TOUT EST DIT

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ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 26 novembre 2010

Unités de compte ou fonds en euros : quel support d’assurance vie privilégier ?

Il existe deux catégories de supports pour placer ses économies dans un contrat d’assurance vie. Le premier regroupe ce que l’on appelle les unités de compte qui sont en fait des sicav comprenant une part d’actions. Les retraités doivent les éviter. La seconde catégorie est dite « fonds en euros ». Ils doivent être privilégiés. En effet, le souscripteur ne prend pas de risque de perte en capital et les gains acquis une année le sont définitivement (effet de cliquet).

La plupart des contrats d’assurance vie dépendent des résultats de leurs fonds qui ont donné des rendements s’échelonnant de 3,5 % à 4,50 %. Le cru 2010 sera un peu en dessous, mais tout de même… Comment expliquer ces résultats ?
Quand les Bourses dévissent, l’assurance vie affiche souvent une santé insolente. Pourtant, les primes versées dans les contrats par les souscripteurs vont bel et bien s’investir sur les marchés financiers. Alors comment expliquer cette différence ? Tout d’abord, les investissements qui sont faits dans les supports en euros portent pour 85 à 95 % d’entre eux sur des obligations. Le risque de perte en capital est donc nul à la condition de conserver les obligations jusqu’à leur terme. Ce que font toujours les compagnies d’assurances.

Plus-values réparties entre les assurés

Avec ces investissements en obligations, la compagnie d’assurances assure donc la préservation du capital et une rémunération supérieure à l’inflation. Les 5 à 15 % restants sont investis en actions et en immobilier avec un critère d’opportunité. Car contrairement aux obligations, les actions n’ont pas vocation à rester dans le fonds en euros. Elles servent à dégager une plus-value qui sera répartie entre les assurés. La troisième composante de la rémunération est ce que l’on appelle le partage des plus-values latentes qui arrivent à expiration. Comme nous l’avons dit, les compagnies d’assurances achètent des obligations chaque année et les conservent jusqu’à leur terme (souvent dix années). Il faut savoir qu’en remontant quelques années en arrière, on trouvait sur le marché des obligations particulièrement bien rémunérées. A l’échéance, elles sont donc partagées entre tous les souscripteurs anciens et nouveaux selon le principe de la mutualisation. Les souscripteurs récents profitent donc d’une partie de la rémunération des anciennes obligations. Tout cela mis bout à bout (obligations + quelques actions + partage des plus-values des anciennes obligations détenues en portefeuille) donne la rémunération brute.

La compagnie d’assurances et ses intermédiaires se rémunèrent sur deux postes. Le premier, ce sont les frais de chargement. Il s’agit d’un pourcentage (souvent entre 2 et 4 %) pris sur le montant de la prime. Par exemple, si vous versez une prime de 100 € et si les frais s’élèvent à 4 %, 96 € seront réellement investis et produiront des intérêts. Second poste de rémunération, les frais de gestion. Ils sont pris chaque année sur l’encours, c’est-à-dire sur les sommes réellement investies. Ils sont compris entre 0,60 et 1 %, dans la plupart des cas.

La dinde et le tigre

C’est le président du pays le plus puissant au monde. A quoi a-t-il passé sa journée d’hier, jour de Thanksgiving ? A gracier une dinde, et même deux, nous dit-on, dans sa grande bonté. On a suffisamment souri en voyant George Bush se prêter à ce cérémonial nunuche, face aux caméras du monde entier à la Maison-Blanche, pour se priver de le faire quand son successeur Barack Obama perpétue la tradition.

Barack Obama qui a été désigné le même jour « président le plus pollueur au monde » par le magazine écologique Terra Eco. Et ce pour la troisième année de suite. Avec 20.000 tonnes d’équivalent C02 dépensées en voyages, il surclasse ses rivaux, à commencer par notre président qui n’arrive qu’en 6e position avec 2.900 malheureuses tonnes…

La France n’est décidément plus une grande puissance ! Mais que dire alors de ce pauvre Tigre celtique (le surnom donné jusqu’alors par les économistes à l’Irlande) qui se retrouve aujourd’hui en descente de lit à cause des risques inconsidérés pris par ses banques ? Alors même que Vladimir Poutine organisait à Saint-Pétersbourg un sommet sur la sauvegarde du grand fauve…

Crever l'abcès ?


De révélations en révélations, la pelote Karachi se dévide et laisse apparaître des lézardes dans les lignes de défense. Le président de la République affirmait n'avoir rien à voir avec cette histoire, mais toute une série de documents, rapports d'enquête de police, courriers et notes, viennent le démentir en levant un coin de voile sur l'opacité des contrats, commissions et rétro commissions en cause. En attendant la fameuse liste des destinataires dont l'ancien président Giscard d'Estaing ne doute pas qu'elle existe, pour l'instant à l'abri du secret défense.


Les « omni embêtements » quotidiens dont faisait part hier « l'omni président », ne risquent donc pas de s'estomper. L'autre ligne de défense sur les comptes de campagne d'Édouard Balladur est elle aussi mise à mal puisque l'on sait désormais au prix de quelles contorsions ils ont été validés par le Conseil constitutionnel. Ou plutôt par le président de l'époque, dont la voix aura été décisive. Face aux irrégularités encore plus graves des comptes de Jacques Chirac, Roland Dumas n'a pas voulu invalider l'élection elle-même. Le politique a primé sur le droit, ce qui n'est pas sans soulever d'autres sérieuses questions.


À ce stade, répétons-le, le lien entre les irrégularités des comptes de campagne, des rétro commissions et l'attentat de Karachi, n'est pas prouvé. Peut-être ne le sera-t-il jamais. Ce qui semble moins exclu, en revanche, c'est que les coulisses obscures des contrats d'armement en cause et de leurs rétro commissions ne finissent par s'éclairer pour peu que tous les documents sortent et que témoignent d'autres acteurs de l'époque.


La mèche allumée se rapproche du baril de poudre, de cette vérité qui, si elle éclate en affaire d'État, fera l'effet d'une déflagration politique. Sans doute est-ce cette crainte qui explique les tentatives d'éteignoir des deux enquêtes en cours, noyées dans les souhaits hypocrites que la justice agisse en toute liberté. Au lieu de ces révélations au compte-gouttes, sorte de supplice quotidien pour la démocratie, pourquoi ne pas crever l'abcès quoi qu'il en coûte ? Avant qu'il ne soit trop tard.

Très générale


L'effet Harry Potter avait sans doute laissé espérer dans les rangs de la majorité que le « collaborateur » devienne hyper-premier-ministre au simple énoncé de quelque formule magique. Mais l'Assemblée n'est pas l'école des sorciers et François Fillon pas du genre à sortir des clous à grandes enjambées. Même s'il a changé de costume pour s'habiller désormais en taille patron, au cas où il grandirait encore, il est soigneusement resté sur le registre de la voix de son maître. Dans un discours de politique très générale, largement prévisible dans les petites touches distillées depuis une semaine, il a fait la synthèse d'une feuille de route un peu mollassonne pour la présidentielle plutôt qu'un programme de gouvernement.


Certes on a bien réentendu les divergences sur la faillite de la France, la fragilité du pacte républicain, les jurés populaires, mais la rigueur est affirmée, comme le combat pour la sécurité et la lutte contre l'immigration. Le Premier ministre s'est délecté à enterrer le bouclier fiscal mais il fallait gratter profond dans son expression sur la « cohésion sociale » pour dénicher une référence aux malaises exprimés par la rue.


