TOUT EST DIT

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jeudi 30 mai 2013

Cavaliers de l’Apocalypse ? Analyse des 4 risques majeurs qui menacent aujourd'hui l'économie mondiale selon l’OCDE


L'OCDE a revu mercredi ses prévisions pour la croissance mondiale à la baisse en 2013, disant ainsi anticiper une récession plus marquée dans la zone euro alors que les Etats-Unis et le Japon bénéficient d'un rebond. L'institution ne prévoie plus dans ses perspectives de printemps qu'une hausse du produit intérieur brut (PIB) global de 3,1% en 2013 et de 4,0% en 2014, soit respectivement 0,3 et 0,2 point de moins que dans ses prévisions de l'automne dernier. L’OCDE liste également les principaux risques qui pèsent sur l’économie mondiale :
-intensification renouvelée de la crise de la zone euro par une activité économique très faible et un chômage persistant qui pourraient faire perdurer la stagnation.
-instabilité potentielle des marchés financiers à l’approche de la sortie définitive d’une politique monétaire non traditionnelle
-risques persistants en matière de politique fiscale, liés notamment à l’impact des coupes budgétaires qui ont été mal ciblées aux Etats-Unis
-finances publiques non maîtrisées au Japon et taux de croissance s’avérant, une fois la crise passée, plus bas qu’escompté.

Atlantico : Quelles sont les raisons qui expliquent la composition de cette liste ?

Simone Wapler : En 2008, le public s’est ému que le FMI, l’OCDE, la BRI et diverses autres institutions aient été incapables d’anticiper puis prévenir la crise du crédit subprime. Selon le sain principe que « chat échaudé craint l’eau froide », on peut imaginer que l’OCDE cherche à se border contre la prochaine crise. L’organisme se donne comme mission « de promouvoir les politiques qui amélioreront le bien-être économique et social partout dans le monde ». Vaste programme… dont on peut envisager que la prévention du risque en fasse partie.
Nicolas Goetzmann : Tout d’abord, il faut signaler la pertinence du rapport de l’OCDE, ce qui est déjà une victoire en soit. Les risques présentés sont réels mais il convient de nuancer. L’intensification de la crise européenne est selon moi une évidence tant que les réformes monétaires ne seront pas menées (modification du mandat de stabilité des prix pour un mandat de PIB nominal). La persévérance dans l’erreur de diagnostic des Européens devient un sujet grotesque, d’autant qu’elle reste la seule zone à maintenir ce diagnostic budgétaire.

L’éventualité d’une sortie de la politique monétaire américaine « non traditionnelle » entraînera un ralentissement de la croissance mondiale et pèsera lourd pour l’Europe. Le sujet principal reste cependant le nom du successeur de Ben Bernanke et ce choix sera dévoilé au mois de septembre. La doctrine déployée par le prochain gouverneur de la FED sera un point essentiel de l’avenir économique mondial.

Pour le moment, les mesures d’austérité budgétaire américaines n’ont pas d’impact sur leur économie, justement parce que cette dernière est soutenue par la FED. Ce sujet n’est dès lors pas préoccupant.
Enfin, les taux de croissance futurs ne seront que le reflet des politiques monétaires menées et des efforts réformistes des gouvernements. Si nous souhaitons une croissance plus forte, nous devrons adapter les mandats des banques centrales et réformer de concert. Le risque inflationniste est toujours aussi faible et les marges de manœuvre dans ce domaine sont donc encore importantes.

Dans quelle mesure ces choix sont-ils fondés ? 

