TOUT EST DIT

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vendredi 7 juin 2013

Modèle social français : la fin des haricots


Si désormais plus aucun domaine n’échappe à la frénésie réglementaire de l’État providence, nous parvenons bientôt aux limites du système.
C’est un fait entendu, le monstre tentaculaire qu’est devenu l’État, au fil des expérimentations hasardeuses de la gauche, et du manque de courage politique de la droite, est aujourd’hui  incontrôlable. Plus aucun domaine n’échappe à la frénésie réglementaire de l’État Nounou qui, « pour notre bien » se mêle toujours et davantage de ce qui ne le regarde pas. Cette spécificité bien française, d’une soviétisation toujours plus poussée de la société, n’échappe à personne… sauf aux Français. Nombre de nos compatriotes sont intimement persuadés qu’ils vivent dans un « enfer ultra libéral » et que seuls leurs dirigeants éclairés sont capables de les prémunir contre les ravages de  la finance apatride et mondialisée. Il n’est qu’à lire les tombereaux de stupidités journalistiques vendus aux ignorants comme de l’analyse économique, pour se rendre compte que nous vivons sur une autre planète, ou plutôt que l’URSS n’est pas morte en 1990, mais survit chez nous, grâce aux héritiers de Jaurès (de Jospin à Hollande en passant par Chirac et Raffarin).
Le culte de l’État providence

