jeudi 7 août 2014
François Hollande l'enfumeur : ce sont les socialistes qui en parlent le mieux
Les Français auraient dû prêter plus d’attention à toutes les mises en garde acerbes proférées à l'époque par les poids lourds du Parti socialiste à propos de l'actuel président de la République : elles se sont pour la plupart vérifiées. Voici le best of de l'été des chroniques du pot aux roses.
Avant même son élection à la présidence de la République, François Hollande avait eu droit à un florilège de vacheries entre camarades. A ceux qui les auraient oubliées rappelons au hasard : « L'une des caractéristiques de François Hollande, c'est de considérer que le mensonge est une pratique normale en politique ... » selon Claude Allègre ; « Le point faible de François Hollande, c'est l'inaction. Les Français peuvent-ils citer une seule chose qu'il aurait réalisée en 30 ans de vie politique ? » pour Ségolène Royal en septembre 2011 ; « Hollande, c'est le premier secrétaire qui a tout raté...
Le Hollandisme n'existe pas ... » dixit Pierre Moscovici ; « Je n'ai pas oublié que François Hollande a immobilisé le Parti pendant 10 ans. Comment peut-il aspirer à diriger la France ? » du clairvoyant Arnaud Montebourg ou encore le terrible « Entre Ségolène et lui, je la préfère, elle. Au moins, elle dit des choses. Lui profite du vide. » asséné par Martine Aubry.
Les Français auraient dû prêter plus d’attention à toutes ces mises en garde !
François Hollande à l’Elysée, la peur des représailles et l’appât des maroquins fit taire les critiques intestines. Mais elles se font désormais jour avec peu de retenue et il faut saluer cette semaine la véritable leçon de décryptage mou-présidentiel donnée par Gaëtan Gorce, sénateur socialiste de la Nièvre.
Le facétieux nivernais n’y va pas par quatre chemins : « Le pacte de responsabilité n’a d’autre objet que de pérenniser sous une forme différente le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) mis en place voici plus d’un an sans exigence de réciprocité à l’égard du patronat. Le président n’a ni les moyens, ni plus encore la volonté de dégager 50 milliards d’économies supplémentaires. Social-démocrate, le président appartient toujours à la gauche et n’a nullement l’intention d’infliger au pays une diète supplémentaire. Le voudrait-il, il sait que celui-ci ne le supporterait pas. Il s’agit donc d’un leurre visant à enfumer la Commission avec laquelle la France a rendez-vous en avril.» Fouchtra ! Je sens que je vais finir par demander des droits d’auteur sur cette fumigation élyséenne, expression désormais communément répandue.
Voilà en tout cas, en deux ou trois phrases, réglé le compte des dernières annonces présidentielles. Merci à Gorce qui nous évite d’avoir à reprendre les analyses que nous développons d’une semaine sur l’autre. Bien évidemment non, les soi-disant économies destinées à financer la baisse des charges des entreprises ne seront pas au rendez-vous. C’est pour la galerie que les ministres prennent des mines patibulaires lorsqu’ils sortent de Bercy. Il n’y a donc que deux conclusions possibles : soit ce soutien aux entreprises ne verra pas le jour, soit le déficit budgétaire augmentera.
Ce qu’il y a de terrible avec François Hollande, c’est que la réalité sera le cumul des deux hypothèses pessimistes. Le trou dans les finances publiques va s’aggraver sans même que le gouvernement ait le temps et les moyens d’alléger le fardeau des entrepreneurs. Pourquoi ?
Sa tétanie face à Merkel et Draghi, son incapacité à réformer le secteur public par couardise clientéliste et sa fragilité politique croissante empêchent François Hollande d’agir sur les seuls leviers qui permettraient de relancer l’activité : la baisse de l’euro, celle du coût du travail et celle des impôts. Cette triple action est nécessaire et devrait être concomitante. En effet, s’il n’est pas mis un terme à la surévaluation de l’euro, les efforts entrepris par ailleurs seront vains et libèreront des forces déflationnistes.
On ne sait plus comment le faire comprendre à une classe dirigeante qui a remis son destin entre les mains de l’euro depuis plus de quinze ans, quand les parités entre monnaies européennes furent scellées avant même la mise en circulation de la monnaie unique.
Depuis, la croissance se traîne en Europe, notamment dans les pays dits du Sud.
En tout cas, il suffit de voir comment le «pouvoir» souille sa culotte à l’idée de mettre fin aux avantages des intermittents du spectacle ou de toucher au monopole des taxis parisiens pour avoir un aperçu de son incapacité radicale à entamer des réformes plus lourdes, comme celles des collectivités locales, du secteur de la santé ou des entreprises publiques.
Gorce a raison : Hollande ne fera que brasser du vent. Mais Gorce nous enfume lui aussi ! Nul ne peut imaginer en effet une seule seconde que la Commission européenne puisse être dupe de ce manège. Ce qui sauve encore temporairement Sa Normalité, c’est que les eurocrates ont intérêt à faire semblant de le croire. Le premier qui engagera le bras de fer dont surgira l’effondrement de l’euro risque d’en porter la responsabilité aux yeux d’une opinion européenne qui n’est pourtant qu’un tigre de papier, un mythe plus qu’une réalité.
Rappelons-nous un autre des multiples « engagements » présidentiels : En décembre 2013, lors du déclenchement de l’opération «Sangaris» en Centrafrique, François Hollande avait à assuré que le chiffre de 1 600 hommes ne serait en aucun cas dépassé : «Il n'y en aura pas davantage, cela suffira.» Hélas, nos troupes débordées par les milices en tout genre et face au déchaînement des exactions sur place, non seulement ce chiffre de 1 600 a été vite atteint, mais la France a décidé d’envoyer 400 hommes supplémentaires cette semaine.
