A la veille des grands départs en vacances, la Commission européenne lance mardi 29 juin 2010 dans toute l’Europe une campagne publicitaire, baptisée "Passagers : vos droits à portée de main". L'occasion de faire un point sur les principaux droits des passagers aériens et ferroviaires.
« Alors que des millions d'Européens s'apprêtent à prendre des vacances d'été bien méritées, nous souhaitons qu'ils puissent voyager aussi aisément que possible, en connaissant leurs droits et en sachant comment se faire aider pour les faire valoir en cas de besoin » a indiqué Siim Kallas, vice-président de la Commission chargé des transports.
Pour ce faire, la Commission européenne a lancé mardi 29 juin dans toute l’Europe une campagne publicitaire, intitulée "Passagers : vos droits à portée de main".
Objectif : informer les voyageurs de leurs droits lors de leurs déplacements en train ou en avion.
A cette occasion, un site internet a été créé à l'adresse ec.europa.eu/passenger-rights.
Vers l'extension des droits des passagers
UE : quels sont les droits des passagers aériens et ferroviaires ?
"Des brochures et des affiches énumérant leurs droits fondamentaux seront également disponibles dans tous les lieux de transport, depuis les gares jusqu'aux aéroports.", indique la commission européenne dans un communiqué.
"Toutes ces informations sont accessibles dans toutes les langues officielles de l'UE." A noter, qu'à l'heure ou nous écrivons ses lignes, la version française du site internet, n'était pas encore disponible, seule une version anglaise accueille l'internaute.
La Commission prépare actuellement l'extension des droits des passagers aux autres modes de transport (mer, voie de navigation, bus ou autocar).
Ces propositions pourraient être adoptées dès cette année en fonction de l'évolution des travaux législatifs au Parlement européen et au Conseil.
mercredi 30 juin 2010
UE : quels sont les droits des passagers aériens et ferroviaires ?
Retraite : "il va falloir travailler plus longtemps" reconnait Martine Aubry
Lors d'un meeting à Roubaix pour défendre la réforme des retraites proposée par le PS, l'ancienne ministre des Affaires sociales a accusé la droite de caricature.
Le Parti socialiste ne défend pas le retour à l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans pour tout le monde, a fait valoir Martine Aubry mardi soir. Lors d'un meeting à Roubaix pour défendre la réforme des retraites proposée par le PS, l'ancienne ministre des Affaires sociales a accusé la droite de caricature.
Le gouvernement a décidé de reporter de 60 à 62 ans l'âge légal de la retraite mais le PS ne veut conserver le départ à 60 ans que pour ceux qui ont commencé à travailler tôt ou qui ont eu des emplois pénibles, a-t-elle fait valoir. "Nous allons vivre de plus en plus longtemps et donc il va falloir travailler plus longtemps: nous en sommes tous d'accord", a dit la maire de Lille aux journalistes, avant de le répéter à plusieurs reprises sur la scène du théâtre Pierre de Roubaix.
En janvier, Martine Aubry avait déclenché une polémique au sein du Parti socialiste en parlant de travailler plus longtemps. La droite avait salué une avancée estimant que la dirigeante socialiste reconnaissait la nécessité de repousser l'âge légal de départ à la retraite.
"Il va falloir travailler plus longtemps mais pas n'importe comment", a-t-elle insisté face à 200 personnes, salariés, retraités, fonctionnaires et syndicalistes. Elle a fait valoir que l'âge moyen de liquidation des droits à la retraite était aujourd'hui de plus de 61 ans. "Nous ne demandons pas le retour à 60 ans pour tout le monde: nous ne l'avons jamais demandé. Nous savons qu'il va falloir travailler plus longtemps mais nous voulons que ceux qui ont commencé à travailler tôt puissent partir à 60 ans", a défendu Martine Aubry qui se pose en championne de la "gauche crédible".
Elle a défendu une réforme "équilibrée" entre mesures d'âge et mesures financières, via une lourde taxation des revenus du capital. Face à la réforme du gouvernement, "il y a d'autres solutions et c'est ça que le président de la République ne supporte pas aujourd'hui", a estimé la dirigeante du PS."Il voudrait une opposition qui dit n'importe quoi, qui soit irréaliste mais les Français savent que nous savons gérer", a assuré Martine Aubry. "C'est ça la crédibilité".
