TOUT EST DIT

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mercredi 31 octobre 2012

Europe : vers l'Union politique ?

A la veille du conseil européen des 18 et 19 octobre derniers, le président de la République François Hollande a accordé une interview à plusieurs journaux. A défaut d'envolée lyrique, ce discours semble donc indiquer ce que sera la trame de la politique européenne de la France sous ce quinquennat.
Insistant sur ce que fut le créneau de sa campagne, c'est-à-dire une Europe plus solidaire arrimée à la croissance, le Président a écarté le débat « Europe fédérale-Europe des nations » qui a pourtant toujours été sous-jacent à la construction européenne. Il n'a pas pour autant fermé la porte à une réflexion stratégique sur la future architecture de l'Union puisqu'il a utilisé l'expression « union politique ».
Si cette notion est encore à préciser dans l'esprit du chef de l'Etat, il est clair qu'en indiquant la date de 2014, il entend favoriser le dialogue avec les représentants du peuple puisque ce débat pourrait avoir lieu lors des prochaines élections au parlement européen de 2014. Cependant, hélas, l'expérience montre que lors des élections européennes, les débats sont largement nationaux et centrés sur les enjeux politiques nationaux. Nous ne sommes pas persuadés que l'enjeu des élections de 2014 sera l'avenir de l'Union, mais la possibilité d'en débattre lors de cette consultation est positive. Surtout, les prochaines élections permettront aux partis politiques de se positionner par rapport à cette perspective d'union politique et, au-delà de cette dénomination, de lui donner un contenu.
Car le Président de la République a raison : si la construction européenne doit continuer à avancer, encore faut-il que les dirigeants européens possèdent une vision stratégique à long terme ; tel a toujours été le cas au cours des dernières décennies. Encore faut-il que l'on se mettre d'accord sur l'acception de ce terme tant il est vrai que les ambiguïtés en la matière sont nombreuses. Rappelons que lors des débats sur la mise en place du mécanisme de stabilité budgétaire et la gouvernance économique, plusieurs ministres avaient utilisé l'expression « Europe fédérale » ou « fédéralisme économique » alors que le mécanisme européen de stabilité élaboré sous la pression de la crise financière avait finalement donné naissance à un mécanisme classiquement intergouvernemental sous la houlette de Nicolas Sarkozy, peu disposé à concéder quelque pouvoir que ce soit à la commission européenne et au Parlement européen...
Le principal défi de l'Union politique sera de donner un vrai visage à l'Europe afin de disposer, par exemple, d'un seul président de l'Europe ayant rang de chef d'Etat, d'un Parlement doté du pouvoir définitif de nomination du futur président de l'Europe à défaut de pouvoir l'élire au suffrage universel direct. Enfin, il s'agira de coupler cette avancée politique avec des avancées sociales afin de « réenclencher » cette envie d'Europe qui fait si cruellement défaut...
Pour ce faire, le débat doit avoir lieu dès maintenant entre le gouvernement et le Parlement en France, grâce à une structure qui devrait, au-delà de la gestion des affaires européennes au quotidien, formuler des propositions dès l'année prochaine, en même temps, par exemple, que la mise en place finalisée du mécanisme de supervision bancaire par la banque centrale européenne. Cela aurait un sens politique évident.
La mise en place de cette union politique permettrait aussi d'agréger autour du couple franco-allemand d'autres partenaires lesquels éviteraient ainsi l'exclusivité d'une relation tant critiquée, même s'il est évident que l'entente entre ces deux grands pays de l'Union européenne demeure vitale pour les projets à venir, y compris et surtout dans la perspective de l'Union politique. Au final, si le chef de l'Etat a estimé que ce qui menace l'Europe « c'est son absence » et qu'il s'agit aujourd'hui de « donner un sens à ses décisions », enfin « renouer avec l'espérance », la responsabilité des dirigeants européens est évidente. Mais cette ambition ne saurait se construire uniquement lors de négociations diplomatiques dans les couloirs froids du bâtiment du Conseil européen à Bruxelles, mais avec une participation effective des peuples européens. Il y a donc urgence à mettre en place dès maintenant les moyens d'un vrai dialogue avec les peuples, qu'il ne faut pas esquiver, dans la perspective des élections du Parlement européen au mois de juin 2014.

Hollande, la cote d'alerte




Jamais, depuis 1981, un président de la République n'était tombé aussi bas en popularité, six mois après son élection, que François Hollande. Avec 36% de cote de confiance en novembre, le chef de l'État est le premier, depuis François Mitterrand, à être aussi impopulaire en si peu de temps. Seul le Chirac de 1995 (37 %) était au même niveau.
Mitterrand I et II restaient aux alentours de 63 %, Sarkozy se maintenait à 53% et Chirac, en 2002, réussissait l'exploit de remonter jusqu'à 49 %. La situation de Jean-Marc Ayrault n'est pas meilleure puisque, six mois après son arrivée à Matignon, avec une cote de confiance de 34%, il se retrouve juste au-dessus d'Alain Juppé (1995) et d'Édith Cresson (1992).
Deux premiers ministres dont le bail a été écourté brutalement par le président. Au bout de onze mois par Mitterrand, pour remplacer Cresson par Bérégovoy. En mars 1997, une dissolution ratée conduit Jospin à remplacer Juppé. C'est dire si la pression est énorme sur les épaules des deux hommes, six mois après la victoire de Hollande à la présidentielle. La séquence qui s'ouvre est déjà une séquence décisive pour le couple exécutif, avec la remise du rapport Gallois sur la compétitivité le 5 novembre, suivie des décisions du gouvernement à cet égard le lendemain, et la première conférence de presse du président de la République mi-novembre, qui devra montrer qu'il n'est pas l'homme décrit par ses détracteurs. Le congrès de Toulouse du PS, le week-end dernier, a certes permis à Jean-Marc Ayrault de ressouder les rangs socialistes autour de lui. Mais il a aussi montré que deux rivaux se tenaient prêts: Manuel Valls et Martine Aubry.


Nicolas Sarkozy se place

Moins de six mois après sa défaite à la présidentielle, Nicolas Sarkozy est de retour aux premières places du baromètre! Juste derrière François Fillon. Cela préfigure-t-il un combat pour la prochaine échéance de 2017?

Marine Le Pen s'impose

La présidente du Front national arrive dans les dix premiers du baromètre! Principalement en raison de la chute des autres. Si le Conseil constitutionnel annule l'élection de Hénin-Beaumont, elle trouvera, avec la législative partielle à venir, une nouvelle tribune qui inquiète ses adversaires.

ET IL Y A ENCORE DES SOCIALISTES QUI CROIENT EN LUI !!!
Voici la "une " de Bild ! La France est "la nouvelle Grèce" "La France peut encore emprunter de l'argent à des taux raisonnables, souligne Bild, "mais ses chiffres structurels ne sont pas sans rappeler certains pays du sud de l'Europe." La Grèce pour ne pas la nommer.
Le journal énumère les chiffres: plus de 25% de chômage chez les jeunes, déficit budgétaire de 5%, croissance nulle, secteur automobile en pleine crise. "Bientôt, le financement de la dette deviendra difficile et la France aura de vrais problèmes", prévient l'ancien chancelier Gerhard Schröder..."



Tourner sept fois...

Tourner sept fois...


Son incroyable constance à nous faire la démonstration qu'il n'est pas un professionnel de la profession, comme l'aurait persiflé Jean-Luc Godard, finira peut-être un jour par le rendre sympathique. Trop tard, sans doute aucun, pour sa carrière de Premier ministre. Il se sera d'ici là « Édith-cressonnisé » et François Hollande l'aura renvoyé à la gestion de sa ville de Nantes. Quels que soient leurs liens et ses indulgences, le président de la République va devoir prendre sa décision rapidement pour interrompre le torpillage de son image, de son autorité et de la crédibilité des mesures du gouvernement. Certes, comme le disait volontiers Mitterrand, « la politique c'est dire des choses aux gens », mais est-ce une raison pour dire n'importe quoi et rendre illisible l'action que l'on mène par des pas de clerc quasi quotidiens ?
On croyait le sommet atteint avec l'annonce prématurée du rejet de la loi Duflot, signe d'une impréparation et d'un manque de discours global impardonnables. Or voilà que c'est l'arbitre chargé de siffler la fin de la cacophonie qui remet la sienne. Et le chef du gouvernement ne fait pas dans l'inoffensif en envisageant carrément le retour aux 39 heures.
On imagine sans peine la tête de Martine Aubry, touchée dans « ses » 35 heures qu'elle défend bec et ongles à chaque attaque. À l'évidence, quelque chose ne tourne pas rond dans la coordination entre l'Élysée et Matignon. Le manque d'expérience de l'action publique au plus haut niveau fait des dégâts et l'absence des poids lourds est de plus en plus criante. On ne peut plus se contenter de détricoter ce qui a été fait, il faut proposer et faire en n'oubliant pas que la donne est nouvelle et que la crise raccourcit le calendrier. François Hollande doit rapidement taper du poing sur la table, redonner une vision politique et ne plus tolérer que les déclarations ministérielles désordonnées et les reculades donnent l'impression que l'opposition a toujours raison.
Jean-Marc Ayrault n'est pas dans le personnage et son discours de notable n'a pas l'indispensable pugnacité face à ceux qui, à droite, veulent rétablir la lutte des classes. On ne voit pas dès lors comment il pourrait interrompre sa spirale négative vers l'échec et la sortie.

