TOUT EST DIT

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jeudi 25 octobre 2012

Ayrault en a marre de se faire «démolir»

Jean-Marc Ayrault a dénoncé jeudi « les chroniques quotidiennes de démolition » à son encontre, à propos des critiques dont il fait l'objet ces derniers jours et notamment après avoir annoncé une censure par le Conseil constitutionnel alors que celui-ci n'avait pas encore statué.


« La politique politicienne, les chroniques quotidiennes de démolition, ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse c'est la », a déclaré à la presse le Premier ministre, visiblement agacé, à son arrivée au Palais Brongniart, où se tient le congrès de l'Union professionnelle artisanale.

Interrogé sur le fait de savoir s'il était « fatigué » du « Ayrault bashing » en dans l'opposition, les médias et parmi certains socialistes, il a répondu : « C'est à vous qu'il faudrait poser la question, elle ne se pose pas à moi ».
« Moi je suis ici pour une mission c'est m'adresser aux entreprises de l'artisanat, j'espère que vous en parlerez. Vous savez ce que c'est l'artisanat? C'est trois millions de salariés en , c'est énorme », a-t-il poursuivi.
« Ce sont des gens qui travaillent pour les Français, qui forment la jeunesse, c'est ça que je suis venu leur dire, un message de soutien, tout le reste n'est pas très intéressant », a encore dit Jean-Marc Ayrault.
Sur le fait qu'il soit la « cible » de l'opposition, le Premier ministre a déclaré: « J'ai l'habitude, ça ne me fait pas peur. Ceux qui ont dirigé le pays pendant dix ans, qui ont laissé le pays dans l'état que nous connaissons, je pense qu'ils devraient faire preuve d'un peu plus de retenue et de respect ».

Le rapport Gallois,vous l'avez lu ?


Interrogé sur des informations du Parisien affirmant jeudi que le rapport que remettra début novembre le commissaire à l'investissement Louis Gallois préconisait la fin des 35 heures, M. Ayrault n'a là non plus pas caché son agacement.
« Ah le rapport Gallois! Vous l'avez lu le rapport Gallois? » a-t-il lancé aux journalistes. « Comme vous ne l'avez pas lu, vous racontez des choses qui ne sont pas dedans et qui ne seront peut-être pas dedans », a-t-il enchaîné. Le Parisien a maintenu ses informations suite au démenti de M Gallois.

« Donc je veux vous demander quelque chose, c'est d'attendre que le rapport Gallois me soit remis, il me sera remis le 5 novembre. Alors vous pouvez continuer tous les jours votre petit feuilleton, ça ne m'intéresse pas! », s'est-il emporté.
Selon lui, « quand on parle d'un rapport qu'on n'a même pas lu, ce n'est pas très sérieux ».

Italie: le Cavaliere s'éclipse, le centre droit dans tous ses états

En sortant de scène, laisse à son parti le PDL la difficile mission de lui trouver un successeur, l'oiseau rare qui devra relancer une formation affaiblie par divisions et scandales, et rassembler les "modérés" de centre droit d'ici aux législatives de 2013.
Près d'un an depuis son humiliant départ de la présidence du Conseil, et 18 ans après son entrée en politique, Berlusconi a jeté l'éponge et renoncé à redevenir Premier ministre, dans un communiqué qui a même pris de court une partie de son camp.


Immédiatement, une brochette de candidats à sa succession se sont manifestés: du dauphin désigné Angelino Alfano, secrétaire général du PDL (Peuple de la Liberté) depuis juin 2011 à la passionnaria post-fasciste Daniela Santanché en passant par l'ex-ministre Giancarlo Galan, démocrate-chrétien convaincu.
Tout cela en oubliant que Berlusconi "sort de scène comme leader charismatique, comme 'padre padrone' mais qu'il restera comme force d'influence décisive" au sein du parti, a analysé pour l'AFP Marcello Sorgi, éditorialiste politique du journal La Stampa.
Soucieux de donner un coup de fouet à sa formation, le Cavaliere a annoncé une grande première pour la droite italienne: des primaires pour désigner le futur candidat du PDL aux législatives d'avril 2013. Mais "s'il décide de soutenir tel ou tel candidat, c'est sûr qu'il le fera élire", a estimé M. Sorgi.
Pour Marc Lazar, politologue français spécialiste de l'Italie, "une page historique de l'Italie se tourne mais c'est aussi la preuve de la situation catastrophique dans laquelle se trouve le PDL et le renoncement de Berlusconi ouvre une nouvelle en son sein".
- "en morceaux" -
Le PDL, qui était encore le premier parti italien en 2008 avec 38% des voix aux législatives, est en chute libre dans les sondages depuis plus d'un an et sa déconfiture s'est aggravée avec des scandales de corruption dans le Latium (Rome) et en Lombardie (Milan) qui l'ont fait plonger dans une fourchette de 15 à 17% des intentions de vote. Une descente accentuée par un soutien de mauvais gré aux sévères mesures d'austérité du Monti.
En outre, "le PDL part en morceaux, il est divisé entre sensibilités différentes (des néo-fascistes aux centristes, ndlr) et son chef Alfano manque d'autorité et de charisme. Même s'il devait gagner les primaires ce serait par défaut et rien ne dit que le parti arriverait à s'unir derrière le leader", a indiqué M. Lazar à l'AFP.
D'autres commentateurs se montrent plus optimistes pour l'avenir de la droite berlusconienne. "Si les primaires sont organisées correctement, elles pourraient ouvrir de nouvelles perspectives de regroupement entre forces anciennes et nouvelles de centre-droit", écrit le politologue Roberto D'Alimonte dans le journal Sole 24 Ore.
Selon lui, tout le centre-droit "est à la recherche d'un nouveau leader capable de répéter l'exploit du Cavaliere en 1994: unifier les modérés pour empêcher la gauche de gagner alors qu'elle est minoritaire".
Car les enquêtes d'opinion le montrent, les électeurs italiens penchent en majorité à droite.
Pour Berlusconi et le PDL, la grande question est aussi avec qui s'allier en vue des législatives puisque son fidèle compagnon de route la Ligue du nord -- tombé à 5% dans les sondages -- a du mal à se relever de la chute de son chef historique Umberto Bossi suite à un scandale.
Les anciens alliés centristes de Berlusconi, menés par Pierferdinando Casini, se font désirer et militent essentiellement pour un "Monti bis". Pour y parvenir et redevenir les faiseurs de rois qu'ils étaient avant l'ère Berlusconi, ils veulent modifier le mode de scrutin et en terminer avec le système majoritaire.
Le panorama italien des prochains mois dépendra donc aussi de la loi électorale que le parlement a commencé à réviser.
Tout cela dans un contexte d'immense désaffection pour la politique avec 40% des Italiens qui ne savent plus pour qui voter et une poussée inédite de formations populistes comme le Mouvement Cinq étoiles de Beppe Grillo, réceptacle des déçus de la droite et de la gauche.

Rompre pour rompre

Longeant l’autre soir la Seine à hauteur des Invalides, je tournai comme d’habitude mon regard vers ce joyau du classicisme français. Trois objets volumineux d’une laideur ostentatoire s’exhibaient devant l’esplanade : une sorte de King Kong d’un rouge agressif, un bouquet d’asperges aux pointes barbouillées de fluo et une voiture dont la clé, plus grande que le véhicule, s’étalait à même le sol.
Les mânes de Napoléon ont dû trouver la plaisanterie saumâtre. Il s’agissait de cet “art contemporain” qui s’expose à la Fiac et dont se gargarisent les gogos branchés. Qu’est-ce que l’“art contemporain” ? La mise en forme d’une notion, d’une provocation, d’une dérision, d’une malice, d’un paradoxe. Les objets ainsi “créés” relèvent d’une subjectivité totale, n’ont entre eux aucune parenté et n’entretiennent pas le moindre lien avec l’histoire de l’art occidental, fût-ce avec ses ultimes avatars, Pollock, De Kooning, Niemeyer, Rothko, de Staël, Brancusi. Des objets isolés donc, arbitraires et improbables, qui peuvent faire sourire ou grincer des dents, mais ne rendent aucun écho à l’héritage fastueux qui a modelé les contours de notre esthétique. Ce n’est pas forcément méprisable, ça reflète sûrement un état de la psyché contemporaine.
On a le droit de la trouver mal en point, et de préférer aller voir Hopper au Grand Palais ou l’expo de Raphaël au Louvre. On a le droit de récuser le mythe “moderne” selon lequel toute expression artistique est acte de rupture.
Les grands créateurs occidentaux ont inscrit leur indéniable dissidence sur une trame esthétique. Tous, même Van Gogh ou Gauguin. Même Picasso. La remarque vaut pour les poètes (Hölderlin, Whitman, Rimbaud), les philosophes (Nietzsche, Lichtenberg, Heidegger), les musiciens (Wagner, Mahler). La rupture n’a de sens qu’en référence à ce qu’elle désavoue, partiellement ou radicalement. Or, tout ayant été broyé dans la matrice d’une course à l’audace de plus en plus infanile et insignifiante, la notion même d’acte esthétique agonise. Rideau sur l’histoire de l’art. Reste un marché, florissant, semble-t-il. Tant mieux pour les spéculateurs, exemptés de l’ISF par les socialistes. Reste aussi, grâce au ciel, un patrimoine qui ne demande qu’à réenchanter les âmes orphelines.
Il faut un comble de maladresse pour blesser conjointement les gaullistes et les pieds-noirs. Ce comble, Hollande l’a dépassé avec cet accès de repentance vis-à-vis des Algériens qui, sur le sol français, en pleine guerre et en toute illégalité, ont manifesté à l’injonction du FLN. Quoi qu’on pense de cette guerre, et sans nier la violence de la répression policière, on n’a pas le droit d’oublier que des appelés français étaient alors au feu face aux soldats du FLN. Cette seule circonstance aurait justifié que Hollande s’abstînt d’un mea culpa sur le dos de la France. Mitterrand, dont il revendique l’héritage, ne s’y serait pas risqué. Il est vrai qu’en matière de répression anti-FLN, son bilan de ministre de l’Intérieur fut éloquent. Soyons équitables : Hollande n’a pas inventé cette manie de débusquer dans notre histoire nationale de quoi nous disqualifier moralement. Il ne fait qu’en rajouter une couche. Une de trop. Avec quoi riment ces postures peccamineuses ? Pourquoi cette pente à rabâcher aux Français que leur pays fut esclavagiste au XVIIIe siècle, colonialiste au XIXe, collabo en 1940 et tortionnaire en Algérie ?
Aucun peuple ne peut tolérer longtemps d’être ainsi dévalué par ses élites politiques ou intellectuelles. De ces salissures infligées à la mémoire collective, il ne peut résulter au mieux qu’un dégoût, au pire une colère dont feront les frais les fourriers d’un nihilisme insupportable. On ne voit pas d’autre mot pour qualifier cette entreprise de démoralisation au long cours, en une période où le patriotisme aurait besoin de bon grain à moudre et non d’ivraie. En tant que Français “normal”, coupable de rien et banalement amoureux de mon pays, j’en ai ma claque des repentances publiques, des lois dites mémorielles, des surenchères dans la victimisation. Du temps où la gauche avait du coeur au ventre, ses “hussards noirs” exaltaient la fierté d’être français et forgeaient une mythologie ad hoc. Avec sa façon sado-maso d’entretenir la honte de soi, la gauche contemporaine envoie par le fond le meilleur de son propre héritage. 

