TOUT EST DIT

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jeudi 3 janvier 2013

La taxe des 75 % est morte et (bientôt) enterrée

Pour Hervé Gattegno, le projet a juste servi à faire croire à l'électorat de gauche que la politique fiscale n'épargnerait pas les plus riches. 
Vous nous annoncez ce matin une disparition qui est un peu passée inaperçue durant les fêtes. Votre parti pris : la taxe de 75 % est morte et (bientôt) enterrée. Vous en êtes sûr ?

C'est plus qu'une certitude : une évidence. Officiellement, le gouvernement assure que l'annulation de la fameuse taxe n'est qu'une malheureuse péripétie et qu'il va revoir sa copie, parce que François Hollande l'exige. Officieusement, les ministres en parlent déjà au passé. De toute façon, aucun dispositif ne sera adopté avant juin, parce qu'il faut une loi de finances rectificative, rien d'applicable donc avant 2014 ; et le taux de 75 % sera abandonné, parce que le Conseil constitutionnel a fait comprendre que c'était un autre motif de censure possible et que le gouvernement ne voudra pas en prendre le risque. Donc, on peut dire que la taxe de 75 % est abandonnée... à 100 %.
C'était une promesse électorale, mais c'est aussi un impôt qui aurait apporté peu de recettes à l'État. Est-ce que c'est forcément une perte pour François Hollande ?
C'était depuis le départ une mesure à portée symbolique : elle servait à convaincre l'électorat de gauche le plus radical que la politique fiscale n'épargnerait pas les plus riches. Mais elle visait à peine plus de 1 000 personnes et finalement elle ne touchera plus personne. Donc, pour ce qui est du symbole politique, c'est raté - c'est un "marqueur" de gauche qui n'aura pas beaucoup marqué. Maintenant, on peut avoir une lecture plus cynique : c'était une taxe peu productive financièrement et contre-productive économiquement. Donc, voilà une occasion inespérée de s'en débarrasser...
Et pour autant que vous le sachiez, c'est la lecture de François Hollande ?
Bien malin qui pourrait le dire : avec François Hollande, les choses ne sont jamais aussi tranchées. Ce qu'on peut constater, c'est qu'il aurait pu profiter de la décision du Conseil constitutionnel pour clarifier ce point, et qu'il ne l'a pas fait. Il avait pourtant le choix. Il pouvait soit réaffirmer l'importance du symbole et, à ce moment-là, décréter l'urgence : exiger un texte spécifique pour imposer une taxe reconfigurée, mais qui préserve l'objectif des 75 % (ou peut-être 70 %). Ou alors, il pouvait s'abriter derrière le Conseil constitutionnel et assumer l'abandon de sa promesse. Une fois encore, il faut bien dire que François Hollande a choisi de ne pas choisir...
Donc, la taxation des super-riches, c'est fini ? Vous êtes sûr qu'elle ne va pas ressurgir sous d'autres formes ?
On a bien compris que François Hollande veut se faire du patronat un allié - notamment dans la négociation sur le droit du travail et, plus généralement, pour retrouver de la croissance. De ce point de vue, la taxe des 75 % était un boulet ; on ne l'imagine pas se le rattacher au pied ! Mais ce que toute cette affaire a fait oublier, c'est que la taxe sur les super-riches a servi aussi à escamoter la grande réforme fiscale que François Hollande avait envisagée avant la campagne présidentielle - et qui, elle, était ambitieuse et nécessaire. À l'arrivée, il n'y aura ni taxe symbolique ni réforme d'ensemble. Et ça ne fera rentrer ni Depardieu (de Belgique) ni Mélenchon (dans la majorité) !