Sauvé de l'usure sondagière par l'effet de miroir inversé, François Fillon a trouvé un indéfectible soutien auprès des députés et des sénateurs qui apprécient ses comportements sans dérapages et son assise républicaine irréprochable. Il leur doit d'avoir survécu à la morosité des journées sans agenda et de ne pas avoir laissé exploser ses rages rentrées contre les collaborateurs de l'Élysée dont Nicolas Sarkozy, lui-même, reconnaît qu'il leur a trop laissé la bride sur le cou. Pourtant le Premier ministre va devoir écoper le paradoxe d'une popularité qui n'évite pas le rejet dans l'opinion de la politique sarkozyenne qu'il assume et dont il est assez souvent l'inspirateur.


Le discours sur la réforme a remis la droite dans la bataille des idées et sur le chemin du travail. Dans les offices grégoriens de l'abbaye de Solesmes, la commune de François Fillon, on appelle cela la voie des hymnes. Nombreux étaient les fidèles qui, hier, les ont chantés. En sachant bien qu'en politique le gloria n'est pas éternel et que l'ordre humain vient toujours interrompre les séraphins de la louange.

Projection of Temperature Rise to 2100



Royal: "Aucun pacte" pour éviter les primaires du PS

La présidente de Poitou-Charentes contredit Martine Aubry et assure que les Français pourront choisir librement le candidat du PS pour 2012.

Là où il y a de la gêne, il n'y pas de plaisir... Depuis que Martine Aubry a annoncé mercredi soir sur France 2 un pacte entre Dominique Strauss-Kahn, Ségolène Royal et elle-même pour ne pas se présenter l'un contre l'autre à la primaire socialiste, chacun y va de son explication de texte. Comme pour éteindre la polémique sur cette entente. 
"Il n'y a aucun pacte pour empêcher les primaires", a ainsi déclaré ce vendredi Ségolène Royal sur Europe 1
"Les primaires ont été promises aux Français, qui doivent pouvoir venir choisir le candidat de la gauche donc je ne veux pas qu'il y ait de malentendu", a poursuivi la présidente de la région Poitou-Charentes. 
S'agirait-il d'un rétropédalage? L'ex-candidate s'est-elle laissée piéger par la première secrétaire du PS, soucieuse de neutraliser une rivale dangereuse? C'est la thèse que défendent certains proches de Ségolène Royal, interrogés par Europe1. 
Si elle ne nie pas cette volonté de rassemblement, la présidente de Poitou-Charentes souhaite en tout cas calmer le jeu. "Les dirigeants socialistes sont conscients de la nécessité de se rassembler, le moment venu, (avec) toute leur énergie, toute leur force, plutôt dans un pack, que dans un pacte, pour battre la droite", a-t-elle ajouté ce vendredi. 
Un peu plus tard, Ségolène Royal a affirmé à Poitiers qu'elle voulait être la "garante du bon déroulement des primaires" socialistes en vue de la présidentielle de 2012. 

ON VA SE MARRER !!!

Les Européens n'ont pas "suggéré" un plan d'aide au Portugal

Les Européens n'ont pas "suggéré" au Portugal qu'il demande un plan d'aide comme vient de le faire l'Irlande, a déclaré, vendredi 26 novembre, à Paris, Jose Manuel Barroso, président de la Commission européenne, également très critique à l'endroit de certains dirigeants européens.
"Un plan d'aide pour ce pays n'a été ni demandé ni nous ne lui avons suggéré", a déclaré M. Barroso devant la presse. "Je crois qu'un des problèmes que nous avons eus récemment, c'est qu'il y a des responsables politiques qui font chaque jour des commentaires au lieu de prendre des décisions", a-t-il ajouté, sans préciser quel dirigeant il visait en particulier.
L'Allemagne a été accusée de jeter de l'huile sur le feu ces derniers jours. Son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, s'est montré le plus alarmiste mardi dernier en estimant que "l'avenir de notre monnaie unique" était "en jeu", tandis que la chancelière Angela Merkel a parlé de "situation extrêmement sérieuse" pour la zone euro.
Le gouvernement portugais a également démenti de son côté "toute pression" de la Banque centrale européenne (BCE) et de plusieurs pays de la zone euro pour qu'il sollicite une aide financière, qualifiant les informations publiées par le Financial Times Deutschland de "totalement fausses".
Le ministère des finances allemand a également démenti faire pression sur le Portugal pour qu'il sollicite à son tour une aide internationale, un porte-parole affirmant que ce n'était "pas du tout la position de la maison". La Banque centrale européenne et une majorité de pays de la zone euro font pression sur le gouvernement portugais pour qu'il sollicite à son tour une aide de l'UE et du FMI, affirme le Financial Times Deutschland dans son édition de vendredi.

Faut-il se laisser tenter par les FIP et les FCPI pour réduire son impôt sur le revenu ?

La saison des FIP (Fonds d’investissement de proximité) et des FCPI (Fonds commun de placement dans l’innovation) bat son plein. A grands renforts de publicité et d'envois d'emails, les sociétés spécialisées dans la commercialisation de ces produits défiscalisants incitent les particuliers à investir dans la génération 2010 de leurs produits.
Ces fonds présentent avant tout un intérêt fiscal : 25% du montant investi dans un FIP ou un FCPI est déductible des impôts, dans la limite de 12.000 euros pour un célibataire et de 24.000 euros pour un couple. La réduction d’impôt maximale atteint alors, respectivement, 3.000 euros et 6.000 euros. Vous pouvez aussi doubler ces montants en investissant à la fois dans des FIP et des FCPI, les deux mécanismes étant cumulables.
Cet avantage fiscal risque toutefois d'être atténué dès l'an prochain. Si la loi de finances est votée en l’état, la réduction d’impôt passera à 22% du montant de l’investissement pour chacun des deux produits.
Un investissement risqué, de longue durée, avec des frais importants
Gare toutefois à ne pas se laisser aveugler par la seule carotte fiscale. Tout d'abord, les FIP et FCPI sont des produits de long terme. Théoriquement, ils doivent être conservés pendant cinq ans, mais dans la pratique, peu d’entre eux sont liquidés avant sept à huit ans.
Ensuite, le risque lié à cet investissement est particulièrement élevé. Certains fonds récemment liquidés ont ainsi accusés des moins-values de près de 90 % ! Car tout dépend des investissements réalisés par l'équipe de gestion. Et l'exercice de sélection est pour le moins périlleux : les fonds doivent être investis au moins à 60% dans le capital de sociétés non cotées, souvent jeunes, qui ne sont pas à l'abri d'un accident de parcours.
Toutes les performances ne sont heureusement pas aussi calamiteuses. Alto Invest, ouvert en 2001, a ainsi été liquidé avec une plus value de 51,9%. Et certains acteurs, comme 123Venture, AltoInvest, APlus Finance, OTCAM et Seventure, présents sur ce marché depuis de nombreuses années, ont fait leurs preuves.
Avant de choisir votre fonds regardez aussi comment le reste de l'actif est investi : produits de trésorerie, obligations ou actions… Ce choix aura une influence sur le rendement et le niveau de risque de votre placement.
Enfin, les frais sont également à examiner soigneusement, certains FIP et FCPI annoncent des droits d’entrées très faibles, voire réduits à zéro, mais en général ils se rattrapent sur les frais de gestion. Ceux-ci tournent généralement autour de 2 à 3% par an, auxquels il faut ensuite ajouter d'autres commissions. Au total, la société de gestion ponctionne en moyenne 5% par an, ce qui pèse évidemment sur la rentabilité du fonds et peut parfois annihiler tout intérêt au produit.