Un aller sans retour

Ce mariage homosexuel est le produit de la mau­vaise conscience. Comment expliquer autrement que le président de la République, qui en a fait l’un de ses engagements – quand lui-même n’a jamais pu ou voulu se résoudre à se marier –, se serve d’un mot qui n’est qu’un masque : « le mariage pour tous » ?
Pourquoi se cache-t-il derrière cette formule alors que le mariage pour tous ne peut pas exister ? Le grand rabbin Gilles Bernheim le rappelle dans son texte lumineux (« Ce que l’on oublie souvent de dire »)  : un homme ne peut pas se marier avec une femme déjà mariée ; une femme ne peut pas se marier avec deux hommes (et inversement) ; un père ne peut pas se marier avec sa fille, même si leur amour est uniquement paternel et filial. Le “mariage pour tous” se réduit au mariage homosexuel. Si les promoteurs du projet ne le désignent pas par son nom, c’est bien par gêne, par embarras : le mariage et la famille sont si liés, si enracinés dans la société des hommes, que la République hésite à infliger une blessure morale à toute une partie de la communauté nationale. Au nom de quelle légitimité vient-elle violer ce que la Bible appelle le « tabernacle » de l’intimité de chacun et saccager la confiance encore inscrite dans ses institutions ?
Il aura fallu des années de lobbying et de propagande pour en arriver là. Les associations de promotion du projet avaient déjà obtenu de la gauche en 1999 le vote d’une loi instituant le pacs (pacte civil de solidarité) – au prétexte de l’égalité des droits. En 2000, première année d’application de cette loi, il y eut 305 000 mariages et 22 000 pacs, dont 5 000 entre homosexuels. Dix ans plus tard, on a compté 50 000 mariages de moins et 180 000 pacs de plus, cependant que la proportion de contrats homosexuels restait la même depuis cinq ans : 5 %. Cela montre bien que chacun a pu faire en toute liberté son choix de vie : le mariage pour les uns, le pacte pour les autres, sans remettre en question la spécificité de chacun, ni l’existence d’un père et d’une mère propre au seul mariage. Pourquoi vouloir mettre de la confusion dans le mariage si les droits réclamés par les associations n’étaient que ceux d’une niche fiscale supplémentaire ? On pouvait aménager le pacs – qui l’a d’ailleurs déjà été. Mais non, il fallait le mariage.
Alors on a placé les enfants en tête des cortèges. On nous a fait croire que 300 000 enfants étaient concernés par l’homoparentalité, qu’ils n’attendaient que leur prise en charge par un couple homosexuel. Trois cent mille quand il y a 827 000 naissances en France – un sur trois ! L’Institut national des études démographiques a remis les choses à leur place ; avec ses instruments de mesure, il en a dénombré dix fois moins. Cela ne signifie pas que la question ne se pose pas ; faut-il pour autant ériger l’exception en règle générale ? Tous ces enfants ont le même besoin de grandir, de mûrir, de se socialiser, dans l’amour, la confiance et la stabilité. « L’enfant ne se construit qu’en se différenciant, ce qui suppose qu’il sache à qui il ressemble, écrit aussi Gilles Bernheim : le père et la mère indiquent à l’enfant sa généalogie. » Ses origines, son père, sa mère, et ainsi de suite pour se projeter dans l’avenir : sa propre famille, son bonheur. Et la République qui établit son état civil à sa naissance voudrait lui attribuer un “parent 1” et un “parent 2” à la place d’une mère et d’un père ! Triste République.
On comprend qu’elle ait mauvaise conscience. On sait bien que, comme en 1999, les promoteurs de cette loi n’entendent pas en rester là – non seulement ils revendiquent l’adoption et la procréation médicale assistée, mais ils veulent, vieille utopie révolutionnaire, transformer la nature, faire qu’il n’y ait plus ni fille ni garçon, ni femme ni homme, mais des êtres humains indifférenciés. Ainsi serait dynamité le projet familial dont les ancres plongent dans cette différence entre sexes ; ainsi seraient déracinés les hommes et les femmes livrés aux vents des idées dominantes. Quelques milliers de militants auraient dès lors communiqué le renoncement et la fatigue de soi à tout un peuple à travers ses élites et ses élus dans un aller sans retour.
Vieux normalien philosophe, chroniqueur lucide des atrocités du XXe siècle qu’il avait traversé, Thierry Maulnier écrivait il y a quarante ans déjà, au lendemain de Mai 68 : « Malheur à celui qui approuve ce qui le condamne, dit quelque part la Bible. Malheur à la société qui affirme ce qui la nie. Malheur à ceux qui choisissent et chérissent, entre toutes les valeurs possibles, celles qui expliquent leur propre destruction… » La mauvaise conscience est une longue et douloureuse maladie qui ne ronge que l’Occident – c’est-à-dire un sixième de la population de la planète. 

France et Allemagne : la Cigale et la Fourmi ?

L’Allemagne, sympathique fourmi, a commencé à semer ses graines chez sa voisine Cigale, la France. Elle en réclamera un jour légitimement une partie des fruits…
Généralement, j’essaye d’aller un peu à l’encontre des clichés. Il en sera différemment dans ce billet.
Chacun à l’image de l’Allemagne austère et prévoyante et de la France dispendieuse et rêveuse, et cette perspective est souvent adoptée par les politiciens de droite, et même parfois de gauche. Cette interprétation des différences d’une rive à l’autre du Rhin résiste-t-elle à l’analyse des chiffres ? Hélas, un regard sur les comptes nationaux des deux pays corrobore parfaitement le cliché.
Depuis la Renaissance italienne, les comptables ont pris l’habitude, pour chaque acte économique, d’ajouter à leurs livres deux écritures, tradition qu’on appelle la « partie double ». Une des écritures décrit l’origine d’une ressource, la seconde son affectation. Les deux doivent être égales, ce qui respecte une nécessité physique.
Pour reprendre les exemples agricoles que j’affectionne, les grains issus d’une culture peuvent-être avalés ou replantés. Le comptable écrira deux lignes égales :
Grains récoltés = Grains consommés + Grains replantés
Au regard de cette égalité, nous pouvons analyser les deux premiers graphiques que je vous propose (agrandissez l’image). Chaque graphique reflète la différence entre les parts de la « récolte » qu’attribue la France à la consommation (graph 1) et à l’investissement (graph 2), en comparaison de l’Allemagne. On voit que des années 1980 à 2001, les Français consommaient une plus grande part de leur production, et en ressemaient une moindre proportion. Ce qui colle assez bien à la fable de La Fontaine La Cigale et La Fourmi.
Cependant, à la fin de la fable, la fourmi envoie promener, ou plus exactement « danser », la cigale. Ici, l’issue de l’histoire est assez différente. Dans la partie bleue du graphique, la France se met à investir davantage que sa voisine de l’Est. Est-ce là le signe qu’elle consomme moins et épargne davantage, manifestant une attitude plus prudente et long-termiste qu’elle n’en avait l’habitude ? Au regard du premier graphique, cela ne semble pas le cas, et la cigale semble plus dispendieuse que jamais en comparaison de sa voisine.
Pour comprendre comment la France semble à la fois plus dispendieuse et plus investisseuse – ce qui paraît paradoxal – il faut comprendre qu’un fermier a la possibilité de recevoir des grains récoltés dans un autre champ, comme il a l’opportunité d’en donner à son voisin. Ce qui nous donne :
Grains récoltés + Grains reçus = Grains consommés + Grains replantés + Grains donnés
Dans la comptabilité nationale, cet équilibre entre les ressources et les emplois prend la forme suivante :
PIB + Importations = Consommation + Investissement + Exportations
qui équivaut à
(PIB – Consommation) – Investissement = Exportations – Importations
ou encore
Épargne – Investissement = Excédent Commercial
ou encore
Investissement – Épargne = Déficit Commercial
En bref, si vous souhaitez soudainement investir davantage sans accepter de réduire votre train de vie, il vous suffit d’accroître vos dettes vis-à-vis de l’extérieur, c’est-à-dire de demander davantage de grains à vos voisins que vous ne leur en donnez. Évidemment, vous devrez rembourser ses emprunts, augmentés des intérêts. Si les graines que vous plantez vous sont prêtées par un autre fermier, vous devrez généralement en partager les fruits futurs avec lui.
Le dernier graphique représente les différences de déficit (ou excédent) commercial entre la France et l’Allemagne. Longtemps comparables, la France a soudainement développé un déficit très supérieur à celui de l’Allemagne (qui est en fait négatif, l’Allemagne ayant en fait symétriquement développé un excédent). Si je poursuis ma métaphore agricole, cela signifie que l’Allemagne, un peu plus sympathique que la fourmi, a commencé à semer ses graines en France. Elle en réclamera un jour légitimement une partie des fruits…