Ayrault la scoumoune

Ayrault la scoumoune


Soit le Premier ministre est un ingénu, soit il a la poisse. Dans les deux cas, ses vagabondages médiatiques sont pain bénit pour l'opposition. Ainsi quand il ouvre un débat - pourquoi pas, encore que sa responsabilité exigerait plutôt de les conclure - sur les 35 heures. Et quel débat, de la dynamite en barre, puisqu'il a trait à l'éventuelle remise en cause de cette réforme emblématique de la gauche. La nuit à Matignon, ou à l'Élysée, portant conseil, Jean-Marc Ayrault l'a refermé le lendemain dès potron-minet. Les 39 heures ne sauraient constituer la référence de la durée légale du travail, a-t-il corrigé. À force de rétropédaler, il finira par s'aplatir. Ce gouvernement a bel et bien un problème de lisibilité, n'en déplaise à son chef qui s'agace des critiques. Il en a un autre, plus bloquant, quant à son rapport avec le monde de l'entreprise. Il ne porte plus sur les 35 heures, la polémique est close. La droite est d'ailleurs disqualifiée pour l'entretenir, qui les a détricotées sans jamais oser les abroger. Sur la compétitivité, la gauche rencontre avec le patronat la même difficulté que naguère avec les Français sur la sécurité : elle ne parvient pas à convaincre de son volontarisme, de son « réalisme ». Or le tabou, comme dirait Ayrault, a été brisé : le gouvernement admet que le coût du travail en France représente un handicap. Encore faut-il qu'il cesse de jouer sur les mots - choc ou pacte de compétitivité - et qu'il explique comment il financera la baisse des charges des entreprises. Gouverner, c'est choisir, a rappelé Ayrault en citant Mendès France. S'il aspire à plus de longévité que l'ancien président du Conseil, il ferait bien de choisir.




Comment l'Ile-de-France paie la crise de la province

INTERVIEW Professeur au CNAM et à Sciences Po, Laurent Davezies étudie l'économie des territoires. Il vient de publier La Crise qui vient, un essai sur la "nouvelle fracture territoriale".

Professeur au CNAM et à Sciences Po, Laurent Davezies étudie l'économie des territoires. il vient de publier La Crise qui vient, un essai sur la "nouvelle fracture territoriale", qui va s'ouvrir, d'après lui, sous l'effet de la crise de la dette.
Vous écrivez que la France a bien résisté à la crise de 2008-2009, mais qu'elle va beaucoup souffrir de la crise de la dette qui a commencé à l'été 2011. Pourquoi ?
En 2009, la crise a été forte du point de vue du PIB. Mais si l'on regarde les fondamentaux que sont le revenu des ménages, l'emploi, la consommation, elle a été très fortement amortie. Ni le revenu des ménages ni la consommation n'ont décliné. L'un des principaux amortisseurs de la crise a été le niveau des dépenses publiques. Alors que les revenus du travail ont baissé, les salaires publics et les prestations sociales ont suffisamment progressé pour que les revenus globaux continuent d'augmenter, dans toutes les régions de France.
Le problème, c'est que ce qui était un remède en 2009 est devenu aujourd'hui un poison. Depuis 30 ans, la dégradation continue, structurelle ou conjoncturelle, de la situation de certains territoires, et leur perte de compétitivité, a été compensée par le recours aux emplois publics et aux prestations sociales. La décision de réduire la dette sonne le glas de ces mécanismes. Même si on se contente de stabiliser les dépenses publiques, et non de les baisser, pour y parvenir, un quart des régions françaises vont se trouver en panne de créations d'emplois, parce qu'elles vivaient très largement du dynamisme du secteur public jusque là.
Quel est le risque?
Un creusement des inégalités entre les territoires. Sur les 350 zones d'emploi que compte la France, 120 ont connu depuis dix ans une progression d'emplois publics plus forte, en nombre, que celle des emplois privés. Dans ces zones, la crise de la dette va se faire durement ressentir. A l'inverse, l'Ile-de-France, une région très compétitive et moins dépendante à la dépense publique, va continuer de progresser. En 2008-2009, elle a d'ailleurs été la seule région où les revenus du travail n'ont pas décliné.
Dans le livre, vous distinguez quatre France…
C'est un découpage grossier mais pédagogique. Il y a d'une part une France marchande où le secteur privé est prédominant, et d'autre part une France non-marchande, où l'emploi public et les revenus sociaux pèsent très lourd. Et il y a un deuxième découpage, avec des territoires qui ont une dynamique de création d'emplois privés et des territoires où elle est faible voire négative. Cela donne quatre France.
La première, c'est ce que j'appelle la "France marchande dynamique" –celle des métropoles essentiellement (Paris, Lyon, Marseille, Lille, Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse et Montpellier, ndlr)–, qui concentre 40% de la population. Elle a connu une forte désindustrialisation depuis les années 80, mais elle s'est reconvertie et est dotée d'une main d'œuvre qualifiée. Elle est déjà dans le redressement productif: à Nantes par exemple, on créait de l'emploi industriel pendant la crise.
La deuxième France, qui regroupe elle aussi 40% de la population, est constituée de territoires non-marchands dynamiques. Sans être très productifs ni très compétitifs, ils ont réussi, grâce au tourisme notamment, à la présence de retraités et à l'emploi public, à voir leur situation s'améliorer. C'est une France keynésienne, qui va connaître un coup de frein avec le désendettement, mais qui va tenir le coup malgré tout.
   -> Voir notre diaporama "Les 20 villes françaises les plus attractives"
Et puis, il y a les deux dernières France, qui se ressemblent et contiennent chacune 10% de la population. Elles sont issues de la France traditionnellement industrielle, surtout dans le Nord-Est et autour du bassin parisien. L'une est la France des plans sociaux actuels, marchande et non-dynamique. Elle a encore économique, à l'image de villes comme Reims ou Besançon, même si elles ont un genou à terre. Enfin, il y a des territoires non-marchands et non-dynamiques, qui ont perdu leur activité productive et vivent essentiellement des revenus sociaux.
Dans quelle mesure la région Ile-de-France est-elle mise à contribution au profit des territoires les plus sinistrés?
C'est quelque chose qui est encore très largement nié. D'après mes calculs, l'Ile-de-France redistribue 10% de son PIB aux autres régions, soit 3% du PIB national. C'est une subvention implicite. Dans tous les pays industriels, il y a d'énormes redistributions entre les territoires riches et les territoires pauvres. La spécificité française est que les mouvements ont lieu essentiellement entre la région parisienne et la province.
Il y a un débat parmi les économistes sur la meilleure façon de réduire le déficit en France: faut-il privilégier la hausse des impôts ou la baisse des dépenses publiques? Vous dites qu'il ne faut pas seulement répondre à cette question d'un point de vue macroéconomique, mais aussi géographique. Pourquoi?
Parce que les effets ne seront pas les mêmes en fonction des territoires. Si vous augmentez les impôts, tout le monde va payer bien sûr, mais c'est l'Ile-de-France qui va être la plus pénalisée. Au contraire, si vous baissez les dépenses publiques, c'est l'Ile-de-France qui va être la moins pénalisée, mais ça va être tragique pour des zones comme le Limousin ou les Pyrénées-Orientales.
L'Ile-de-France est le moteur de l'économie nationale, 30% du PIB. Et un moteur très compétitif. Alors qu'est-ce qui est préférable? Charger le moteur de l'économie française par des impôts ou rompre le principe d'égalité des territoires en réduisant les dépenses favorables à ceux qui en ont besoin? C'est un vrai dilemme.
Que préconisez-vous?
Je ne suis pas un économiste normatif. Mais si on me demande mon avis, je dirai que l'Ile-de-France et les métropoles sont un atout. Si on veut sauver demain notre système d'égalité territoriale, il faut d'abord relancer les zones productives, donc arbitrer pour la croissance aujourd'hui. Et ce n'est pas le moment de lâcher: dans 6 ou 7 ans, la Chine aura perdu son avantage compétitif en matière de coût du travail… A l'inverse, si on préfère l'égalité des territoires aujourd'hui, nos atouts risquent de s'effondrer.
Pour vous, la question de la compétitivité ne se réduit toutefois pas au coût du travail ou au coût du transport, mais aux "coûts de transactions". Qu'est-ce que c'est ?
Les coûts de transactions renvoient à la nouvelle économie géographique dont la figure de proue est le prix Nobel américain Paul Krugman. Il a montré que, dans les pays industriels, ce ne sont plus les coûts de la main d'œuvre ou du transport qui importent, mais les coûts de transactions. C'est-à-dire le coût général, qui n'est pas seulement de l'argent mais aussi du temps et ou de l'incertitude, auquel les entreprises se fournissent en ressources dont elles ont besoin. C'est ce qui détermine pourquoi elles s'installent ici ou là. Or ce coût est minimal dans les grands marchés. C'est très simple à comprendre: pour qu'un marché fonctionne, il faut qu'il y ait beaucoup de diversité, de fluidité, d'offre et de demande, y compris sur le marché de l'emploi. Si vous avez une entreprise assez pointue à Mende (Lozère) et que l'un de vos ingénieurs vous quitte, il va vous falloir trois mois pour le remplacer, puis six mois pour former son remplaçant. En région parisienne ou à Lyon, vous trouverez tout de suite quelqu'un de formé.
C'est-à-dire que la constitution de métropoles est une des réponses à la crise?
Qu'est-ce que c'est qu'un marché vaste, fluide et diversifié? C'est une métropole bien gérée, mobile. On peut expliquer ainsi l'écart de compétitivité entre la France et les Etats-Unis. Quand vous naissez dans le Tennessee et que vous voulez travailler dans l'aéronautique, vous partez à Seattle. Pour le cinéma, vous allez à Los Angeles. Pour la pub, à New York. Quand vous naissez dans le sud de l'Italie et que vous voulez travailler dans l'aéronautique, vous n'allez pas à Toulouse. L'Europe manque de grandes métropoles, on n'a que Londres et Paris, et la mobilité y est encore trop faible. C'est vrai aussi au niveau national: en 2009, les régions qui sont le moins bien sorties de la crise étaient celles qui n'avaient pas de métropole.

