TOUT EST DIT

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vendredi 30 avril 2010

Comprendre PayPal

Ce service de paiement sécurisé permet d'acheter, de vendre ou de transférer de l'argent sans faire transiter en ligne ses données bancaires.

En France, la Toile s'est convertie à PayPal : un cyberacheteur sur trois environ utilise ce moyen de paiement en ligne, et plus de 18 000 sites d'e-commerce l'acceptent, dont la plupart des grandes enseignes (Fnac, Darty, 3 Suisses, Cdiscount, etc.). Cette popularité (210 millions de comptes dans le monde) n'a pas échappé à eBay, qui a racheté la société de San José en 2002 pour 1,1 milliard d'euros.

S'appuyant sur le protocole Web standard TSL, qui crypte les données bancaires et sécurise les transactions, PayPal introduit un niveau intermédiaire lors des achats. L'acheteur crée un compte virtuel gratuit en enregistrant ses données bancaires, et l'entreprise les stocke, après codage, sur des serveurs ultraprotégés. Il suffit ensuite d'utiliser son courriel et son mot de passe pour valider des transactions, ce qui évite de faire transiter en ligne son numéro de carte bancaire lors de chaque paiement, comme sur Amazon ou sur Voyages-sncf.
Un remboursement intégral en cas de piratage

Celui qui paie via PayPal n'acquitte pas de frais supplémentaires : c'est le vendeur qui verse une commission, dégressive, sur le montant mensuel des ventes réalisées (3,4 % plus 0,25 euro pour une facturation allant jusqu'à 2 500 euros, par exemple).

PayPal ayant le statut de banque dans l'Union européenne depuis 2007, il est soumis à certaines règles en matière de lutte contre le blanchiment d'argent. La firme a en particulier l'obligation de vérifier que l'utilisateur d'un compte bancaire en est bien le détenteur dès que 2 500 euros de paiements ont été réalisés par le biais de PayPal. Pour éviter le blocage du compte de l'acheteur le temps de la vérification, PayPal alerte l'utilisateur dès qu'il atteint 1 800 euros de paiements. Deux minivirements (moins de 1 euro) sont alors effectués sur son compte bancaire, dans un délai de six à huit jours ouvrés. L'utilisateur doit consulter son relevé bancaire et copier sur PayPal les quatre derniers chiffres correspondant à ces virements. Sa limite de paiement est alors levée.

Outre le stockage de leurs données bancaires, PayPal s'engage à rembourser ses utilisateurs à 100 % en cas de piratage de leurs comptes, ou si des transactions ont été effectuées à leur insu. Il propose aussi sur eBay une exclusivité qui ne concerne pas les autres moyens de paiement (chèques, cartes...) : la garantie intégrale des cyberacheteurs en cas de non-livraison ou de non-conformité d'un produit, via un mécanisme de réclamation à faire sous quarante-cinq jours. Si eBay fait office de laboratoire expérimental, PayPal compte étendre cette couverture à tous les sites qui l'utilisent.
Axel Tessier : expert en sécurité informatique de Qualys
Paiements en ligne : ayez les bons réflexes

"Internet est comme la vie réelle, on y trouve toutes sortes d'escrocs. Quand on est chez soi, derrière son PC, on a le sentiment d'être protégé, et l'on devient plus facilement crédule. Sans tomber dans la paranoïa, il faut être vigilant et privilégier les achats sur les sites connus (Fnac, Amazon, etc.), sur lesquels on risque moins d'être arnaqué. Il faut ensuite vérifier que l'on est bien sur le bon site : certains escrocs créent de faux sites pour collecter frauduleusement vos données. Si l'orthographe du site est vraiment mauvaise, ou bien si son URL (dans la barre d'adresse) est anormalement longue ou ne finit pas par .fr ou par .com, méfiez-vous. Un réflexe à avoir : vérifier qu'un cadenas jaune apparaît en bas à droite de la page Web, et que l'URL commence par "https", ce qui prouve que la page est protégée. Un autre piège est le phishing. Par courriel, les cybercriminels se font passer pour votre banque ou pour un site de vente en ligne, et vous réclament vos données bancaires. Sachez qu'aucune banque, qu'aucun site ne demande ce type d'information par courriel."

