TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 13 novembre 2009

"La galère pour effacer des données personnelles d'un site Web"

Des sénateurs ont déposé une proposition de loi concernant le droit à l'oubli sur Internet. Des internautes du Monde.fr racontent leur combat pour supprimer des informations privées publiées sur Internet.

* Licencié pour un CV sur Internet par Bernard

Ayant quitté la France pour Genève en 2008, mon patron , que je connaissais depuis 16 ans, m'a viré pour un CV publié sur le site Viadeo ; il y avait ma photo et mon CV, et cela a suffi pour que je sois accusé de "concurrence déloyale" et qu'il utilise l'argument de "perte irrévocable du lien de confiance" pour me licencier.
En Allemagne, pour un CV sur Linkdin, un cadre a été licencié pour les mêmes raisons. Son employeur avait estimé que si le cadre conservait son CV public, c'est qu'il pouvait éventuellement quitter l'entreprise et à ce titre, ne méritait plus la confiance de la société. Pitoyable !

* Difficile de faire effacer un contenu personnel sur Internet ! par Mister Gizmo

J'ai un exemple tout simple. Beaucoup d'internautes, lors de leur première recherche sur la Toile, lancent une requête avec leur nom et prénom sur Google ou un autre navigateur. Et là, les surprises commencent. Pour ma part, plusieurs résultats au travers de différents site comme 123people.fr, copainsdavant.linternaute.com, annuaires autres que pagesblanches.fr...

Ce sont des moteurs de recherche qui croisent les données entre elles. Et une vielle photo de vous sera associée à votre dernière adresse, votre pseudonyme, votre numéro de téléphone, vos articles et commentaires publiés sur différents site, votre géo-localisation, les vidéos publiées sous votre pseudonyme, vos sites internet ou blogs. Le tout sur une seule page avec un peu de publicité. C'est une forme de fichage accessible à tous , un véritable fichier "Edvige".

Et lorsque l'on demande au webmaster de 123people.fr d'effacer les données vous concernant, il rétorque que les données sont libres d'accès sur la Toile, comme votre adresse sur les pages jaunes, et que rien légalement ne les empêche de les utiliser à leur avantage.

* Chercher un nouveau travail par Agnès

Comment chercher du boulot quand, il y a quelques années, tu as signé de ton nom des pétitions en ligne ? Quand ton nom apparaît sur des tracts syndicaux ? Quand tu as écrit au courrier des lecteurs d'une revue, témoignant d'une activité militante ? Être actif dans le milieu associatif et syndical, ce n'est pas bien vu par les futurs employeurs qui veulent des salariés qui se consacrent corps et âme au travail...

Alors bien sûr personne n'a eu l'intention de nuire, mais le résultat est là : les futurs employeurs tapent ton nom dans Google, et l'affaire est close. Et si tu veux faire modifier ton nom partout, 5 ans après, il faut se lever tôt. Comment espérer que les personnes qui maintiennent les sites trouvent le temps de s'occuper de ton petit cas personnel, alors qu'il y a tant de problème graves à régler, de drames à éviter (chez les sans-logis, les sans-papiers, les exclus de toutes sortes...) ? À l'heure actuelle pas de solution, reste où tu es et fais-toi de plus en plus discret, s'il est encore temps...

* Quand je tape mon nom sur Google par Elisabeth

Celui-ci apparaît, avec mon adresse et mon numéro de téléphone, grâce à ma stupidité de m'être affiliée à l'annuaire des auto-entrepreneurs.
Une personne qui ne me veut pas du tout de bien (et qui a un GPS) et dont l'agressivité m'a amenée à déménager dans une région où je ne connais personne, n'a eu qu'un clic à faire pour me retrouver.

* Impossible de supprimer un site internet d'association par Bernard

J'ai crée à la fin de années 90 un site d'association de parents d'élèves d'un lycée de l'Est lyonnais comportant les noms et numéros de téléphone des délégués parents d'élèves des 30 classes. Ce site a été mis à jour pendant les années pour lesquelles j'ai eu des responsabilités dans l'association. N'ayant plus d'enfants dans cet établissement, j'ai passé la main à d'autres parents...

Contacté récemment par le nouveau bureau de l'association qui souhaitait créer un nouveau site, j'ai constaté que mon ancien site était toujours en place (avec les coordonnées des anciens délégués), que les recherches sur Google ou Yahoo de mon nom donnaient toujours le lien.

