jeudi 24 octobre 2013
Scandale Leonarda : la France humiliée
Pantalonnade ? Pantomime ? On hésite encore à nommer le spectacle consternant que le gouvernement a offert aux Français, la semaine dernière. À coup sûr, un sommet ! Qui aurait cru que le président de la République intervienne solennellement, depuis l’Élysée, pour évoquer, à l’heure des journaux télévisés, l’expulsion d’une gamine de 15ans à la nationalité encore incertaine ? Puis que l’adolescente en question, méprisant sa proposition, lui rétorque par médias interposés qu’elle a bien l’intention de rentrer en France — mais avec sa famille — pour y « faire la loi » ?
Qui aurait pu croire aussi que le premier secrétaire du PS, ancien président de SOS Racisme, désavoue immédiatement le chef de l’État, ouvrant à gauche une crise d’une exceptionnelle gravité ? Qui aurait dit, enfin, que le gouvernement, à la demande de Vincent Peillon, irait jusqu’à “sanctuariser” l’école, c’est-à-dire à exclure collèges et lycées de l’application du droit, instaurant au bénéfice des “sans-papiers” un droit d’asile scolaire inédit dans l’histoire de la République ?
Oui, l’affaire Leonarda est en tout point exemplaire. Exemplaire de la faiblesse et de l’indécision du chef de l’État ; exemplaire des divisions de sa majorité, dont la plupart des dirigeants sont acquis à la préférence étrangère ; exemplaire surtout de la façon dont la gauche bafoue la loi dès que les médias et quelques lycéens manipulés par des associations prétendument antiracistes prennent fait et cause pour une famille d’étrangers en situation irrégulière — ce qui en dit long sur l’incroyable “haine de soi” qui sévit en France comme en Europe (lire à ce sujet notre entretien avec Jean Raspail et l’article sur Alain Finkielkraut, pages 27 à 29).
Tout a été dit sur la famille Dibrani, au cours de ce mauvais feuilleton télévisé. Rom de nationalité kosovare, le père, Resat, est entré irrégulièrement sur le territoire français, le 26 janvier 2009, dans le but d’y obtenir l’asile pour lui et sa famille. Sa demande a été rejetée par trois fois, dont une en appel, son comportement ne dénotant pas « une réelle volonté de s’intégrer à la société française », selon les services compétents. Mis en cause dans deux affaires de cambriolage et de vol, il est aussi soupçonné de violences sur ses filles aînées.
En Italie, où la famille résidait auparavant (ce que le père a dissimulé aux autorités françaises pour ne pas y être renvoyé), « les enfants ne fréquentaient que très peu l’école, témoigne le maire de Fano, Stefano Aguzzi. [M. Dibrani] les envoyait mendier. Ils vivaient dans la rue », bien que la mairie les ait logés dans une ancienne école.« Nous lui avons indiqué qu’il ne pouvait pas continuer à vivre ici sans rien payer, poursuit l’édile. Nous lui avons précisé les règles à observer s’il voulait pouvoir rester ici. »
Les bénévoles qui sont venus en aide à la famille Dibrani n’ont jamais obtenu du père qu’il accepte de travailler. « Il tenait deux jours, et après se disputait avec tout le monde, témoigne l’un d’eux dans le journal il Fatto quotidiano. Il vivait au jour le jour et faisait souvent des tournées pour récupérer de la ferraille. » En France, « il ne cachait pas attendre le versement des prestations familiales qui suivraient sa régularisation pour assurer un revenu à sa famille » (lire, page 24, les extraits du rapport de l’Inspection générale de l’administration sur les modalités d’éloignement de Leonarda).
C’est donc cette famille que la gauche a prise pour modèle d’intégration, réclamant son retour dès qu’elle a connu l’expulsion de l’adolescente. Curieusement, au regard de ses fonctions, c’est le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, qui a ouvert le bal, le 16 octobre : « Il y a la loi. Mais il y a aussi des valeurs avec lesquelles la Gauche [sic] ne saurait transiger. Sous peine de perdre son âme », a-t-il écrit sur Twitter. Cécile Duflot et beaucoup d’autres ont enchaîné sur le registre compassionnel : « C’est la chance de notre pays, cette capacité de faire en sorte que les enfants, d’où qu’ils viennent, soient capables de s’intégrer », a-t-elle estimé, décelant chez Leonarda un « accent franc-comtois » de bon aloi.
