TOUT EST DIT

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mardi 11 septembre 2012

Roms - Valls : "La France ne peut pas accueillir toute la misère" de l'Europe

Pour le ministre de l'Intérieur, "le message est clair : c'est la fermeté".
La France "ne peut pas accueillir toute la misère du monde et de l'Europe", a affirmé le ministre de l'Intérieur Manuel Valls mardi, en réponse à une question sur les Roms et en reprenant en partie des propos de l'ancien Premier ministre Michel Rocard. "Aujourd'hui nous ne pouvons pas nous permettre d'accueillir toutes ces populations qui sont souvent des damnés de la Terre, qui sont pourchassées dans leur pays, qui sont discriminées", a-t-il déclaré sur BFMTV-RMC, évoquant la situation des Roms. La France "prend sa part en matière d'asile, en matière d'insertion, mais le message est clair : c'est la fermeté", a-t-il ajouté. "Il y aura sans doute avant la fin du mois de septembre 7 000 Roumains ou Bulgares qui auront été reconduits à travers le système d'aide au retour", a affirmé le ministre, reconnaissant toutefois qu'il y en a "d'autres qui arrivent".
La population des Roms en France est estimée à environ 15 000 par les associations. Manuel Valls se rend mercredi avec le ministre délégué aux Affaires européennes Bernard Cazeneuve en Roumanie. "L'essentiel de la solution se trouve au niveau européen", a rappelé Manuel Valls. "La France ne peut héberger toute la misère du monde, mais elle doit en prendre sa part", avait déclaré Michel Rocard en 1989 alors qu'il était Premier ministre.
Buzz : Valls félicité par Dassault

Manuel Valls, dont la cote de popularité ne cesse de monter, fait par ailleurs l'objet d'un "buzz" sur Internet avec une vidéo tournée mercredi, lors de l'inauguration de la foire de Corbeil-Essonnes (Essonne), qui montre Serge Dassault, sénateur UMP de l'Essonne et propriétaire du Figaro, l'assurant de son soutien et de celui de son journal. "Je veux dire un mot à Manuel. Pour moi, pour nous, la sécurité n'est ni de gauche ni de droite. Et je dois vous dire que nous sommes très heureux de son action", a déclaré au micro Serge Dassault, au côté d'un Manuel Valls au sourire pincé. "C'est pour ça qu'il a l'appui d'un journal bien connu", a poursuivi le sénateur UMP, provoquant le rire embarrassé du ministre socialiste. "Mais, s'il fait des bêtises, on en reparle. Actuellement, c'est très bien. Pour les Roms et tous les autres, c'est formidable. Donc, bravo, Manuel, et continue !" a conclu le patron de presse devant une assistance hilare, tandis que Manuel Valls se tamponnait ostensiblement le visage, visiblement peu à l'aise.
L'actuel ministre de l'Intérieur avait ravi son siège de député à Serge Dassault lors des élections législatives de 2002.