C'est alors qu'à commencé la galère pour effacer les données du site : le site avait été créé sur Libertysurf.fr, qui a été racheté par Tiscali, lui-même par Alice. J'ai dû multiplier les démarches et relances avec des correspondants mails non identifiables et non recontactables me donnant des réponses inopérantes. J'ai fini par avoir un code d'accès et un mot de passe qui m'ont enfin permis de supprimer le site.

Dommage que les opérateurs (dans ce cas Alice, mais je suis aussi utilisateur de Orange qui a les mêmes défauts), n'aient pas l'obligation de mettre en place des services relation clientèles dignes de ce nom, avec adresse, ligne téléphonique, numéros de dossiers pour être capable de prendre en charge et suivre les problèmes de leurs clients.

* J'avoue sans fard une paranoïa aigue sur le sujet par OLQ

Je suis en effet à classer dans la catégorie "maniaque de la vie privée" : j'ai un profil Facebook parce que beaucoup d'amis y sont, mais sans photo, et en accès aussi restreint que possible, et je ne l'actualise pour ainsi dire pas. Je n'ai rempli que les champs indispensables, laissant de côté opinion politique, vie sociale et état de santé. De même, sur les différents sites où j'ai pu passer, je n'ai délivré que des informations que j'ai estimées sans danger.

J'ai plusieurs adresses mails selon les interlocuteurs, et je ne les mélange pas. D'ailleurs, celles qui concernent les marchands du web (Amazon, la Fnac ou un journal de référence sur le net), susceptibles de les revendre, ne renvoient pas à mon nom mais sont au contraire sur le thème "toto@yahoo.fr". Enfin, je passe mon nom sous google ou sous 123people régulièrement, pour vérifier qu'aucune information désagréable n'apparaît. Un ami a tenté une fois de mettre une photo de moi sans mon accord, j'ai réagi et la photo en question a été retirée en moins de douze heures.

Le résultat ? Il n'y a sur le Net que des informations dont j'ai contrôlé le dépôt, en particulier mes activités universitaires et associatives : si j'étais cynique, je constaterais que se construire, consciemment, une image sur le Net est de l'ordre du possible, en ne laissant passer que les informations positives...

* La pieuvre Google par Anne - Onyme

A une époque il était de coutume d'écrire sous son vrai nom sur les groupes de discussion (Usenet), l'ancêtre des forums web d'aujourd'hui. Un gentil participant à une discussion un peu trop animée a cru bon de rédiger une fausse dépèche Reuters citant mes nom, prenom et ville, et indiquant que j'avais été arrêté pour divers faits peu recommandables. Je n'ai jamais réussi à faire retirer ces articles de Google. Malgré une plainte auprès de la police, restée clairement sans suite. Le nuisible s'étant caché derrière un proxy anonyme, il n'a jamais été possible de l'identifier.

Quelques années plus tard, Google a ajouté une phrase d'alerte préalable à ce texte pour indiquer qu'il avait été posté depuis un anonymisateur. Mais rien de plus. Cela me porte préjudice. A une époque je ne comprenais pas pourquoi certaines jeunes femmes que je rencontrais disparaissaient peu après avoir appris mon nom, jusqu'à ce que l'une d'elles me donne l'explication. Idem pour les employeurs. Je ne poste bien évidemment pas sous mon vrai nom, je n'ai pas envie que Google une fois de plus rafraîchisse cette histoire en indexant votre article.

Touchés par la crise, les Français feraient moins d'enfants

Le moral bas des ménages et la montée du chômage pourraient avoir un impact à court terme sur la natalité, selon le bilan social de l'Insee.

La crise économique a un impact immédiatement mesurable sur l'emploi mais elle risque aussi d'affecter la natalité, prévient l'Insee dans une étude.
Cet à-coup, d'autant plus fort que les jeunes adultes sont les premiers touchés par le chômage, devrait toutefois être passager comme le montre l'exemple des précédentes récessions, relève l'édition 2009 de "France, portrait social", un ouvrage qui fait chaque année le point sur la société française.

Le nombre de naissances a augmenté de 1,9% en 2008 par rapport à 2007, à 834 000, et la France est, avec l'Irlande, le pays de l'Union européenne où la fécondité est la plus forte.