Marcher d’un même pas

Marcher d’un même pas


Tradition oblige : ce matin, après avoir « petit-déjeuné » place Beauvau, l'ensemble du gouvernement se rendra pédestrement à l'Élysée pour présenter ses v'ux au chef de l'État. On mesurera avec intérêt l'aptitude des ministres à marcher d'un même pas derrière Jean-Marc Ayrault. Parce qu'il faut bien en convenir, il y a eu pas mal de désordre dans les rangs depuis des mois. Au point de faire douter de la durée de vie de Jean-Marc Ayrault et de ce gouvernement qui n'ont pas été pour rien dans les « contretemps et soubresauts » pudiquement évoqués par François Hollande à la télévision.
C'est pourtant une solidarité sans faille qui va devoir s'exercer au sein de l'équipe ministérielle en 2013. Le camouflet infligé par le Conseil constitutionnel au sujet de la taxe à 75 % sur les super-riches constitue une sorte de dernier avertissement infligé à l'exécutif. La décision des Sages a nourri un reproche grandissant « d'amateurisme » après la précédente disqualification de la loi Duflot sur le logement. La polémique concernant l'impact réel de la censure de la taxe à 75 % sur les comptes publics est finalement assez marginale.
Les vrais débours sont politiques. La manière sibylline dont François Hollande a évoqué le sujet, le 31 décembre, montre l'embarras du pouvoir. Les mythiques 75 % passeront forcément à la trappe. Mais, au-delà, c'est une façon d'agir, plus idéologique que pragmatique et technique, qui a été sanctionnée. Dans cette nouvelle phase qui s'ouvre, le gouvernement va devoir travailler avec plus de méthode et moins de précipitation, en ménageant le temps du débat parlementaire.
Les cafouillages de communication, les querelles d'étages à Bercy, le double jeu des écologistes et les arbitrages ondoyants de François Hollande ne sauraient perdurer. Les défis à relever en 2013 exigent une action claire et déterminée. Le moment est venu de sortir des ambiguïtés qui ont marqué ce début de quinquennat.

La mondialisation n'a jamais été qu'un mythe et 2013 va finir de nous le prouver

Un marché globalisé, une vue de l'esprit ? C'est précisément ce que la crise est en train de démontrer en mettant au jour les ressorts d'une convergence économique et financière factice.