Areva : le PS a été associé à la décision de virer Anne Lauvergeon

C'est l'information révélée par le journaliste Thierry Gadault dans son dernier livre « Areva mon amour » qui sort le 13 septembre.
La non reconduction d'Anne Lauvergeon à la tête d'Areva en juin 2011 n'en finit pas de livrer ses secrets. Après les confidences d'Anne Lauvergeon elle-même, dans son ouvrage paru au printemps, sur les arrière-pensées qu'elle prête à Nicolas Sarkozy, voici un tout autre éclairage. Non seulement les socialistes ont été « discrètement associés au processus de désignation de son successeur » à la tête d'Areva, affirme le journaliste Thierry Gadault dans son dernier livre « Areva mon amour », mais encore l'ont-ils été dès avril 2010.
Le scénario était arrêté et transmis au PS dès le printemps 2010
« Nicolas Sarkozy va attendre la fin de son mandat en juin 2011 pour la faire partir, tout en lui proposant un autre poste qu'elle ne pourra que refuser », expliquait à l'auteur en avril 2010 un responsable socialiste qui a demandé à rester anonyme. Ce printemps là, Areva et ses associés venaient de rater le méga appel d'offres d'Abu Dhabi. L'Elysée ne cachait pas sa fureur et recevait des candidats à sa succession, dont MarwanLahoud d'EADS et Yazid Sabeg de C&S. Pour effectivement ne rien faire avant l'échéance du mandat d'Anne Lauvergeon, un an plus tard.
Des proches de Pierre Joxe consultés sur le choix du remplaçant d'Atomic Anne
Et à ce moment là, des membres du PS sont consultés, selon cette même source interrogée par Thierry Gadault. « Deux jours avant l'annonce du non-renouvellement d'Anne Lauvergeon à la tête d'Areva, Xavier Musca, le secrétaire général de l'Elysée, a contacté, à la demande de Nicolas Sarkozy, des dirigeants socialistes dans l'entourage de Pierre Joxe pour savoir qui était leur candidat préféré. Marwan Lahoud, le directeur stratégie d'EADS et favori du gouvernement, s'étant fâché avec des socialistes influents au sein de l'appareil, c'est Luc Oursel qui a été nommé », affirme ce responsable socialiste. Luc Oursel, ancien conseiller de Pierre Joxe au ministère de la Défense, qui dès février 2011 savait que sa « patronne » ne serait pas reconduite, selon un cadre d'Areva cité dans « Areva mon amour »....
" 'On' avait peur d'elle, de ce qu'elle savait "
Reste à savoir pourquoi l'Elysée, si hostile, n'a pas débarqué Anne Lauvergeon au printemps 2010, alors que l'Etat détenait près de 90 % du capital d'Areva. Thierry Gadault, qui décrit très précisément les nombreuses luttes intestines qui ont modelé en France la filière nucléaire, suggère une raison. Rappelant les motifs officiellement avancés pour justifier le départ, avant l'échéance de son mandat chez Thomson, d'Alain Gomez, l'auteur écrit : «Le même argument aurait très bien pu servir pour justifier le départ d'Anne Lauvergeon. Si l'Etat ne l'a pas utilisé, c'est simplement qu' »on » avait peur d'elle,de ce qu'elle savait et de ce qu'elle aurait pu donner à la presse ou à la justice ».
Lauvergeon, sherpa à l'Elysée pendant l'affaire Karachi
Le journaliste rappelle qu'en 1993-1995, lors de la vente des sous-marins de la DCN au Pakistan, vente liée à l'attentat de Karachi en 2002, c'est Nicolas Sarkozy qui était ministre du budget d'Edouard Balladur, accusé d'avoir financé sa campagne présidentielle avec des sous-commissions liées à cette vente. Et à l'Elysée occupée par François Mitterrand, c'est Anne Lauvergeon qui, en tant que conseillère diplomatique du président socialiste, « avait accès aux documents relatifs aux grands contrats internationaux ». « Comme la presse multiplie les révélations sur l'affaire Karachi, la rumeur va rapidement attribuer à la reine de l'atome l'origine de ces révélations », note le journaliste.
Areva mon amour Thierry Gadault
François Bourin Editeur 164 pages. 19 euros

