TOUT EST DIT

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samedi 16 octobre 2010

Le travail en espace ouvert augmenterait le risque d'infarctus.

L'open space, antichambre de l'infarctus ? Selon une étude publiée par le British Medical Journal (BMJ), travailler dans un "espace ouvert" accroîtrait d'un tiers le risque d'accident cardiaque au bureau. Telle est la conclusion des recherches menées par l'université de Colombie-Britannique (Canada) à partir d'informations glanées auprès de plus de 6 000 employés américains actifs entre 1999 et 2005.

Guerlain, un parfum de scandale

Une plainte pourrait être déposée par SOS Racisme et le Conseil représentatif des associations noires (Cran) contre Jean-Paul Guerlain. Interrogé vendredi midi lors du JT de France 2, le célèbre parfumeur avait lancé: "Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin…" 

Jean-Paul Guerlain, 34e fortune française, est connu pour sa discrétion. A la tête de la plus ancienne maison de parfumerie parisienne existante, créée par son arrière grand-père en 1828, le célèbre "nez" a pourtant provoqué la polémique vendredi. Invité du journal télévisé de 13 heures de France 2, il devait évoquer l'histoire de "Samsara", un parfum qu'il a conçu en 1983 et qu'il relance en grande pompe cette année. Interrogé par Elise Lucet, il a affirmé "avoir travaillé comme un nègre" lors de la conception de la fragrance avant d'ajouter: "Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin…"
Un dérapage non contrôlé qui est presque passé inaperçu, la présentatrice du 13 heures n'ayant pas relevé la déclaration sur le moment. Elise Lucet s'est toutefois fendue d'un message sur le site de France 2, diffusé vendredi après-midi: "Cette interview portait sur le parfum et le parcours d'un homme. Comme toujours dans cette séquence de fin de journal, l'ambiance sur le plateau était détendue. J'ai été surprise par ces propos qui n'avaient rien à voir avec le thème de l'entretien. Je suis désolée de ne pas avoir réagi instantanément."

Un mail d'excuses refusé

Dans la foulée, le parfumeur a lui-même présenté ses excuses "à tous ceux qui ont pu être blessés par les propos choquants [qu'il a] tenus". "Mes paroles ne reflètent en aucun cas ma pensée profonde mais relèvent d’un dérapage hors de propos que je regrette vivement", a-t-il encore déclaré, spécifiant qu'il assumait la responsabilité de ses dires.
Reste que le mal est fait. SOS Racisme a déclaré vendredi soir avoir l'intention de saisir la justice. Dans son communiqué, l'association, qui dit "croire en la vertu pédagogique des procès", dénonce "les clichés empreints ici de relents coloniaux". Même son de cloche au Cran, le Conseil représentatif des associations noires. Le collectif "envisage" de porter plainte, jugeant "bien désinvolte" le regret exprimé par Jean-Paul Guerlain "sous la forme d'un simple courriel". "Les propos de Guerlain sont pathétiques", a pour sa part déclaré Christine Lagarde. Invitée à réagir sur le sujet à RTL, elle a dit espérer "simplement que c'est sénile et grossier et que les excuses sont véritablement, elles, sincères et gracieuses. Parce que franchement..."

Le groupe LVMH entaché?

Le Cran a également appelé LVMH, propriétaire de la maison Guerlain, à clarifier sa position: "Ces propos racistes sont aux antipodes des valeurs véhiculées par Guerlain" et "jettent le doute sur sa politique en matière de diversité." Et de demander à la direction de "prendre ses distances" avec le parfumeur. Jean-Paul Guerlain a d'ailleurs tenu à souligner qu’il assumait seul la responsabilité de ses propos. Celui qui avait repris l'affaire familiale en 1992 n'est désormais plus actionnaire ni salarié de l'entreprise depuis 2002. Mise à part une contribution exceptionnelle pour les 180 ans de la maison, en 2008, le créateur de parfum n'est plus que conseiller des tendances olfactives chez Guerlain.
Reste que ces propos jugés racistes rappellent une autre affaire qui avait contribué au départ de Jean-Paul Guerlain en 2002. A l'époque, l'inspection du travail de Mayotte avait épinglé la marque pour avoir employé des ouvriers clandestins dans ses plantations locales. Jean-Paul Guerlain, toujours présent à la direction, n'avait exprimé aucun regret: "On sait très bien qu'ici la main d'œuvre clandestine est un mal endémique", avait-il lâché sur RFO. Depuis ce scandale, l'entreprise a transféré ses activités, selon le site Comores Info , sur l'île d'Anjouan, voisine de Mayotte.


Flash-ball et Bisounours




Il y a des hasards éclairants du calendrier qui amènent des mères de familles méritantes à l’Elysée un vendredi d’octobre, quand les hérauts de la droite tancent ces autres familles qui ne tiennent pas leurs enfants et les exposent aux dangers des manifs.


