TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 28 novembre 2010

L’Europe adopte un vaste plan d’aide à l’Irlande



En Egypte, le poids des Frères musulmans reste une inconnue

Le score que remportera la puissante institution des Frères musulmans aux élections législatives d'Egypte, dimanche 28 novembre, reste le principal point d'interrogation de ce scrutin en grande partie joué d'avance. Face à l'énorme machine électorale du Parti national démocratique (PND, au pouvoir), auquel tout le monde prédit une large victoire, la Confrérie islamique dispose d'un important réseau de mosquées, d'écoles, de crèches et de centre de soins médicaux – autant de secteurs où l'action de l'Etat est jugée insuffisante par de nombreux Egyptiens – et de la capacité avérée de mobiliser les foules.

Ces dernières années, les Frères musulmans ont également bénéficié du phénomène de réislamisation de la société égyptienne qui a accompagné l'appauvrissement d'une partie de la population et la grogne croissante envers un régime indéboulonnable depuis 30 ans.
TIMIDES OUVERTURES DÉMOCRATIQUES
Fort du soutien populaire, les Frères musulmans avaient opéré une percée remarquable lors du précédent scrutin de 2005, remportant 88 sièges (contre 11 en 2000), soit un cinquième du Parlement. Elus sous l'étiquette "indépendants" pour contourner l'interdiction officielle qui pèse sur ses membres, la Confrérie aurait sans doute pu faire mieux, si le scrutin n'avait pas été entaché d'irrégularités. Pour limiter ce succès qu'à l'évidence il n'avait pas anticipé, le régime avait réagi en barrant l'accès de nombreux bureaux de vote, dès le deuxième jour des élections qui se déroulaient, à l'époque, en quatre journées réparties sur un mois.
Depuis, le gouvernement a mené une campagne de harcèlement à l'encontre de la Confrérie, en multipliant les arrestations de ses membres. Plus de 5 000 d'entre eux ont été arrêtés en 2009. A la veille du scrutin de 2010, ils sont encore plus de 1 000 dans les prisons, dont plusieurs candidats. Plus pénalisant encore, le pouvoir a procédé au gel d'une partie non négligeable des avoirs financiers de la Confrérie.
CONFLITS INTERNES
Fin 2009, les Frères musulmans ont par ailleurs connu des dissensions internes, largement couvertes par les médias, suscitant de nombreux débat sur l'affaiblissement que ces disputes étalées au grand jour pourraient provoquer. Tandis que traditionnellement, seule la mort mettait un terme aux fonctions de guide suprême des Frères musulmans, le guide Mohammed Mahdi Akef avait alors déclaré qu'il ne poursuivrait pas son mandat. Son départ a été suivi de mises à l'écart de personnalités importantes au sein de la Confrérie.
"La bureaucratie minait nos affaires internes", explique au Monde Mohammed Habib, numéro deux de l'époque, aujourd'hui écarté. "En outre, l'interdiction que le régime fait peser sur les Frères a engendré des auto-restrictions, un repli sur soi de la Confrérie, une propension au secret et, finalement, une situation dans laquelle les décisions ne sont plus prises que par une minorité d'entre nous, aux dépends de notre tradition de consultation. Selon moi, la Confrérie a commencé à souffrir des mêmes maux que le régime égyptien : le manque de démocratie que, justement, nous combattons." M. Habib insiste cependant sur le fait qu'après son départ, la décision de participer aux élections législatives, alors qu'une partie de l'opposition égyptienne appelait au boycot, a été le résultat d'un important débat interne.
Porte-parole de la Confrérie, Essam El-Erian, interrogé par Le Monde juge, au final, "impossible de rééditer le score de 2005", notamment en raison de "l'atmosphère politique étouffante" et du "manque de transparence du scrutin" (la supervision des juges à été supprimée dans les bureaux de vote suite à un amendement constitutionnel de 2007).
REPRISE EN MAIN DE LA VIE POLITIQUE
D'autres Frères ont évoqué également l'absence de pressions étrangères sur le régime égyptien. En 2005, dans un changement de ton significatif à l'égard de son principal allié au Moyen-Orient, l'administration américaine de George Bush s'était dit en effet "préoccupée par l'avenir des réformes égyptiennes lorsque des militants pacifiques de la démocratie ne sont pas préservés de la violence." Dans un discours, prononcé à Charm al-Cheikh en juin 2005, la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice avait même déclaré : "Pendant 60 ans, les Etats-Unis ont recherché la stabilité aux dépens de la démocratie au Proche-Orient, et nous n'avons accompli ni l'un ni l'autre."
Ce constat peu encourageant reste valable aujourd'hui. Les timides ouvertures démocratiques concédées à cette époque par le président Hosni Moubarak ont en outre cédé à une reprise en main très stricte de la vie politique en Egypte.
Selon les spécialistes, les Frères musulmans sont toujours aussi puissants en nombre de militants, voire davantage. Mais les conditions de vote, le contexte international et égyptien – notamment les inconnues et les inquiétudes entourant la succession du président Hosni Moubarak –, estiment-ils, ne leur permettront pas de conserver leur position de principale force d'opposition au sein du Parlement.

Réunions de crise pour enrayer la contagion au sein de la zone euro

Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont trouvé, dimanche 28 novembre, un compromis au sujet du futur mécanisme permanent de gestion des crises au sein de la zone euro. Les deux dirigeants se prononcent en faveur d'une participation "au cas par cas" du secteur privé, dans le dispositif qui doit être mis en place après 2013 pour voler au secours d'un pays aux abois.