General Motors, le malaise
L'automobile américaine a deux visages. Le premier, souriant, est celui de Tesla, un des pionniers du véhicule électrique. Une « start-up » qui entre en Bourse pour prouver que l'auto peut s'inspirer de la high-tech ; que même sur un marché relativement mature l'on peut se différencier en innovant. Prise de risques, pari technologique… Tesla est à l'image d'un capitalisme yankee qui, mille fois, au cours de son histoire, a su se renouveler en misant sur l'avenir bien plus qu'en se penchant sur son passé.
L'autre visage, plus grimaçant, est celui de General Motors (GM). L'ex-numéro un mondial de l'automobile qui perdait encore près de 90 millions de dollars par jour en 2008 avant de faire faillite enclenche lui aussi un processus de retour en Bourse que l'on nous promet déjà triomphant. D'ici à la fin de l'année, si aucun cataclysme financier ne s'abat sur la planète, le champion déchu de l'auto « made in USA » sera à nouveau coté sur un marché boursier qu'il avait piteusement abandonné en mai 2009. Plombé par des dizaines de milliards de dollars de dettes et incapable d'assumer la retraite ou les frais de couverture santé de ses salariés, ce constructeur déjà en perte de vitesse avant même que n'éclate la crise financière a depuis été sauvé par le contribuable américain et plus de 50 milliards de dollars de fonds publics.
Politiquement et socialement, l'administration Obama n'avait pas le choix. Un dépôt de bilan de GM aurait été une catastrophe tant humaine qu'économique qui de toutes les façons aurait eu un terrible coût pour une collectivité américaine déjà confrontée à l'une des pires récessions de son histoire.
Le retour à Wall Street programmé de GM laisse tout de même comme un arrière-goût de malaise. Non seulement ce sauvetage, à l'approche des élections législatives américaines de mi-mandat de novembre prochain, fera l'objet d'une terrible récupération politique. Mais surtout, sur le terrain économique, ce « come-back » a quelque chose d'indécent. La capitalisation boursière de GM pourrait atteindre les 80 à 90 milliards de dollars, soit plus que n'importe quel constructeur à l'exception de Toyota et deux fois celle d'un Ford n'ayant reçu aucune aide. Il ne faudrait pas que, demain, les actions de GM dopées aux fonds publics se transforment en assignats permettant à l'Américain de racheter certains de ses concurrents. GM était sans doute trop gros pour mourir. Mais devait-il pour autant être si gros au moment de sa « renaissance » ?
France : la dette publique atteint 80,3% du PIB
La dette publique de la France a augmenté de 46,5 milliards d'euros au premier trimestre 2010 pour atteindre 1.535,5 milliards, soit environ 80,3% du PIB, selon les données publiées par l'Insee.
Ce pourcentage représente une hausse de 2,2 points par rapport à la fin 2009 quand la dette au sens de Maastricht s'élevait à 1.489,0 milliards d'euros ou 78,1% du PIB.
Sous l'effet de la hausse de l'endettement, la dette de l'Etat a augmenté de 43,4 milliards d'euros au premier trimestre pour s'élever à 1.206,0 milliards, précise l'Insee dans un communiqué.
Outre la dette de l'Etat, la dette publique au sens du traité de Maastricht prend en compte celle des administrations de sécurité sociale (63,0 milliards), des administrations publiques locales (159,3 milliards) et des organismes divers d'administrations centrales (Odac, 112,6 milliards).
La dette des administrations de sécurité sociale a augmenté de 8,6 milliards d'euros alors que celle des administrations publiques locales et des organismes divers d'administration centrale a diminué de 2,8 milliards dans un cas comme dans l'autre, précise l'Insee.
Le gouvernement prévoit que le déficit public atteindra 8% du PIB cette année et s'est engagé à le ramener à 3% en 2013, date à laquelle la dette publique devrait atteindre 86,6% du PIB contre 83,2% attendu à la fin de cette année, selon le programme de stabilité transmis par la France à la Commission européenne en janvier.