Rachida Dati : "L'entourage de Sarkozy cherche à me détruire"

Dans un portrait qui lui est consacré par le quotidien espagnol El Pais, l'ancienne ministre de la justice Rachida Dati revient sur la rumeur qui a entouré le couple Sarkozy au début du mois d'avril. (Lire : Itinéraire d'une rumeur devenue affaire d'Etat)
Accusée par une partie de l'entourage du président de la République d'avoir été à l'origine de ces rumeurs, elle précise : "Je fais la différence entre le président et son entourage. Je ne sais pas ce qui a conduit son entourage à vouloir me détruire. Mais il y a eu une véritable opération de destruction. Elle a échoué."

Visant le conseiller présidentiel Pierre Charron, l'eurodéputée UMP avait déjà assuré sur RTL, début avril, qu'il fallait distinguer le président de la République et son entourage.

Au quotidien espagnol, elle précise par ailleurs qu'elle "représente, à [elle] seule, beaucoup de choses : je suis une femme, mes parents sont étrangers, je suis moderne, je suis partie de rien et je suis arrivé très haut, très vite. Tout cela peut crisper certains. Cela m'est égal."

Steve Jobs justifie l'absence de Flash sur l'iPhone, l'iPod et l'iPad

Le PDG d'Apple, Steve Jobs, a pris la plume jeudi pour s'exprimer longuement sur l'absence du programme de vidéos Flash d'Adobe sur ses appareils portables, le jugeant démodé et l'accusant de brider les innovations apportées par Apple. "Flash a été créé à l'ère des ordinateurs — pour les ordinateurs et les souris (..), mais à l'ère du portable il faut des appareils consommant peu de batterie, des interfaces tactiles et des standards ouvert, et Flash est déficient dans tous ces domaines", accuse M. Jobs.
Alors que la question taraude les internautes incapables de visionner sur leur iPhone, leur iPod Touch ou leur iPad des vidéos exigeant le programme Flash Player (75 % de l'offre de vidéos sur internet, selon Adobe), M. Jobs assure que Flash, qui est développé pour plusieurs systèmes d'exploitation, impose "le plus petit dénominateur commun" aux développeurs. Selon lui, "le but d'Adobe, ce n'est pas d'aider les développeurs à créer les meilleures applications pour l'iPhone, l'iPod et l'iPad" et Adobe "a été désespérément lent à adopter les améliorations apportées aux systèmes Apple".

Le patron d'Apple accuse aussi le système Flash d'être "fermé", une critique pourtant souvent adressée à Apple. Il lui reproche aussi d'entraîner des pannes à répétition, d'être gourmand en batterie et d'être mal adapté à la technologie des écrans tactiles. "Les programmes proposés par une avalanche de médias sur les appareils Apple montrent que Flash n'est plus nécessaire pour regarder des vidéos", conclut-il.

Le directeur général d'Adobe, Shantanu Narayen, lui a répliqué dans un entretien au Wall Street Journal, assurant que les accusations portées par M. Jobs n'étaient qu'un "écran de fumée". Selon M. Narayen les pannes de Mac imputées à ses programmes sont plutôt liées au système d'exploitation d'Apple. Une hostilité croissante entre Adobe et Apple sourd depuis plusieurs mois, mais c'est la première fois que la querelle éclate au grand jour entre les patrons des deux entreprises.

EXPOSITION UNIVERSELLE – Pour quoi faire ?

L'inauguration officielle de l'Exposition Universelle 2010 aura lieu ce soir, vendredi, en plein centre de Shanghai. Les représentants du monde entier seront reçus par Hu Jintao, président chinois, pour célébrer cette rencontre internationale. Mais qu'attendent les différents participants d'une telle manifestation ?
Un lapin, une oasis avec des palmiers et des dunes de sables, un hérisson, un îlot blanc, et pour la Chine, une pyramide inversée. Plus haute que toutes les autres infrastructures, la construction chinoise dominera les quelque 190 pays représentés.