Simone Wapler : Tous ces risques sont fondés mais ils découlent tous d’un seul et unique risque qui est absent : le gonflement illimité de la masse de crédit, essence même du système keynésien qui confond richesse et dette.
Imaginez que vous ne connaissiez rien du tout au jeu des chaises musicales. Tout le monde s’agite, danse, au rythme d’une musique variable et vous avez envie de rentrer dans ce jeu où personne ne paraît s’ennuyer. Quelqu’un de très complaisant vous détaille par le menu les règles : comment danser et vous déplacer habilement sans déranger les chaises vides, comment répondre aux changements de rythme de l’orchestre, comment rester le plus près possible d’une chaise tout en ayant l’air de bouger. Votre bienveillant guide oublie seulement de vous dire deux choses : 1) la musique s’arrête sans préavis - 2) il n’y a pas assez de chaises pour tout le monde. C’est exactement l’impression qu’on éprouve en lisant cette liste dressée par l'OCDE. On est dans le détail, mais la toile de fond manque, le véritable enjeu est absent. La musique va s’arrêter et les chaises sont trop peu nombreuses…
La stagnation décrite en Europe (les États-Unis et le Japon sont les deux plus gros contributeurs au budget de l’OCDE, il eut été impoli de commencer par eux) a une cause principale et majeure : le surendettement d’États providences incapables de faire face à leurs engagements et incapables de les réduire. Ce surendettement a été rendu possible par des populations complaisantes et des banques trop heureuses de facturer des intérêts à des gouvernements dispendieux. Cet étouffement durera tant que la question du surendettement n’a pas été résolue. Le chômage n’en est que la conséquence.
L’instabilité des marchés n’est pas potentielle : elle est déjà tangible. Les krachs éclairs se succèdent. Dernier en date : le Nikkei et les obligations japonaises suspendues de la cote. Cette instabilité trouve son carburant dans les tombereaux de liquidités déversées sur le système financier. Les États dispendieux sauvent le système financier dont ils ont besoin pour survivre en émettant de la fausse monnaie que l’industrie financière « fait travailler » sur les marchés.
Les comptes publics des États-Unis et du Japon défient l’entendement. Dans le cas du Japon, le vieillissement de la population rend tout remboursement de la dette impossible.
La croissance plus faible qu’au XXème siècle - même en supposant que les mauvaises dettes soient purgées – est une réalité. Ce sont les chiffres du siècle précédent qui sont une anomalie historique. Après la fin du boom du pétrole bon marché et de la mécanisation, il va nous falloir apprendre à vivre avec des gains de productivité marginaux. Hélas, le keynésianisme – né au XXème siècle - prétend que les récessions ne sont pas naturelles et les combat avec vigueur… par la dette ! 
Nicolas Goetzmann : Oui, mais l’OCDE aurait pu y aller plus franchement dans ses conclusions. Il est aujourd’hui évident que la politique européenne ne mène à rien alors que les Etats-Unis et le Japon obtiennent des résultats concluants en menant des politiques monétaristes. En Europe, l’Allemagne est attachée à une doctrine monétaire obsolète mais imposée par le traité de Maastricht. Aussi longtemps que la France n’abordera pas ce sujet de façon officielle, la crise perdurera. Si d’aventure les Etats-Unis ralentissaient leur soutien monétaire à l’économie mondiale, nous plongerions à nouveau dans la tourmente. L’Europe ne peut pas se permettre de compter indéfiniment sur Ben Bernanke pour espérer une sortie de crise de la zone euro. Nous avons également une Banque Centrale.

Quelle est la probabilité de voir ces risques se concrétiser ? Quels événements/choix pourraient y conduire, voire les accélérer ?

Simone Wapler : Logiquement, on pourrait s’attendre à ce que le marché obligataire craque d’abord au Japon, pays le plus endetté et le plus vieux. Mais une grande banque pourrait aussi enregistrer, lors d’un accident de marché, de lourdes pertes dans ses activités de trading menées pour compte propre, des pertes qui brûleraient ses fonds propres.
Un risque que ne mentionne pas l’OCDE et qui me paraît important est la révolte de gens qui se rendront compte qu’ils ont été bernés par des élites qui leur promettaient le bonheur à crédit. On a déjà vu en Grèce et en Espagne des « mouvements sociaux » comme on dit pudiquement. Si les retraités floués montent rarement sur les barricades, il n’en est pas de même des jeunes au chômage, exclus d’un système qui ne fait que protéger ceux qui sont dedans au détriment des autres  qui en restent exclus.
Nicolas Goetzmann : Encore une fois, le risque majeur serait l’arrêt pur et simple du programme monétaire américain. Si tel était le cas, nous pouvons nous préparer à la saison 5 de cette mauvaise série. Ce risque pourrait se concrétiser en nommant un « faucon » en septembre à la tête de la FED. Pour le moment, les têtes d’affiche sont plutôt enclines à continuer le programme, et pourraient même l’accélérer.
En Europe, le drame de cette lenteur d’action a un coût très important en termes humains. Les personnes touchées par le chômage depuis un long moment s’éloignent de l’emploi faute de formation. C’est ainsi que le chômage conjoncturel devient structurel, et nous pouvons parler de sacrifice générationnel. La responsabilité des gouvernements, ici, est totale car les solutions sont sur la table. Je n’ai aucun mal à dire que cette situation est le choix de l’Europe, le choix de la dépression. Les Etats Unis et le Japon ont pris un risque que l’Europe ne veut pas prendre. L’Europe actuelle préfère tolérer 12% de chômage plutôt que de prendre un risque, ce qui est insupportable.

S'ils venaient à se concrétiser, quelles seraient les conséquences possibles à court et à long terme de ces risques sur l’économie mondiale et en particulier sur l’Europe ?

