TOUT EST DIT

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mercredi 30 avril 2014

Pacte d’instabilité

Pacte d’instabilité


Quelle différence y a-t-il entre le discours de politique générale de Manuel Valls à l'Assemblée le 8 avril dernier et son discours d'hier sur le programme de stabilité ? La réponse est un peu cruelle : une trentaine de voix socialistes ! Les 11 abstentionnistes du PS d'il y a trois semaines ont fait des petits (41 au total) en dépit d'un harassant travail de persuasion, assorti de gestes d'apaisement, de Matignon auprès des frondeurs de Solférino. Si l'on y ajoute les votes globalement négatifs des Verts, dont la présence dans la majorité devient de plus en plus ubuesque, et ceux, attendus, du Front de gauche, c'est une victoire très relative dont peut se prévaloir Manuel Valls.
Le Premier ministre entendait renforcer son autorité à travers un « vote de légitimation » dont il aurait pu se dispenser. Il se retrouve au contraire fragilisé par un vote d'avertissement, certes sans frais, mais porteur de futures difficultés. Péché d'orgueil, peut-être, pour Manuel Valls qui essuie en la circonstance son premier revers dans sa nouvelle fonction.
Sa stratégie de dramatisation de l'enjeu, afin d'obtenir le soutien obligé de son camp, n'a pas suffi à lui rallier les grincheux. Au total, Manuel Valls, plutôt que de s'appesantir sur le programme de stabilité, a prononcé hier un deuxième discours de politique générale. Une redite empreinte d'une implication personnelle qui n'aura échappé à personne. En témoigne cette réapropriation de l'anaphore présidentielle à travers un « j'assume » martelé à plusieurs reprises.
On aurait évidemment tort d'imaginer que François Hollande puisse se réjouir de la rebuffade essuyée par son Premier ministre. Car les états d'âme du PS sont évidemment liés aux « révisions déchirantes » du chef de l'État. Et la situation est devenue telle que les prochains débats budgétaires ne seront pas faciles à conduire avec une majorité qui n'en est plus vraiment une. Et qui, de toute façon, ne distillera sa confiance qu'au cas par cas. Va-t-on, inéluctablement, vers des majorités de substitution ? Possible, puisque le vote de responsabilité demandé hier a viré au pacte d'instabilité.