Le souhait exprimé par Mme Merkel d'associer plus systématiquement les banques à la résolution d'une crise, en les poussant à renoncer à certaines de leurs créances, avait contribué à affoler les marchés et précipité la chute de l'Irlande, lorsque le projet avait été repris pour examen par les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-sept, fin octobre.
IMPLICATION DU PRIVÉ "AU CAS PAR CAS"
Après plusieurs jours de tractations tendues, le président français et la chancelière allemande sont tombés d'accord lors d'une conférence téléphonique organisée dimanche avec le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, celui de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et le patron de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Il est prévu d'inscrire le principe de "clauses d'action collective" dans les obligations d'Etat, afin d'en revoir les termes en cas de crise, et en agissant "au cas par cas", selon l'option privilégiée par les Français et la plupart des gouvernements européens. "C'est un bon accord, de nature à apaiser les marchés", se réjouit-on dans l'entourage du président de la République. La réunion avait été préparée côté français par une série d'entretiens entre M. Sarkozy et les premiers ministres portugais, José Socrates, espagnol, José Luis Zapatero, et italien, Silvio Berlusconi, après un premier coup de fil infructueux avec Mme Merkel, jeudi dernier.
PLAN D'AIDE À L'IRLANDE QUASI-FINALISÉ
Le compromis est survenu tandis que les ministres des finances de la zone euro se réunissaient à Bruxelles pour tenter de se mettre d'accord sur les contours du futur mécanisme de gestion des crises, et finaliser le plan d'aide à l'Irlande. Dans la matinée, le gouvernement irlandais, la Commission européenne et le Fonds monétaire international avaient annoncé un accord sur le programme d'ajustement négocié à Dublin en contrepartie de l'assistance internationale. Le plan d'aide sera de l'ordre de 85 milliards d'euros, dont les deux tiers à la charge des pays de l'Union européenne, le tiers restant étant financé par le FMI.
Au-delà de l'Irlande, la situation d'autres pays fragiles de la zone euro devait être au cœur des discussions dimanche. M. Sarkozy et ses interlocuteurs ont abordé le sujet lors de leur conversation téléphonique : "Tout le monde est d'accord pour demander des efforts supplémentaires d'austérité au Portugal, mais des doutes existent sur l'opportunité d'un programme d'aide à Lisbonne", résume-t-on à l'Elysée.

85 milliards sur trois ans pour l'Irlande

Les ministres des finances des Vingt-sept doivent entériner dimanche 28 novembre les modalités du plan d'assistance à l'Irlande. Les besoins de financement de l'Irlande ont été évalués au total à 85 milliards d'euros sur trois ans.
D'après nos informations, le Mécanisme européen de stabilité financière, garanti par le budget européen, contribuera à hauteur de 22,5 milliards d'euros, tout comme le Fonds monétaire international. Une part équivalente est prise en charge par le Fonds européen de stabilité financière -mis en place par les seuls Etats de la zone euro depuis le mois de mai-, en association avec les prêts bilatéraux accordés par le Royaume-Uni, la Suède et le Danemark, trois pays qui ne sont pas membres de l'Union monétaire.
La contribution de la Grande-Bretagne, dont les banques sont très engagées en Irlande, se montera à quelque 4 milliards d'euros. L'Irlande, très soucieuse d'utiliser ses réserves afin de défendre sa souveraineté, va contribuer à hauteur de 17,5 milliards d'euros au besoin de financement.
Cette enveloppe sera consacrée au sauvetage du secteur bancaire irlandais (pour 35 milliards d'euros), et au traitement des problèmes budgétaires du pays (pour 50 milliards d'euros). Le plan devrait être officiellement activé mardi 7 décembre, lors d'une réunion formelle des ministres des finances des Vingt-sept.
Philippe Ricard

Télévision et presse veulent échapper au sort de la musique

Le secteur des médias, confronté à l'explosion de l'offre de contenus sur internet à des prix dérisoires, tente tant bien que mal de protéger des modèles économiques lucratifs tout en cherchant à échapper au sort de la musique.
L'heure n'est toutefois pas à la panique. En Bourse, les valeurs des médias ont gagné 17% depuis le début de l'année, quand l'indice Standard & Poor's 500 a gagné 7,5%.
Mais chaque jour apporte son lot de nouvelles inquiétantes.
La dernière en date concerne l'un des segments les plus lucratifs du secteur, à savoir la télévision payante, concurrencée désormais elle aussi par la démultiplication de l'offre proposée aux consommateurs, notamment sur internet.
L'enjeu est de taille : télévision, presse et magazine devraient engranger 658 milliards de dollars (près de 500 milliards d'euros) de recettes publicitaires et autres en 2010, selon PricewaterhouseCoopers.
Quelle stratégie adopter dans un monde où les choix sont désormais illimités et où le budget des consommateurs pour la presse et les films se réduit ? La question sera au coeur du sommet organisé par Reuters la semaine prochaine à New York, Londres, Paris, Taipeh et Bombay.
Parmi les dirigeants d'entreprises invités à cette occasion, figurent Chase Carey de News Corp, Jeff Bewkes de Time Warner, Martin Sorrell de WPP, Maurice Lévy de Publicis et Philippe Dauman de Viacom.
Les changements au coeur de l'industrie du jeux vidéo, un secteur qui représente 60,4 milliards de dollars, seront également évoqués par les dirigeants d'Electronic Arts, Activision Blizzard et Take-Two Interactive.
MODÈLE PAYANT
New Corp, pour sa part, a choisi, pour ses journaux, de s'orienter vers une stratégie pas très éloignée de celle de la télévision payante.
Dans le nouveau modèle de l'information, la course au recrutement de consommateurs en gratuit sur internet, dont l'attention est souvent limitée à quelques secondes et qui génèrent des revenus limités, a cédé la place à la quête de consommateurs prêts à payer pour accéder aux sites du Times of London ou du Sun par exemple.
Cette stratégie a bien marché dans l'univers de la télévision payante pour DirecTV, dont News Corp a été par le passé propriétaire, et pour BSkyB, dont il souhaite prendre le contrôle en totalité.
Le groupe de Rupert Murdoch, qui va encore plus loin dans le payant avec le lancement imminent d'un journal spécialement conçu pour les tablettes, sera imité l'an prochain par le New York Times qui rendra l'accès à son site partiellement payant.
Dans l'univers de la vidéo, les expérimentations de ces dernières années ont fait naître un nouvel acteur puissant, Netflix, dont le succès de l'offre de vidéo à la demande en "streaming", proposée à un prix très inférieur à un abonnement classique de télévision payante, commence à inquiéter.
Même si les opérateurs de télévision payante et les réseaux câblés continuent d'enregistrer une croissance robuste de leurs bénéfices, le spectre d'un "monde sans câble", dans lequel les consommateurs renonceraient à leurs coûteux abonnements de télévision pour les offres défiant toute concurrence du web, donne quelques sueurs froides. Tout comme les deux trimestres d'affilée de pertes de clients pour les entreprises du câble et du satellite aux Etats-Unis, ce qui n'était encore jamais vu, soulignent des analystes.
"TERRITOIRE INCONNU"
Toute la question est de savoir si le secteur saura émerger des expérimentations de ces dernières années avec de nouveaux modèles économiques qui représenteront peut-être une menace pour les activités aujourd'hui fortement génératrices de trésorerie mais qui constitueront un relais de croissance à long terme.
"Le problème sur le plan financier est que le point d'inflexion est encore très lointain dans le futur", explique Jeffrey Stevenson de la société d'investissement Veronis Suhler Stevenson. "Nous sommes en territoire inconnu".
Ne rien faire n'est pas non plus envisageable. Après avoir assisté à la descente aux enfers de l'industrie du disque puis aux difficultés de la presse papier, les entreprises de médias veulent éviter le même scénario pour la vidéo et les films.
Pour les analystes de Crédit suisse, les acteurs de la télévision payante devront résoudre un épineux dilemme.
Ils risquent peut-être un jour de perdre leur leadership au profit de petits nouveaux comme Netflix, devenu le troisième distributeur de vidéo aux Etats-Unis avec 16 millions d'abonnés, derrière Comcast (23 millions) et DirecTV (18 millions).
Mais alors que Comcast et DirecTV réalisent un revenu moyen par abonné compris entre 70 et 88 dollars, celui de Netflix s'établit à environ 12 dollars.