Le traité de Maastricht, mis en veilleuse par la crise, plafonne le déficit public à 3% du PIB et la dette à 60%.
Ségolène Royal : «Le système Sarkozy est corrompu»
Invitée mardi soir du 20 heures de TF1, la présidente de Poitou-Charentes n'a pas mâché ses mots. Fustigeant un pouvoir «qui profite d'une totale impunité», elle s'est attirée les foudres de la majorité.
Retour en fanfare de Ségolène Royal sur la scène médiatique. Adepte du coup d'éclat, la présidente de Poitou-Charentes a profité de son intervention sur TF1, mardi soir, pour marquer les esprits. En pleine affaire Bettencourt, dans laquelle le nom d'Eric Woerth est cité, l'ex-candidate PS à l'Elysée a lancé un pavé dans la mare en dénonçant un «système Sarkozy corrompu». «C'est un pouvoir qui mélange les biens privés et les biens publics », «c'est un pouvoir qui perd tout sens du bien commun», un «pouvoir qui profite d'une totale impunité», a-t-elle lancé, très en verve. Réclamant une «enquête impartiale» sur cette affaire, Ségolène Royal s'est indignée : «Dans quel autre pays, un ministre serait encore en place dans les conditions que les Français connaissent aujourd'hui?». «C'est le pouvoir qui est corrompu», a-t-elle martelé, évoquant «un effondrement des valeurs morales». «
«Compte tenu de la gravité de la situation», les mesures de réduction du train de vie de l'Etat annoncées par le président Nicolas Sarkozy sont, selon elle «tout à fait» insuffisantes. A ses yeux, le chef de l'Etat «devrait donner l'exemple», en renonçant «à l'achat de son avion privé». Ce à quoi le ministère de la Défense s'est empressé de répondre que «le nouvel Airbus A330 gouvernemental, comme tous les Airbus actuels de la flotte du ministère de la Défense, n'aura absolument pas vocation à être utilisé à des fins privées».
Suite à ces déclarations tonitruantes, les réactions violentes et indignées à droite ne se sont pas fait attendre. Pour Nadine Morano, «Ségolène Royal est purement démagogique et curieusement nostalgique». La ministre de la Famille s'est plue à rappeler que «quand Madame Royal était ministre», les fonds secrets «faisaient régner l'opacité». «On n'est plus dans une époque où François Mitterrand élevait sa fille cachée et entretenait sa maîtresse aux frais de la République», a-t-elle lancé.
Les «mauvaises pratiques» de Mitterrand
Son collègue Marc-Philippe Daubresse, ministre de la Jeunesse, a quant à lui dénoncé des «propos inadmissibles», un «comportement malhonnête et immoral». «Après un premier dérapage de Mme Aubry comparant le président de la République à M. Madoff, Ségolène Royal enchaîne en utilisant des mots dont elle ne mesure pas toute la portée». «Mme Royal a choisi depuis bien longtemps d'agresser le président de la République pour faire parler d'elle», a lancé Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP, en dénonçant «les mauvaises pratiques» des années Mitterrand, «les fonds secrets» et «les écoutes illégales».
«Par son populisme et sa démagogie», Ségolène Royal «participe à dégrader le climat politique», a renchéri l'ancien ministre Yves Jégo en appelant le PS à dénoncer «les propos haineux de son ex-candidate». Quant à l'ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin, il a jugé «pas acceptables» les «injures» de Ségolène Royal. «Avec Mme Royal, ce qui est excessif est insignifiant», a-t-il lancé, réclamant un «apaisement» du débat.
En intervenant de la sorte, quitte à s'attirer les foudres du parti majoritaire, Ségolène Royal cherche à revenir au centre des débats. D'autant que le timing était parfait : au même moment, Martine Aubry intervenait en marge d'un débat sur les retraites à Roubaix et s'exprimait de manière beaucoup plus mesurée sur les mises en causes d'Eric Woerth. Celle qui piétine dans les sondages loin derrière les présidentiables favoris du PS montre donc qu'elle est toujours dans la course. Et ce à quelques jours de la convention sur la rénovation du Parti socialiste, qui se tiendra samedi à Paris.