Même Valérie Trierweiler a pris fait et cause pour l’adolescente : « L’école n’est pas un lieu d’exclusion. On le voit pour les enfants handicapés, mais on le voit aussi pour des enfants qui n’ont pas de papiers ou qui sont plus défavorisés. Il y a sans doute des frontières à ne pas franchir et cette frontière, c’est la porte de l’école », a-t-elle déclaré, le 18 octobre — sans s’émouvoir du manque d’assiduité de Leonarda : 78 demi-journées d’absence l’an dernier !
Mais, plus encore que la supplique de sa compagne, ce sont les lycéens qui auront fait plier François Hollande : à l’appel de l’UNL et de la Fidl (deux associations proches de l’aile gauche du PS), quelques milliers d’adolescents sont descendus dans la rue dès le 16 octobre pour exiger le retour de Leonarda et celui de Khatchik, un lycéen sans papiers interpellé dans le cadre d’une enquête sur un vol commis dans un magasin à Paris et expulsé le 12 octobre vers l’Arménie. Finalement, il aura suffi de quatre jours pour que le chef de l’État leur cède, en accordant à Leonarda de rentrer seule en France, alors qu’il a méprisé pendant plusieurs mois les millions de Français hostiles au mariage homosexuel.
"La triste droitisation du PS"
Pour la gauche gouvernementale, le "réalisme" s'avère irréaliste : le ralliement au sens commun de droite attise "l'insécurité culturelle" sans apaiser l'insécurité économique. La cote de François Hollande dans les sondages baisse à mesure que progresse celle de Manuel Valls. De même, la "démagogie" sarkozyenne s'était révélée impopulaire : les "grands débats" sur l'identité nationale ou l'islamn'ont pas évité la défaite de 2012. Bref, "réalisme" de gauche et "démagogie" de droite ne paient pas.
Pour autant, la désaffection pour la gauche "réaliste" ne bénéficie guère à la gauche de gauche. En revanche, l'extrême droite prospère à la faveur de la dérive idéologique de la droite. C'est une raison supplémentaire pour ne pas reprendre à son compte la fausse symétrie entre les "extrêmes". De fait, si la droitisation du paysage politique, depuis les années 1980, justifie plus que jamais de qualifier le Front national de parti d'extrême droite, être à la gauche du Parti socialisten'est plus synonyme de radicalité !
Pourquoi l'échec de la première ne fait-il pas le succès de la seconde ? On aurait tort d'invoquer quelque logique mécanique, la crise économique déterminant la droitisation de la société française. D'une part, l'expérience historique nous rappelle que, en même temps que les fascismes européens, les années de la Grande Dépression ont vufleurir le New Deal aux Etats-Unis et le Front populaire en France.
D'autre part, l'analyse des évolutions de l'opinion dément l'hypothèse d'une droitisation de la société – culturelle mais aussi économique. Quant au racisme, il ne date pas d'aujourd'hui ; il a surtout changé d'habits, puisqu'il s'autorise le plus souvent de rhétorique républicaine. Bref, la droitisation de la politique n'est pas l'effet d'une droitisation de la société française. Il faut expliquer la politique par la politique – et non par la société qu'elle prétend pourtant refléter.
SUR LE TERRAIN DU FN POUR LE CONTRER
Cette droitisation résulte donc d'un choix politique – celui qui prévaut depuis trente ans. En 1984, comment comprendre la percée du Front national ? Au lieu d'interroger le tournant de la rigueur de 1983, droite puis gauche vont s'employer à contrer le parti de Jean-Marie Le Pen en allant sur son terrain – insécurité, immigration. C'était faire comme si l'extrême droite posait les bonnes questions. On mesure toutefois le chemin parcouru : aujourd'hui, les mêmes diraient que le Front national apporte les bonnes réponses. Certes, la gauche socialiste continue derevendiquer un "juste milieu" entre les "extrêmes" ; mais à mesure que le paysage se déporte, ce "milieu" est moins juste. Il suffit, pour s'enconvaincre, de le comparer à celui de 1974.