D’une gauche aveuglée par une idéologie mortifère qui ne sait que se mirer, tel Narcisse, dans l’eau trouble de ses boniments, à une droite émasculée par son indigence intellectuelle et programmatique, tous nos politiciens n’ont de cesse que de louer l’État comme certains, sous d’autres latitudes (ou sur France inter), invoquent Mao et le « Petit Père des Peuples ». Cette valeur totémique refuge se double, chez nous, d’une prétendue permanence historique qui veut que de Colbert au Gosplan (pardon le Commissariat général au plan), les Français n’ont dû leur salut qu’aux efforts de l’État centralisé. Que cette analyse, fortement marxisante, ne résiste pas à un minimum d’analyse ne rebute personne. Le fait que sans la Révolution et sa « dérégulation », l’État royal aurait été bien en peine de présider au décollage industriel du XIXe siècle, ne trouble aucun esprit suiviste. En France, c’est bien connu, en dehors de l’État il n’y a que le vide, la loi de la jungle et l’arbitraire de l’argent.
C’est au nom de cette ineptie que nous avons, année après année, renforcé le Moloch administratif. Il faut dire que nos politiciens et notre administration entretiennent des liens de consanguinité tellement poussés, qu’ils feraient passer les Bourbons d’Espagne pour des pratiquants zélés de la mixité raciale. Tout le mal vient précisément de cette proximité. Selon le vieil adage qui veut que les moutons ne se tondent pas tous seuls, comment voulez-vous que des dirigeants, qui n’ont comme seul horizon professionnel que celui de fonctionnaire, se mettent à être raisonnables et intelligents ? De là, cette frénésie réglementaire et législative qui n’a, au final, d’autre résultats que celui de dilapider en agents publics, l’argent durement exigé en impôts.
Le scandale de la France protégée
C’est que dans notre beau pays, l’État n’est véritablement providentiel que pour une seule catégorie de Français : les fonctionnaires. Les autres suent sang et eau pour leur garantir un nombre ahurissant de privilèges, du reste très soigneusement cachés. C’est  dans ce pays, qui voue un culte délirant à l’égalité, que se trouvent en réalité concentrées les plus grandes disparités possibles en matière de droits (en dehors de la Corée du Nord et de Cuba). Il y a d’un coté ceux qui les ont tous et de l’autre ceux qui les leur payent par leurs impôts, leurs charges ou leur absence de travail, nous y reviendrons. Par charité nous ne mentionnerons pas plus que ça les enseignants à qui il faut bien deux semaines de « travail », pour approcher des trente-cinq heures quand ils ne sont pas tout simplement en vacances (deux semaines toutes les six, plus deux mois l’été). Attardons-nous un peu sur ces salaires, prétendument de misère, qui sont servis aux forçats du service public. Ils ne sont inférieurs au privé que dans les postes de cadre dirigeants, et ce pour une raison simple : il y a moins de dirigeants dans les entreprises que dans l’administration. À armée mexicaine : salaires mexicains… Pour la masse des agents, souvent sans qualification, ou si peu, il vaut bien mieux « travailler » dans le public : sans être bien meilleure, la paye y est au moins garantie à vie !
Autre injustice et non des moindres : les régimes de retraite. Au nom de la pénibilité de leurs tâches harassantes, les salariés du public partent bien plus tôt que dans le privé. Comme ils n’ont pas d’accident de carrière (comprendre de période de chômage), ils arrivent avant les autres au nombre de trimestres requis. Mais l’injustice ne s’arrête pas en si bon chemin. Leurs pensions sont aussi bien supérieures (1 500 € en moyenne contre 1 100 €, soit un tiers de plus). Là où le salarié du privé verra ses 25 meilleures années prises en compte pour le calcul de sa pension, le fonctionnaire lui, se la verra calculer sur ses six derniers mois d’activité. En ce domaine, ne nous leurrons pas ! Ce n’est pas parce qu’un rapport semble donner raison à la Commission Européenne en prônant une timide évolution vers la prise en compte des dix meilleures années que nous y viendrons. Rocard avait déjà pointé ce hiatus du doigt en 1990. Voyez où nous en sommes vingt-trois ans et quelque mille milliards de dettes plus tard…
Après le coup d’État : le hold up permanent
Toute cette générosité de l’État envers ses servants à un coût, et celui-ci est démentiel. La source de nos déficits n’est pas tant à rechercher dans la fraude fiscale que dans le détournement massif de fonds publics auquel se livre chaque année l’État, au bénéfice exclusif des fonctionnaires. Si le travail est si cher, c’est aussi et surtout parce que les régimes généraux (ceux des salariés du privé) sont appelés à contribution pour financer les largesses consenties aux régimes spéciaux  des fonctionnaires et assimilés : EDF, SNCF, RATP et autres monopoles publics (sans parler des intermittents du spectacle -1,5 milliards pour seulement 100 000 bénéficiaires).
Dernier exemple en date : le pillage éhonté qui vient d’être commis sous nos yeux par François zéro, le Mandrake des finances publiques, au détriment des Caisses d’Allocations Familiales. La branche famille n’est pas déficitaire en raison des largesses, pourtant sujettes à caution, dont le système fait preuve à l’égard des nouveaux arrivants d’outre-Méditerranée qui se trouvent pris en charge, avec leur nombreuse descendance, bien avant d’avoir commencé à cotiser. Son déficit est uniquement causé par la rapacité de l’État qui pique dans le tronc des familles, pour alimenter sa boîte à promesse non financée. Voilà comment les socialistes nous annoncent, toute honte bue, qu’au nom de la nécessaire lutte contre les déficits (auto générés) il devient urgent de « faire payer les riches ».
Le riche voila l’ennemi
Tout à sa mission de réconciliation et d’apaisement après les déchirements de l’ère Sarkozy, François Hollande n’avait pas plus tôt fini de permettre à tout le monde de se marier qu’il a décrété une autre grande cause nationale : ces salauds de riches n’ont pas besoin des allocs pour vivre. C’est une évidence de même portée que celle qui consiste à constater que les pauvres n’ont pas plus besoin de HLM ou du RSA pour vivre. Ils ont juste besoin de salaires décents. Seulement les leur donner, suppose de baisser les charges et donc de tailler dans les dépenses pour y parvenir. En clair, cette politique implique de diminuer drastiquement le nombre de fonctionnaires : impossible, impensable ! Si nous ne doutons pas que la France ferait plus qu’y survivre, le PS, lui, y laisserait sa peau. Il devenait donc urgent de réagir. Le premier réflexe de « l’ennemi de la finance » fut donc de mettre les allocs sous condition de ressource. « Malheur à toi, horrible putois profanateur des idéaux d’universalité constitutifs de l’âme socialiste depuis Queuille » lui ont immédiatement rétorqué ses « camarades » restés socialistes. Et le mou de Tulle de revenir dessus. Seulement en l’occurrence le fourbe Parthe n’a feint de reculer devant ces (ses) fossiles que pour mieux lancer sa flèche.
Après nous avoir savamment enfumé, par média interposé (tout larcin de pareille ampleur nécessite des complicités actives), sur l’insondable déficit de la branche famille, l’homme qui n’aimait pas les riches a décidé de les taxer encore davantage. Tant est si bien que le « pauvre » couple avec deux ados à charge qui gagne plus de 5 000 € (cette limite est très provisoire gageons que d’ici peu elle descende) va se voir taxer au nom de la préservation de l’universalité des prestations familiales. Là où l’on touche au sublime, c’est que le même couple avec un seul enfant, qui n’a jamais rien perçu de sa vie en provenance de la CAF, mais qui a toujours cotisé, va se voir aussi mis à contribution, par le biais de la baisse du quotient familial. « Que ces salauds de nantis se taisent, ils n’ont pas à la ramener, il y a tellement plus pauvres qu’eux », nous expliquent, en substance, des journalistes qui eux, bénéficient d’un abattement supplémentaire de 35% (un complice a toujours un intérêt à l’être). C’est un peu comme si on expliquait aux smicards français que leurs jérémiades sont indécentes au prétexte qu’ils pourraient être Grecs ou Espagnols… C’est déjà ce que l’on fait ? Ah bon, désolé, au temps pour moi.
Trop d’impôt tue l’impôt mais fait prospérer la fonction publique
Avec plus de 45% de prélèvements opérés chaque année sur la richesse nationale, la rapacité de l’État n’est plus à démontrer. Le problème c’est que les pompeurs qui nous gouvernent nous ont toujours justifié leur voracité au nom de l’indépassable modèle français de protection sociale. En l’occurrence, il s’agit de nous vendre un système à la Madoff où les nouveaux entrants payent des sommes modestes (un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître) pour subvenir aux besoins forcément croissants des générations précédentes, à mesure que l’âge leur vient. Même en sortant de l’ENA on peut comprendre que la liste des bénéficiaires s’allongeant du fait de leur nombre et de leur préservation, il allait être demandé plus aux cotisants. Après avoir nié cette réalité pendant trente ans, les énarques qui nous gouvernent ont entrepris depuis une quinzaine d’années de rationner les prestations. Là où la logique qui prévalait au début de l’aventure aurait dû les conduire à répartir ces efforts sur tous, nos braves fonctionnaires, par pur désintérêt c’est évident, n’ont fait porter cet effort que sur les salariés du privé.
Les faux droits ainsi garantis aux fonctionnaires et assimilés sont à l’origine de la diminution conséquente des prestations servies aux autres, mais, bien plus graves, ils sont aussi à l’origine du chômage de masse. En effet, et nous avons trop souvent tendance à l’oublier, le poids de cette « protection » sociale repose principalement sur l’employeur : d’où un coût du travail prohibitif, des délocalisations à répétition, une désindustrialisation galopante et au final le chômage record qui découle de tout cela. Quel l’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas la faute de la mondialisation si nous avons plus de trois millions de chômeurs. Il n’y a pas de dumping social qui vaille. Il n’y a là que les conséquences d’un système d’irresponsabilité généralisée où l’argent public est joyeusement dilapidé au profit électoral (dans le meilleur des cas) d’une petite clique d’élus. Que les victimes de ce « transfert » de richesse subissent leur sort sans broncher, est à mettre au nombre des miracles produits par l’acharnement à ne jamais enseigner l’économie aux enfants et à l’uniformité de la pensée journalistique qui conduit 90% de cette profession à voter à gauche.
Seulement à trop tirer sur la corde, elle finit par se voir avant de se rompre. Nous en sommes précisément aujourd’hui, au stade qui précède la rupture. Les salariés du privé voient clairement que ce qui leur a toujours été présenté comme une assurance (maladie, chômage, vieillesse) n’est en réalité qu’une ponction sans fin qui leur garantit de moins en moins de droits. La famille vient d’être dépouillée et les « riches » (on l’est vite par les temps qui courent) un peu plus pressurés pour combler les trous. Personne ne se fait plus d’illusion sur une retraite qui ne suffira pas à subvenir à ses besoins. Il ne reste plus que la maladie qui fasse encore illusion dans l’univers Potemkine créé par notre élite administrative. Ne nous leurrons pas, au train où vont les choses, Hollande ne va pas tarder à rationner aussi les soins. Il réfléchit à rembourser les dépenses en fonction des revenus. Vos cotisations étant assises sur votre salaire : plus vous gagnez, plus vous cotisez et moins vous êtes remboursé. Elle n’est pas belle la vie chez les socialistes ? Encore un petit effort dans cette solidarité unidirectionnelle à la grecque et il en sera enfin définitivement fini du mythe de l’assurance sociale universelle. Sous couvert d’une nouvelle définition de la solidarité que l’on qualifiera alors de « citoyenne » (avec de la vaseline, ça passe toujours mieux), les moins pauvres seront sommés de payer toujours plus pour que les nécessiteux, certifiés conformes par l’administration, puissent bénéficier de ce à quoi ces salauds de riches n’auront justement plus droit.
Conclusion
Nous allons donc bientôt atteindre les limites du système. Déjà un certain nombre de courageux entreprennent de regagner leur liberté, en sortant de l’assurance maladie qui n’est plus un régime obligatoire depuis que la Cour de justice européenne en a récemment décidé ainsi. En effet, tous les régimes sociaux français sont des régimesprofessionnels de sécurité sociale et non des régimes légaux. En d’autre terme, il est donc maintenant loisible à tout un chacun, de s’assurer (au sens réel de ce mot) auprès de compagnies spécialisées pour ce type de risque. Vous trouvez cela aberrant et vous vous dites que seul l’État est capable de procéder à ce type de couverture ? Tentez d’oublier trente secondes que vous êtes Français, quittez le conditionnement qui vous a été inculqué dès votre plus jeune âge et réfléchissez. Votre voiture est-elle assurée par l’État ? L’assurance sur la vie est elle un monopole public ? Pourquoi ce qui fonctionne pour l’automobile ou la mort ne pourrait pas fonctionner pour l’humain et le vivant ? Parce que l’homme se dérègle à mesure qu’il vieillit et que la logique assurantielle de ces salauds de capitalistes laisserait mourir nos vieux alors que mugiraient dans nos campagnes ces féroces soldats de la finance mondialisée ? Les assureurs n’assurent-ils que les voitures neuves ? Les mauvais conducteurs sont-ils tous en défaut d’assurance ? Non, ils payent juste plus cher, mais pas en proportion des dégâts qu’ils occasionnent, car les bons conducteurs compensent. Ces salauds de capitalistes n’ont pas inventé l’eau chaude, ils se contentent de rationaliser les processus de mise en œuvre de collecte et d’indemnisation. Ils sont plus regardants quant aux conditions dans lesquelles ils engagent leur argent, ils gèrent avec rationalité leurs frais généraux et ils passent des accords avec des prestataires pour diminuer leurs frais et ceux de leurs assurés. Pourquoi voulez-vous qu’il en soit autrement en matière de retraite, de chômage ou de maladie ?