La convergence, c’est le mouvement de rapprochement qui conduit à l’équivalence de deux choses ou de deux situations qui, autrement, seraient différentes. Nous considérons maintenant que le concept d’équivalence est fondamental pour comprendre le mouvement historique des 30 dernières années et pour analyser la situation de crise dans laquelle nous nous trouvons. L’équivalence est à la base des activités économiques puisque celles-ci ne sont possibles que parce qu’il y a échange et que l’échange suppose que l’on admette que deux choses différentes aient la même valeur, que deux choses différentes s’équivalent. Le mouvement historique des 30 dernières années se caractérise par la convergence au sein du monde global entre des systèmes différents et par la tentative de convergence au sein de l’Europe malgré des spécificités irréductibles.
Dans les deux cas, c’est l’arrêt de la convergence et le début de la déconvergence qui caractérisent le tournant des années 2007, 2008 et suivantes. En fait, échange, équivalence, convergence sont trois concepts clés qui se trouvent à la fois au cœur de l’activité économique et, en même temps, au cœur de la théorie économique. L’extension du capitalisme tout au long de ces dernières années consistait à proclamer comme équivalentes des entités économiques et la financiarisation, qui en a été le moteur, a cherché à s’approprier l’écart qu’il y avait entre les entités économiques au début du mouvement de convergence et celui qui était sensé subsister une fois toutes alignées, toutes arbitrées. La financiarisation a été cette activité de captation des écarts permise par l’espoir de leur réduction. On voit à quel point cette activité diverge, voire s’oppose, au capitalisme classique fondé sur la captation du profit de production.
Depuis longtemps, nous martelons l’idée que la financiarisation, c’est la création quasi-infinie de papiers, de signes, « money-like ». D’équivalents-monnaie.
« Money-like », cela veut dire que l’on veut faire passer quelque chose pour aussi bon que de la monnaie.
On fait passer les dépôts bancaires pour « money-like » alors qu’ils ne le sont pas puisque vous n’avez qu’une créance sur la banque et que, si la banque fait faillite, ou subit un run, vous perdez votre argent. La monnaie bancaire n’est équivalente à la monnaie sous votre matelas que par le pouvoir, la promesse de l’Etat et de la Banque Centrale d’empêcher la faillite de votre banque.
- On fait passer les emprunts d’Etats souverains pour « money-like », mais vous savez, pour être porteurs d’emprunts de souverains insolvables européens périphériques, que ce n’est pas vrai. Ils valent moins que la quantité de monnaie pour laquelle ils ont été émis.
- On fait passer le dollar et les bons du Trésor US pour « money-like » mais vous constaterez vous-mêmes dans quelques années qu’ils ne sont « money-like » que si la Fed fait fonctionner la planche à billets, c’est-à-dire les déprécie pour les honorer. Les valeurs du Trésor US ne sont « money-like » que dans l’hypothèse dialectique de leur destruction et leur remplacement par du nominal. C’est-à-dire par destruction de la valeur réelle de la monnaie.
La crise, c’est cela, la rupture des équivalences. « Money-like » égale monnaie.
Le mode de gestion ou de report de la crise, c’est cela. Créer ou promettre de la monnaie pour maintenir la fiction, l’illusion, l’espoir que les « money-like » valent la monnaie.
D’où, évidemment, la grande revendication des kleptos, détenteurs de « money-like», à savoir que les Banques centrales créent autant de monnaie qu’il en faut pour stabiliser le marché des « money-like » afin qu’ils fassent leur plein. Cela crève les yeux.
Présentée autrement, la crise est une crise de divergence entre les différents « money-like »  avec la monnaie et entre les différents « money-like » entre eux.
Au cœur du capitalisme financier, se trouve ce que l’on appelle l’arbitrage ; réfléchissez-y et vous serez surpris de la richesse de cette évidence.
La globalisation sous l’angle financier est un gigantesque mouvement de convergence où la finance s’enrichit en empochant l’écart sur la réduction des spreads, c’est-à-dire des divergences.
La crise financière est inséparable de la déconvergence, on le voit nettement avec ce qui se passe en Europe. Les banques ont spéculé sur la convergence entre les pays européens et la crise, c’est le constat de l’absence de convergence et de la reprise de la tendance à la divergence.
C’est la création monétaire de la BCE qui, en ce moment, donne l’illusion de la stabilisation du tout, c’est-à-dire de l’arrêt de la divergence.
Convergence égale fabrication d’équivalences. Divergence égale mouvement de négation de l’équivalence.
Un euro détenu dans une banque grecque ne vaut pas, n’équivaut pas, à un euro détenu dans une banque des Pays-Bas.
Le monde global et l’Europe ont entamé un colossal mouvement de divergence, de rupture des équivalences.
Ce que l’on appelle la fluidité, disparait. On redomestique. On contrôle, on bloque à l’intérieur pour éviter les arbitrages. C’est cela la hausse des impôts, par exemple.
On réintroduit le frottement qui, concrètement, annule les équivalences en s’opposant à leur jeu.
Un euro gagné en Finlande ne vaut plus un euro gagné en Espagne. Le contraire de la globalisation, c’est le rétablissement des barrières aux mouvement des capitaux, des hommes et des marchandises. Par de multiples astuces, on rétablit les octrois, barrières qui empêchent les mouvements, gênent leur fluidité. Qu’est-ce qu’une hausse de la TVA, si ce n’est un octroi, un péage à l’entrée des marchandises qui viennent d’ailleurs?
Qu’est-ce que le sens profond de la taxe sur les opérations financières, si ce n’est la manifestation dialectique de la déconvergence, de la rupture en cours des équivalences et de la tentative de la laisser se manifester?
La convergence globale est un mythe. La politique européenne est idiote. 


