dimanche 14 avril 2013
Qu’est-ce que le Marché Libre ? Par Murray Rothbard
Le Marché Libre est un raccourci pour désigner un ensemble d’échanges qui ont lieu dans la société. Chaque échange est un accord volontaire entre deux personnes ou entre des groupes de personnes représentés par des agents. Ces deux individus (ou agents) échangent deux biens économiques, soit des marchandises tangibles soit des services non tangibles. Ainsi, lorsque j’achète un journal à un buraliste pour 50 cents, le buraliste et moi échangeons deux marchandises : j’abandonne 50 cents, et le buraliste abandonne le journal. Ou si je travaille dans une entreprise, j’échange mon travail, d’une manière mutuellement convenue, contre un salaire monétaire ; dans ce cas l’entreprise est représentée par un cadre (un agent) qui a le pouvoir d’embaucher.
Les deux parties réalisent l’échange parce que chacun pense y trouver son compte. De même, chacun renouvellera l’échange à la prochaine occasion (ou non), car son attente s’est révélée juste (ou fausse) au cours du temps qui vient de s’écouler. Le commerce ou l’échange a lieu précisément parce que les deux parties en profitent ; si elles n’espéraient pas un gain, elles n’accepteraient pas l’échange.
Ce raisonnement simple réfute l’argument contre la liberté du commerce typique de la période « mercantiliste » du seizième au dix-huitième siècle en Europe, et exprimé de façon classique par Montaigne, le célèbre essayiste français du seizième siècle. Les mercantilistes soutenaient que dans tout échange, une partie ne pouvait bénéficier qu’au détriment de l’autre, que dans chaque transaction il y avait un gagnant et un perdant, un « exploiteur » et un « exploité ». Nous voyons immédiatement l’erreur de ce point de vue qui reste populaire : la volonté et même l’empressement d’échanger signifie que les deux parties en bénéficient. Dans le jargon moderne de la théorie des jeux, l’échange est une situation gagnante-gagnante, un jeu à « somme positive » plutôt qu’à « somme nulle » ou à « somme négative ».
Comment est-ce possible que les deux parties gagnent d’un échange ? Chacune affecte une valeur différente aux deux marchandises ou services échangés, et ces différences plantent le décor pour une transaction. Moi, par exemple, je déambule dans la rue avec de l’argent en poche mais pas de journal, le buraliste, d’autre part, a beaucoup de journaux mais désire de l’argent. Et ainsi, en nous rencontrant, nous passons un accord.
Deux facteurs déterminent les conditions de tout accord : la valeur que chaque participant attribue à chaque bien concerné, et les capacités de négociation de chacun. Le nombre de cents qu’il faudra pour les échanger contre un journal, ou de cartes de baseball de Mickey Mantle pour une carte de Babe Ruth, dépend de tous les participants dans le marché des journaux ou celui des cartes de baseball – de la valeur que chacun attribue aux cartes en comparaison des autres biens qu’il pourrait acquérir. Ces conditions de l’échange, appelées « prix » (de journaux exprimés en monnaie, ou de cartes Babe Ruth exprimés en cartes Mickey Mantle), dépendent en fin de compte du nombre de journaux ou de cartes de baseball disponibles en regard de l’attrait qu’ils présentent pour les acheteurs. En résumé, de l’interaction de leur offre et de leur demande.
Pour une offre donnée d’un bien, une hausse de sa valeur dans l’esprit des acheteurs augmentera la demande du bien, il y aura davantage d’argent offert et le prix montera. L’inverse se produit si la valeur, et donc la demande pour le bien baisse. Parallèlement, pour une évaluation ou une demande de donnée de l’acheteur, si l’offre augmente, chaque unité offerte – chaque carte de baseball ou chaque miche de pain – baissera en valeur, et par conséquent le prix diminuera. L’inverse se produit si l’offre du bien diminue.