Il n'y a pas de situation grave qu'un bon protectionnisme ne saurait empirer


Sapristi, le pédalo France n'avance plus, il recule ! Le dernier calcul du baromètre de l'attractivité de la France de Ernst & Young montre ainsi un recul de 13% des implantations internationales en 2012 (contre une moyenne de 3% sur 44 pays d'Europe) et en termes d'emplois, une baisse de 20%. Il faut dire que le chômage bat de funestes records, que les déficits continuent à se creuser, bref, que la situation n'est pas bonne. Pour les membres du gouvernement, l'heure est grave : que faire ? Heureusement, Arnaud Du Redressement de Montebourg Productif a la solution : un bon protectionnisme bien solide.
Cela faisait quelques jours que l'attention du public ne s'était pas portée sur le minustre en charge de redresser le pays de façon productive avec force moulinets oratoires et vibrantes joutes verbales. L'actualité s'étant malencontreusement déportée de sa personne pour s'attarder sur les sujets d'importance habituelle comme les agressions d'extrémistes par des extrémistes et les propos décousus de l'une ou l'autre starlette improbable de téléréalité, il était couru d'avance que, tôt ou tard, le sémillant quinqua allait tonitruer ou se laisser happer par une quelconque interview et se laisser bercer par un gros micro mou enjôleur.
Arnaud peut donc dire merci au FMI d'avoir balancé quelques évidences épineuses qui lui permettent donc de répondre avec sa verve habituelle, c'est-à-dire avec son talent périplaquiste de surfeur de la néo-économie. En effet, dans son dernier rapport sur la France, le FMI préconise pour la France une plus grande concurrence dans le secteur des services afin d'augmenter sa compétitivité (et, par voie de conséquence, son attractivité qui, on l'a vu, est un chouilla en berne). Pour appuyer son rapport, le FMI prend l'exemple de l'entrée de Free dans le marché de la téléphonie mobile avec les baisses occasionnées et l'amélioration du pouvoir d'achat des Français. On se rappelle d'ailleurs de Montebourg qui admettait il y a un an et demi que Xavier Niel, le patron de Free, avait plus fait pour ce fameux pouvoir d'achat avec cette entrée fracassante que Sarkozy en cinq ans :
Mais interrogé sur l'analyse du FMI, d'ailleurs partagée par l'OCDE et la Commission Européenne, le Montebourg de juin 2013 crache copieusement à la moumoute frisée du Montebourg de janvier 2012 puisqu'il répond en invoquant les "risques de l'augmentation de la concurrence, qui sont parfois destructifs et qui empêchent finalement les entreprises d'investir." Ce n'est pas la première fois. C'est même devenu une habitude et le Montebourg parvient ainsi à conserver ses doigts dans des douzaines de dossiers tout en retournant régulièrement sa veste, ce qui suppose des talents de contorsionniste assez exceptionnels.
montebourg sur Free
Mais à côté de ses palpitantes analyses de la concurrence interne en France, Arnaud nous livre aussi ses profondes pensées sur la concurrence internationale. Et là, comme d'habitude en France, et comme d'habitude avec Arnaud, ça envoie du steak de bœuf cheval bien serré. Mais avant de se cogner de la protéine montebourgeoise en paquets d'une livre, un peu de contexte s'impose.
Comme vous le savez sans doute, l'Union Européenne a décidé que les consommateurs européens ne claquaient pas assez de pognon dans l'achat de panneaux photovoltaïques ; ces derniers, provenant de Chine, sont fabriqués bien moins cher que localement, en France ou en Allemagne. Ces prix chinois peu élevés permettent d'ailleurs assez scandaleusement à des propriétaires -- sans le moindre scrupule de classe -- d'afficher leur richesse (c'est très con, les panneaux photovoltaïques chinois, mais ça fait cossu) en en faisant monter toute une série sur leur toit afin de générer de l'électricité qu'ils pourront, ces gros fourbes capitalistes, revendre aux anciens monopoles énergétiques dont les factures augmentent actuellement pour compenser, justement, les reversements à ces profiteurs turbolibéraux.
La Commission européenne, voyant que tout ceci était complètement fou (des gens qui tentent de rentabiliser des énergies vertes par nature non rentables, mais où va-t-on ?), voyant que tout ceci permettait à des Chinois de faire du business et de sortir de la pauvreté (on va où ?), voyant que des gens tentent à la fois de faire de l'électricité et de moins polluer (mais franchement, où va le monde ?), cette Commission a donc décidé de faire exploser immédiatement les droits de douane sur ces fichus panneaux du diable. Et toc.
Il faut dire que les instances politiques, tant au niveau européen qu'au niveau de chacun des pays, n'ont pas vu venir, malgré leur sagacité légendaire, la montée en qualité des productions chinoises. Et ce sont d'ailleurs les mêmes élites, stupéfiantes de lucidité, qui considèrent toujours aujourd'hui que la production de panneaux photovoltaïques est une industrie d'avenir. Soit. C'est donc avec la même lucidité et la même sagacité qu'ils ont violemment taclé les Chinois.
Immédiatement, et de façon pas du tout prévisible, Pékin a décidé de se donner la possibilité d'augmenter sauvagement les taxes sur les vins européens. Malin, la France, principale maître d'oeuvre dans l'augmentation des taxes sur les panneaux solaires, est aussi le principal exportateur de vin vers la Chine. Et si la filière des panneaux emploie quelques milliers de personnes (peut-être une ou deux), celles des vins en compte des centaines de milliers, ce qui rend tout de suite l'affaire plus croustillante.
ProtectionnismeC'est dans ce contexte que notre Arnaud national intervient donc. Ayant déjà habilement fusillé un nombre assez consternant de dossiers et de négociations délicates par l'ouverture intempestive de sa grande jatte, il n'y a donc plus qu'à attendre pour le feu d'artifice sino-français. Mais déjà, dans une interview accordée il y a quelques jours, on sent frémir le coucou : pour lui, les frontières européennes sont ouvertes aux Chinois à plus de 99%, fermer un petit bout par-ci par-là ne peut pas faire de mal.
Pour Montebourg, et, du reste, comme pour une assez longue liste d'élus tous aussi dogmatiques et populistes les uns que les autres, c'est entendu : le libre-échange, c'est vraiment trop dangereux. Peu importe qu'il ait été prouvé depuis bien longtemps que même dans le cas ultra-défavorable où nous ouvririons 100% de nos frontières et les Chinois, eux, fermeraient 100% des leurs, le commerce nous serait profitable. Peu importe que l'engouement des Français pour les panneaux solaires chinois provient du fait que nos propres panneaux sont produits avec le boulet du prix local du travail, de cotisations sociales ahurissantes et de règlementations tatillonnes et coûteuses. Peu importe que cet engouement soit, du reste, propulsé par des foultitudes de subventions diverses tant à la production qu'à la consommation et une doxa écologiste mal digérée. Peu importe : il va falloir s'y résoudre, les prix des panneaux monteront en flèche.
Le consommateur européen achètera ses panneaux nettement plus cher... Ou plus du tout. L'industrie correspondante, déjà mourante, va définitivement claboter (le toucher montebourg, c'est une vraie calamité). Et pour faire bonne mesure, les viticulteurs en prendront aussi pour leur grade, dans l'autre sens, en n'arrivant plus à écouler leur production chez d'anciens bons clients.
Pas de doute : quand une situation est grave, rien de tel qu'une bonne dose de protectionnisme pour la rendre catastrophique.