D’un côté, Hortefeux, Copé, Pécresse rivalisaient d’évidences pour rappeler que la rue est périlleuse et les parents devraient le savoir. De l’autre, Nicolas Sarkozy souriait à des mamans prolifiques qui lui souriaient en retour, les décorait de la médaille de la famille, et les remerciait au nom de la République et de la transmission des valeurs "le travail, l’effort", sans lesquelles "la société s’effondre".


C’est le monde selon la droite: les bonnes familles qui nous garantissent et nous prolongent; contre les mauvais parents qui démissionnent et laissent leur progéniture menacer la société, laquelle doit bien se défendre, fût-ce à coups de flash-ball et de lacrymos? La séquence serait cocasse de vérité idéologique si le réel n’était pas odieux: la surprenante violence d’une répression policière face à des gosses descendus dans la rue malgré tout, et l’ineffable inconscience des autorités, découvrant que le flash-ball aussi est dangereux pour les enfants, après qu’un lycéen de Montreuil a été défiguré…


Il y a des constantes, dans le cynisme des valeurs, quand une droite gouverne et des jeunes manifestent. En 1986, un gosse mourait après avoir été tabassé par des voltigeurs de la police et Robert Pandraud, ministre de la Sécurité, n’avait trouvé qu’une épitaphe injurieuse pour Malik Oussekine et ses parents: "Si j’avais un fils sous dialyse, je ne le laisserais pas faire le con dans la rue." Brice Hortefeux, lui, en appelle simplement aux "responsabilités" des parents et veut désormais retenir, heureusement, sa police. Mais le fond est le même. Des automatismes idéologiques, un faux bon sens qui interdit le remords et masque les responsabilités du pouvoir dans la montée de la tension: la construction méthodique, depuis des mois, d’un discours transformant les policiers en victimes, et les jeunes (de banlieue, mal blanchis, mal élevés, mal intégrés) en agresseurs et en ennemis. A Montreuil, l’ennemi avait 16 ans.


Les invariants idéologiques existent aussi à gauche et ne sont pas forcément plus reluisants. Quand le lyrisme monte, quand on se repaît des martyrs juvéniles, quand on entraîne les gosses dans la rue sans avoir les moyens de les protéger d’eux-mêmes, des voyous, de la police. La gauche est moins coupable d’encourager les manifs que d’être incapable de les encadrer. Les "orgas" de jeunes - FIDL, UNL, Unef - aux leaders verbalement structurés et aux slogans savamment révoltés n’ont ni la carrure, ni la légitimité, ni les services d’ordre pour qu’on leur confie tranquillement des adolescents.
Dans un pays où la police sert une stratégie de la tension à droite, la gauche devrait savoir que la fausse naïveté est une faute ou un crime politique. Hélas, toujours impuni.

"Ceux qui critiquent TF1 ne voyagent pas"


La presse dans le collimateur? Dans le film de Pierre Carles, Fin de concession, en salles le 27 octobre, le député PS Arnaud Montebourg traite TF1 de chaîne "à tradition délinquante". L’eurodéputé Jean-Luc Mélenchon y écorche le présentateur de France 2 David Pujadas, en le traitant de "laquais des puissants", de "salaud", de "larbin". Le sociologue Dominique Wolton (*) décrypte ces passes d’armes entre hommes politiques et journalistes.


On ne peut pas réduire TF1 à de l’abrutissement et à de la délinquance. Le jugement d’Arnaud Montebourg n’est pas admissible. Cela équivaut à traiter les patrons de chaînes et le public de voyous! Pour un homme politique, c’est comme mépriser et insulter quelqu’un qui a voté contre son camp. Ceux qui critiquent TF1 ne voyagent pas, il y a dans le monde des télévisions privées bien pires. Ses grilles ont évolué, elles s’ouvrent aux critères multiculturels de la société française, avec des magazines et des fictions. Sa chaîne d’info, LCI, reste sobre, sans trop spectaculariser.

Les patrons de TF1 et de France Télévisions savent qu’ils ont une responsabilité morale et sociale, ils ne sont pas là pour faire seulement de l’audience. Mépriser TF1, c’est mépriser ceux qui y travaillent et la regardent. Qui est le juge? Les élites pensent que le récepteur n’est pas intelligent. Mais regarder n’est pas adhérer, les téléspectateurs ne sont pas dupes. Ils sont aussi électeurs: pourquoi les respecter dans un cas et les mépriser dans l’autre? D’autant que les mêmes qui critiquent les télévisions, se précipitent allègrement sur leur plateau…

Les grands médias généralistes privés ont évidemment une responsabilité collective. C’est pourquoi la pression pour les améliorer est indispensable, comme elle l’est aussi pour le service public. Quand tout sera individualisé, segmenté, interactif, il faudra bien réunir les individus et les communautés au-delà de leurs différences. C’est le rôle fondamental et démocratique des médias généralistes, la supériorité de la presse écrite par rapport à Internet. L’idée fixe des élites consiste à dire que les médias de masse sont dépassés, contrairement aux sites Internet, plus modernes. Or, les sites pure players sont dans l’instantané. Le journaliste Internet a pour lui et contre lui la vitesse, avec le risque d’être "manipulé" par l’événement et par lui-même.