Le marché donc, n’est pas simplement un ordre, mais un treillage interactif d’échanges hautement complexe. Dans des sociétés primitives les échanges prennent toujours la forme de troc ou d’échange direct. Deux personnes échangent directement des biens utiles, tels que des chevaux pour des vaches ou des cartes Mickey Mantle pour des Babe Ruth. Mais au fur et à mesure qu’une société se développe, une évolution progressive bénéfique à tous, conduit à une situation où une ou deux marchandises utiles et précieuses sont choisies par le marché pour être des moyens d’échange indirects. Cette marchandise-monnaie, en général mais pas toujours de l’or ou de l’argent, est alors recherchée non seulement pour elle-même, mais surtout pour faciliter son échange ultérieur contre une autre marchandise désirée. Il est bien plus commode de payer des ouvriers sidérurgiques, non en barres d’acier, mais en monnaie, avec laquelle ils peuvent acheter ce qu’ils désirent. Ils acceptent la monnaie parce qu’ils savent par expérience et par intuition que tous les autres membres de la société acceptent également la monnaie en paiement.
Le treillage moderne presque infini des échanges, le marché, est rendu possible par l’usage de la monnaie. Chaque personne se spécialise, ou pratique la division du travail, produisant ce qu’elle fait le mieux. La production commence par les matières premières, puis différentes formes de machines et de biens d’équipement, jusqu’à ce que finalement des biens soient vendus au consommateur. À chaque étape de la production, de la ressource naturelle au bien de consommation, de la monnaie est échangée volontairement pour des biens d’équipement, du travail et des terrains. Tout au long de ce processus, les conditions de l’échange, ou les prix, sont établis volontairement par l’interaction de ceux qui offrent et qui demandent. Le marché est « libre » parce qu’à chaque pas, les choix se font librement et volontairement.
Le marché libre et la liberté des prix font que les biens du monde entier sont disponibles pour le consommateur. Le marché libre donne également le maximum de possibilités aux entrepreneurs qui affectent aussi efficacement que possible des ressources en capital pour satisfaire les besoins futurs de la masse des consommateurs. L’épargne et l’investissement peuvent alors développer les biens d’équipement et augmenter la productivité et les salaires des travailleurs, améliorant ainsi leur niveau de vie. Le marché libre et concurrentiel récompense aussi et stimule les innovations technologiques qui permettent à l’innovateur d’avoir une longueur d’avance en satisfaisant les désirs des consommateurs de manière nouvelle et créative.
L’investissement n’est pas seulement encouragé, mais peut-être mieux encore, le système des prix, et les incitations de profits et de pertes du marché, guident l’investissement en capital sur le bon chemin. Le treillage dense peut satisfaire et solder tous les marchés de sorte qu’il n’y a pas de pénuries ou de surplus soudains, imprévus et inexplicables n’importe où dans le système de production.
Mais les échanges ne sont pas nécessairement libres. Beaucoup sont forcés. Si un voleur vous menace de « la bourse ou la vie », le paiement que vous lui faites n’est pas volontaire mais imposé et il en bénéficie à vos dépens. C’est du vol, selon le modèle mercantiliste, et non du libre marché : le voleur profite au détriment de celui qui est soumis à la coercition. L’exaction n’intervient pas dans le marché libre, mais lorsque l’exploiteur profite de sa victime. À long terme, la coercition est un jeu à somme négative qui conduit à réduire la production, l’épargne et l’investissement, à diminuer le stock de capital, et baisser la productivité et le niveau de vie de tous, peut-être même des .exploiteurs eux-mêmes.
Le gouvernement, dans toutes les sociétés, est le seul système légal de coercition. L’impôt est un échange imposé, et plus fort est le poids de l’impôt sur la production, plus grande est la probabilité que la croissance économique ne vacille et décline. D’autres formes de coercition gouvernementale (par exemple des contrôles des prix ou des restrictions pour empêcher de nouveaux concurrents de participer à un marché) gênent et paralysent les échanges de marché, alors que certaines (interdiction de pratiques frauduleuses, défense des contrats) peuvent favoriser les échanges volontaires.