Simone Wapler : L’un des trois premiers risques de l’OCDE déstabiliserait l’ensemble du système puisque les banques sont toujours trop grosses pour faire faillite (et donc trop grosses pour exister). Les dernières cartouches ont tété tirées avec l’émission de fausse monnaie officielle. Jusqu’à présent le système s’en était toujours tiré par la croissance de la dette publique ou privée. Les banques ont évité le pire pour elles : le démantèlement car personne dans les médias ayant pignon sur rue ne remet encore en cause le principe des réserves fractionnaires qui conduit à toujours plus de crédit.
Le dernier risque envisagé par l’OCDE ne mérite pas, à mon sens, ce qualificatif. Ce n’est pas un événement plus ou moins probable, c’est une réalité avec laquelle il faut apprendre à vivre. La dette publique ou privée n’est pas le mode de gestion d’une croissance perdue.
Il va falloir en revenir à des bases plus saines avec des crédits adossés à de l’épargne existante. Ainsi, en cas de mauvais crédit, on détruit une richesse déjà existante. C’est certes dommage, mais moins grave que de détruire la richesse du futur en prétendant faire payer des gens qui ne sont même pas en âge de voter. Il faudra que cette épargne préexistante puisse se reconstituer sur les décombres des vieilles créances sur lesquelles il faudra faire défaut, ruinant ceux qui n’auront pas vu venir le coup. Évidemment, les pays à haut niveau de vie et population vieillissante – donc l’Europe – souffriront plus que les pays dits émergents de cet indispensable réajustement. 
Nicolas Goetzmann : Supposons que les Etats Unis ralentissent leur soutien monétaire et que l’Europe ne modifie rien dans ce domaine. Dans ce cas, la conclusion est simple : la zone euro éclatera. Je suis déjà très surpris par la résistance grecque ou espagnole face à la crise, et aux réformes qui leurs sont imposées. Si ces pays étaient sortis de l’Euro dès les premières difficultés, en menant les mêmes réformes budgétaires qu’ils ont déjà mises en place tout en suivant une politique monétaire adaptée, ils seraient déjà proches du plein emploi. Et la doctrine de la BCE apparaîtrait inefficace, ce qu’elle est.
Les autres zones économiques me semblent être en bonne voie pour en finir avec la crise, il peut y avoir encore des heurts, mais les doctrines monétaristes appliquées permettent de voir l’avenir de façon optimiste. Quant à la zone euro, elle est maîtresse de son destin, et la France a un rôle-clé à jouer. La France est la seule à avoir un poids politique suffisant pour porter l’indispensable réforme monétaire, rallier l’Espagne et l’Italie, et convaincre l’Allemagne de cesser ce jeu de massacre.

La France morte, c'est maintenant


En quarante ans, la France a réussi le pari de passer d'une économie dynamique à une nation vieillissante et arc-boutée sur des idées économiques qui sentent décidément la naphtaline. Avec François Hollande et son gouvernement, l'immobilisation de la société s'est étendue à toutes ses strates avec une rapidité confondante. Tout se passe comme si le cancer socialiste, colbertiste, étatiste et bureaucratique qui ronge le pays depuis trop longtemps venait de métastaser de façon fulgurante.
Et ce n'est plus de ralentissement ou d'immobilisme qu'on parle maintenant, mais, véritablement, de nécrose.
L'actualité est effrayante ; à raison d'un billet par jour, j'ai même du mal à recenser la véritable avalanche d'interventions catastrophiques d'une équipe gouvernementale en roue libre. Les poulets sans tête qui nous gouvernent continuent à courir en aspergeant de leurs idées rances chaque domaine qu'ils approchent.

Surtout, ne pas devenir propriétaire

L'immobilier est, évidemment, au premier rang de ceux-là : d'une part, c'est un marché tellement énorme qu'on voit mal un politicien s'en tenir à l'écart. C'est trop juteux, tant en commissions, pots-de-vins, influences et autres magouilles purement financières qu'en termes de levier électoral. D'autre part, c'est un marché qui est connexe à tant d'autre et repose si judicieusement sur la notion de propriété privée qu'il agit comme un véritable aimant sur tout ce que la politique contient d'envieux, de jaloux et de profiteurs. Pas étonnant, donc, que ce marché soit noyé dans les codes et les décrets.
Et, de lois en règlements, la possession d'un bien immobilier est devenu le marqueur pratique pour déceler le riche, le possédant, et lui faire violemment sentir le poids de son péché. On ne s'étonnera donc pas de découvrir que toute velléité de louer son bien à des touristes, en dehors d'un cadre de plus en plus strict (et de plus en plus étroit) va maintenant être poursuivie avec acharnement. Vous êtes propriétaire et vous désirez louer votre bien, aussi longtemps que possible, à des touristes de passage ? Sachez qu'il vous en coûtera : remplir des formulaires en pagaille, graisser – légalement ou non – des pattes bureaucratiques multiples, ne pas entrer en concurrence avec la myriade de lobbies (hôteliers, touristiques, immobiliers...) qui ont déjà des entrées au Sénat et à l'Assemblée.
Autrement dit, vous êtes à présent copropriétaire minoritaire de votre bien, le premier étant l’État, et à parts égales avec tous les intervenants possibles et imaginables qui viendront se greffer sur la moindre possibilité pour vous d'en tirer profit : rassurez-vous, si tous font leur travail comme il faut, louer votre bien ou en trouver un usage rémunérateur sera impossible ou finira par vous coûter plus cher que ce qu'il vous rapportera.
On est en Socialie, après tout.