Pour lutter contre un climat tendu entre hommes politiques et journalistes, qui va l’être plus encore avec l’élection présidentielle, il faut réintroduire la notion de durée, ralentir le rythme. Un des effets pervers de la concurrence entre les différents médias et les politiques eux-mêmes, c’est la course à la petite phrase, la recherche de la révélation, de la trahison. Le défi de la communication politique est de conserver l’équilibre fragile entre ces trois dimensions: l’opinion publique, les médias, les acteurs.

Les journalistes sont déjà, hélas, dans un mouvement de décrédibilisation depuis une vingtaine d’années, lié notamment à la surmédiatisation de la société. Le pire des scénarios serait une collusion entre hommes politiques et opinion publique, sur le thème des médias, "obsédés par le scoop, sans profondeur". Ce serait une tragédie pour la liberté de la presse, et un ingrédient pour faire remonter le populisme. Ce triangle est fragile et les médias doivent apprendre à conserver plus de distance à l’égard des politiques, pour informer, enquêter, critiquer. Tout le monde y perd.

(*) Directeur de l’Institut des sciences de la communication du CNRS

Chaque chose a une fin, même l'univers

Selon la théorie communément admise, l'univers est né du "Big Bang", il y a environ 13,7 milliards d'années et continue de s'étendre à une vitesse qui s'accélère exponentiellement, poussée par l'énergie du vide, et ce à l'infini. Mais cette théorie est mise à mal par des astrophysiciens américains et japonais qui estiment que l'univers et tout ce qu'il contient pourrait connaître une fin d'ici 3,7 milliards d'années.

"Il est improbable que l'univers s'arrête durant notre durée de vie mais il y a 50 % de chance que le temps connaisse une fin dans les 3,7 milliards d'années", estiment ces chercheurs dans leur communication. Ils font savoir que certaines méthodes et hypothèses utilisées de longue date par les astrophysiciens, et surtout une limite arbitraire du temps afin de calculer les probabilités d'un univers s'étendant à l'infini, conduit en fait à la conclusion que le temps aura une fin.

"En d'autres termes, cette limite du temps, considérée seulement comme un outil de calcul statistique, se comporte en fait comme un événement physique réel qu'on le veuille ou non", explique Raphael Bousso, astrophysicien à l'Université de Californie, Berkeley (ouest), principal co-auteur de ces travaux.

"NOUS NE DISONS PAS ÊTRE CERTAINS DE CETTE CONCLUSION"

"Il est très important de comprendre que nous ne disons pas être certains de cette conclusion que le temps aura une fin mais ne pouvons pas exclure que cela puisse vraiment arriver", souligne l'astrophysicien. "Si cette conclusion n'est pas vraie cela veut dire qu'une des hypothèses retenue dans le modèle mathématique est fausse, ce qui serait aussi extrêmement intéressant pour les astrophysiciens qui durant de nombreuses années la jugeaient très raisonnable", poursuit-il.
En science cette sorte de raisonnement est souvent très utile, souligne le chercheur. "On réalise qu'une théorie qui paraissait tout à fait logique prédit un événement tout à fait fou, faisant qu'il faut soit l'abandonner ou comprendre pourquoi elle n'est peut-être pas aussi absurde", souligne-t-il.

Retraites: 20.000 manifestants à Paris selon la police, Thibault (CGT) demande au Sénat de ne pas voter le projet de loi

Quelque 20.000 personnes manifestaient vers 15H00 à Paris samedi contre la réforme des retraites, selon une estimation de la préfecture de police de Paris (PP), soit 30.000 de moins que le 2 octobre à la même heure, précédente journée de mobilisation organisée un samedi.

Dans le cortgère parisien, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a demandé aux sénateurs "de ne pas voter en l'état" le projet de loi sur les retraites.

Quelque 340.000 personnes avaient manifesté dans le pays à mi-journée, dans 140 rassemblements et défilés, selon le ministère de l'Intérieur qui juge cette participation "en baisse" par rapport aux quatre précédentes mobilisations.

A la même heure le 2 octobre, l'autre journée de mobilisation organisée un samedi, le ministère de l'Intérieur avait recensé 380.000 manifestants dans 150 rassemblements.

Selon le ministère, "environ 500.000" personnes, regroupées dans 100 rassemblements et défilés, avaient manifesté à la mi-journée lors de la mobilisation précédente, le mardi 12 octobre.