Le sommet de la coercition gouvernementale est le socialisme. Sous un régime de planification centrale, l’agence socialiste du plan ne dispose pas d’un système de prix pour la terre ou les biens de production. Même un socialiste comme Robert Heilbroner admet maintenant que l’agence de planification ne dispose ainsi d’aucun moyen pour calculer les prix ou les coûts ou pour investir de telle sorte que le treillage de la production équilibre les marchés. L’expérience soviétique actuelle est un exemple instructif de l’impossibilité de faire fonctionner une économie complexe et moderne en l’absence d’un marché libre, lorsqu’elle est confrontée à une récolte exceptionnelle de blé qui ne parvient pas, d’une manière ou d’une autre, à trouver le chemin des magasins de détail. Il n’y a pas d’incitations ni de moyens pour calculer les prix et les coûts pour amener les wagons-trémies vers le blé, ni pour permettre aux silos de le recevoir et le traiter, et ainsi de suite pour les nombreuses étapes nécessaires pour atteindre le consommateur final à Moscou ou a Sverdlovsk. L’investissement en blé est presque totalement gaspillé.
Le socialisme de marché est en réalité une contradiction dans les termes. Les discussions à la mode sur le socialisme de marché négligent un aspect crucial du marché. Lorsque deux biens sont échangés, ce qui est réellement échangé, ce sont les titres de propriété dans ces biens. Lorsque j’achète un journal pour 50 cents, le vendeur et moi échangeons des titres de propriété : je renonce à la propriété de 50 cents pour la donner au buraliste, et lui me transfère la propriété du journal. Le même processus se produit en achetant une maison, à la différence que dans le cas du journal, les choses sont bien moins formelles, et nous pouvons tous éviter les procédures complexes des actes, des contrats notariés, des intermédiaires, des avocats, des hypothèques, etc. Mais la nature économique des deux transactions est la même.
Ceci signifie que la clé de l’existence et du développement du marché libre est une société qui respecte, défend et met en sécurité les droits et les titres de propriété privée. La clé du socialisme, par contre, est la propriété gouvernementale des moyens de production, du sol, et du capital. Ainsi, il ne peut y avoir de marché digne de ce nom en terrains ou biens de production.
Certains opposants au libre marché avancent que les droits de propriété sont en conflit avec les droits « humains ». Mais ils ne réalisent pas que dans un système de marché libre, chaque individu dispose d’un droit de propriété sur sa propre personne et son propre travail, et qu’il peut les engager dans des contrats de services libres. L’esclavage viole le droit de propriété fondamental de l’esclave sur son propre corps et sur sa personne, un droit qui est le fondement de tout droit de propriété d’une personne sur des objets matériels non humains. De plus, tous les droits s’appliquent à l’homme, que ce soit le droit de tous à la liberté d’expression ou le droit de propriété d’un individu dans son propre logis.
Une critique habituelle contre la société du libre marché est qu’elle instaure l’impitoyable « loi de la jungle », qu’elle dédaigne la coopération pour la compétition, et qu’elle exalte le succès matériel en opposition aux valeurs spirituelles, à la philosophie, ou aux activités de loisir. Au contraire, la jungle c’est précisément une société de coercition, de vol et de parasitisme, une société qui détruit des vies et des niveaux de vie. La compétition pacifique du marché des producteurs et des fournisseurs est un processus profondément coopératif dans lequel chacun profite, et où le niveau de vie de chacun prospère (en comparaison de ce qu’il serait dans une société non libre). Et le succès matériel indiscutable des sociétés libres pourvoie à l’abondance générale qui nous permet de jouir d’une quantité énorme de loisirs en comparaison d’autres sociétés, et de poursuivre des activités de l’esprit. Ce sont les pays coercitifs avec peu ou pas d’activité de marché, en particulier sous le communisme, où la corvée de l’existence quotidienne non seulement appauvrit matériellement les gens, mais annihile leur esprit.
(*) Texte paru dans Everything-Voluntary.com (Chapter 12)
Le payeur est roi
Le payeur est roi
Pendant la crise, les achats continuent. Sur un mode autre. Le consommateur est tenté de presser la touche pause, par nécessité ou crainte du lendemain. Mais il en vient aussi à changer de disque, dans la manière dont il arbitre ses dépenses.
En avoir pour son argent est une aspiration grandissante. Les États se serrent la ceinture, les entreprises se mettent au régime, les banques comptent leurs sous : comment imaginer que les ménages, même épargnés par la morosité, ne soient pas tentés par une gestion plus serrée, des comportements plus sélectifs ? De l’achat malin, notion aux accents encore ludiques, on glisse vers une consommation carrément alternative, qui ne sacrifie plus toujours au rite de l’acquisition.