Barroso déclare l'Europe prête à répondre à d'autres crises

Les seize pays membres de la zone euro devraient approuver unanimement dimanche le plan d'aide à l'Irlande et disposent des instruments nécessaires pour faire face à d'autres crises éventuelles, affirme le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso.
Près de sept mois après la Grèce, les ministres des Finances de la zone euro sont réunis à Bruxelles dimanche pour annoncer dans l'après-midi un plan d'aide de 85 milliards d'euros à l'Irlande afin de soutenir le pays plombé par son secteur bancaire et empêcher la contagion dans la zone euro.
"J'espère qu'on aura au niveau des ministres des Finances un accord unanime (...) Donc on va réagir et je crois que ce sera important pour réduire l'incertitude dans les marchés", a dit Jose Manuel Barroso sur Europe 1.
Il s'est refusé à spéculer sur une éventuelle contagion de la crise de la dette à d'autres pays du continent, se disant conscient que toute déclaration était susceptible de nourrir la méfiance.
"Je crois que le discours sur la crise alimente la crise (...). Je crois que c'est mon devoir de présenter les questions sérieusement, honnêtement mais sans alimenter certaines rumeurs", a-t-il dit. Selon lui, "certains dirigeants parlent trop" et accentuent ainsi les mouvements des marchés.
Si un autre pays avait des problèmes, l'Union, a-t-il rappelé, dispose d'un fonds d'aide financière. Il souligne aussi que la quasi-totalité des pays de la zone euro ont mis en place des politiques de rigueur pour tenter de rassurer sur l'état de leurs finances.
"Nous sommes prêts à faire face à toutes les difficultés et les Etats membres prennent des mesures exceptionnelles avec un grand courage", a-t-il dit.
"Nous avons tous les instruments pour répondre aux cas où il y aurait d'autres crises", a-t-il ajouté.
Thierry Lévêque, édité par Pierre Sérisier

Naples révèle ses souterrains

escapades | Le sous-sol du chef-lieu de la Campanie est truffé de cavernes. Quelques-unes sont accessibles