"Tous les ans les principales banques en ligne dépensent chacune une vingtaine de millions d'euros en pub"

Après le courtage en ligne et la banque, et en attendant le crédit, Fortuneo se lance dans l'assurance auto. Cette offre, qui sera prochainement dévoilée, sera l'une des moins chère du marché assure Pascal Donnais, le Président de Fortuneo. Prix cassés, nouveaux services, dépenses publicitaires atteignant chaque année une vingtaine de millions d'euros… il revient sur la stratégie des banques en ligne et sur celle de Fortuneo pour s'imposer sur un marché en plein essor.
-Un an après le lancement de votre offre bancaire, quel premier bilan tirez vous?
Pascal Donnais : 2010 sera une bonne année pour Fortuneo. Nos offres de compte courant, associés à des cartes bancaires, classique, Gold ou Platinum gratuites, et nos livrets d'épargne boostés, rencontrent un franc succès. Nous sommes en avance sur notre plan de marche, qui prévoit de détenir 300.000 clients et 600.000 comptes d'ici 2015.
- Quel montant dépensez-vous chaque année en pub ?
Pascal Donnais : Notre marché ligne étant encore naissant, tous les acteurs mènent une stratégie de conquête de part de marché. Nous devons réaliser des investissements de communication conséquents pour faire connaître Fortuneo en tant que Banque et notre promesse « Arrêtez de banquer ». .
-Malgré ces efforts la banque en ligne ne s'est pas encore développée massivement…
Pascal Donnais : Environ 100 millions de comptes bancaires sont ouverts en France, et déjà 2 millions dans des établissements internet. Le potentiel de croissance est d'autant plus important qu'un client en ligne ne souscrit pour l’instant qu'un faible nombre de produits. Dans une banque de réseau, un particulier détient en moyenne 8 à 10 produits, dans les banques en ligne ce chiffre se situe entre 1,5 et 2 produits par clients, et il va progresser avec l’élargissement de leurs offres. L'offre des banques en ligne doit encore s’étoffer.
- Vous allez justement élargir votre gamme en lançant des contrats d'assurance auto. Quelles sont vos ambitions ?
Pascal Donnais : D'ici 2015, Fortuneo sera un acteur majeur de la banque et de l'assurance. Après le compte bancaire en novembre 2009, le lancement de l'assurance auto est une nouvelle étape de développement vers la bancassurance. D'autres suivront avec, par exemple, le crédit. Evidemment nous allons garder notre positionnement "low cost". Nos contrats d'assurance auto seront ainsi parmi les moins chers du marché. Cette stratégie ne veut pas dire que nous délaissons l'activité de courtage. D'ailleurs, nous lancerons de nouveaux services dans les prochains jours.
-C'est à dire…
Pascal Donnais : Le 6 décembre une nouvelle plateforme de trading plus ergonomique, entièrement paramétrable et qui permettra aux clients de passer leurs ordres directement depuis le graphique. Cette plateforme sera gratuite et sans frais d’abonnement pour nos clients. Nous allons aussi permettre aux investisseurs de voir leur cours d’exécution s’améliorer ou leurs ordres être potentiellement exécutés plus rapidement que sur le marché historique. Nos clients pourront, en effet, passer leurs ordres via, le système de « meilleure exécution Fortuneo » qui dans 66% des cas devrait donc améliorer le prix d’exécution de leurs ordres. Pour chaque ordre passé l'investisseur économisera ainsi quelques euros, ce qui à la fin de l'année peut devenir conséquent.

L’Etat emprunte pour payer les fonctionnaires



Immobilier : nouveaux records de prix à Paris



Sortez-nous de l’UE !

"Sortez la Grande-Bretagne de l'Europe", titre le Daily Express, qui lance une "croisade" - la première de ce genre - pour que le Royaume-Uni quitte l'Union européenne. "Après trop d'années passées à subir les vols, les exactions, l'hyperrèglementation et les interférences à tout va de Bruxelles, le temps est venu pour les britanniques de reprendre leur pays en main et de restaurer la légitimité et la responsabilité de leurs institutions", clame le quotidien eurosceptique. Le journal propose ainsi à ses lecteurs de remplir un "coupon pour la pétition sur la croisade contre l'UE", à renvoyer au Premier ministre David Cameron. La Grande-Bretagne est en effet "un pays à part : une pierre précieuse enchâssée dans une mer d’argent, comme Shakespeare l'a décrite de façon si évocatrice ; un royaume dont l'histoire insulaire remonte mille année en arrière, avec des lien à chaque continent et une langue adoptée de par le monde".



GET BRITAIN OUT OF EUROPE 
THE Daily Express today becomes the first national newspaper to call for Britain to leave the European Union.
From this day forth our energies will be directed to furthering the cause of those who believe Britain is Better Off Out.
The famous and symbolic Crusader who adorns our masthead will become the figurehead of the struggle to repatriate British sovereignty from a political project that has comprehensively failed.
After far too many years as the victims of Brussels larceny, bullying, over-regulation and all-round interference, the time has come for the British people to win back their country and restore legitimacy and accountability to their political process.

Following the debacle of the Lisbon Treaty – disgracefully imposed upon the public without the referendum they were promised by the three main political parties – many had expected matters European to take a lower profile in British politics.
But the opposite has been true as those on board the European gravy train have mounted one power grab after another.
At a time of austerity throughout Europe they have expanded their bloated budgets, pushing Britain’s disproportionate contributions even higher.
And despite not being part of the failing eurozone, British taxpayers have learned that under Brussels rules agreed to by Labour after it had lost the election they are liable to help bail out economies wrecked by the single currency.

