TOUT EST DIT

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samedi 28 septembre 2013

Grèce : le dirigeant d’un parti néonazi arrêté

Le leader du parti néonazi grec, Aube dorée, Nikos Michaloliakos, ainsi que son député et porte-parole, ont été arrêtés samedi 28 septembre par la police. Le parti d'extrême-droite, accusé de l'assassinat d'un chanteur antifasciste, est soupçonné d’être une «organisation criminelle». «Le secrétaire général et un député du parti Aube Dorée viennent d'être arrêtés après

l'émission de mandats d'arrêt contre eux», a annoncé la police dans un sms envoyé aux différents journalistes. Ce ne sont pas les seules personnes de ce parti, soupçonné d’être une organisation criminelle, à être inquiétées par la police. Des mandats d'arrêt contre au moins cinq autres députés d’Aube dorée et des dizaines contre des membres de ce parti d’extrême droite ont été lancés par la Cour suprême grecque. Nikos Michaloliakos et Aube dorée avaient réussi en 2012 à entrer au parlement en raflant 18 des 300 sièges de la chambre. La crise financière subie par la Grèce est la principale raison du poids grandissant pris par ce parti. La police ne précise tout de même pas le motif de cette arrestation, mais Aube Dorée est au centre d'une grande polémique depuis le meurtre de Pavlos Fissas, un rappeur «antifasciste» engagé dans la lutte contre le racisme, le 17 septembre. Plus de 10.000 Grecs avaient manifesté mercredi à Athènes pour dénoncer le parti d'extrême-droite, qui réfute le qualificatif de néo-nazi et dément toute implication dans cet assassinat. Le premier ministre, Antonis Samaras, avait assuré que son gouvernement allait protéger «la démocratie» et s'était engagé à la fermeté face aux violences.

Valls et les Roms: après la gauche folle, l'Europe folle


François Hollande a vite tranché entre son ministre de l’Intérieur et la bronca de la gauche des bonnes intentions et du mépris du réel dont Cécile Duflot reste l’aille avancée au gouvernement. Le sinueux mais attentif Arnaud Montebourg a d’ailleurs immédiatement pris acte du soutien présidentiel à Manuels Valls en rectifiant ses premières déclarations appelant ce dernier à « corriger » ses propos« excessifs » : c’est finalement lui qui vient de corriger les siens en rendant « hommage au ministre de l’Intérieur » ! 
Mais ce n’est pas une avancée suffisante que d’avoir préféré au déni de la ministre Vert  - affirmant que les « pratiques et les modes de vie » des Roms ne constituent pas un « dérangement pour leurs voisins » - l’expérience des élus locaux de gauche qui savent l’effet explosif du mépris consistant à entonner l’air du « vivre ensemble » et de « la lutte contre les préjugés » à des populations vivant près des camps de Roms, victimes de l’explosion de la délinquance ou empoisonnées par la fumée des câbles qui brûlent pour récupérer du cuivre. 

Car la tragique errance des Roms entraine de logiques et réels désagréments et c’est à cette errance qu’il faut mettre fin : François Hollande ne doit pas seulement répondre à Cécile Duflot, mais à un personnage aussi délirant qu’elle mais beaucoup plus responsable : Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la Justice, qui vient d’accuser Manuel Valls d’ « électoralisme » (Viviane Reding fait partie de ces politiques hors sol qui ne conçoivent pas que l’on se soucie des électeurs) et lui rappeler que « la libre circulation comme la liberté de résider dans un autre pays sont des droits fondamentaux ». 