Amazon est la meilleure grande entreprise au monde, c'est pour ça qu'elle est incompatible avec la mentalité française


La ministre de la Culture Aurélie Filippetti compte prendre des «mesures fortes» pour lutter contre les pratiques commerciales du géant américain Amazon, responsables selon elle de la fermeture de librairies.
Le ministre de la Culture a trouvé son ennemi : Amazon, qui mettrait les libraires à genoux.
Ca me permet de parler d'Amazon qui est de mon point de vue la meilleure grande entreprise au monde, et ce de loin.
Pourquoi ?
Le fondateur d'Amazon a orienté son entreprise depuis le début autour de trois valeurs-clés : l'orientation complète vers le client ; le long-terme ; et ce qu'il appelle l'exploration, c'est-à-dire l'innovation et l'expérimentation.
Amazon est aujourd'hui loin d'être simplement le leader de l'e-commerce, même si c'est très important. L'e-commerce est un des marchés les plus brutaux avec ses marges faibles, et Amazon a réussi à y créer un mastodonte, qui grâce à ses économies d'échelle peut tirer son épingle du jeu. Mais puisqu'Amazon a une orientation stratégique vers le consommateur, elle n'utilise pas ces économies d'échelle pour accroître ses profits à court-terme, mais au contraire pour offrir les meilleurs prix et le meilleur service aux consommateurs, créant un cercle vertueux : prix plus bas, plus de clients, plus d'économies d'échelle, prix plus bas, etc. Et sur le long terme, les actionnaires s'y retrouvent.
Mais Amazon ne fait plus que du e-commerce. Personne n'aurait pu imaginer il y a dix ans qu'Amazon serait aujourd'hui le leader du cloud computing, cette nouvelle révolution technologique qui permet de gérer toutes les applications depuis internet. Amazon a aussi créé Kindle. Au départ, Kindle était la première liseuse viable, permettant à tout-un-chacun d'accéder à la littérature (et à de nombreux auteurs d'être publiés sans devoir passer les fourches caudines des éditeurs), révolutionnant ainsi le livre, ce pilier fondamental de notre culture qui n'a pas évolué depuis des siècles. Ca serait déjà extrêmement impressionnant, mais Kindle est entrain de devenir un écosystème complet d'appareils (liseuses, tablettes, bientôt smartphones et TV connectées), de logiciel, de médias et de commerce.
Dans tous ces cas, Amazon est parti d'abord des besoins du consommateurs, et a ensuite décidé de construire des services innovants, et n'a pas peur d'investir énormément pour construire sur le long terme. Amazon est entrain de créer de nombreux data centers pour ses services de cloud; de construire des entrepots partout aux Etats-Unis pour réduire ses délais de livraisons; de construire un écosystème complet autour de Kindle. Tout ça est très cher et ne paiera vraiment que dans dix ans au moins. Avec Kindle, Amazon a attaqué son propre coeur de métier à la hache: leader de la vente du livre physique, il a lancé la révolution du livre numérique. Mais servir le consommateur sur le long terme le demandait.
Tout cela va à l'encontre de la mentalité française. Comme le signale Thomas Philippon dans Le Capitalisme d'héritiers, nos entreprises ne sont pas gérées pour servir le consommateur, ou même les actionnaires, mais les héritiers qui sont aux commandes. Nos réglementations ne sont jamais réfléchies pour bénéficier aux consommateurs (qui sont aussi les citoyens), mais pour organiser et répartir les avantages économiques entre acteurs. Puisque l'économie est réglementée, les entrepreneurs cherchent à exploiter les réglementations au lieu de servir leurs clients. On le voit très bien avec le livre, où l'objectif est d'arroser les éditeurs et les libraires, et personne n'a même l'idée que ceux qui lisent les livres (et accessoirement ceux qui les écrivent) devraient être le critère de la politique.
La mentalité française, enfin et surtout, est hostile à l'ambition. Si Amazon investit beaucoup, c'est pour gagner beaucoup, prendre des parts de marché, et construire des empires. Amazon a attendu 8 ans d'existence avant d'être rentables, et pour cela a dû se financer sans arrêt auprès des marchés. Il est impensable en France que des investisseurs—privés ou marché—aient eu assez de vision à long terme, et même de vision tout court, pour soutenir une entreprise aussi longtemps.
Amazon a, sans nul doute, créé énormément de pouvoir d'achat pour les français, et n'arrête pas de créer des innovations qui améliorent notre vie. Son courage, son ambition, son innovation, son orientation vers le consommateur et le long terme, sont des exemples pour tous. Exemples impossibles à suivre en France

On ne peut hélas dissoudre la haine..., ni la mauvaise foi !