Nos partis ne sont plus représentatifs


Soutien conditionnel à Manuel Valls : l’erreur de l’UDI


Dans une volonté d’apparaître non pas comme une opposition de base, mais une opposition constructive, l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI) de Jean-Louis Borloo a décidé de voter le pacte de responsabilité de Manuel Valls à deux conditions :
  • assortir le coup de « rabot financier » du plan Valls à une série de réformes structurelles plus ambitieuses, « par exemple en appliquant dès 2015 la réforme des retraites fixant l’âge légal de départ à 62 ans » ;
  • l’accélération des baisses de charges et des impôts pour les entreprises.
Même si les conditions fixées par l’UDI vont dans le bon sens, ce soutien conditionnel du centre droit à Manuel Valls, le Premier ministre d’un gouvernement socialiste et fier de l’être, est une triple erreur.
D’une part, la proposition de Manuel Valls est insuffisante, tant quantitativement que qualitativement. Comme le rappelle le Parti Libéral Démocrate, pour Valls, il n’est pas question de diminuer le montant des prestations sociales et il n’est pas question de revenir sur la création de postes dans la fonction publique : les postes d’enseignants (60.000 en 5 ans) seront créés. Manuel Valls a beau être un peu moins dogmatique que Christian Eckert, Karine Berger ou Yann Galut, il n’en reste pas moins un socialiste qui veut « sauver le système de protection sociale à la française ». On est donc à des années lumières de la révolution thatchérienne qui, rappelons-le, a sauvé le Royaume-Uni de la faillite totale au début des années 80. Soyons clairs : l’UDI a publié fort à propos un contre-pacte, prévoyant d’économiser non pas 50 milliards d’euros comme propose Valls, mais 80. Le contre-pacte de l’UDI va dans le bon sens mais c’est un plancher. On sait, notamment grâce à l’iFRAP, qu’on pourrait économiser non pas 50 milliards d’ici à 2020, mais 50 milliards par an, de manière récurrente !
D’autre part, la démarche conciliante de l’UDI s’inscrit dans la bonne volonté coopératrice que les centristes s’attachent à mettre en œuvre à Bruxelles, au niveau européen. Seulement, ici, c’est la France, un régime politique réglementé par les règles de la majorité. Combien de fois Manuel Valls, lors des questions au gouvernement, lorsqu’il était le désastreux ministre de l’Intérieur que l’on connait, a clairement fait comprendre à l’opposition UMP-UDI qu’ils n’étaient pas au pouvoir et qu’ils n’avaient qu’à la fermer ? Combien de fois Manuel Valls a-t-il insulté, au sens propre du terme, l’opposition et tous ceux qui ne pensent pas comme le PS ? C’est tout à l’honneur de l’UDI, héritière de la démocratie chrétienne, que de ne pas rompre le dialogue avec la majorité socialiste et franc-maçonne, mais que les élus centristes gardent à l’esprit que l’introduction de la proportionnelle pour les élections législatives, une promesse du candidat Hollande, n’est plus à l’ordre du jour.
Enfin, c’est encore une fois à l’honneur de l’UDI de pallier l’incompétence de la majorité, mais la vérité est qu’au-delà de l’état objectif du pays, ce dernier est aggravé par la présence du Parti socialiste au pouvoir. Une sage décision serait de laisser couler le PS et tout ce qui s’y rattache. Comment tendre la main à des gens qui, depuis deux ans, ne cessent de répéter, en questions au gouvernement notamment, que leurs échecs sur le chômage ou sur la dette publique et les déficits sont uniquement dus à la politique de Sarkozy ? L’UDI a la légitimité pour demander que le PS qui, malgré les municipales, détient encore quasiment tous les pouvoirs en France (Élysée, Matignon, Intérieur, Affaires étrangères, villes de Paris, Lille, Nantes et Lyon, majorité de départements et de régions, etc.), fasse le ménage. Comment se fait-il que tant d’affaires de corruption éclatent sans que personne ne dise rien ? Comment est-ce possible que Manuel Valls puisse dire tout et son contraire sans que personne ne réagisse ? Pourquoi laisse-t-on le pouvoir à des gens manifestement incapables d’être cohérents et consistants avec eux-mêmes ?
L’UDI ferait mieux de proposer à Manuel Valls de démissionner du PS, de faire amende honorable sur la répression de la Manif pour Tous ou les événements du Trocadero et de dénoncer les extrémistes de gauche autant que ceux de droite. Après examen de son attachement sincère au libéralisme, au principe de subsidiarité, à la décentralisation et au fédéralisme européen ainsi qu’à l’équilibre entre pouvoirs, l’UDI pourrait proposer une adhésion à Manuel Valls.
Comme cela n’arrivera pas, le plus simple est que l’UDI demande à François Hollande de démissionner et de provoquer des législatives anticipées après dissolution car, in fine, un des problèmes de la France, c’est bien son Président de la République.

Alstom : Ce que le gouvernement aurait pu faire pour éviter le ridicule


Le conseil d’administration d'Alstom a donc voté pour la solution proposée par General Electric. C’était prévisible. Les deux entreprises travaillent déjà ensemble depuis des années et leurs directions préparaient la négociation depuis plusieurs mois. Siemens va sans doute essayer de plaider son offre, mais ça parait mal engagé. Le gouvernement dans cette affaire a été en dessous de tout. Il y avait pourtant des solutions.

Dans cette affaire Alstom, le gouvernement aura touché le comble de l’incompétence et du ridicule. Non seulement le ministre de l’Économie a encore une fois trop parlé. Il a même pour justifier sa méconnaissance du dossier reproché à Patrick Kron le PDG d’Alstom, de ne pas l’avoir informé… Pire, il l’a accusé de lui avoir dissimulé l’information. On rêve, ou on est au cirque.  Mais ce n’était pas son job que de le faire.