Le défi des éleveurs français 


Le réveil est brutal. Au début des années 2000, les poulets français faisaient partie du menu des consommateurs allemands ou anglais. Aujourd'hui, l'aviculture hexagonale bat de l'aile. Et 40 % des poulets consommés en France sont importés. Les coups de becs de la concurrence, allemande notamment, ont mis à genoux les éleveurs français.
La mise en vente du pôle frais de Doux décidée, hier, par le tribunal de commerce de Quimper, illustre cette spirale infernale. L'ex-numéro un européen de la volaille accuse le coup. Si une partie des activités a été reprise, un millier d'emplois restent sur le carreau. C'est dans ce contexte que François Hollande inaugure, aujourd'hui, le Salon international de l'élevage à Rennes (Space).
En venant en Bretagne, le président de la République affiche son soutien à des éleveurs chahutés par la hausse brutale du prix des matières premières. La symbolique est forte. Pas sûr que cela soit suffisant pour rassurer des agriculteurs qui attendent d'abord du grain à moudre. En clair des réponses concrètes à un problème désormais récurrent : celui de la volatilité du prix des matières premières.
Pourquoi les prix s'envolent-ils ? En dix ans, le monde a basculé. Les Chinois font désormais la loi sur le marché des matières premières, comme le soja dont ils s'accaparent à eux seuls près de la moitié des importations mondiales. Une situation appelée à durer. Outre-Atlantique, les Américains ont, de leur côté, mis le turbo pour développer les agrocarburants. 40 % de la production américaine de maïs est transformée en éthanol. Plus rare sur le marché, il est désormais aussi plus cher.
Changement de paysage aussi sur le Vieux Continent. L'industrie pour l'Allemagne, l'agriculture pour la France : depuis la création de la Communauté économique européenne, cette ligne de partage semblait s'imposer en Europe. C'est fini. Les Allemands appliquent désormais à leur agriculture ce qui a fait leur succès avec les machines-outils. Sans complexes, ils exportent leurs cochons et leurs poulets. S'appuient sur une main-d'oeuvre à bon marché venue des pays d'Europe centrale. Et jouent de l'incapacité de l'Europe à imposer des règles du jeu sociales et fiscales équitables. S'y ajoute la montée en puissance des pays qui ont rejoint, depuis dix ans, l'Union européenne.
Tous les éleveurs européens sont confrontés aux mêmes incertitudes. Mais pour les professionnels français, le défi est plus redoutable. La France a pris du retard dans la mise aux normes des bâtiments d'élevage exigée par l'Europe. Tardé aussi à prendre la mesure des défis posés par l'environnement quand les Allemands ou les Hollandais en faisaient un outil au service de leur compétitivité.
L'État ne peut pas - ou plus guère - jouer les banquiers. Mais il peut encore agir. En veillant à ce que les éleveurs puissent répercuter une partie de la hausse des matières premières dans la chaîne alimentaire. En pesant aussi pour que les aides européennes, aujourd'hui fortement favorables aux producteurs de céréales, soient mieux réparties. Enfin, en jouant sur les charges sociales pour redonner un peu d'air aux professionnels.
La réponse passe aussi par l'innovation. Certains groupes comme LDC ou Gastronome réussissent à tirer leur épingle du jeu malgré la crise. En répondant à de nouvelles attentes des consommateurs. Partout dans le monde, l'appétit pour les produits français reste fort.

Vulgarités 


Franchement, combien de fois par jour disons-nous « chier » ? Ou « putain » ? Ou d’autres grossièretés encore, chacun ayant ses favoris… Mais nous les proférons à voix basse ou in petto (qui n’est pas un gros mot). Nous n’irions pas les hurler dans un mégaphone, ni les inscrire sur une banderole. C’est pourtant ce que font maintenant les médias. On a connu « Voyou », jeté contre Nicolas Sarkozy. Plus récemment « Sont-ils nuls ? », contre les dirigeants socialistes. Dernier en date, Libération, qui lance à Bernard Arnault : « Casse-toi, riche con ! » C’est vulgaire, reconnaît son patron, mais justifié par l’attitude vulgaire de Bernard Arnault. Et puis chacun est prié de se souvenir du « casse-toi, pauv’con » de l’ancien Président, une énormité alors dénoncée par tous les médias. Décidément, il n’y a pas que François Hollande qui se sarkozyse. Quant à savoir si c’est un progrès…

"Libération" à Arnault : "Si tu reviens, on annule tout !"

Libération contre Bernard Arnault : troisième round ! A la une de son édition du mardi 11 septembre 2012, le quotidien s'adresse encore une fois à l'homme le plus riche de France, qui a demandé la double nationalité franco-belge : "Bernard, si tu reviens, on annule tout !". Un titre qui fait allusion à un texto qu'aurait envoyé Nicolas Sarkozy à son ex-femme Cécila, comme le rapportait L'Express, en 2008.
La veille, Libération avait présenté le patron de LVMH une valise à la main, écrasé par le titre "Casse-toi riche con !". Le quotidien raconte mardi dans ses pages la fabrication de cette une, partie d'une plaisanterie, qui a "fait le tour des étages" dimanche où "les rares présents ne peuvent s'empêcher de rigoler". Jusqu'à ce qu'un chef lance, en voyant la photo choisie, "ça fait un peu tabloïd, mais faut y aller".
Le principal intéressé lui, n'a pas du tout apprécié et a décidé d'assigner le quotidien en justice pour injures publiques "compte tenu de l'extrême vulgarité et de la violence du titre"

Une publicité pour le concurrent de LVMH
Pas à une provocation près, Libé enfonce encore un peu le clou mardi : le tiers de la première page est occupé par une publicité pour le nouveau parfum d'Yves Saint Laurent (YSL), enseigne dont la branche textile appartient à PPR, le concurrent historique de LVMH. Contactée par FTVi, la marque assure que ce partenariat était "prévu de longue date", et assure n'avoir "absolument pas réagi" par rapport à la polémique.