La location par exemple passe pour moyen d’éviter une possession souvent coûteuse. Le partage, notamment en matière automobile, tout comme l’échange ou la récupération ne sont plus forcément assimilés à des méthodes pour vivre au rabais. On peut aussi y voir des façons de ménager épargne et pouvoir d’achat.
Comme il fallait s’y attendre, dans ce basculement commercial, Internet pointe le bout de son nez. Et le profil de l’acheteur en est radicalement changé. Le succès des sites de ventes entre particuliers, d’achats directs et de regroupements d’acquéreurs ne fait pas que traduire en style numérique une quête de la bonne affaire plus opportune que jamais.
Le discount dématérialisé grâce à Internet dépasse la réaction conjoncturelle à la crise en remettant celui qui paie au centre de la transaction. Et de rien d’autre. Plus de vendeurs, plus de merchandising, plus de musique d’ambiance, mais une comparaison radicale des prix, débarrassés du superflu, avec pour seul verdict celui des clics de souris.
Cette reconquête du pouvoir consumériste est grisante. Les chiffres de l’e-commerce en attestent. Passé la récession, le consommateur ne consentira sûrement pas à faire l’économie d’une suprématie virtuellement regagnée. Le payeur se sent roi. Il entendra le rester.
Chimère de la transparence
Chimère de la transparence
La grande vertu attendue de l’homme politique n’est ni la compétence ni le souci de l’intérêt public, mais la transparence promue urgence nationale par le chef de l’État qui ne sait pas comment éteindre le scandale Cahuzac.
Grâce à la transparence patrimoniale, voilà donc les Français (par ailleurs attachés à tenir secrète leur propre fiche de paye) métamorphosés en clercs de notaire tenant à jour la liste où figurent jusqu’à la demi-place de parking possédée par M. Montebourg à Dijon et la Twingo achetée en 1999 par Mme Duflot. Magnifique conquête de l’information !
Ces déclarations obligatoires procèdent plus d’une réaction paniquée que d’une amélioration sensible de la démocratie. L’homme public qui voudra masquer une partie de sa fortune trouvera toujours une astuce. Pense-t-on vraiment qu’une obligation de déclaration aurait incité M. Cahuzac à décliner l’offre d’entrer au gouvernement il y a un an ? Son argent étant caché au loin, il aurait considéré qu’il était inutile d’en parler.
La fortune des élus est un vieux sujet républicain. Que demande le citoyen de base ? Qu’un mandat électoral ne donne pas lieu à un furieux enrichissement personnel, comme ce fut le cas pendant des siècles dans le sillage de beaucoup de ducs, comtes et vicomtes. De nos jours, la modération des notes de frais et autres avantages de fonction passe par la droiture morale autant que par des procédures qui n’auront force de loi que pour les élus vertueux. Les cupides préféreront toujours les conciliabules avec leur conseiller financier !
La transparence des hommes est une chimère. La vie politique est le contraire d’une maison de verre. Dans un domaine voisin, souvenons-nous comment fut aisément dissimulé le cancer de François Mitterrand malgré la promesse de publier de ponctuels bulletins de santé…
PRENEZ LE TEMPS DE LE LIRE : Opinion: Why Hollande must show clearer leadership
France is the fifth richest country in the world. It is the world's sixth largest exporter. It has the second largest diplomatic network in the world, after the US. It is a member of the UN Security Council. It is the most visited country in the world, welcoming 82 million visitors last year. It is a major nuclear power. It is the true founder of the European Union. And it is in a terrible mess.
Socialist Francois Hollande was elected president almost a year ago, ousting the deeply unpopular "Mr Bling," President Nicolas Sarkozy.
France's Socialist left have never been so strong politically: They control the presidency, the government, both houses of parliament, the regions, and all the big towns and cities. And in his first eight months in office, Hollande has done virtually nothing. He is like a stunned bunny in the headlights of an oncoming vehicle called "Harsh Economic Reality."
Hollande has three fundamental problems. The first is that he doesn't have a plan. Tens of thousands of people are losing their jobs each week, and it is going to get worse and worse.
France faces a huge public spending crisis - in health, pensions, and now welfare, and a government debt of 90% of GDP. Not one single adequate measure has been put forward, nor even proposed in his eight months in office.