«Il y a une autre ville sous la ville de Naples.» Depuis vingt-deux ans, le spéléologue Enzo Albertini parcourt le labyrinthe qui s’étend sous le chef-lieu de la Campanie. Il trace le plan de ce dédale constitué de citernes romaines, de boyaux obscurs, de catacombes des débuts du christianisme, de cimetières des grandes épidémies (300 000 morts de la peste en 1656) ou d’abris de la Seconde Guerre mondiale.
Pur Napolitain, grandi dans le centre historique, sur le site de l’ancienne Neapolis grecque, Albertini raconte de sa voix douce comment il explore cette cité parallèle. Il y a découvert un hypogée grec et retrouvé la plus grande cavité jamais révélée – une carrière de 40 000 m2. «Petits, avec mes copains, nous avions rêvé de ces grottes. J’estime à 14 000 le nombre des cavités creusées dans le sous-sol depuis le IVe siècle av. J.-C., pour extraire le tuf jaune qui a servi à construire les temples, les fortifications, puis les palais. Elles sont reliées par un réseau de galeries qui doit mesurer 100 km.»
Il imagine alors de rendre ce patrimoine accessible au public et crée une association, Napoli Sotterranea. Mais il y a les ordures… Depuis la fermeture des citernes d’eau potable, à la suite de l’épidémie de choléra qui ravagea la cité en 1884 (jusqu’à mille morts par jour), les puits inutiles sont devenus de pratiques vide-ordures. Ce sont des tonnes de déchets qu’Albertini et ses collègues ont dû extraire avant d’accueillir les premiers visiteurs.
Des abris contre les bombes
Les ingénieurs militaires avaient dû affronter le même problème durant la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il fallut créer des abris pour la population de Naples, ville la plus bombardée d’Italie, en adaptant des cavités naturelles. Mais eux choisirent de compacter les détritus, et de les recouvrir d’une bonne couche de terre. Les Napolitains trouvèrent donc refuge à environ cinq mètres au-dessus du niveau des cavernes d’origine, dont l’une était assez vaste pour accueillir 20 000 personnes.
Après-guerre, ils se sont dépêchés d’oublier ces cavités humides, qui leur rappelaient trop de mauvais souvenirs, et les souterrains sont retournés à leur statut de poubelle géante, à l’oubli. A tel point que, des 400 abris ouverts en 1943, 300 manquent aujourd’hui à l’appel.
Ce dédale souterrain nourrit les légendes napolitaines. Celles d’autrefois, qui évoquent le monaciello, ou petit moine, en réalité un pozzaro: un puisatier vêtu de sa robe brune à capuchon, suspecté d’utiliser sa connaissance des tunnels et des puits pour pénétrer dans les maisons afin de compléter son salaire. Légende relayée aujourd’hui par celles des perceurs de coffres-forts empruntant les antiques galeries pour rejoindre le sous-sol des banques et autres bijouteries.
Et l’on sourit à l’évocation de la «carrière des autos»: «En 1972, lors de la construction du périphérique, raconte Enzo De Luzio, géologue et spéléologue, les ingénieurs ont découvert une cavité sous le tracé prévu.» Plutôt que d’aller voir de quoi il s’agissait, ils ont préféré la méthode favorite des «seigneurs du ciment» napolitains: quelques camions de béton, pour remplir le trou et sécuriser la route. «Le problème, c’est qu’ils n’ont pas vu que la cavité communiquait avec une ancienne carrière gigantesque, poursuit De Luzio. Ils ont donc déversé un fleuve de béton durant plusieurs jours, jusqu’à ce que quelqu’un arrive et leur dise d’arrêter: depuis les années 60, la caverne en question était utilisée par la magistrature comme dépôt pour les véhicules séquestrés. Les voitures étaient déjà prises dans le béton jusqu’aux vitres!» Elles y sont toujours, mais le lieu est hélas fermé au public.
Fantômes, rites et prières
Pour le journaliste et écrivain napolitain Antonio Emanuele Piedimonte, «Naples, on ne peut pas dire l’avoir vraiment connue si l’on ne s’est pas immergé au moins une fois dans son Ombre. (…) Si l’on n’a pas entendu le bruit de ses eaux souterraines, si l’on n’est pas descendu dans la pénombre de la terre de la frontière, là en dessous, où naissent les fantômes, où se faisaient les expériences alchimiques, où se cachent rites sataniques ou camorristes, où se cherchent les trésors, où l’on boit l’eau des puits magiques, où l’on prie pour les âmes du purgatoire.» *
Si la plupart des cavités de la Parthénopé des Grecs sont inaccessibles, un certain nombre ont heureusement été assainies et ouvertes par des passionnés comme Albertini et De Luzio. La sélection ci-dessous offre un aperçu de cette partie visible, pour qui souhaite un extraordinaire voyage dans le temps et l’espace. Voire dans l’outre-tombe.
* Napoli Sotterranea Antonio Emanuele Piedimonte
Editions Intra Moenia

Sanction en vue pour les socialistes de Zapatero en Catalogne

La province espagnole de Catalogne élit, dimanche 28 novembre, ses députés. Une élection où les nationalistes font figure de favoris et les socialistes de Zapatero de grands perdants.

La coalition nationaliste de centre-droit Convergencia i Unio (CiU) est donnée ultra-favorite avec 63 à 65 sièges sur 135 députés dans le nouveau Parlement régional. Le Parti socialiste catalan, émanation du PSOE du chef du gouvernement espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero, n'emporterait que 31 ou 32 sièges dans cette région locomotive économique du pays, mais touchée de plein fouet par la crise. On attend également une forte abstention : à 13H30 la participation s'élevait à 24,79%, contre 25,49% lors des élections de 2006.

Si la victoire nationaliste se confirme, ce sera la fin des sept années de pouvoir de la coalition de gauche. La CiU reviendrait aux affaires après en avoir été chassée en 2003, au terme de 23 années de règne sans partage. Elle sera aussi une mauvaise nouvelle pour le gouvernement Zapatero et les futures échéances électorales.

Les cinq millions d'électeurs catalans pourraient également être influencés par une décision rendue en juin par la justice espagnole écornant le statut d'autonomie élargie de la région. Le Tribunal constitutionnel de Madrid avait alors invalidé ou limité la portée de certains aspects sensibles de ce statut, relatifs par exemple au terme de "nation" ou à la langue catalane. Une diminution de l'autonomie régionale mal vécue par les Catalans.

La révolution selon Cantona

Pas à une provocation près, Eric Cantona... Jadis magicien du ballon rond, le King Eric avait bâclé sa sortie des stades par des coups de gueule et de pied ignorés des tablettes du fair-play. Rendu à la “vie civile”, le voilà qui récidive dans une vidéo qui fait le buzz sur internet. L’ancien footballeur désormais porte-drapeau de la lutte contre la pauvreté prône une “révolution pacifique”. La lutte des classes sans manif, ni grève ! Le nouvel abbé Pierre des spots TV promet le grand soir mais dans une version soft. Le mode d’emploi est d’une simplicité biblique : “S’il y a 20 millions de gens qui retirent leur argent des banques, le système s’écroule...”. Une crise de 29 sur commande en somme. Date avancée pour faire sauter les banques, le 7 décembre... Ce nouveau casse du siècle “sans armes, ni sang, à la Spaggiari” n’amuse guère la planète financière. C’est que les “facebookers” assurent saisir la balle au bond par milliers. Du coup en Belgique, les banquiers se répandent dans les journaux pour siffler la fin de partie. A croire que le plat pays, déjà taraudé par un divorce communautaire, prend au sérieux cette menace de hold-up des épargnants. La déclaration bravache de Cantona lui vaut évidemment une avalanche de cartons rouges. Mais il faut bien en convenir : alors que la moitié de l’Europe s’inquiète pour ses fins de mois, que la Grèce et l’Irlande sont déclarées hors-jeu, le tacle de Cantona est plus saisissant qu’un cours magistral d’économie...

DE L'HUMANITÉ QUAND MÊME, MERCI LAGAF





L'euro toujours crédible ?

