC-CFDT (syndicat CFDT des personnels de l'aviation civile) appelle également à la grève pour demander à la direction de cesser d'appliquer "de manière aveugle" la Révision générale des politiques publiques (RGPP), soit le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite, fait "sur le dos des conditions d'emploi des personnels et des services". Maurice Georges, directeur des services de la navigation aérienne, a expliqué vendredi à l'AFP la volonté de la DGAC de "réorganiser le contrôle aérien afin d'améliorer le service et d'optimiser toutes ses ressources". "On a fait ce type de réorganisation depuis 20 ans, un peu au fil de l'eau, mais là, on voudrait avoir une vision plus globale jusqu'en 2020", a précisé Maurice Georges.
Le contrôle aérien est effectué à trois niveaux, selon ce responsable de la DGAC: dans plus de 80 tours de contrôle en France, dans l'un des cinq centres régionaux de contrôle en vol (Paris, Brest, Reims, Aix-en-Provence et Bordeaux) et dans une trentaine d'aéroports pour le contrôle d'approche. "C'est ce troisième type de contrôle que nous voulons réorganiser en faisant des centres plus grands mais sur un nombre moins important d'aéroports", a indiqué Maurice Georges. Après cet appel à la grève, "nous avons mis en oeuvre les dispositions du service minimum prévu par la loi de 1984 et donc des réquisitions", a dit le directeur de la navigation aérienne. "Il y aura des perturbations, car le service minimum ce n'est pas d'astreindre tous les contrôleurs, mais seulement un certain nombre en fonction d'un bon équilibre entre le droit de grève et le service minimum prévu par la loi", a ajouté Maurice Georges. "Nous avons aussi demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vol vers Orly de 20%", a-t-il ajouté.