PS : le délire en prime

Crise Semaine de quatre jours, quatre ans de chômage payés à 90%… Démoralisés par la rigueur, les militants socialistes se réfugient dans l’utopie… Et le gouvernement ne fait rien pour les décourager. Un double langage difficile à tenir bien longtemps...
Il y a les faits : le constat par François Hollande que « les marchés, c’est tous les jours » et que « l’Europe ne peut plus être en retard » (le Monde du 18 octobre)… Et il y a le rêve dans lequel se sont reconnus près d’un tiers des militants socialistes (ceux qui n’ont pas voté pour la motion “officielle” présentée par Harlem Désir dans la perspective du congrès de Toulouse qui s’ouvre ce vendredi) : celui d’une politique qui permettrait de « retrouver l’équilibre des finances publiques sans recourir à l’austérité » en changeant « totalement de modèle de développement » (motion Hessel-Larrouturou, “Oser, plus loin, plus vite” : 11,9 % des voix), notamment par l’augmentation des impôts et l’instauration pour tous, inactifs compris, d’un revenu minimum égal au smic (motion Maurel-Filoche, “Maintenant la gauche” : 13,4 %)… Sans parler de la priorité donnée à la sortie du nucléaire par la motion “Question de principes” (Juliette Méadel : 5,2 % des voix) ou de la proposition d’abaisser à 15 ans l’âge du droit de vote pour les élections locales (motion “Toulouse, mon congrès”, Constance Blanchard : 1,4 %)…
Du haut de ses 68 %, la motion de Harlem Désir incarne-t-elle pour autant le choix du réalisme ? Rien n’est moins sûr quand on y lit que l’une des pistes pour résorber le chômage réside dans l’instauration de « surcotisations sur les CDD et l’intérim » ou dans le renforcement du rôle des syndicats dans l’acceptation des plans sociaux…
La vérité est que, partagés entre leur soutien naturel au gouvernement et la déception qu’ils subissent, les militants socialistes se défoulent dans une course à gauche qui ne peut que légitimer, à terme, les positions de Jean-Luc Mélenchon, dont l’influence n’a été endiguée, au printemps dernier, que par un classique réflexe de vote utile. La percée inattendue de la motion Hessel, promise à l’origine à la marginalité, est en soi un signal : jamais, dans l’histoire des congrès socialistes, autant de militants ne s’étaient prononcés pour des mesures non seulement aussi radicales, mais surtout autant déconnectées de la réalité.
Une seule référence : le New Deal de 1933
La motion Hessel comme la motion Maurel n’ont qu’une référence en tête : le New Deal de Roosevelt (1933-1938). Mais en oubliant de préciser que celui-ci n’aurait pu porter ses fruits sans un facteur historique décisif : la course aux armements qui ferait bientôt des États-Unis l’arsenal et le fournisseur de matières premières de la moitié de la planète, de l’Empire britannique à la Chine en passant par l’URSS (à partir de 1941), elle-même remplacée (après 1945) par l’Europe occidentale en pleine reconstruction ! D’où une absence totale de concurrence qui plaçait son industrie dans une situation où la compétitivité à l’exportation était le cadet des soucis des chefs d’entreprise américains – sauf pour les produits destinés au marché intérieur, sur lequel, depuis la fin du XIXe siècle, les lois antitrust limitaient les situations de monopole…
Comme si l’exemple américain des années 1930 et 1940 était transposable, dans un contexte de guerre économique mondial, à un pays aussi ouvert sur le monde que la France, la motion Hessel-Larrouturou propose rien de moins qu’un passage généralisé aux 32 heures, autrement dit à la semaine de quatre jours. Il suffisait d’y penser : c’est en « partageant le travail » qu’on « luttera contre le chômage sans attendre le retour de la croissance » !
Mais qui, dans notre contexte de libre-échange mondial, achètera des produits qui intègrent dans leur prix de vente un coût salarial aussi prohibitif ? Les signataires de la motion se gardent bien de répondre, fût-ce par un classique appel au protectionnisme (qui fut le corollaire du New Deal). Mais à l’intention des salariés qui, en dépit de ce programme, connaîtraient encore le chômage, ils proposent un miracle dans le miracle : une indemnisation à 90 % pendant quatre ans et sans dégressivité !
Le protectionnisme, la motion Maurel-Filoche est la seule à l’évoquer. Mais sur le mode bien connu du “y a qu’à” : leur programme, fondé lui aussi sur l’abaissement de la durée du travail (pour « retrouver le temps de vivre »), exige « la mise en place de politiques tarifaires aux frontières [NDLR : celles de la France ? celles de l’Union européenne ? ] afin de veiller au respect des normes environnementales et sociales et de faire respecter un juste échange ». Ainsi pourra-t-on mettre en place cette autre recette miracle, déjà tentée, en 1981, par Pierre Mauroy : la relance par la consommation, qui fait l’objet de cette sentence définitive : « Il ne faut pas attendre la relance pour augmenter les salaires. Il faut augmenter les salaires pour permettre la relance. »
Et aussi : « La compétitivité n’exige pas de baisser le coût du travail. C’est au contraire le coût du capital, ses taux de profits, de marges, de dividendes, qu’il faut baisser. » Mais d’où surgira, alors, l’investissement, créateur d’emplois ? La réponse, sans doute, au prochain congrès socialiste…
Comment s’étonner, dès lors, que le « choc de compétitivité », évoqué début septembre par François Hollande devant un parterre de grands patrons participant au forum franco-allemand d’Évian, soit devenu tabou au sein même du gouvernement ? Tout se passe comme si, débordé par sa base – et pas mécontent, au fond, de voir les courants socialistes rivaliser d’utopies plutôt que de critiques contre sa politique – , le chef de l’État avait décidé, soudain, de capituler.
Après avoir laissé suggérer que plusieurs ministres (Jérôme Cahuzac, Michel Sapin et Marisol Touraine en particulier) avaient pris leurs distances avec l’idée qu’une baisse des cotisations patronales puisse être compensée par une hausse de la CSG ou de la TVA, le premier ministre n’a pas davantage repris cette même Marisol Touraine quand celle-ci s’est clairement prononcée, dimanche dernier, contre un « choc de compétitivité de 30 milliards d’euros ».
30 milliards d’euros ? Ce serait justement, selon le Figaro, le total des baisses de charges que préconiserait le rapport Gallois, demandé par François Hollande à l’ancien président d’EADS et attendu pour le 5 novembre (20 milliards sur les cotisations patronales et 10 autres sur les cotisations salariales) !

Entre le retour sur terre que tente François Hollande et les rêves fous d’une partie du PS, combien de temps peut durer le compromis ?

Et dans tout ce bazar, Najat Vallaud-Belkacem tente d'exister

Lorsqu'on occupe un poste payé fort cher mais qu'on se sait profondément inutile quand la tempête survient, on peut s'éclipser discrètement ou faire de grands discours creux et ridicules pour occuper les esprits. Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole officielle d'un gouvernement aussi aphone qu'acéphale, a définitivement choisi la seconde option : ouvrir son bec et prouver au monde entier qu'une femme peut parfaitement être aussi nulle qu'un homme à un poste gouvernemental.

Elle a donc pris la parole, lundi dernier, dans une interview accordée au magazine Têtu. Le sujet ? L'homosexualité dans les manuels scolaires. Notez qu'elle a déjà sévi, et sur un sujet diablement comparable : le méchant sexisme des habitudes scolaires.
Cette fois-ci, petite variation sur thème puisqu'il s'agit de dresser 98.51% de ses fibres citoyennes (le reste étant consacré au porte-parolat) contre l'obstination malsaine de certains manuels de français à cacher les orientations sexuelles d'auteurs littéraires. Plus exactement, la remuante ministre des Droits des femmes déclare :