Ce n’est donc pas seulement au sein de son gouvernement que François Hollande doit remettre les choses d’aplomb, mais à Bruxelles. La responsabilité de l’Union européenne dans la situation catastrophique des Roms est énorme. Si les occupations illégales de citoyens roumains et bulgares posent de plus en plus de problèmes dans la plupart des pays d’Europe de l’ouest, c’est avant tout le résultat d’une maladie bruxelloise bien connue : un fonctionnement juridique et abstrait qui pratique le déni des réalités aussi bien avant les prises de décisions qu’après, lors de leur application désastreuse. C’est la langue de Viviane Reding : un monde, imaginaire, en apesanteur fait de « droits », de « valeurs communes » et de « principes européens ». Elle laisse le concret aux Etats. Quelque chose ne tourne pas rond dans cette conception procédurale de la construction européenne – le primat donné aux principes sur l’efficacité politique – et la question des Roms en constitue un beau cas de figure. 


Nombreux furent ceux qui alertèrent en effet Bruxelles avant qu’il ne soit question d’intégrer la Roumanie et la Bulgarie. Depuis longtemps, le sort malheureux des Roms est essentiellement un problème roumain mais l’Europe n’a même pas cherché à faire de sa résolution une des conditions de l’adhésion de la Roumanie. Il y avait dans ce pays plusieurs millions de Roms maltraités et discriminés, véritables sous-citoyens dans ces contrées pauvres, et leur accorder la libre circulation ne pouvait que les pousser à fuir leur malheur et entraîner leurs déplacements, lesquels déboucheraient sur plus de problèmes que de solutions. 

Depuis 2007 ces craintes sont confirmées. Bruxelles estime avoir la conscience tranquille en précisant que le Fonds social européen a mis à la disposition de la Roumanie près de 20 milliards d’euros de 2007 à 2013 pour « l’insertion des groupes vulnérables », mais ne se préoccupe pas de savoir que la Roumanie ne s’en sert pas ou mal, préfèrent se débarrasser des Roms en les poussant à aller voir ailleurs. Etrangement, le sort des Roms chez eux semble moins préoccuper Viviane Reding que le sort des Roms en France…  

Manuel Valls fait donc la bonne analyse en répétant que la situation catastrophique des Roms est de la responsabilité de Bruxelles et non pas de quelques communes françaises « la majorité des Roms doit être reconduite à la frontière car il n'y a pas d'autre solution » : « c'est en Roumanie, et en Bulgarie dans une moindre mesure, que les projets d'insertion doivent être menés. L'intégration des quelque 20 000 Roms en France relève de la responsabilité de ces pays en lien avec l'Union européenne puisque ces pays bénéficient de fonds structurels ». Vivianne Redding se permet de remarquer qu’« il y a 50 milliards d'euros qui sont à disposition et qui ne sont pas utilisés ». « Je me demande pourquoi », ajoute-t-elle avec désinvolture. Elle devrait commencer par répondre à cette question qui la concerne avant de s’occuper de Manuel Valls. Bruxelles sait sanctionner les Etats coupables de déficit budgétaire, mais laisse faire ceux qui martyrisent leurs citoyens.  

Que des populations qui continuent de faire l’objet de discriminations quotidiennes dans un pays désormais membre à part entière de l’Union n’aient comme liberté que celle de circuler d’un bidonville à un autre, dans les pays voisins, exploités par des mafias, n’indigne pas les grandes voix européennes ! C’est par là qu’il faut commencer. Depuis qu’est morte « l’Europe sociale » de Jacques Delors, qui promettait l’harmonisation économique, fiscale et sociale par le haut, l’espace européen se transforme en terrain de jeu où chaque pays membre est libre de se servir selon ses intérêts au nom de la règle minimale mais sacrée de la libre circulation des capitaux, du travail, mais aussi des problèmes. C’est ce qu’a vite compris la Roumanie, faisant preuve d’un cynisme et d’une mauvaise foi crasses en jouant de cette mise en concurrence des statuts fiscaux, des systèmes d’assistance sociale, des prolétariats, et maintenant des pauvres et des discriminés.