Vous savez, pour nous lire régulièrement, que nous plaçons le concept d’équivalences au centre de nos réflexions économiques, politiques et sociales. Nous soutenons, entre autres, qu’il y a similitude entre notre concept de construction d’équivalences et le mouvement dit de convergence qui caractérise la phase historique mondiale que nous venons de connaître, phase nommée globalisation.
Vous remarquez que nous parlons déjà presque au passé. Pour nous, en effet, la crise a interrompu la globalisation, aussi bien dans sa forme mondiale que dans sa forme plus restreinte européenne, phase européanisation. Les différents ensembles, blocs mondiaux, ne convergent plus. Au sein de  l’Europe, on ne converge plus non plus. Les remèdes nationaux à la crise, en fait, accélèrent la déglobalisation/déconvergence. 
Les tentatives des gouvernements, écartelés entre leurs objectifs nationaux, domestiques, et leur volonté de poursuivre, malgré tout, la globalisation, sont vouées à l’échec. Ainsi, il est clair que les redomestications, les priorités à l’emploi, comme aux Etats-Unis, vont dans le sens de l’arrêt et de l’inversion de la globalisation. Ainsi, la Chine a cessé de recycler ses excédents pour financer les déficits de son client américain.  De même, le débat sur le fait de déclarer ou non la Chine « Currency Manipulator » va dans le sens inverse de la globalisation.  Même chose, le débat français sur les préférences aux produits nationaux, la désinsertion du marché mondial qui sous-tend la pensée, sinon l’action de Montebourg, sont des manifestations de la vigueur des forces de déglobalisation. 
Les discussions sur le fiscal-cliff américain qui ne sont rien d’autre que le revers, l’autre côté de la médaille du  débat sur le  plafond de la dette, illustrent bien ce combat entre les responsabilités mondiales et les responsabilités domestiques. Le choix qui sera fait, qui est, en fait, déjà fait, sera de donner la priorité à la poursuite des stimuli pour soutenir l’activité et l’emploi national, au détriment de la stabilité du système mondial. Ce sera une étape importante dans la déglobalisation, sous couvert, bien sûr, de son contraire :soutenir la demande mondiale, éviter la récession  Les déséquilibres américains obligent les autres à prendre des mesures pour s’en protéger. 
La poursuite de l’accroissement des déficits américains a, en effet, des effets dialectiquement opposés. D’un côté, elle  fragilise en profondeur le système et rend toute correction future impossible; de l’autre, elle permet de refaire un tour, de « kick the can » et de faire semblant de continuer comme avant. L’accroissement des déficits américains déséquilibre encore plus le système au point de rendre tout retour en arrière impossible, mais, en même temps, il donne l’illusion qu’on peut le prolonger. 
Creuser le trou de la dette, c’est comme le fait tout bon keynésien, creuser la tombe du système que l’on veut faire durer. 
Nous soutenons depuis des années que le système n’est pas ce que l’on croit, c’est le fond même de notre travail que de le montrer jour après jour. Nous avons soutenu que l’émergence des émergents était un mythe, que le système était hiérarchisé et que les Etats-Unis étaient le Centre. Nous avons soutenu que jamais il n’ y aurait rééquilibrage, jamais il n’y aurait désynchronisation. Nous avons sans cesse ridiculisé la thèse dite du découplage. Pourquoi? Parce que notre analyse est que la convergence dont on nous a rabattu les oreilles était un mythe. Il s’agissait d’une fausse convergence,  une convergence financière, monétaire, provoquée par l’argent facile, par l’Easy Money injecté dans le système américain. Retirez l’argent facile et, aussitôt, vous verrez, vous voyez apparaître les fameux, les célèbres baigneurs nus de Warren Buffett. Les baigneurs nus, ce sont les imprudents baigneurs globaux de la mer des liquidités. 