Les principaux partis politiques réclament la dissolution des Jeunesses nationalistes révolutionnaires après la mort de l'étudiant lynché à Paris. Le gouvernement veut aller dans ce sens. Votre parti pris est fataliste : on ne peut, hélas, dissoudre ni la haine ni la mauvaise foi. C'est-à-dire ?

Hervé Gattegno : L'annonce de ce drame épouvantable a donné lieu, comme souvent, à une litanie d'incantations, de postures et d'accusations qui ne sont pas toutes sincères - de la gauche vers la droite et inversement. Par prudence et par décence, il vaut mieux attendre que les faits soient établis avant de désigner des coupables - a fortiori pour invoquer des responsabilités d'ordre idéologique dans ce qui est malgré tout plus un crime de brutes, de barbares, qu'un meurtre politique. La victime était un militant et ceux qui l'ont tué, des fanatiques. Pour le reste, on ne répond pas à la haine par la passion, mais par la raison.
Vous voulez dire qu'on en fait trop ? Que réclamer la dissolution de ce groupuscule d'extrême droite ne sert à rien ?
La dissolution n'est pas la solution. Elle est discutable sur le plan juridique et vaine sur le plan politique. D'abord, il faut être sûr que les skinheads impliqués sont liés à ce groupe - et que ce groupe a une existence officielle. Dans tous les cas, on peut interdire à ses membres de se rassembler sous cet intitulé, on ne pourra pas les empêcher de se réunir dans des lieux privés pour partager leurs délires fascisants ni de se reconstituer sous d'autres noms. C'est regrettable, mais c'est ainsi : on ne peut pas dissoudre l'intolérance ni l'ultra-violence. Mais on peut les combattre par la loi et devant la justice.
Plusieurs personnalités (dont Pierre Bergé et Harlem Désir) ont établi une relation entre ce crime et le mouvement d'opposition au mariage pour tous, qui aurait alimenté les tensions. Vous êtes d'accord ?
Non. L'amalgame est un procédé classique de l'extrême droite et il ne faut pas dénoncer l'extrémisme avec les mêmes armes que lui... Que des tensions, des incompréhensions et de l'intolérance soient apparues à l'occasion de la loi sur le mariage gay est une évidence. Il y a eu des heurts, mais peu, et il serait malhonnête d'en rendre responsables les dirigeants de ce mouvement - qui ont plutôt été débordés par des extrémistes. Frigide Barjot et Christine Boutin ont dit des énormités, mais elles n'ont tué personne - même pas elles-mêmes, puisque le ridicule ne tue pas.
Jean-Luc Mélenchon, lui, met en cause le FN et dénonce la campagne de dédiabolisation dont bénéficierait Marine Le Pen. Ça vous paraît pertinent ou hors sujet ?
C'est de la récupération politique. Qu'on le veuille ou non, Marine Le Pen a dénoncé le crime. Elle aurait dû être plus explicite pour condamner les auteurs, mais c'est un fait que le leader des Jeunesses nationalistes a été exclu du FN en 2011 parce qu'il était ouvertement pro-nazi. Ça prouve que des liens existent entre ces mouvements et le FN, mais que Marine Le Pen s'efforce de les couper - ce qui relève peut-être plus de la décontamination que de la dédiabolisation. En tout cas, ça justifie qu'on fasse preuve envers elle à la fois d'honnêteté, d'intransigeance et de vigilance. Ni plus, ni moins.

La mode et la haine

La mode et la haine


En démocratie, la première vertu de la politique est de canaliser la violence ; elle doit empêcher les affrontements physiques. Or mercredi à Paris, un étudiant de 18 ans, militant à l’extrême gauche, est tombé sous les coups d’un skinhead guère plus âgé que lui.
On est stupéfait de voir que ce déferlement de haine a surgi dans un contexte éminemment futile, loin des faits d’armes révolutionnaires, au sortir d’une « vente privée » de vêtements. Une opération typique de la société de consommation a basculé dans le sang.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que le combat politique et le style vestimentaire se télescopent en un cocktail de violence. Dans le Paris des années 1940/44, les fascistes des « Jeunesses populaires françaises » s’armaient de tondeuses pour « scalper » et tabasser les Zazous dont ils détestaient les cheveux longs, les vestes à carreaux et l’amour du jazz.
À vingt ans, le look vestimentaire est un marqueur déterminant ; il vous identifie et vous classe, c’est un signe d’appartenance, presque un uniforme. Ce n’est évidemment pas une raison pour déclencher une bagarre qui finit à la morgue. En souvenir des années fascistes, des groupuscules d’extrême droite font profession de passer de l’affrontement verbal à l’attaque physique. Ces groupuscules, il faut les identifier et les contrôler comme on surveille les supporters sportifs connus pour leur violence.
Mais seule l’identification individuelle sera efficace. Les formations paramilitaires aux dénominations ronflantes peuvent être dissoutes mille fois en grande pompe, elles renaîtront aisément sous d’autres couvertures ésotériques dès que l’orage sera passé. Ce qu’il faut traquer sans répit en amont, c’est le discours de haine : il ne s’agit pas d’une opinion, mais d’un délit condamnable en justice. Pas besoin d’attendre une rixe mortelle pour agir.