Reste le paradoxe actuel : le Front national accuse droite et gauche demener la même politique. Il est vrai qu'il est le seul ou presque àvouloir rompre avec l'Europe. Mais en matière d'immigration, si la gauche finit par rejoindre la droite, depuis longtemps, celle-ci chasse sur les terres de l'extrême droite. S'il faut faire l'amalgame, en matière "identitaire", c'est donc d'UMPSFN que devrait parler Marine Le Pen.Or, comme le disait son père, les électeurs préfèrent l'original à la copie. Les partis majoritaires semblent ainsi pasticher Sacha Guitry : contre le FN, tout contre…
Lire notre décryptage Droit du sol, attractivité de la France : quatre questions sur l'immigration
Loin de rompre avec cette stratégie, François Hollande la reconduit. C'est ainsi qu'il choisit de mettre en avant le candidat le plus marginal, car le plus droitier, des primaires socialistes. C'est valider l'opposition chère à la droite entre angélisme et réalisme – qui débouche toujours sur le renoncement aux principes. On en voit les effets : commeNicolas Sarkozy hier, comme Jean-Marie Le Pen avant-hier, Manuel Valls prend régulièrement le parti de choquer par des propos sulfureux (sur le regroupement familial, ou l'incapacité culturelle des Roms à s'intégrer). Et à chaque fois, un sondage vient valider son pari "auto-réalisateur" de droitisation. C'est que, comme toujours, "l'opinion" répond aux questions qu'on lui pose. Lui en soumettrait-on d'autres (si d'aventure la gauche parlait redistribution, et plus largement lutte contre les inégalités) qu'elle donnerait d'autres réponses.
C'est dans ce contexte que la "gauche de gauche", qui se veut populaire, se trouve marginalisée. Le consensus politique, que redouble le sens commun médiatique, repose en effet sur un préjugé : le "peuple" serait forcément "populiste", xénophobe et raciste. Mais c'est surtout qu'il devient impossible de parler d'autre chose. Jusqu'aux années 2000, il fallait 200 000 à 300 000 sans-papiers pour occuper le terrain médiatico-politique ; aujourd'hui, dans un pays de 65 millions d'habitants, il suffit de 20 000 Roms.
Mieux : François Hollande préfère s'exprimer sur le cas Leonarda, au risque de l'absurdité d'un jugement de Salomon, plutôt que de devoirjustifier son choix d'une politique conforme aux attentes des marchés. Sans doute aura-t-il réussi, tel Mitterrand, à affaiblir sa gauche ; mais en se livrant aux seules pressions de la droite, il paiera son habile victoire au prix fort. Pour l'Histoire, il pourrait bien rester le président "de gauche", entre guillemets, qui a permis en France l'avènement de l'extrême droite – sans guillemets.
Bison braqué
Bison braqué
Le grand braquage des automobilistes n’est pas près de s’arrêter. Pendant qu’une main sur le cœur, l’État assure qu’il s’agit de faire baisser le nombre des victimes de la route, l’autre leur fait les poches. Grâce à un de ces miracles fiscaux dont notre République est coutumière, les chauffards sont transformés en bienfaiteurs du Budget. Un quart du produit de leurs amendes part renflouer les caisses de l’État.
Les radars, plus nombreux et capables de sanctionner dans tous les sens, sont donc une véritable aubaine pour tous ceux qui cherchent désespérément à combler le déficit de la France. En matière d’hypocrisie, on ne peut faire mieux. La lutte contre la dangerosité de nos routes sert à camoufler un impôt qui ne dit pas son nom. Nul ne sera vraiment surpris. Chaque vache à lait sur roues sait bien que son argent est ponctionné par l’État. Désormais, c’est une certitude. Les naïfs auraient pu penser que ce pactole permettrait d’améliorer l’état des chaussées dangereuses, par exemple. Ils ont eu tort. La priorité est bel et bien de gagner de l’argent.
Il serait plus que temps de débaptiser « Bison Futé ». « Bison braqué » irait mieux à ce pauvre Indien scalpé au nom de la mobilisation anticrise. Les gendarmes et autres policiers apprécieront également cette ponction alors que la panne d’essence les guette et risque, ô tragédie nationale, de les clouer au garage. Sauf à passer pour un mauvais citoyen, nul n’osera se demander si l’extraordinaire mobilisation des forces de l’ordre au bord des routes ne va pas à l’encontre de la lutte contre les agressions ou les cambriolages.