Il n’y a pas eu d’authentique globalisation, rapprochement des systèmes réels. Ou plutôt le rapprochement des systèmes réels est très, très en retard sur le rapprochement des systèmes financiers. La pseudo globalisation s’est faite sous la conduite du système financier, c’est lui qui a anticipé et tiré les profits de dénivellation, de spread, par avance, et qui, maintenant, se retrouve en porte à faux avec un Réel qui se dérobe, refuse d’aller plus loin, refuse de continuer à se faire laminer, passer sous le rouleau  compresseur. 
Présentée autrement, la crise est une crise du développement inégal de la finance en regard du développement réel. Ils ont marché d’un pas divergent. Au lieu de se rapprocher, ils se sont écartés. Ainsi, la finance suisse a été très vite à se globaliser, mais le pays suisse est resté ce qu’il est et il se trouve maintenant sous pression pour perdre sa spécificité, ses principes suisses, ses normes suisses, ses valeurs suisses, parce que la position de son système bancaire, vulnérable, le lui impose. L’avance de l’un condamne l’autre à se perdre, à se renier. 
Nous sommes heureux de tomber sur une étude de Morgan Stanley, publiée dans Foreign Affairs de Novembre/Décembre.Sous le titre « La Convergence est un mythe », l’auteur Ruchir Sharma développe exactement les thèses que nous développons depuis des années. Il démonte le mythe des BRICS, chiffres à l’appui, ce que nous ne faisons pas. Il démontre que tout ceci est mythe, fondé sur l’extrapolation hasardeuse des taux de croissance des émergents et l’extrapolation des taux de ralentissement des USA et du Japon. 
  • Il démontre que cette erreur a déjà été faite dans les années 1980 pour le Japon. 
  • Il démontre que ces erreurs sont constantes et que la vraie cause de ces erreurs est l’extrapolation de la poursuite de l’Easy Money. Stoppez l’Easy Money et tout cela s’arrête. Et comme l’Easy Money ne peut durer toujours… 
  • Il démontre que la négation du risque provoquée par l’aisance monétaire a créé toutes les illusions, cela vous rappelle quelque chose, fidèles lecteurs! 
  • Il souligne comme nous, que, maintenant, l’argent ne coule plus vers les émergents -l’argent quitte la Chine-, les capitaux fuient les périphériques, les émergents, lesquels émergents, parie-t-il comme nous, vont rester émergents.  Nous, nous ajoutons, il faut donc cesser de les aider, la tache est impossible, cesser de se saigner pour maintenir le mythe de la convergence. 
Les seules exceptions, selon l’étude, sont les pays du Golfe et les tigres asiatiques, Malaisie, Taïwan,Corée du Sud, Singapour, qui eux ont des atouts propres en dehors de l’Easy Money. 
Le Brésil est un mythe, la Russie encore plus. Et si vous regardez la courbe de l’indice chinois des actions, vous voyez, au-delà de la propagande officielle et des imbécillités des étrangers,  quelles sont les perspectives de la Chine. 
Le ralentissement des occidentaux va continuer car la mécanique à produire du crédit est définitivement grippée, l’effet de stock du crédit paralyse les nouveaux flux.  La croissance globale va chuter, de même la progression des échanges internationaux va ralentir. 
L’auteur en tire la conclusion que ces phénomènes vont, comparativement, relativement revaloriser les modèles et les pays occidentaux. Nous le pensons aussi, mais  sous une forme limitée, réservée  aux pays anglo-saxons. L’Europe, empêtrée dans la défense de son européanisation, est en train de perdre le peu d’atouts qu’elle a.  Elle se suicide pour satisfaire les agendas politiques et kleptocratiques. Elle lâche la proie pour l’ombre puisqu’au lieu de renforcer les plus forts d’entre elle,  elle les affaiblit pour soutenir les plus faibles. L’Europe refuse la sélection, ce qui garantit sa rétrogradation dans le nouvel ordre qui sera issu de la liquidation des illusions du précédent.