CNN : Larry King arrête son émission
Larry King, l'une des figures emblématiques de la chaîne d'information américaine CNN, pour laquelle il conduisait depuis 25 ans un programme d'entretiens avec des personnalités, a annoncé hier qu'il mettrait un terme à son émission-phare à l'automne. Larry King, âgé de 76 ans, a expliqué dans un communiqué qu'il voulait désormais avoir "plus de temps pour (sa) femme et pour assister aux matches de baseball de (ses) enfants".
"J'ai parlé avec les gens de CNN et je leur ai dit que je voulais arrêter Larry King Live, mon émission du soir, cet automne, et par bonheur, ils ont accepté", déclare-t-il dans son communiqué.
Larry King, l'une des figures les plus emblématiques de CNN et de la télévision américaine, a précisé qu'il continuerait à travailler pour la chaîne d'information. "Je ferai toujours partie de la famille CNN, et présenterai plusieurs émissions spéciales sur des grands événements nationaux et internationaux", précise-t-il dans son communiqué.
Palme de longévité au Guinness des records
La vie conjugale de Larry King a fait les gros titres aux Etats-Unis ces derniers mois lorsque le présentateur-vedette a demandé le divorce d'avec sa septième femme, Shawn Southwick, avant que le couple ne se réconcilie.
Larry King était récemment entré dans le livre Guinness des records comme présentateur de l'émission restée le plus longtemps à l'antenne aux Etats-Unis avec le même animateur et à la même heure. "En fermant ce chapitre, je veux regarder vers le futur et sur ce que le prochain chapitre m'apportera, mais aujourd'hui, il est temps pour moi de raccrocher mes bretelles", a-t-il déclaré, en référence à sa célèbre "signature" vestimentaire.
« Rigueur », cachez-moi ce mot que je ne saurais entendre, continue à dire François Fillon. Pourtant, la France, elle aussi, passe bel et bien aux travaux pratiques de la rigueur. À sa façon certes, tout à fait originale en Europe - graduelle et sans être nommée - mais somme toute bien réelle. Quand on affiche une réduction du déficit public de 40 milliards sur la seule année 2011, que l'on entend le ramener de 8 % de la production de richesse nationale (PIB), aujourd'hui, à 3 % en 2013, on affiche la couleur.
Mieux : quand on met bout à bout la réforme des retraites, le rabotage de plus en plus intensif des niches fiscales, la réduction mécanique des effectifs de fonctionnaires, la diète promise aux ministères, les multiples coups de canif au train de vie de l'État et les nouvelles ponctions annoncées à la Sécurité sociale, on en donne les recettes.
Ainsi, la France finit par tricoter une politique de rigueur qui n'a plus grand-chose à envier à nos grands voisins, sinon le fait d'être assumée. Mais avait-on le choix ? Face aux marchés prêts à dégainer des taux d'intérêt meurtriers pour le moindre élève laxiste de la classe européenne, face aussi aux institutions internationales (G20 en tête) qui battent le rappel général à l'ordre budgétaire, face encore à l'intransigeance rigoriste d'Angela Merkel qui impose le « la » de la discipline allemande en Europe, Nicolas Sarkozy ne pouvait s'offrir une partition en solo, et surtout pas suspecte d'être laxiste.
D'autant moins que la France s'illustre déjà, en Europe, par un endettement public cumulé record, sédimenté depuis trente ans par des gouvernements aussi inconséquents les uns que les autres. On en aurait payé le prix fort, économique - l'étranglement financier - et politique : la marginalisation européenne. Impensable pour un président français qui a de si solides prétentions de leadership.
On peut toutefois nourrir quelques doutes sur le réalisme de ce plan français de retour à une gestion publique équilibrée. Un peu trop subordonné à des mesures de pur symbolisme politique (la fin des chasses présidentielles à Chambord !) sans rentabilité financière évidente. Trop dépendant aussi du bon vouloir de la reprise : la prévision « ambitieuse » d'une croissance de 2,5 % en 2011 relève d'un volontarisme outrancier.