A payment of up to £10billion for Ireland is apparently just the start, with speculators now starting to target the embattled economy of Portugal.
Despite unemployment across Europe averaging more than 10 per cent, Brussels continues to propose new job-destroying regulations and conspire to turn the whole EU into a zone of high taxation.
It is also seeking to take an ever more dominant role in border control issues, leaving its member states powerless to control migrant flows not only from other EU countries but from Asia and Africa too.
The European Court of Human Rights has continued to trample on British justice, preventing the deportation of terror suspects and demanding that convicted prisoners are given the vote.
Withdrawal from the EU should be accompanied by a withdrawal from the jurisdiction of this alien, pan-European tribunal so that matters of British justice are decided once again in British courts.
Ever since the British people were bounced into ratifying membership of the Common Market in 1975, after the political class had taken us in with no direct mandate, that institution has been stealing our rights to self-determination, remodelling itself in turn as the European Economic Community, the European Community and lately as the European Union.
Upon a wafer-thin permission for economic cooperation has been built a blueprint for the United States of Europe.
Almost nothing the EU has proposed or enacted has benefited Britain – our trawler fleet has been devastated by the Common Fisheries Policy while our taxpayers have found themselves massively subsidising inefficient French and Polish farmers under the Common Agricultural Policy.
The European Exchange Rate Mechanism – the forerunner to the single currency – caused a deep recession in Britain that was only ended by the removal of Sterling from its deadening grip.
This newspaper has always been hostile to the dilution of national sovereignty that EU membership entailed, but it has also always acknowledged that economic arguments were key. So long as there was a case to be made that leaving the EU would risk jobs and investment in Britain there was a powerful brake on thoughts of leaving altogether.
But since the ERM disaster 20 years ago that economic case has utterly collapsed.
We were told that staying out of the eurozone would be a financial disaster yet it is now clear beyond doubt that the opposite was true.
Joining it would have been catastrophic, removing Britain’s ability to vary its interest and exchange rates to suit economic circumstances and plunging us into a depression. The past two decades of European integration have turned mainland Europe’s economies from some of the world’s industrial powerhouses into also-rans, stuck in the global slow lane. 
Only Germany has prospered in the euro – thanks to the single currency locking its neighbours into exchange rates at which they are unable to compete.
And now the price of belonging to the EU, in terms of surrendered sovereignty, is to be further raised with countries like Ireland effectively having their public spending and borrowing decisions made by the European Central Bank in Frankfurt rather than by their electorates.
While the EU has spread economic sclerosis through its member states the two richest countries in Europe have remained outside: Norway and Switzerland have stayed as the lynch-pins of the European Free Trade Area – able to import from and export to the EU freely without being subjected to its federalist ambitions.
Were Britain to break free of Brussels there is no doubt that such a happy status would be open to us.
A s a heavy net importer from the EU we are simply too important a market for the EU nations to risk cutting their ties with us.
Taking Britain out of the EU should not be seen as a move to “Little Englandism”. On the contrary, ours is a great trading nation with markets all over the world.
The time has come to develop our neglected trading links with the new global powerhouses such as China and India.
The creation of the EU is explained by the perfectly understandable desire to avoid further conflict on a continent that had been the scene of two world wars.
But Britain is a land apart: A precious stone set in the silver sea, as Shakespeare so evocatively put it; a realm with a glorious island story stretching back a thousand years, with links to every continent and a language taken up throughout the world.
Our political class bought into the European experiment after losing confidence in our nation and accepting the inevitability of decline.
They viewed Europe as a life raft and clambered on board. The British people never took that view.
Now it is Europe that is in decline and Britain that is being held back. It is time to break free.








Après l'Irlande, le Portugal inquiète l'Europe

La Banque centrale européenne et une majorité de pays de la zone euro font pression sur le gouvernement portugais pour qu'il sollicite à son tour une aide de l'UE et du FMI, selon le Financial Times Deutschland du vendredi 26 novembre. "Même si les banques portugaises ne sont pas considérées comme surendettées, à la différence de leurs homologues irlandaises, elles dépendent elles aussi des liquidités de la BCE pour leurs activités", écrit le quotidien, sans citer de source précise. Les pressions pour que le Portugal demande une aide rapidement auraient pour arrière-pensée d'éviter à l'Espagne de se retrouver dans une situation difficile, poursuit le FTD.

DÉMENTIS EN CASCADE
"Si le Portugal utilise le plan d'aide, ce sera bénéfique pour l'Espagne, parce qu'elle y est fortement engagée", indique le FTD, citant une souce non identifiée au ministère des finances allemand. Dans la matinée de vendredi, les démentis se sont succédé. La Commission européenne a déclaré ne pas avoir connaissance d'une quelconque pression exercée sur le Portugal pour qu'il accepte une aide, ajoutant que Lisbonne avait pris des mesures adéquates pour régler ses problèmes budgétaires. "Je ne suis pas au courant de discussions dans lesquelles le Portugal serait invité à accepter une aide", a dit Amadeu Altafaj, porte-parole de l'exécutif européen.
Le ministère des finances allemand a aussi démenti faire pression sur le Portugal, un porte-parole affirmant que ce n'était "pas du tout la position de la maison. Exercer des pressions n'est pas un mécanisme envisagé par le bouclier de protection de l'euro", a-t-il dit. Lisbonne "dément toute pression de la BCE ou des pays européens pour que le Portugal demande de l'aide", a indiqué, le cabinet du premier ministre, José Socrates, qualifiant les informations  du Financial Times Deutschland de "totalement fausses". L'Espagne indique n'exercer aucune pression sur le Portugal afin qu'il demande une aide financière européenne pour soulager ses finances publiques. "Ce que veut l'Espagne, c'est que le Portugal adopte son budget et mette en œuvre son plan de stabilité", a dit, vendredi, une source gouvernementale à Madrid.
José Luis Rodriguez Zapatero, le chef du gouvernement socialiste espagnol, a précisé, vendredi, sur la radio catalane RAC1 qu'il écartait "absolument" l'éventualité d'un plan de sauvetage financier de l'Espagne, comme cela a été le cas pour l'Irlande. "Ceux qui misent contre l'Espagne à court terme vont se tromper", a-t-il assuré, insistant : "il n'y a aucun scénario" dans le sens d'un sauvetage de l'Espagne. "Ce n'est pas que je veuille transmettre la confiance simplement par ma volonté, mais à partir de faits concrets", a-t-il dit, citant notament le faible niveau de la dette publique espagnole.
 Après l'annonce du sauvetage de l'Irlande, le Portugal s'est retrouvé en première ligne des marchés financiers, convaincus qu'il sera le prochain pays de la zone euro à faire appel à l'aide de l'Union européenne et du FMI. Indice de l'inquiétude des investisseurs, les taux d'intérêt de la dette portugaise à dix ans continuaient jeudi à évoluer au-dessus de 7 %, un seuil historique atteint pour la première fois à la mi-novembre. Le Parlement portugais doit définitivement adopter vendredi le budget d'austérité pour l'an prochain, qui doit permettre au pays de réduire son déficit public de 7,3 % du PIB cette année à 4,6 % fin 2011.
Ce plan a déclenché une grève générale historique, mercredi, à l'appel des deux principales centrales syndicales portugaises, CGTP et UGT, unies pour la première fois depuis vingt-deux ans. Pour le moment seule la Grèce, au printemps, a bénéficié du plan de soutien à la zone euro sous forme de prêts européens et du FMI. Mais l'Irlande devrait devenir le deuxième bénéficiaire.

Crise financière: Le Portugal va-t-il appeler à l'aide?

Plusieurs pays européens font pression dans ce sens, selon le Financial Times Deutschland...
Après la Grèce et l’Irlande, le Portugal ? Une majorité de pays de la zone euro et la Banque centrale européenne (BCE) font pression sur le Portugal pour qu’il sollicite à son tour une aide financière européenne, rapporte ce vendredi le Financial Times Deutschland.
«Cet article de presse est complètement faux, il n'est fondé sur rien», a cependant démenti vendredi un porte-parole du gouvernement. Le Premier ministre José Socrates a affirmé à plusieurs reprises ces derniers jours que son pays n’avait pas l’intention de demander une aide financière.

Sauver l’Espagne

L’objectif, selon le Financial Times Deutschland qui ne cite pas ses sources, est toutefois d’éviter que l’Espagne, cinquième économie d'Europe, ne soit obligée de faire de même.

«Si le Portugal sollicite le fonds, ce sera bénéfique pour l'Espagne, car le pays est lourdement engagé au Portugal», explique au quotidien un responsable du ministère allemand des Finances. Ce dernier n’a pu être joint dans l’immédiat.

Crainte de contagion

Une demande qui illustre en tout cas l'inquiétude des membres de la zone euro d'une possible contagion de la crise financière à d’autres pays fragiles.
>> La crise irlandaise peut-elle contaminer d'autres Etats? Lire le décryptage de 20minutes.fr

Selon une enquête réalisée cette semaine par Reuters, 37 économistes sur les 50 interrogés estiment que Lisbonne va emboîter le pas à la Grèce et à l’Irlande et solliciter le Fonds européen de stabilisation financière (FESF). Une autre étude fait apparaître que l'Espagne inspire bien plus confiance: seuls quatre économistes sur 50 la voient recourir à une aide européenne.