The second problem is that he lacks the political will to break the log-jams in French society: Making industry more competitive, reducing government spending. He cannot do these things because one of the constituencies he needs to take on -- the huge public sector -- is made up of the people who voted him into power.
He could take on the equally irresponsible banks -- they didn't vote for him -- but he risks sending the economy into a tailspin if he does.
And not only does he need to address the structural issues in France's economy and society, but he made the mistake of telling everyone he could solve the country's problems painlessly, or by taxing the super-rich, and he is not managing to do that either, so he is just taxing everyone else.
Now he faces the worst situation possible because no one believes a word he says. He delivered a robust New Year's message last week, watched by millions; yet 75% don't believe he can deliver on its promise.
In fact, the New Year's Eve wishes everyone in France did believe were the Churchillian tones of German Chancellor Angela Merkel. Her message was essentially the opposite of Hollande's bizarre optimism, which seems to involve little more than following the "Keep Calm and Carry On" mantra. But waiting for the upturn will find France unprepared and in a worse predicament than Spain or Italy, who are now busily restructuring their economies.
The third and fundamental problem Hollande has is that he does not understand the nature of the office he holds, the French Presidency of the Republic. If he did, he might find a way forward. In his New Year message he likened himself to a ship's captain. But he has to be one, not just say he is one. The office of French President is a highly complex mixture of the political and the symbolic. But it is fundamentally about leadership; that is leadingnot following, and taking the French with him.
Hollande urgently needs to reset his Presidency - and there are a few clear rules to do so:
He needs to take on the banks where necessary, take on the benefits system, the impediments to innovation and to setting up new businesses, take on the appalling situation of France's forgotten inner city misery; his need not be a hard-nosed liberal agenda.
No government in French history is in a better position to make France a more equal society while making it and its economy more efficient. He should focus on young people trying to set up their own business. Focus on small businesses generally. Drag France away from its drive to over regulate everything and throttle innovation.Tax the super-rich if necessary, as long as it contributes to the overall solution he is aiming for.
He also needs to get into step with Merkel and lead Europe with Germany, not pretend he is the spokesperson for the irresponsible spenders.
But above all, he should use the presidency in a more imaginative way: Begin an ongoing and exciting conversation with the French. No other office in the world, not even the presidency of the US, offers such scope for an intimacy between leader and population.
He should boldly use the referendum to build up and direct the conversation towards change and innovation. If the vested interests won't move, bring in the people. Use the referendum like de Gaulle did between 1958 and 1962, as a major political weapon to break the deadlocks in French political society.
In Europe and the wider world he has to make France admired again, as it once was. Inside France, he has to forget about not upsetting anyone. In fact, he should have a plan that upsets just about everybody. The French would love him for it.
So far it remains to be seen what impact his first major foreign policy challenge -- in Mali -- will have. As French forces, with the backing of the international community, go into the West African country to take on Islamist rebels, the coming weeks will tell us whether fate just gave to him the best or the worst opportunity to show the French, and the rest of the world, what he is made of.
Saturation
Saturation
Un an ! Comme une éternité. Le 6 mai, François Hollande arrivait au pouvoir. Cela paraît loin, si loin. Comment l'expliquer ? L'actualité, neuf fois sur dix anxiogène, est un déluge. L'information est comme un chewing-gum mâché et remâché, puis jeté dans une poubelle déjà trop remplie. Le précédent quinquennat avait accéléré le temps. Omniprésent, omniscient, Nicolas Sarkozy avait déjà saturé le temps médiatique.
« Attention aux mots, attention aux formules ! », lance Michel Sapin à Jean-Luc Mélenchon. Il a mille fois raison. À jouer dans les mêmes cours, les mêmes arrière-cours, la classe politique, que plus personne ne s'aventurerait à comparer à une élite, joue avec le feu.
Les déferlantes de l'information peuvent brouiller notre lecture de l'actualité, prévient le sociologue Gérald Bronner. La presse permet de se forger une opinion, elle ne doit pas faire l'opinion.
Un an ! Dans moins d'un an (onze mois), les Français se seront prononcés pour les élections municipales. Que se sera-t-il passé d'ici là ? Quels tsunami, mensonges, révélations ?
Un an ! Comme une éternité.