''Meilleure ville, meilleure vie''

Coup d'envoi demain, samedi 1er mai pour l'exposition universelle de Shanghai. Le thème de cette année repose sur la conception écologique ''meilleure ville, meilleure vie''. Le site s'étend sur 5,2 km², une ville à part entière, qui réunit les bâtiments de 192 pays différents, un chiffre record malgré le désistement du Koweït, du Bhoutan et du Burkina Faso. Shanghai prévoit d'accueillir entre 70 et 100 millions de visiteurs, dont 90% de Chinois. Chaque pays a donc son pavillon et explore le thème du développement durable et de la vie urbaine à sa façon. On estime que 55% de la population mondiale vivra dans des villes en 2010. Le défi lancé aux pays du monde entier par les organisateurs de l'exposition universelle est donc d'actualité : comment permettre à l’homme de vivre mieux dans son environnement urbain ?

Shanghai sous les projecteurs

Après Paris, Londres, Osaka, Milan ou encore New-York, la Chine a choisi de se lancer dans un projet d'envergure, et compte bien en tirer profit. Réunir des constructions du monde entier sur son territoire est avant tout symbolique. Pour cela, Shanghai a dépensé 40 milliards d'euros, soit deux fois plus que pour l'organisation des Jeux Olympiques de Pékin. L'objectif est le même pour tous les pays présents : donner une image de grandeur et de puissance de son pays, qui fera le tour du globe. L'ambition est donc encore plus grande pour la Chine, en plein cœur de tensions politiques, sociales et ethniques, qui s'ouvre actuellement au monde et s'enrichit de la mondialisation à une vitesse impressionnante. Alors pour séduire tout son monde, Shanghai n'a pas hésité à mettre le paquet. Cela fait déjà vingt ans qu'elle détruit, reconstruit, déplace des centaines de milliers de Shanghaiens d'un bout à l'autre de la ville. Avec l'exposition universelle, la ville a gagné dix ans d'urbanisation. Dix lignes de métro ont été construites en cinq ans, les rues et les trottoirs ont été refaits, la ville renaît sous un nouveau visage, une face tournée vers la modernité, censée devenir une place financière et un centre de transports internationaux d'ici à 2020 comme l'avait annoncé le Conseil d'Etat. En concurrence avec Hongkong, Shanghai espère bien développer son attraction et devenir la vitrine de cette nouvelle Chine.

De 1851 à 2010

La première exposition universelle s' est déroulée à Londres en 1851. C'est l'occasion d'un rassemblement de progrès, d'innovations, finalement une espèce de marché où les investisseurs viennent montrer leurs produits, dans l'intention de se faire connaître, de signer des contrats, et de s'enrichir. Ce qui fut le cas d'ailleurs pour Mr Eiffel, qui vendit son œuvre à l'Etat français. L'exposition universelle se déroule aujourd'hui à peu près tous les quatre ans, mais a connu de grosses périodes de creux, pendant la Seconde Guerre Mondiale ou lors de la crise des années 70 par exemple. Finalement, l'exposition universelle a souvent été un prétexte pour remodeler le paysage urbain, redynamiser une ancienne zone industrielle comme c'est le cas pour Shanghai, et prouver quelque chose au monde à travers ses innovations.

Cortèges de mai ou "apéros géants" ?


On doit s'y faire, c'est comme ça, les 1er Mai ne sont plus vraiment ce qu'ils étaient. Ah ! nostalgie quand tu nous tiens ... Chaque aube du temps des cerises empruntait jadis des airs de matin du grand soir et dans le plus humble défilé, mines rougeaudes et fronts populaires, tous les éternels grands enfants chaussaient encore du 36. L'utopie se portait alors en bandoulière, façon musette prolo, et la casquette de Gabin flottait sur "La Belle équipe". Vieille affaire... Désormais, plus personne ne croit en rien et même ce fameux jour-là le travail n'est pas à la Fête.

À l'époque, il est vrai,
les occasions de rassemblement n'étaient pas si nombreuses et le moindre calicot flottant
au vent des idéaux faisait figure d'emblème national. Plus la peine, par les temps qui courent, de déployer les banderoles. C'est Twitter et Facebook qui sonnent le rappel, à l'heure des réseaux sociaux communautaires et des "apéros géants" qui font peur aux préfets.
L'année dernière, pourtant, on s'y serait presque cru. Les rues de la France de Jean Ferrat avaient joyeusement fait le plein
et le "Tous ensemble" retrouvé des cortèges anti-crise résonnait déjà dans les futurs livres d'histoire. Vive la sociale ! comme disait l'autre. Le miracle
se reproduira-t-il demain ?