Déflagrations

Déflagrations


Deux morts à Dorlisheim et Thannenkirch, trois blessés graves, des dizaines de blessés dont plusieurs resteront handicapés: les pétards et artifices du Nouvel An ont endeuillé la fête populaire, vieille comme les calendriers, qu’est le passage d’une année à l’autre.
C’est désolant et absurde.
Bon nombre de ces drames ont eu lieu en Alsace. Notre région partage cette tradition médiévale d’Europe du Nord et de l’Est, de saluer avec force bruit et lumière ce minuit pas comme les autres. On connaît ses dérives, notamment celle qui embrase les voitures et enflamme les poubelles, qui n’est pas réservée qu’aux Rhénans et aux Scandinaves…
Des voix s’élèvent alors pour demander l’interdiction totale de ces déflagrations. On les comprend: aucune fête ne justifie que meurent des êtres humains ni que d’autres gardent leur vie durant les marques de l’explosion d’un soir.
Soyons lucides, cependant. Les mortiers qui ont tué à Dorlisheim et Thannenkirch étaient interdits. D’autres lanceurs ou pièces d’artifices employés lundi soir l’étaient aussi. Il s’est trouvé des délinquants pour les importer, les vendre, les acheter, les utiliser. Les décrets et arrêtés de la République française ne sont que de frêles barrages de papier aux frontières d’un monde ouvert, doublé de la planète Internet.
Inefficace, un tel texte serait aussi saugrenu. On n’interdit pas la voiture, le tabac, l’alcool, la montagne, la mer, parce qu’ils tuent parfois. On apprend à s’en servir. Au-delà du permis et du défendu que délimitent des textes au nom de l’intérêt de tous, c’est l’éducation qui apprend à chacun les gestes où se confrontent risque et plaisir.
Faut-il interdire à un gamin de lancer un pétard ? Adolescent, il en tirera tout seul – et de plus dangereux. Peut-être vaut-il mieux lui montrer comment faire, pour sa sécurité et celle des autres. Pour que ses fêtes, plus tard, ne soient jamais assombries.

À quoi ressemblera l'Ouest demain ?

À quoi ressemblera l'Ouest demain ?



Les dernières prévisions de l'Insee   dessinent un destin bien original pour nos régions de l'ouest. D'ici à 2040, l'Ouest devrait connaître une croissance démographique de 22 %, bien supérieure à la moyenne nationale (15 %). Cela correspondrait à 1,8 million d'habitants supplémentaires. L'équivalent d'une région de plus !
Avec un taux d'environ 25 %, Bretagne et Pays de la Loire seraient même les champions de la croissance démographique métropolitaine. Au-delà de l'excédent des naissances sur les décès, cet essor viendrait principalement des migrations de populations en provenance d'autres régions : jeunes attirés par les perspectives d'emplois et retraités séduits par le cadre de vie.
Si cette évolution se confirme, le visage de l'Ouest se modifiera. Tout d'abord, nos régions prendront plus de rides que d'autres, à cause du vieillissement des baby-boomers de l'après-guerre et de l'afflux de retraités : en 2040, une génération de parents et une génération d'enfants pourraient vivre leur retraite ensemble ; un habitant sur trois (contre un sur quatre aujourd'hui) aura plus de 60 ans ; un jeune retraité aura deux fois plus de temps devant lui qu'un retraité en avait en 1960 ; le taux de personnes dépendantes devrait doubler...
Par ailleurs, toujours suivant ce scénario démographique, l'apport de nouveaux arrivants et l'allongement de la durée de vie doperont la croissance économique, en nourrissant de nouvelles demandes pour de nouveaux besoins. Par exemple, les seuls services aux jeunes et aux personnes âgées devraient croître au rythme de 10 % par an...
Alerte à l'étalement urbain
Enfin, tous les territoires de l'Ouest s'urbaniseront un peu plus chaque année : les villes devraient se densifier tandis qu'en même temps, une grande partie de leur population s'étalera en cercles concentriques ; simultanément, les bourgs ruraux deviendraient de plus en plus attractifs ; les limites entre la ville et la campagne s'estomperaient ; les zones côtières auraient toujours plus de mal à résister à des demandes accrues de construction.
Faut-il en savoir plus avant d'agir ? L'ampleur des changements invite à apporter de nouvelles réponses aux questions de solidarité intergénérationnelle qui en découlent. Alors que le nombre d'inactifs devrait presque égaler le nombre d'actifs, comment partager entre les générations les charges liées à cette croissance de demain ? Quel financement pour les retraites ? Quel rôle pour l'État-providence ?
Ces visions invitent aussi à prévoir, dès aujourd'hui, des dispositions concrètes. Il nous faut construire de très nombreux logements, souvent de moindre taille ; développer de nouveaux équipements collectifs (en matière scolaire, sportive et d'accueil de personnes dépendantes...) ; envisager de sérieuses politiques de formation pour des personnes appelées à changer plusieurs fois d'orientation dans une vie qui s'allonge ; accroître le pouvoir de régulation des régions, leur donner les moyens politiques d'endiguer l'étalement urbain, d'éviter que, de lotissements en lotissements, les espaces naturels soient irrémédiablement grignotés... Le futur est déjà là ! Regardons-le pour organiser l'avenir.