La Fnac renonce à la musique en ligne et s'allie à Apple

La Fnac (groupe PPR) abandonne le marché de la musique en ligne, dans lequel elle ne s'est jamais imposée, et va à l'avenir rediriger les acheteurs vers le service iTunes d'Apple, a indiqué sa directrice de la stratégie Frédérique Giavarini. "Le métier de la Fnac n'est pas de développer de la technologie", a expliqué Mme Giavarini au quotidien Le Figaro.
A l'avenir, la Fnac sera rétribuée par Apple pour chaque de vente de musique numérique, aux termes d'un accord d'affiliation. L'arrêt du service sera effectif au 1er janvier et les crédits des comptes Fnacmusic devront être soldés avant le 31 décembre, précise le journal.
30% de parts de marché dans les CD

Fnac Avenue des tTernes
La Fnac avait initialement de hautes ambitions pour son service de vente de musique numérique, lors de son lancement en juin 2004. Mais sa part de marché ne dépassait pas l'an dernier 3,8%, loin des leaders Apple, Orange et Amazon, notamment en raison de contraintes technologiques.
Sur le marché physique, celui des CD, qui représentait au 1er semestre 2012 70% des ventes de musique enregistrée, la filiale du groupe PPR continue en revanche de bénéficier d'une solide position, avec une part de marché de l'ordre de 30%. "Nous restons la référence", a souligné Mme Giavarini, en relevant que l'enseigne allait continuer à investir dans ce domaine.
La Fnac, que son propriétaire souhaite introduire l'an prochain en Bourse, s'est engagée dans une vaste redéfinition de son périmètre d'activité, pour prendre en compte la concurrence croissante du numérique. L'enseigne ouvre ainsi des rayons de petit électroménager et pour les enfants et va laisser le groupe Disney ouvrir des corners dans ses magasins.

Pourquoi je pense que Lance Armstrong reste un grand champion

Le verdict de l'UCI est tombé. Tranchant comme le couperet d'une guillotine. Lance Armstrong s'est dopé, il est déchu de ses sept titres de vainqueur du tour de France, il devra rendre la totalité de ses primes. Il est aussi condamné, même si cela n'est pas contenu dans l'arrêt de la très honorable Union cycliste internationale, à toutes les peines complémentaires qui en résultent , bannissement de toutes activités sociales et caritatives, mise à l'index généralisée, droit pour quiconque de le clouer, autant qu'il le désire, au plus infâme des piloris. 

C'est certainement une fausse impression, mais j'ai cru ressentir une certaine délectation monter de toute part, ou presque. A juste raison, nous n'aimons pas les tricheurs. Mais plus encore, nous ne supportons qu'avec beaucoup de peine les champions, surtout les grands champions. Passe encore les petits, un ou deux tours, après tout pourquoi pas. Mais cinq, mais six, mais sept !
En plus, figurez-vous que le bonhomme (un Américain) venait juste de se remettre d'un cancer. Non, voyez vous, c'était vraiment insupportable, cela frisait la provocation. Ah, j'oubliais, et tenez vous bien, les dizaines d'analyses et de prélèvements de toutes sortes, peut-être même les centaines, effectués à l'issue des courses, ou bien après, ou bien avant, par les laboratoires les plus sophistiqués, n'avaient rien donné. N'allez pas me dire que tout cela était normal !
Bon, il est vrai qu'à l'époque, personne ne s'en était ému. C'était une belle histoire et paradoxalement, on aime aussi les belles histoires. Un fabuleux champion, de généreux sponsors un public transporté jusqu'aux anges. Que demander de plus ? Qu'aller chercher d'autre ? Tout le monde était gagnant ! Un temps pour chaque chose.
Et en effet vint le temps où les hommes surent suppléer la science défaillante. Ses coéquipiers, ses amis, ses frères d'arme, qui bénéficiaient à tous les points de vue de l'affaire, dénoncèrent, après très mûre réflexion, le tricheur. Repentir pas très actif, mais qu'importe. Leur "conscience" leur demandait de parler. Alors ils parlèrent. Ils firent même plus, ils désignèrent, expliquèrent, accusèrent, condamnèrent, sans le moindre émoi, sans la moindre retenue celui qui fut leur leader, celui qui leur avait donné gloire et fortune et dont ils n'eurent pas le courage de se départir tant que l'argent coulait à flot. Petit problème, ils utilisaient les mêmes produits prohibés que lui... Autre petit problème, il est apparu qu'aussi loin que l'on a pu remonter dans le classement, tout le monde se serait dopé, aucun des septs tours ne sera attribué...
Si tel était le cas, pourrait on encore parler de tricherie, tous les coureurs se trouvant en quelque sorte à égalité de moyens. Et selon la formule bien connue tous les dopages du monde n'ont jamais fait gagner à un méchant canasson le grand prix de l'Arc de Triomphe...
Alors ? Alors bien évidemment qu'il faut combattre le dopage avec la plus grande énergie, et ce même à une époque où d'aucuns préconisent certains accomodements avec la législation sur la drogue.
En revanche je suis consterné, lorsque je perçois chez certains de mes contemporains, ce que Georges POMPIDOU appelait ce " léger frémissement de narines ", quand ce n'est pas une certaine jubilation, lorsqu'ils assistent au spectacle de la pitoyable dégringolade d'un homme. Et j'assume, au moins le temps de cette affaire, et plus si nécessaire, d'être un vieux réac, pour pouvoir reprendre tout à mon aise la formule de Michel Drucker (c'est dire) : "Lance Armstrong demeurera à mes yeux un formidable champion".

Le café coûte plus cher en Aquitaine qu'en Ile-de-France

Le prix moyen d'un petit noir en France est de 1,38 euro, d'après "l'indice Kfé Equip'Hôtel" de Gira Conseil.

Après s'être intéressé à la consommation du sandwich en créant "l'indice jambon-beurre", le cabinet spécialisé Gira Conseil se penche cette fois sur un autre produit de masse: le café. "L'indice Kfé Equip'Hôtel", dont les résultats ont été dévoilés mardi 30 octobre, montre qu'un "petit noir" revient en moyenne en France à 1,38 euro (sur l'ensemble des 1.252 circuits de distribution étudiés, bars, hôtels, cantines…). Soit beaucoup moins que les Suisses qui doivent débourser en moyenne 2,78 euros, mais beaucoup plus qu'au Portugal (0,57 euro le café) ou en Bulgarie (0,47 euro).
Si on revient dans l'Hexagone, c'est en Aquitaine que le café est le plus onéreux (1,72 euro), étonnamment plus qu'en Ile-de-France (1,66 euro), Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon (1,64 euro). Au contraire, les habitants du Limousin paient seulement 1,30 euro et les Corses 1,33 euro. Les différences de prix se retrouvent également entre grandes villes (plus de 50.000 habitants) et les petites (moins de 50.000 habitants) avec des écarts allant de 1,46 euro en moyenne à 1,31.
2,34 euros pour un café servi à table
Sans surprise, l'étude montre que "c'est le prix moyen du café en service à table qui est le plus cher à 2,34 euros. Les moins chers étant la distribution automatique à 0,91 euro en moyenne et la restauration collective à 0,62 euro. Ces deux derniers circuits de distribution étant les seuls à moins de un euro". Et pourtant, "cette idée du café à 1 euro se répand de plus en plus dans la restauration et la restauration rapide", affirme Bernard Boutboul, directeur général de Gira Conseil.
Et ce malgré la flambée des prix des matières premières. Selon lui, "l'idée est d'encourager le client à consommer son café sur place, plutôt qu'au bureau ou en rentrant chez lui". Reste à savoir comment la tendance va continuer d'évoluer si la TVA réduite dans le secteur augmentait à 12%, cette hypothèse étant évoquée en ce moment.
2.279 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2011
Plus généralement, les Français sont loin d'être les plus gros consommateurs de café au monde. Ils se classent au 17e rang mondial et au 8e rang européen avec une consommation annuelle par habitant de l'ordre de 5,75 kg. Ce qui a quand même représenté un chiffre d'affaires de 2,279 millions d'euros en 2011.
Le domicile reste le lieu de consommation privilégié (pour 82% des Français) malgré le développement de coffee shops, l'apparition d'enseignes internationales (Starbucks, etc) et de salons de café. Mais cela ne semble pas suffisant face à la multiplication des machines à espresso chez les particuliers et au fait que 40% des citoyens jugent les prix pratiqués dans les commerces parfois trop élevés...