Le grand stratège qui nous préside et qui voit plus clair que chacun sur le continent noir, depuis qu’il passa au Mali le « plus beau jour de sa vie politique », s’est donc fourvoyé. Une fois encore !
Le compteur du coût des opérations extérieures va donc tourner de plus belle. Mais cela ne pose aucun problème pour un pays aussi prospère que la France aujourd’hui.
A ceux qui pourraient encore s’interroger sur la raison du désintérêt profond des amateurs d’information pour ce qui peut être publié dans Libération, un article mi-panégyrique mi publireportage sur la merveilleuse dauphine que Delanoë a donné aux Parisiens vient ôter tout questionnement. « La longue marche d’Hidalgo la discrète » lit-on dans ce rappel des merveilleuses qualités d’opiniâtreté et de travail de cette élue exceptionnelle.
Les lecteurs de Libération qui chercheront la moindre information sur le départ à la retraite à 51 ans de l’intéressée, les dix années mystérieuses qu’elle passa à l’inspection du travail entre 2001 et 2011, les raisons inexpliquées de sa fulgurante carrière quand elle évinça sans coup férir le secrétaire de la section du PS dans le quinzième arrondissement ou des concurrentes et concurrents pourtant bien plus titrés à la tête de liste socialiste aux régionales en 2004 resteront sur leur faim.
Les lecteurs s’enfuient mais ce n’est pas grave, les subventions les remplaceront. Il faut aider les intermittents de l’information.
« Immigration invasion »
« Immigration invasion »
?« La grosse déferlante », écrivait hier dans Présent notre camarade Pierre Malpouge. Depuis le retour de la gauche au pouvoir, à mesure que baissent les expulsions, les vagues de l’immigration clandestine n’ont en effet cessé de grossir. Et de s’accélérer. Elles déferlent cet été sur l’Europe en général et la France en particulier « sans discontinuer », avec une intensité accrue. Fait nouveau : Présent n’est plus le seul quotidien à s’inquiéter du phénomène. Le Parisien, Le Figaro, Le Monde commencent, avec trente ans de retard, à se soucier de cette immigration invasion – comme l’avait qualifiée Valéry Giscard d’Estaing en septembre 1991 – en train d’exploser sur les côtes italiennes avant de répandre en France (et dans d’autres pays européens) ses flots bouillonnants.
Vive la préférence nationale !
Oui, Le Monde lui-même… Dans son édition datée de mardi, le quotidien de la mondialisation heureuse et du libéralisme écolo-gauchisant découvrait à son tour, bien après Présent, « l’afflux des réfugiés médicaux » et les filières de plus en plus nombreuses et actives de cette immigration médicale. « Le scénario est souvent le même. Les personnes arrivent à la gare, font un malaise, sont amenées aux urgences. Là on constate qu’elles ont en fait besoin d’être dialysées. Elles sont prises en charge et déposent en parallèle une demande d’asile. » Des traitements très onéreux. Le Monde, – quelle intuition ! – évoque un éventuel « détournement » du système. A Lyon, « avec 24 lits de dialyse, le service du professeur Morelon est saturé ». Saturé par des malades étrangers, au détriment des malades français.
Le détournement, là aussi, tourne à l’envahissement. Et à l’exclusion à rebours. Non seulement les Français ont de plus en plus de mal à accéder à ces services, mais ils doivent désormais en payer les coûts pour des intrus n’ayant jamais cotisé : 500 millions d’euros par an ! La France n’a plus les moyens de soigner convenablement ses propres nationaux mais elle continue de jeter l’argent par les fenêtres de ses hôpitaux pour accueillir une misère médicale étrangère et abusive. « Certaines personnes ne s’en cachent pas. Elles sont d’abord là pour leur santé. » Sous le statut fallacieux de « réfugiés ». Toujours à Lyon, un centre d’asile a accueilli en 2013 « 766 migrants dont 25% d’entre eux avaient quitté leur pays à cause de maladies identifiées. Parmi eux, une centaine ont eu besoin d’un accompagnement médical relativement lourd ». Contribuables français, à votre bonne santé ! Ou plutôt à celle des squatters hospitaliers qui détournent les lois françaises pour accaparer à leur profit notre système de soins, déjà le plus généreux du monde.
Dommage que les dirigeants du Front national mettent quelque peu en sourdine le thème de la préférence nationale, alors que de plus en plus de Français, notamment parmi les classes populaires, la revendiquent plus que jamais. Haut et fort. Dans le chaos de la mondialisation, la préférence nationale apparaît à ces compatriotes économiquement fragilisés, outre le rétablissement des frontières, comme un protectionnisme indispensable. L’ultime bouée de sauvetage pour survivre socialement à « l’immigration submersion ».
Une préférence nationale que les Anglais nomment, eux : « placer les Britanniques en premier ». En Grande-Bretagne, les immigrés ne pourront désormais s’inscrire sur une liste d’attente pour un logement social que deux ans après leur arrivée. Placer les Français en premier : c’est aussi ce que nous réclamons. Notamment en matière de logement, d’allocations, d’éducation et de santé. Les Anglais, eux dont le pays prônait jadis le multiculturalisme, en ont aujourd’hui ras la casquette. David Cameron a été récemment très explicite. « A partir de maintenant, nous aurons la politique suivante : expulser d’abord, faire appel ensuite. » Malheureusement, le mot expulser ne semble plus avoir cours sur le continent. Sinon pour déverser les immigrés, comme le fait l’Italie, chez son voisin.