Surtout, ne pas fumer

Après cette immobilisation progressive du marché de l'immobilier duquel on expurge progressivement la notion de propriétaire, passons maintenant au marché de la cigarette électronique.
Pour ceux qui ne suivraient pas, il s'agit d'un dispositif électronique simple qui permet à son utilisateur d'inspirer de la vapeur d'eau mélangée de parfum et, éventuellement, de nicotine. Il remplace avantageusement la cigarette traditionnelle puisque les volutes relâchées ne contiennent plus aucun élément toxique qu'on associe habituellement au tabagisme passif, ne produit pas de cendres, pas d'odeurs nauséabonde de tabac froid et le procédé ne dépendant pas d'une combustion (le liquide est juste chauffé pour obtenir de la vapeur), ne dispose d'aucun des déclencheurs reconnus du cancer.
Et aussi, bien sûr, il n'est pas régulé en France, puisqu'il est relativement nouveau. Comme il n'y a eu aucun mort (personne n'a eu, semble-t-il, l'idée d'en croquer un ou de se le fourrer violemment dans un orifice inapproprié et d'en mourir), comme l'utilisation récente écarte toute épidémie cancéreuse de ces milliers d'utilisateurs reniflant de la vapeur d'eau, il était plus qu’impératif que l'une ou l'autre entité de l’État légifère sans attendre : un truc qui fonctionne, qui ne pose pas de dangers, dont personne ne se plaint et qui résout des douzaines de problèmes ? Pas de doute, il faut vigoureusement l'encadrer !
Sinon, on commence comme ça et les gens finissent par se rendre compte que ce n'est pas l’État qui construit et répare les routes, que ce n'est pas l'administration qui sauve les malades, que ce n'est pas Popol Emploi qui recase les chômeurs et que moins on entend parler des ministres, mieux on se porte.
Bref : il faudra donc envisager d'interdire la cigarette électronique dans les lieux publics. Bien sûr, le motif habituel (tabagisme passif, mauvaises odeurs, risques d'incendie) ne pouvant fonctionner, on utilisera l'un des motifs suivants, au choix :
- c'est moche
- cela fait un petit bruit bizarre
- cela incite les anciens fumeurs à retomber, et les non-fumeurs à fumer.
Le troisième semble le bon, tout comme, par exemple, les cuillères incitent les gens à manger, ou les vélos incitent les piétons et les automobilistes à enfourcher la petite reine pour pédaler comme des fous dans les rues citadines en criant "youpi". C'est évident.