Derrière le chiffre des voitures brûlées, le grand silence sur celui des actes anti-chrétiens


Qui dit fin d'année dit bilan. Si celui de la France n'est pas très bon, il y a au moins une discipline dans laquelle l'Hexagone excelle : la profanation de cimetières, destruction de monuments publics à références chrétiennes et autres violences en tous genres.
Avec fanfares et trompettes, nous connaîtrons bientôt le palmarès de l’un des sports auquel chaque année on se livre dans les banlieues françaises le soir de la Saint-Sylvestre !
Gageons qu’avec des accents de circonstance notre bon ministre de l’Intérieur mentionnera une diminution du nombre de voitures incendiées tout en condamnant, non sans raison, des gestes aussi répréhensibles.
Mais parmi nos grands sports nationaux, il en est un autre dont le bon docteur comme notre cher Président ne parleront pas encore cette fois en présentant leurs vœux ou en évoquant leur bilan 2012. Et pourtant, chaque année en France, nous battons les records obtenus l’année précédente. En Europe, la France confirme toujours plus sa première place.
Etrangement, sur de tels exploits, les médias contribuent à entretenir le silence quand ils ne cherchent pas à les étouffer. Pourtant, nous avons su décliner dans cette activité sportive, assez bien encadrée par des gens de tout poil, nombre de disciplines dans lesquelles en peu d’années nous nous sommes hissés à un très haut niveau qui finira par nous être envié.
De quoi s’agit-il ? Sans plus attendre voici un petit florilège permettant d’établir les principaux scores de l’année écoulée :
Profanations, vandalisme et effractions dans les églises de France : 52
Janvier 3 : Coudekerque-Branche (Nord), Lille (cathédrale vandalisée par 2 musulmans condamnés à 6 mois de prison sans mandat d’arrêt), Montfermeil (église évangélique, Seine-Saint-Denis).
Février 2 : Châtillon-sur-Indre (Indre), Escaudain (Nord).
Mars 3 : Epiais (église entièrement détruite par un incendie criminel, Loir-et-Cher) ; Herblay (Val-d’Oise).
Avril 3 : Cruseilles (Haute-Savoie), Nice, Les Clouzeaux (Vendée).
Mai 6 : Cruscades (Aude), La Cacilly (Morbihan), Montmorency (Val-d’Oise), Chazey-sur-Ain (Ain), Saint-Just Saint-Rambert (Loire), Périgueux.
Juin 4 : Sézanne (Marne), Nice, Poitiers (N-D la Grande), Castels (Tarn-et-Garonne).
Juillet 6 : Crouy-sur-Cosson (Loir-et-Cher), Nice, Bord-Saint-Georges ( Creuze), Hersin-Coupigny (Pas-de-Calais), Paris (Notre-Dame), La Ravine des Calvis (La Réunion).
Août 2 : Mesvres (Saöne-et-Loire), Locmaria (Morbihan).
Septembre 4 : Chateauroux, Cormery (Indre-et-Lore), Chassion (Rhône), Bordeaux.
Octobre 13 : Toulouse (temple protestant), Nice, Soissons (2 églises), Meslay-du-Maine (Mayenne), Bignon-du-Maine (Mayenne), Chassieu (Rhône), Marseille (incendie criminel), Lyon, Marmoutier (Bas-Rhin), Carnac (Morbihan), Aurillac, Saint-Lys (Haute-Garonne).
Novembre 1 : Sanilhac (Dordogne).
Décembre 6 : Lyon, Toulon (chapelle de la base navale), Macou (Nord), Haucourt-Moulaine (Meurthe-et-Moselle), Belvès (Dordogne), La Flèche, Notre-Dame-du-Chêne (Sarthe).