Sciences po et l’ENA

Sciences po et l’ENA


Les deux institutions font parler d’elles en ce moment. Le Nouvel Observateur de la semaine dernière accuse l’ENA d’être responsable du « déclin français ». L’hebdomadaire s’appuie sur le livre d’un élève de la dernière promotion qui fustige l’Ecole. Ce dernier a-t-il pour autant démissionné, remboursé sa scolarité, renoncé à sa carrière ? Pas que je sache. Faire parler de soi en crachant dans la soupe est une bonne vieille spécialité des élites françaises. Il est de bon ton en France, notamment de la part de quelques anciens élèves, de haïr et de dénigrer cette Ecole. Or, je tiens à le dire, contrairement aux idées reçues, l’ENA ne formate pas les esprits. Les deux ans qu’on y passe sont totalement neutres : un an de stage dans des administrations et entreprises  et un an à travailler les techniques juridiques et financières en produisant des notes de synthèse et à auditer des services publics dans la perspective du « classement . En revanche, le formatage des esprits a lieu avant, à sciences po, d’où proviennent un bon tiers des énarques. Cette école, depuis une vingtaine d’années, est devenue une usine à façonner les consciences en masse avec des promotions annuelle d’un millier d’étudiants.  C’est là qu’on apprend pendant 5 ans désormais (contre 3 autrefois) les bases de l’idéologie française : la discrimination positive, spécialité de la rue St Guillaume qui a donné des leçons à la terre entière en privilégiant l’accueil de « jeunes » des zones d’éducation prioritaires en dehors des concours imposés aux autres, la France terre d’accueil ouverte et sans frontière, l’Europe fédérale, le culte de l’impôt, des prélèvements, de la redistribution et de la dépense publique. Bien entendu tous ses élèves ne succombent pas au lavage de cerveau et d’autant plus méritoires sont ceux qui y résistent. Mais on y apprend aussi à se croire plus intelligent que tout le monde.  Outre les hauts fonctionnaires, une bonne partie des personnalités politiques et des journalistes parisiens sont passés par le moule. Sciences po explique l’essentiel de la pensée unique, du conformisme et de l’esprit de caste qui règnent sur la France. Quelques mois après le décès de son directeur à New York, dans des conditions inhabituelles, la Cour des Comptes vient de révéler des années de gabegie démentielle, une gestion mégalomaniaque (le rachat du batiment parisien de l’ENA!) la corruption, des détournements d’argent, des rémunérations exorbitantes. Pile ou face, entre « Sainte Nitouche » et dérive mafieuse… Le temple de la pensée unique, la pépinière des bonnes consciences et des donneurs de leçon est ébranlé sur ses bases, même si la classe dirigeante et médiatique se livre à mille contorsions pour faire oublier le naufrage, par exemple en tapant sur l’ENA. Serait-ce au moins l’occasion de repenser le mode de sélection et de formation des élites françaises ? Il est entièrement à reconstruire en privilégiant la vraie diversité des parcours et des profils, la revalorisation des universités, des facultés de droit, d’histoire, d’économie, un  renouveau de l’Ecole Normale Supérieure dans ce processus, des écoles d’ingénieurs, de commerce ou des écoles militaires, voire science po redevenu ce qu’il n’aurait jamais dû cessé d’être… Mais non, il ne semble même pas en être question… Encore une occasion ratée.

Harlem et son désir d’Europe : que meure la nation !

Harlem et son désir d’Europe : que meure la nation ! 


Au congrès du PS qui s’est tenu ce week-end à Toulouse (voir Présent d’hier) Harlem Désir, intronisé premier secrétaire, a certes insisté, comme nous l’avons déjà relaté, sur sa volonté de faire aboutir le droit de vote des étrangers et d’ouvrir le mariage et l’adoption aux couples homosexuels. Mais il a aussi mis en avant, avec la même insistance, son intention de faire du PS « le parti le plus européen de France ». Parti des Français issus de l’immigration (plus de 93 % des musulmans ont voté pour lui en mai et juin derniers), projetant d’être celui des immigrés tout court, le parti socialiste devient donc, avec Harlem Désir à sa tête, plus que jamais « le parti de l’étranger »… C’est ainsi que Jacques Chirac, à l’époque où il avait Marie-France Garaud comme souffleur, appelait les centristes giscardiens, adeptes de toujours plus d’Europe. Avant de devenir lui-même, au milieu des années quatre-vingt, et sans un mot d’explication à ses électeurs sur ce revirement, un fervent européen.
L’Europe et rien d’autre
Harlem Désir, lui, est à la manière d’un Cohn-Bendit, totalement européen. C’est-à-dire partisan d’une union fédérale et supranationale. Pour Harlem Désir comme pour Daniel Cohn-Bendit, l’Etat-nation « est un concept stérile », complètement dépassé, et le patriotisme une « rhétorique pathétique ». Pour Harlem Désir comme pour Cohn-Bendit « seuls existent des êtres humains ayant les mêmes droits fondamentaux ». Foin des habillages identitaires et nationaux qui, selon eux, relèvent d’une idéologie mortifère. Le mondialisme ne veut connaître que des individus nus, dépouillés de tout particularisme. Comme Cohn-Bendit, l’ex-leader de SOS racisme se réjouit de voir le multiculturalisme, ce babélisme de notre époque, submerger nos sociétés amnésiques.
A l’ère du marxisme-léninisme triomphant, le prolétaire était le héros de l’Histoire en marche, dont il allait, de façon messianique, accomplir la finalité. Le mondialisme apatride a remplacé ce héros par une autre figure : l’immigré, vivant emblème du globalisme. La Révolution internationaliste change de soldats – elle s’appuie désormais sur des troupes cosmopolites – mais elle poursuit toujours aussi implacablement son objectif premier, tendant à instaurer un absolutisme mondial. Dans cette perspective historique le communisme n’a au fond constitué qu’un galop d’essai raté, mais dont les tenants de l’euromondialisme ont toutefois retenu bien des leçons. Et certaines méthodes…
C’est de cette Europe-là, prônant l’abolition des cadres nationaux, dont le nouveau premier secrétaire veut faire du PS la tête de proue… Rappelons que ce parti, dont Harlem Désir est désormais le patron, détient en France tous les pouvoirs : locaux, régionaux, l’Assemblée nationale et le Sénat, et depuis juin dernier l’exécutif. Installé au cœur de ce dispositif tentaculaire, l’ex président de SOS-Racisme, à qui la presse a récemment attribué la palme d’or de la langue de bois, n’est peut-être qu’un homme lige de l’Elysée. Mais il a la caractéristique, sur plan européen, d’être en parfaite symbiose avec le président de la République et son Premier ministre. Ce qui renforce considérablement son pouvoir de nuisance.
Dans Debout l’Europe (voir Présent du 13 octobre) Daniel Cohn-Bendit écrit : « Nous avons besoin d’une véritable révolution. De créer une grande Union fédérale avec des institutions européennes supranationales. D’institutions communautaires habilitées à définir la politique économique, budgétaire, économique et fiscale pour l’ensemble de la zone euro. D’institutions dotées des outils permettant d’imposer le respect des règles du jeu, sans que les Etats membres ne puissent paralyser le processus. Concrètement, cela implique que nous transformions le plus rapidement possible la Commission européenne en un véritable gouvernement européen avec des ministres européens que nous appelons aujourd’hui commissaires. » Dans la course vers cette Europe supranationale, mortelle pour ce qui nous reste de souveraineté, le PS de François Hollande et d’Harlem Désir s’apprête donc, sur un itinéraire tracé par Daniel Cohn-Bendit, à appuyer de toutes ses forces sur l’accélérateur.
D’une crise l’autre
L’Europe justement, parlons-en… Pas celle des grandes songeries, mais de l’Europe telle qu’elle existe actuellement, celle des apparatchiks et technocrates bruxellois. La semaine dernière, un quotidien du soir, tout à fait européiste lui aussi, prévoyait – pour en redouter bien sûr les conséquences – trois crises à venir. D’abord une crise budgétaire avec la prochaine renégociation « des avantages acquis », concernant essentiellement l’agriculture et les aides aux régions. Apres discussions en perspective…
« La deuxième crise opposera la zone euro à l’Union européenne à 27. L’intégration économique de l’union monétaire devient telle qu’elle rend quasi impossible le maintien d’un marché unique homogène… » Risque, donc, de dislocation ?
La troisième crise ? Elle portera « sur le contrôle économique au sein de l’Union monétaire (…). Angela Merkel veut désormais contraindre les pays à engager des réformes structurelles. Elle propose que ceux qui bénéficient de la solidarité par le biais d’un éventuel budget réservé à la zone euro, signent des engagements contraignants ». Là où le bât va en blesser plus d’un…
L’UE, bâtiment mal conçu, avec dans son architecture plusieurs vices de construction initiaux, va donc traverser trois ouragans, qui risquent de la désarticuler. La deuxième crise en perpective s’annonce sur le plan économique aussi massivement perturbatrice que l’ouragan Sandy. C’est pourtant sur ce navire de tous les périls en plein tangage que les sectateurs de l’Europe supranationale, Parti socialiste français en tête, veulent, sous l’injonction du quartier-maître Cohn-Bendit, nous faire monter. Sans canots et sans gilets de sauvetage. Pour un voyage sans retour.
PS : l’évaporation des courants
Les observateurs politiques l’ont souligné : Harlem Désir, le petit veinard, s’installe aux manettes d’un PS jadis agité jusqu’au mal de mer par de forts courants, et où ceux-ci, après la victoire élyséenne de François Hollande, se sont quasiment évaporés. Faute aussi de personnalités d’envergure pour les incarner. Selon un apparatchik du PS, « aux courants ont succédé les mini-chapelles ». Façon élégante de qualifier les factions et les coteries que l’on a pu déjà voir à l’œuvre, dans les coulisses du Congrès du PS, intriguant pour s’emparer des postes de direction. Des coteries représentants les principales écuries ministérielles. En ce temps de dépolitisation le PS a en quelque sorte privatisé ses courants. On ne s’affronte plus pour des idées, mais pour des intérêts carriéristes ou claniques. Et surtout pas de contre-courant… Ça perturbe trop les moutons de Panurge.