Cette demande urgente de préférence nationale nous ramène à un article du Monde de mercredi intitulé : « L’adhérent FN, ce nouveau casse-tête syndical ». Les syndicats constatent en effet de plus en plus souvent que certains de leurs adhérents, voire militants, s’engagent sur le plan politique dans les rangs du Front national. La CGT et la CFDT, pour qui la préférence nationale constitue une abomination, excluent ces « hérétiques ». Mais de plus en plus difficilement. « Sur le terrain, si je tape sur ceux qui ont voté FN, je perds aux prochaines élections », confie le responsable syndical d’un département du sud. Et d’expliquer : « Beaucoup de gens considèrent que les politiques sont pourris, alors ils se tournent vers le FN. »
Parmi les nombreux griefs que ces Français désabusés nourrissent contre leurs dirigeants, responsables de la gabegie actuelle, le principal, le plus virulent, c’est celui d’avoir, depuis tant d’années, permis sur notre sol l’installation et le développement de cette « immigration invasion » dont nous voyons aujourd’hui le déferlement s’accélérer mortellement. Permis et le plus souvent encouragé, avec notamment des lois en forme « d’aspirateurs à immigrés ». Plus qu’une faute : une trahison à l’égard de la France, des Français et de notre civilisation !
Le Conseil constitutionnel au secours des classes moyennes
Le Conseil constitutionnel au secours des classes moyennes
Le Conseil constitutionnel, dernier rempart des classes moyennes ? En censurant l’allégement des cotisations salariales voté fin juillet, les dix sages ont infligé au gouvernement un triple camouflet. D’abord, en rappelant une évidence : la Sécurité sociale n’est pas un outil de redistribution que l’on peut manipuler au gré des circonstances politiciennes. Dans un régime assurantiel solidaire, chacun contribue en fonction de ses revenus pour les mêmes prestations. Pas question, au nom d’une pseudo-politique de justice sociale décidée à la va-vite, d’étatiser davantage le système. Ensuite, la haute juridiction met le holà à un travers national qui consiste à concentrer les mesures de pouvoir d’achat autour du smic, comme si le reste des Français tenait du troupeau de vaches à lait. La détresse des classes moyennes, laminées par le bulldozer fiscal, mérite mieux. Tout comme les cadres et les jeunes diplômés tentés par l’exil. Enfin, cette censure a des allures d’avertissement. Il faut en finir avec cette politique de gribouille qui consiste à contrebalancer une mesure en faveur des entreprises – le pacte de responsabilité – par un texte improvisé, le volet solidarité, censé favoriser les ménages et calmer la gauche de la gauche. Une fois de plus, voilà l’exécutif pris en flagrant délit d’amateurisme législatif, comme si la primauté du politique permettait tout.
En mars, le Conseil constitutionnel avait retoqué une partie de la loi Florange au nom de la liberté d’entreprendre – défendant ainsi les patrons. Cette fois, il protège les salariés, en vertu du principe d’égalité. Pour François Hollande et Manuel Valls, la leçon est sévère.
10 conseils d’été pour ne pas bronzer socialiste
Avant de prendre mes pots d’été et de vous souhaiter de bonnes vacances, quelques conseils pour ne pas bronzer idi… euh socialiste !
1 – Levez haut les couleurs de la compassion d’État
1 – Levez haut les couleurs de la compassion d’État
À défaut d’être apprécié comme chef d’État, Sa Normalité a décidé d’incarner un parfait croque-mort national. Puisque le chômage ne s’est jamais mieux porté, que l’activité est raplapla, que les déficits culminent et les trous budgétaires se creusent (c’est la même chose), Hollande a décidé de porter sur ses rondes épaules l’entier malheur des pauvres passagers du vol Air Algérie et de leurs familles. On le voit partout, constamment, mâchoire descendant jusqu’au col, s’émouvoir du tragique destin de ces malheureux. C’est tout juste s’il ne grimpe pas lui-même aux mâts de l’Élysée pour y mettre en berne nos couleurs. Hélas, il a atteint un tel degré d’impopularité qu’aucun deuil national, aucune catastrophe naturelle n’est susceptible de renouer un autre lien, celui perdu avec les Français.
2 – Priez pour la santé du service d’ordre de la CGT
Désormais, seuls ces costauds sont susceptibles d’encadrer des manifestations sans qu’il y ait de débordements, les CRS ayant pour consigne de serrer les dents sous les projectiles et les tribunaux ne rencontrant que rarement de casseurs à incarcérer. Ainsi, plus la CGT fera le travail de la police, mieux cela vaudra.
Plutôt que financer à fonds perdus un énième plan d’aide à la SNCM, laissons donc les Corses tranquilles et utilisons les rares crédits publics encore disponibles à recycler les cégétistes dans un service dédié à la surveillance des manifestations islamistes et autres prières de rue agrémentées de feux de drapeaux.
3 – Accueillez les Chrétiens d’Irak et donnez-leur les mêmes occupations qu’aux cégétistes
Les Occidentaux étant incapables de les protéger sur place, Mou-Président a fait savoir que la France pourrait les accueillir. La faiblesse a bien le droit d’être pragmatique elle aussi. Tant pis si on la nomme alors capitulation. Ne restera plus qu’à en faire de même pour tous les autres opprimés d’Orient et d’ailleurs, ils ne sont que quelques millions. Un grand nombre étant victimes des intégristes, ils feront du reste de bonnes recrues, aux côtés des cégétistes recyclés, pour réprimer sans tendresse particulière les manifestations interdites qui ont égayé Paris et Sarcelles ces derniers temps.