Surtout, ne pas innover

gustave labarbeEt d'une évidence à l'autre, puisque les innovations apportent, par définition, du changement, que ce changement entrave l'immobilisme (le caractère champignacien de cette image n'est pas fortuit : on est en France, que diable) que toute la douillette bureaucratie française entend installer moelleusement dans tous les cantons du pays, il faudra encadrer, réguler, légiférer afin d'éviter qu'une activité économique nouvelle ne se développe.
C'est ce à quoi s'emploiera donc cette inutile poterie décorative de Sylvia Pinel (qui occupe plusieurs cabinétards et un emploi bidon de minustre chargée de l'artisanat, du commerce et de l'augmentation de son patrimoine personnel) qui, on se le rappelle, avait déjà reçu comme mission plus ou moins officieuse de décaniller le statut d'auto-entrepreneur qui a le don, il faut bien le dire, d'enquiquiner tout le gouvernement puisqu'il évite de créer des dizaines de milliers de chômeurs en instaurant une concurrence fictive avec les artisans déjà installés.
Sans doute toute ragaillardie par l'efficacité déjà redoutable de ses exactions sur le régime d'auto-entrepreneur, la brave Pinel a décidé qu'on pouvait aller plus loin en encadrant fermement (lisez : faire furieusement chier) les entrepreneurs qui se lancent dans des "drives". Il s'agit de ce nouveau concept pour lequel, entre deux lolcats et un billet de h16, vous passez commande de vos courses sur internet que vous venez ensuite chercher dans un magasin qui, finalement, n'est qu'un entrepôt sans ouverture au public. Et c'est là que réside l'astuce : puisqu'il n'y a pas d'ouverture au public, les normes et règlementations d'installations ne sont plus du tout les mêmes. Il ne s'agit ainsi plus d'une grande surface commerciale, mais bien d'un entrepôt. Les horaires n'y sont plus soumis aux mêmes contraintes.
On le comprend : l'idée marche de mieux en mieux puisqu'elle est très simple à développer côté entrepreneur, et très simple à adopter côté consommateur.
Fatalement, il faut vite vite interdire tout ça (ou, au moins, en fusiller l'attrait) ; en effet, (horreur des horreurs), comme le souligne la député PS de l'Hérault, Fanny Dombre Crétin Coste :
"Ces lieux ne sont pas soumis au passage devant la commission départementale d'aménagement commercial. Il suffit de déposer un permis de construire ou d'aménager un local. Cétabominabl. Cétroporibl. Célafindumond. Il faut réguler !"
mangibougisme, programme nationale d'interdiction du fun
Rendez-vous compte ! Pas de passage devant la commission trucmuche ! Aucun besoin de faire des courbettes à des élus ! Aucune nécessité de lécher des douzaines de chaussures de pontes locales ! C'est intolérable ! Et comme il y a un vide juridique, il faut le combler.

Surtout, mangez des fruits et des légumes

Grâce au travail acharné de ses centaines de petits kapos de la législation, la France a su se faire un trou bien large et bien profond dans lequel elle entend s'enterrer le plus calmement possible. Tout en s'assurant bien sûr que le peuple sera très régulièrement nourri de fruits, de légumes, sans gras, sans sucre, sans sel et sans fun, que sans liberté, la fête est plus molle, le pays, gouverné par une armée de politiciens-bureaucrates terrorisés à l'idée qu'un changement infime pourrait arriver, a collectivement décidé qu'il valait mieux mourir doucement.
Et sans faire de bruit, s'il vous plaît.

Réformes : la copie de Bruxelles met la pression sur Paris


Hollande et Ayrault ont répondu qu'ils mèneraient les réformes « à [leur] manière ».
La Commission européenne a officialisé son accord pour reporter de deux ans l'objectif de la France de ramener son déficit public sous la barre des 3 % de PIB. Désormais, elle compte sur un effort de Paris qui permettrait de passer d'un trou budgétaire de 3,9 % cette année à 3,6 % l'an prochain, puis 2,8 % en 2015.

Cette flexibilité n'est pas un traitement de faveur. D'une part, il s'agit pour Bruxelles de ne pas asphyxier la deuxième économie européenne en lui demandant des efforts budgétaires supplémentaires - et de ce fait entraîner avec elle une bonne partie de la zone euro. D'autre part, ce délai est assorti de fortes recommandations pour que Paris mène de profondes réformes afin de réduire les dépenses et ­doper la compétitivité. Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a résumé très clairement la situation: «l'heure des réformes courageuses a sonné». «C'est un message d'exigence» si l'on veut s'attaquer sérieusement à la panne de la croissance et à la chute de l'emploi, a renchéri le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
C'est une copie empreinte d'une dizaine de recommandations, regroupées en six chapitres, que la Commission a rendue hier. Elle insiste d'abord sur la remise en ordre des finances publiques et rappelle que la France dispose de marges de manœuvres pour diminuer ses dépenses et simplifier la structure de l'État. Elle recommande de prendre de nouvelles décisions pour abaisser le coût du travail, en réduisant le poids des contributions sociales des employeurs. Elle déplore, dans la foulée, la dernière hausse du smic décidée en 2012.
La Commission veut aussi renforcer la compétitivité des services en agissant sur les professions réglementées (avocats, notaires, taxis…). Elle préconise également de simplifier la législation sur les heures d'ouverture des magasins. Elle souhaite que Paris supprime les tarifs réglementés sur le gaz et l'électricité et introduise enfin la concurrence sur le rail et l'énergie. Après la mise en œuvre de l'accord sur la réforme du marché du travail conclu en janvier, Bruxelles insiste aussi sur la nécessité de «lancer en urgence une réforme de l'assurance-chômage avec les partenaires sociaux pour assurer qu'elle rende attractif le retour au travail». Elle attend aussi une poursuite des ­efforts de simplification de la fis­calité.
Mais surtout, Bruxelles demande à Paris de prendre des mesures dès cette année pour réformer son ­système de retraites et le ramener à l'équilibre pour 2020 au plus tard. Il suggère «d'adapter les règles d'indexation, les âges minimums et de taux plein, la période de contribution et les régimes spéciaux, mais en évitant d'augmenter les contributions des employeurs aux régimes des ­retraites». Une petite phrase qui, de ce côté de la frontière, n'a pas vraiment plu. «La Commission n'a pas à nous dicter ce que nous avons à faire», a vivement réagi François Hollande, en marge d'un déplacement à Rodez (voir ci-contre). Un peu plus tôt, Jean-Marc Ayrault, avait déjà prévenu: «Nous ferons les réformes à notre manière.» S'agissant de celle des retraites, justement, il a ajouté que cette réforme serait menée non pas parce que c'est «Bruxelles qui nous le ­demande, mais parce que nous ­savons qu'il y a nécessité de sauver notre système par répartition». Sur le reste, «nous faisons des choix dans les réformes que nous menons ; nous ne pouvons pas tout mener de front», confiait au Figaro il y a quelques jours le ministre de ­l'Économie, Pierre Moscovici.
La feuille de route de la Commission, pour la France et ses partenaires de l'UE, doit désormais être validée politiquement par un sommet européen, les 26 et 27 juin. L'ambiance s'annonce déjà pesante…
L'EUROPE DONNE UN MANUEL DE SURVIE À HOLLANDE, 
CELUI-CI NE JURE QUE 
PAR SA BOÎTE À OUTILS 
QUEL CRÉTIN !!