Bien sûr, la baisse du nombre de victimes de la route est formidable. L’amertume vient surtout de l’amoncellement de techniques et d’expédients qui donnent l’impression que l’automobiliste est chassé pour son argent plus que pour son inconduite. Les nouvelles mesures annoncées en matière de vitesse ou de stationnement urbain s’annoncent donc particulièrement lucratives. Fiscalement, ça devrait être tout aussi intéressant pour un État qui ignore impunément, depuis des décennies, les règles élémentaires de la bonne conduite budgétaire.
La politique de l'emploi reste peu efficace
Michel Sapin a prévenu que les chiffres du chômage publiés ce soir « ne seront pas bons ». L'inversion de la courbe à la fin de l'année est contredite par tous les instituts de conjoncture.
Quel que soit le bout par lequel on prend le problème, la même conclusion s'impose: le gouvernement va peiner à inverser la courbe du chômage d'ici à la fin de l'année. «Il y a des tendances, a confirmé Michel Sapin, hier sur Europe 1. Les tendances aujourd'hui, elles sont au ralentissement du chômage ; elles seront demain à la baisse du chômage.» D'ailleurs, les chiffres des inscrits à Pôle emploi en septembre - qui seront rendus publics ce soir à 18 heures - «ne seront pas bons», a déjà prévenu le ministre du Travail qui y voit une simple conséquence du «bug SFR» du mois dernier.
L'opérateur télécoms avait provoqué un bond de 40 % des cessations d'inscription (et une baisse surprise de 50.000 chômeurs) après avoir oublié d'expédier un SMS d'actualisation à 170.000 personnes. «Cet incident statistique a augmenté la baisse au mois d'août, il va augmenter la hausse au mois de septembre», a justifié Michel Sapin. En clair, l'inversion de la courbe n'est pas annulée, mais juste décalée…
Il n'empêche, les fondamentaux en matière d'emploi sont tous sauf bons. Même l'OFCE, un institut de conjoncture proche de l'exécutif, prédit une envolée du chômage en 2014, à un taux supérieur au record de 10,8 % atteint deux fois en métropole en 1993 et 1997. En cause? Une croissance «trop faible pour améliorer la situation sur le marché du travail» qui devra absorber 116.000 actifs de plus l'année prochaine. Résultat, les créations d'emploi attendues seront insuffisantes pour faire baisser le nombre de chômeurs qui, selon le régime d'assurance-chômage, grimpera de 75.600 en 2014 après un bond de 168.800 en 2013.
11 000 contrats de génération signés
Pour parvenir à un taux de chômage de 10,9 % fin 2014, l'OFCE parie sur les retombées positives de deux dispositifs: le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) et les contrats de génération. Or, rien ne dit que ces deux mesures auront l'impact attendu (91 000 pour le premier et 100.000 pour le second). Les contrats de génération connaissent un démarrage particulièrement poussif (voir nos éditions du 23 octobre): depuis leur lancement le 1er mars, seuls 11.000 contrats ont été signés dans les entreprises de moins de 50 salariés sur une cible de plus de 3,5 millions. Soit un ratio de… 0,3 %, que Michel Sapin juge «extrêmement bien». Ce résultat n'intègre pas, en outre, les emplois qui, par effet d'aubaine, auraient été créés sans l'aide de 4 000 euros par an.
Finalement, le seul levier à la disposition du gouvernement pour jouer sur le nombre de chômeurs demeure celui des contrats aidés dans le secteur non marchand, qui concerneront 382.000 personnes fin 2014, dont 150.000 jeunes en emploi d'avenir. Le succès de ce dernier dispositif est d'ailleurs tel qu'une rallonge de 50.000 est déjà envisagée en cours d'année.
Mais cette politique, rapportée à ses résultats, coûte cher: 7 milliards en 2014, d'après l'OFCE, dont 2,5 pour le financement des contrats aidés et 4 milliards pour la mise en place du CICE. Soit un total de 45.000 euros par emploi pour ce dernier dispositif...
La fronde des « godillots »
La fronde des « godillots »
Pauvres députés PS ! Eux aussi ont eu droit à une séance de recadrage du Premier ministre. Hier matin, Jean-Marc Ayrault s'est en effet invité à la réunion de groupe des élus socialistes de l'Assemblée pour les ramener à « l'essentiel ». On avait pourtant cru que « l'affaire Leonarda » était assez « essentielle » pour avoir justifié une intervention du chef de l'État en personne à la télévision, mais c'était, semble-t-il, s'abandonner à l'émotion. Retour, donc, aux réalités avec la remise en marche du pays nécessitant, selon le Premier ministre, cohésion et solidarité. Et carton jaune à ceux qui lassent l'immense majorité de leurs camarades de la majorité par leurs propos « minoritaires et dissidents ».