Mais l’UE veut écarter tout risque car une aide à l'Espagne pourrait épuiser le filet de sécurité de 750 milliards d'euros constitué par la zone euro, l'Union européenne et le Fonds monétaire international en mai dernier.
>> Pour tout comprendre au mécanisme d'aide aux pays de la zone euro en difficulté, cliquez ici

«Aucun danger»

Jeudi, de hauts responsables européens ont tenté de rassurer les marchés sur la pérennité de la monnaie unique. Car la crise financière irlandaise préoccupe les investisseurs. Cela s’est directement traduit par une flambée du coût de l'emprunt pour l’Irlande, le Portugal mais aussi l’Espagne.

Le directeur du FESF Klaus Regling a cependant affirmé jeudi qu'il n'y avait «aucun danger» d'éclatement de la zone euro, reconnaissant toutefois que la situation était «grave».

Gérer la pénurie


Mardi 16 novembre, Nicolas Sarkozy s’était attaché à donner une image plus consensuelle, plus sereine, plus rassurante que celle que lui connaissent les Français. C’était, en creux, une façon de faire son autocritique sur le style de gouvernance qu’il a imposé au pays depuis 2007. Pour son discours de politique générale, hier, François Fillon n’a rien changé. Il a fait du Fillon : sobre, sérieux, combatif. Il a démontré que, pour lui, la constitution d’un gouvernement peu différent du précédent n’aura été qu’une péripétie. Et que si remaniement il y a, il est à chercher du côté de l’Élysée et non de Matignon.


Il y a pourtant une vraie rupture politique, qui a été imposée à l’attelage exécutif par la crise, par l’échec des grandes options choisies en 2007, ainsi que par Bruxelles. François Fillon martèle qu’il assume son bilan, et qu’il continuera les réformes. Encore faut-il savoir lesquelles ! Celles qui sont à venir, sur le plan budgétaire, prennent l’exact contre-pied de celles d’il y a trois ans : le bouclier fiscal va être supprimé, la baisse des impôts est oubliée et le mot « rigueur », qui était tabou, est réhabilité, au moins dans la bouche du Premier ministre.


François Fillon continue d’affirmer qu’il n’y aura pas de hausse des impôts. Or, l’augmentation des recettes fiscales est déjà enclenchée ! Pour l’instant, elle porte le nom de « rabotage des niches ». Un terme anodin et trompeur, car la facture du plus grand nombre va s’envoler. Et ce n’est pas fini : pour atteindre l’objectif de « produit constant » de l’imposition malgré la suppression annoncée de l’ISF, il faudra « raboter » bien plus encore, et sur une surface plus large. Il y a fort à parier qu’en échange de la suppression de l’injuste bouclier fiscal, on va répartir sur les classes moyennes la taxation du patrimoine qui ne touche, pour l’instant, que les très riches.


Rien, en tout cas, ne sera gratuit : l’instauration d’une assurance « dépendance », promise par Nicolas Sarkozy, se fera, a précisé François Fillon, en parallèle avec la « régulation » des dépenses de santé. Là encore, la réforme à venir pourrait déshabiller Pierre pour habiller Paul. On se demande d’ailleurs comment rogner encore une assurance maladie déjà exsangue. La première partie du quinquennat a creusé le déficit. Les dix-huit mois restants seront consacrés, par la force des choses, à gérer et à répartir la pénurie.

Le commentaire politique de Christophe Barbier


Faut-il réduire les dépenses de santé ?

Chaque automne, le Parlement vote la loi de financement de la Sécurité sociale. Le débat s'ouvre à chaque fois par le constat horrifié du « trou de la Sécu ». Trou, c'est-à-dire déficit, endettement et report sur les générations futures...

Il serait facile de combler ces déficits en augmentant les cotisations à la mesure des dépenses. Mais cela reviendrait à assumer leur croissance rapide. En Suisse, les déficits sont exclus pour les assurances en charge de la couverture santé. Mais on observe dans ce pays la même dramatisation à l'automne, lorsque les nouveaux tarifs sont annoncés.

C'est donc la rapidité de la croissance des dépenses de santé qui pose problème. Dans tous les pays développés, elles croissent beaucoup plus vite que le revenu des ménages, comme en France, où elles représentaient un peu moins de 4 % du produit intérieur brut en 1960, contre plus de 11 % actuellement.

La croissance de ces dépenses est-elle un processus incontrôlé ? Dépensons-nous trop pour notre santé ?

Contrairement à une opinion répandue, le vieillissement ne joue qu'un rôle dans cette évolution. Certes, chaque individu voit ses dépenses de santé augmenter lorsqu'il vieillit. Mais les changements les plus importants sont dus au fait que les dépenses individuelles augmentent dans le temps, à âge et à maladie donnés.

En 2009, par exemple, un homme de 50 ans affecté d'un diabète dépense beaucoup plus pour sa santé que le même cinquantenaire diabétique ne dépensait en 2000. Ce mouvement est lié au progrès médical : de nouveaux produits et de nouvelles procédures apparaissent, qui induisent des changements dans les pratiques médicales. Sur la période 1992/2000, l'impact en France de ces changements est vingt fois plus élevé que celui du vieillissement.

C'est la diffusion des innovations médicales qui conduit à une hausse des coûts de la santé : de nouveaux traitements apparaissent, dont l'usage s'étend rapidement. L'exemple de la cataracte est éloquent, ainsi que celui du traitement des crises cardiaques : l'angioplastie est moins coûteuse que le pontage et assure une meilleure qualité de vie après l'opération. Cette innovation a rendu possible une extension du traitement à des patients plus nombreux. Beaucoup d'autres innovations médicales, comme la prothèse de hanche ou la chirurgie du genou, améliorent la qualité de vie des malades, tout en conduisant à une augmentation de la dépense de soins par personne, à âge et pathologie donnés.

Ces dépenses sont-elles justifiées ? La question doit être posée, car leur couverture est majoritairement financée par des prélèvements obligatoires. Pour y répondre, il faut mesurer la valeur des gains en bien-être et en longévité obtenus en contrepartie des dépenses de santé. Selon une étude réalisée pour les États-Unis, entre 1970 et 2000, les progrès en santé et en longévité auraient représenté chaque année un gain égal à 32 % du produit intérieur, soit plus du double des dépenses sanitaires.

Grâce aux innovations médicales, nous vivons plus longtemps et en meilleure santé. Les gains en bien-être obtenus semblent gigantesques. Certes, des gains d'efficacité sont possibles. Mais il est urgent d'organiser un débat sur le niveau de dépenses conforme à nos préférences collectives. Focaliser sur le niveau des prélèvements obligatoires empêche de réfléchir sur les dépenses que nous désirons.

(*) Professeur à l'université Paris Dauphine, directrice de la Chaire Santé de la Fondation du Risque.

Collaborateur


Monsieur Minc, avare ni de ses conseils, ni de son mépris, estime que notre Premier ministre incarne la France provinciale de droite. Il est vrai que François Fillon cite Charles Péguy et Victor Hugo, garnitures prisées des bibliothèques bourgeoises.