Le grand chaos

Le grand chaos

Nous l’avions dit. Et ce n’était pas la peine d’être extralucide pour prédire l’innommable foutoir qui allait résulter de la mise en place de la semaine de quatre jours et demi voulue par Peillon. Fatigue des enfants, incompétence des animateurs, désorganisation de l’école, sécurité défaillante, après trois semaines d’expérimentation, le tableau est très noir. Effarant même.
« C’est le chaos, les enfants ont perdu tout repère », affirme dans Le Point un directeur d’école maternelle parisienne. « L’école a été complètement désorganisée par cette réforme. Je ne m’attendais pas à ce que le bazar soit si important. » Et voilà pour les beaux « experts en éducation » dont se réclamait Peillon qui prône « l’étalement de la scolarité sur la semaine ». C’est la réforme qui s’étale de tout son long aujourd’hui.
Devant les protestations des parents, les fédérations de parents d’élèves comme la PEEP, ont lancé un sondage. Le syndicat d’enseignants SNUIPP affirme que les premières remontées sont « alarmantes » :
« Trois semaines après la rentrée, la catastrophe annoncée a malheureusement lieu. (...) La mise en œuvre de la réforme a eu des répercussions catastrophiques notamment en maternelle : l’alternance de jours irréguliers et l’utilisation des classes pour l’apprentissage et le récréatif empêchent une structuration du temps et de l’espace chez les élèves. Cette arythmie scolaire a aussi des répercussions sur les élèves d’élémentaire qui sont plus fatigués, désorientés et inquiets dès qu’on évoque la sortie des classes. Cette réforme est mal organisée et les écoles se trouvent confrontées à des problèmes d’hygiène (...) et de sécurité. »
Il n’y a que le ministre de l’Éducation nationale qui est content : « Cette réforme est faite, d’ailleurs on le voit bien, uniquement dans l’intérêt des enfants. On voit que pour les adultes, c’est plus difficile », ose-t-il ironiser.
Et pourtant ce sont bien les enfants les premières victimes. Déjà épuisés après seulement un mois d’école et totalement perdus dans cette réorganisation aberrante.
« Les enfants ont perdu tout repère »
« Ils n’ont pas deux jours consécutifs semblables », témoigne un instituteur. « C’est un problème majeur, a fortiori pour les tout petits que sont les élèves de maternelle : ils ont besoin de régularité pour structurer leur temps. Et dire que l’un des principaux arguments des partisans de la réforme était de travailler le mercredi pour éviter une semaine trop saccadée. Quel échec ! »
« Les enfants ont perdu tout repère », explique encore le directeur de maternelle parisien : « le lundi, l’école se termine à 16 h 30, le mardi à 15 heures, le mercredi à 11 h 30… Ils ne savent pas s’ils retrouveront leur maîtresse après la récréation de l’après-midi, si c’est l’heure du goûter parce que les animateurs arrivent, les élèves de petite section découvrent parfois un animateur à la place de leur maîtresse en se réveillant de la sieste… Impossible pour eux de se projeter dans la journée : à quelle heure quitteront-ils l’école ? Resteront-ils avec les mêmes camarades tout au long de l’après-midi ? Certains sortent à 15 heures, d’autres à 16 h 30, voire à 17 h 30… Et le ballet se poursuit jusqu’à 18 h 15 ! C’est extrêmement anxiogène pour des petits âgés de 3 à 5 ans. Le temps passé en collectivité est plus important qu’avant… En tant que directeur d’école, je constate des faits objectifs : il y a davantage d’absentéisme et de maladies que l’année dernière à la même époque. La différence est si significative qu’il ne peut s’agir d’une simple coïncidence. »
Improvisation
Un certain nombre de parents se plaignent du manque de qualification des « Atsem », en maternelle. Ce personnel ordinairement chargé d’assister les professeurs des écoles dans leur classe, de nettoyer celle-ci et d’emmener les enfants aux toilettes, se trouve depuis la rentrée en charge de nombreux « ateliers périscolaires ». Parfois totalement fantaisistes. Les Atsem sont débordées et les personnels enseignants désorientés : ils ne sont pas entendus sur l’organisation des « ateliers » qui ne répondent à aucun plan sérieux, leur contenu étant très souvent improvisé.
« L’Atsem change de rôle dans la même journée. Les enfants ne savent plus quand se tourner vers elles. Doivent-ils aller la voir quand ils ont besoin d’aller aux toilettes, comme c’est le cas pendant la classe ? Ah non, plus maintenant, il est 15 heures passées, elles organisent un jeu. Mais, attention : le lendemain matin, si les enfants ne comprennent pas ce qu’il faut faire, c’est à la maîtresse qu’ils doivent cette fois s’adresser, car l’Atsem sera en train de ranger l’activité précédente. C’est le bazar absolu. Par ailleurs, toutes talentueuses qu’elles soient, les Atsem ne sont pas formées pour occuper les enfants : au mieux, elles les laissent libres de faire ce qu’ils souhaitent, au pire, elles jouent à la maîtresse en tentant de reproduire ce qu’elles ont vu le matin pendant la classe. »
Le président de l’UMP Jean-François Copé qui sent bien comment tourne le vent des municipales, vient carrément d’appeler les maires à « une grève de la réforme » des rythmes scolaires. Il a demandé au ministre de l’Education Vincent Peillon un report de la réforme, selon lui « intenable sur le plan financier, sauf à augmenter les impôts », prenant notamment l’exemple de la ville de Meaux (Seine-et-Marne) dont il est maire.
A la dernière rentrée 4 000 communes sont passées aux nouveaux rythmes Peillon. Toutes les autres (la France compte près de 37 000 communes) doivent théoriquement franchir le pas à la rentrée 2014. Ce merveilleux projet socialiste si réussi dans les faits, est en plus ruineux. Il représente en fonction des villes, entre 100 et 150 euros par enfant et par an supplémentaires à la charge des communes… Etonnez-vous que les impôts locaux explosent !