Une comparaison sera nécessairement établie avec le 2 octobre, également un samedi, lorsque les cortèges avaient réuni entre 899.000 personnes, selon la police, près de 3 millions selon la CGT.

François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a accusé le gouvernement d'avoir "radicalisé le pays" et d'être "en train de le bloquer", samedi avant le départ de la manifestation parisienne en faveur des retraites.

Le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly a estimé quant à lui que la participation aux manifestations de samedi pour la défense des retraites serait "au moins du même niveau que ce qui est comparable, c'est-à-dire le 2 octobre".

La vague de protestation a pris une nouvelle ampleur depuis mardi dernier, avec des records de participation aux cortèges (3,5 millions selon les syndicats, 1,23 million selon le ministère de l'Intérieur).

Véritablement entrés dans le mouvement mardi, les jeunes, notamment les lycéens, devraient être nombreux dans les rues samedi, laissant craindre des incidents comme ces dernières 48 heures.

Devant les violences souvent dues à des "éléments incontrôlés", la police a reçu ordre de "limiter l'usage de la force au strict nécessaire". Plus de 150 "casseurs" ont été interpellés vendredi.

La totalité des douze raffineries métropolitaines étant en grève, une pénurie de kérosène se profile à Roissy. L'aéroport Charles de Gaulle dispose de réserves de kérosène seulement jusqu'à lundi soir ou mardi, selon le ministère de l'Ecologie.

Le ministère de l'Ecologie assure toutefois que, grâce au déblocage des réserves et les importations, il n'y a aucun problème d'approvisionnement des stations service en carburant jusqu'au "début novembre". La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a exhorté les Français à "ne pas paniquer".

Chez les salariés, la mobilisation, ne connaît pas de répit, même si la grève reconductible n'a pas pris dans les transports (SNCF, RATP...). Ainsi, dans les Ardennes, l'intersyndicale a appelé à la grève générale reconductible à partir de lundi, une initiative pour l'instant unique en France.

Le transport routier pourrait être touché à partir de lundi par des grèves. "Je sens une impatience, les gars disent +il faut y aller+", a déclaré Maxime Dumont, du syndicat CFDT, majoritaire dans les transports.

Pendant ce temps, le Sénat poursuit invariablement sa marche vers l'adoption, prévue mercredi, de la réforme des retraites qui reporte l'âge de départ de 60 à 62 ans pour l'âge minimal et de 65 à 67 ans pour une retraite à taux plein.

Après une longue séance de nuit vendredi, le Sénat reprend ses travaux samedi à partir de 15h15, donnant juste le temps aux sénateurs de gauche d'aller saluer les manifestants parisiens.

LA DERNIÈRE IMAGE N'EST PAS UNE ERREUR, ELLE EST AUSSI UN CONSTAT D'UNE FORME  ENCORE PLUS AVÉRÉE DE MANIPULATION 

Enrayer le déclin



« La France est, parmi les grands pays, celui qui a le plus régressé sur le plan industriel : depuis la fin des années 1990, la production a reculé de 10 %, l'emploi de 20 %. Sa part de marché dans le commerce mondial est passée de 6,5 % à 3,7 %. Le nombre d'entreprises exportatrices, de 110 000 à 91 000 (contre 245 000 en Allemagne et 200 000 en Italie...) » (1).


Après un tel constat, faut-il en rajouter ? Pourtant, encore une information : quand Singapour, au revenu équivalent, connaît une croissance de 18 %, la France n'arrive qu'à 0,6 %... En Asie, le taux de pauvreté commence à régresser dans les pays émergents. Il est à moins de 6 % en Malaisie, d'à peine 1 % à Taïwan contre13,4 % en France.


Pardon pour tous ces chiffres, mais ils permettent de prendre conscience du recul de notre pays en de nombreux domaines. Nous ne pouvons plus continuer à nous voiler la face, à donner des leçons au monde, tout en nous enfonçant, les yeux fermés, dans la spirale d'un déclin qu'il est pourtant urgent d'enrayer.


Or, que voyons-nous ? Des grèves qui, selon Michel Godet, « coûtent chacune 400 millions d'euros par jour, l'équivalent d'un bouclier fiscal au bout d'une journée et demie ». « Il faut arrêter cette histoire, ajoute l'économiste. La France est en train de se transformer en Grèce » (2). On ne peut donc pas croire une seconde que la grève puisse nous aider à freiner notre chute. Elle l'accélère et, au bout du compte, ceux qui tentent d'en sortir par ce moyen aggravent la situation du pays et donc la leur.


Quand on voyage un peu, ne serait-ce que quelques heures sur le port de Hambourg, par exemple, on est impressionné par l'activité incessante du deuxième port de conteneurs du monde. Il en traite 9 800 000, contre seulement 850 000 à Marseille.