Le taux de fécondité a ainsi été de deux enfants par femme alors qu'il avait touché son plus bas niveau de l'après-guerre (1,66) au moment de la récession de 1993.

"La forte hausse du chômage, la baisse des revenus, l'incertitude croissance sur l'avenir modifieront vraisemblablement les comportements reproductifs des ménages, d'autant que les jeunes sont les premiers touchés", indique l'Institut de la statistique.

Les études montrent que la fécondité diminue avec un décalage d'un à deux ans par rapport à l'évolution économique, du fait du délai nécessaire pour concevoir - trois mois en moyenne - et du temps de grossesse (huit mois et trois semaines en moyenne).

Le retournement du marché du travail a entraîné près de 400 000 destructions d'emplois entre début 2008 et début 2009 et le taux de chômage en France métropolitaine est passé dans le même temps de 7,1% à 9,1% de la population active pour toucher près de 2,6 millions de personnes. Chez les actifs de moins de 25 ans, le chômage a augmenté de 3,3 points entre le début et la fin 2008, passant de 17,4% à 20,7%.

L'indicateur du moral des ménages à son très bas niveau

Le chômage élevé, note l'Insee, peut aussi inciter les jeunes à rester plus longtemps dans le système scolaire ou à reporter leur mise en couple, ce qui affecte le nombre de naissances à plus long terme.

Une baisse des revenus liée à la crise peut aussi conduire à une baisse du nombre d'enfants, ajoute-t-il.

A l'inverse, deux facteurs peuvent jouer en faveur de la natalité. Le "coût d'opportunité" des enfants - le revenu auquel un parent doit renoncer pour s'occuper de l'enfant - diminue avec la crise, et avoir des enfants peut être une stratégie pour réduire l'incertitude en valorisant la sphère privée.

Le parallélisme entre le déclin du produit intérieur brut et la baisse de la fécondité est avéré en France et dans les autres grands pays industrialisés depuis l'après-guerre, avec des naissances qui se sont raréfiées pendant la Grande Dépression des années 1930 puis après le choc pétrolier de 1973, et encore au moment de la récession de 1993.

"L'hypothèse que les couples repoussent leurs projets de fécondité à un avenir plus prospère semble confirmée, mais ce déclin est temporaire et souvent suivi d'une croissance de la fécondité au retour de la prospérité", indique l'Insee.

Plus encore que la corrélation entre PIB et fécondité, le niveau de confiance des ménages semble être un meilleur indicateur des comportements de reproduction.

En France, l'indicateur du moral des ménages, publié tous les mois depuis 1987 par l'Insee, a touché un plus bas record de -45 en juin 2008 et, même s'il est remonté de 10 points depuis, il reste inférieur à sa moyenne de long terme qui est -18.

"Le record historique de déprime de l'indicateur du moral des ménages, qui reste très bas depuis l'été 2008, et la montée rapide du chômage laissent penser que le niveau des naissances sera vraisemblablement touché à court terme", indique l'Insee.

"Mais au-delà de l'effet de report, le mouvement structurel d'augmentation de la fécondité ne devrait pas être remis en question par la crise économique", conclut l'Institut.

Un Eric Raoult... vraiment unique !