Juré, craché ! Non, le Portugal ne fera pas, ne fera jamais, appel au Fonds d'intervention européen, ce grand « parapluie » de l'euro, et l'Espagne non plus. Depuis vendredi, à Lisbonne, à Madrid et à Bruxelles, on entend la même antienne. En vain, semble-t-il : la monnaie européenne est de nouveau en pleine tourmente. Et sans raison autre que de la pure spéculation ou de la roulette de casino.
Car, par rapport au dollar, malgré les crises irlandaise et grecque, l'euro reste une devise saine. Mais comme le monde est noyé sous les dollars dépréciés, mieux vaut s'en débarrasser sans trop de pertes, donc en commençant à faire chuter l'euro pour profiter d'un meilleur change. Pour y parvenir, tous les prétextes sont bons. Ainsi, fin octobre à Deauville, la chancelière Merkel et le président Sarkozy ont eu l'audace inouïe de rappeler un principe élémentaire : aux spéculateurs, à tous ces fonds qui promettent des rendements mirobolants à leurs gogos de clients d'assumer leurs responsabilités en concourant au sauvetage des banques qu'ils ont mises en péril... et qui, à leur tour, mettent des États comme l'Irlande en péril.
Angela Merkel, et il faut le souligner, a eu le courage de le répéter en pleine crise irlandaise. Tollé de la finance internationale ! Selon ses gourous, c'est aux États concernés de garantir jusqu'au dernier centime les engagements pris. Et qui dit État, dit citoyen contribuable : à eux, et à eux seuls, de faire l'effort en rognant sur le social, sur le salaire minimum, sur les retraites... bref, sur tout ce qui fait une communauté nationale. En d'autres termes, pour la Finance qui régit le monde, la vache doit donner du lait jusqu'à l'équarrissage. Puis, on fera de même avec son veau, et ainsi de suite... Nos États européens sont aujourd'hui dans la situation de ces pays africains obligés d'honorer leurs dettes pour pouvoir continuer à emprunter. Seule leur « notation » établie par des agences à la crédibilité douteuse compte pour le calcul du taux d'intérêt à appliquer...
A qui la faute ? Il y a addition de fautes. Mais l'une concernant l'euro est vraiment « fabriquée maison ». Dans la mesure où la monnaie unique est une « copropriété », elle doit obéir à des règles précises mais non figées car le monde évolue. Or dans l'Euroland chacun fait ce qu'il veut, quitte à être mollement rappelé à l'ordre par un Eurogroupe et sa Banque de Francfort après de longues dissertations sur la gèse et l'exégèse de textes antiques car datant du siècle dernier.
L'euro, malgré toutes les attaques spéculatives, garde pourtant d'indéniables atouts. Mais il est évident que dans un avenir proche, à monnaie unique doivent correspondre des politiques économiques, fiscales et sociales uniques. Sinon, ce sera adieu à l' "€"...

Soutenir le domino


Les dizaines de milliers d’Irlandais qui sont descendus dans la rue, hier, ont crié leur colère face au programme d’économies de leur gouvernement. Salaires, pensions, allocations seront amputés ; des impôts seront augmentés, ces coupes et ces hausses devant aboutir à resserrer le déficit public. Il s’agit de vrais sacrifices, qui inquiètent à bon droit les travailleurs, les retraités et une jeunesse qui voudrait bâtir un avenir.


Pour les Irlandais, la conjoncture actuelle est un nouvel épisode dans un rapport complexe à l’Europe. Ils ne sont pas loin du gouffre, financièrement parlant, tout en étant, depuis des années, le peuple le mieux soutenu — certains disent assisté — de l’Union. Cette réalité leur a d’ailleurs été rappelée, les deux fois où ils ont fait preuve de réticences à avancer dans ce qu’il est convenu d’appeler « la construction européenne ». Par deux fois, tels des ingrats, ils ont d’abord voté « non » aux référendums qui leur étaient soumis. À chaque fois, Bruxelles a dû leur laisser un délai de réflexion supplémentaire d’un an, les travailler au corps, pour finalement obtenir l’assentiment sans lequel — règle de l’unanimité oblige — les traités qui sont censés ficeler une Europe unie restaient lettres mortes.


Confrontés à la rigueur, nos amis irlandais doivent se demander si elle est le prix amer de l’aventure européenne, alors que celle-ci, promesses électorales à l’appui, devait déboucher sur des horizons fleuris. La dénonciation du secours financier international comme une « ingérence », voire une « humiliation » — à Dublin comme à Athènes, d’ailleurs — montre que la souveraineté est une matière qui s’apprécie en se raréfiant.


Les Irlandais doivent être d’autant plus dubitatifs, qu’ils savent bien que la solidarité, invoquée pour enrubanner le paquet de 85 milliards d’euros qui leur est destiné, n’est dédiée, ni à leurs yeux bleus, ni à leurs verts pâturages. Pour l’UE, il s’agit surtout d’enrayer l’« effet domino » qui, à partir de la Grèce, via l’Eire, pourrait toucher bientôt le Portugal. À tel point qu’un enjeu du prochain sommet européen sera de définir un parapluie anti-crises permanent (et non plus limité à 2013) et de se demander s’il faut en doubler la mise de 750 milliards d’euros.

Justice introuvable

La crise qu’affronte l’Europe est grave. Elle voit arriver brutalement les factures de ses fuites en avant. L’immobilier espagnol, le dumping fiscal irlandais et… le modèle social français: tout cela était financé à crédit, par des taux d’intérêt faibles grâce à l’euro gagé par l’Allemagne.
La crise financière a fait exploser l’addition. Chaque jour, il faut emprunter aux épargnants du monde entier (les retraités américains, l’Etat chinois, les fonds des producteurs de matières premières). Trois faits s’imposent.

1. L’Europe ne peut agir seule dans un monde où le commerce mondial est le moteur de la croissance de tous. Elle ne peut se protéger quand elle a besoin des achats chinois.

2. L’Europe n’a pas de politique commune alors qu’elle a une monnaie commune: les taxes, les droits sociaux, la fiscalité des personnes, chacun s’arrange.

3. Le monde ainsi créé s’appuie sur des injustices considérables. La finance a mis une forte pression sur les salariés en enrichissant les actionnaires. Elle a créé du chômage en Occident. Elle a permis la création de fortunes énormes et rapides. La somme des égoïsmes peut creuser la tombe de l’Europe.