"Aujourd'hui, ces manuels s'obstinent à passer sous silence l'orientation LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) de certains personnages historiques ou auteurs, même quand elle explique une grande partie de leur oeuvre comme Rimbaud."
Eh oui que voulez-vous : si l'on ne dit pas, haut et fort, que Verlaine et Rimbaud étaient de la jaquette flottante à tous les élèves de France et de Navarre, on passe l'essentiel. Non, ce dernier n'est pas dans leurs productions poétiques ! Non, l'essentiel n'est pas leur talent artistique et l'empreinte qu'ils firent dans la littérature française ! La source de leur inspiration, évidente, indispensable pour comprendre leur oeuvre, c'est qu'ils étaient homo ! Et s'obstiner à ne pas le marquer noir sur blanc dans les livrets, c'est, littéralement, faire affront à l'éducation, c'est, très clairement, de l'homophobie, voyons !
Et certains, qui pourraient dire que mettre ainsi en exergue l'homosexualité d'un auteur pour justifier son talent, c'est faire une discrimination pure et simple, seront bien évidemment poursuivis par la HALDE qui avait déjà écrit plusieurs rapports à ce sujet et dont l'expertise, notamment judiciaire, n'est plus à démontrer ; après tout, si cette association de
malfaiteurs
philosophes de l'égalité a réussi à déceler, en son temps, toute l'abominable discrimination dont les seniors faisaient l'objet dans le poème de Ronsard, "Mignonne, allons voir si la rose", on ose espérer que la nouvelle égérie des femmes pleines de droits saura prouver l'insoutenable obstination des manuels à cacher les penchants sexuels des auteurs littéraires.
Du reste, pour bien faire dans l'égalité, j'attends le moment où on parlera (enfin !) de l'hétérosexualité navrante de Victor Hugo ou de la vie de famille scandaleusement rangée de Mallarmé. Ceci pour faire bonne mesure avec la proposition suivante de la Najat :
"Il serait utile que des familles homoparentales soient représentées dans les campagnes de communication généraliste du gouvernement, afin de banaliser ce fait".
Oui, c'est cela, banalisons ! Après tout, nous avons déjà un président délicieusement normal au point d'assommer les citoyens (et pas qu'avec des taxes), un premier ministre si commun qu'il pourrait faire clerc de notaire dans une petite ville de province ; même à la télé, on sent l'odeur du cuir des patchs qu'il aurait dû se coudre sous les coudes... Un peu de banalité avec des homos dans la communication généraliste ne fera même pas tache. On peut aller plus loin ? Oui, on le peut, et la porte-parole relève le défi, quasiment dans le même souffle :
"La France portera un discours politique pour la dépénalisation universelle de l'homosexualité et nous remettrons en marche l'appareil diplomatique pour obtenir une résolution aux Nations unies. Je vais travailler au niveau européen pour que l'Union adopte des lignes directrices contre l'homophobie. Il faut dessiner la perspective d'une grande convention internationale contre les discriminations en raison de l'orientation sexuelle, c'est urgent alors que dans certains pays voisins les marches de la fierté sont réprimées. Les ambassades françaises interviendront en faveur des militants LGBT"
Car la France n'avait pas assez de casseroles à trimbaler de réunions internationales en réunions internationales, en plus de son président sidéralement normal et de son premier ministre galactiquement commun, il faut bien rajouter à la représentation diplomatique du pays une petite goutte de What The Fuck si terriblement XXIème siècle, festif, citoyen, coloré et à paillettes. Et puis, ça tombe bien, on n'a aucun autre message à faire passer avant, et on n'a pas d'autres inégalités plus urgentes à travailler au corps.
Il est intéressant que pas une seconde la pauvresse ne se soit posée la question de savoir en quoi le gouvernement, et l'Etat en général, devait aller fourrer son nez dans le sexe des auteurs et expliquer à la face des élèves qui lui sont confiés (par la force des choses) que l'orientation sexuelle était importante. Sur quelle base l'Etat doit-il ainsi prôner toutes les formes de sexualité ? Depuis quand l'Etat a-t-il cette mission ? Il me semblait qu'il ne lui appartenait en rien d'aller faire du prosélytisme religieux en classe, et qu'il semble consternant qu'on puisse y envisager un prosélytisme politique sauf à tomber ouvertement dans les pires usines à manipulation mentale. De la même façon que l'Etat n'a pas à favoriser le pain au chocolat ou le coca-cola à 16h, il n'a pas non plus à favoriser des formes de sexualités, et surtout pas au travers de personnages historiques qui sont passés à la postérité pour complètement autre chose que leurs choix de partenaires sexuels.
Or, comment la ministre peut-elle vouloir banaliser l'homosexualité en la mettant ainsi en exergue au milieu des considérations historiques, littéraires ou mathématiques ? En quoi le fait de spécifier que tel philosophe de l'Antiquité s'enfilait des personnes du même sexe est-il pertinent pour l'étude de ses mathématiques ? Pourquoi devrait-on exposer la vie sexuelle de tel poète là où c'est son oeuvre qui a marqué, et non ses prouesses sexuelles ? Sauf à clarifier aussi l'hétérosexualité de chaque roi, chaque reine, chaque artiste, chaque scientifique concernés, le fait de mentionner explicitement les orientations sexuelles différentes des autres risque en effet de paraître tout sauf banal.
Encore une fois, nous assistons à la navrante performance d'une ministre en mal de retour médiatique. Cela s'explique. Et pas par l'hétérosexualité latente ou les pulsions hormonales de la ministre, hein.
La conjoncture est complètement bouchée, et elle rend impossible pour Ayrault de remettre le pays en marche sauf à céder aux obligations économiques parfaitement contraires aux dogmes socialistes. Il lui faut donc occuper le terrain sur le seul plan verbal, d'une communication confuse et mollassonne. Pas étonnant ensuite qu'il ait tant de mal à discipliner ses troupes : à mesure que l'impuissance du gouvernement se fait plus grande et plus visible, que sa confusion mentale et organisationnelle s'étend, chacun de ses membres tente d'exister de façon quasi-indépendante du reste du groupe. Que ce soit Peillon avec le chichon, Montebourg avec ses saillies consternantes, ou Vallaud-Belkacem avec ses fixettes sociétales ridicules, chacun des ministres tente de compenser sa complète et totale inutilité, son impuissance chimiquement pure par une agitation communicationnelle compulsive.
Lorsque Belkacem réclame qu'on explique que Rimbaud était homo, elle dit simplement "Ecoutez-moi, j'existe, je sers à quelque chose, je vous jure que si !"
C'est un peu triste, au fond.

2017(89), une Révolution, pas des réformes

2017(89), une Révolution, pas des réformes


En 2017, il faudra tout autre chose que des réformes pour redresser le pays : une nouvelle Révolution sera nécessaire, dans la tradition des grands bouleversements qui ont marqué en bien  l’histoire de France: 1789, 1875, 1945,1958, ou 1980 en Grande-Bretagne avec l’ère thatchérienne. L’émergence d’un chef, au sens de mon précédent billet, en est la condition nécessaire. Voici 8 objectifs à atteindre, au besoin par une révision constitutionnelle et un  recours  au référendum. Ils ne se conçoivent qu’au prix d’un courage politique hors du commun.
1/ La France devra redécouvrir la démocratie, la primauté du suffrage universel sur toute autre source de pouvoir. A cette fin, il lui faudra transformer ses institutions, restaurer l’autorité de la loi et du Parlement national en desserrant la contrainte devenue étouffante que le Conseil Constitutionnel fait peser sur le travail législatif. Une voie possible consisterait à rendre beaucoup plus facile les révisions constitutionnelles (vote à la majorité simple du Congrès) et le recours au référendum.
2/ L’économie devra être libéralisée, l’entreprise et le travail libérés de leurs chaînes, réglementaires par exemple en supprimant les 35 heures et fiscales, pour relancer les énergies et la croissance et assurer ainsi «  le droit à un emploi pour tous » dans le secteur privé. Un taux maximal de 40% de prélèvements obligatoires (au-delà duquel, disait Valéry Giscard d’Estaing, la France entre dans le socialisme), à atteindre en 5 ans, sera inscrit dans la Constitution.
3/ La place de la fonction publique devra être redéfinie et réduite, afin d’en faire un atout plutôt qu’une charge pour la collectivité, tout en rendant le  droit de grève incompatible avec la garantie de l’emploi  à vie (sur le modèle allemand). Le principe de non remplacement d’un départ à la retraite sur deux s’imposera à la fonction publique territoriale comme à celle de l’Etat.
4/ Les juges seront recrutés parmi des cadres expérimentés des secteurs privé et public, y compris d’anciens policiers et gendarmes. Le devoir supérieur de l’autorité judiciaire, la répression de la violence et la criminalité, condition fondamentale de la liberté, sera inscrit dans la Constitution. L’indépendance de la magistrature s’exercera y compris à l’égard des partis, des syndicats et des idéologies (sur le modèle allemand).
5/ Une obligation de neutralité absolue et de parité dans l’expression politique, sous contrôle d’un organisme indépendant,  s’imposera au service public de l’audiovisuel.
6/ Des plafonds impératifs seront instaurés en matière d’immigration en fonction des capacités d’accueil du pays, notamment de son marché du travail et ne comporteront aucune dérogation. Une politique de circulation et de mobilité se substituera à une immigration de peuplement et un principe de tolérance zéro en matière d’immigration illégale sera appliqué.
7/ Une grande réforme de l’éducation nationale sera menée à bien, fondée sur l’autonomie des établissements scolaires, libres d’utiliser leur budget, de recruter leurs enseignants, de leur politique disciplinaire.
8/ Il faudra repenser et rénover l’Europe en profondeur, imposer une prédominance des Etats sur les institutions communautaires, la Commission devenant un outil placé sous l’autorité collective des gouvernements nationaux, et les compétences de l’Union strictement limitées à ce qui est nécessaire, instaurer une clause de souveraineté des Etats qui pourront refuser une règle européenne contraire à leurs intérêts vitaux. Si un bras de fer est nécessaire avec l’Europe, il conviendra de s’y livrer sans état d’âme comme de Gaulle en 1965 et sa politique de la chaise vide pendant 6 mois.

Portrait-robot du créateur d'entreprise en 2012

Des entrepreneurs plus jeunes, des PME qui se développent, mais qui peinent à grandir... à cause d'une fiscalité trop pesante. Tel est le panorama de l'entrepreneuriat dressé par le cabinet Ernst&Young, à l'occasion des 20 ans du Prix de l'Entrepreneur de l'Année.
Oui, les Français ont la fibre entrepreneuriale. Et ce, de plus en plus jeunes. En 2011, plus d'un entrepreneur sur deux a créé ou repris son entreprise avant l'âge de 35 ans. Ils n'étaient que 2% en 2002, la majorité se lançait alors entre 45 et 55 ans, constate une étude publiée par le cabinet Ernst&Young. Les ingénieurs sont aussi de plus en plus attirés par l'entrepreneuriat et représentent ainsi 26% de ceux qui se lancent dans l'aventure de la création, alors qu'ils n'étaient que 14% en 2003.

Pour dresser ce portrait-robot, le cabinet d'audit s'est associé à la Chaire Entrepreneuriat de l'ESCP Europe et a passé au crible 1.700 entreprises de taille intermédiaire participant au Prix de l'Entrepreneur de l'Année depuis 20 ans. Certains résultats s'avèrent surprenants. Malgré la crise, ces jeunes entreprises affichent une santé insolente. "La croissance moyenne de leur chiffre d'affaires cumulée sur 3 ans est de 148%, ce qui témoigne du dynamisme de l'entrepreneuriat hexagonal", commente Jean-François Royer, associé Ernst&Young France. Ces bons résultats leur permettent de grandir quatre fois plus vite que les sociétés créées, il y a 20 ans. Elles emploient ainsi 640 salariés en moyenne, contre seulement 200 auparavant.

Une fiscalité peu attractive

Reste un dilemme de taille : trop peu d'entreprises tricolores réussissent à devenir des leaders mondiaux sur leur marché, à l'instar de leurs consoeurs allemandes. "La faute à un environnement fiscal trop instable et des procédures administratives complexes", justifie Franck van Hassel, associé Ernst&Young Société d'Avocats.

Le cabinet suggère notamment de réformer la fiscalité des droits de succession. Seuls 4% des chefs d'entreprise sont des héritiers contre 17% il y a 20 ans. Certes, les héritiers bénéficient d'un abattement de 75% sur la valeur du bien transmis, s'ils s'engagent à conserver l'entreprise durant au moins 6 ans, depuis la création du Pacte Dutreil en 2003. "Mais dans un pays comme l'Allemagne, cette fiscalité est bien plus favorable. Les héritiers bénéficient d'une exonération totale, s'ils s'engagent à conserver la même masse salariale durant 8 ans", explique Franck van Hassel.