NULLITUDE JOURNALISTIQUE D'UN CANARD DE PROPAGANDE.

Que faire?


Que peut faire celui qui aime passionnément son pays, ne supporte pas de le voir ainsi saccagé mais ne se reconnaît dans aucun parti, aucun dirigeant politique actif de premier rang ? Je n’ai pas de solution miracle et encore moins de morale à apporter. Mais puisqu’une fidèle participante à ce blog me pose la question, j’essaye d’y répondre en toute modestie.  Comme les vagues sont faites de gouttes d’eau, et le haboub (vent du désert dévastateur au Soudan) de grains de sables, l’avenir dépend de chacun de nous. Il nous faut rayonner, mobiliser des cercles d’amis, créer des réseaux, des associations, essaimer sur le net, et parler, convaincre, entraîner, sans haine ni caricature, mais avec une absolue détermination. Aucun d’entre nous ne détient seul la clé d’un avenir meilleur mais la conviction d’une poignée de femmes et d’hommes, dans une période aussi incertaine, peut favoriser une prise de conscience et contribuer à ouvrir ainsi une voie nouvelle. Cinq ans, c’est le temps de bâtir un Palais, de gagner une guerre. Il faudra tout reconstruire, le système politique français et les lois de la République, comme le fit de Gaulle en 1958 et 1959 et comme lui gouverner par référendum, bâtir une Europe différente, réinventer la liberté, soumettre toute immigration à assimilation, restaurer la libre entreprise, vénérer les créateurs de richesse et d’emplois plutôt que de les chasser comme des parias (« casse-toi riche-con »), défendre nos policiers et mettre fin aux persécutions dont ils deviennent l’objet dans certains quartiers. A l’horizon d’un ou deux ans, il est vraisemblable que le pays connaîtra une secousse profonde, comme il lui arrive chaque demi siècle. Les conditions de cette explosion sont réunies et il ne manque que l’étincelle. De nouveaux visages, de nouvelles volontés et énergies peuvent en émerger ou en renaître. D’autres seront balayés. Restons aux aguets, préparons nous aux évènements les plus imprévisibles: ”Rien de ce qui est humain n’est irréversible” (c’est d’André Tardieu, je crois, ou à peu près, mais ne retrouve pas la référence…)

Impôts : les classes moyennes durement frappées

Le gel du barème augmentera l'impôt pour 16 millions de foyers. Et l'alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail sera très pénalisant.

François Hollande a annoncé ou confirmé hier une série de mesures fiscales qui rapporteront plus de 8 milliards. Or les hausses d'impôt devront atteindre 10 milliards. Les ménages ne sont pas au bout de leur peine, le danger se concentrant sur l'ISF.

• Gel du barème: 1 à 1,5 milliard

C'est la mesure qui frappera le plus les classes moyennes. François Hollande a annoncé dimanche que le barème de l'impôt sur le revenu (IR) ne serait pas indexé sur l'inflation pour les revenus de 2012, imposés en 2013. Reniant une des promesses de campagne du PS, le gouvernement poursuit donc la voie ouverte par l'équipe Fillon, qui avait gelé le barème dès cette année. La mesure de la précédente majorité a entraîné cette année une hausse de l'IR d'environ 2 % pour les 27 millions de foyers qui en payent. En outre, 100.000 à 200.000 ménages qui échappaient auparavant à l'IR se sont retrouvés imposés. Il a suffi que leurs revenus augmentent un peu pour franchir le seuil d'imposition, désormais figé. Pour que ce phénomène ne se reproduise plus, le gouvernement va mettre en place une décote permettant d'annuler ou de réduire l'impôt à payer. Ce système s'appliquera aux ménages de la première tranche (ceux dont le taux d'imposition est de 0 %) et de la deuxième tranche (taux d'imposition de 5,5 %). Soit à 20 millions de foyers, qui échapperont ainsi à l'effet du gel. En revanche, les 16 millions de ménages des trois dernières tranches actuelles - on est loin ici des seules classes aisées, puisque cela commence à 11.897 euros de revenu fiscal - verront bel et bien leur IR augmenter de 2 % en 2013. «La recette devrait être comprise entre 1 et 1,5 milliard en 2013», estime Vincent Drezet du Syndicat national Solidaires finances publiques.
Je vous préviens Mickey y va se fâcher !