Quoi qu’il arrive, il faudra des sacrifices pour réduire les dettes, même en les étalant. Dans nos démocraties, la première condition pour que ces sacrifices soient légitimes est de rétablir un sentiment de justice. Chaque gouvernement ne peut plus s’appuyer sur des clientèles éphémères.

Les plus pauvres doivent être au coeur des objectifs de tous les gouvernements. Les riches doivent accepter des ponctions qui ne seront pas seulement des symboles. Alors, nous aurons la capacité à transformer des sacrifices en efforts.

Suisse: La double peine légalisée?

Le projet de l’extrême droite d’expulser les étrangers délinquants est soumis dimanche aux électeurs. 

De tous les pays d’Europe, la Suisse va-t-elle devenir le plus sévère à l’égard des étrangers? Dimanche, lors d’une votation (un vote d’initiative populaire), les électeurs sont appelés à se prononcer sur le nouveau cheval de bataille de l’Union démocratique du centre (UDC), le parti d’extrême droite de Christoph Blocher: augmenter sensiblement le nombre d’expulsions d’étrangers délinquants au terme de leur séjour en prison. Le dispositif existe déjà pour les crimes les plus graves, mais l’UDC souhaite l’élargir à des délits plus mineurs.
Ces dernières semaines, les opposants au projet ont dénoncé les relents nauséabonds de la campagne électorale : un ex-juge fédéral qui s’est prononcé contre le projet a été menacé de mort. Des affiches montrant un mouton noir expulsé à coups de pied dans le derrière par des plus blancs que lui ont fleuri, tout comme celles montrant le portrait d’un homme mal rasé, les yeux cachés, avec ce commentaire: "Ivan S., violeur et bientôt suisse?"

Les Suisses approuvent le projet

Rien de choquant aux yeux de Blocher: "Les chiffres globaux pour 2008 parlent de 375 expulsions", expliquait-il ces jours-ci au quotidien Le Nouvelliste, ajoutant que si des cantons "ont adopté une pratique très stricte, à Genève ou à Fribourg, il ne se passe presque rien". Pour les autres partis politiques comme aux yeux de très nombreuses associations, le projet de l’UDC brise un double tabou: "Il va permettre d’expulser des personnes qui ont obtenu le statut de réfugié chez nous et sont menacées de mort dans leur pays d’origine, réfutant en cela le principe de non-refoulement consacré par la Convention européenne des droits de l’Homme et les Nations unies, s’indigne Alain Bovard, juriste à la section suisse d’Amnesty International. Le texte va aussi ignorer les spécificités du délinquant: depuis combien de temps vit-il en Suisse? A-t-il une famille? Celle-ci a-t-elle les moyens de subvenir à ses besoins sans lui? Il fera également fi du principe de gradation des peines: plusieurs condamnations mineures additionnées les unes aux autres conduiront à l’expulsion."
Selon l’Office fédéral des migrations, une femme de ménage étrangère travaillant au noir pourrait être expulsée au même titre qu’un violeur multirécidiviste. Un an après avoir obtenu l’interdiction de nouveaux minarets sur le territoire suisse, l’UDC a de grandes chances de l’emporter une nouvelle fois: les derniers sondages créditent sa proposition de 54% d’intentions de vote.

ILS ONT LA FORCE DE LEURS CONVICTIONS, EUX, LES HELVÈTES !!!

En finir avec les acquis sociaux des peuples européens

Pauvre Irlande ! « Des prêts d’un montant global de 80 à 90 milliards d’euros devraient être accordés par le Fonds européen de stabilité financière (créé en mai 2010 lors de la crise de la dette publique grecque) et par le FMI, récapitule l’excellent article du blog de Gérard Filoche consacré à feu le « tigre celtique ». (…) Le prêt accordé à la Grèce était du même ordre de grandeur : 110 milliards d’euros. 
Sa réalisation sera, comme pour la Grèce, échelonnée sur 3 ans et les tranches ne seront débloquées que si l’Irlande applique le plan d’austérité dont les modalités viennent d’être fixées par l’accord conclu entre le gouvernement irlandais, l’Union européenne et le FMI. Aux termes de cet accord, l’Irlande devra réduire de 24 750  le nombre de ses fonctionnaires (l’équivalent de 350 000 en France) ainsi que leurs salaires. Le salaire minimum irlandais  devra lui aussi baisser. Et pas qu’un peu, puisqu’il passera de 8,65 euros de l’heure à 7,65, soit une baisse de plus de 11%. Des coupes claires devront être réalisées dans les dépenses publiques de santé, les allocations chômages, les allocations familiales pour atteindre 2,8 milliards d’euro en 2014. Le taux de la TVA (l’impôt le plus injuste) augmentera de 21 à 23%. Une taxe foncière sera instaurée et la moitié de la population active (la moins aisée) qui ne payait pas d’impôt sur le revenu sera imposée. Par contre, le taux dérisoire (12,5%) de l’impôt sur les sociétés, ne sera pas revu à la hausse. » Et tout ça pour quelle raison ? Autrement dit, comment expliquer l’actuelle dette publique de l’Irlande ? « Le déficit était nul en 2007. En 2008 il atteignait 7,3% du PIB et 14,4% en 2009. En 2010, il culmine à 32%. Ces 32% de déficit proviennent (comme dans tous les autres pays européens) de la baisse des recettes fiscales mais surtout des sommes colossales versées par l’Etat irlandais pour sauver les banques privées irlandaises. Les 17,7 points supplémentaires du déficit de 2010 viennent d’un nouveau plan de financement des banques, plombées par la crise et l’éclatement d’une bulle immobilière. Au total, en trois ans, l’Etat irlandais a injecté 77 milliards d’euros pour remettre à flot ce secteur (à peu près le montant du prêt de l’UE et du FMI) : 46 milliards de fonds propres et le rachat de 31 milliards d’euros d’actifs risqués. Mais personne ne sait quel sera le coût définitif du sauvetage des banques tant leurs bilans recèlent d’ «actifs pourris», de créances irrécouvrables. » Les auteurs de l’article, Jean-Jacques Chavigné (journaliste de la revue Démocratie & socialisme) et Gérard Filoche (rédacteur en chef de ce même titre), posent ensuite quatre questions très pertinentes : « Mais pourquoi les salariés irlandais devraient-ils subir un nouveau plan d’austérité en contrepartie des prêts de l’Union européenne et du FMI ? Ils ne sont pour rien dans la crise 2008-2009. Ils ne sont pour rien, non plus, dans la crise bancaire qui ressurgit. Pourquoi les banques irlandaises ne sont-elles pas nationalisées sans espoir de retour et non pas, comme en ont l’habitude les néolibéraux, dans le but de nationaliser les pertes et de privatiser les bénéfices dès que les banques redeviennent rentables[1] ? Pourquoi ceux qui se sont considérablement enrichis pendant les cinq années qui ont précédé la crise ne sont-ils pas mis à contribution ? Pourquoi l’Union européenne et le FMI s’obstinent-ils à imposer à l’Irlande une politique identique à celle qui l’a amenée dans une telle impasse ? » La réponse à ces questions se trouve dans le deuxième paragraphe de l’article : « Les dirigeants néolibéraux de l’Union européenne ont décidé d’utiliser la dette publique comme un levier pour en finir avec les acquis sociaux des peuples européens. Ils appellent ça «la pédagogie de la dette». Les responsables de la crise, les banques, les spéculateurs pourront tranquillement continuer à spéculer et à préparer ainsi la prochaine crise financière. C’est ce qu’ils ont fait en Grèce où l’Union Européenne et le FMI ont mis un «plan d’aide à la Grèce» qui soutient la Grèce comme la corde soutient le pendu. Un «plan d’aide» qui s’attaque aux acquis sociaux des salariés grecs et livre les services publics aux multinationales. » Bis repetita donc avec l’Irlande. En attendant le Portugal. Et chez nous aussi, l’austérité est à l’œuvre, imposée par la droite antisociale au pouvoir. Les étudiants britanniques ont remis le couvert de la manifestation dégénérant en émeute. Le même jour, les jeunes Italiens protestaient eux aussi dans la rue contre les coups portés à l’université par le gouvernement de Berlusconi. Quant aux Portugais, trois millions d’entre eux ont participé à la grève générale. Faudra-t-il donc une insurrection générale des peuples européens ? Question subsidiaire : qui trouve-t-on à la tête du FMI, qui impose la baisse des salaires, des dépenses de santé, des allocations ? Un « socialiste » ? DSK, c’est ça.