On doit surtout s'interroger sur les deux gros dangers que fait peser le choix d'une rigueur mal dosée. La grande crise des années 1930 nous enseigne que le recours prématuré à une politique de rigueur peut être dangereusement contre-productif, en brisant les reins d'une reprise balbutiante et fragile. Combinée à une perte du pouvoir d'achat déjà avérée un peu partout et à un moral des ménages durablement en berne, une politique budgétaire trop restrictive, ciblée notamment sur les classes moyennes, risque, aujourd'hui, de casser le moteur central de la croissance française: la consommation.
La forte mobilisation contre la réforme des retraites démontre aussi que les prochaines annonces douloureuses qui attendent les Français au front de la protection sociale - assurance maladie et dépendance - pourraient ne pas passer comme lettre à la poste. En tout cas, à défaut d'être, sans doute, suffisante, la condition nécessaire de leur acceptabilité minimale passe par les voies de l'équité, difficiles d'accès. Pas sûr que les efforts symboliques demandés aux ministres soient à la hauteur de l'enjeu.
Et si une partie de la résolution du problème du financement de retraites résidait à l'autre bout de la corde ? C'est-à-dire en fin de parcours, à la faveur, si l'on ose dire, d'une réduction de l'espérance de vie. Et donc de la durée de versement des pensions. Ainsi l'allongement de la vie active et la réduction de la période pensionnée se conjugueraient pour contribuer à la restauration de l'équilibre des caisses de retraite. L'argument est politiquement incorrect, voire cynique. C'est pourquoi personne n'en parle mais rien n'interdit d'y réfléchir quelques instants. Une partie du débat sur la réforme des retraites est inspirée dans tous les pays développés, et singulièrement en France, par l'allongement de l'espérance de vie constaté de manière indiscutable depuis deux générations. Les Français gagnent, grosso modo, un trimestre d'espérance de vie chaque année. Il s'agit bien entendu d'une moyenne qui n'a aucune signification pour chaque individu pris singulièrement. La durée de vie est d'ailleurs un des grands sujets d'inégalité entre les individus et entre catégories sociales : les femmes survivent aux hommes et les cadres survivent aux ouvriers. On évoque là une espérance de vie arithmétique qui ne dit rien sur les conditions d'existence en fin de parcours, avec la perte d'autonomie du grand âge, l'isolement et la dépendance. Quelles seront les perspectives, en termes de conditions d'existence, des personnes contraintes de travailler jusqu'à 65 ou 67 ans ? Les causes de l'accroissement de l'espérance de vie sont assez documentées : amélioration du produit économique, meilleure hygiène, prise en charge sanitaire généralisée, progrès de la médecine et de la pharmacie. Les gains constatés rencontreront à coup sûr une limite. Est-elle prévisible et économiquement évaluable ? Peut-on prédire un renversement de tendance ? Difficile de se risquer sur ce terrain. Une étude anglo-saxonne récemment publiée démontre qu'il y a un lien direct, dans les pays développés, entre dépenses sociales et niveau de santé de la population. Or ces dépenses ne pourront guère s'accroître dans nos pays déjà saturés de charges. On entend aussi quelques grands seniors, détenteurs d'un important pouvoir économique ou social, prétendre à l'exemplarité. Certes, le pouvoir conserve, mais peu en disposent. Autrement dit, plutôt que de se disputer sur un âge couperet, il faudra bien négocier sur des formules de transition permettant aux uns et aux autres de trouver leur compte. La loi le permet d'ailleurs déjà et les employeurs les plus stratèges l'ont compris.
Antoine Latham
Leurs souffrances n'auront pas été inutiles. En pleine polémique sur les affaires qui plombent la classe politique d'une chape délétère, le Parlement vient en effet de s'offrir un rare moment d'unanimité. Cela pour adopter une loi qui doit renforcer la lutte contre les violences conjugales. Ce qui vise principalement les femmes dont une décède tous les deux jours en France sous les coups de son conjoint...
Mais là n'est pas l'originalité de ce énième texte destiné à protéger le sexe dit faible.
Au plan législatif d'abord, il provient d'une proposition cosignée de deux députés, l'une socialiste et l'autre UMP, ce qui est rare.