Hollande voudrait s'attaquer au quotient familial


Pour faire des économies dans le domaine de la politique familiale, l'exécutif privilégierait une baisse du plafonnement du quotient familial qui devrait passer de 2000 à 1500 euros, avance ce jeudi matin Europe 1. Une mesure qui devrait dégager un milliard de recettes.
Le gouvernement passe les prestations familiales au crible. Pour permettre d'économiser plus de 2 milliards d'euros à horizon 2016 dans ce domaine, le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, devrait annoncer la réforme la semaine prochaine. L'exécutif a deux possibilités: réduire les allocations pour les familles les plus aisées -il s'agit du principe de modulation des allocations familiales- ou réduire le quotient familial, le dispositif qui permet aux familles d'alléger leurs factures fiscales.
Alors que le gouvernement avait jusqu'à présent préparé les esprits à une modulation des allocations, le président François Hollande serait désormais favorable à une baisse du quotient familial, avance Europe 1. Toutefois, selon une source élyséenne jointe par Le Figaro, la décision finale n'a pas encore été formellement prise.
Le quotient familial est un des instruments les plus importants de la politique familiale française. Il permet aux familles de bénéficier d'allègements d'impôts pour compenser le coût que représente l'éducation des enfants. Plafonné à 2000 euros par demi-part, il serait ramené à 1500 euros.
La mesure toucherait environ un million de foyers (sur 1,8 million de bénéficiaires), les plus «aisés», selon le rapport rendu au gouvernement sur le sujet en avril par le président du Haut conseil à la Famille, Bertrand Fragonard. Dans le même rapport, il est calculé que le supplément d'impôts varierait entre 21 et 42 euros par mois. Le tout génèrerait 915 millions d'euros d'économies. A noter, le gouvernement avait déjà raboté le plafond du quotient de 2336 à 2000 euros au 1er janvier.