Les syndicats, la main sur le cœur, le jurent bien haut. Pas question pour eux de battre en retraite devant
la future réforme du même nom. Quoi qu'il en soit, ce 1er Mai 2010 sera une fois de plus un baromètre. Temps variable avec éclaircies ? Le muguet, lui, s'en fiche. Loin du petit bois de Trousse-Chemise, on s'offre, paraît-il, de nos jours, des clochettes virtuelles toutes fraîches cueillies, en ordre dispersé, sous les frondaisons d'Internet.
On dira ce qu'on voudra, mais l'époque déconne
un brin.

Tracteurs contre détracteurs

En agriculture comme ailleurs, c'est la guerre des images fortes. Il y a quelques mois, on s'en souvient, les producteurs de lait avaient eu recours à un très dérangeant symbole. L'épandage répété du précieux liquide nourricier créait le malaise et finalement donnait raison aux manifestants en lutte pour la sauvegarde de leurs revenus. Les céréaliers ont choisi, eux, un tout autre type d'action ce mardi. C'est en un imposant cortège de tracteurs qu'ils vont défiler dans une capitale où il faut s'attendre à des embarras qui feraient les délices d'un Boileau moderne mais qui ne manqueront pas de perturber la circulation. Toute la question est de savoir si cette façon d'attirer l'attention sera aussi éloquente - et efficace - que la précédente. Certes, le recours à une armada de Massey-Ferguson géants et autres puissants John-Deere a le mérite de ne pas passer inaperçu. Mais il peut également, on le sait bien, jouer a contrario. L'exhibition d'un matériel particulièrement impressionnant présente en effet le risque de conforter l'image de nantis qui colle plus ou moins à la peau des grands exploitants de la Beauce, du Poitou ou du Lauragais. Car telle est bien la problématique de ceux dont Michel Barnier, en 2007, lorsqu'il était ministre, souhaitait, "ponctionner" les aides au profit de secteurs moins favorisés, dans le cadre d'une Pac "plus juste". Non, les géants au pied d'argile de nos plus emblématiques régions n'ont, pour la plupart, rien à voir avec les "Crésus" du fameux sketch de Fernand Raynaud. Et beaucoup d'entre eux ne sont aussi souvent, sous la chape des emprunts et des injonctions de Bruxelles, que de "pauv' paysans". Voilà, en tout cas, ce qu'ils entendent faire résonner bien haut aujourd'hui, de la Nation à la Bastille, via la République. Avec leurs tracteurs. Et contre leurs détracteurs.

Didier Pobel

Steve Jobs s'en prend personnellement au Flash

Dans une lettre ouverte, le PDG d'Apple énumère les raisons pour lesquelles les animations et vidéos au format Flash, pourtant très répandues sur Internet, n'ont pas droit de cité sur l'iPhone et l'iPad.

Le différend entre Apple et Adobe au sujet du format Flash s'invite au plus haut niveau. Dans une longue lettre ouverte publiée jeudi, le PDG d'Apple, Steve Jobs, a détaillé les raisons qui l'ont conduit à interdire les animations et les vidéos en Flash sur l'iPhone, l'iPod touch et l'iPad. Alors que des représentants d'Adobe ont manifesté à plusieurs reprises leur incompréhension et critiqué les barrières hérissées par Apple autour de ses produits, Steve Jobs affirme que cette décision a été prise uniquement sur des critères techniques, et non commerciaux.

Le co-fondateur d'Apple fournit ainsi pas moins de six motivations à ce refus. Largement utilisé sur Internet, Flash reste un plugin «100% propriétaire» qu'Apple ne peut pas améliorer. Or, il serait lent et peu sécurisé. Il réduirait l'autonomie des appareils nomades et ne tirerait pas partie des gestes tactiles. Il ne serait pas, non plus, si indispensable pour profiter d'Internet, puisque les vidéos de YouTube et d'autres sites ont déjà été converties dans un format lisible par les appareils d'Apple, le H.264. Enfin, la création d'applications et de jeux en Flash, conçus pour fonctionner sur plusieurs plateformes, n'exploiterait pas au mieux les spécificités de l'iPhone.