mardi 30 octobre 2012

Jean-Marc Ayrault, les 35h et la danse des canards

Nouveau couac au gouvernement. Après avoir évoqué un éventuel retour aux 39 heures dans Le Parisien, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault se fait recadrer par son Ministre du Travail, Michel Sapin.
Après le congrès du PS à Toulouse, on pouvait croire – certes naïvement – que le Premier ministre, promis, juré, allait se ressaisir et qu’on allait voir ce qu’on allait voir, face à cette méchante droite qui lui a intenté un procès en amateurisme. Las ! Les lampions de la fête toulousaine ne se sont pas encore complètement éteints que, bardaf, le naturel revient au galop et le Jean-Marc Ayrault se prend les pieds dans le tapis des 35h.
Résumons. Ayrault, après les multiples couacs de sa majorité et son propre couac relatif à l’arrêt prétendument rendu du Conseil constitutionnel sur la loi relative aux logements sociaux, déclare, dans Le Parisien que le retour des 39h de travail hebdomadaires payées 39h n’est pas un sujet tabou. Hourra ! Le PS a décidé d’arrêter d’ennuyer les Français ! Chansons dans les chaumières ! Même la très souriante Laurence Parisot, patronne des patrons, se fend d’une émotion non feinte…

Et soudain; un grand vide dans la tête....comme partout
Hélas ! Trois fois hélas ! Il s’agit d’un nouveau couac du Premier ministre qui, sur injonction de Guimauve-le-non-Conquérant emmitouflé dans son palais élyséen, le somme de se rétracter. Et Michel Sapin, ministre du Non Emploi et du Chômage, d’être envoyé rétablir la bonne nouvelle. Ainsi, ce matin, dans le journal de 8h55 de France 2, Sapin nous affirme-t-il de façon péremptoire que le Gouvernement ne touchera pas aux 35h, car « toucher aux 35h, c’est toucher aux heures supplémentaires, donc aux sursalaires, donc au pouvoir d’achat ».
Fin de récréation : le ministre a recadré son Premier qui se rétracte ! Au-delà de cette nouvelle cacophonie, qui fait ressembler l’équipe d’Ayrault plus à la danse des canards (couacs couacs) qu’à un gouvernement, ce qui choque dans cette nouvelle preuve d’amateurisme est la rhétorique utilisée par Sapin. Le postulat intangible est toujours le keynésianisme : pour relancer l’économie, augmentons le pouvoir d’achat des travailleurs ou, à tout le moins, n’y touchons pas. Partant de là, gardons les sursalaires, donc les 35h. Imparable ! Outre le fait que ce raisonnement est suranné, il est contradictoire et empreint d’idéologie.
Contradictoire. Si le raisonnement pour maintenir les 35h est le maintien du pouvoir d’achat, alors pourquoi diantre avoir supprimé la défiscalisation des heures supplémentaires ? Je ne vois qu’une seule raison : la défiscalisation avait été instaurée par Sarkozy…
Et là, on rentre de plain-pied dans l’idéologie. Les 35h, instaurées en 1997, sont l’œuvre de Martine Aubry. Or, on ne touche pas à la Vestale de la rue Solférino et du Grand Lille ! Ce que Sarkozy fait, on le défait ; ce que Aubry fait, on ne le défait surtout pas, même si le tout est frappé d’incohérences…
Faut-il encore rappeler ici, le dégât économique et social engendré par les 35h ? Le surcoût pour les entreprises, le report et la suppression d’embauches, la désorganisation du travail de l’entreprise.
Oui décidément, avec l’équipe de Jean-Marc Ayrault, la France se trémousse péniblement dans une danse des canards…  en attendant la nomination de la Dinde du Poitou ?

35 heures: Fillon déplore que "l'éclair de lucidité" d'Ayrault ait été "éphémère"


François Fillon, candidat à la présidence de l'UMP, a déploré mardi "une fois de plus" la "cacophonie du gouvernement", regrettant que "l'éclair de lucidité" du Premier ministre Jean-Marc Ayrault sur les 35 heures ait été "aussi éphémère".

"Je déplore, une fois de plus, la cacophonie du gouvernement après la déclaration de Jean-Marc Ayrault sur les 35 heures. Je regrette que l'éclair de lucidité du Premier Ministre ait été aussi éphémère. Je constate l'absence de solidité et d'autorité du Premier Ministre qui est recadré par son ministre du Travail", Michel Sapin, a-t-il déclaré dans un communiqué.
L'ancien Premier ministre demande à son successeur "d'assumer ses propos et d'oser ouvrir le débat des 35 heures au nom de l'intérêt économique de la France et ce malgré les cris d'orfraie de sa majorité", assurant que "sur cette question vitale, l'UMP prendra toutes ses responsabilités et jouera son rôle d'opposant constructif".
Selon lui, la France "a, plus que jamais, besoin d'augmenter son temps de travail afin d'éviter la récession qui nous menace". "Il faut supprimer la référence à la durée légale du travail et autoriser une négociation collective dans les entreprises sur le temps de travail, dans les limites des règles européennes", réaffirme-t-il.
Alors que M. Sapin venait d'assurer qu'il ne fallait pas supprimer les 35 heures légales, M. Ayrault a indiqué qu'il n'était pas question de revenir sur cette durée du travail, s'efforçant d'éteindre l'incendie allumé par ses propos dans Le Parisien déclarant "non taboue" la question d'un retour aux 39 heures payées 39.

COMMENT LES SOCIALISTES FONT-ILS POUR RAISONNER À L'ENVERS ?

Réquisition des logements vacants : la dangereuse idée de Cécile Duflot

Cécile Duflot a déclaré qu'elle étudiait la possibilité de réquisitionner les logements vacants pour accueillir sans-abris et mal-logés : une idée inepte, liberticide et socialement calamiteuse. Explications.
À cinq jours du début de la "trêve" hivernale des expulsions locatives, la ministre du Logement Cécile Duflot n'a pas exclu, ce samedi 27 octobre, de mettre en œuvre la réquisition de logements vacants, "pour accueillir sans-abris et mal-logés".
Contester cette mesure peut aisément vous faire passer pour un sans cœur. "Comment ? Vous préférez favoriser le droit des propriétaires à laisser un logement vide alors que des sans-logis vont mourir dans les rues ?"
De bons sentiments ne font pas une bonne politique. Il convient d'insister sur les effets néfastes d'une réquisition, si elle venait à être mise en œuvre de façon intensive. Cette réquisition, loin de résoudre les problèmes des mal-logés, signerait sans aucun doute la fin définitive de leurs espoirs de trouver un logement décent. Cette ineptie doit donc être combattue. Voici pourquoi.

Incantations vs. Chiffres

Tout d'abord, comme le montrent les chiffres les plus récents de l'Insee ou d'EDF, les logements réellement vacants sur une longue durée et aux endroits où il y a pénurie effective sont relativement rares. La vacance est de l'ordre de 6%, et les données d'EDF montrent que la vacance est plus forte en zone rurale, les grandes agglomérations concentrant l'essentiel de la tension sur le marché du logement se situant généralement nettement en dessous de cette moyenne (cf carte ci-dessous).


En outre, moins de 25% des logements vacants sont réellement des logements vacants ET non remis sur le marché par leurs propriétaires (cf tableau ci-dessous). Soit moins de 500 000, alors que la pénurie était estimée en 2006 par la fondation Héritage et Progrès à au minimum 1,5 millions de logements - à condition qu'ils soient situés là où se trouve le marché - pour à la fois loger les 900 000 foyers "aux portes du logement" et purger le parc de logements des unités les plus insalubres, tout en assurant une bonne rotation des logements au gré des déménagements professionnels des ménages.

On voit donc que d'un point de vue purement mécanique, la réquisition des logements vacants ne règlerait en rien la situation de la plus grande part des foyers mal logés actuels.

Un signal dramatique pour l'avenir

Mais il y a pire : une telle réquisition enverrait un signal absolument dramatique aux investisseurs potentiels : "si vous ne faites pas de votre propriété l'usage qui convient le mieux au désir des clientèles politiques dans les petits papiers de l’État, alors l’État vous la prendra".
Un tel facteur de risque placé sur un investissement dont la rémunération est naturellement faible, de surcroît obérée par une fiscalité peu avantageuse, réduirait dans des proportions dramatiques l'incitation à investir dans le locatif privé, et exacerberait la pénurie que nous connaissons.
Il y a derrière cette proposition des attendus et des implications éthiques et institutionnelles bien plus graves que des considérations économiques, fussent-elles majeures. Une telle mesure créerait un précédent extrêmement grave contre le droit de propriété, qui est pourtant, nos politiciens ne l'oublient que trop fréquemment, un des piliers des droits de l'homme, ce que rappelle fort justement l'article II  de la déclaration du même nom de 1789 : "le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression".

Pourquoi la propriété ?