Autre bémol de taille : le coût du travail ne cesse de progresser, ce qui rend nos PME moins compétitives et nuit à la création d'emplois, commente son confrère, Jean-François Royer. Les charges sociales s'élèvent à 22% pour la part salariale, 46% pour la part patronale. Résultat : nombre de nos sociétés se développent hors de France. De quoi donner du grain à moudre au gouvernement qui a promis un choc de compétitivité...

Le chômage augmente pour le 17ème mois consécutif

Le chômage a augmenté pour le 17e mois consécutif en France en septembre, la hausse du nombre de demandeurs d'emploi étant la plus forte depuis avril 2009 dans la catégorie phare et leur nombre atteignant son plus haut niveau depuis mars 1999.
Les travailleurs les plus jeunes et les plus âgés ont une nouvelle fois été les plus touchés et le nombre de chômeurs de longue durée a continué d'augmenter.
L'analyse des entrées à Pôle emploi semble montrer que l'ajustement des effectifs continue à se faire d'abord sur les contrats à durée déterminée et les intérimaires.
Les entrées pour licenciement économique reculent par rapport au mois précédent, ce qui suggère que l'impact des nombreux plans sociaux annoncés ces derniers mois n'est pas encore pris en compte.
En septembre, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A (ceux n'ayant exercé aucune activité) a augmenté de 46.900 (+1,6%) en France métropolitaine pour s'établir à 3.057.900, son niveau le plus élevé depuis plus de 13 ans.
Sur un an, la progression en catégorie A est de 10,1%.
"C'est comme un navire lancé à pleine vitesse", a déclaré le ministre du Travail, Michel Sapin, qui prévoit que la hausse du chômage se poursuivra dans les prochains mois.
Il a ajouté sur Canal+ que l'objectif d'inverser la courbe du chômage d'ici fin 2013 était "raisonnable", revisitant au passage l'engagement de François Hollande d'obtenir cette inversion en un an.
PLUS DE 4,5 MILLIONS EN A, B, C
Michel Sapin rappelle dans un communiqué les mesures prises par le gouvernement comme les "emplois d'avenir" et le "contrat de génération" ainsi que la négociation en cours entre les partenaires sociaux sur une meilleure "sécurisation de l'emploi".
En tenant compte des personnes exerçant une activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emploi a progressé de 0,5% en septembre, soit 20.900 personnes de plus, pour atteindre 4.515.500 (+8,3% sur un an).
Avec les départements d'Outre-mer, le nombre de demandeurs d'emploi en catégories A, B et C était de 4.797.200 fin septembre.
Les plus âgés et les plus jeunes ont été les plus touchés.
Le nombre de demandeurs d'emploi âgés de plus de 50 ans a ainsi progressé de 2,3% en catégorie A (+17,5% sur un an) et de 1,4% en A, B, C (+15,4% sur un an).
Le nombre de demandeurs d'emploi âgés de moins de 25 ans a quant à lui augmenté de 2,2% en catégorie A (+10,6% sur un an) et de 0,8% en A, B, C (+8,9% sur un an).
Le nombre des chômeurs de longue durée (inscrits depuis plus d'un an) a progressé de 1,3% en catégories A, B et C (+10,1% sur un an), alors que le nombre de personnes inscrites depuis moins d'un an était stable (+7,1% sur un an).
Les entrées à Pôle emploi pour fins de contrat à durée déterminée ont augmenté de 1,3% sur un mois, les fins de mission d'intérim de 2,8% et les "autres licenciements" de 2,7%. Les entrées pour licenciements économiques ont baissé de 7,6%.
Parallèlement, le nombre d'offres d'emploi collectées par Pôle emploi a baissé de 4,4% en France métropolitaine (-17,0% sur un an), le nombre d'offres d'emplois d'une durée de plus de six mois baissant de façon nettement plus marquée que les offres plus courtes.

Catarina Miglirini, 20 ans, vend sa virginité pour 600 000 euros

Une étudiante brésilienne de 20 ans, Catarina Migliorini, a vendu sa virginité lors d'enchères en ligne sur le site australien virginswanted.com. Le "lot" a été remporté par un Japonais, du nom de "Natsu", pour un montant de 600 000 euros (780 000 dollars). La virginité promise de Catarina Migliorini a attiré 15 enchérisseurs venus d'Inde, des Etats-Unis, du Brésil et du Japon. La jeune fille a déclaré vouloir financer par cette démarche ses études en Argentine. "Catarina est extrêmement contente", a expliqué le réalisateur australien

Jason Sisely, lequel a organisé cette transaction controversée pour les besoins d'un documentaire. "Si vous faites cela une fois dans votre vie, vous n'êtes pas une prostituée. Ce n'est pas parce que vous prenez une photo extraordinaire que cela fait de vous un photographe", a expliqué la jeune fille.  Catarina sera remise à l'heureux gagnant des enchères à bord d'un avion à destination de l'Australie. Alexander, jeune russe de 21, a lui aussi mis a prix sa virginité. Une Brésilienne a emporté la décision. Mais pour seulement 3 000 euros.

Couacophonie !

Couacophonie ! 


Pour une opposition en reconstruction et même en totale quête de repères, le gouvernement Ayrault est une véritable bénédiction. Même quand il ne se passe rien, il y a toujours matière à tirer profit de quelque chose. À condition évidemment de gonfler ses joues, façon chanteur d’opéra, et de savoir sursignifier l’indignation, ce qui est un exercice de style minimal en politique.
Ici, c’est un ministre qui s’en va jouer les francs-tireurs sur la question de la dépénalisation du cannabis, là, un autre qui pense tout haut ce qui se trame tout bas avant de se faire rabrouer sans ménagement, ailleurs, un troisième qui recule en rase campagne devant une armée de volatiles. Jusqu’au premier d’entre eux donc, en proie à une subite crise de fièvre à l’assemblée, mardi, avant de se prendre brutalement les pieds dans le tapis hier matin. Une vraie faute morale qui restera comme une estafilade parce qu’elle touche à ce que le pays a de plus intouchable, le respect des institutions, et parce que la gauche s’est longtemps posée en donneuse de leçon à ce sujet.
Depuis, dans les couloirs de l’Assemblée, c’est haro sur Ayrault. L’hallali, la révolte des janissaires à Istanbul, la bataille de Navarin, le scandale du Watergate, rien de moins.
Résumer cette passe d’armes sur fond de protocole juridictionnel à une simple question de postures serait cependant une erreur. Les couacs à répétition de la majorité depuis la rentrée, ses hésitations et ses reculades ont induit le doute sur ses capacités à mener les réformes nécessaires et attendues.
Alors que la période et la situation du pays exigent une action résolue et décidée, c’est au contraire le sentiment d’une grande confusion qui domine. Après avoir été accusés d’immobilisme, François Hollande et son équipe sont désormais taxés de précipitation et même d’amateurisme. Le malaise est là, y compris chez les membres de la majorité. 
Un luxe que personne ne peut se permettre.

Cohorte

Cohorte 


De quoi parler d’autre ? 46 900 chômeurs en un seul mois. L’augmentation la plus brutale depuis des années. À ce rythme, cela fera un demi-million de chômeurs supplémentaires en un an… Alors, à côté de ce chiffre, tout paraît secondaire, comme le débat télévisé de ce soir entre MM. Copé et Fillon. Voire dérisoire, comme l’éternelle palinodie socialiste sur le vote des étrangers. Sinon carrément ridicule, comme les annulations verbales du Premier ministre. Non, rien à faire, on n’arrive pas à s’intéresser à autre chose : la colère des ouvriers d’Electrolux ou de Sanofi, l’interminable cohorte des 485 000 jeunes chômeurs, l’abattement du voisin qui vient d’apprendre qu’il est sur la liste d’un plan « social », comme on dit – ces images bousculent tout le reste. Et le pire, c’est bien que ces lignes pourraient, dans un mois, avec les prochains chiffres, être répétées mot pour mot.

Le scandale des "comités Théodule" !

Ils sont souvent inutiles et présidés par des "copains" très bien payés. Enquête sur ces 700 "machins" que le pouvoir veut réformer.
Claude Bartolone veut récupérer son bien. Depuis quelques semaines, le président de l'Assemblée nationale est parti à la chasse aux "comités Théodule" - ainsi les nomme-t-il -, parce qu'il les accuse d'accaparer le travail de réflexion attribué par la Constitution aux députés. Il y en a de toutes sortes. Certains sont gros et coûteux, comme le Haut Conseil à l'intégration, logé dans de superbes locaux du boulevard Malesherbes, à Paris. Son président (le sarkozyste Patrick Gaubert) gagne plus de 7 000 euros par mois pour donner son avis, avec une vingtaine de membres, sur l'intégration des étrangers en France et organiser des débats sur ce thème. Un observatoire statistique lui a été rattaché en 2006, mais il n'a pas produit un seul rapport depuis.

Dans la même catégorie, on peut noter la présence du Conseil d'analyse de la société. Sa mission prête à sourire : "Éclairer les choix politiques du gouvernement par l'analyse et la confrontation des points de vue." Sa réflexion est alimentée par un budget de 275 000 euros pour une production discutable, à tel point que Jean-Pierre Brard, rapporteur de la mission "Action du gouvernement", a préconisé sa suppression lors de l'examen du projet de loi de finances 2012.

Des intitulés comiques qui ne font pas rire !