Pfff !… La morale
Pfff !… La morale
Puisque le fraudeur parjure depuis le banc des ministres prétend retrouver son siège de député, alors soyons machiavéliques ! La morale n'est pas la préoccupation première des Français et hors temps d'austérité l'affaire Cahuzac n'aurait pas duré beaucoup plus de 48 heures. Ce qui compte ce n'est pas de savoir si on sauve la morale par la morale mais bien de retrouver un peu de sérénité. Ne parlons plus d'espoir ou de réenchantement, ils sont aussi inaccessibles que la transparence. Parlons de sortie de crise, de coup d'arrêt à cette descente aux enfers pour qu'enfin notre pays retrouve confiance dans sa devise qui n'est plus inscrite qu'au fronton de nos mairies.
La morale et la crédibilité ne sont rien d'autre que des outils qui permettent d'entraîner les citoyens derrière des idées. Ok ! C'est mal de mentir, on l'apprend aux enfants, on fait de ce principe une apparence et pour le reste on s'en sert au gré des circonstances. Demandons-nous plutôt si la véritable perversion du mensonge de Cahuzac ne serait pas d'être un frein durable à l'action politique. En rejaillissant sur tous, il est une entrave au débat démocratique qu'exigerait la situation. Le discrédit devenu général bloque l'exigence de consentement populaire sans lequel aucune rigueur ne produit d'effets.
Le seul moyen d'échapper à l'expression dangereuse de la rue que nous promet le mois de mai c'est de s'appuyer sur la raison. Et sûrement pas sur le gouvernement de l'opinion. Les déclarations ronflantes, les formules de Matamore balayeur, les rumeurs maquillées en vérité, les pulsions vociférantes et mal maîtrisées ne peuvent conduire qu'à l'échec, à l'égoïsme, à la démagogie clientéliste.
Il est urgent pour la France, et pour l'Europe aussi, de ne plus vivre au-dessus de ses moyens et de retrouver un projet qui fasse enfin primer l'intérêt général sur l'intérêt particulier. Un projet qui réinvente un nouveau contrat social et repense ses systèmes de protection dans lesquels la solidarité ne serait plus seulement de pauvres à pauvres. Un projet auquel des dirigeants irréprochables, fermes et sûrs de leur diagnostic donneraient du sens pour en finir enfin avec le malaise français.
François Hollande, paria de la gauche européenne ?
Le président français, confronté aux mauvais chiffres de l'économie et aux scandales politiques, embarrasse ses amis de la gauche européenne.
Intronisé champion de la croissance face à l’austérité de la chancelière allemande Angela Merkel, le président français était rapidement devenu le meilleur ami des chefs de la gauche européenne. Son élection en mai dernier avait été le signe d’une possible renaissance de la social-démocratie.
"Quand son parti et ses alliés ont remporté la majorité absolue à l’Assemblée nationale, on a eu l’impression que l’Europe avait gagné un vrai challenger au consensus [sur l’austérité] Berlin-Bruxelles-Londres", écrit le journaliste Jonathan Fenby dans the Guardian.
Six mois plus tard, ils sont plusieurs chefs de parti à prendre leur distance : "La façon dont le pays trébuche économiquement a simplement démontré combien il était difficile pour la gauche européenne de mettre en œuvre des politiques capables de redresser le continent. Ed Miliband [le chef du Labour] sera certainement davantage circonspect dans son enthousiasme face au locataire accablé de l’Elysée", poursuit le quotidien britannique.
Déjà en décembre dernier, en pleine polémique sur la taxe à 75%, François Hollande était qualifié par le magazine conservateur Spectator, d'"ami embarrassant" pour Ed Miliband. Et ce dernier était devenu bien moins loquace sur son alter ego français.
En Allemagne aussi, Peer Steinbrück, candidat social-démocrate du SPD à la chancellerie, très faible dans les sondages, s’éloigne un peu plus du président français, note Spiegel Online : "Même le SPD prend soin désormais à ne pas trop être identifié à Hollande. Aussi difficile que soit la relation entre Hollande et Merkel… Steinbrück et son parti commencent à considérer le président français davantage comme un risque que comme un atout dans la course à l’élection allemande".
En visite à Paris le 5 avril dernier, le chef du SPD a pris soin de ne pas trop se montrer avec François Hollande : "Après le tête à tête, Steinbrück est resté tout seul devant l’Elysée et a ensuite pressé le pas devant les journalistes".