Le "big bang" politique

Le "big bang" politique
 une explosion de la vie politique française. La crise économique, l’impuissance de l’Etat et le déclin de l’autorité élyséenne  sont en passe de venir à bout d’un système bipolaire fondé sur l’affrontement entre une majorité présidentielle et une opposition. Six pôles idéologiques s’affirment, fracturant la tradition de la Vème République : protestataire/anti-mondialisation (fn) ; libéral/républicain et autoritaire (une partie de l’ump) ; centriste (l’autre ump+UDI et UDF) ; gauche républicaine (Valls) ; social-bobo sans-frontières (une partie du PS+écolo) ; communiste. Ce morcellement pourrait être durable et profond, marquant le triomphe de forces centrifuges. Il est encore voilé par l’apparence d’un pouvoir et d’une majorité, mais risque d’apparaître au grand jour à la faveur des échéances électorales de 2014. Ses conséquences seront considérables, rendant le pays ingouvernable. Ce genre de situations où la vie politique se décompose survient périodiquement dans l’histoire à la faveur de grandes crises de société, la dernière en date étant celle des années 1956-1958. En principe, l’explosion doit être suivie d’une recomposition, d’une relève, de l’émergence d’un homme providentiel autour duquel viennent se fédérer les espérances et les énergies. Nous y travaillons dans l’ombre, la modestie et la discrétion avec nos blogs et nos associations. Mais tout cela, il faut bien le dire, tarde à prendre forme et à se cristalliser dans une figure incarnant l’espoir. C’est pourquoi cette période de transition est si difficile à vivre.

Retour en terre inconnue

L'émission de Frédéric Lopez sur France 2 avait envoyé François-Xavier Demaison chez les Raïka, en Inde. Un spectacle total et enchanteur pour Nathalie Rheims.

L'émission de Frédéric Lopez sur France 2 avait envoyé François-Xavier Demaison chez les Raïka, en Inde. Un spectacle total et enchanteur pour Nathalie Rheims.