4 – Épinglez vos sourires niais sur votre propre mur des cons
Le moindre désaccord avec Madame Taubira sur la politique pénale ou avec Madame Royal sur le destin du marais poitevin est susceptible de révéler votre misogynie ou votre racisme latents. Autant prendre les devants : fabriquez votre propre mur des cons à domicile et mettez-y votre effigie. Les risques pénaux sont beaucoup plus limités que pour de simiesques caricatures.
5 – Crimée et châtiment
Si vous croisez Poutine, prenez un air grondeur comme le font si bien Obama, Cameron, Hollande, etc., faites mine de vous énerver puis ravalez votre courroux, tournez les talons et pensez à autre chose. Pourquoi pas à des vacances en Crimée ?
6 – Luttez contre le réchauffement climatique en invitant Duflot à s’expatrier
De plus en plus de pays se heurtent à un réchauffement délétère attribué à l’expansion sans frein d’un mode de vie urbain dévoreur d’espace et d’énergie. Mais la France tient la solution ! Grâce à l’action admirable de Cécile Duflot, qui continue, telle une étoile éteinte, à diffuser sa lumière gouvernementale après sa disparition, la construction en France continue sa chute libre.
Les mises en chantier de logements neufs ont connu une nouvelle et forte baisse de 19,3 % entre avril et juin. Le 25 juin dernier, le gouvernement a tenté de corriger le désastre Duflot en étendant prêt à taux zéro et cessions de foncier public. Rien n’y fera : le triomphe de la paperasserie tatillonne et la haine du propriétaire ainsi que la religion du logement clientéliste dit social ont porté des coups mortels à un marché pourtant indispensable à la bonne tenue de l’économie et à la création d’emplois.
Les mises en chantier de logements neufs ont connu une nouvelle et forte baisse de 19,3 % entre avril et juin. Le 25 juin dernier, le gouvernement a tenté de corriger le désastre Duflot en étendant prêt à taux zéro et cessions de foncier public. Rien n’y fera : le triomphe de la paperasserie tatillonne et la haine du propriétaire ainsi que la religion du logement clientéliste dit social ont porté des coups mortels à un marché pourtant indispensable à la bonne tenue de l’économie et à la création d’emplois.
Il paraîtrait que Duflot en a assez de la politique française. Son exil à l’étranger serait bienvenu pour diffuser son pouvoir anti-croissance et lutter contre la surchauffe immobilière planétaire.
7 – Travaillez votre culture orthographique avec Mélenchon et Chevènement
L’une des pires fautes de Chevènement, durant sa longue carrière, aura été d’induire en erreur les Français et de les inciter par son patronyme à mettre un accent grave au deuxième «e» d’événement alors qu’il faut un accent aigu.
Mélenchon, sa sorte de réédition politique avec de moins bonnes manières, a fait beaucoup mieux : il a permis à nombre de ses concitoyens de découvrir que bayer aux corneilles n’était pas bâiller devant lesdits volatiles. Vraiment, nous nous ennuierions s’il partait pour de bon.
8 – Comptez combien d’emplois Moscovici va coûter à la France
Mitterrand, ne sachant comment se débarrasser d’Attali, troqua jadis la nomination de son sherpa à la présidence de la Berd contre le fait que le siège de cette institution s’établisse à Londres. Pour obtenir temporairement un emploi, il en sacrifia durablement des milliers. Aujourd’hui, pour recaser Moscovici, Hollande est prêt à accepter que les Français soient soigneusement tenus à l’écart des décisions importantes sur la politique financière et monétaire en Europe. Il faut que rien ne change pour que l’effondrement français se poursuive.
9 – Jouez au bobo briseur de grève
Ouf ! Olivier Py, directeur du festival d’Avignon, est soulagé : le public est venu. Ces spectateurs espéraient-ils apporter un soutien aux intermittents en lutte ? On ne les a guère vus manifester leur solidarité. Assister à de belles empoignades ? Ils se tinrent à distance. Ou, plus simplement, se donner des frissons de briseurs de grève ? Les bobos, c’est comme les cochons, plus ça devient vieux…
10 – Lancez une enquête sur le financement de la campagne présidentielle de Vincent Auriol en 1946
Cette élection ne me paraît pas très claire et le Parquet s’endort. Alternativement, soutenez d’ores et déjà la candidature à la présidence de la République de Nathalie Fiasco-Kosziusko-Morizet, une initiative à peu près aussi utile.
Odyssée de la Terre
Odyssée de la Terre
Depuis le petit pas télévisé d'Armstrong, l'espace ne faisait plus guère rêver. Tintin, Collins, Aldrin… tout ça, c'était du pareil au même. Astre de nos plus belles nuits, fascination de notre imaginaire, planète de tous les Pierrots et de leurs Colombines, la lune n'attirait plus les fusées. Rosetta nous a rendu le pays des merveilles. Belle au Bois dormant de nos innocentes histoires d'enfants, elle attendait d'être réveillée par « Tchouri » pour commencer leur année, main dans la main, sur le chemin des comètes, et pour fêter la réussite de leur union par une merveilleuse embrassade céleste. Sous le regard ému des dieux du ciel et l'enthousiasme des savants de la Terre. En allant caresser le panache cométaire, Rosetta nous redonne le goût de décrocher la lune et nous fait renouer avec le charme des clairs de terre égarés dans 2001, Odyssée de l'espace.
Cette formidable chevauchée scientifique, comme avant elle la conquête de l'espace, nous transporte loin dans l'après-Jules Verne et concrétise la belle ambition européenne. Le Spoutnik rond de 1957 avec son « bip-bip » semble sidéralement loin, lui qui pourtant avait relancé la folle compétition entre les blocs ennemis qui allait générer d'incroyables avancées et transformer les connaissances acquises en progrès techniques.