Profanation de cimetières : 21
Février 1 : Boué (Aisne).
Avril 1 : Vichy.
Mai 1 : Canohès (Pyrennées-Orientales).
Juin 1 : Mercus-Garrabet (Arriège).
Juillet 4 : Château-Gontier (Mayenne), Saint-Gervais (Vendée), Ganac (Ariège), Ria (Pyrennées-Orientales).
Août 2 : Illkirch-Graffenstaden (Alsace), Paris (Père Lachaise).
Septembre 4 : Crévic (Meurthe-et-Moselle), Bonviller (Meurthe-et-Moselle), Cahors, Goussainville (Val-d’Oise).
Octobre 4 : Albi, Moustey (Landes), tombe d’un bienheureux (La Réunion), Royan, La Tour (Haute-Savoie).
Novembre 3 : Bages-d’Aude (Aude), Anthy-sur-Léman (Haute-Savoie), Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique).

Destructions de crèches : 6
Janvier 1 : Gond-Pontouvre (Charente).
Décembre 5 : Belvès (Dordogne), Barby (Savoie), Gond-Pontouvre (Charente), Surgères (interdiction de la construction d’une crèche), Fréjus.

Destruction de monuments publics à références chrétiennes :
Juillet : Rigarda (Pyrennées-Orientales).
Septembre : Limoges.
Novembre : Courcelles-en-Beaujolais (croix de mission abattue, Rhône), Pérignat-lès-Sarlières (date indéterminée, chemin de croix, Puy-de-Dôme) ; demande de permis de démolition de l’église à Sainte-Gemmes d’Andigné (en bon état de conservation) demandé par la commune.
Décembre : Saint-Germain-en-Laye (ex-voto dédié à sainte Geneviève).

Célébrations liturgiques interrompues :
Janvier : Carcassonne, catholiques caillassés durant la messe ; Avignon (maghrébins pénètrent dans une église au cours de la messe pour insulter les fidèles en criant « on va tous vous griller ».
Mai : Carcassonne, catholiques caillassés durant la messe par de jeunes maghrébins.
Septembre 2 : Toulouse, culte orthodoxe interrompu par les « Pussy Riot » ; Dijon, messe interrompue par des jeunes maghrébins.

Atteintes aux personnes :
Mai : Bourg-les-Valence (un prêtre agressé).
Septembre : Aubagne (un prêtre torturé, un autre séquestré).
Novembre : campagne publique d’affichage contre un évêque.
Sans oublier les menaces de mort reçues en juin par un évêque français.

Atteintes aux biens :
Septembre : Bordeaux (librairie catholique).
Une constatation s’impose : ces bons résultats vont croissant et présentent un honorable palmarès en octobre bien supérieur à ce que l’on enregistre au Pakistan ou au Nigeria.