Il y a déjà bien longtemps qu'on nous avait annoncé, dans l'entourage du président de la République, la fin de la pensée unique. On avait cru comprendre qu'il s'agissait d'un rejet de tout ce qui pouvait ressembler à un conformisme intellectuel, de préférence de gauche. Et l'on savait que cela pouvait conduire à la remise en question d'un certain nombre de valeurs, qui semblaient pourtant faire partie du tronc commun des républicains. On l'a vu avec le discours, puis la politique, à l'égard des immigrés, où l'on s'est affranchi d'un certain nombre de retenues. Mais là, avec l'intervention d'Eric Raoult, on vient de franchir un nouveau Rubicon. Le député UMP a inventé le « devoir de réserve » des écrivains. Un moyen définitif et catégorique pour faire taire la pensée unique en question. Pour être juste, il faut préciser que cette interdiction ne viserait pas, dans l'esprit normatif de monsieur Raoult, l'ensemble des écrivains, mais seulement ceux qui ont eu le prix Goncourt. Peut-être le Nobel aussi. Voire les Femina et autre Interallié ? En tout cas, cela visait la toute nouvelle prix Goncourt, Marie Ndiaye. Le député lui reproche d'avoir donné une interview aux Inrockuptibles, dont on peut se demander au passage s'ils ne cotisent pas eux aussi au syndicat de la pensée unique, dans laquelle elle affirmait avoir quitté la France afin de fuir Nicolas Sarkozy, l'atmosphère étouffante qui règne dans l'hexagone et les « monstrueux » Eric Besson et Brice Hortefeux. Le ton est évidemment excessif, elle le reconnaît d'ailleurs, le propos purement polémique, et insultant pour les ministres cités. Mais au nom de quel principe étrange devrait-on imposer à Marie Ndiaye, selon les mots du député, « de respecter la cohésion nationale et l'image de la France », bref, de ne pas dire de mal du président… Naturellement, les jurés du Goncourt se sont empressés hier de prendre la défense de leur lauréate, et de dénoncer le fantasme castrateur d'Eric Raoult. Et l'on imagine l'embarras dans lequel doit se trouver le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, à qui il incombe maintenant de répondre par écrit au député. Pour mieux comprendre cet incident dérisoire, il faut se rappeler qu'Eric Raoult n'en est pas à son premier mauvais coup. La dernière fois qu'il est monté au créneau pour défendre un président injustement attaqué, il ne s'agissait pas du président français mais du président tunisien Ben Ali, et pas d'une écrivaine, mais d'une journaliste du Monde, qui venait d'être expulsée de Tunisie. Le député avait jugé normale son expulsion en raison de ses écrits sur le président tunisien, écrits qu'il n'avait d'ailleurs visiblement pas lus. En somme, un acte de légitime défense d'un régime victime lui aussi de la « pensée unique » selon laquelle la Tunisie ne respecterait pas tout à fait les droits de l'homme en général, et ceux de la presse en particulier. On se demande quel prix il faudrait attribuer à Eric Raoult.

Les cinq accusés du 11-Septembre seraient jugés par un tribunal civil à New York

Le cerveau autoproclamé des attentats du 11 septembre 2001 et quatre complices présumés, actuellement détenus à Guantanamo, seront jugés par un tribunal de droit commun à New York, a affirmé, vendredi 13 novembre, le quotidien The Washington Post.

La décision de faire juger les cinq hommes par un tribunal fédéral plutôt que par un tribunal militaire devait être annoncée dans la journée de vendredi par le département de la justice, a déclaré un responsable américain au journal sous le couvert de l'anonymat.

A la suite de ces informations, le président Barack Obama a déclaré, vendredi, que Khaled Cheikh Mohammed ("KSM", selon ses initiales anglaises), le cerveau autoproclamé des attentats qui ont fait quelque 3 000 morts en 2001, serait jugé de la façon la plus "rigoureuse". "Je suis absolument convaincu que Khaled Cheikh Mohammed sera soumis aux exigences les plus rigoureuses de la justice", a dit le chef de la Maison Blanche depuis Tokyo, première étape de sa tournée en Asie.

M. Obama n'a pas confirmé que "KSM" et les quatre autres hommes accusés d'avoir participé à l'organisation des attentats du 11-Septembre seraient transférés de la prison de Guantanamo pour être jugés à New York. Mais il a indiqué que le ministre de la justice, Eric Holder, ferait une annonce à ce sujet vendredi à Washington. Le département de la justice n'était pas en mesure de commenter ces informations dans l'immédiat.

Selon le Post, les cinq accusés seront donc jugés par un jury populaire, parfois plus prompt à infliger la peine de mort que les jurys militaires, dans la ville même où ont eu lieu les attentats. Il n'est toutefois pas établi que la peine de mort sera requise à leur encontre, et nul ne sait également s'ils seront jugés séparément ou ensemble.

Les tribunaux fédéraux de droit commun bénéficient d'une solide expérience des affaires terroristes. Une telle solution serait également plus favorable à l'administration américaine en terme d'image internationale.

Arrêtés en 2002 et 2003, "KSM", Ramzi Ben Al-Shaiba, Ali Abd Al-Aziz Ali, Wallid Ben Attash et Mustapha Al-Hawsawi ont disparu des années durant dans des prisons secrètes de la CIA, où ils ont de notoriété publique subi des mauvais traitements, voire, pour "KSM" au moins, été torturés.