Mais la conquête spatiale nous donne aussi une autre mesure de l'humanité dans ce monde qui n'en finit plus avec ses guerres, ses crises, ses cynismes et ses hésitations. Ce n'est pas la première fois, et nous n'en avons jamais tiré leçon, mais hier, du plus haut du ciel, nous pouvions jeter un autre regard sur la planète bleue. Un si petit élément de l'univers immense dans une échelle du temps qui n'est pas celle des Terriens ordinaires. Nos illusions de conquête de l'infinitude auront peut-être fait place à la juste conscience de nos fragilités tellement urgentes à régler. À nous regarder d'en haut, nous nous sommes vus infiniment petits.
Et si la nouvelle frontière de l'univers devenait aujourd'hui le combat contre la faim et la violence, ces fléaux qui font encore ployer les hommes sous la misère ? Construire, loin du mythe de la toute-puissance, une humanité de progrès et de respect de la planète serait une belle odyssée de la Terre.
Le coup d’Etat silencieux
Le coup d’Etat silencieux
Une discrète information, tombée hier en pleine torpeur aoutienne, illustre à la perfection le recul du pouvoir politique, l’affaiblissement des outils de gouvernements, l’aggravation constante de l’impuissance publique. En effet, le Conseil constitutionnel vient de censurer la décision du Gouvernement et du Parlement de supprimer les charges sociales pour les salaires équivalents ou légèrement supérieur au SMIC. Cette mesure politique audacieuse était de nature à permettre le retour à l’emploi de jeunes qui en sont exclus et à combattre le chômage. Elle procédait d’un choix de bon sens d’un pouvoir détenteur de la légitimité démocratique. Au nom d’un vague "principe d’égalité", la juridiction suprême s’y oppose. Il ne faut pas forcément y voir un signe de mauvaise volonté ou désir de nuire, mais la conséquence d’une logique qui s’auto-entretient par développement indéfini de la jurisprudence. Par une expansion illimitée de son champ d’intervention, bien au-delà de la défense des grands équilibres républicains, Le Conseil constitutionnel fait ainsi obstacle à un choix gouvernermental qui touche à une mesure simple, pratique, essentielle à la société française, à la lutte contre l’exclusion des plus fragiles et des plus démunis. L’opposition aurait bien tort de jubiler et de se réjouir. Aujourd’hui, la paralysie de la
démocratie est totale. Jusque dans les moindres détails de la vie publique, le pouvoir réel a basculé du côté des grandes juridictions nationales (Conseil constitutionnel) et européennes (cour de justice de Luxembourg et cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg). En cas d’alternance, nul ne pourra presque plus rien faire, ni dans le domaine économique ou social, ni dans ce secteur régalien. La paralysie et le déclin, si rien de fondamental ne change, ne peuvent que se poursuivre. Alors, à quoi bon, sinon fanfaronner et profiter des palais dorés de la République? Face à cette évolution de fond, le politique conserve des armes, des moyens de résister: la révision constitutionnelle, le référendum. Encore faut-il avoir la volonté et l’intelligence de s’en servir.
Et bientôt, le code de la randonnée ?
La période estivale est, traditionnellement, le moment où les gens en profitent pour faire du tourisme ou (pour les moins mous d’entre eux) pratiquer les activités, notamment sportives, qui leur sont chères. C’est le cas de la randonnée, cette activité pédestre et généralement bucolique que l’humanité pratique, finalement, depuis la nuit des temps et qui permet à la fois de poser le pied là où la main de l’homme n’a que rarement traîné et de dépenser quelques calories autrement que sur une serviette de plage ou à rester connement debout devant un guichet d’administration.
Et si j’introduis ici l’administration de façon presque incongrue dans ces histoires de randonnée, c’est parce que Raymond, un aimable lecteur que je remercie au passage, m’a transmis un édifiant historique de la randonnée en France qui mérite amplement qu’on s’intéresse, le temps d’un billet, aux interactions consternantes entre cette activité pédestre et l’État français. Parce que, voyez-vous, si, pour le profane, la randonnée consiste essentiellement à marcher du point A au point B, en suivant un itinéraire balisé, en prenant l’occasionnelle petite photographie qui justifie le déplacement, pour la Puissance Publique, cette simple description ne pourrait pas être plus grossière et caricaturale ; pour l’État, la rando, c’est du sérieux calibré, normé, millimétré et diplômé. Ça ne s’improvise pas, ça ne se fait pas sur un coin de table, surtout pas aussi simplement que dans un groupe d’amis et sans prévenir. Rappelez-vous : il faut faire attention à l’environnement, notamment parce qu’il peut vous attaquer de toutes parts.
C’est pourquoi le ministère des Sports a édicté quelques textes roboratifs écartant toute improvisation, amateurisme et vide juridique dramatiques qui risqueraient, s’ils étaient laissés ainsi à la seule charge des individus responsables, d’aboutir à des situations de non-droit, de prises de risques insensées, d’accidents tragiques, d’environnement saccagé et de chatons torturés. Moyennant plus d’une centaine de pages, on va bien baliser la randonnée sur le plan légal avant qu’elle ne le soit effectivement sur le terrain. Non mais. Une brochure de 150 pages environ est donc distribuée par le ministère à la Fédération des associations de randonneurs (la FFRP), créée au début des années cinquante, et qui s’est occupée de couvrir le pays d’un réseau de chemins balisés, les GR (Grande Randonnée) et les GRP (Grande Randonnée de Pays).