Le principal actionnaire d’Alstom, Martin Bouygues n’a pas cessé de voir Arnaud Montebourg pour essayer d’arracher SFR à vivendi. Peine perdue. Vivendi n’a pas vendu à Martin Bouygues en dépit des menaces du ministre de l’Économie. Cela dit, on a du mal à imaginer que les deux hommes n’aient parlé que de SFR. Ils se sont vus sans discontinuer pendant deux mois. Ils ont parlé de quoi ? De TF1… sans doute mais pas seulement. Passons.
Le plus grave dans cette affaire c’est que le gouvernement n’ait aucune solution alternative autre que d’appeler au dernier moment Siemens pour laisser entendre qu’il y aurait une solution européenne. Sauf que tout le monde sait que Siemens ne peut pas s’entendre avec Alstom depuis des lustres et qu’en plus, la commission de Bruxelles aurait sans doute retoqué un projet de rapprochement entre Siemens et Alstom pour abus de position dominante.
Des solutions alternatives, il y en avait pourtant. Et si le gouvernement s’était senti concerné par ces questions de politique industrielle, il aurait forcément trouvé quelques experts à Bercy qui ont planché sur le dossier. Il suffisait de se poser les bonnes questions. Pas besoin de mettre des micros dans le bureau de Patrick Kron.
Première question : Pourquoi fallait-il adosser Alstom a une grande entreprise internationale ?  Après tout Alstom vivait seule jusqu’à maintenant. Certes, mais Alstom était décidément trop petit pour affronter les grands marchés émergents sur le rail (TGV) comme sur l’énergie. Trop petit pour assumer la concurrence. Trop petit et trop spécialisé pour supporter des endettements croissants. La production Alstom nécessite des financements clients très lourds. Le rail comme les turbines qui produisent l’énergie ont des cycles de production très longs. Entre la commande et la livraison, il faut tenir un an, voire deux. Il faut donc financer ce cycle. Surtout que les clients sont souvent des clients publics. Ils paient mal. Sans compter les besoins de financement pour l’investissement industriel. Alstom a toujours eu un problème d’endettement, et a toujours cherché à s’adosser à un groupe qui pouvait amortir ce besoin de financement. Le rapprochement avec Siemens était compliqué parce que les deux groupes sont dans la même situation ; ils produisent la même chose. Le rapprochement avec General Electric parait beaucoup plus cohérent parce que GE est un conglomérat dont les activités lui permettent de mutualiser les besoins de financement. GE a les moyens de répondre au problème d’Alstom sans casse sociale. Bien au contraire. 

Deuxième question, Martin Bouygues n’est-il pas vendeur de sa participation.La réponse est oui. C’est l’autre raison qui explique la nécessite de trouver un partenaire, la décision de Bouygues de revendre sa participation dans Alstom a été prise de longue date. Cette participation n’avait pas de sens pour Bouygues qui risquait de perdre beaucoup.  Bouygues possède 29,6 %  et difficile de vendre un tel paquet sur le marché. Il fallait donc trouver un acheteur.
GE répond aux deux questions. Il apporte une stratégie industrielle et une solution de liquidité à Bouygues. Maintenant, si l’état avait été habité par cette préoccupation de politique industrielle, il avait des schémas disponibles. Les projets existaient depuis des mois à Bercy. Aucun politique ne s’en est emparé.
Le projet le plus abouti qui est dans les cartons de Bercy, se déroule en trois étapes.
Première étape : Puisque Martin Bouygues voulait vendre, ce qui n’était un secret pour personne, l’État français pouvait très bien racheter à titre provisoire et libérer Martin Bouygues. Dans ces conditions l’État pouvait alors piloter un projet d’adossement.
Deuxième étape : L’intérêt d’Alstom n’étant pas d’aller dans les bras de Siemens, l’État français pouvait lancer un appel à candidature dans le secteur du rail ou de l’énergie. Il y a en Europe plusieurs groupes industriels qui auraient été intéressés.
Cette opération de Monopoly n’était pas très éloignée de celle que Nicolas Sarkozy voulait initier entre Bouygues, Alstom, EDF et Areva. Nicolas Sarkozy  voulait créer un groupe mondial spécialisé dans l’énergie nucléaire (et pas seulement). La pression politique et la crainte de se voir accusé de favoriser un de ses amis la paralyse. La crise aussi est passée par là et a écrasé cette sorte d’imagination. N’empêche que le projet industriel tenait la route et que c’est la politique qui l’a tué.
Le gouvernement aurait pu reprendre cette même logique. Les services d’EDF ont d’ailleurs planche sur cette opportunité en l’élargissant à l’Europe toute entière. Il y a en Allemagne et en Italie des groupes qui cherchent comme Alstom une taille critique pour partir à l’assaut du marché chinois. On aurait pu créer une sorte d’Airbus de l’énergie.
Alors pourquoi, le gouvernement n’a-t-il rien préparé ?
Parce que pendant un an il ne s’est occupé de rien sur le front de l’économie. Parce que la gauche a cru que les patrons étaient tous des voyous et qu’il ne fallait surtout pas les fréquenter. Parce que la France n’avait pas de politique énergétique, elle n’en a toujours pas. Et enfin, parce qu’il n’y a sans doute plus la compétence nécessaire dans les cabinets ministériels