Ne parlons pas de Rotterdam, qui totalise le même trafic que l'ensemble des ports français, en recul. Leur part de marché en Europe était de 17,8 % en 1989 pour 13,9 % en 2006. Nos ports, pourtant, sont en grève. À Marseille, plus de cinquante navires attendent en rade. Les clients ont le tournis : escales annulées, conteneurs détournés sur les ports étrangers du Nord, des centaines de millions d'euros perdus. Le raffinage français est en sale position. Du jamais vu depuis des années (3).


Inventer autre chose


Cependant, certains s'inquiètent: « S'il y a grève aujourd'hui, demain le trafic partira à Anvers, explique le secrétaire général des dockers de Dunkerque (3). Les 27 000 emplois créés par le port seront en péril. Nous travaillons avec notre cerveau pour retrouver les volumes perdus par le blocage de 1992. Faire la grève, c'est le plus simple, pas toujours le plus efficace. Si nous ne bloquons pas, c'est pour obtenir un meilleur avenir. On est à l'avant-garde depuis 1992, je pense qu'on a raison. »


Et pendant ce temps-là se poursuit la bataille pour enrayer la réforme des retraites, pourtant jugée nécessaire. Défilés, grèves n'ont rien d'illégal. Mais, vu l'état du pays, le blocage économique qu'on déclare vouloir lui imposer est désastreux dans ses conséquences.


De plus, voir des lycéens de15 ans afficher, comme slogan, « Ma retraite à 60 ans » en dit long sur leur mentalité : ignorance, inconscience, vieillis avant l'âge, illusionnés. Quel visage notre jeunesse présente-t-elle au monde ? Quel est son idéal ? Où est son dynamisme... ?


Avec la crise, la croissance, ici, semble vouée à une certainestagnation; empêchons-la au moins de diminuer encore. « Nos décisions de justice sociale ont été prises avec une croissance à 3 %, mais, avec 1 %, nous allons devoir inventer autre chose », a dit Marc-Olivier Padis, de la revue Esprit, hier, au colloque Mounier de Rennes.


Pour ne pas remettre en cause la justice sociale, « cette autre chose à inventer » nécessite non pas l'affrontement, mais le dialogue loyal et la coopération. Cette jeunesse n'est pas que cela. Il est important de rappeler, comme beaucoup de jeunes le savent, que leur avenir n'est pas d'abord dans la retraite, mais dans ce qu'ils construiront tout au long de leur vie.


Il convient également de dire que les assemblées générales, aussi participatives soient-elles, se mettent hors de la démocratie lorsqu'elles votent et appliquent le blocage d'un lycée, d'une entreprise, d'une gare, d'une route. La démocratie, c'est la liberté de parole, c'est le droit de grève, mais c'est aussi la liberté de circuler et le droit de travailler et d'étudier.

(1) Patrick Arthus, Jean-Hervé Lorenzi, Le Monde, 13 octobre 2010.

(2) Ouest-France, 14 octobre 2010.

(3) le marin, 14 octobre 2010.

Rocard sur la réforme des retraites : «Sarkozy a fixé des délais intenables»