Le problème est que la multiplication des rappels à l'ordre et des actes d'autorité du Premier ministre traduisent paradoxalement une vraie faiblesse. L'exécutif serait plus avisé de chercher les raisons du malaise qui a gagné sa majorité tentée par l'insubordination. La tolérance dont François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont fait preuve à l'égard des écologistes a libéré la parole des députés PS. De même que les rivalités ministérielles non tranchées, n'ont pas franchement donné un sentiment de cohérence.
« L'affaire Leonarda » est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Elle a contraint l'exécutif à reprendre en main sa majorité, contrairement aux engagements de campagne de François Hollande, et à ravaler (provisoirement ?) Harlem Désir à son rôle d'apparatchik docile. Mais l'expulsion de la collégienne est aussi le révélateur d'un changement radical.
Elle marque la fin d'une illusion impossible à entretenir : celle d'un Président gérant le pays dans une constante modération conciliatrice. François Hollande croyait pouvoir gouverner à mots couverts, sans trop en dire pour ne heurter ni sa gauche ni sa droite. Devant les provocations irresponsables d'EELV qui encourage impunément les « lycéens indignés » à poursuivre leur mouvement, les députés socialistes ont de quoi éprouver une légitime frustration. Ils découvrent avec amertume qu'au PS, les « godillots » sont les plus mal chaussés !
Parlement européen : le coup de frein à la culture de mort
Parlement européen : le coup de frein à la culture de mort
Bruno Gollnisch a imposé un vote au Parlement européen pour renvoyer le rapport Estrela sur les « droits sexuels et génésiques » en commission.
La gauche européenne a en effet d’abord tenté d’imposer en force le rapport Estrela, en refusant que le renvoi en commission soit soumis au vote. Un rappel du règlement par Bruno Gollnisch a permis d’éviter l’adoption pour cette fois de cette proposition de résolution. Un pas en arrière pour la culture de mort.
Le renvoi en commission a été adopté par 351 voix pour, 319 contre et 18 abstentions. Reste aux députés européens maintenant à se mobiliser pour le rejet définitif de ce texte qui porte de très graves atteintes aux droits fondamentaux, à la vie, à la liberté de conscience et aux droits des parents.
Pour le docteur Xavier Mirabel, président d’Alliance VITA : « L’expression droits sexuels et génésiques » se veut foncièrement ambiguë. « Sans claire définition, elle est notamment utilisée dans ce contexte pour banaliser, au nom de la santé, la question délicate de l’avortement ou encore légitimer la procréation artificielle hors indication médicale, des pratiques qui ne relèvent pas de la compétence de l’Union européenne. »
De plus, la résolution s’attaque au droit à l’objection de conscience des soignants et aux droits des parents, et demande à l’Union européenne de financer l’avortement dans sa politique extérieure d’aide au développement. « L’avortement apparaît dans ce texte comme un droit, en contradiction avec une interprétation stricte du droit international et de la législation européenne. Je souligne que cette interprétation abusive ne correspond pas aux réserves émises par nombre d’Etats, acteurs primordiaux du droit international », relève encore Xavier Mirabel.
Cette proposition de résolution intervient à la veille de la clôture de l’une des toutes premières initiatives citoyennes européennes : UN DENOUS. Près de 1 400 000 personnes l’ont signée et demandent notamment l’arrêt du financement par l’Union européenne des programmes menaçant l’être humain déjà conçu.
Gender et filiation bidon
Après avoir appelé ses sympathisants à se mobiliser contre la proposition de résolution du Parlement européen en faveur du gender et de laPMA pour les couples de femmes et les célibataires, La Manif Pour Tous se félicite de l’issue du renvoi en commission de ce texte scandaleux :
« C’est inespéré. Aucun observateur ne s’y attendait. C’est un coup d’arrêt voire un recul pour les partisans de l’idéologie du genre et de la filiation bidon. Nous remercions vivement tous nos sympathisants et tous ceux qui se sont mobilisés. Le résultat est là : c’est une grande victoire », se réjouit Ludovine de la Rochère.