Mais il a fait hier beaucoup plus, prodiguant une belle énergie au service de la réforme dans la rigueur - ou le contraire, peu importe : ça voulait dire tout changer, sans dépenser un sou de plus. Il a fait moins, aussi, que notre Président, qui n’est pas son mentor mais demeure son supérieur : il n’a pas su, au-delà de l’ovation de commande, susciter la passion de la majorité.


On a vérifié là une vérité de la politique française, que rien ne vaut l’onction de l’élection au suffrage universel. François Fillon a beau faire, il reste de ce point de vue un collaborateur de notre Président. Jusqu’au jour où, peut-être, à son tour…

Comment restructurer les dettes européennes

Transformons les dettes privées excessives en fonds propres et restructurons intelligemment les dettes publiques excessives, afin de sortir vite et bien de la crise qui mine la zone euro, plombe notre croissance et menace nos Démocraties.

L’Europe sort de la plus grande bulle de crédit de l’Histoire. Trop de dette partout. Vouloir tout rembourser nous condamne à la déflation par la dette, à la stagnation et aux risques d’extrémisme politique. Dans les pays périphériques (Espagne, Grèce, Irlande, Portugal), ce désendettement massif devrait se réaliser alors même que les coûts et salaires doivent baisser de 15 à 30% pour restaurer la compétitivité : économiquement impossible et démocratiquement suicidaire ! Ensuite, la zone euro n’allègera pas ses dettes excessives par l’inflation : le Traité de Maastricht l’interdit et les Allemands n’en voudront jamais (ils ont raison, car la taxe d’inflation est à très injuste et très inefficace).
La seule solution est la restructuration des dettes excessives. Le fardeau doit être porté par ceux qui ont pris les risques, tout en permettant à ces pays de renouer vite avec la croissance. C’est la logique des procédures de faillite aux États-Unis (Chapter 11) : transformer les anciennes créances en fonds propres (debt equity swap), en écrasant les actionnaires historiques (qui ont pris les mauvaises décisions), puis donner une séniorité forte aux nouveaux créanciers. Appliquons cela aux banques des pays périphériques : à leur passif, les fonds propres actuels seraient écrasés jusqu’à absorber les pertes des actifs toxiques. Si c’est insuffisant, les pertes devraient être absorbées par la dette subordonnée, voire (cf. Irlande) par une partie de la dette senior des banques, l’État ne garantissant que les dépôts à vue. En pratique, on ne mesure pas aujourd’hui l’ampleur des pertes des banques. La solution : le régulateur doit imposer de couper les banques en difficulté en deux.

1) La mauvaise banque, avec les actifs les plus pourris et, au passif, les fonds propres (actions), la dette subordonnée et une partie de la dette senior de l’ancienne banque.
2) La bonne banque, avec les actifs les moins risqués et, au passif, les dépôts à vue et le reste de la dette senior de l’ancienne banque, dont une partie serait transformée en fonds propres et dette subordonnée de la nouvelle banque. Au besoin, l’État injecterait des fonds dans la bonne banque. L’État éviterait ainsi la crise systémique bancaire, créerait de bonnes banques finançant l’économie, sans assumer les pertes des banques. C’est le seul moyen efficace et démocratiquement acceptable de régler la crise bancaire. Pour éviter les réactions en chaîne dans le reste de l’Europe, utilisons des airbags en chaîne : les banques créancières trop affaiblies par ces debt equity swaps devraient se voir imposer elles-mêmes des debt equity swaps. Pour les autres, les régulateurs bancaires devraient imposer l’émission de fonds propres supplémentaires.

Pour la dette souveraine des États périphériques, la restructuration va venir vite. D’abord, ces dettes sont insoutenables (et les marchés le savent), sauf à ce que l’Allemagne paye (ce qu’elle refuse -à raison). Ensuite, les pays européens ont annoncé au G20 de Séoul une participation des créanciers à la restructuration des dettes souveraines émises à partir de mi-2013. Mais les investisseurs, sachant que les pays périphériques ne pourront plus accéder aux marchés de dette après 2013 (trop grand risque de restructuration alors), ne vont évidemment pas aujourd’hui prêter à ces mêmes États sur des maturités postérieures à mi-2013. L’annonce de Séoul rend donc impossible dès aujourd’hui l’accès des États périphériques au marché de dette. Certes, ces États pourront, en 2011-13, recourir au FMI et au Fonds Européen, mais ceci ne règlera pas la question de leur stock de dette.
2011 sera donc l’année de la restructuration des dettes souveraines périphériques en Europe. Pour cela, je crois toujours aux dettes Bleues et Rouges. Chaque État diviserait sa dette en une dette senior (Bleue) jusqu’à 60% du PIB et une dette junior (Rouge) au-delà. Les dettes Bleues seraient fusionnées avec une garantie conjointe et solidaire de tous et des conditions drastiques sur les finances publiques, créant une dette super-sûre. Pour les États périphériques, la dette excessive actuelle serait transformée en dette Rouge, avec un taux proche de zéro, remboursable dans 10 ou 20 ans, une fois que les réformes structurelles auront porté leurs fruits.

Certains croient encore que les restructurations de dettes bancaires et publiques doivent être évitées à tout prix. C’est oublier la séquence des années 1930, dernière bulle de crédit comparable : la déflation par la dette engendra la Dépression, puis un chômage vertigineux, suivis des crises des Démocraties, du fascisme et enfin de la Guerre.

C’est oublier aussi qu’après 1945, nombre de pays Européens (à commencer par l’Allemagne et la France) ont de facto fait défaut sur leur dette souveraine en la réduisant par l’inflation. L’argument que les grands pays européens n’ont jamais fait défaut depuis la Guerre est économiquement faux. À partir du moment où nous avons (avec raison) renoncé à l’inflation au sein de la zone euro, le seul mode crédible de régulation des dettes excessives est la restructuration ordonnée, surtout au sortir de la plus grande crise de dette de l’Histoire de l’humanité.

Paris doit parler plus, Berlin moins

Plus de 7.000 euros le mètre carré ! L'immobilier bat tous ses records à Paris, où un simple WC coûte désormais le prix d'une Renault Clio. Cette flambée est folle. Ramenés aux loyers ou aux revenus, les prix à la vente dépassent largement les tendances de long terme. Ce n'est pas tenable. La folie ne peut pas s'expliquer par la seule pénurie, brandie à l'envi par les professionnels du secteur, tous intéressés à la montée des prix, qui arrondit leurs commissions. Paris manquait déjà cruellement de logements dans les années 1990, quand les prix ont baissé de près de 40 % ! Elle a au moins deux autres explications, qui reflètent la pagaille présente des marchés financiers. D'abord l'effet refuge. Paris est à l'immobilier français ce que l'or est aux marchés mondiaux de matières premières : un produit à la fois rare et très visible. Dans un monde financier où tous les repères disparaissent, comme dans un tremblement de terre, beaucoup d'investisseurs se raccrochent à l'or et à la pierre. Ils sont prêts à payer de plus en plus cher, dès lors qu'ils font leurs achats sur des places qui n'ont pas été trop vérolées par les excès des années passées. Ensuite l'effet taux d'intérêt. Achat de long terme, l'immobilier se finance à des taux d'intérêt à long terme. Or ces taux sont actuellement au plus bas. Les acquéreurs peuvent espérer emprunter à moins de 3 % sur quinze ans. Un niveau très bas, qui reflète la fantastique déformation des marchés financiers à l'oeuvre. Les investisseurs achètent massivement des obligations, convaincus que c'est le seul produit financier capable de résister à la tourmente. Les dirigeants des Etats font tout pour renforcer cette conviction qui conditionne leur possibilité de lever les centaines de milliards d'euros nécessaires à leur survie financière. En Europe, ils sont ainsi venus au secours de la Grèce, puis de l'Irlande. Mais ceux qui dépendent le moins des créanciers, comme l'Allemagne, commencent à se poser des questions. En attendant, les achats massifs d'obligations font baisser les taux d'intérêt. Cette baisse exerce fatalement des effets pervers - dont la flambée de l'immobilier parisien n'est que le plus visible.