À cette époque, tout est simple pour cette fédération : les GR sont créés (le GR20, en Corse ; le GR10 pour la traversée des Pyrénées ; le GR5, celle des Alpes) et, rapidement, les adhérents affluent. À mesure qu’elle grossit, la subvention du ministère augmente elle aussi. Et avec elle, ce besoin si particulier de bureaucratie, de formalisme et de normes dont la France est si friande. En effet, ces jolis chemins de randonnée, il faut les créer, les entretenir, et les baliser (avec un GPS lorsqu’il apparaît, progrès aidant).
Pour cet entretien, des brigades de randonneurs spécialisés (les baliseurs) seront chargées de la tâche, ayant bien évidemment reçu l’accréditation ainsi que les papiers officiels leur permettant d’officier sans éveiller la méfiance des forces de l’ordre locales. Ce serait dommage de déclencher leur courroux.
Et bien sûr, il faut enregistrer tout ça auprès des pouvoirs publics (dans les PDIPR, Plans Départementaux des Itinéraires de Randonnée), toujours pour éviter que des hordes de barbares les envahissent, mélangent les balises et sacrifient des chatons au dieu capitalisme au détour d’un GR touristique et sur un point de vue imprenable (toutes choses inévitables si l’État ne fourre pas son nez dans ces histoires). Moyennant quelques centaines d’ échanges de courriers entre les intéressés (fédérations locales et les préfectures) et la signature de quelques rigolotes conventions indispensables pour bien sécuriser tout ça, le chemin est officiellement validé et reçoit l’onction républicaine indispensable pour éviter les catastrophes.
Ensuite, vous pouvez partir à l’aventure. Mais bon, c’est à vos risques et périls. C’est pourquoi il est plus que recommandé que les animateurs qui vous feront marcher sur ces chemins soient dûment déclarés. Marcher est une activité délicate, qui ne s’improvise pas. Heureusement, grâce à la présence d’adultes responsables et correctement formés, les marcheurs-amateurs (tous de grands enfants un peu benêts) peuvent habilement se départir de leur cerveau. De toute façon, quoi qu’il arrive, ce sera de la responsabilité de ces adultes-là, qui ont eu une formation, donc des stages, donc des diplômes, et même des stages pour la formation des formateurs, et qui garantissent que tout se passera bien. Aucun chaton ne sera plus jamais sacrifié pour s’assurer que la randonnée se passera bien, parce qu’on a des gens formés et que d’abondants textes légaux encadrent ces dangereuses pratiques. Ouf.
Non, décidément, la randonnée, ça ne s’improvise pas, c’est du sérieux.
C’est du sérieux, mais est-ce bien ce que cela prétend être, à savoir, un sport ? C’est absolument indispensable de savoir, comprenez-vous, parce que les services de l’État n’aiment pas le flou. Certes, on peut toujours argumenter que faire un pèlerinage à Compostelle (1500 kilomètres en 50 jours), c’est une performance sportive, mais voilà : il en faut plus pour que la pratique soit reconnue comme un sport. Pour les autorités tatillonnes, qui dit sport dit compétition et c’est tout. Moyennant quoi, les joueurs de pétanque sont des sportifs, et les randonneurs, non. Heureusement, l’introduction récente d’un « rando challenge »©®™ permet d’introduire un vrai esprit de compétition chez les gens qui marchent du point A au point B en prenant des photos sur les endroits les plus pittoresques. À l’évidence, ça manquait. On regrette au passage la timidité des organisateurs qui, s’ils avaient ajouté en milieu de parcours un combat dans la boue ou la confiture, n’auraient pas eu de souci pour se faire qualifier de sport.
Et comme c’est un sport, fini de tergiverser et de ne pas imposer le certificat médical ! Bien sûr, si l’argument « le passage chez le docteur permet de déceler les problèmes de santé, voyons, c’est de la prévention, c’est pour votre bien » marche finalement de façon fort médiocre auprès du randonneur moyen, retraité et habitué du passage chez le médecin, celui qui dit « Après tout, les boulistes et autres pétanqueurs le font » finit par remporter l’adhésion. Et puis, ça calmera le lobby médical et celui des assurances, trop heureux d’emboîter le pas des excités du pistage étatique, et des fiévreux du formulaire. Quant à la Sécu, après tout, elle paiera. C’est son rôle, non ?
La situation est à présent plus claire : la randonnée est donc un sport, avec des normes, des formations, des diplômes, et des chatons même pas bousculés. Ouf.
Dès lors, tous les avantages d’être ainsi entré, progressivement, dans le giron de l’État apparaissent enfin : puisque c’est une activité reconnue et balisée, pas question pour toute une myriade d’acteurs périphériques de laisser passer l’occasion d’y mettre leur grain de sel. Par exemple, les offices de tourisme, et leurs affidés, les voyagistes, voudraient bien interdire aux randonneurs le droit d’organiser des voyages de groupe. Après tout, c’est une sale concurrence, ça. Cela doit pouvoir se réguler un bon coup, non ?
De fil en aiguille, de nouvelles dispositions légales font leur apparition, permettant enfin de régler finement les interactions entre les randonneurs et les assurances, les randonneurs et les chasseurs, les randonneurs et le code de la route, les randonneurs – ces sbires des chaussures confortables et de la liberté débridée, donc du libéralisme le plus néo voire ultra – et l’État. Bref : mille et une occasions de produire des textes, encore des textes, toujours des textes. Miam. Et si vous sentez se pointer un « Code de la randonnée », en version Dalloz, c’est normal. Tout est sous contrôle, le législateur veille.
Respirez un bon coup : vos balades en forêt, en montagne ou sur la côte seront bientôt totalement normées !