Cette proposition de résolution prévoyait en effet l’enseignement du gender à l’école et réduisait les parents à être de simples « protagonistes » de l’éducation sexuelle de leurs propres enfants. « Sous couvert de bons sentiments et au nom du principe de non-discrimination, cette proposition de résolution entendait également promouvoir “la procréation pour tous.”» En permettant « aux femmes célibataires et lesbiennes de bénéficier de traitements de fertilité et de services de procréation médicalement assistée », ce texte conduisait à institutionnaliser la fabrication d’enfant délibérément privé d’un père.
La Manif Pour Tous rappelle qu’en France, la PMA (Procréation Médicalement Assistée) est un acte médical réservé aux couples hétérosexuels qui se trouvent face à une infertilité médicalement constatée ou risquant de transmettre une maladie grave à l’enfant ou sa mère.
« Nous restons bien évidemment extrêmement vigilants puisque ce texte n’est pas définitivement enterré. Il a en effet été renvoyé en Commission. Nous allons donc maintenir la pression » poursuit Ludovine de La Rochère.
Le sursis gagné par l’intervention de Bruno Gollnisch pourrait cependant conduire à ce que le texte ne soit jamais adopté. La commission peut en effet décider de suspendre la procédure sine die pour cette période législative – qui s’achève au mois d’avril 2014. Le climat tendu en séance plénière autour de l’examen de ce texte ne favorise pas son retour rapide dans l’hémicycle.
François Hollande peut-il encore présider la République quand il lui fait honte ?
La honte se caractérise par le fait de s'être déconsidéré sur des questions de principe. Cette semaine, François Hollande a exposé la présidence de la République à cette expérience peu banale.
1 - Rétablissement spectaculaire : François Hollande fait consensus !
Il y a deux manières de faire consensus, sachant que cette concorde patriotique doit être l'objectif de tout président de la République, l'alpha et l'oméga pour ce père de la patrie que les institutions gaulliennes ont donné à la France.
La première façon d'atteindre l'unité nationale est positive. L'exemple du courage, du dévouement, non dénués d'habileté ou même de rouerie s'il le faut, s'impose aux concitoyens. Une grande majorité de Français reconnaît alors, même si beaucoup n'aiment pas forcément leur chef, que le président a la carrure pour "faire le job", comme on dit désormais.
La seconde façon est nettement moins probante et glorieuse. C'est le consensus dans le dissensus. L'idée communément admise que non, décidément non, l'individu que le hasard plus que la nécessité a placé à l'Elysée n'est pas à même de faire face à ses responsabilités.
Cette semaine, c'est une romanichelle post-pubère de 15 ans qui aura apporté la démonstration ultime et définitive de l'incapacité radicale de François Hollande à assumer dignement sa charge. La famille de profiteurs cyniques dont elle est issue méritait 100 fois la reconduite à la frontière et pas une larme ni une commisération ne doit les accompagner jusqu'au Kosovo. Son départ n'a rien d'une rafle, comme osent le dire des gens qui mélangent tout, mais n’est que la pure et simple application du droit.
Voir Mou-Président, qui n'a jamais si bien mérité ce surnom, s'asseoir tout à la fois sur des décisions de justice, jouer au fier-à-bras, capituler à moitié et offrir comme solution un démembrement familial marque du sceau du surréalisme la parole de l'Etat.
Entendre dans la foulée cette gamine le recadrer en direct, humiliant la France à travers lui, a quelque chose de stupéfiant. La preuve éclatante que les recettes pour enfumer les socialistes rue de Solférino sont inaptes à régler les grands problèmes auxquels la France est confrontée vient d'être administrée par cette adolescente. S'il faut trouver une raison valable pour lui accorder un titre de séjour, ce serait plutôt celle-là !
La bonne solution serait naturellement que François Hollande, après ce camouflet, reconnaissant enfin son incapacité, démissionne et reprenne à Harlem Désir les clés du siège du Parti socialiste, endroit où il avait manifestement atteint son seuil d'incompétence.
Harlem Désir retournera, quant à lui, tendre la sébile de Sos Racisme auprès de toutes les mairies et régions de "gauche", exercice correspondant à ses propres capacités. Nous vivrons alors dans le meilleur des mondes possibles.
Mais, hélas, le monde réel est bien loin du monde idéal. La preuve : François Hollande est encore président de la République française.