Prudence et tolérance

Prudence et tolérance


On ne sait pas si Clément Méric est mort en raison de ses idées politiques. On ignore les intentions, au moment des faits, d'agresseurs qui, seule certitude, appartiennent à un mouvement extrémiste de skinheads.
L'affaire de la profanation du cimetière de Carpentras, il y a vingt-trois ans, qui fit descendre, y compris un président de la République, dans la rue, devrait nous inciter à la prudence : évitons les sentences et les extrapolations définitives avant de connaître la véracité des faits ! Surtout lorsqu'elles émanent de ceux-là mêmes qui contribuent à enrichir le terreau sur lequel pousse l'ivraie.
Mais, fortuit ou non, il y a eu un drame. Et ce drame provoque une onde de choc politique dont l'ampleur traduit une inquiétude générale et fondée : il existe, en France, comme ailleurs en Europe, une extrême droite violente qui se sent pousser des ailes.
Ces groupes drainent assez peu de monde : quelques centaines de personnes dans les grandes villes, quelques milliers au plan national. Mais leur capacité à nuire dépasse leur nombre. Et leur résurgence traduit un climat dégradé.
Depuis qu'il présente un visage fréquentable, le Front national a ouvert un espace sur sa droite. Le parti de Marine Le Pen ne contrôle plus ces groupuscules violemment nationalistes et racistes que Jean-Marie Le Pen gardait sous son influence.
Devenus des électrons libres, ces individus évoluent dans des groupuscules nombreux, mouvants, aux appellations changeantes selon les villes et les circonstances. L'idée de les interdire est louable. Sauf qu'aucun décret ne détruit la bêtise humaine et qu'aucun curseur ne permet de délimiter le bon et le mauvais extrémisme.
L'affaire de tous
De l'espace - seconde explication de leur développement - ils en trouvent aussi dans les médias, spécialement sur Internet. L'insulte ad hominem et la haine collective qui circulent sur les réseaux sociaux révèlent l'état d'intolérance à l'oeuvre dans les tréfonds du pays. Elles illustrent aussi une impunité et une libération de la parole qu'aucune loi n'endigue plus. Cette intolérance peut produire les pires effets sur des individus fragiles et potentiellement violents.
Enfin, le climat politique et social donne du grain à moudre à cette sinistre idéologie. La crise nourrit le nationalisme primaire. La dureté du discours politique, où l'insulte le dispute trop souvent à l'allusion douteuse, autorise tout dans le débat. La radicalisation de la vie politique expose les mouvements de masse, comme La manif pour tous, à des dérives incontrôlables et à des provocations violentes.
Même si les auteurs de l'agression sont arrêtés et, demain, jugés, il ne faudrait pas, à présent, qu'à la haine réplique la revanche. C'est-à-dire que la réponse à ce climat délétère soit le contraire de la politique qui reste l'unique moyen d'organiser une vie collective pacifique.
Il en va de la responsabilité de tous : des partis à cesser les surenchères ; du pouvoir à réconcilier les Français, ce qui était l'objectif de François Hollande ; et de chacun à s'informer et à réfléchir deux minutes avant de juger, de condamner, d'injurier, d'exclure. Puisse Clément Méric être mort pour la tolérance.

RE-GAG

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GAG

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'Désolé, la Grèce, nous avons triché (et créé 100.000 chômeurs de plus chaque mois)'

Le Fonds Monétaire International (FMI) a publié un rapport dans lequel il reconnaît avoir largement sous-estimé l’impact de la politique d’austérité qui a été imposée à la Grèce dans la cadre de son plan de sauvetage. Les calculs de l’organisation ont été trop optimistes, et ont abouti à la conclusion que la Grèce serait capable de rembourser le prêt qui lui a été accordé, alors qu'elle ne remplissait pas les conditions nécessaires pour bénéficier de cette aide.


« La Grèce n’a été qu’un bouc émissaire pour préserver la viabilité de la zone euro, autrement condamnée, avec un répit de plus de 3 ans accordé uniquement pour contenir la crise et éviter qu’elle ne se répande sur toute l’Europe, au lieu de restructurer très tôt la dette et permettre à la Grèce de quitter la zone euro pour que le pays puisse se soumettre à un rééquilibrage externe basé sur la Drachme. L’organisation, qui n’avait aucune idée sur la manière de procéder, a juste concocté les choses avec un objectif simple : protéger Bruxelles de la réalité. Et pour ce faire, le FMI a manipulé les données, présentant continuellement des prévisions trop optimistes, alors que toutes les réformes en Grèce ont échoué et continuent d’échouer encore à ce jour  », critique le blog Zero Hedge.
« La contraction de l'économie grecque dépasse le scénario le plus cauchemardesque du FMI », affirme le blog To the Tick. « Ils pensaient qu’elle ne se contracterait que de 5,5%. Il s’avère que c’est de plus de trois fois ce pourcentage (17%). Belle prouesse mathématique. Les calculs ne sont déjà pas faciles aux meilleurs moments, mais en temps de crise, ils sont encore plus compliqués.

Les histoires qui commencent par « Il était une fois » ne sont pas toujours pour les enfants. Les Grecs ne sont pas des enfants, mais le FMI les a rabaissés. Il leur a dit ce qu’ils devaient faire, et c’est ce qui les a fait plonger encore davantage. Mais il fallait les punir publiquement afin de s’assurer que les pays qui deviennent plus importants tout autour du monde ne fassent la même chose. Quel être normal voudrait solliciter le FMI pour de l’argent désormais ? Il faudrait être désespéré, n’est-ce pas ? Cela ne ferait que vous plonger davantage dans le déclin économique. Quel travail bâclé. Bravo, les gars. Leur crédibilité vient juste de s’évanouir. A quoi vous attendiez-vous ? Mais ce qui est pire, c’est que les Grecs sont ceux qui sont les plus durement touchés actuellement. Ils viennent de se prendre une nouvelle claque dans la figure de la part de Mme Lagarde. N’est-ce pas magnanime de reconnaitre ses propres erreurs ? Absolution ? »
« A l’époque, j’ai écrit que Wolfgang Schäuble avait dépassé la ligne rouge en menaçant d’éjecter la Grèce de la zone euro et en dénigrant continuellement les Grecs parce qu’ils échouaient à se conformer au plan, alors que le principal échec était la politique de la troïka elle-même », écrit Ambrose Evans Pritchard dans The Daily Telegraph. « Les Grecs ont constamment échoué à atteindre leurs objectifs parce que leur économie était en train de s’effondrer, ce qui provoquait une réduction des recettes fiscales.
Toutefois, Olli Rehn est l’officiel titulaire en charge. La troïka est « son » bébé. S’il était ministre des Finances dans un Etat démocratique il serait sûrement contraint de démissionner après la démolition aussi spectaculaire de ses réalisations.
Le fait que personne ne démissionne jamais pour des raisons de ratages politiques au sein de l'UE (la Commission Santer est l'exception qui confirme la règle), ne devrait pas empêcher M. Rehn de se sacrifier au nom d’un sens élevé de l’honneur. Un tel geste permettrait de changer d’ambiance, et de reconnaitre que les recettes politiques du FMI doivent être abandonnées définitivement pour permettre la relance. (…)
Si le Commissaire Rehn faillit à remettre cette démission, nous saurons que le 'Rehn' de la terreur va se poursuivre. Le régime va continuer sa folie destructrice, ajoutant 100.000 nouvelles personnes à la liste des chômeurs tous les mois ».