«Flash a été créé durant l'ère des PC pour les PC et les souris», résume donc Steve Jobs, qui recommande à Adobe de se concentrer davantage sur le futur «au lieu de critiquer Apple pour avoir tiré un trait sur le passé». L'avenir, explique-t-il, serait aux formats ouverts sur Internet, et notamment au HTML5. Au grand dam d'Adobe, ces nouveaux outils permettent d'inclure des vidéos sur les pages Internet sans avoir besoin d'installer le plugin Flash sur son ordinateur ou son mobile. Déjà, des médias américains ont modifié leur site pour inclure de la vidéo en HTML 5, rappelle encore Steve Jobs.

Une communication de crise

Malgré tout, l'absence de Flash dans la navigation Internet figure toujours parmi les défauts les plus souvent associés à l'iPad et à l'iPhone. Elle vaut aussi à Apple des critiques répétées sur Internet. Courant avril, un salarié d'Adobe a publiquement recommandé à Apple d'«aller se faire voir». Ses concurrents en profitent aussi. En début de semaine, le responsable du développement d'Android, Andy Rubin, a comparé les restrictions d'Apple à la politique de la Corée du Nord et annoncé que les futurs téléphones Google intégreront Flash. Dans la Silicon Valley, des rumeurs suggèrent que l'affaire pourrait être portée devant la justice.

La lettre ouverte publiée jeudi montre que ces péripéties sont prises très au sérieux chez Apple. Steve Jobs avait déjà eu recours au même procédé pour sortir Apple d'autres situations de crise. Il avait répondu à Greenpeace, qui accusait les Mac d'être trop peu écologiques, s'était prononcé sur la fin des verrous sur les morceaux de musique (DRM) et avait annoncé sa maladie et son retrait temporaire. Dans cette bataille aussi technique que médiatique, Steve Jobs a toutefois évité de s'appuyer sur un allié inattendu, Microsoft, dont le nouveau système d'exploitation mobile, Windows Phone 7, ne sera pas compatible avec Flash.

Faire soi-même

Faisons-le nous-mêmes ! Quoi donc ? Eh bien tout ce qui est possible : bricoler, réparer, réhabiliter son logement, jardiner, coudre, cuisiner... Faisons-le nous-mêmes et faisons-le ensemble. Eh oui, nous le pouvons et cela nous rapproche des autres. On apprend par eux, on leur apprend aussi nos petits trucs, nos tours de mains. En effet, tout le monde n'est pas doué de la même façon pour les mêmes choses. Beaucoup ne savent pas s'y prendre et s'imaginent à tort qu'ils ne pourront jamais s'y mettre. Alors, souvent, on laisse aller et le logement se dégrade. On achète du tout fait pour se nourrir au lieu de cuisiner. On jette au lieu de réparer.

Faire soi-même et faire ensemble rend heureux, améliore les relations de voisinage, de quartier et l'on a la satisfaction d'avoir accompli quelque chose. C'est ce qu'expliquent Daniel Cérézuelle et Guy Roustang dans leur livre L'autoproduction accompagnée, un levier de changement (1).

Certaines municipalités ont créé, par exemple, des jardins familiaux, comme on avait fait, jadis, des jardins ouvriers. Il s'agit de petits terrains mis à la disposition des particuliers pour qu'ils y plantent et y cultivent ce qu'ils souhaitent : fruits, légumes ou simplement des fleurs. Ceux qui s'adonnent à cette activité s'expriment ainsi par exemple : « J'ai un jardin pour faire des économies et pour être dehors » ; « Oui, le jardin fait faire des économies. Maintenant, on n'achète plus de légumes, cela permet de boucler les fins de mois et puis les légumes sont meilleurs » ; « Quand il y en a trop, on en donne aux autres » ; « Quand on part en vacances, c'est le voisin qui vient arroser... »

Favoriser l'autoproduction accompagnée

Il en va de même pour la réhabilitation du logement. Ainsi cette mère qui vit seule avec ses huit enfants. Son fils de 17 ans traînait dans les escaliers. Une action de réhabilitation a été entreprise. Le garçon a étonné tout le monde en s'y mettant lui aussi. Il a refait la douche, posé le carrelage, etc. Il n'a plus maille à partir avec la police et la justice. Il a repris une formation. Dans Ouest-France, nous avons cité de beaux exemples de ce genre, pratiqués dans l'Ouest. Chaque fois, ils témoignent de l'amélioration des rapports sociaux. Ce qui est aussi important que les effets techniques et doit inciter à les soutenir.