Les Français favorables à une modulation

L'autre piste, celle d'une réduction des allocations familiales pour les plus aisés,emporte l'adhésion d'une majorité des Français. Les deux tiers des Français (68%) se prononcent en faveur d'une baisse des allocations familiales pour les plus aisés, selon un sondage Viavoice pour Les Echos, France Info et BCPE dévoilé ce jeudi. Cette piste avait également été explorée dans le rapport de Bertrand Fragonard. Un scénario qui privilégie une baisse des allocations à partir de 5000 ou 6000 euros puis une division par quatre par rapport à l'allocation de base (128,57 euros pour deux enfants) au-delà de 7000 euros est détaillé.
Ainsi, pourquoi le président aurait-il abandonné l'idée de moduler les allocations familiales? D'abord, une large coalition de circonstance s'y oppose, rassemblant le plus grand regroupement d'associations familiales, l'Unaf, plutôt classé à droite, à la CGT, en passant par FO et le syndicat de l'encadrement, la CFE-CGC. Ils font valoir que moduler les allocations perçues à partir du deuxième enfant en fonction du revenu des familles brise le principe d'universalité. En particulier, l'Unaf a milité, jusqu'à lundi matin dans le bureau du premier ministre, pour que le gouvernement choisisse le levier du quotient, à ses yeux le moindre des deux maux. Par ailleurs,
Autre raison qui pourrait peser au profit du rabaissement du quotient, il permet de répartir l'effort d'économie plus largement. Donc de le rendre un peu plus indolore pour les familles concernées. Les familles d'un enfant, qui ne bénéficient pas des allocations, seraient en effet également mises à contribution. Cette mesure toucherait également les familles dont un enfant de plus de 20 ans reste rattaché au foyer fiscal. Par ailleurs, cette mesure permettrait de faire baisser le taux de prélèvement obligatoire, ce qui serait bien perçu par l'OCDE et les instances européennes.
Enfin, moduler les allocations présente un vrai casse-tête organisationnel pour les Caisses d'allocations familiales, qui sont déjà débordés par la gestion du RSA et des autres prestations qu'elles sont chargées de distribuer. Il faudrait donc embaucher pour faire face à cette nouvelle charge de travail. Pas dans l'air du temps, alors que l'heure est plutôt aux économies.
Reste qu'abaisser le plafond du quotient revient à augmenter la charge de l'impôt, donc à faire gonfler le «taux de prélèvement obligatoire». Or, cet indicateur du niveau d'imposition globale dans l'économie est suivi de très près par la Commission européenne. Pas plus tard que mercredi, cette dernière a d'ailleurs encore sermonné Paris en lui demandant de réduire les impôts.
UNE INVITE AUX FAMILLES AISÉES À ALLER PROCRÉER AILLEURS QU'EN FRANCE....QUEL GÂCHIS

Singin’ in the Rain

Singin’ in the Rain
L’optimiste pense qu’une nuit est entourée de deux jours, le pessimiste pense qu’un jour est entouré de deux nuits. C’est ce qu’écrivait Francis Picabia (1879-1953). Sur un thème aussi ancien que l’homme et qui a inspiré mille maximes, l’écrivain et peintre surréaliste a su faire comprendre d’un trait la profonde ambivalence de nos humeurs.
Les Français ont tendance, en toutes matières, à voir leur verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein. Crainte qui peut se comprendre au sein d’une population de buveurs. Dans cette idée passablement absurde qu’il y a de classer tout, y compris les états d’âme des populations du monde, nos compatriotes apparaissent en toute queue de peloton. Ils broient du noir et s’empiffrent d’antidépresseurs, et cela apparemment sans lien évident avec la couleur du ciel ni celle du gouvernement. Ce paradis singulier où l’on vivait « comme Dieu en France » ne serait plus qu’un souvenir nostalgique.
Quelque chose, tout de même, doit nous mettre la puce à l’oreille. Ce sont en effet les médias qui entonnent le plus souvent, à défaut de mieux, le grand air de la mélancolie hexagonale. Organes plus ou moins fiables qui ne passent pas pour être des spécialistes du bonheur. On ne fait pas l’actualité avec des bons sentiments et des trains ponctuels.
Il faut donc regarder ailleurs, aller écouter et voir soi-même ce qui se passe. Et là, stupeur ! Certes, les Français éprouvent des difficultés, la mère de toutes les amertumes étant le sous-emploi (pas seulement le chômage). Mais il se trouve aussi d’innombrables énergies créatives et autant de témoignages de confiance. Et c’est finalement assez rassurant : la confiance en soi et en l’avenir est plus banale qu’on ne le croit. Un indicateur en témoigne : les Français font des enfants, plus que la moyenne des Européens. Allez : « Chantons sous la pluie ! », en français si vous préférez, comme nous y invitait en 1952 la fameuse comédie musicale de Stanley Donen et Gene Kelly. 
Et notre pessimisme muet deviendra peut-être un optimisme parlant.