Les concepteurs de la déclaration n'ont pas fait figurer la propriété au même rang que la liberté par hasard, ou par esprit scandaleusement petit-bourgeois. Tout individu consacre une part importante de son activité d'homme libre à épargner. Pourquoi ? Parce que la maison ou les économies ainsi accumulées lui permettent de former du capital permettant de lui assurer un avenir meilleur.
De fait, la propriété est le fruit naturel de la liberté. Priver l'homme de ce fruit, c'est lui confisquer son avenir, c'est rendre totalement inopérante sa liberté, c'est prétendre que l'individu ne produit que pour satisfaire d'autres besoins que les siens, c'est le considérer comme un esclave.
S'il n'y a plus de limite à ce que l’État, par ailleurs déjà fiscalement bien gourmand, peut prendre à ceux qui épargnent et créent des actifs durables, alors l'exercice de la liberté perd son intérêt. Dans un tel contexte, les individus se contenteraient de produire ce qui serait juste nécessaire à leur subsistance mais ne consentiraient guère d'effort supplémentaire, quoi que cela leur en coûte en termes de difficultés quotidiennes.

Pas de propriété, pas de prospérité

C'est sur ces fondements totalement contraires aux aspirations naturelles des hommes que fonctionnaient, ou plutôt dysfonctionnaient les sociétés communistes. Mais cet exemple "évident" n'est pas le seul à pouvoir étayer cette thèse. Le prêtre écrivain Virgil Gheorghiu notait que la culture religieuse roumaine s'est surtout incarnée dans l'iconographie, facilement transportable, car la Roumanie fut régulièrement envahie par ses voisins, et les roumains, souvent obligés de ce fait de migrer, ne pouvaient former de capital. Aussi s'en sont-ils tenu à ce qu'ils pouvaient emmener avec eux en cas de malheur.
Sans aller jusqu'à ces extrêmes, l'économiste péruvien Hernando de Soto montre que dans les sociétés du tiers monde, où la reconnaissance légale des titres de propriété est dysfonctionnelle, autrement dit, où la propriété existe difficilement, les entrepreneurs du secteur informel forment peu de capital car celui-ci peut leur être facilement retiré faute de titre légalement certifié par des institutions sûres. Ils conservent donc des business de petite taille qui alimentent une économie de bidonville, mais ne peuvent pas facilement prospérer et faire prospérer leur communauté.

La réquisition : l'arrêt de mort de l'investissement neuf privé

Réquisitionner les logements vacants serait donner à la société un signal extrêmement fort indiquant que ceux qui nous dirigent choisissent de nier l'importance de la propriété, donc de la liberté, et donc de soviétiser la société française. Dans ces conditions, qui serait assez fou pour investir dans un logement locatif, même avec les plus grosses carottes fiscales possibles ?
Car si d'un côté le risque de se faire prendre un logement vacant serait élevé, de l'autre, il serait tentant pour un aspirant locataire de se placer volontairement en difficulté quelques semaines, puis de faire jouer le "Droit Au Logement Opposable", autre source de malfaisance démagogique, pour obtenir la réquisition d'un logement vacant dont le loyer serait de facto fixé par l'autorité administrative très en dessous de son prix de marché, plutôt que d'aller le louer dans une agence immobilière...
Dans de telles conditions, il n'existerait plus de relation saine possible entre un offreur et un demandeur de logement. Le marché du logement mourrait à petit feu, comme il l'a fait pour des raisons différentes techniquement (contrôle des loyers) mais identiques philosophiquement, entre les deux guerres.
En revanche, le marché gris des logements non déclarables, donc non saisissables, c'est-à-dire des taudis, des caravanes, des caves, prospérerait dans des proportions incontrôlables. Ce qui serait le prétexte à renforcer la criminalisation des mauvais loueurs... Et donc à placer le logement au mains d'organisations mafieuses. La liste des effets pervers que l'on peut anticiper suite à une mesure de réquisition autoritaire parait sans fin.

Les menaces ne résoudront pas la crise du logement. La liberté, si.

Pour augmenter le nombre de logements offerts sur leur marché, il ne faut pas brandir de nouveaux épouvantails tels que la réquisition des logements vacants au visage de ceux, aujourd'hui de plus en plus rares, qui pourraient être des investisseurs alimentant l'offre de logement locatif. Il faut au contraire réduire le niveau de risque législatif lié à ce type d'investissement afin de le rendre plus intéressant et désirable pour des investisseurs en quête de rendement faible mais régulier.
Comment ? En libérant l'offre de logement des chaînes et boulets que le législateur lui attache depuis plus de 100 ans.
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Une première version de cet article a été publié le 09.02.2010 sur Objectif Liberté, le site de l'auteur.

Une brève histoire de l'hyperinflation

Plusieurs fois dans ces colonnes, et bien évidemment ailleurs (mais, comme par hasard, très rarement dans la presse mainstream), on a parlé d'hyperinflation, notamment à la suite des dernières opérations aux noms magiques comme QE (pour les Américains) et LTRO (pour les Européens). Aujourd'hui, je vous propose de revenir un peu dans l'histoire récente de cette hyperinflation, définie comme une période où l'inflation mensuelle est de plus de 50%.

Grâce au travail de Steve Hanke et Nicholas Krus, du Cato Institute, on dispose de données fiables et intéressantes sur les périodes d'hyperinflations connues.
Première constatation : saperlotte, la monnaie papier, ça inflate drôlement dans les périodes de crise, et pas qu'une fois de temps en temps. Si l'on regarde le tableau des deux chercheurs, on se retrouve avec des périodes d'inflations étalées de 1920 à 2008, avec un regroupement de trois grosses périodes :
- la première, avant la seconde guerre mondiale, de 1920 à 1924
- la seconde, depuis 1941 jusqu'au sortir de la guerre, 1949
- la troisième, après l'explosion du bloc soviétique, de 1988 à 1998

Bien évidemment, on trouve aussi un saupoudrage de quelques pays jouant avec leur presse à billets en dehors de ces périodes, l'exemple le plus frappant étant le Zimbabwe de Mugabe pour la période récente, le Chili de la transition Allende/Pinochet, et la France des assignats (qui est donc un précurseur de tous les autres, puisqu'au 18ème siècle). Et en substance, le schéma est toujours le même : la situation économique du pays qui va subir une hyperinflation se dégrade rapidement notamment sous l'effet de dépenses de moins en moins contrôlées par l’État. Ensuite, pour éviter une dépression sévère, les autorités monétaires du pays commencent à emprunter et laisser filer la valeur du papier monnaie pour aboutir à un épisode de grand n'importe quoi dont l'aspect rigolo n'est perçu qu'au-delà des frontières par ceux qui ont eu le temps de fuir ou la présence d'esprit de n'avoir aucun intérêt économique avec les malheureux qui sont restés sur place. Pour s'informer, on pourra lire avec attention le dossier réalisé par Business Insider qui revient sur la période d'hyperinflation dans le régime de Weimar.
Par curiosité, voici les pics d'inflation constatés dans les différents cas. Comme on peut le voir, il n'y a pas vraiment de limite : oui, à proprement parler, lorsque les presses se mettent à cracher du billet, tous les nombres sont possibles et un doublement du prix des biens et services toutes les quinze heures a déjà été constaté (en Hongrie, donc).

daily peaks

(NB : certains pays sont présents plusieurs fois, parce qu'ils ont eu plusieurs épisodes de fête du slip monétaire)
La question qui vient ensuite à l'esprit est de savoir s'il existe une corrélation entre la durée de l'hyperinflation et sa force (importance du taux). J'ai réalisé un petit nuage de points qui donne ceci, et sur lequel on peut distinguer trois groupes de pays.

En gros, le premier groupe (bleu) correspond aux pays dont l'hyperinflation (quelques pourcents par jour) n'a pas duré très longtemps (jusqu'à trois mois). Le second groupe correspond à ceux qui ont eu ces mêmes taux (voire un peu plus soutenus) et qui ont fait durer le plaisir plus d'un an. On imagine le bonheur des populations concernées. Enfin, le dernier groupe, heureusement moins gros, correspond aux États dont la population aura eu a subir l'incurie et l'incompétence avec des taux records pendant de longues années. De ces trois groupes, on ne peut s'empêcher de remarquer qu'il n'y a pas de pays pour lesquels il y aurait eu des taux journaliers très forts et une courte période d'hyperinflation. Manifestement, si les taux d'hyperinflation galopent, c'est parti pour durer...
Il est intéressant de constater que certains de ces États furent des dictatures ou que dans la plupart des cas, la possibilité même de fuir la monnaie imposée était combattue avec d'autant plus d'acharnement que la durée d'hyperinflation était longue et que les taux étaient élevés. Autre point intéressant : dans aucun des cas le phénomène ne se sera arrêté de lui-même sans la mise à mort pure et simple de la monnaie considérée, éventuellement assortie de la chute du régime correspondant. Autrement dit : non seulement, l'hyperinflation est un phénomène qui est au début déclenché volontairement sous couvert d'une inflation "contrôlée", mais en plus, il échappe rapidement à tout contrôle.
Et maintenant, pour en revenir à la situation européenne ou américaine, on constate quelques similitudes. Par exemple, les efforts actuels des banquiers centraux, Draghi et Bernanke, visent à éviter autant que possible une dépression carabinée dans leurs deux grands blocs économiques, en compensant les déflations visibles sur les biens secondaires ou de luxe. Par une multiplication de jeux d'écriture et d'opérations dont la complexité apparente s'explique difficilement par autre chose qu'un désir de camoufler une création monétaire soutenue, les deux bricoleurs ont malgré tout du mal à endiguer le manque cruel d'enthousiasme des populations pour une nouvelle vague de crédit bon marché ; on sent que la succession de QE et de LTRO, dont chaque avatar suscite moins d'intérêt que le précédent, ne parvient pas à relancer le furieux bastringue monétaire.
Pour le moment, tout le monde s'accroche aux deux monnaies. L'Euro et le Dollar sont encore vecteurs de valeur. Mais comme dans tous les épisodes d'hyperinflation précédents, qui peut encore garantir que, un petit matin, la confiance qui sous-tend encore ces monnaies ne va pas s'évanouir ? Certes, le pire n'est pas certain, mais il est de moins en moins improbable, surtout vu les injections de monnaies auxquelles on assiste. Du reste, les mouvements récents d'abandon du dollar de certains pays, dont des acteurs majeurs comme la Chine, dans leurs transactions commerciales, montrent que le règne du dollar s'achève. Or, pour le moment, rien ne semble prêt pour le remplacer, et certainement pas l'Euro, dont tout le monde comprend que s'il doit partir en sucette, il le fera avant le dollar ; et bien malin qui pourra dire quand cela pourra advenir, encore que les tensions s'accumulant entre l'Allemagne et la Grèce pourraient déclencher des événements intéressants.
Si l'Histoire nous apprend quelque chose, c'est qu'elle réalise le paradoxe d'être imprévisible et de se répéter. L'hyperinflation n'est ni rare ni impossible sur un continent comme l'Europe ou les États-Unis. Et les mêmes causes (crises, tensions internationales, manipulation excessive de la monnaie) provoquent les mêmes effets (inflation galopante, perte de confiance, destruction de richesses). C'est dans ce contexte qu'un homme averti en vaut rapidement deux, puis quatre, puis 60 puis un million.