La cigale et la fourmi
La cigale et la fourmi
La France, ayant dépensé sans compter, se trouva fort dépourvue quand la crise fut revenue… Elle alla chez l'Allemagne, sa voisine, la priant de l'aider à subsister, en ayant pris grand soin, pendant des jours et des jours, de chanter sans retenue notre amitié cent ans après. On sait notre voisine peu prêteuse et il est probable qu'elle va s'enquérir de savoir ce que nous faisions quand elle réformait pour se préparer à la mauvaise saison. Officiellement en tout cas, François Hollande risque de se faire claquer la porte au nez, car on ne voit pas comment Angela Merkel pourrait aller devant son opinion publique et lui demander de suer encore un peu pour donner un coup de main à la France soucieuse de retrouver quelques grains de croissance.
Mais que cette adresse, par procuration, du chef de l'État plaise ou non à la chancelière, elle n'est pas sans fondement. Depuis longtemps déjà, des spécialistes keynésiens vont répétant que la rigueur, imposée par l'Allemagne aux Européens dans la difficulté, n'est pas le meilleur moyen de relancer la croissance et de redynamiser la consommation, donc l'emploi. Sans compter que l'euro trop fort pénalise nos exportations.
Il faut lâcher un peu de lest, laisser filer quelques décimales d'inflation pour épargner aux pays en voie de rétablissement un nouveau et brutal ralentissement de l'économie et une chute des investissements. Le prochain Conseil européen sera guerrier pour François Hollande. Pour convaincre, il s'exposera à porter seul le reproche justement fait à la France de ne pas avoir eu le courage de ses réformes et de ses promesses. Mais de cela il ne porte que sa part de responsabilité. Les réformes structurelles auraient dû être lancées à partir de 2002, poursuivies sous Sarkozy et achevées ici et maintenant. Pas facile dans ce contexte de faire la leçon au sourcilleux voisin allemand.
La France, grand corps malade de l’Europe
La France, grand corps malade de l’Europe
Manuel Valls a promis de dire « la vérité aux Français » à la mi-août. Ils n’auront pas besoin d’attendre. Après d’autres, l’agence Moody’s vient de dresser son diagnostic : sombre, et sans surprise tant l’optimisme du chef de l’Etat ne trompait plus personne. Oui, la croissance sera moins forte que prévu, voire atone. Oui, Paris ne respectera pas – une habitude depuis quinze ans – ses objectifs de réduction de déficit. Oui, la politique de compétitivité engagée va dans le bon sens, mais elle reste trop timide pour espérer un rebond. La France, grand corps malade de l’Europe…
Plutôt que de s’interroger sur deux ans de zigzag et de confusion, le gouvernement, engoncé dans son archaïsme doctrinal, a choisi d’attaquer pêle-mêle la cherté de l’euro, l’orthodoxie bruxelloise et l’égoïsme allemand. Rien d’original : l’Europe est le bouc émissaire préféré de la classe politique française. Comme si, vingt-deux ans après Maastricht, elle n’avait toujours pas mesuré la contradiction fatale entre la vertu budgétaire imposée par la monnaie unique et un modèle basé sur la fuite en avant par la dette. Un gouffre s’est ainsi creusé entre nos engagements vertueux et notre politique laxiste.
François Hollande demande de ne pas sacrifier la croissance sur l’autel de l’assainissement (une antienne française, encore). Mais n’est-ce pas plutôt la procrastination et l’insuffisance des réformes qui handicapent notre économie ? Le chef de l’Etat a plus d’arguments lorsqu’il réclame à Berlin un « soutien plus ferme ». L’ennui, c’est qu’il n’est pas plus crédible en réformateur chez nos partenaires européens qu’auprès de ses concitoyens. A défaut d’être le « levier d’Archimède » de l’influence française, l’Europe devient ainsi le révélateur de son déclassement.
Une nécropole mise au jour à Najac ?
Dimanche, les participants du 13e rallye "Monnaies et détections" de Midi-Pyrénées qui consiste à prospecter le sous-sol aveyronnais, savaient qu’ils trouveraient des jetons de métal numérotés ou des reproductions de pièces médiévales enterrées dans les sols du site de Sourbins, près de Najac. Mais peut-être pas un objet qui pourrait révolutionner l’avenir du lieu.
Une rentrée (trop) chargée
Le gouvernement est donc officiellement en vacances (notez le pluriel, la vacance de ce dernier ayant été confirmée officieusement depuis plusieurs mois). Avec un peu de chance, cela devrait signifier que le peuple français sera, pendant les deux prochaines semaines, épargné des saillies navrantes de l’un ou l’autre de ses membres. Et ce repos (tout relatif) est bien nécessaire tant ce qui l’attend à la rentrée promet d’être embarrassant.
C’est tellement vrai que, pour une fois, l’exécutif semble avoir compris qu’un peu de communication préparatoire était nécessaire. Les jours qui ont précédé leur désertion en vacances, Valls, le petit premier ministre, a donc été mandaté pour expliquer aux Français que les prochaines semaines allaient être un peu piquantes. Apparemment, les voyants économiques ne clignotent pas tous, ou alors pas dans le vert, les courbes ne s’inversent pas des masses ou pas dans le bon sens, et la conjoncture ne veut décidément pas se plier aux prédictions un tantinet trop optimistes du Chef de l’État.
Les dangers sont multiples.
Selon Valls, la déflation, l’horrible déflation, l’insupportable déflation méchante, guette et serait prête à bondir sur le peuple français qui, benêt et mal informé, offrirait niaisement son tendre flanc dodu à ses crocs acérés. Tout le monde sait pourtant que des prix qui baissent, c’est insupportable. Et tout le monde sait aussi que pour combattre le symptôme « déflation », il faut simplement créer de l’inflation. La source du problème (à savoir, de mauvaises allocations de capitaux, un manque de confiance et un besoin d’apurement des bulles) est ici sans importance puisqu’avec une bonne bordée de textes législatifs, pour – par exemple – imposer aux prix des planchers et des plafonds, des contraintes idoines aux possédants et en faveurs des classes laborieuses, tout ceci ne sera plus qu’un mauvais souvenir.