En préfaçant le livre blanc sur les retraites, paru en 1991, Michel Rocard s'engageait en faveur d'une réforme négociée du système de retraites. Il regrette aujourd'hui l'absence de méthode du chef de l'État
 La Tribune - Il y a vingt ans, vous pointiez dans un livre blanc sur les retraites l'augmentation significative des dépenses du système et la nécessité de le réformer au plus vite. Aviez-vous raison avant l'heure ?
Michel Rocard - Évidemment oui. La raison est évidente. Quand on a inventé la Sécurité sociale, en 1945, la durée de vie moyenne des hommes était de 65 ans. Aujourd'hui, elle est supérieure à 78 ans. L'espérance de vie progresse d'un trimestre tous les quatre ans. Cela a nécessairement des répercussions sur les finances du système de retraites. Mon livre blanc a probablement été le premier à tirer la sonnette d'alarme. Mais c'était une pièce de toute une stratégie pour réformer le système.
- Quelle était-elle ?
- La stratégie que je défendais comportait quatre phases : l'élaboration d'un diagnostic commun ; l'ouverture de débats dans le pays de manière à amener l'opinion à prendre conscience des problèmes ; l'ouverture d'une négociation tripartite (patronat, syndicats et gouvernement) et le passage, si nécessaire, par la loi, pour entériner et donner force légale aux conclusions de l'accord... J'ai donc demandé à l'Insee de faire un diagnostic. J'ai ensuite obtenu l'accord du patronat, de la CFDT et de FO sur le principe même de cette stratégie. Ils ont pu amender le livre blanc avant sa parution, à laquelle ils ont donné leur accord.
- Quel était le contenu de votre livre blanc ?
-Il contenait deux éléments : le diagnostic général de l'état des finances du régime, ainsi qu'une boîte à outils. C'était une sorte d'inventaire de toutes les variables qui pouvaient jouer. Mais cela sans préjuger de ce qu'on pourrait faire et qui devait relever uniquement de la négociation. Dans le même temps était mise en place une mission du dialogue, présidée par Robert Cottave, secrétaire général de la fédération des cadres FO. Cette mission s'est déplacée dans les CCI, les sièges locaux syndicaux et patronaux, les préfectures... Mon objectif était qu'il ne reste plus dans le pays un dirigeant syndical salarié, patronal ou agricole qui ose contester les chiffres. Nous sommes arrivés à peu près à ce résultat. La mission a fait un travail considérable. Je regrette que l'un des premiers actes de mon successeur, madame Cresson, ait été de la supprimer.
- Votre méthode est-elle la seule qui vaille ?
- J'ai tendance à penser que oui puisqu'elle a déjà réussi en Allemagne, en Suède et au Danemark. On peut changer les détails dans le calendrier et les étapes. Le seul point majeur, c'est de négocier. Encore que l'idée de faire un diagnostic et de vérifier que les gens s'accordent là-dessus me semble importante. Les syndicats et le patronat doivent également savoir dans quel cadre ils se trouvent, c'est-à-dire s'il s'agit d'une négociation, d'une concertation ou d'une consultation. Car ils s'y préparent différemment. Et il n'y a pas de bonne négociation, si celui qui la conduit n'a pas carte blanche et n'est pas la seule autorité pendant tout le temps de la négociation.
- Votre livre blanc reste encore aujourd'hui une référence...
- C'est un document qui reste dans les esprits pour son contenu. Mais tout le monde a préféré oublier qu'il était une pièce dans un processus négocié tout le long. C'est pourtant le coeur de l'affaire. Aujourd'hui, je vois que mon livre blanc n'a servi à rien.
- Le chef de l'État est-il allé trop vite en besogne ?

- Oui. Nicolas Sarkozy a fixé des délais intenables pour mener cette réforme. Or, sur un problème de cette gravité, il faut des années. La France est ainsi faite. Quand on régule le droit à la retraite, il faut faire attention à tout. Si le gouvernement avait négocié avec les partenaires sociaux, il aurait remarqué les inégalités créées par son projet de réforme, comme les carrières incomplètes des femmes. Mais il est allé trop vite. Cela lui revient comme un boomerang, au moment où le dialogue est rompu, le texte est devant le Parlement et le mouvement syndical n'a plus que la rue pour s'exprimer.
- Un gouvernement, quel qu'il soit, a-t-il la légitimité suffisante pour décider seul une réforme des retraites ?
- Attention aux mots. Un gouvernement a la légalité suffisante. La légitimité est beaucoup plus subtile. Et dans notre situation de chômage prolongé, d'inquiétude sur la puissance publique et d'indifférence au politique, l'opinion est larguée dans cette affaire. Elle est laissée en dehors des enjeux de contenu par la presse, qui a besoin de vendre du drame et du conflit. Tout ce climat porte à l'emphase.

On n'a presque plus de pétrole, mais Attali a des idées...



Tous les détenteurs d'un téléphone portable le savent : près d'une pompe à essence, si on veut éviter une explosion accidentelle, il faut proscrire les impulsions électriques. Dans une atmosphère déjà saturée de soufre politique auxquelles se mélangent désormais les effluves anxiogènes d'un pétrole en voie de pénurie, le déclenchement de l'infatigable dynamo Attali survient au pire moment.
Remis hier soir au chef de l'État, le rapport de la commission présidée par l'ancien conseiller de François Mitterrand - qui dessine une stratégie sur dix ans pour propulser durablement la croissance sur une courbe ascendante de 2,5 % - ne peut envoyer qu'un courant négatif. Il devait électriser le débat. Il risque de le porter à incandescence.
Le traitement préalable de trois ans qu'il prescrit pour économiser 75 milliards et apurer le déficit public à l'horizon 2016 - condition sine qua non du redressement - aurait forcément les effets d'une violente décharge. Du gel des salaires des fonctionnaires à la soumission du versement des allocations familiales à des conditions de ressources, du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux dans les collectivités locales aux coupes dans les dépenses de santé, il s'agit bien d'un traitement de choc, présenté comme salutaire et pas seulement optionnel.
Minés par le syndrome du sans-plomb défaillant, les Français sont sans doute trop mal psychiquement pour entendre cet avis chirurgical. En manque d'oxygène, proche du malaise dans la rue, le gouvernement, lui, osera à peine regarder l'ordonnance qu'il a lui même sollicitée, de peur de tourner de l'oeil. Attention au haut-le-coeur ! Sur le chapitre retraites, les remèdes auront un arrière-goût acide dans les cuisines électorales du château : ils sont plus proches de ceux de la CFDT que de ceux de l'Élysée avec la prise en compte d'une indispensable dose de justice sociale et une préférence, à long terme, pour la logique des annuités sur le dogme de l'âge de départ.
Un scalpel dans une main, une boussole dans l'autre, le docteur Attali incarne pourtant une vraie qualité à laquelle se réfère le chef de l'État. Le courage. Il essaie de voir loin - avec des propositions novatrices sur la fiscalité - et ne s'aveugle pas sur les conditions de la survie qui constitue le socle de la renaissance économique. Le travail de son équipe met en évidence le prix à payer pour rattraper un retard d'un demi-quinquennat. Avec une question à laquelle il est difficile de répondre : pourra-t-on ouvrir les portes de l'avenir sans brutalité ?