• Alignement de la fiscalité du capital: 4,5 milliards

Cette fois, ce sont les 3,3 millions de ménages des deux dernières tranches actuelles qui seront pénalisés. Avec l'alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail, leurs dividendes, leurs intérêts, plus-values de cession d'actions ou de ventes de biens immobiliers seront taxés au barème de l'IR, c'est-à-dire au taux marginal de 30 %, 41 % et 45 % (quand cette nouvelle tranche sera créée), selon leurs revenus. Or actuellement, les plus-values sont imposées à 19 %. Les dividendes peuvent l'être à 21 % et les intérêts à 24 %. Ce coup de massue fiscal devrait rapporter 4,5 milliards. En outre, l'abattement de 40 % sur les dividendes passerait, selon nos informations, à 20 %.

• Tranche à 45 %: 0,7 milliard

Une tranche d'IR à 45 % sera créée pour les revenus dépassant 150.000 euros par part. 700 millions de recettes attendues.

• Niches fiscales et quotient familial: 1,8 milliard

Le plafond des niches fiscales sera ramené à 10.000 euros par foyer fiscal, contre 18.000 euros et 4 % du revenu actuellement. De ce plafonnement et d'autres rabotages, le PS attendait 1,3 milliard de recettes. La baisse du plafond du quotient familial, de 2336 à 2000 euros par enfant, concernerait un million de foyers et rapporterait 450 millions à l'État d'après l'Institut Montaigne.

• Surtaxe à 75 %: 0,3 milliard

Cette surtaxe s'appliquera à toute personne gagnant plus d'un million d'euros, qu'elle soit célibataire ou en couple. Face à la bronca, le gouvernement est revenu sur l'aménagement envisagé pour les couples (imposition à partir de 2 millions). Sportifs et artistes seront taxés. Mais les revenus du capital seront exonérés (et donc les plus-values pour la revente d'une entreprise). Au total, 2000 à 3000 personnes seraient concernées. La mesure rapporterait 300 millions d'euros.

Chérèque président ! 