La restauration de la TVA au menu

La restauration de la TVA au menu


Après les « pigeons » des start-up, les restaurateurs ? Le rapport que le socialiste Thomas Thévenoud remet aujourd'hui à la commission des finances de l'Assemblée suscite déjà l'émoi, même s'il conviendra ensuite au gouvernement et aux députés de trancher. Et même si le diagnostic du député de Saône-et-Loire est sans appel. Selon lui, la baisse de la TVA accordée en 2009 est en effet injustifiable au vu des promesses non tenues par la profession. Et sa formule sur « une subvention de 153 000 ¤ par emploi » porte assurément. Cette vieille promesse électorale de Jacques Chirac, argument clientéliste plus que priorité économique, a finalement été honorée par Nicolas Sarkozy. Mais sans jamais vraiment convaincre. De plus, cette revalorisation - qui faisait partie du programme de François Hollande - s'appuie sur un autre constat difficilement contestable : son coût insupportable pour les finances publiques. Reste à voir quelle sera la suite donnée à ce dossier. La fin de la TVA réduite dans la restauration n'a pas été inscrite dans le collectif budgétaire de juillet, ni dans le projet de loi de Finances 2013. Au mieux s'intégrera-t-il peut-être dans le futur « pacte de compétitivité » à venir. Sauf si le gouvernement préfère éviter d'ouvrir un nouveau front catégoriel… En réplique, les restaurateurs annoncent déjà des suppressions d'emploi massives et une hausse des tarifs (après une baisse qui, elle, n'a jamais été très visible). Au moins la majorité pourra-t-elle, sans mal, plaider qu'il s'agit bien là d'un héritage du précédent gouvernement.

Cacophonie gouvernementale sur les 35 heures

Le ministre du Travail, Michel Sapin, a recadré Jean-Marc Ayrault sur les 35 heures, avant que le premier ministre ne revienne sur ses déclarations. 

Du jamais vu! Le ministre du Travail recadre... le premier ministre. Cette fois c'est sûr, il y a un gros problème de hiérarchie gouvernementale au sein de l'équipe de Jean-Marc Ayrault. À peine le premier ministre avait-il évoqué l'idée, dans Le Parisien , que le retour aux 39 heures n'étaient pas un «sujet tabou» que Michel Sapin le contredisait. «Il ne faut pas supprimer les 35 heures», a assuré le ministre du Travail en direct sur RTL.
Le premier ministre a très vite compris l'ampleur de ce nouveau couac. Il est revenu sur ses déclarations sur France Info. «Il n'est pas question de revenir sur les 35 heures parce que ce n'est pas la cause de nos difficultés économiques, il y en a beaucoup d'autres», a corrigé le premier ministre.
En relançant d'une petite phrase le débat sur les 35 heures, Jean-Marc Ayrault s'est lancé dans une entreprise où il a, une nouvelle fois, beaucoup à perdre. La réduction du temps de travail est la dernière réforme d'envergure de la gauche, qui plus est mise en place par Martine Aubry en 1997. Et même à droite, Jacques Chirac, qui au début avait condamné ces «expérimentations hasardeuses», avait reconnu plus tard qu'elles étaient devenues un «acquis social».
Déjà, les réactions syndicales hostiles se multiplient, notamment de la CGT et de la CFDT. «Pas question de remettre en cause la durée du travail», a tranché François Chérèque. Laurence Parisot disait, elle, son espoir de voir réouvert le débat sur le temps de travail. «Si le premier ministre l'a évoqué c'est bien que, confusément, il sent bien qu'il y a un problème», relevait-elle sur Europe 1.
Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé s'est engouffré dans la brèche. Il a «applaudi» mardi la déclaration du premier ministre. «Je découvre aujourd'hui que Jean-Marc Ayrault reprend le programme que nous avons mis en avant à l'UMP sur les 35 heures», a réagi Jean-François Copé sur Canal+. «Non seulement j'applaudis», a-t-il dit, mais «si le gouvernement propose d'assouplir largement les 35 heures comme nous le proposons (...), il doit savoir qu'il me trouvera à ses cotés au nom de l'intérêt du pays», a-t-il assuré.
À l'Élysée, on rêverait de couper court rapidement à la polémique provoquée par les propos non maîtrisés de Jean-Marc Ayrault.«Ce n'est pas une déclaration», assure-t-on, contre toute évidence, dans l'entourage de François Hollande avant d'ajouter: «Le premier ministre a été très clair ce matin. (...) Il a souhaité préciser sa position», se réjouit-on à l'Elysée avant de reprendre un déminage complexe: «Il a dit que tous les débats étaient possibles par principes mais que ce débat n'est pas ouvert». Bref, à l'Elysée aussi on s'emmêle aussi dans les explications. À 13 heures, le chef de l'Etat et son premier ministre doivent déjeuner ensemble. François Hollande aura la possibilité de lui donner quelques conseils de communication, au minimum. Pour le chef de l'Etat, l'affaiblissement de l'autorité du premier ministre pourrait très vite devenir un sujet.

Une sortie de la Grèce de la zone euro: une solution ou pas?

On s’interroge souvent sur les effets d'une éventuelle sortie de Grèce de la zone euro. Serait-ce positif ou négatif ?
Ce débat reste assez idéologique en fait. On croit souvent que le fait d’être plutôt favorable à une sortie de la Grèce de la zone euro, cela signifie nécessairement que l’on est contre l’Europe. Très souvent, les eurosceptiques ne sont pas contre l’Europe mais pour une autre Europe ainsi qu’une autre monnaie unique avec des institutions sociales-démocrates. L’euro aurait davantage exacerbé les divergences économiques qu’assuré une quelconque convergence même non homogène.
À partir de là, il est possible d’évaluer le coût d’opportunité, c'est-à-dire le coût de renonciation à la zone euro. Il est possible de justifier économiquement une sortie de la zone euro au-delà des aspects politiques et psychologiques. Comparons les gains et les coûts de plusieurs scénarios possibles.

Première situation : le maintien de la Grèce dans la zone euro

Concernant les gains pour la zone euro du maintien de la Grèce dans la zone euro (A) : Il se résume aujourd’hui aux effets bénéfiques d’une politique de change inexistante, mais ces effets bénéfiques ont déjà bien été absorbés par les marchés si l’on peut dire les choses ainsi… Ces gains sont forts certes sur le plan symbolique, et dans l’histoire de la construction européenne, et dans le domaine du psychologique, élément essentiel au fonctionnement des marchés financiers.
On peut ajouter quand même les gains économiques passés liés au rattrapage opéré par les pays du Sud en matière de croissance économique pendant les premières années de la décennie 2000, l’amélioration des niveaux de vie, la qualité de beaucoup d’autres aspects de la vie quotidienne. Ces gains, d’ailleurs, semblent assez indépendants de l’existence de la Grèce dans la zone euro. On peut librement ici ajouter d’autres gains.
Concernant les coûts pour la zone euro du maintien de la Grèce dans la zone euro (B) : Le maintien de la Grèce dans la zone euro a un coût assez visible. Évidemment, tous les plans de sauvetage depuis le début de la crise et une situation de puit sans fond où pour la Grèce, les taux d’intérêt à dix ans sont toujours très supérieurs aux taux de croissance. Il faut ajouter à cela les coûts des politiques d’austérité réalisées en même temps et qui ponctionnent la croissance, politiques initialisées par la Grèce en premier lieu faut-il le rappeler avec un effet de contagion politique.
Enfin, les coûts sociaux bien visibles, si l’on considère que le cas de la Grèce a propulsé un certain nombre de choses en Europe… Il faut ajouter un vrai risque systémique facilement compréhensible par la méthode médicale. Comme la « cellule malade » est dans la zone, elle risque de contaminer les autres. D’ailleurs, le principe du défaut déguisé entre dans cette catégorie puisque les décotes des créanciers sur la dette grecque ont bien été effectives et mises à exécution.