C'est une des plus belles émissions de la télévision française. On peut regarder n'importe laquelle en replay, elle génère toujours une très forte émotion. En ces temps où l'on sent une montée incontrôlée d'un ostracisme irrationnel, l'émission créé par Frédéric Lopez, digne d'un long-métrage, permet de faire découvrir aux téléspectateurs un peuple lointain, dont les traditions et la culture sont menacées, à travers le regard d'une personnalité à laquelle on peut s'identifier, qui accepte de s'envoler pour une destination inconnue qu'elle ne découvrira qu'une fois installée dans l'avion.
D'abord diffusée sur France 5 entre 2005 et 2006, puis sur France 2depuis 2007, l'émission a vu dix-neuf personnalités participer à cette aventure incroyable : les plus marquants, pour moi, furent Thierry Lhermitte, Muriel Robin, sur France 5, puis, sur France 2, Patrick Timsit, Gilbert Montagné, Marianne James, Gérard Jugnot, Zabou Breitman et, enfin, l'invité du 24 septembre 2013 que nous avons pu suivre en direct, François-Xavier Demaison. La pertinence du choix de ces personnalités est essentielle, car il leur faut préserver, tout au long du reportage, une humanité qui ne doit jamais laisser leur notoriété médiatique prendre le dessus, quelle que soit la complexité ou la profondeur de l'expérience intérieure qu'ils vont vivre.
Dans ces conditions, les réalisateurs, Pierre Stine ou Christian Gaume, sous l'impulsion de Frédéric Lopez et du rédacteur en chef, Franck Desplanques, peuvent restituer l'extraordinaire émotion provoquée chez ces "explorateurs" d'aujourd'hui, successeurs des Lévi-Strauss d'autrefois. De ce point de vue, on note un engouement particulier pour les musiques, souvent occidentales, qui accompagnent ces images, traduisant des sensations rendues palpables.

La sensation d'un paradis perdu

Ces documents nous permettent d'approcher une forme d'émotion très particulière, sans doute ancestrale, assez mystérieuse, et qui donne parfois la chair de poule ou fait monter de très loin une envie de pleurer, semblant surgir de la nuit des temps. On pense à ce qu'a pu être la découverte des peintures rupestres des grottes de Lascaux, au sentiment d'atteindre l'humanité au moment de sa première jeunesse, à l'époque où les dieux, par milliers, épousaient la vie de tous les jours, faisant tomber la pluie ou pousser la végétation, des dieux qui résidaient, la plupart du temps, dans des espèces animales.
On pense à cette aube de l'espèce humaine, avec son mélange de magie et de pureté infantile, en voyant l'émerveillement de François-Xavier Demaison, monté dans l'avion les yeux bandés et un casque sur les oreilles, apprenant que le peuple qu'il va découvrir est un groupe de bergers semi-nomades du Rajasthan. Lorsque Frédéric Lopez, qui l'accompagne tout au long du voyage, lui dit qu'à cet instant précis, il y a quelqu'un, sur la planète, qui l'attend à un endroit particulier, nous plongeons immédiatement avec lui.
Le rêve, la sensation d'un paradis perdu, va nous saisir dès l'arrivée chez cette caste de bergers, les Raïka, qui ont su garder leurs coutumes, leurs croyances, leur mode de vie, leurs costumes, leurs âmes si fortes qu'on les sent vibrer, malgré l'arrivée des autoroutes, des portables et de la croissance économique spectaculaire de l'Inde. 
Cette émission, qui nous fait revenir avec bienveillance aux sources de nos civilisations, est une sorte de médicament contre la maladie du racisme ordinaire et du rejet de l'autre qui ronge notre culture occidentale. Ces reportages rejoignent ce que décrit avec une grande perspicacité le magnifique roman de Tristan Garcia, Faber, qui domine cette rentrée littéraire. Ils montrent comment nous pouvons retrouver la pureté de ces dieux qui ont dominé la période d'enfance de nos civilisations. Comment, devenues adultes, elles les ont rejetés, en les diabolisant et en les transformant en démons, en diables. Dans notre monde où nous découvrons à quel point il est important de sauver des espèces animales en voie de disparition, Rendez vous en terre inconnue nous fait prendre conscience que l'espèce peut-être la plus menacée par la barbarie, c'est la nôtre.