L’arbre et la forêt


Puisque le Petit Robert, dans sa dernière édition, nous y autorise, profitons-en : l'affaire Tapie-Crédit lyonnais vient de nous offrir un rebondissement « hénaurme ». Les gardes à vue, révélées hier, de l'un des trois juges arbitres, Pierre Estoup, et de l'avocat historique du sulfureux homme d'affaires, Maurice Lantourne, ont de quoi faire « psychoter » les intéressés. Et quelques autres. Sans oublier que Bernard Tapie lui-même va peut-être devoir se départir de ses attitudes de « kéké » (frimeur). Bon, restons-en là, car ce qui importe le plus, ce n'est pas l'enrichissement hardi de notre vocabulaire mais celui, très discutable, de Bernard Tapie. Avec les éventuelles anomalies qui l'ont permis.
Une chose est sûre : la pression est remontée de plusieurs crans après l'audition de Christine Lagarde devant la Cour de justice de la République. La directrice du FMI ayant échappé à une mise en examen, le soulagement était presque général. C'était oublier un peu vite que Christine Lagarde n'était, sans doute, que l'arbre qui cache la forêt ou… le coup fourré !
C'était oublier également le travail des trois juges du pôle financier, qui mènent une information judiciaire pour « usage abusif de pouvoirs sociaux et recel de ce délit ». La mise en garde à vue de Pierre Estoup, estimable retraité de la cour d'appel de Versailles, âgé de 86 ans, montre une pugnacité des irrévérencieux magistrats instructeurs bien dans l'air du temps. En taisant sa relation ancienne, non condamnable en soi, avec l'avocat de Bernard Tapie, Pierre Estoup a simplement manqué à l'obligation de livrer cette information susceptible de fausser l'arbitrage.
Les soupçons, encore à étayer, se détournent donc de Christine Lagarde, pour peser sur les possibles vrais « complices » d'une magouille d'État impliquant Nicolas Sarkozy. Voilà pourquoi Ayrault, après une prudence initiale épargnant la patronne du FMI, se montre désormais déterminé à connaître la vérité. Parce qu'il s'agit de l'argent des Français. Et d'un peu plus que cela.

Le pari de la jeunesse

La France fait-elle confiance à sa jeunesse ? Avec la « génération sacrifiée » qui galère pour entrer dans le monde du travail, comment ne pas en douter. Aujourd'hui, un jeune de moins de 25 ans sur quatre est au chômage. C'est plus que la moyenne de l'Union européenne. Beaucoup moins que les records des pays du Sud où, par exemple, plus de la moitié des jeunes Grecs ou Espagnols cherchent, en vain, du travail.


Mais, au-delà de ces chiffres, le constat renvoie à une interrogation : les sociétés traitant ainsi leur jeunesse sans qu'il soit question de leur vendre du rêve font-elles le maximum pour agir face à l'urgence de la situation ? Des sociétés malmenées par la mondialisation, les errements de la finance ou de leur classe dirigeante. Leur volonté politique en pâtit et laisse parfois dubitatif.
Hier pourtant, les bases d'un « new-deal » franco-allemand sur l'emploi des jeunes ont été jetées afin de combattre le phénomène qui touche l'Europe de plein fouet. Mais que faut-il espérer de cette « offensive » poussée par Paris et Berlin ? On promet aux six millions de jeunes concernés un plan d'actions et un déblocage de fonds européens avant fin 2013.
En attendant l'Arlésienne, l'Allemagne affiche le taux de chômage des jeunes (7,6 %) le plus bas d'Europe. Et nous donne encore la leçon. Les Européens accourent outre-Rhin. Ils y découvrent les vertus de la formation en alternance et de l'apprentissage quand nous payons, aujourd'hui au prix fort, des décennies de mépris à l'endroit du travail manuel.
Éviter l'exil forcé
On le voit, le mal dont souffre la France et qui mine les jeunes (et leurs parents) est profond. Il remonte au-delà de la crise financière de 2008. Depuis les années 1970, ce chômage spécifique, plus grave encore pour les peu qualifiés, a résisté à tous les plans imaginés par la droite et la gauche. Les récents emplois d'avenir comme les nouveaux contrats de générations, sur lesquels François Hollande et le gouvernement fondent de gros espoirs, contribueront-ils à adoucir la courbe du chômage ? Au mieux amortisseurs de crise, ils ne régleront pas le problème de fond : l'absence de croissance qui appelle d'autres réformes pour relancer la machine.
Revers de la médaille : l'ultra compétitif modèle allemand, lui, multiplie néanmoins les mini-jobs à 450 € mensuels et la précarité. Au nom de l'harmonisation européenne, verra-t-on des règles made in Germany érigées en normes, au risque d'un nivellement par le bas ? Une certitude : notre salut ne viendra pas des autres.
C'est pourquoi, la France ne pourra pas faire, non plus, l'économie d'une réflexion globale sur son enseignement général et sa formation professionnelle. Sur ses filières d'excellence comme sur ces voies surencombrées ou obsolètes qui conduisent à de véritables impasses. En finir avec ces tromperies, comme avec l'usage abusif des stages qui masquent de vrais emplois, suffirait à donner des gages d'espoir. Et à diminuer la fuite des cerveaux.
Car, dans ce contexte de déprime, nombre de jeunes choisissent l'exil. Une solution radicale. Faire ses valises pour voir si l'herbe est plus verte ailleurs reste une expérience formidable tant les voyages forment la jeunesse. Mais élargir son champ de vision, contraint et forcé, pour s'inventer un avenir impossible dans son propre pays est désastreux. Rentreront-ils, un jour en France, plus forts et plus expérimentés ? 
Oui. S'ils décident d'y revenir.