Ce dirigeant singulier a réussi l'exploit de mettre quasiment tout le monde d'accord. De Mélenchon à Le Pen, plus personne ne pense qu'il est à même de gouverner. Il fait honte jusqu'à Arnaud Desplechin, cinéaste de la boboïtude pontifiante. Il exaspère les Verts, les Rouges, les Bleus, les Oranges et la plupart des Roses désormais. Est-ce une forme d'hommage au drapeau arc-en-ciel qui s'agita lors de la seule réforme emblématique qu'il soit parvenu à faire voter, à savoir le mariage homosexuel ? Décidément, François Hollande nous en fait voir de toutes les couleurs.
A l'étranger aussi, sa parole est dévaluée. Merkel et Draghi peuvent le débrancher à tout moment, incapable qu'il est de faire reculer les déficits publics. Obama sourit en l'entendant protester contre l'espionnage industriel dont les Français furent les victimes ces dernières années. Même à Bamako, on n'y croit plus ...
En politique, on peut survivre à beaucoup de choses, presque à tout. Le ridicule ne tue pas et, du reste, ne pas le craindre est peut-être le signe de la plus grande des déterminations.Mais la honte, c'est autre chose. Elle se caractérise par le fait de s'être déconsidéré sur des questions de principe. Cette semaine, François Hollande a exposé la présidence de la République à cette expérience peu banale. Il est désormais atteint d'un mal pour ainsi dire inguérissable.
2 - Dernières nouvelles de la pause fiscale
L'assurance-vie, placement préféré des Français disait-on autrefois, est désormais la cible fiscale favorite de Bercy. La voilà donc prochainement ponctionnée de taux de cotisations sociales alourdies, sans doute en vertu du principe que la pause ne signifie pas l'immobilité.
A y réfléchir, cette affaire d'assurance-vie pourrait un jour devenir le tombeau de la cinquième République.
Quand les cohortes d'épargnants se rendront compte que, soit du fait du retour de l'inflation pour cause d'éclatement de l'euro, soit du fait d'une fiscalité confiscatoire, ils sont spoliés de leurs économies, le réveil des écureuils sera brutal. Gare à vos noisettes !
3 - Singapour le meilleur
L'Insead, installé depuis la fin des années 1950 à Fontainebleau, annonce que son doyen sera désormais en poste à Singapour. « Le professeur Ilhan Milhov sera le premier doyen de l’Insead basé en Asie », a annoncé la prestigieuse université de management. S'ensuit un passage de pommade encore plus inquiétant : «L’école conservera une forte présence en Europe grâce à la nomination d’un doyen adjoint et une équipe académique et administrative complètement basée sur le campus Europe en France, berceau de l’école indépendante née il y a 53 ans».
Bref, même dans les rares cas de réussite éducative française de ces dernières décennies, notre pays a vocation désormais à jouer les succursales et les adjoints.Singapour le pire.
4 - Que serait la France sans la Bretagne ?
L'union de la France à la Bretagne, réalisée en 1532, résistera-t-elle au hollandisme, un phénomène politique dont le potentiel destructeur est décidément sous-estimé ?
Avec un euro et des règles communautaires qui forment comme un garrot autour de l'économie bretonne, concurrencée par des industries agro-alimentaires allemandes qui emploient de la main d’œuvre est-européenne à bas salaire, cette belle province est en train de s'effondrer sur elle-même. Des voix commencent à s'élever, sur place, pour dire que, décidément, l'appartenance à la France n'est pas un cadeau.
Faisons un petit calcul, vilainement et étroitement politique. Sans les voix bretonnes, l'écart entre Hollande et Sarkozy, en 2012, aurait été inférieur à un million de suffrages, la victoire socialiste encore plus étriquée.
Est-ce une forme d'ingratitude perverse ? En tout cas, perdre la Bretagne, pour le parti socialiste, marquerait l'impossibilité de conserver la France.
A lire du même auteur : "L'enfumeur", de Serge Federbusch, (Ixelles éditions), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.
Le télescope Planck tire sa révérence, il a photographié l'enfance de l'Univers
Le télescope spatial européen Planck a été désactivé mercredi, après avoir passé près de quatre ans et demi sur les traces de la toute première lumière émise après le Big Bang.
C'est une étonnante machine à remonter le temps qui vient de tirer sa révérence. Planck, le télescope spatial européen, a reçu son ultime commande mercredi. Les contrôleurs de mission du Centre des opérations de l'Agence spatiale européenne (ESA), implanté à Darmstadt (Allemagne), ont éteint à distance les émetteurs du satellite.