Pour les gouvernants locaux et nationaux, cette situation est redoutable. Elle chasse de la capitale les ménages modestes, les classes moyennes et aussi les étudiants ou les chercheurs étrangers qui pourraient être attirés par la France. Elle risque de rendre la ville aussi joyeuse qu'une salle de coffres-forts. Et dès que les taux d'intérêt remonteront, les prix vont dévisser. Beaucoup de professionnels le disent d'ailleurs. Le marché va alors se gripper, sevrant Paris de plusieurs centaines de millions d'euros de droits de mutation. Même si la ville continuera alors de manquer de logements.

Ah, si Haïti était une banque...

Des élections à Haïti ? Franchement, pour quoi faire ? Pour reconduire un gouvernement incapable de gouverner car sans moyens, donc sans pouvoir ? Ou le remplacer par un autre tout aussi inapte pour les mêmes raisons ? Sans oublier la corruption généralisée dans les milieux politiques et dans l'administration, ou du moins ce qu'il en reste. Une corruption inexcusable mais qui pousse si bien sur la misère.
Et c'est le vrai problème d'Haïti. Que de compassion après le tremblement de terre de janvier et que d'argent promis ! Mais où sont les premiers des 10 milliards de dollars claironnés par les pays donateurs ? Et les maisons -des cabanons, plutôt- à construire pour 1,5 million de sans-abri qui, la plupart encore, vivent sous des tentes ? Certes, des projets ont été réalisés comme ces 500 maisonnettes achevées fin août, sous l'égide de la Croix-Rouge française, sur 30 000 annoncées, plus 4 000 autres (de 18 m² !) sur les 10 000 relevant d'un programme coordonné par l'ONU. Une lenteur qui serait aussi à attribuer à la bureaucratie haïtienne freinée par des propriétaires fonciers peu désireux de céder des terrains à leurs compatriotes sinistrés.
Fin juillet, donc six mois après le séisme du 12 janvier, une enquête canadienne avait estimé que seulement 1,9% (bien 1,9% !) de la tranche de 5 milliards à verser dans les deux ans aux Fonds de Reconstruction de Haïti (géré par la Banque mondiale, l'ONU et divers organismes) avaient effectivement été payés.
Depuis, l'aide a été accélérée. Mais le compte n'y est toujours pas. Les ONG restées sur place dans un sentiment d'abandon font ce qu'elles peuvent. Comment déblayer les décombres quand les bulldozers et les engins lourds fièrement exhibés par l'armée américaine les jours qui ont suivi le tremblement de terre ont été rembarqués ? Comment réparer les réseaux d'eau potable et réaliser les indispensables travaux d'assainissement pour empêcher la propagation de l'épidémie de choléra ?
Ah, si Haïti était une banque américaine ou irlandaise en péril, menaçant le dollar ou l'euro ! Les milliards, n'en doutons pas, tomberaient du ciel. Et avec cette manne, une foule d'experts pour reprendre les comptes en mains. Or, c'est ce qui manque à Haïti : une tutelle internationale dotée de fonds conséquents pour, un temps du moins, gérer le pays. Et non le laisser à de trop longues dynasties de « Papa Doc », de « Bébé Doc », d'Aristide, de Préval ou à d'autres prédateurs. A la classe des possédants surtout préoccupés par le maintien de ses privilèges...
Mais qui s'intéresse à Haïti ? Le pays est vraiment trop pauvre, sans ressources naturelles et même sans la moindre importance stratégique. Le monde des riches a bien d'autres soucis...


La volatilité de l'euro, premier frein aux envies d'exportation des PME françaises

Selon une étude réalisée par l'assureur crédit Euler Hermes, la question des taux de change est le principal frein à l'exportation cité par les chefs d'entreprise. Cette préoccupation arrive juste devant le manque de sécurité des paiements à l'étranger.

Le nombre d'entreprises françaises exportatrices a beau baisser constamment depuis plus de cinq ans, celles-ci ont toujours plus soif d'expansion à l'international. Huit PME exportatrices sur dix souhaitent ainsi augmenter la part de leur chiffre d'affaires à l'étranger, selon une étude présentée jeudi 25 novembre par Euler Hermes. Et à l'heure où la reprise mondiale est tirée par les pays émergents, les 882 PME interrogées entre mai et septembre par l'assureur crédit sont, sans surprise, de plus en plus attirées par les fameux BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine).
Mais entre désir et réalité, il y a un pas que les PME n'osent -ou ne peuvent -pas toujours franchir : « La structure des exportations évolue finalement assez peu, alors que les entreprises s'intéressaient déjà aux pays émergents avant la crise », souligne Karine Berger, chef économiste d'Euler Hermes. Plus des deux tiers des produits français sont toujours exportés sur le Vieux Continent.

Des risques importants

Il faut reconnaître que vendre dans les contrées lointaines n'est pas sans risque. Surtout quand l'euro ne cesse de faire du yo-yo, comme c'est particulièrement le cas depuis le début de l'année. Or, la question des taux de change est le principal frein à l'exportation cité par les chefs d'entreprise. Près de la moitié (48 %) jugent ce frein « important », juste avant le manque de sécurité des paiements à l'étranger (47 %) et très loin devant le manque d'aides publiques (14 %).
« Au-delà des questions de compétitivité induites, une volatilité accrue de l'euro peut produire un fort effet de ciseau sur la trésorerie des entreprises, avec des coûts et des revenus libellés dans des monnaies différentes », poursuit Karine Berger. Quant aux risques d'impayés, ils sont d'autant plus aigus que les taux de recouvrement des créances dans les BRIC sont bien inférieurs à la moyenne des pays riches de l'OCDE.

Des destins très différents

Faire de l'export comporte donc des risques importants. Et ce n'est pas pour rien si, depuis 2002, le taux de défaillance des entreprises exportatrices est supérieur à celui des PME qui ne vendent qu'en France. Sauf que, derrière cette moyenne, se cachent des destins très différents selon la proportion du chiffre d'affaires réalisée à l'export : « Effectuer plus de la moitié de ses revenus à l'étranger devient un élément de solidité et le niveau de défaillances est alors plus faible que pour les entreprises domestiques », constate Euler Hermes.
Car pour arriver à un tel niveau sans risquer de se mettre en péril, les PME ont adapté leurs structures, mis en place une équipe dédiée à l'export et se sont dotées de moyen de couverture. Ce que n'ont pas forcément fait les plus petites. Au final, mieux vaut donc faire très peu à l'international ou franchement beaucoup. Entre les deux, les PME s'exposent aux aléas de la conjoncture mondiale sans être préparées pour y faire face. C'est donc la montée en puissance à l'exportation qui est la phase la plus critique.