De plus, il a permis à l'Assemblée et au Sénat, d'ordinaire si jaloux de leurs prérogatives respectives, de passer outre leur amour-propre. À l'appel de quelques élus, la Chambre haute avait en effet modifié l'intitulé du dispositif, de manière à ce qu'il concerne aussi le sexe dit fort. Parole d'hommes battus, ça existe aussi ! Contrariée, la Chambre haute a quand même obtempéré hier pour ne pas retarder la procédure. Ces messieurs persécutés pourront ainsi porter plainte pour échapper au joug de leur compagne, épouse ou concubine... Ce qui, au plan technique, s'ajoute à l'aspect novateur de cette loi. Qui n'est pas des moindres puisqu'elle crée un délit de violence psychologique. Du jamais vu et du lourd pour les magistrats qui devront établir où commence la faute.
Entre l'interdiction de dépenser trop et l'obligation de porter le voile, il y a une marge sur laquelle ils n'ont pas fini de se pencher pour jauger de la gravité du dommage.
Fabienne Keller : « Définir nos valeurs »
Fabienne Keller, sénatrice UMP du Bas-Rhin et chef de file des centristes de l'UMP au Sénat, explique les enjeux des États généraux des centristes de l'UMP qui se tiennent aujourd'hui à l'Assemblée.
- Qui sera présent aux États généraux des centristes de l'UMP ? - Nous sommes une trentaine de députés et sénateurs de l'UMP * à la sensibilité centriste. Par ailleurs, Jean-Louis Borloo (le ministre du Développement durable et président du Parti Radical) a répondu présent à notre invitation.
Une union de la famille centriste ? - « Trop tôt ! »
Il réfléchit à fédérer la famille centriste et marque son engagement en participant à nos débats. Jean Arthuis, le président de l'Alliance centriste, sera également à notre rencontre, ainsi que Jean-Louis Bourlanges, président de la Fondation du Centre, qui a vocation a être le lieu de réflexion partagée des centristes. - Centristes de l'UMP, MoDem, Nouveau centre, Alliance centriste... : il y a beaucoup de monde au centre en ce moment. Souhaitez-vous une union de la famille centriste ? - Pour l'instant, notre démarche est de refonder nos engagements, de définir nos valeurs et, en tant que centristes de l'UMP, d'arrêter des positions communes, notamment sur les questions du budget et des collectivités locales. La question de nous ouvrir aux autres centristes, de fédérer la famille centriste ou d'avoir un candidat à la présidentielle est un autre sujet. Il est trop tôt pour évoquer cette question aujourd'hui. - Vous vous êtes constitués en « groupe » au sein du parti présidentiel pour peser davantage sur l'UMP par des votes communs sur les textes de loi. Depuis que vous avez défini cette doctrine en décembre dernier, les centristes de l'UMP ont-ils usé de cette « arme » ? - Pas pour l'instant. Nous allons avoir un débat aujourd'hui sur la réforme des collectivités locales, et sur le mode de désignation des futurs conseillers territoriaux, notamment pour savoir s'il y a lieu d'introduire ou pas une dose de proportionnelle dans le scrutin.
« Une tranche supplémentaire de l'impôt sur le revenu, avec un taux plus fort »
La semaine dernière, cet article a été retiré du projet de loi suite au vote en commission au Sénat de l'Union centriste et de la gauche **. Nous allons ouvrir le débat pour voir si nous avons, parmi les centristes de l'UMP, une position commune sur ce sujet ou pas. - Quelles sont vos propositions sur la fiscalité ? - Nous allons défendre l'idée d'une tranche supplémentaire de l'impôt sur le revenu, avec un taux plus fort. Nous souhaitons que les revenus les plus élevés contribuent à l'effort budgétaire. - A quelle hauteur ? - Nous n'avons pas fixé pour l'instant de chiffres précis. Nous en sommes aux principes, qu'il faudra affiner dans le cadre du projet de loi de finances de 2011. Mais nous souhaitons que la contribution soit plus significative que ce qui a été décidé pour les retraites.