"C'est le coeur serré que nous avons conduit les dernières opérations du satellite Planck, mais c'est également l'occasion de fêter le succès extraordinaire de cette mission", a expliqué dans un communiqué Steve Foley, responsable de la conduite des opérations du satellite au Centre européen d'opérations spatiales (ESOC) de l'ESA.
Comprendre l'évolution de l'Univers
Lancé en 2009, Planck était conçu pour détecter, avec une sensibilité inégalée, le fond diffus cosmologique (CMB), rayonnement fossile du Big Bang. La première carte détaillée du rayonnement CMB capté par Planck a été dévoilée en début d'année. Le prochain ensemble de données cosmologiques sera diffusé en 2014.
"C'est le coeur serré que nous avons conduit les dernières opérations du satellite Planck, mais c'est également l'occasion de fêter le succès extraordinaire de cette mission", a expliqué dans un communiqué Steve Foley, responsable de la conduite des opérations du satellite au Centre européen d'opérations spatiales (ESOC) de l'ESA.
Comprendre l'évolution de l'Univers
Lancé en 2009, Planck était conçu pour détecter, avec une sensibilité inégalée, le fond diffus cosmologique (CMB), rayonnement fossile du Big Bang. La première carte détaillée du rayonnement CMB capté par Planck a été dévoilée en début d'année. Le prochain ensemble de données cosmologiques sera diffusé en 2014.
Les scientifiques sont en effet loin d'avoir terminé l'exploitation de toutes les précieuses données qu'il a engrangées jusqu'à ses derniers instants. "Planck nous a éclairé sur l'évolution de l'Univers comme aucune autre mission auparavant", s'est réjoui Alvaro Giménez, Directeur Science et Exploration robotique à l'ESA.
Une image de l'Univers 380.000 ans après le Big Bang
La carte du rayonnement CMB dressée par Planck est la "photographie d'enfance" la plus précise jamais réalisée de l'Univers, une image de l'Univers tel qu'il était seulement 380.000 ans après le Big Bang, lorsque sa température frisait les 3.000°C.
Cette carte "ressemble un peu à un vilain ballon de rugby ou à une œuvre d'art moderne", avait concédé en mars dernier George Efstathiou, astrophysicien à l'Université britannique de Cambridge (Royaume-Uni), qui commentait les résultats de Planck au siège de l'ESA à Paris
"C'est un pas de géant dans la compréhension des origines de l'Univers" qui serait né il y a 13,82 milliards d'années, soit 80 millions d'années plus tôt qu'on ne le pensait, s'était pour sa part félicité le directeur général de l'ESA, Jean-Jacques Dordain.
"De l'infiniment petit à l'immensément grand"
Une image de l'Univers 380.000 ans après le Big Bang
La carte du rayonnement CMB dressée par Planck est la "photographie d'enfance" la plus précise jamais réalisée de l'Univers, une image de l'Univers tel qu'il était seulement 380.000 ans après le Big Bang, lorsque sa température frisait les 3.000°C.
Cette carte "ressemble un peu à un vilain ballon de rugby ou à une œuvre d'art moderne", avait concédé en mars dernier George Efstathiou, astrophysicien à l'Université britannique de Cambridge (Royaume-Uni), qui commentait les résultats de Planck au siège de l'ESA à Paris
"C'est un pas de géant dans la compréhension des origines de l'Univers" qui serait né il y a 13,82 milliards d'années, soit 80 millions d'années plus tôt qu'on ne le pensait, s'était pour sa part félicité le directeur général de l'ESA, Jean-Jacques Dordain.
"De l'infiniment petit à l'immensément grand"
Planck, lui, aura rejoint son jumeau Herschel sur une orbite de garage stable autour du Soleil, bien loin de nous. Les deux satellites avaient été lancés en même temps par une fusée Ariane, en mai 2009. Herschel, le plus grand télescope jamais envoyé dans l'espace, dont la mission était d'étudier la formation des étoiles, a été totalement désactivé le 17 juin dernier.
La relève est en principe assurée. L'ESA s'apprête ainsi à lancer Gaia, présenté par son constructeur Astrium comme "le télescope spatial le plus évolué jamais réalisé en Europe". Il va cartographier la Voie Lactée en 3D pour mieux comprendre l'origine et l'évolution de l'Univers.
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