 
On serait à sa place, à Dieu ne plaise, on aurait sonné le tocsin. Mais non. Comme dans un vieux film d'actualité en noir et blanc, Jean-Marc Ayrault a déclaré qu'il ne serait pas le Premier ministre du tournant de l'austérité, rappelant furieusement François Mitterrand, qui, il y a près de trente ans, refusait d'être le président de la rigueur que son gouvernement appliquait pourtant d'une main de fer. L'Histoire, décidément, radote.
Les jours passent et rien ne change. Les décennies aussi. Si Jean-Marc Ayrault croit vraiment ce qu'il dit, il vaut mieux qu'il parte tout de suite, comme les éléphants de Bali, avant l'arrivée du tsunami. Le Premier ministre a néanmoins une excuse : il ne veut pas accabler davantage les Français, qui sont entrés dans une nouvelle étape de leur grande dépression nerveuse commencée il y a plusieurs années déjà.
Il veut rassurer. Dormez bien, les petits. Mais si le président et lui n'entament pas au plus vite le travail de pédagogie qui s'impose auprès des Français, leur cause est entendue : elle est perdue d'avance. Le jour venu - on peut prendre tous les paris -, le pays n'acceptera pas les efforts qui lui seront demandés par un nouveau chef de gouvernement, tamponné conforme par le FMI.
En ce début de règne, même s'il n'y a plus d'argent pour la payer, la corbeille de mariage se remplit tous les jours. Il suffit de demander, vous aurez ce que vous voulez. Les Français sont retombés au stade de la becquée, comme au temps où l'Etat distribuait ses largesses à tout-va, le comble étant la baisse du prix de l'essence annoncée la semaine dernière et financée essentiellement par l'argent public. Pourquoi ne pas subventionner, dans la foulée, l'eau minérale ou le blanc de poulet, en attendant un retour au bon vieux contrôle des prix d'avant Giscard ?
L'assistanat, maladie infantile du socialisme et de la social-démocratie, est aujourd'hui leur maladie sénile. Il part pourtant d'un bon sentiment qui fait l'unanimité, à quelques lamentables exceptions près : il s'agit d'aider tous ceux qui sont dans le besoin, les humiliés, les offensés, les misérables. N'en déplaise aux vestales de l'ultralibéralisme, la solidarité est la raison d'être de toute politique digne de ce nom.
Tout se complique quand on passe aux moyens de subvenir aux besoins des nécessiteux. Faut-il les assister les yeux fermés et à perpétuité ou bien les aider à s'aider eux-mêmes ? Depuis des années, les politiques publiques françaises, de gauche ou de droite, s'enferrent dans la première méthode, avec les résultats que l'on sait : si l'on excepte quelques bonnes réformes comme le RSA, notre système social s'est transformé peu à peu, sur le mode grec, en tonneau des Danaïdes.
C'est la dictature de l'assistanat. Avant que François Hollande, bien inspiré, la jette aux oubliettes, le PS avait même inscrit dans son programme une hallucinante allocation jeunes qui aurait permis à la jeunesse de France de toucher un revenu fixe pour finir de plomber les finances publiques. On peut déjà parier que la gauche du parti la ressortira, le jour venu, avant de nous inventer, par la suite, une allocation bébés : tant qu'à faire, autant commencer l'assistance dès le berceau. Sans oublier, par la suite, une allocation pour les animaux de compagnie, les cochons d'Inde ou une autre espèce à trouver.
Accablée sous le poids de son endettement et en passe de devenir le premier emprunteur de la zone euro, la France est entrée dans une nouvelle phase. Son rêve : bénéficier de l'assistanat d'un autre pays pour continuer à financer ses folies sans avoir à se remettre en question. C'est tout le sens du combat de notre pays pour la mutualisation des dettes européennes : faire porter par l'Allemagne, bon élève du Vieux Continent, la charge de notre philanthropie d'Etat, sous prétexte que nous consommons ses produits et contribuons à sa croissance.
L'Allemagne n'entend pas récupérernos dettes sans engagement de notre part sur nos politiques budgétaires à venir. Elle a raison. Sinon, une fois vidées les caisses germaniques, l'Europe droguée au laxisme serait condamnée à tendre la sébile en direction de la Chine ou de Dieu sait quelle puissance bienfaitrice. Soit dit en passant, il est comique d'observer que les tenants de cette ligne ("L'Allemagne paiera !") sont surtout des souverainistes. Il ne leur est pas venu à l'esprit qu'elle transformerait la France en sous-nation assistée, en voie de colonisation économique. C'est dire si leur prétendu amour de la patrie passe après leur thyroïdal antigermanisme.
Il y aurait de quoi déprimer si des voix courageuses ne s'élevaient parfois pour évoquer le "redressement", mot cher à François Hollande, qui passe d'abord par la baisse du coût du travail, l'urgence des urgences si l'on veut exporter, relancer, se désendetter et embaucher. C'est un leader syndical, et de gauche par-dessus le marché, qui a osé le dire : François Chérèque (1). Merci à lui.

1. Le Journal du Dimanche, 2 septembre 2012.


Ils ont la trouille…


Le président du Conseil italien Mario Monti a proposé samedi l’organisation à Rome d’un sommet européen destiné à contrer la « dangereuse » montée des « populismes » et des « fanatismes » en Europe, idée que le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy a aussitôt saluée. Les deux hommes déjeunaient agréablement à la Villa d’Este, hôtel de grand luxe sur le lac de Côme, dans une tranquillité d’esprit quelque peu troublée par la manifestation anti-européenne en Grèce et les résultats de sondage montrant que, dans le nord de l’Europe, les populations commencent à trouver encore plus sympathique l’idée de sortir de l’UE, plutôt que de se serrer la ceinture pour payer pour le Sud.
Que faisaient-ils à Cernobbio ? En compagnie de nombreux hommes d’Etat, économistes, prix Nobel, industriels, hommes d’affaires… – comme tous les ans à pareille date – ils s’étaient rendus au « séminaire Ambrosetti » qui se tient à huis-clos tous les ans depuis 1975. Ambrosetti est un groupe mondial de conseil en « management » fondé en 1965 qui vise à promouvoir les valeurs européennes et faire réfléchir aux défis de notre temps : globalisation et avancées techniques.
« Au moment où la construction européenne se perfectionne, les difficultés liées à la zone euro ont mis en évidence une croissante et dangereuse sensibilité dans les opinions publiques des différents pays, avec une tendance à l’antagonisme », a noté Mario Monti lors d’un point presse après sa rencontre avec Van Rompuy en marge d’un forum économique, qui l’a accompagné pour rencontrer les journalistes. Ceux-ci avaient attendu plus d’une heure par rapport à l’horaire annoncé…
Panique à bord ? Mario Monti a déploré la « réémergence de vieux stéréotypes et de vieilles tensions », en particulier entre pays du Nord et du Sud. Il verrait bien la date du 25 mars prochain, date de la signature, il y a 55 ans, du Traité de Rome. Cela pourrait se faire, « symboliquement », à Rome. Et le but de la réunion serait de faire signer à tous les chefs d’Etat et leaders européens un « code de conduite » qui les engagerait à ne pas donner prise à ce « populisme » qui menace l’Europe de désintégration.
Ou, pour reprendre les paroles de Monti, membre du comité de direction du groupe Bilderberg : « Il est paradoxal et triste, dans une phase où l’on espérait compléter l’intégration, de voir au contraire un phénomène dangereux avec de nombreux populismes visant à une désintégration dans presque tous les pays membres. »
En clair : vouloir, désirer ou même imaginer la sortie de l’Union européenne est en soi anti-démocratique et Van Rompuy comme Monti sont prêts à prendre des mesures pour que cela cesse.