Propos recueillis par Élodie Bécu
* Les députés alsaciens Émile Blessig, Jean-Louis Christ, Antoine Herth et Frédéric Reiss ainsi que le sénateur et président de la Région Alsace Philippe Richert sont membres des centristes de l'UMP ** mais l'article a de nouveau été rétabli en commission lundi
Tout doit disparaître ! C'est le cri du commerçant à l'ouverture des soldes, et de notre Président au matin de la rigueur. On brade les stocks de robes fantaisie et de fonctionnaires, d'écrans plats et de logements de fonction, pour vite faire rentrer de l'argent frais dans les caisses. Car elles sont vides, les caisses des commerçants et de notre Président, boudées par le consommateur-contribuable qui préfère compter ses euros en attendant la confiance… C'est qu'on se méfie toujours un peu. On se dit que ces offres sont trop alléchantes pour être vraiment honnêtes. Et que ces stocks doivent bien en cacher d'autres : l'Etat vend 10 000 voitures de fonction - mais sur combien de voitures ? s'est interrogé hier le Premier ministre québécois, avec la joviale brutalité d'un trappeur. Il a raison, le Québécois : vous pouvez être sûr que notre Président fourbit déjà sa deuxième démarque.
NUTELLA – Danger, pâte à tartiner !
Le Nutella, nocif pour la santé ? Non pas possible, c'est beaucoup trop bon ! Le parlement européen chercherait pourtant à étiqueter le roi du goûter : "Attention danger, favorise l'obésité", de quoi révolter les gourmands du monde entier
L'Union européenne fait la chasse aux kilos. Il était temps, la moitié des Européens sont déjà en surpoids. Le parlement européen a donc décidé de s'attaquer aux aliments trop riches en gras et en sucre. Et à ce jeu de la nouvelle réglementation de l'étiquetage alimentaire, l'UE s'est attaqué à du lourd, que dis-je à un mythe : le Nutella. Mais que peut-elle bien reprocher à la succulente pâte à tartiner aux noisettes ? De contenir beaucoup trop de sucre et d'huile de palme, révèle le Nouvel Observateur dans son journal papier.
La révolte du chocolat
Les instances européennes aimeraient donc indiquer en rouge vif sur les pots de Nutella : "Attention danger, favorise l'obésité". La société italienne Ferrero, propriétaire de la marque et classée par le Reputation Institute de New York société la plus fiable et populaire du monde, ne pouvait pas se laisser faire. Surtout que son produit fait le bonheur des petits et des grands enfants depuis plus de quarante ans. Quand un de ses joyaux est menacé, c'est même toute l'Italie qui contre-attaque. Le ministre italien chargé des affaires européennes a immédiatement mis en garde Strasbourg contre le risque de "fondamentalisme nutritionnel", rien que ça ! Les consommateurs français risquent également de râler : 100 millions de pots de l'onctueuse pâte ont été vendus en 2008 en France, ce qui fait de l'Hexagone le premier marché mondial. Le Nutella a même été élu marque alimentaire préférée des Français (étude Megabrand 2007), de quoi crier au sacrilège.
Le Nutella pas mieux que la cigarette ?
Bon, admettons que le Nutella soit "un peu" gras et sucré, mais cela justifie-t-il de le défigurer ainsi ? Après tout, comme le précise son slogan : "il en faut de l'énergie pour être un enfant". Après l'autocollant disgracieux sur les pots de Nutella, va-t-on aller jusqu'à remplacer le petit garçon svelte des paquets de Kinder par un enfant en obésité mortelle ? Le Nutella rend peut-être accros certains (grands) marmots gourmands mais de là à comparer sa nocivité à celle du tabac ! Quoique la pâte à tartiner pourrait bien s'avérer dangereuse. La semaine dernière des policiers ont été attaqués à coup de pots de Nutella par des malfaiteurs après un casse dans une boulangerie de Charente-Maritime. Lors de votre prochaine visite à la supérette, vous voilà prévenu.
Damien Bouhours
Article de notre édition de Turin, FERRERO – Un peu de douceur dans un monde de brutes
Marchés : la tension monte à l'approche du « choc » de liquidités
Le prêt exceptionnel de 442 milliards d'euros à un an consenti par la BCE arrive à échéance jeudi. De quoi alimenter la nervosité du marché interbancaire.