Sagesse

S'il n'existait pas, il faudrait l'inventer. Qui ? Jacques Attali ! Qui d'autre, en effet, pour proposer d'ajouter aujourd'hui l'austérité à la rigueur, et pour lancer aux Français qui manifestent : vous protestez au-dessus de vos moyens ! Jacques Attali, c'est la vraie et bonne sagesse. La sagesse qui vous toise de son évidence, qui ricane de votre résistance forcément synonyme d'ignorance. C'est, par nature, la sagesse de ceux qui savent, et surtout savent contre tous les autres, trop simples pour découvrir seuls la recette de leur propre bonheur. La sagesse qui nourrit tous les populismes, de l'extrême droite à l'extrême gauche, trop heureux de prospérer sur le mépris du peuple. Lisez donc le rapport Jacques Attali, et vous comprendrez à quel point vous ne méritez pas d'être heureux - à moins d'accepter auparavant d'être très, très malheureux.

Comment les syndicats comptent les manifestants

De 1 à 10. C'est traditionnellement l'écart observé à Marseille sur le nombre de participants à une manifestation, selon que le comptage a été effectué par la police ou par la CGT. Ainsi, mardi, lors de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le ministère de l'Intérieur a-t-il recensé 24 500 manifestants sur la Canebière, la CGT 230 000. Plus généralement, en France, l'écart observé est moindre et dépasse rarement 1 à 3, dans le pire des cas.

Comment comptent les syndicats, peut-on dès lors se demander, d'autant qu'un certain nombre de relevés effectués récemment sous contrôle d'huissier et rapportés par la presse (France Soir…) laissent penser que même la police surestime le nombre de manifestants ? La technique, artisanale, est bien rodée. «Nous disposons le long du parcours plusieurs équipes de deux personnes qui comptent le nombre de manifestants par rangée et multiplions à la fin de la journée par le nombre de lignes relevées», indique-t-on à la CFDT. À Paris, le nombre de personnes par rangée est estimé entre 20 et 25. «C'est une moyenne car cela diffère selon la taille de l'avenue, le parcours retenu», observe-t-on au sein de l'organisation de François Chérèque. Une autre méthode consiste à appliquer un nombre de personnes par mètre carré de surface occupée. Encore faut-il connaître la surface en question… «C'est pratique quand les gens sont statiques sur une place mais cela devient compliqué quand ils se mettent à bouger», ajoute la centrale cédétiste.

Les «camarades» du ministère de l'Intérieur

Le chiffre, ville par ville, est ensuite «arrêté dans les territoires en interprofessionnel», précise la CGT. «L'ensemble des organisations présentes à la manifestation, en fonction des relevés sur le terrain, décide du nombre de personnes qui sera communiqué au niveau confédéral», ajoute-t-on. Il n'est donc pas exclu qu'en fonction du message que l'on souhaite envoyer, les données soient un peu (ou beaucoup, comme à Marseille) gonflées. «C'est clair que le total est parfois un peu pifométrique ou orienté», reconnaît un leader syndical qui considère toutefois que «l'important n'est pas le chiffre brut du nombre de manifestants, mais la tendance sur plusieurs mobilisations».

Pour obtenir le nombre total de manifestants dans toute la France, il suffit donc d'agréger l'ensemble des résultats des villes. C'est ce que fait chaque confédération lors de chaque journée de mobilisation. Avec parfois, sur la base des mêmes données, des résultats qui peuvent varier. Ainsi, le 7 septembre, la CFDT a recensé 2,5 millions de manifestants dans la France alors que la CGT en comptabilisait 2,74 et Solidaires (syndicats SUD), plus de 3 millions.

