lundi 27 mai 2013
Monsieur le président
«Hollande ta mère, elle s'appelle pas Robert!»
Dans quel camp est la peur? Alors que le troisième grand rassemblement contre le mariage pour tous remplit les rues parisiennes, et ce, en dépit de l’adoption de la loi Taubira et de sa validation par le Conseil Constitutionnel, les manifestants ne « lâchent rien ». Et les politiques non plus. Chacun campe ainsi dans son rôle - qu'il joue d'ailleurs fort bien – et qui, poussé, jusqu’à son point d’incandescence pourrait conduire à l'affrontement.
Mis à mal par les récents heurts au Trocadéro suite au sacre du PSG, puis par les débordements qui ont émaillé chacune des précédentes Manif pour tous, réunissant selon les organisateurs 1 million de personnes le 13 janvier et près d'un million et demi le 24 mars, le ministre de l'Intérieur a choisi, ces derniers jours, la meilleure défense : l'attaque.
Manuel Valls a donc conseillé « à tous ceux qui voulaient se rendre à cette manifestation de réfléchir, d'être prudents », en raison de « menaces » que font peser des « groupes d'extrême droite » et qui « ont prospéré dans le mouvement contre le mariage pour tous ». Vous avez peur ?
Jean Francois Copé non. Il n’a peur de rien le chef de l’UMP par autoproclamation. Sans attendre, il a dénoncé « les tentatives inacceptables de pression et d'intimidation » du ministre de l'intérieur pour tenter de décourager les opposants au mariage pour tous.
Contrairement à d'autres responsables de l'opposition, comme François Fillon, François Baroin ou encore Alain Juppé, le président de l’UMP ne désarme pas se rêvant en nouveau Bonaparte. Et à voir la détermination de ceux qui ont battu, aujourd’hui, le pavé, son pari est le bon, au moins à court terme.
Passons en revue ses troupes. Un flot de cheveux grisonnants, de bérets, de lunettes grossissantes frappe tout d'abord. Les « panthères grises » sont dans la rue.
A quelques mètres du cortège, une dame dont l'appareil auditif trahit l'âge peine à monter les escaliers. Elle fera à pied le kilomètre qui la sépare des Invalides, la préfecture ayant donné l'ordre de fermer les stations de métro situées aux alentours du point d'arrivée de la manifestation.
Plus loin, un grand père joue avec ses petites filles. Elles tournent autour de sa chaise roulante, à laquelle le vieillard a attelé sur le devant un guidon et un moteur. Beaucoup de corps chenus, courbés et tout à coup, comme une éclaircie générationnelle : la vingtaine flamboyante, lunettes roses bonbon sur le nez, des jeunes distribuent bracelets, pics, chapeaux et autres accessoires.
Entre les deux pôles, il semble seulement manquer à l’appel dans cette « grande famille française » qui défile comme un seul corps, une ou deux générations.
Et les slogans qui mènent cette (presque) vaillante troupe ? Certains sont empruntés aux pièces de théâtre de boulevard pour comités d’entreprise tels que « Hollande ta mère elle s'appelle pas Robert ». D’autres sont plus lyriques : « Nous sommes un flot humain se déversant sur les Invalides », voire prophétiques : « On est 1 million 600.000, bravo ! ».
Visiblement pas sur les poussettes, les cannes et autres déambulateurs qui prennent actuellement le goûter devant eux.
François Hollande est un radis!
y a quelques décennies, lorsque le communisme existait encore, les communistes adoraient traiter les socialistes de « radis », car disaient-ils, « ils sont rouges dehors et blancs dedans ». (Ils reprenaient là une attaque déjà utilisée contre les radicaux qui se terminait par « et toujours près de l’assiette au beurre ») C’était une manière de renvoyer les adeptes de Léon Blum à leur supposée « collaboration de classe », masquée par un vernis anticapitaliste. A regarder François Hollande, on doit hélas se rendre à l’évidence : l’image éculée, a toujours du vrai ! Souvenons-nous : lors de sa conférence de presse la semaine dernière, le même François Hollande, questionné au vu de ses positions réformistes et pro-européennes sur son orientation « sociale-démocrate » jouait encore sur les mots en répondant : « Je suis un socialiste au service de la France. » Une manière de dire : je suis rouge, regardez ma robe…
Le discours de Leipzig, assez court, fait apparaître une étrange relation entre les partis français et allemand. Comme si le premier reconnaissait au second, né effectivement près de cinquante années plus tôt que lui, une prééminence idéologique, une position de guide politique. Ainsi François Hollande se sent-il redevable envers les sociaux-démocrates allemands d’avoir apporté « la démocratie », « le progrès » et « le réalisme » dans son mouvement.
Le réalisme surtout ! Ainsi du congrès de Bad-Godesberg de 1959, lors duquel le parti allemand accepte l’économie sociale de marché, quand la SFIO, et même le PS acclameront la « rupture avec le capitalisme » jusque dans les années 80…
Mieux, ou pire, François Hollande s’est livré a un éloge particulier des réformes antisociales de l’ex-chancelier Gerhard Schröder : « Le progrès, c'est aussi de faire dans les moments difficiles des choix courageux pour préserver l'emploi, pour anticiper les mutations industrielles et c'est ce qu'a fait Gerhard Schröder ici en Allemagne et qui permet à votre pays d'être en avance sur d'autres », a fait valoir le président français.
Voici donc le débat intérieur français étrangement éclairé : faudra-t-il pour imiter Schröder faire chez nous les réformes Hartz ? Introduire le revenu à 1 euro par jour ? Réduire les indemnités de chômage à 12 mois ? Elargir le statut d’auto-entrepreneur ? Faire grossir le nombre de travailleurs pauvres ?
De retour dans l’Hexagone, il faudra bien que le président s’explique, et un peu plus précisément qu’avec cette phrase lapidaire : « Ces décisions ne sont pas faciles à prendre, elles peuvent faire surgir des controverses, mais rien ne se construit, rien de solide ne se bâtit en ignorant le réel. »
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Paru dans le POINT