« En produisant des biens et des services pour notre propre consommation et celle de notre entourage, nous apprenons l'autonomie au quotidien. Ces pratiques sont une occasion de coopérer, d'échanger, de donner. Elles ont un rôle de construction de la personne et de socialisation. » (1).

On attribue souvent le « déficit éducatif » au manque d'emploi, mais des spécialistes estiment qu'il est aussi le résultat du manque de faire, du manque de réalisations concrètes personnelles. En ce 1er mai, fête du travail, il est bon d'évoquer le travail aussi sous ces aspects. Il y a en effet des gestes qui parlent et du travail personnel qui forme celui qui le pratique. Un de nos grands généraux disait à ses soldats : « Fais-le ! Ça se fera et ça te fera ! ».

Encore faut-il aider à l'autoproduction, c'est-à-dire l'accompagner, la soutenir, orienter ceux qui désirent se lancer dans des savoir-faire de la vie quotidienne. Là, nous ne sommes pas impuissants. Les personnes en difficultés sociales, il faut le répéter, ont des capacités. Elles sont détentrices d'un potentiel qui a pu se trouver bloqué et qui peut être libéré et développé.

Pour toutes ces raisons, il est important et urgent de faire connaître et de diffuser cette démarche d'accompagnement à l'autoproduction. Il faut pour cela des « politiques appropriées associant acteurs privés et institutions publiques » (1).

(1) Pades (Programme autoproduction et développement social) - Éditions ERES, 33 avenue Marcel-Dassault, 31500 Toulouse.

La Belgique, premier pays européen à interdire le voile intégral musulman

Sans gouvernement et plongée dans une grave crise politique, la Belgique est néanmoins devenue jeudi le premier pays occidental à interdire le port du voile islamique intégral dans tout l'espace public, avant la France qui prévoit de présenter un texte en mai.

L'unanimité, pour une fois

Pour une fois unanimes, quelle que soit leur couleur politique ou leur appartenance linguistique, les députés belges ont voté par 136 voix sur 138 députés présents un texte interdisant le port du voile, non seulement dans tous les services publics, mais aussi dans l'intégralité de l'espace public y compris la rue. « L'image de notre pays à l'étranger est de plus en plus incompréhensible mais, au moins, par rapport à l'unanimité qui va s'exprimer au sein de ce Parlement sur ce vote interdisant la burqa et le niqab dans notre pays, il y a un élément de fierté à être Belge », s'était félicité avant le vote le député libéral Denis Ducarme.

« Nous espérons être suivis par la France »

« Nous sommes le premier pays à faire sauter le verrou qui a mis bon nombre de femmes en esclavage et nous espérons être suivis par la France, la Suisse, l'Italie, les Pays-Bas, les pays qui réfléchissent », a-t-il ajouté. Seule une toute petite partie de la communauté musulmane est concernée, le port du voile intégral étant un phénomène marginal en Belgique.

Le texte ne parle pas explicitement de burqa ou de niqab; il prévoit que les personnes qui « se présenteront dans l'espace public le visage masqué ou dissimulé, en tout ou en partie, par un vêtement de manière telle qu'ils ne soient plus identifiables » seront punis d'une amende et/ou d'une peine de prison de un à sept jours. Des exceptions sont toutefois prévues pour les événements festifs comme les carnavals, s'ils ont été autorisés par décision municipale.

Doutes sur l'utilité de la loi

Certains experts ont émis des doutes sur l'utilité de cette loi. Ils ont fait remarquer que des règlements de police interdisant de cacher son visage sont déjà en vigueur dans la plupart des communes belges concernées. Depuis un an et demi, des femmes portant un voile intégral sont régulièrement verbalisées. En 2009, 29 procès-verbaux ont été dressés par la police sur l'ensemble de la région de Bruxelles-Capitale pour port de la burqa dans un lieu public.

LA FRANCE N'A PAS ASSEZ DE COUILLES
POUR INTERDIRE LE PORT DU VOILE.