Le salut de Berlusconi passe par Dublin

La Grèce il y a un an. L'Irlande aujourd'hui. Le Portugal peut-être demain. Et l'Italie après-demain ? De l'autre côté des Alpes, la classe politique tout entière craint l'effet domino qui pourrait bientôt mettre Rome, à son tour, au pied du mur. La semaine dernière, Oscar Giannino, éditorialiste à « Panorama », l'hebdomadaire de Mondadori proche du pouvoir en place, a calculé que la dette publique augmentait « de plus de 2.300 euros par seconde, soit 150.000 euros par minute, presque 9 millions d'euros par heure et plus de 200 millions d'euros chaque jour que Dieu fait ». L'an prochain, l'endettement représentera presque 120 % du PIB (en France, ce taux devrait atteindre 86 %). Aussi le projet de budget pour 2011, adopté à la Chambre des députés le 19 novembre et à l'examen ces jours-ci au Sénat, chiffre-t-il à environ 80 milliards d'euros les intérêts que l'Etat devra rembourser l'an prochain (contre 45 milliards en France). On comprend que droite et gauche confondues s'inquiètent sérieusement de la situation. Mais il n'est pas sûr, hélas, que la peur soit sincère. Au contraire, dans le climat de fin de règne qui caractérise l'Italie en ce moment, l'alarme sur les comptes publics est totalement instrumentalisée. Il s'agit d'éviter le vote de la motion de censure visant à faire tomber Silvio Berlusconi. Le texte sera débattu le 14 décembre dans l'hémicycle de Montecitorio, où le Peuple de la liberté (PDL) ne dispose plus que d'une majorité relative. Et cela à la veille, précisément, d'un Conseil européen de crise qui doit aborder la question des finances publiques.

Dans le camp du « Cavaliere », on estime que, avec la crise que traverse actuellement la zone euro, faire tomber le gouvernement serait « un acte d'irresponsabilité » et « un malheur absolu ». En gros, si le président du Conseil était chassé du pouvoir, les Italiens risqueraient de se retrouver dans l'impasse financière et de voir leurs futurs dirigeants placés sous tutelle européenne, comme l'est désormais d'une certaine manière le Premier ministre irlandais, Brian Cowen. Sans parler du remède de cheval que la BCE ne manquerait pas de leur imposer dans la foulée. Dans le camp d'en face, à l'inverse, on fait de la dette publique l'argument numéro un pour obtenir la chute de l'exécutif et la nomination d'un gouvernement de transition à même d'achever la législature. « Technique », « de responsabilité nationale », « de salut public »… L'équipe qu'appellent de leurs voeux les deux principales formations d'opposition, le Parti démocratique (PD) de Pier Luigi Bersani et l'Union du centre (UDC) de Pier Ferdinando Casini, aurait pour but de rendre l'Italie réellement gouvernable, grâce à la fin des scandales mêlant sexe, corruption et fraude fiscale en tout genre. Elle permettrait aussi d'éviter, fin mars, la convocation d'élections anticipées, précédées d'une longue campagne qui paralyserait la péninsule et à laquelle la gauche, pour avoir déjà commandé ses affiches au cas où, n'en reste pas moins non préparée.

Le patronat a, lui aussi, fait de la rhétorique de la paralysie son antienne. Que la présidente de la Confindustria, Emma Marcegaglia, manifeste quotidiennement sa colère contre un exécutif impuissant à relancer la machine économique en dit long sur l'exaspération des milieux d'affaires. La croissance patine à 1 % et les patrons de Fiat et Ferrari, Sergio Marchionne et Luca di Montezemolo, l'affirment ouvertement : l'image que donne Berlusconi de l'Italie est terrible pour les grands groupes, lesquels ne peuvent plus échapper aux allusions narquoises de leurs interlocuteurs lorsqu'ils voyagent à l'étranger. Il n'est pas sûr que les choses changent après le 14 décembre, tant le fonctionnement des institutions laisse la porte ouverte à toutes les hypothèses. Au moment où les députés s'exprimeront sur la motion de censure, les sénateurs, eux, voteront pour ou contre une motion de confiance présentée par le PDL, qui jouit de la majorité absolue au Palazzo Madama.

Plusieurs questions restent donc sans réponse. Qu'adviendra-t-il si Silvio Berlusconi est désavoué à la Chambre et confirmé au Sénat ? Si ce dernier démissionne, peut-il être reconduit en jouant la carte de l'ouverture ? S'il jette l'éponge, qui mettre à sa place, sachant que l'intéressé, toujours incontournable dans le paysage, ne jouera jamais les Juppé italien en acceptant un simple portefeuille de l'Economie ou de la Défense ? Dès lors, les anti-Berlusconi sont-ils en capacité d'accorder leurs violons pour former une coalition, alors qu'ils viennent d'horizons aussi disparates que le centre droit de l'ex-postfasciste Gianfranco Fini et la gauche de la gauche incarnée par l'ancien juge Antonio di Pietro et le président de la région des Pouilles, Nichi Vendola ? En outre, ce scénario alternatif peut-il être accepté par des Italiens désormais rompus à la bipolarisation, alors que leur vote aux législatives de 2008 avait été très clair (le PDL et la Ligue du Nord avaient emporté 47 % des suffrages, contre 38 % pour la coalition de gauche) ? Le 14 décembre en tout cas, le véritable événement se jouera à la Cour constitutionnelle, qui doit donner son avis sur la loi de « l'empêchement légitime », instaurée en début d'année pour permettre au « Cavaliere » de ne pas se rendre à ses procès, du fait de son agenda surchargé. S'il sauve sa peau politique dans la matinée, en ralliant les députés à sa version de la menace irlandaise, Silvio Berlusconi sauvera sa peau judiciaire dans l'après-midi. Soit les sages confirmeront son immunité. Soit l'accusé, confirmé à la tête du gouvernement, s'empressera d'écrire une nouvelle loi pour échapper aux juges.

Le président et le terrain


En ouvrant le 93 e Congrès des maires de France, Nicolas Sarkozy a tenté d'amorcer sa réconciliation avec ces élus. Elle était devenue indispensable depuis que son Premier ministre y avait essuyé à sa place une bronca, dont il ne s'était d'ailleurs pas trop mal sorti. Et d'autant plus urgente que se profilent des cantonales, lesquelles influeront ensuite sur la future composition du Sénat. Sous cet angle politique classique, l'invité des maires a fait ce qu'il fallait, et dans la tradition. Comment en effet ne pas être approuvé par cet auditoire lorsqu'on proclame qu' « il n'y a pas trop de communes en France », symboles du « savoir-vivre à la française » ou qu'on demande « le respect pour ceux qui ont eu le courage de se présenter devant le suffrage universel » (Villepin appréciera) ? Mais l'enjeu va bien au-delà. Le président a en effet engagé une série de réformes qui dérangent le paysage familier : la réorganisation des cartes judiciaire, militaire ou hospitalière déplace les marques des acteurs locaux. La réforme territoriale, avec son « conseiller territorial », bouscule les repères des candidats aux conseils généraux ou régionaux. La suppression de la taxe professionnelle inspire des craintes sur ses ressources de substitution… C'était le lieu de se présenter, même chargé de tous ces soupçons, devant les seuls élus locaux dont la fonction n'était pas menacée. Leur privilège de « compétence générale » a au contraire été réaffirmé, alors qu'il est en cause pour les départements, et on promet de faire le ménage dans le fatras de normes administratives qui les étouffent. Sur ces points, le président a même recueilli quelques applaudissements, ce qui était bien le but. Il en aurait sans doute reçu davantage s'il avait déclaré abandonner ses réformes, car elles déstabilisent les habitudes. Ses adversaires sur le terrain seront bien obligés de lui reconnaître, en tout cas, le courage de les poursuivre.