Réapparus en 2006 à Guantanamo et formellement renvoyés ensemble en juin 2008 devant les tribunaux militaires d'exception conçus par l'administration Bush, certains ont dit vouloir mourir en martyrs. Mais devant une juridiction de droit commun, les violences qu'ils ont subies pourraient leur valoir la vie sauve.

L'administration Obama avait jusqu'à lundi pour annoncer devant quelle juridiction, d'exception ou de droit commun elle renvoyait ces hommes. Cette décision sera sans conséquences pour la grande majorité des 215 détenus que compte actuellement la prison américaine de Guantanamo, à Cuba, selon des sources proches du dossier.

Bernard Kouchner veut une "Europe de l'action dans le monde"

Le 19 novembre seront nommés le président du Conseil européen et le haut représentant pour les affaires étrangères. Comment ces structures nouvelles renforceront-elles une action commune extérieure ?

Maintenant, il y a de quoi mieux diriger l'Europe. Je ne connais pas la recette, mais il y a une volonté politique de marquer notre temps. Nous sommes 500 millions, nous sommes les plus riches et les mieux armés socialement, en retraites et système de santé. Face à l'Inde, à la Chine, aux côtés des Etats-Unis, nous devons affirmer l'existence de l'Europe. Tout le monde nous attend. En Afrique sur le développement, à Copenhague sur le climat. Avec Pierre Lellouche (secrétaire d'Etat aux affaires européennes), nous voulons passer d'une Europe que nous avons construite dans la précaution, pour nous, à une Europe de l'action.
De ces deux personnages, qui représentera l'Europe ? Au G20, ou lors des sommets annuels de l'UE avec les Etats-Unis ou la Russie, qui ira ?

Je ne sais pas, ce n'est pas précisé dans le traité. L'expression des vingt-sept Etats, ce sera le président du Conseil. Je vois plus le haut représentant comme un homme ou une femme d'action, qui n'ira pas négocier autant que les autres mais appliquera leurs décisions. Et qui aura des envoyés spéciaux, lesquels pourraient être pour une part des ministres des affaires étrangères. Dans le cadre du suivi de l'affaire géorgienne, ce n'est pas le président du Conseil qui se rendra chaque fois sur place, avant que les Vingt-Sept n'aient exploré les possibilités d'entente.

Que faire en cas de divergence grave entre Européens, comme lors de la guerre en Irak ?

C'est vrai que l'Europe n'était pas suffisamment consciente d'elle-même pour avoir une position commune. Mais là encore, qu'est-ce qu'il y a eu ? Deux Etats, la France et l'Allemagne. L'axe franco-allemand compte de plus en plus et je ne dis pas ça pour balayer les Anglais, au contraire.

Vous semblez réserver un grand rôle aux Etats...

Je suis partisan de longue date de l'Europe fédérale, mais l'Europe des Etats ne va pas disparaître. Ce qui est nouveau, c'est que le haut représentant pourra mêler la décision et l'action, il aura les moyens de sa politique. Est-ce que ça fait disparaître les Etats ? Non, ça leur impose de s'entendre sur les grands sujets de politique extérieure. La France est ambitieuse pour l'Europe : on ne va pas envoyer des gens de troisième catégorie dans le service européen d'action extérieure et garder les meilleurs diplomates dans son propre pays. S'il y a un haut représentant fort, nous, les ministres des affaires étrangères, nous aurons moins d'importance. C'est comme ça. Il faut croire à l'Europe.

En Afghanistan, elle n'a pas une grande visibilité.

C'est ce que je déplore. Nous avons plus de 30 000 soldats sur le terrain. Ils sont deux fois moins nombreux que les Américains, mais il y a de quoi discuter de la stratégie. Nous voudrions que l'Europe et les Etats-Unis se voient beaucoup plus souvent sur ce problème afghan. Personne ne songe à se retirer d'Afghanistan tout de suite - ce qui devrait faciliter ce genre d'approche. Mais nous en sommes encore à attendre la décision du président Obama sur sa stratégie. On ne va pas s'opposer aux Américains en Afghanistan. Mais pour discuter, nous avons besoin d'une stratégie européenne. Nous préparons un papier à ce sujet, avec des partenaires européens très engagés en Afghanistan.