DSK, c’est ça…

"Mademoiselle Dati", Alexandre A., et les courriels salaces

Alexandre A., 38 ans, expéditeur de mails égrillards à "Mademoiselle Dati" sera-t-il jugé par le tribunal correctionnel de Valence (Drôme), vendredi 3 décembre, ou son procès pour "outrage à personne chargée d'une fonction publique" sera-t-il renvoyé à une date ultérieure ?

Présentée comme une blague d'un goût douteux sanctionnée par un déploiement de moyens policiers et judiciaires disproportionnés à cause de la qualité d'ancienne garde des sceaux de la plaignante, l'affaire semble aujourd'hui moins limpide. Et, selon des sources judiciaires, des doutes planent sur la pleine et entière responsabilité pénale du mis en cause. Le 28 octobre, le Dauphiné libéré relatait la stupéfaction d'Alexandre A., habitant de Bourg-de-Péage, interpellé quelques jours plus tôt "au saut du lit" par l'antenne drômoise de la police judiciaire de Lyon et placé en garde-à-vue "près de 48 heures", à la suite d'une plainte déposée par Rachida Dati. Selon le quotidien régional, l'homme était soupçonné d'avoir adressé à l'ancienne garde des sceaux un courriel "ni ordurier, ni vulgaire, mais assez explicite" relatif à son lapsus du 26 septembre. Ce jour-là, en direct sur Canal +, la députée européenne UMP, maire du 7e arrondissement de Paris, avait employé le mot "fellation" au lieu d'"inflation".
"UNE PETITE INFLATION"
Sous contrôle judiciaire en attendant sa comparution, Alexandre A. – sans emploi ni ressources déclarées – a grandement facilité la tâche des enquêteurs qui ont saisi chez lui deux ordinateurs portables, neuf disques durs, cinq cartes mémoires et deux fusils de chasse détenus de manière régulière. Sur un des sept courriels qu'il a en réalité adressés à Mme Dati entre le 3 et le 14 octobre – et que Le Monde a pu consulter –, il avait indiqué son nom et son adresse.
Dans cette prose, il sollicite "une petite inflation" dans les locaux de la mairie du 7e arrondissement en présence de… Carla Bruni-Sarkozy. Il suggère à Mme Dati de "passer de l'intellectualisme à l'onanisme". Plus inquiétant, il l'invite à "regarder les immeubles" environnants. Sa dernière missive qui propose un "face-à-face" est la goutte qui a fait déborder le vase. "Au vu du nombre et l'insistance des propos que [les courriels] contenaient, je ne pouvais plus considérer sa démarche comme une simple plaisanterie. (…) Je me suis sentie menacée", déclare Rachida Dati, le 29 octobre, sur son site Internet pour expliquer son dépôt de plainte.
"JUSTICE À DEUX VITESSES"
Alexandre A. n'a jamais été condamné, mais selon nos informations, le parquet de Valence a confié l'enquête à la direction inter-régionale de la PJ de Lyon après avoir constaté qu'il avait fait l'objet de trois procédures pénales antérieures pour "violences" classées sans suite. L'une d'elles, datant de 2006, est liée à une plainte de sa propre mère qu'il avait alors reconnu avoir saisie par le cou, avant de la lâcher alors qu'elle se trouvait par terre et qu'elle "allait bien". "Mon sang n'a fait qu'un tour", s'était justifié Alexandre à l'époque, déplorant des difficultés de communication avec sa famille et expliquant se sentir "surveillé" par des gens qu'il ne connaissait pas. Il ne s'était jamais soumis à l'expertise psychiatrique alors ordonnée par le parquet, mais il n'était pas réapparu chez sa mère, et l'affaire avait été classée.
Lors de sa garde à vue de 29 heures, du 21 au 22 octobre, Alexandre A. a critiqué une "justice à deux vitesses", plus diligente pour les puissants quand ses propres plaintes pour dégradation de véhicule et violences de la part d'un voisin – dont le parquet n'a pas trouvé trace – sont restées sans suite. Conscient du trouble causé à Mme Dati, il a précisé qu'il aurait quand même trouvé "très drôle" de recevoir une fellation avec la première dame de France pour témoin. Sa logorrhée a interpellé les policiers et un examen psychiatrique – sans valeur d'expertise – a été diligentée. Le rapport, livré le 22 septembre en fin de matinée par le médecin de l'unité psychiatrique du CH de Valence l'ayant effectué, recommandait "un suivi au long cours". Alexandre A. lui avait expliqué avoir physiquement agressé sa mère. Le médecin précisait que le gardé-à-vue pouvait être à nouveau conduit à des actes "excessifs". Un autre psychiatre rencontré ensuite deux fois par Alexandre A., dans le cadre de son contrôle judiciaire a, de son côté, recommandé dans un courrier daté du 9 novembre "une expertise psychiatrique et une obligation de soins".
SEPT AVOCATS POUR LA DÉFENSE