Autre cas de figure : la commission qui ne sert à rien. La loi Grenelle 2 a, par exemple, transformé l'ancien Conseil national du littoral en Conseil national de la mer et des littoraux (CNML). Il est présidé par le Premier ministre et composé de membres du gouvernement, de représentants de collectivités locales ainsi que de diverses personnalités. Mais cette instance toute pimpante ne s'est jamais réunie ! Même chose avec les finances publiques. Deux instances de réflexion sur ce sujet, ô combien, brûlant existent (Conférence nationale des finances publiques et Conseil d'orientation des finances publiques). Elles ne se sont jamais rassemblées depuis 2008, année de l'aggravation soudaine de la crise financière... Le gouvernement semble avoir trouvé la parade : il devrait très bientôt créer le Haut Conseil des finances publiques !
À côté de ces mastodontes, il y a aussi pléthore de petits comités aux intitulés parfois comiques. Il suffit de se pencher pour en trouver, puisqu'il existe près de 700 comités en France. Nous avons par exemple le Comité de la protection des obtentions végétales, la Conférence de la ruralité, la Commission sur l'image des femmes dans les médias, ou encore la Commission de localisation des offices de notaires. Si le coût de ces comités Théodule est souvent faible, leur utilité est parfois remise en cause. La plupart d'entre eux ne se rencontrent pas, ou seulement une ou deux fois par an.
Certes, l'ensemble des travaux effectués par ces presque 700 comités ne peuvent être rapatriés au Palais-Bourbon. Le Comité technique plomb doit sans doute rester aux mains de professionnels. Mais Claude Bartolone est ambitieux. Décidé à occuper les députés qui n'auront bientôt plus qu'un mandat (si la loi sur le non-cumul est votée), il veut supprimer un tiers de ces comités, soit un peu plus de deux cents d'entre eux. Aura-t-il besoin de créer un comité pour réfléchir aux comités qu'il entend abolir ?

Pernod Ricard vise une croissance plus modérée dans un climat "moins porteur"

Le groupe français de vins et spiritueux Pernod Ricard mise sur une croissance interne "proche de 6%" de son résultat opérationnel courant pour 2012-2013, soit moins que les 9% réalisés lors de l'exercice précédent, en raison d'un contexte économique "moins porteur".
"Comme prévu, le contexte macroéconomique est moins favorable (...) tant dans les marchés émergents que matures", commente le groupe qui a dévoilé ses prévisions à l'occasion de la publication de ses ventes trimestrielles.


L'environnement économique est "moins porteur" mais "nous avions donné le même objectif l'année dernière à la même époque", tempère Gilles Bogaert, directeur général adjoint en charge des finances, interrogé par l'AFP.
Au premier trimestre de son exercice décalé (de juillet à septembre), les ventes du numéro deux mondial du secteur, derrière le britannique Diageo, sont en hausse de 11% à 2,2 milliards d'euros.
Mais le groupe prévient déjà que le 2e trimestre "sera pénalisé" par un effet de bases de comparaison défavorables.
A la Bourse de Paris, l'action du groupe était en léger repli peu après l'ouverture (-0,56% à 84,11 euros), dans un en petite hausse (0,27%).
Par région, les ventes ont reculé en de 8% au premier trimestre, en raison d'une hausse de 14% des taxes sur les alcools au 1er janvier qui a plombé la consommation des spiritueux (-2,5%) et plus particulièrement des anisés (-5,2%).
La bouteille de Ricard a par exemple augmenté de près de deux euros et se vend aujourd'hui 18 euros environ, selon M. Bogaert.
Dans le reste de l'Europe, les ventes sont stables (0%) tandis que les régions Amérique (+14%) et Asie (+20%) affichent des croissances à deux chiffres.
Les 14 marques phare du groupe, dont Absolut, Ballantine's, Ricard ou Havana Club, affichent conjointement une croissance interne de 7%. "L'ensemble de notre croissance vient de notre capacité d'augmenter les prix", commente le directeur financier.
Le groupe se dit par ailleurs "ouvert à des opérations ciblées, tactiques" d'acquisitions mais rien qui pourrait être de nature à transformer le groupe, souligne M. Bogaert.
A ce sujet, l'agence d'évaluation financière Fitch Ratings a relevé d'un cran mardi la note de Pernod Ricard, pour la classer désormais en catégorie "investissement", saluant le succès de son programme de désendettement.
Enfin, s'agissant de la disparition mi-août de Patrick Ricard, fils de l'inventeur du pastis et président du groupe, M. Bogaert rapporte qu'"au-delà du choc émotionnel, la transition s'est très bien réalisée".
"La stratégie reste la même" et "le soutien de la famille au groupe indéfectible".
Pernod Ricard a dégagé en 2011-2012 un bénéfice net en hausse de 10% à 1,2 milliard d'euros et un chiffre d'affaires en hausse de 8% à 8,2 milliards. La croissance interne du résultat opérationnel courant avait quant à lui dépassé les attentes, en progression de 9% à 2,1 milliards d'euros, contre 8% attendus.

Initiez-vous aux obscurs jargons des métiers

Notre univers économique est une sorte de tour de Babel où chaque corporation invente sa novlangue. Kit de survie.

"Je trouve les culs de bus un peu "bordeline". Si nous voulons rester dans la "short-list", il faut les rendre plus appétents." "Ça va être chaud : ils sont overbookés. Même charrette, ils ne tiendront jamais la “deadline”." La scène se déroule dans une agence de pub. Présente, Babette Auvray-Pagnozzi jubile ! Pendant trois ans, cette rédactrice chevronnée s’est appliquée à consigner les amphigouris de ses congénères. Elle en a tiré un livre truculent, "Langue de pub", où même les initiés se surprennent à découvrir de nouveaux mots. Chaque métier, bien sûr, cultive son jargon. "Mais communiquer, rappelle Jeanne Bordeau, fondatrice de l’Institut de la qualité de l’expression, c’est mettre en commun. On devrait toujours veiller à parler pour être compris." A lire ce tour d’horizon des tics de langage propres à chaque profession, on est loin du compte. Morceaux choisis.
> Les informaticiens abrègent à haut débit
Les SSII sont un monde d’acronymes. Chez Aubay, dont
l’effectif est constitué à 95% d’ingénieurs informaticiens, les IHM (interfaces hommes/machines), GDB (gestion de bases de données), FAQ ("frequently asked questions") et FAI (fournisseurs d’accès à Internet) fusent. Chacun son camp : les uns se rangent dans la MOA (maîtrise d’ouvrage), les autres dans la MOE (maîtrise d’œuvre). Le virus touche même la définition des postes : Le DP (directeur de projet) coiffe le CP (chef de projet). L’AP (analyste programmateur) côtoie l’IR (ingénieur réalisation). Les informaticiens jargonnent sans vergogne : ils ne disent pas relancer mais "rebooter" un PC. Ils ne programment pas mais «instancient» telle ou telle fonction. Et quand ils se perdent en conjectures dans un projet nébuleux, ils disent "stop au vaporware" ! "Mais, s’interroge malicieusement Jeanne Bordeau, faut-il vraiment s’étonner d’entendre parler d’ADSL et de RAM quand la commission nationale informatique et liberté elle-même se laisse appeler Cnil ?"
> Les industriels adorent le "globish english"
"Dans l’industrie, on s’exprime avec la tête, pas avec les tripes", résume un ingénieur d’une entreprise publique. Et c’est vrai qu’en règle générale, dans cette corporation, on réfléchit avant de prendre la parole. Les échanges sont synthétiques, y compris à l’heure des pauses, où l’on manie un humour lapidaire. On use d’un langage technique précis, rigoureux, voire élitiste. "Nous nous comprenons entre pairs et éprouvons un sentiment de supériorité à maîtriser des termes que les autres ignorent", confirme le même ingénieur. Jusqu’à ce que cela coince… Ainsi, un autre ingénieur qui exposait son parcours à un représentant de la DRH a été prié de s’expliquer après avoir annoncé : "A la direction de la stratégie, j’ai fait de l’équilibre entre demandes." Dans les multinationales, ce sont bien sûr les anglicismes qui font fureur. Chez Airbus à Toulouse où coexistent plus de 100 nationalités, on se réunit à la FAL ("final assembly line"), quand on ne se donne pas rendez-vous au "mock-up", c’est-à-dire au centre de maquettes. L’avionneur a même inventé un terme franglais, "la communalité", pour évoquer la similitude entre deux cockpits.
> Les banquiers 
poétisent le cash-flow
A moins d’être un ha bitué des salles de marché, difficile de comprendre le sabir des traders. "Il y a une "greenshoe" de 10%, ça va nous permettre de ravaler le "flow back"", commente l’un d’eux en découvrant un cours de Bourse chahuté. Les chartistes (c’est quand même plus chic qu’analystes graphiques) ont le vocabulaire le plus imagé, puisqu’ils ont le bonheur de jongler avec des "chandeliers japonais" (rectangles représentant les variations d’un cours) ou des «Adam et Eve» (figures indiquant un retournement de tendance). "Nous avons aussi nos
expressions familières", s’amuse Jean-Emmanuel Vernay, directeur général délégué de la société de Bourse Invest Securities. Et de citer deux exemples : "Y a de la colle" (lorsque les titres ne se vendent pas) et "Il a fait un gros doigt" (quand un confrère a tapé un mauvais chiffre en passant un ordre). Il faut revenir dans le monde des banques de réseau pour retrouver des échanges plus feutrés. Les conseillers bancaires comparent rituellement leurs "états du matin" – autrement dit, la comptabilité des écritures enregistrées au-delà des normes. Et, en fin de semaine, ils sont priés de rendre leur "production" – comprenez le détail des ventes de leurs produits financiers.
> Les pubards carburent à la branchitude
Cette tribu ultratendance est peuplée de monomaniaques passionnés. Entre eux, les publicitaires parlent de qui a fait quoi, de tel directeur de création sur le départ, du dernier spot ou du réalisateur en vogue. On frime beaucoup en abusant du "name dropping" – ou "lâcher de noms" –, histoire de simuler une familiarité avec les grands du métier. En réunion interne, on s’autorise aussi des expressions triviales du genre "Tu branles le mammouth" ou "Tu peignes la girafe". Traduction : "Tu parles pour ne rien dire." On invente des mots branchés : "Trop kitchos cette annonce !" – comprenez : trop deuxième degré. On multiplie les abréviations occultes : "Les setras (seniors traditionalistes) sont cœurs de cible." Et quand un chef de pub demande à un stagiaire de "faire péter le Kadapak", ce dernier a intérêt à courir ventre à terre lui chercher le carton renforcé sur lequel on colle les maquettes de projets. Qui sait ? Peut-être que parmi elles le client identifiera une pépite. Pardon : une "nugget".
 La grande distribution se gave d’images crues
Au détour d’une travée d’hypermarché, vous croiserez vers 16 heures des chefs de rayon en pleine "réouverture" (rangement à mi-parcours d’une journée de chiffre d’affaires), en train de remettre de l’ordre dans leur "came" (marchandise) et de trier les "ovnis" (produits étrangers au rayon). Dans le monde
très concret de la distribution, le
vocabulaire est imagé, plein de
bon sens et il est partagé par tous.
"Même sur un site de 600 salariés, tout le monde se connaît et
les échanges sont très francs, d’un bout à l’autre de la hiérarchie", souligne Nathalie Roche, la directrice du magasin Auchan de Fontenay-sous-Bois. L’univers est rugueux et les expressions parfois martiales, voire triviales. "On a la gagne au CUG (code unitaire de gestion) !" exhorte le patron pour signifier qu’on ne peut faire de chiffre d’affaires qu’en s’intéressant à chaque produit. "Peux-tu dégerber cette palette avec ton Clark ?" demande-t-on pour retirer un lot de marchandises de l’entrepôt grâce au chariot élévateur. Sur le terrain, on s’exprime par raccourcis : le panneau d’affichage au-dessus d’une tête de gondole ? Un 60 x 60. Le terminal portable sur lequel chacun suit ses stocks ? Le TP. Il arrive même que les acronymes se transforment en verbes. Ainsi le POS (plan d’occupation des sols du magasin) vient récemment d’inspirer l’expression "posser une opération", qui signifie la mettre immédiatement en tête de gondole. Dans les supermarchés, le vocabulaire n’en finit pas de se réinventer.