Pour la CGT, où la question du comptage des manifestants agace, le sujet serait simplement dépassé. «La réalité sociale est bel et bien là, quelle que soit la méthode de comptage, s'emporte-t-on à la direction de la centrale de Montreuil. Trois Français sur quatre soutiennent les mobilisations et rejettent cette réforme. On est sur un blocage social et le reste importe peu.» L'entourage de Bernard Thibault relève encore que des «camarades» du ministère de l'Intérieur leur «communiquent souvent avant le départ des manifestations le résultat qui sera annoncé en fin de journée». Et laisse ainsi sous-entendre que le nombre de manifestants émanant de la Place Beauvau est peut-être, lui aussi, fonction des intérêts de l'exécutif…

Comptage des manifestants : le grand bluff des syndicats

Les syndicats gonflent leurs chiffres, tandis que la marge d'erreur des ex-RG ne dépasse pas 10 %.



Qui dit vrai sur le nombre de manifestants entre la police et les organisations syndicales ? Alors que s'ouvre samedi une nouvelle journée de protestation contre la réforme des retraites, Le Figaro a passé au crible les méthodes de comptage des ex-Renseignements généraux et des principales organisations représentatives de travailleurs et de fonctionnaires. Et le verdict est sans appel : les syndicats forcent l'addition. Alors que le ministère de l'Intérieur avait annoncé mardi dernier 1,2 million de manifestants à travers la France, la CGT et la CFDT claironnaient le chiffre de 3,5 millions de participants. Ils se félicitaient même d'un «record» de 330 000 participants dans les cortèges parisiens là où les journalistes de Mediapart, peu suspects de complaisance à l'égard du gouvernement, ont quant à eux conclu à des chiffres encore plus bas que ceux de la police : 76 000 manifestants (89 000 pour la préfecture).

La société espagnole Lynce, spécialisée dans le comptage via photos et vidéos analysées par ordinateur, livrait dans la foulée son verdict : 80 330 personnes. Les syndicats sont pris en flagrant délit de démesure.

À Marseille, même rengaine : la chaîne locale LCM, l'AFP et France Bleu se sont organisés en pool pour effectuer leurs propres vérifications. Ils ont obtenu entre 16 860 et 21 690 manifestants. Soit, là encore, une estimation inférieure aux 24 500 recensés par la police. Si les syndicats extrapolent les estimations à partir des tronçons les plus denses du cortège, la méthode policière de comptage sur le terrain se veut limpide. Mardi dernier, quatre équipes de deux fonctionnaires ont été postées sur les points hauts d'immeubles surplombant les cortèges. Ayant en ligne de mire, de l'autre côté de la rue, une cabine téléphonique ou un mobilier urbain bien identifiable, ces «vigies» ont pressé sur un «clic» à chaque grappe de dix ou quinze manifestants à mesure qu'avance le flot des protestataires.

«À la différence des syndicats qui ne comptabilisent pendant qu'une heure au plus fort de la manifestation avant d'appliquer un coefficient multiplicateur, nos spécialistes se mettent à l'œuvre dès le passage de la voiture ouvreuse et travaillent tant que l'ultime manifestant n'a pas défilé sous leurs yeux, explique-t-on à la Direction du renseignement de la Préfecture de police (DRPP). Chaque tronçon de cortège est passé au crible, du plus dense au plus clairsemé.» Les binômes de fonctionnaires confrontent ensuite leurs résultats. La marge d'erreur constatée ne dépasse guère les 10 %. Des comptages obtenus, c'est le total le plus élevé qui est toujours retenu. «Nous ne voulons pas que l'on nous reproche d'euphémiser, assure un policier de haut rang. Nous faisons le job, sans état d'âme ni consigne.»



Manifestation filmée de A à Z

Le risque de manipulation est d'autant plus faible que le défilé, filmé de A à Z, est ensuite visionné image par image par les ex-RG - ils sont une cinquantaine et pour certains syndiqués ! - pour affiner les résultats. Un préfet le confie : «Sur ces chiffres, nous jouons notre crédibilité. Qu'un haut fonctionnaire triche ou commette une erreur substantielle, et c'est l'appréciation politique au sommet qui risquerait d'en être affectée. Avec toutes les conséquences qui en découleraient pour le maladroit…» Le corps préfectoral, selon lui, veille farouchement à la vérité des chiffres en la matière. «Il y a des fonctionnaires de tous les bords dans l'administration, où tout finit par se savoir», assure un commissaire de la Sécurité publique, agacé par «l'éternelle suspicion jetée sur les méthodes policières».

Ce week-end, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, devrait annoncer une série de «propositions concrètes afin qu'à l'avenir les décomptes incontestables de la police ne puissent plus précisément être contestés». «Il y a en France un droit absolu à manifester, il doit y avoir aussi désormais une confiance dans la police, dans sa manière de compter», a précisé Hortefeux, invité dimanche du «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI». En septembre dernier, à Albi, le directeur de la Direction départementale de la sécurité publique du Tarn s'était adjoint le concours d'un huissier pour compter, en même temps que ses hommes, les manifestants qui défilaient contre la réforme des retraites. Résultat de l'opération : 4 380 manifestants selon l'huissier, 4 200 selon la police, 20 000 selon les syndicats…