Mais bon.
En attendant, il va falloir faire avec, et mieux vaut prévenir le petit peuple qu’un grain pourrait s’approcher début septembre. Et si nos ministres se doutent qu’un grain approche, ce n’est pas par hasard puisqu’en réalité, ils ont tout fait pour y contribuer.
Par exemple, la transition énergétique, dont le texte a été adopté à la fin du mois de juillet, aura inévitablement un impact sur les coûts de l’énergie, dont l’augmentation sera sensible dans les prochains mois, alors même que la facture va, indépendamment de ce texte, déjà s’alourdir. Était-il vraiment utile, pour Ségolène du Poitou, d’ajouter la misère à la peine ?
De la même façon, le logement montre des signes plus qu’inquiétants de faiblesse anémique. Entre le moral des chefs d’entreprise du secteur et la baisse maintenant palpable des transactions ainsi que de la demande, les effets de la méforme économique française se font sentir sur l’immobilier, à laquelle s’ajoute la panique et la consternation de tous les acteurs du marché devant la loi ALUR qui n’en finit pas de faire des dégâts. Là encore, les lubies écologistes ont eu cette présence d’esprit d’accroître la viscosité d’un marché immobilier dans des proportions rarement atteintes, alors qu’il était déjà notoirement en surchauffe et que seul un assouplissement des règles en vigueur aurait pu lui éviter la catastrophe dont on voit mal, maintenant, comment elle pourra être évitée dans les prochains mois.
Et les problèmes ne s’arrêteront pas là : la rentrée, comme son nom l’indique, n’est pas seulement un événement gouvernemental dans lequel les uns et les autres décident de revenir papoter de leurs dossiers à la même table au lieu de le faire par téléphone, les doigts de pieds dans le sable. C’est aussi ce moment privilégié où des centaines de milliers d’enfants et d’adolescents retrouvent (ou découvrent) les bancs d’école, avec cette année encore le psychodrame incontournable des horaires et rythmes scolaires. Les communes qui n’étaient pas encore passées à la nouvelle organisation devront se frotter aux joyeusetés consécutives, et on peut parier que les associations de parents d’élèves, peut-être même soutenues par celle d’enseignants, se feront entendre au moindre couac. Encore une fois, on peut se demander si la révision de ces rythmes était absolument indispensable alors que le pays aspire, très certainement, à concentrer ses énergies sur des réformes autrement plus importantes. Le gouvernement a semé, il récolte et à mon avis, il va déguster.
Et tant qu’à faire, rien ne serait parfait si on n’ajoutait pas, en plus, les mouvements de protestations de certaines professions qui ne manqueront pas d’égayer les premières semaines de septembre. En effet, comme je l’expliquais dans un précédent billet, les ministres du gouvernement (en tête desquels frétille évidemment Arnaud Montebourg) ont décidé de ne surtout pas s’attaquer aux gros morceaux coûteux que l’État entretient à grand frais (des hauts fonctionnaires en passant par les dockers sans oublier les cheminots et autres professions particulièrement avantagées), pour concentrer le peu de courage qu’ils ont réussi à rassembler, juste avant de fuir en vacances, sur ces autres professions qui ont le mauvais goût de ne pas voter pour la majorité actuelle. Bien sûr, ces mouvements, en préparation, n’auront rien de comparable à ceux de syndicalistes débridés ou d’une certaine catégorie de fonctionnaires, mais gageons qu’ils ajouteront à la tension déjà palpable de la rentrée.
Pour le reste, on en est réduit à quelques questions de pure forme.
Qu’adviendra-t-il réellement du pacte de responsabilité, toujours pas à l’ordre du jour et dont l’avatar précédent, le pacte de compétitivité, a fait pschiiit avec un talent certain ? Trouvera-t-on finalement les 200.000 emplois prévus (voire promis) si ce pacte est voté ou n’en créera-t-on, dans le meilleur des cas et comme le calcule l’IFRAP, qu’à peine 80.000 (et encore, à l’horizon 2017) ? Palpitance et fourchette en plastique, on frémit à l’idée que ce pacte puisse se terminer en foire d’empoigne entre les entreprises et l’État, et que cela ne se traduise encore une fois que par un alourdissement incompréhensible de la paperasserie pour les créateurs d’emplois…
Qu’en est-il du choc de simplification, tant attendu par les Français qui croulent sous les normes, les lois et les contraintes administratives de plus en plus ubuesques ? Annoncé en fanfare en mars 2013, il a déboulé dans la vie des administrés à une vitesse folle puisqu’il n’a fallu que 15 mois (eh oui, seulement !) pour qu’apparaissent enfin quelques micro-ajustements sur les feuilles de paie. Le bouleversement, c’est maintenant ; simplement, c’est à l’échelle du millimètre.
Et surtout, que va-t-il se passer pour les retraites complémentaires dont tout indique qu’elles sont en train de manquer de fonds ? Comment trouver, en plus des douzaines de milliards que doivent déjà gratter à droite et à gauche Valls et son gouvernement, les fonds qui équilibreront les retraites complémentaires alors que, tous calculs faits, les réserves disponibles fondent rapidement et qu’on risque bien, pour la caisse des cadres notamment, d’être dans le rouge dès 2015 ?
Allons. Tout ceci n’est qu’un petit mauvais moment à passer. Avec l’équipe au pouvoir, nul doute que la situation ne pourra que s’améliorer !
Inscription à :
Articles (Atom)