Les « flash-mobs » d’Alliance Vita dans 75 villes

Une fois de plus, Alliance Vita a apporté la preuve de sa capacité d’organiser des événements frappants, bien menés, qui attirent l’attention du public et forcent les médias de parler d’eux. Simultanément, mardi, sur les places publiques de 75 villes de France, et moyennant une présence militante se comptant le plus souvent en centaines de personnes, le même scénario s’est déroulé au son d’une illustration musicale plaisante : Tout bébé a besoin d’une maman, chanson de Joe Dassin sortie en 1967, ou Mamma Mia, du groupe Abba…
Pour illustrer la réalité – un enfant a besoin d’un père et d’une mère pour être conçu, mais aussi pour grandir –, Alliance avait imaginé de faire venir ses « figurants » habillés en noir, pour les hommes, en blanc, pour les femmes, et de séparer les deux groupes par une allée où descendait un « homme-oiseau » à peine tombé du nid, avançant en titubant pour trouver progressivement son équilibre en s’appuyant tantôt sur les « Papas », tantôt sur les « Mamans ». Car pour voler avec ses deux ailes, il a besoin d’un Papa, et d’une Maman…
De Lille à Toulouse et de Caen à Strasbourg, de Rennes à Bordeaux et de Marseille à Nancy, mais aussi à Versailles, Trappes, Saint-Germain-en-Laye, Sablé, La-Roche-sur-Yon, Vannes, Montluçon, Chambéry, Annemasse et Annecy et des dizaines d’autres villes grandes et moins grandes, la présence bien visible de ces groupes souriants et déterminés ont montré l’ampleur de la résistance à la folle initiative du gouvernement socialiste.
D’ailleurs les jeunes qui en marge des « flash-mobs » distribuaient les tracts d’Alliance Vita étaient dans l’ensemble très bien accueillis par les passants dont « 80 % », m’a dit l’un d’eux à La Défense, se révélaient solidaires du thème de la manifestation ou à tout le moins sans antipathie.
Le rassemblement de La Défense, devant la Grande-Arche – c’était le rendez-vous « parisien » – aura été le plus spectaculaire, réunissant quelque 2 000 figurants venus participer à l’une ou à plusieurs des trois représentations de la saynète.
A La Défense, où s’étaient réunis la plupart des responsables nationaux d’Alliance Vita, son délégué général Tugdual Derville a dénoncé la « fiction » que constitue le « mariage pour tous » et la filiation homoparentale, et le « mensonge » qu’il y a à dire aux enfants qu’ils ont deux papas ou deux mamans.
Un slogan repris en chœur par les figurants qui scandaient : « Un Papa, une Maman ! On ne ment pas aux enfants ! »
Plaidant pour une vraie parité homme-femme qui reconnaisse le rôle de chacun, il a rappelé que « chacun a besoin, pour trouver son équilibre, d’un papa et d’une maman » : en priver volontairement un enfant, c’est une « maltraitance ».
Alliance Vita aura sûrement fait beaucoup, mardi, pour éveiller un public anesthésié par les médias à la réalité et l’inciter à réfléchir et à prendre position pour le mariage naturel. Pour remporter cette bataille, aucune initiative, aucun angle d’attaque ne sera de trop – espérons que les différents organisateurs s’en souviendront !
En attendant, de nombreux maires – même le maire PS de Quimper, Bernard Poignant – ont fait savoir leur opposition au projet et annoncent leur refus de célébrer des « mariages » entre personnes de même sexe. A Orange, la ville de Jacques Bompard, le conseil municipal a adopté, lundi, une motion affirmant son refus de la légalisation du « mariage » gay et sa demande d’une clause d’objection de conscience, à tout le moins : « Le conseil municipal, après en avoir délibéré, affirme son refus de voir modifier les articles du Code civil sur le mariage pour remettre en cause le principe légal, basé sur la loi naturelle inscrite dans toutes les civilisations, qui veut qu’un mariage ne puisse exister qu’entre un homme et une femme. »

La Grèce n'a pas obtenu de délai pour équilibrer ses comptes

Alors qu'Athènes indiquait avoir trouvé un terrain d'entente avec la troïka pour disposer de deux ans de délai, l'UE a démenti un éventuel accord.

Après quatre mois de négociations, le ministre grec des Finances Yannis Stournaras s'est prévalu d'être parvenu à un accord avec la troïka sur de nouvelles économies, assorti d'un délai pour assainir les comptes, mais qui n'a été confirmé ni par les créanciers ni par les partis de la coalition.
M. Stournaras a indiqué lors d'un débat au parlement que le paquet de nouvelles économies "a été bouclé" en échange d'un nouveau délai de deux ans pour mener à bien son ajustement budgétaire.
Toutefois, la Commission européenne a démenti mercredi soir tout "accord global" entre les autorités grecques et les créanciers de la Grèce (UE, BCE et FMI), en soulignant que "des questions importantes subsistaient".
Sur son compte Twitter, Simon O'Connor, porte-parole de la Commission, a toutefois reconnu que "des progrès substantiels ont été faits dans les discussions avec la Grèce".
Sur la même ligne, le patron de la BCE Mario Draghi a affirmé que les négociations n'étaient pas terminées tandis que le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, s'est montré plus catégorique en indiquant qu'il n'y avait "toujours rien de neuf" sur les tractations entre la troïka et la Grèce.
Interrogé par l'AFP, le Fonds monétaire international à Washington n'a pas souhaité commenter ces informations.
Si ce nouveau délai était confirmé, Athènes devrait donc avoir jusqu'à 2016 pour faire passer son déficit budgétaire, qui s'élevait à 9,4% du PIB fin 2011, au-dessous de la barre fatidique des 3%.
En échange, M. Stournaras s'est prévalu d'avoir bouclé un projet d'accord avec les créanciers, prévoyant 13,5 milliards d'euros d'économies budgétaires, dont la majeure partie (9,2 milliards d'euros) est à réaliser dès 2013.
Ce nouveau train de rigueur comprend un recul de deux ans de l'âge de départ à la retraite, à 67 ans, des baisses de salaires et des retraites ainsi que des suppressions de postes de fonctionnaires.
Pour financer les deux ans supplémentaires, la Grèce compte obtenir une "réduction des taux d'intérêt" qu'elle paie à ses créanciers et un allongement de la période de remboursement des prêts, selon M. Stournaras.
Jusqu'à présent, aussi bien la BCE que l'UE repoussaient toute perspective de restructuration de la dette publique grecque.
"Si nous n'avions pas obtenu ce délai, nous aurions dû prendre des mesures (d'économie) de 18,5 milliards d'euros au lieu de 13,5 milliards", a dit M. Stournaras.
Le ministre pilote depuis juillet une double négociation avec d'un côté la troïka des créanciers et de l'autre le trio de la coalition gouvernementale, la droite du Premier ministre Antonis Samaras, les socialistes Pasok et la Gauche démocratique Dimar.
Il entend présenter deux projets de loi au parlement formalisant les engagements grecs, en vue de leur adoption avant la réunion des ministres des Finances de la zone euro du 12 novembre et la date fatidique du 16 novembre à laquelle les caisses du pays seront à sec, selon le Premier ministre.
De cette réunion, la Grèce attend le feu vert de ses partenaires au versement, ajourné depuis juin, d'une tranche vitale de 31,5 milliards d'euros, destinée surtout à recapitaliser ses banques.
Mais avant tout cela, il faut aussi que l'accord Stournaras-troïka soit avalisé par les deux autres alliés du gouvernement, Pasok et Dimar.
Or, mardi soir, les dirigeants de ces deux partis, Evangélos Vénizélos et Fotis Kouvelis avaient réaffirmé leur opposition à certaines des mesures, notamment à celles visant à abaisser le coût des licenciements et des départs à la retraite pour les employeurs.
M. Vénizélos a plutôt insisté sur le besoin d'obtenir des garanties ou un "cadre" sur la soutenabilité de la dette de la Grèce à terme. Aucune date n'a été jusqu'ici annoncée pour la nouvelle réunion des trois dirigeants.
Selon un fac-similé du projet de l'accord entre ministre des Finances et la troïka, diffusé par le site financier Capital.gr, et un résumé fourni par l'agence de presse grecque ANA (semi-officielle), cet accord prévoit également que la Grèce obtienne des délais pour la mise en place de certaines réformes ainsi qu'un abaissement des objectifs de privatisation à réaliser.
Les économies viendraient de coupes de 6,3 milliards dans les salaires du secteur public, les retraites et les allocations sociales, et du départ de 25.000 salariés du public d'ici à fin 2013, dont 5.000 courant 2012.
Le nouveau paquet de mesures de rigueur inclut aussi le report de deux ans, à 67 ans, de l'âge légal de départ à la retraite.
Ce projet d'accord fixe par ailleurs les règles des actions prioritaires à entreprendre, comme la réforme fiscale via la refonte de l'administration fiscale, la lutte contre la corruption, la réforme de la santé publique et de l'administration.