La PMA « plus à l’ordre du jour ». Mais…

La PMA « plus à l’ordre du jour ». Mais…


Reçus tour à tour lundi par le nouveau secrétaire d’Etat à la Famille, les AFC, La Manif pour tous et l’Avenir pour tous se sont unanimement félicités de l’abandon – provisoire ? – de la PMA comme de l’ouverture d’un dialogue avec le gouvernement. Mais ce « tournant », ainsi que l’a appelé Ludovine de la Rochère, ne doit pas dissimuler l’inflexibilité du pouvoir socialiste sur un certain nombre d’autres points hautement néfastes de son projet.
Certes, la PMA n’est « plus à l’ordre du jour ». Mais Rossignol a rejeté la demande LMPT de « tirer les conséquences » de cet engagement et de dessaisir le Comité consultatif national d’éthique de la question. Comme elle a également décliné la demande de retrait de la circulaire Taubira qui facilite l’obtention d’un certificat de nationalité française aux enfants nés à l’étranger de mère porteuse, s’engageant seulement « à faire un état des lieux sur le territoire des sites qui proposent la GPA ».
Enfin, concernant la proposition de loi PS-EELV sur « l’autorité parentale et l’intérêt de l’enfant », qui reprend certains aspects du projet de loi sur la famille reporté sine die en février – comme l’absurde « statut de beau-parent » –, si Rossignol a assuré qu’il n’y aurait pas de statut rigide du beau-parent, Ludovine de la Rochère a confié craindre tout de même, et à juste titre, « une première étape vers la multiparentalité ».
Bref, ont expliqué les responsables LMPT, malgré des antagonismes profonds, « nous avons essayé de trouver des points d’accord sur certains sujets ». Sans manquer toutefois de rappeler : « La Manif pour tous reste en alerte et se tient prête à redescendre dans la rue. »