Pourquoi l'Allemagne a peur de la France

Pourquoi l'Allemagne a peur de la France


Les quelques réformes mises en oeuvre en France (allègement d'impôts pour les entreprises, plus grande flexibilité des contrats de travail dans les entreprises en difficulté, freinage des dépenses de l'État) ne modifient pas la dynamique économique de la France : dégradation de la compétitivité et du commerce extérieur, désindustrialisation, insuffisante profitabilité et maigre effort d'innovation des entreprises, grande faiblesse du progrès technique et de la croissance potentielle, arrêt de l'amélioration des finances publiques.
De plus en plus de voix officielles s'élèvent en Allemagne pour s'inquiéter de l'insuffisance des réformes structurelles et de l'effort de réduction du déficit public en France. Nous nous demandons pourquoi il y a cette inquiétude en Allemagne, alors que les Allemands, cyniquement, pourraient se féliciter de la perte de compétitivité, de parts de marché, de capacité d'influence de la France (comme ils s'étaient cyniquement félicités du passage aux 35 heures au début des années 2000), qui renforce l'Allemagne.


Il est vrai que la situation de la France peut inquiéter : malgré les quelques réformes du côté de l'offre mises en place et citées plus haut, malgré les aides fiscales aux entreprises pour la recherche, malgré les fonds publics pour investir dans le capital des entreprises innovantes, la France présente toujours des déficiences majeures de l'offre.
Le niveau des coûts salariaux est excessif compte tenu du niveau de gamme de la production (le salaire horaire dans l'industrie est de plus de 36 euros, charges sociales comprises, contre 35 euros en Allemagne, mais avec un niveau de gamme de la production beaucoup plus bas en France ; il est voisin de celui de l'Espagne, où le coût du travail est de 22 euros de l'heure). Cela explique la poursuite des pertes de parts de marché, de la dégradation du commerce extérieur et de la désindustrialisation. Le faible niveau de gamme, auquel est associée une forte sensibilité de la demande pour les produits français à leurs prix (une hausse de 10 % du prix de vente conduit à une baisse de la demande de 11 % en France et de 3 % en Allemagne), explique aussi que les entreprises industrielles françaises ont dû, depuis le début des années 2000, baisser leurs prix de vente, d'où la chute de leurs marges bénéficiaires et de leur profitabilité. Elles n'ont plus les moyens de se moderniser et de monter en gamme : en 2012, l'industrie française a acheté 3 000 robots, l'industrie allemande 19 000.

La désindustrialisation de la France confirme l'Allemagne comme centre économique de la zone

Cela conduit naturellement à la disparition du progrès technique en France : les gains de productivité sont devenus très faibles, la croissance de long terme n'est que de 0,5 % par an compte tenu de la démographie. Cette dégradation structurelle de l'économie et du potentiel de croissance explique la difficulté qu'il y a à réduire les déficits publics : il sera de 4 % du produit intérieur brut environ en 2013, d'après la Commission européenne, et de 4,2 % en 2014 : comment réduire le déficit public avec une croissance de long terme presque nulle ?
On a entendu récemment les officiels allemands s'inquiéter de cette situation, espérer que la France mette en place les réformes nécessaires. Mais pourquoi ne se réjouissent-ils pas de ces difficultés de la France ? Après tout, la perte de compétitivité de la France renforce encore plus l'industrie allemande ; le déficit public de la France devrait amener dans le futur encore plus d'investisseurs sur la dette allemande et en faire encore plus baisser les taux d'intérêt. La désindustrialisation de la France confirme le rôle de l'Allemagne comme centre économique de la zone euro ; la faiblesse générale de l'économie française et ses déséquilibres financiers renforcent aussi le poids politique de l'Allemagne en Europe et dans le reste du monde.
Pourquoi les Allemands souhaiteraient-ils alors que la France se redresse ? L'argument selon lequel l'Allemagne a besoin d'une France, d'une zone euro, forte pour avoir une économie forte est de moins en moins convaincant. D'une part, les gains de parts de marché de l'Allemagne vis-à-vis des autres pays de la zone euro compensent la faiblesse de leur demande ; d'autre part, la zone euro ne représente plus que 37 % des exportations de l'Allemagne. Plus probablement, le gouvernement allemand réalise que, si les marchés financiers finissent par s'inquiéter de la situation de la France et attaquent sa dette, l'euro ne peut qu'éclater : l'Allemagne et la France peuvent soutenir l'Espagne et l'Italie, mais l'Allemagne ne peut pas soutenir seule la France, l'Espagne et l'Italie. La fin de l'euro serait pour l'Allemagne un échec politique, mais aussi un énorme coût économique : l'Allemagne a prêté 3 000 milliards d'euros aux autres pays de la zone euro, d'où une énorme perte en capital si l'euro éclatait et si le "mark" se réévaluait.
Ces risques sont trop graves pour que l'Allemagne souhaite l'affaiblissement de la France à la seule fin de lui prendre des parts de marché, des activités productives et du poids politique

La cacophonie européenne

La cacophonie européenne


Toute personne qui y consacre un instant de réflexion sait que la survie de la civilisation européenne dépend de la capacité des Européens à s'unir. L'ancien chancelier allemand Helmut Schmidt insiste sur le fait que, dans trente ans, la population mondiale atteindra 9 milliards d'habitants et que les Européens n'y compteront plus que pour 7 %. "Nous serons tous minuscules", répète-t-il. Ni l'Allemagne ni la France ne représenteront 1 % de la population mondiale ! Et pendant ce temps le milieu dirigeant européen multiplie des déclarations contradictoires, qui ébranlent peu à peu la confiance de l'opinion dans l'efficacité et même l'utilité du projet européen.
1. Les médias anglo-saxons n'y vont pas de main morte ! Le magazine qui a le plus fort tirage mondial présente sur sa couverture le Premier ministre britannique avec pour sous-titre : "Le bon Européen". Il est exact que M. Cameron souhaite que la Grande-Bretagne reste dans l'Union européenne, mais à la stricte condition que celle-ci soit "réformée" et sans accepter aucun nouveau pas vers l'intégration. Il récuse la formule adoptée dans le traité de Maastricht d'"une union sans cesse plus étroite".
Une des demandes britanniques portera sur la réforme de la Commission européenne ; or, sur ce sujet, le parcours est édifiant.
C'est le traité de Nice qui, en 2000 et sous présidence française, a porté à 27 le plafond du nombre de commissaires - un par État membre, grand ou petit -, multipliant ainsi les sources de la réglementation européenne, puisqu'il faut bien que chacun de ces commissaires, assisté de son équipe, justifie son existence.
Le traité de Lisbonne a cherché à corriger cet excès. S'inspirant de la Constitution européenne de 2003, il dispose dans son article 17 paragraphe 5 :
"À partir du 1er novembre 2014, la Commission est composée d'un nombre de membres, y compris son président et le haut représentant pour les Affaires étrangères, correspondant aux deux tiers du nombre d'États membres..." Ce qui signifie, par rapport aux 27 États membres actuels de l'Union, 18 membres de la Commission, dont 16 commissaires. Neuf de moins !
Cela aurait été un progrès, quoique encore insuffisant puisqu'on évalue à 12 ou 13 le nombre des fonctions de la Commission.
Mais, le 2 octobre 2012, le Conseil européen revenait en arrière : "La Commission consistera en un nombre de membres égal au nombre des États membres." Cette décision, ajouta-t-il, s'appliquera à partir du 1er novembre 2014. Avec l'arrivée de la Croatie en juillet, un 28e commissaire rejoindra le collège. Actée lors du dernier Conseil européen, le 22 mai, sans consulter ni même informer l'opinion publique, cette validation est passée inaperçue.
Le tour est joué. La réforme de la Commission a été escamotée !
2. Désireuses de manifester un zèle européen, les autorités françaises proposeraient de fusionner le poste de président du Conseil européen désigné par les 27 États membres et celui de président du "gouvernement économique", ce dernier ne concernant que les 17 États membres de la zone euro. Et d'utiliser les services de la Commission non réformée, où la France et l'Allemagne ne disposent chacune que d'un seul commissaire sur 27, pour exécuter les décisions qui concernent exclusivement la zone euro.
Ce mélange des rôles rendrait le fonctionnement du système difficilement compréhensible.Comment pouvoir compter sur les 10 commissaires, nommés par les pays qui refusent d'adopter l'euro, pour veiller au suivi des décisions de la zone euro ?
La cacophonie est à son comble ! Le public stupéfait voit les violonistes de l'orchestre chercher à s'emparer des instruments à vent. Il commence à siffler. Prenons garde à ses réactions ultérieures : il aura la parole juste dans un an, à l'occasion des élections européennes. Attention à l'abstention et à la poussée du scepticisme et du populisme.
Ma prochaine chronique tentera de proposer une voie de sortie : l'avancée droite et raisonnable vers l'intégration européenne, reprenant le parcours initial et restant respectueuse des identités et des cultures des États d'Europe