François Hollande, le magicien fiscal

Le rideau de fumée des déclarations officielles ne peut dissimuler la réalité : les impôts, les déficits et les dépenses publiques continueront d'augmenter.

François Hollande a peut-être raté sa vocation. On l'imagine sur une scène de music-hall vêtu en magicien, redingote et chapeau haut de forme, maniant avec dextérité une baguette étoilée et faisant surgir une colombe tout en escamotant un lapin. Tout l'art du prestidigitateur consiste en effet à faire diversion, à capter l'attention du spectateur sur un espace éclairé pendant que les choses sérieuses se passent ailleurs, dans la pénombre. C'est à peu près la méthode employée ces jours-ci pour faire avaler quelques bons gros mensonges en matière budgétaire et fiscale.
"Oyez, oyez, bonnes gens. L'an de grâce 2014 - le troisième du règne de la hollandie - verra vos impôts sinon fondre comme neige au soleil du moins se figer telle l'huile un soir d'hiver", proclament en ce début d'automne les hérauts du gouvernement (qui sont aussi parfois des Ayrault...). Ils assènent au bon peuple médusé et avec un culot d'acier que les dépenses publiques vont diminuer, que le pays est dans la juste voix qui va le conduire à la vertu financière.
Un simple coup d'oeil sur le projet de budget 2014 suffit à pulvériser ce hasardeux montage de com. Hausse de la TVA, des droits de mutation dans l'immobilier, baisse du plafond du quotient familial, fiscalisation de la majoration des pensions de retraite pour les retraités ayant eu trois enfants : l'addition est plutôt salée. Côté entreprises, on a même inventé un nouveau et inquiétant monstre fiscal : l'impôt sur l'excédent brut d'exploitation, censé remplacer deux autres taxes supprimées. Les dépenses de l'État, elles, continueront de croître d'environ cinq milliards.

La course vers l'abîme

"Mais, rétorquent les ministres concernés, si nous n'avions rien fait, elles auraient augmenté de 20 milliards". Hosanna ! On n'arrête pas la course vers l'abîme, on la ralentit. Imaginez un citoyen lambda déjà lourdement endetté gagnant, par exemple, 50 000 euros par an et qui en dépense 70 000. La bouche en coeur, il va expliquer à son banquier que, l'an prochain, il sera raisonnable et ne dilapidera "que" 60 000 euros et que, par conséquent, il sollicite un prêt pour financer ses dépenses courantes. Dans un tel scénario, le malheureux se retrouverait rapidement avec les huissiers aux trousses, des saisies-arrêts sur salaire et peut-être en faillite personnelle.
Heureusement, les États ne sont pas soumis aux mêmes règles contraignantes. La dette de la France continuera, par conséquent, d'augmenter pour atteindre un niveau record : 95,1 % du PIB. On a bien taillé à la serpe dans les budgets de certains ministères, réduit les dotations des agences de l'État, rogné celles des communes. Mais l'on refuse de s'attaquer au coeur du problème : une fonction publique pléthorique et mal répartie protégée par un statut anachronique. Un peu plus de 2 000 postes de fonctionnaire seront, paraît-il, tout de même supprimés... sur 5 millions. Bel effort. Rappelons que nos malheureux voisins allemands - de toute évidence sous-administrés - ne disposent que de 50 fonctionnaires pour 1 000 habitants contre... 90 en France. Quant à la Suède, elle a, en vingt ans, diminué de 38 % le nombre d'agents publics...