Hollande : un Tartarin à l'Élysée 

Tartarin a parlé. Écoutons-le. "Je montre la voie... Je fixe le cap... Je sais où je vais... Je ne me défausse pas... J'assume... J'accélère... Je fixe les étapes... Je donne le rythme... Je suis en situation de combat... Je m'étais préparé...". Bigre ! Il y a deux Hollande. Le modeste et le fanfaron. Celui qui joue l'humilité et celui qui joue la vaillance. Ils ne font qu'un : cela s'appelle un bravache.

Il avait révélé sa nature dans sa péroraison, lors du fameux débat qui l'avait opposé à Sarkozy avant le second tour. On se le rappelle : "Moi, président de la République...". Ce côté "on va voir ce qu'on va voir !" Après quatre mois, on a vu. Croyez-vous qu'il en ait tiré la leçon ? Allons donc, il a récidivé hier soir, comme si de rien n'avait été, sans vergogne, avec un cynisme tranquille, cauteleux. D'un trait de plume, il efface allègrement les quatre premiers mois de son mandat. C'était pour voir, comme au poker. Il a le culot de nous dire : "Les cafouillages, c'est fini." Et il ajoute : "Le temps est à la mobilisation." Enfin !
"Le changement, c'est maintenant." Voyons, c'était une blague, on dit assez que je suis un blagueur sympa. Le changement, c'est pour dans deux ans, et encore, c'est plus exactement pour dans cinq ans. Donnez-moi cinq ans, vous verrez le résultat. Certes, "je m'étais préparé", mais l'urgence était de détruire ce qu'avait fait Sarkozy, "ce sale mec". Ça n'a coûté que six milliards d'euros, ce qui est peu de choses.

L'urgence ? On verra...


La priorité aujourd'hui est d'élaborer un calendrier, on n'a plus de temps à perdre, un agenda, à l'instar de ce qu'avait fait Schröder il y a douze ans. Les réformes annoncées ? Je vais m'y mettre. Le marché du travail d'abord. Mieux protéger les salariés et soutenir les petites entreprises. Une gageure. Comment faire ? Ouvrir un dialogue social, bien sûr. Quand ? D'ici à fin 2012. Mais le financement ? On verra. Le financement de la protection sociale, ensuite. Par quelles ressources nouvelles ? Les entreprises et les ménages, évidemment. À quel terme ? Oh, d'ici à fin 2012.
L'urgence est de trouver de l'argent. Plus de trente milliards. Je vais le prendre où il est : chez les riches. Dix milliards dans les entreprises. Tant pis pour la compétitivité et pour l'investissement. Dix milliards chez les particuliers, mais je ne sais pas encore exactement selon quels critères. D'ici à fin 2012 en tout cas. Et enfin les économies. Dix milliards également. Quelles économies ? On y travaille, on trouvera la solution.
Voilà, à peine caricaturé, ce qu'on a entendu hier soir de la bouche de François Hollande, "moi, président de la République", moi qui "m'étais préparé", moi le changement, la justice, le redressement et la morale".