Belkacem veut raconter aux enfants la sexualité des adultes

Dans une interview accordée au magazine communautariste Tétu, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, s’est déclarée favorable à l’inscription des préférences sexuelles des personnages historiques dans les manuels d’Histoire de nos enfants. Des dangers du clientélisme politique…
La ministre socialiste a ainsi expliqué au « magazine gay et lesbien » qu’elle souhaite que les manuels scolaires d’Histoire précisent lorsque les personnages historiques évoqués sont homosexuels. Aberrant !
« Aujourd’hui, ces manuels s’obstinent à passer sous silence l’orientation LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) de certains personnages historiques ou auteurs, même quand elle explique une grande partie de leur œuvre comme Rimbaud« , regrette-t-elle avant de se déclarer en faveur de l’inscription de l’orientation sexuelle des personnalités importantes de notre histoire.

Faut-il rappeler à Najat que les enfants ne sont pas censés être exposés à la sexualité des adultes, surtout à l’école ?
Nous avions déjà souligné les pratiques communautaristes de la politique par Najat Belkacem en faveur des homosexuels, ou dans ses rapports avec le roi du Maroc. Car si la femme est tellement gayfriendly en France, cela ne l’a pas empêchée, pendant de longues années, d’être une représentante du roi du Maroc, dont la politique n’est pas tellement favorable aux droits des homosexuels. Cette fois-ci, la jeune femme va encore plus loin dans sa course au progressisme, en voulant détailler les pratiques sexuelles des personnages de notre Histoire. D’ailleurs, comme souvent avec les idées jetées à la va-vite pour séduire une communauté, cette proposition serait plutôt contreproductive et défavorable à la cause homo : en quoi ficher les personnalités homosexuelles servirait-il leur cause ?
Mais surtout, la mesure demandée par Belkacem est sans limite : va-t-il falloir que les livres d’Histoire fichent également les personnage historiques juifs ? Et ceux qui ont trompé leur femme ? Faudra-t-il préciser aux enfants la taille des pénis des rois de France ?
Cette proposition de la porte-parole du gouvernement est absurde et même discriminante : pourquoi n’inscrirait-on pas, dans cette logique crétine, la mention aux hétérosexuels ? Pourquoi l’amour de la fellation de Louis XIV est-il dissimulé aux enfants ? Pourquoi la passion d’untel ou d’untel pour la sodomie ne figure-t-elle pas dans les manuels d’Histoire ? Pour mettre fin à la discrimination envers les amateurs de double pénétration, ne faudrait-ils pas expliquer à nos enfants comment fonctionne cette technique et qui l’utilise ?
Enfin, Najat livre aux homosexuels lecteurs de Têtu la recette du totalitarisme moderne, dans une phrase qui ressemble à un petit hommage à Goebbels. La ministre des Droits des femmes explique ainsi qu’il « serait utile que des familles homoparentales soient représentées dans les campagnes de communication généraliste du gouvernement, afin de banaliser ce fait« . De l’art de manipuler le peuple et de laver le cerveau des enfants via des campagnes de communication. Pourtant, madame Belkacem, une campagne de communication n’a jamais transformé la réalité !
Pour conclure cette analyse de l’interview de Najat Vallaud-Belkacem, on peut se demander pourquoi un ministre de la République s’adresse a un magazine axé sur une préférence sexuelle ? Va-t-elle témoigner prochainement dans « Cravate de notaire magazine » ?

La « commissionnite Hollandaise » : une imposture de plus

Le goût évident du nouveau président pour les commissions sur ceci ou cela ne sont en réalité qu’une imposture de plus, destinée au mieux à endormir les français, ou pire à les tromper. L’avenir d’un rapport aussi structurant pour le futur de l’économie française que le rapport Gallois vient en témoigner dans des proportions alarmantes.
Personne ne peut nier que le nouvel exécutif a un goût prononcé pour les commissions Machin. Début septembre, on n’en comptait pas moins d’une quinzaine ! « Mission d’inspection sur la transparence des prix du carburant », « mission d’évaluation du statut d’entrepreneur individuel », mission Jospin sur la « modernisation de la vie politique » (c’est vrai qu’en terme de modernité, l’ancien ministre se pose là…), mission « d’évaluation de la politique menée par Peugeot »… bref, on s’est rarement autant réuni ces dernières années que sous Hollande. Il est vrai que quand le conducteur du bus ne sait pas où il va, il vaut mieux qu’il dispose de quelques GPS.
Une certaine France a donc moqué l’incapacité présidentielle à avoir des idées. Force est de constater que ce n’était pas complètement faux : même Jean-Marie Le Guen, député socialiste de Paris, l’a reconnu la semaine passée dans le Nouvel Obs : Hollande avait des propositions mais pas de projet. D’où les cafouillages répétés du gouvernement : quand il n’y a pas de ligne claire, personne ne sait vraiment où il va. Quand les débats ne sont pas tranchés, faute de décision du candidat-devenu-président, c’est la cacophonie. CQFD. De même, Royal, dans Le Monde du 21/22 octobre, dans une critique finalement assez violente de l’action présidentielle, a appelé le père de ses enfants à « fixer un cap » ! 6 mois après son élection, il serait temps… Les français ne s’y trompent pas qui jugent ses débuts à l’Elysée très sévèrement : ils ne sont plus qu’environ 40% à être satisfaits de son action, record historique pour un début de mandat.
Alors, on s’est pris à rêver (façon de parler): et si la « commissionnite hollandaise » était un moyen, certes pas courageux mais finalement efficace, de faire passer des décisions impopulaires. Un peu comme si le président avait dit « Oui, je sais que ce n’est pas populaire mais en même temps, ce sont des types incontestables qui le disent… Faut les écouter ! ». La fin justifiant les moyens, on lui a laissé une chance. Ces commissions représentaient peut être une forme d’écran de fumée pour faire bouger un pays rétif à toute réforme et au moindre changement. C’était, une fois encore, un manque criant de courage politique mais peut être la preuve d’une certaine habileté tactique, la marque de fabrique d’un pragmatique caché sous des airs de gestionnaire pantouflard. Bref, fallait voir. Et on a vu. C’est encore pire que ce qu’on pensait : une couardise de plus, une tromperie supplémentaire, une malhonnêteté intellectuelle sans précédent. La Commission Gallois en est le dramatique exemple.
Quelques mois après son élection, après avoir fait campagne sur le thème « Sarkozy est responsable donc coupable d’à peu près tout ce qui arrive à la France, à l’Europe et au Monde », notre ersatz de président a été obligé de reconnaitre que notre pays et l’Europe traversait une crise majeure, et que se posait un problème de compétitivité : un produit made in France n’est pas compétitif sur les marchés européens et mondiaux. Ce constat fut d’ailleurs le fondement de feu la TVA sociale de son prédécesseur. Aussi Normalito 1er diligenta-t-il une Commission de plus, la Commission Gallois, du nom de l’ancien patron de la SNCF et EADS, Louis Gallois, réputé proche de la gauche, et demanda un rapport sur la question. Compétent, le bonhomme serait incontestable autant du point de vue de sa gauche (PS, parlementaires, électeurs…) que du point de vue du patronat. Quelques fuites ont permis de connaitre en avant-première la teneur des conclusions du rapport, ce que des esprits à peu près compétents avaient déjà préconisé : un « choc de compétitivité » de 30 à 40 milliards, soit un transfert de charges pesant sur les salaires (charges patronales et salariales) vers d’autres financements (CSG et TVA). Que soit rendu à l’ancien président le mérite (certes bien relatif) qui lui revient en soulignant que son analyse fut et reste bonne !
Or, qu’apprend-t-on tout le weekend end, suite à ces informations parues dans la presse vendredi dernier ? Sapin estime que ce rapport est « sérieux mais que ce ne sera pas le seul point de vue », Touraine « ne veut pas croire qu’on puisse faire supporter aux français un choc supplémentaire de plusieurs milliards » (au moins a-t-elle la lucidité de reconnaitre que le budget 2013 est un véritable choc fiscal pour les français), Moscovici « refusera une réforme qui brutaliserait la société française »… Le président lui-même a estimé vendredi « Qu’un rapport n’engage que son auteur »… En clair, « Moi président, je ne suis pas responsable de la Commission que j’ai créé et installé, de la question que j’ai posée, de la personne que j’ai nommé pour y répondre… surtout si cette personne arrive à des conclusions que je n’ai pas le courage non pas d’appliquer mais déjà d’assumer ! » D’ailleurs, on demande un second rapport, des fois que celui-ci ait le bon sens de présenter un rapport présentable ! C’est donc le Haut Conseil de la Protection Social, autre machin Hollandais composé de hauts fonctionnaires gavés aux mamelles dorées de la République, qui rendra un rapport sur le financement de la protection sociale. Sujet repoussé, donc, au début de l’année 2013. Pendant ce temps, l’économie française s’enlise, le chômage explose, des entreprises ferment…
On atteint là paroxysme de la malhonnêteté intellectuelle ! Et on ne parle même pas du discrédit jeté sur Louis Gallois, qui a sans aucun doute fait son travail en toute honnêteté et avec le grand professionnalisme dont il est semble-t-il coutumier. Que le président ne sache pas où il va, ma foi passe encore, ce type est incapable de la moindre vision, du moindre projet, de la moindre direction à prendre, personne ne peut dire aujourd’hui qu’il l’ignorait. Qu’il se défausse sur des Commissions X ou Y, si elles servent à cacher sa couardise, après tout pourquoi pas. On mettrait ça sur de l’habileté politique. Mais qu’avant même la sortie d’un rapport qu’il a lui-même demandé, au prétexte qu’il n’est a priori pas politiquement acceptable pour des syndicats-fossoyeurs de notre industrie ou à la frange trotsko-révolutionnaire de son électorat, cela montre l’étendue de l’imposture intellectuelle du président Hollande, enfermé qu’il est dans des dogmes idéologiques indépassables pour ses petites épaules . Sarkozy avait prédit un président-otage de l’extrême gauche autant que des corps intermédiaires dont il a su si bien jouer tout au long de sa carrière de petit salarié de la République. Aujourd’hui, qui peut sincèrement soutenir qu’il avait tort ?