La tension monte sur les marchés à mesure que s'approche le « choc » de liquidités du 1er juillet. C'est en effet jeudi qu'arrive à échéance le prêt exceptionnel de 442 milliards d'euros accordé il y a tout juste un an à plus de 1.100 banques commerciales, à un taux fixe de 1%, par la Banque centrale européenne (BCE). Les autorités monétaires préparent ce rendez-vous depuis des semaines, afin d'éviter que le système financier ne se retrouve ponctuellement en manque de liquidités. Mais la nervosité était encore perceptible sur le marché interbancaire mardi : l'Euribor à 3 mois, considéré comme le principal baromètre du marché interbancaire en euro, est remonté à 0,761%, contre 0,754 %la veille, à un plus haut depuis neuf mois et demi.
La crise de la dette souveraine a réveillé les soupçons entre banques et leur réticence à se prêter entre elles. Certains établissements, notamment dans les pays considérés comme les plus fragiles -l'Espagne, le Portugal, la Grèce ou l'Irlande -ont des difficultés à trouver des liquidités et doivent donc se tourner vers la BCE. D'où l'importance de réussir la transition du 1er juillet. Selon le « Financial Times » de mardi, des banquiers espagnols se sont plaints que ce programme de financement exceptionnel à un an ne soit pas renouvelé. Un membre de la BCE a encore rejeté cette hypothèse.
Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, se veut toutefois rassurant. Il affirme que les banques de la zone euro, « pourront toutes rembourser » les prêts à un an, même s' « il y a quelques banques qui sont en moins bonne situation qui peuvent éventuellement souffrir ». Interrogé sur « Europe 1 », il a ajouté : « nous ferons en sorte qu'il n'y ait aucun problème et que tout cela se passe bien ». Il faut dire que la BCE a balisé le terrain. Demain, une opération spéciale d'octroi de liquidités à six jours sera mise en place par l'institution d'émission. Et une opération de refinancement à trois mois est prévue aujourd'hui pour « fluidifier » le marché. Selon une enquête de Reuters, la BCE devrait allouer 210 milliards d'euros aux banques lors de cette adjudication, les estimations des 27 professionnels du marché monétaire interrogés s'échelonnant de… 12 à 400 milliards d'euros. « Compte tenu de ces deux opérations exceptionnelles, le risque de voir le système bancaire européen dans son ensemble manquer de liquidité est nul. Mais leur déroulement n'en est pas moins important, car on sait que toutes les banques européennes ne sont pas dans la même situation de liquidité », rappelle Bruno Cavalier, chez Oddo Securities.
Indicateur des tensions
Une fois passée la date butoir du 1er juillet, le surplus de liquidités dans le système financier devrait donc se résorber. Mais jusqu'à quel point ? Le niveau sera un bon indicateur du degré de tension qui reste dans les circuits monétaires. Les professionnels interrogés par Reuters estiment le montant de liquidités excédentaires qui restera disponible à 150 milliards d'euros -c'est l'estimation médiane, au lieu de 300 milliards environ aujourd'hui. Cette normalisation progressive devrait donc conduire à une chute des montants déposés au jour le jour à la BCE et à un déblocage de l'Eonia, le taux interbancaire au jour le jour, susceptible de remonter vers le principal taux directeur (1 %), alors qu'il évolue actuellement à 0,326 %. « Des tensions pourraient être observées sur la partie courte de la courbe des taux interbancaires, avant que le marché ne se stabilise à un point d'équilibre », confirment les économistes de Crédit Agricole. Selon l'enquête Reuters, le taux Euribor trois mois devrait atteindre 0,80% d'ici un mois, et 0,90% dans trois mois.
Ces tensions se répercutent également sur le marché obligataire, où les écarts de rendements entre les emprunts d'Etat émis par les pays périphériques de la zone euro et les titres allemands de référence se creusent. « Le retour sur le marché des collatéraux (les titres que les emprunteurs apportent en garantie à la BCE, NDLR) mobilisés par les banques à cette occasion pourrait accentuer les tensions sur les taux longs des pays d'Europe du Sud, d'autant que la BCE a ralenti le rythme de ses interventions sur le marché secondaire de la dette souveraine », poursuivent les économistes de Crédit Agricole. L'institution avait lancé en mai ce programme exceptionnel d'achats d'obligations publiques. La semaine dernière, elle n'a racheté « que » 4 milliards d'euros de titres de dette publique.