Schneider, Lafarge, Alstom… Quand trois poids lourds du CAC40 quittent la France


En deux mois, trois énormes poids lourds de l’économie française auront choisi de quitter la France. Après Schneider, le Français champion du monde de l’équipement électrique qui avait l’an dernier déménagé son board en Asie, après Publicis et Lafarge, c’est Alstom qui va s’expatrier aux USA… Tout cela aurait pu être évité.
L’expatriation  des centres de décisions n’est absolument pas une fatalité. Elle n’est pas la conséquence directe de l’internationalisation ou de la mondialisation de l’économie … Au contraire , la concurrence mondiale, la mobilité géographique sont des formidables facteurs de progrès économique et social pour tout le monde, pour les pays émergents comme pour les pays développés, cette mondialisation ne passe pas forcément par l’expatriation des centres de décisions et de pouvoir. Or, la perte des centres de décision c’est, à terme, des pertes d’emplois supplémentaires des occasions manquées d’investissement-recherche et par conséquent du chômage
Schneider, numéro un mondial de l’équipement électrique, avait provoqué une vague d’émotion lorsque les dirigeants avaient annoncés leur décision de délocaliser leur board à Hong Kong. Émotions vite oubliées sous le talent des communicants de l’entreprise. L’annonce du déménagement de Publicis après son mariage avec un américain n’a pas fait plus de bruit. La fusion de Lafarge, Français numéro un mondial du ciment  avec un Suisse avait même été salué par un concert de satisfaction. Bien joué disait les journaux financiers. Bien joué en effet, sauf que la direction générale quittera la France pour aller en Suisse.
La perspective de perdre Alstom, fleuron en Europe de l’industrie ferroviaire et de l’énergie crée un peu plus de remous dans la classe politique. Il faut dire qu’en deux mois, la France aura vu partir trois entreprises du CAC 40.
Ce n’est pas de l’expatriation, c’est une débâcle. On comprend que certains en appellent  à des mesures de protections ou à des interventions de l’État.
La vérité c’est qu’interdire de telles mobilités serait encore pire que le mal que l’on cherche à freiner. Il faut simplement accepter de faire un constat et de se poser une question.
Le constat est simple. La délocalisation et le déménagement des sièges sociaux ne sont pas la conséquence de la concurrence mondiale. Les Américains, les Allemands, les Anglais, les  Italiens, les Chinois, les Indiens sont des acteurs mangeurs de l’économie mondialisée. Les centres de production ont certes tendance à bouger plus qu’il y a dix ans mais pour se rapprocher des centres de consommation ; Sinon, les centres de décision restent prêts de leur origine et de tout ce qui a fait leur ADN. Donc les départs français ne sont pas incontournables. Les sièges sociaux allemands, anglais ou américains ne déménagent pas.
La question est aussi simple : pourquoi nos centres de décision déménagent-il ?Si on interroge les directions  générales de grandes entreprises françaises, on obtient trois séries de raisons :
Premièrement, les centres de décisions déménagent parce que l’écosystème français n’est pas favorable à l’entreprenariat, à l’innovation et à la création de richesse. Le système social est trop compliqué, trop lourd. Il est surtout trop fluctuant. Les rapports avec l’administration sont invivables. Et très récemment on reproche à l’administration et aux cabinets ministériels leur incompétence en matière économique.
Deuxièmement, les centres de pouvoir déménagent parce que le poids de la fiscalité est décidément et globalement trop lourd. Ce qui dissuade complétement les cadres dirigeants de continuer à travailler sous fiscalité française. Ajoutons à cela que les marges nettes étant  trop faibles, la  rentabilité des investissements est dissuasive.
Troisièmement, les centres de décisions partent parce qu‘ils n’ont pas d’horizon. Le pouvoir politique exerce un contrôle tatillon et inutile mais ne trace aucune ligne directrice quant à la politique industrielle, les transports, le logement, l’énergie. Le chef d’entreprise a besoin de phares à longue portée. Le gouvernement  n’a que des feux de croisement dont la portée ne dépasse pas le 7e arrondissement de Paris, celui du pouvoir politicien.
Les seules directions qui dans les entreprises n’envisagent pas de partir à l’étranger, ce sont les directions de recherche et cela grâce au crédit d’impôt recherche. La mesure structurelle sans doute la plus intelligente qui ait été prise en France depuis dix ans. Ce crédit d’impôt recherche enracine les services de recherche français sur l’Hexagone et attire les services étrangers. Le problème, c’est que les chercheurs eux-même rechignent à rester en France pour cause de fiscalité individuelle trop lourde. Pour les garder il faut donc les surpayer. C’est assez étonnant, mais le crédit d’impôt- recherche attire des services de recherche dont il faut surpayer les chercheurs.
En dehors de cette exception que constituent  les services de recherche, le reste de l’entreprise est en partance. C’est terrifiant ce qui se passe, parce qu’une fois ce patrimoine parti, il nous restera des musées.  La France le pays des musées. Beau programme.