Concernant les gains pour la Grèce du maintien de la Grèce dans la zone euro (C) :

Appelons les C : Ici, entre le principe de l’aléa moral. Quel est l’intérêt de la Grèce de respecter certains critères si elle considère que, de toute façon, les autres pays de la zone paieront. Ensuite, elle bénéficie aussi d’un espace commercial de qualité et compétitif qui lui permet de satisfaire l’ensemble des besoins de la population à des conditions intra-branches avantageuses. D’autres gains peuvent être ajoutés. Par exemple, étant un pays plus risqué en matière d’investissement, elle a pu réussir à attirer des investisseurs internationaux preneurs de risques.

Concernant les coûts pour la Grèce de son maintien dans la zone euro (D) :

Les coûts représentent la quote-part de la Grèce à l’ensemble des ressources du FESF. On peut ajouter bien sûr le coût économique pour la Grèce des divergences économiques accentuées ces derniers temps notamment par rapport aux pays du Nord. Cette liste non exhaustive peut s’étendre.

Seconde situation (hypothétique celle-ci) : sortie de la Grèce de la zone euro

Concernant maintenant les gains pour la zone euro sans la Grèce (E) : ici, on retrouve l’arrêt du risque systémique et la possibilité le cas échéant de mobiliser des capitaux vers des pays récupérables, c’est-à-dire lorsque le différentiel « taux d’intérêt à 10 ans – taux de croissance économique » est le plus faible possible pour simplifier.
Concernant maintenant les coûts pour la zone euro sans la Grèce (F) : objectivement, il est difficile de dire que l’absence de la Grèce soit une catastrophe pour l’économie européenne. Sur le plan strictement économique - et les chiffres ont été donnés -, le poids de la Grèce dans la zone euro est très faible et la Grèce n’est pas une plateforme de propulsion de l’économie européenne vers d’autres zones géographiques, les échanges en zone euro étant essentiellement intra-branches. Ici, l’inquiétude est surtout le défaut du coup total et non déguisé de la Grèce vis-à-vis de ses créanciers et le risque d’une décote encore plus élevée.

Concernant les gains pour la Grèce de sa sortie de la zone euro (G) :   

Ici, il faut raisonner en deux temps, et l’on oublie bien volontairement le second temps, en général au bout de six mois (cas de nombreux pays qui ont décroché d’une zone à ancrage monétaire et qui ont dévalué). L’économie est caractérisée par des cycles. Ici, dans les commentaires et pour le cas d’une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro, il n’existerait plus de cycle.
Certes une récession encore plus profonde est possible avec exclusion du financement des marchés financiers à cause du défaut probable officiel, mais une récession s’accompagne toujours d’une stabilisation et d’une reprise économique au bout de 6 mois après la sortie de la zone d’ancrage monétaire (reprise de la production, diversification de l’activité, reprise en main des affaires publiques…). Cette reprise économique est permise par des politiques économiques appropriées et non auto-suicidaires. Les indépendances monétaire et budgétaire en somme.
Concernant les coûts pour la Grèce de sa sortie de la zone euro (H) : on dit que si la Grèce sort de la zone euro, il existe plusieurs types de coûts : d’abord, une inflation importée, une baisse considérable du pouvoir d’achat des Grecs, l’explosion de la dette en euro suite à une forte dévaluation du drachme (pas évidente puisque une part importante de la dette publique grecque est de droit privé national).
On évoque aussi souvent le risque systémique en oubliant que de toute façon celui-ci existe déjà dans la zone euro. Admettons alors la contagion. Remarquons que la métaphore médicale ne permet pas de valider l’assertion car, lorsqu’une « cellule malade » est enlevée, on comprend moins l’idée de contagion, et comment celle-ci peut avoir lieu lorsque la dette nationale est détenue par des nationaux. En revanche, à l’intérieur de la zone euro, celle-ci existe réellement.

Conclusion :

À la différence des coûts et gains du maintien de la Grèce dans la zone euro, les coûts et gains d’une sortie de la Grèce de la zone euro sont des estimations tournées vers le futur et extrêmement aléatoires alors que les coûts et les gains de la Grèce dans la zone euro, eux, peuvent plus facilement être estimés. Du coup, les coûts et gains tirés d’une situation hypothétique de sortie de la Grèce doivent être actualisés par un « discount factor », un taux d’intérêt de référence pour ramener ces montants à leur valeur présente. Cette liste n’est bien évidemment pas exhaustive, libre à chacun d’y intégrer des éléments économiques, mais au final une sortie de la Grèce de la zone euro est-elle bénéfique ? Dans l’hypothèse où il est possible de déterminer un coût du capital, un discount rate ou encore un taux d’actualisation, alors le maintien de la Grèce est préférable si (A+C) – (B+D) non actualisée > (E+G) – (F+H) actualisées.

Maintien de la Grèce dans la zone euro Sortie de la Grèce dans la zone euro
GAINS COÛTS GAINS COÛTS
Pour la zone euro
A
B
E
F
Pour la Grèce
C
D
G
H

Marché de dupes

Marché de dupes 


Oui, il y a un « problème Google ». Parce que le géant américain nourrit son réacteur numérique avec les milliards de mots et d’images produits par la presse. C’est cette matière première qui a permis, en partie, au moteur de recherche de développer son audience, ses services et ses ressources. Il est donc légitime que les éditeurs posent la question d’une rémunération sur la base des références qu’ils produisent et qui sont souvent -mais pas toujours à l’heure du copier-coller- liées à des contenus à valeur ajoutée.
Mais l’économie du référencement développée par Google ne s’appuie pas sur la seule presse. C’est par des requêtes en ligne que vous allez de plus en plus souvent chercher les coordonnées d’un hôtel ou une offre intéressante pour un voyage.
Et il y a eu dans le contrat tacite passé avec Google un marché de dupes. Un gagnant-gagnant qui a échoué. Des contenus et des références pour le moteur de recherche, de l’audience en retour pour les sites d’information en ligne : le deal a été lucratif pour Google, mais côté presse l’audience n’a pas été convertie en chiffre d’affaires. En tout cas, bien moins que ne l’espéraient les éditeurs.
Aujourd’hui, le bras de fer est engagé avec Google. Qu’en sera-t-il demain avec Facebook et Twitter ? Car eux aussi se nourrissent en partie des contenus des sites d’information qui sont partagés, recommandés, « likés » et commentés ! La « recommandation sociale » est d’ailleurs une source non négligeable d’audience pour les sites d’information. Il y a là aussi un contrat tacite, plus récent certes, qui pourrait bien une fois encore se muer en différend.
L’heure est venue d’admettre qu’Internet est de moins en moins un écosystème régi par les moteurs de recherche et leurs mystérieux algorithmes. Le développement des réseaux sociaux, la multiplication exponentielle des applications pour smartphones et tablettes, la structuration du Net autour de nouveaux produits et services ouvrent des perspectives inédites. Elles invitent les marques de toutes sortes et les éditeurs en particulier à se tourner vers leurs « communautés », à les choyer et à leur proposer des services dont la valeur est reconnue, admise… et monnayable. Un contrat plus prometteur qu’un marché de dupes passé sur la Toile !

Quèsaco ?

Quèsaco ?

Pigeons ou grands patrons, les lobbyistes et communicants de tout acabit se régalent de ce débat abscons sur la compétitivité. Le mot est mal défini et les explications obscures. Entre choc, trajectoire ou pacte on y perdrait son b.a.-ba d'économie pour les nuls. Mais de faux ultimatum en vraies reculades, le vulgum salarié devine confusément que cette affaire pourrait encore lui retomber sur la feuille d'impôts. Car derrière les noms d'oiseaux échangés, la principale préoccupation des pétitionnaires du CAC 40 est la diminution du coût du travail que l'on ferait payer aux travailleurs. L'étrange bras de fer nous ramène à cette vision monarchique de l'État qui veut que le Prince doive trouver les solutions pour sauver les dividendes et les marges des patrons en piochant le moins possible dans leurs poches.
Comme si la compétitivité pouvait se décréter, comme si elle n'était pas la résultante d'un ensemble de facteurs complexes. La CSG, par exemple : ce que l'on gagne en coût du travail en l'augmentant, on le perd en pouvoir d'achat, donc en clients. Quand on aspire à la relance, est-il opportun de réduire la consommation ?
Si les entreprises sont peu compétitives, c'est de la faute de l'État. Si elles sont performantes, c'est grâce à leur talent. Dans le discours, elles sont créatrices de richesses et pilotées par des dirigeants compétents et remarquables qui n'ont de handicaps que l'État. Air connu. Ce ne sont jamais leurs stratégies industrielles ou leurs erreurs qui sont en cause. Doux met la clé sous la porte, PSA ferme Aulnayæ C'est la faute aux promesses non tenues. Et si l'urgence économique était de lancer un grand plan pour aider les entreprises à se remettre en cause ? On ne peut plus raisonner l'économie dans l'opposition État-entreprises.
L'enjeu est de mettre la recherche au service de l'innovation. En réinventant aussi des complémentarités pour favoriser le travailler mieux pour produire mieux. Un produit, c'est certes une fonctionnalité mais c'est aussi une image. Le rayonnement de nos productions n'est pas indépendant d'une certaine idée de la France. Et sur ce point, les interpellations dans la presse sont d'un effet désatreux.