Le 3 décembre, le parquet pourrait donc réclamer ladite expertise afin de prendre des réquisitions adéquates, renvoyant ainsi le procès à une date ultérieure. Représentée par le ténor parisien Me Olivier Metzner, Rachida Dati n'a pas l'intention de se déplacer à Valence. Sur le banc de la défense, Me Ivan Flaud, assure qu'il ne craint rien ni personne. A la cause d'Alexandre A. il a rallié six confrères du barreau de Valence. "A procédure exceptionnelle, défense exceptionnelle", lâche-t-il pour expliquer le renfort – "gracieux", précise-t-il – des pénalistes Maîtres Isabelle Ceyte, Philippe Chardon, Christophe Joset, Anne Jung, Isadora Vernet et Giacomino Vitale. "Mon client n'est pas fou, continue Me Flaud. Il reconnaît qu'il n'a pas agi très intelligemment, mais il est surpris par l'ampleur qu'a pris cette histoire. S'il avait envoyé les mêmes mails à sa voisine, on n'en parlerait pas. Nous serons donc sept pour dénoncer ce dysfonctionnement manifeste de l'institution judiciaire."
Pour commencer, Me Flaud a déposé une requête en nullité pour la garde-à-vue d'Alexandre, basée sur les récentes décisions du Conseil constitutionnel, de la Cour de cassation et de la Cour européenne des droits de l'homme déclarant cette procédure non conforme au droit européen. Il entend ensuite plaider la relaxe. Selon lui en effet, l'outrage poursuivi n'est pas constitué puisque – si son client a bien utilisé l'adresse électronique publique de Rachida Dati au parlement de Strasbourg, "seul moyen de la joindre" –, il s'est toujours adressé à "Mademoiselle Dati, qui n'est pas mariée, en tant que personne".
Le 3 décembre, lors d'une audience qui promet d'être médiatisée, le tribunal correctionnel de Valence devra également examiner la recevabilité de la constitution de partie civile de deux "chevaliers servants" de Mme Dati au profil inattendu : Alfredo Stranieri, 54 ans, condamné en mars 2004 à la réclusion criminelle à perpétuité avec 22 ans de sûreté pour deux double assassinats et une tentative d'assassinat ; et Germain Gaiffe, 43 ans, condamné en 2003 à 30 ans de réclusion assortis de 20 ans de sûreté pour meurtre. Ces hommes, qui purgent leur peine en Ile-de-France, revendiquent en effet tous deux la paternité de Zohra, la fille de Mme Dati née en janvier 2009. Pour étayer leur requête, ils ont joint à leur courrier au parquet de Valence la copie de déclarations prétendument adressées en juin 2009 à un officier d'état civil du 16e arrondissement de Paris où l'enfant a vu le jour. Et ils comptent faire reconnaître… le préjudice qu'ils ont subi dans l'affaire des mails.

Du Beatles dans iTunes ?

Depuis hier, la rubrique iTunes du site d'Apple affiche un étrange visuel représentant quatre horloges. De quoi alimenter bien des rumeurs, mais il semblerait que l'annonce attendue ne concerne pas un changement majeur dans iTunes. 
 En mettant en ligne ce mystérieux message, Apple savait qu’elle ferait parler les utilisateurs. Et ça n’a pas manqué  : depuis hier, sur la Toile, les interrogations fusent au sujet d’iTunes. Nouvelles fonctionnalités  ? Mise à jour majeure  ? iTunes 10 étant arrivée il y a peu de temps, il était plutôt surprenant de voir la Pomme lui consacrer encore une mise à jour. Beaucoup ont tout de suite pensé que le streaming allait enfin arriver dans iTunes, mais Apple n’ayant pas récemment conclu d’accord avec les Majors, il y a peu de chance pour que l’annonce concerne ce point.

Si l’on en croit le Wall Street Journal, l’annonce attendue dans la journée ne devrait pas concerner le logiciel en lui-même, mais son contenu.
En effet, attendu depuis longtemps par les fans et les utilisateurs d’iTunes, le catalogue des Beatles pourrait enfin faire son apparition au sein de la bibliothèque du logiciel.
On en saura plus à 16h, mais il ne faut certainement pas s’attendre à une annonce plus importante de la part d’Apple.
[MAJ]
Sans grande surprise, c’est bien l’arrivée de la discographie des Beatles que la Pomme a annoncée hier. Rien d’autre. Beaucoup de bruit pour pas grand chose pour certains, mais il faut rappeler que cet accord entre les ayants droits des Beatles, leur maison de disque et Apple est le dernier épisode d’une longue bataille durant laquelle Apple a tout fait pour proposer à ses clients le catalogue musical du groupe anglais.
Cependant, on peut encore rester sceptique devant les prix proposés sur iTunes. 12,99€ pour un album, et 149€ pour la Black Box, quand ces mêmes produits sont vendus moins chers en magasins et sur de grands sites marchands, les dents vont grincer.