Au diable les primaires !

Au diable les primaires !


Parmi les conclusions qu'on peut tirer de la pantalonnade de la primaire parisienne de l'UMP que vient de remporter Nathalie Kosciusko-Morizet, l'une au moins est incontestable : question tricherie, le vote électronique est aussi efficace que le vote papier, il a fait ses preuves durant tout ce week-end.
Une autre conclusion s'impose, tout aussi évidente : question démocratie, l'UMP ne vaut pas mieux que le PS. En matière de magouilles, canailleries, coups bas, trucage et compagnie, ils savent faire l'un et l'autre, à Reims comme à Paris. Au moins à droite est-on plus franc. N'est-ce pas Copé lui-même qui avouait dimanche soir : "À l'UMP, nous apprenons la démocratie, c'est assez nouveau."
On peut objecter qu'à Lyon les choses se sont bien passées.Loyalement. Mais si un jeu permet à untel de déroger à la règle qu'il impose quand tel autre la respecte, c'est que ce jeu est pervers. Si un système n'est pas verrouillé, c'est qu'il est mauvais. Il en va ainsi de la primaire à la française. La primaire n'est pas dans notre culture. Aux États-Unis, elle aboutit à rassembler le camp qui l'emporte ; chez nous, à le diviser. Regardez ce qui arrive à Hollande. Quant à une primaire interne à un parti, comme celle d'hier à Paris, elle exige que ce parti soit fort et authentiquement démocratique. Chacun sait que la fédération UMP de Paris est un panier de crabes.

Simulacre

Fermée, une primaire est clanique. Ouverte, elle est trompeuse. Dans les deux cas, elle est un simulacre de démocratie, une compétition hasardeuse qui n'assurera pas à celui qui en sort vainqueur une autorité comparable à celle née du passé, de l'expérience et des preuves qu'un candidat à l'élection doit donner de lui-même. La légitimité n'est pas de même nature ici ou là. Que la droite adhère au principe de la primaire est surprenant, alors qu'elle a mis en place des institutions contraires à l'esprit de ce mode de désignation, et que sa culture la porte à une conception plus hiérarchique pour ne pas dire monarchique du pouvoir. Les exemples de Chirac et de Sarkozy sont là pour en attester.
À ce propos, on verrait mal Nicolas Sarkozy, s'il était candidat à l'élection présidentielle de 2017, se soumettre au jeu des primaires, alors qu'il est dépositaire d'une légitimité qui fait de lui le chef historique et naturel de la droite. Sauf à ce qu'il prenne d'ici là la direction de l'UMP, ce qui semble exclu, ce n'est pas au nom de ce parti qu'il devrait se porter candidat, mais en son nom personnel, fort de lui-même et de ce qu'il a été.

La "droitisation"

La "droitisation"

Le mot « droitisation » est à la mode. Sur les ondes de la radio et dans les émissions politiques, on n’entend que lui. Le Figaro du 5 juin lui consacre une page entière. A quoi se réfère-t-il ? Assez peu paradoxalement aux questions économiques et sociales. La formule se rapporte aux grands enjeux de société. Or, elle est fausse sinon mensongère. Qu’il y a-t-il en effet de « droite » à vouloir protéger les citoyens en exigeant une justice plus sévère envers la délinquance ? Qu’il y a-t-il de « droite » à dénoncer les excès d’autoritarisme des institutions de Bruxelles qui répétons le, n’ont plus aucun rapport avec la belle idée européenne ? Qu’il y a-t-il de « droite » à prôner une limitation réelle de l’immigration dans le contexte de 3,2 à 5 millions de chômeurs ? Qu’il y a-t-il de « droite » à vouloir préserver des valeurs auxquelles les milieux populaires sont attachés ? Pourquoi ce concept de « droitisation » ? Fabriqué par le « microcosme », comme disait Raymond Barre, le microcosme médiatique, il vise à diaboliser la vérité, à maudire la volonté populaire. Il reflète le désarroi d’un parti socialiste en perdition aux commandes de l’Etat et qui n’a pas la moindre idée de la manière dont il va occuper les 4 années à venir. Il annonce sa stratégie à venir pour garder le pouvoir en 2017 : nourrir les complexes de l’opposition, lui interdire de penser et de réfléchir pour favoriser les « anti systèmes » et s’assurer grâce à eux une réélection, même ultra-minoritaire. Mais le plus lamentable, c’est que le piège marche à merveille comme nous le voyons au quotidien avec les affres de l’UMP, son imbécile dérive fédéraliste et le triomphe du lâche « politiquement correct » dans ses rangs. Pour sortir de l’impasse actuelle, il faudrait voir émerger un nouveau rassemblement politique, sur le modèle gaullien, ni de droite ni de gauche, parlant sans haine et sans excès le langage du réalisme et de la vérité. Pour cela, il faudrait des leaders réunissant les quatre  qualités vitales sur lesquelles je reviens souvent:  une vision, un caractère, un sens politique et le désintéressement personnel. Hélas, cela n’existe pas actuellement  en tout cas, sur la scène politico-médiatique.