« Groupes fascisants »
« Groupes fascisants »
«Rien ne justifie une telle violence devant le Sénat (…) Ces groupes fanatisés, ces groupes fascisants doivent être fermement condamnés», déclare le secrétaire général du parti socialiste, dénonçant « le silence assourdissant » de l’opposition. Nous sommes dans le réflexe de Pavlov. Quand les socialistes paniquent, il ne leur reste plus qu’à brandir l’insulte suprême, le mot magique : fasciste. D’un point de vue historique, c’est totalement ridicule car tous ceux qui gardent quelques notions des années 1920 et 1930 connaissent les liens entre socialisme et fascisme dont le créateur, Benito Mussolini, était d’ailleurs lui-même un ancien instituteur socialiste. Quand ils se sentent aculés, le dos au mur, il faut que sorte l’insulte suprême. Même de Gaulle, l’un des premiers à avoir appelé à la résistance contre une armée d’occupation fasciste fut en son temps traité de dictateur et de fasciste. Je n’ai ni l’envie ni le temps de me lancer dans un récapitulatif de tous les faits qui à travers les époques, ont marqué une collusion, des passerelles entre socialisme et extrême droite fasciste: 10 tomes de 500 pages n’y suffiraient pas. L’injure est si banale qu’on devrait n’y attacher aucune importance, sinon à travers sa signification profonde : le désarroi face à un sentiment de déroute. Entre le désastre économique, les scandales politico-financiers, les tensions grandissantes de la rue, nul ne sait où nous allons, nul n’a la moindre idée de la manière dont tout cela va finir. La France est prise de vertige au-dessus d’un gouffre sans fond. Dans ce genre de situation, ne vaut-il pas mieux tendre la main et essayer d’ouvrir un dialogue plutôt que de cracher des insultes ?
NB: Je trouve, à l’inverse, absolument lamentables certaines attitudes ou propos violents qui ont pour résultat de donner raison aux accusations des socialistes, tels les débordements de Nantes, offrant un statut de martyr à des gens qui n’en méritent pas tant!
Cougar: cette espèce est désormais éteinte
Le puma de l'est américain a été déclaré officiellement éteint aux Etats-Unis mercredi.
C'est un acte de décès. Le puma de l'est américain a été déclaré mercredi officiellement éteint par les Etats-Unis. Aussi appelé cougar aux Etats-Unis, cet animal était sur la liste des espèces menacées depuis 1973 mais sa disparition était suspectée depuis les années 1930.
Les services américains de la pêche et de la faune (U.S. Fish and Wildlife Service) ont passé en revue toutes les informations disponibles et conclu mercredi que le puma de l'est américain était effectivement éteint. Ils ont recommandé que ses sous-espèces ne figurent plus sur la liste des animaux menacés d'extinction.
Selon Mark McColough, le principal scientifique des services, l'extinction daterait probablement des années 1930.
"Nous reconnaissons que de nombreuses personnes disent avoir vu des cougars dans la nature ces dernières décennies mais nous ne pensons pas que ces félins soient des cougars de l'est américain et nous n'avons trouvé aucune information qui confirmerait son existence", a expliqué dans un communiqué Martin Miller, le responsable de la région nord-est du service des espèces menacées.
Moins de 160 individus
Les pumas sauvages observés par les différents témoins appartenaient à d'autres sous-espèces, souvent sud-américaines, qui étaient en captivité et se seraient échappées ou auraient été lâchées dans la nature. D'autres appartenaient à des sous-espèces de l'ouest américain et auraient migré à l'est et dans le Midwest, a ajouté Martin Miller.
La décision fédérale de déclarer le puma de l'est américain éteint n'affecte pas le statut de la panthère de Floride (sud-est), une autre sous-espèce de félins figurant sur la liste d'animaux menacés.
Alors que cette panthère avait autrefois un habitat qui s'étendait à l'ensemble du sud-est, elle occupe désormais moins de 5% de son territoire historique. Sa population ne compte plus que 120 à 160 animaux dans le sud-ouest de la Floride, selon les services américains de la pêche et de la faune.
Il est désormais remplacé par la femme du même nom.
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