En Afghanistan, vous souhaitez des règles d'engagement militaire communes aux Européens ?

Sans elles, on est embarrassé. Mais cela dépend de l'OTAN et relève de décisions nationales. Ce n'est pas facile.

Au Proche-Orient, l'Europe peut-elle faire bouger les Israéliens ?

Pour le moment, elle ne les fait pas bouger suffisamment. Mais les Américains non plus. Ne devrions-nous pas joindre nos forces ? L'Europe est le premier bailleur de fonds. Mais comment aujourd'hui développer nos projets à Gaza ? Les Etats-Unis jouent un rôle considérable dans cette région du monde, mais nous aussi. Vous allez voir, on se tournera vers nous beaucoup plus.

Quelle est la crédibilité de l'Europe à l'extérieur si elle n'est pas en mesure de régler des problèmes dans son voisinage immédiat, comme la Géorgie morcelée ?

Il est extrêmement important de créer la sécurité en Europe. Il y a encore des pays fragiles. La Géorgie, ce n'est pas réglé, et nous devons continuer d'en parler avec la Russie. Ce n'est pas pour cela que l'Europe ne compte pas en Afghanistan ni en Somalie, pour combattre l'extrémisme. Les Européens vont d'ailleurs bientôt annoncer qu'ils formeront des troupes somaliennes à Djibouti.

L'Europe est-elle fidèle à ses valeurs lorsqu'elle lève les dernières sanctions contre l'Ouzbékistan ?

Je ne crois pas qu'elle trahisse ses valeurs. Sur l'Iran, la position de la France et de l'Europe est très déterminée. Sur la Guinée, et bien d'autres dossiers, la France a aussi été en pointe.

Pas sur les droits de l'homme en Syrie...

Pas du tout ! Nous avons protesté après l'arrestation de (l'opposant) Haissam Maleh, et nous évoquerons ce sujet, ainsi que beaucoup d'autres, avec le président Bachar Al-Assad (lors de sa visite à Paris).

Propos recueillis par Natalie Nougayrède et Marion Van Renterghem

Mitterrand sur sa réserve

LCI - Le commentaire politique de Christophe Barbier du 12 novembre 2009

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

Qu'est-ce que le syndrome Guillain-Barré ?

FOCUS - Un cas «probable» a été signalé mardi en France, après une vaccination contre la grippe H1N1. Cette maladie du système nerveux périphérique reste très rare. Explications.

Qu'est-ce que le syndrome Guillain-Barré ? C'est une maladie inflammatoire auto-immune [dysfonctionnement du système immunitaire, ndlr] qui s'attaque au système nerveux et provoque des lésions. Il s'agit d'une maladie relativement rare, avec chaque année en France entre 1 700 et 1 800 cas recensés. Il peut survenir à tout âge, indépendamment du sexe.

Quels sont les symptômes ? Les symptômes peuvent être bénins (fourmillements, pertes de sensibilité, tachycardie, maux de tête) ou peuvent conduire à des états beaucoup plus sérieux, comme d'importants troubles moteurs ou une paralysie complète. Le diagnostic se fait la plupart du temps par ponction lombaire ou électromyogramme. C'est une maladie potentiellement grave : 10 % des patients gardent des séquelles motrices et 5 % décèdent. La contagiosité de ce syndrome n'a pas été démontrée.

Quelle est la cause de cette maladie ? La cause exacte de cette maladie n'est pour l'heure pas connue. Mais, selon les experts, la survenue d'un syndrome de Guillain-Barré est précédée dans 60 à 70 % des cas d'une infection aiguë virale ou bactérienne des voies respiratoires ou gastro-intestinales. La grippe, une hépatite, la rougeole ou une mononucléose sont considérées comme des facteurs de risque possible.

Quel rapport avec le vaccin contre la grippe A ? Selon l'Afssaps, cette maladie peut à la fois être provoquée par la grippe et par le vaccin contre la grippe. Mais la grippe elle-même augmenterait plus le risque de Guillain-Barré que le vaccin. En effet, la plupart des études ne démontrent pas de risque accrû de le contracter en se faisant vacciner. Seules trois d'entre elles mettent en évidence un risque multiplié de 1,4 à 3 après vaccination.

L'incidence serait «de 4 à 7 cas pour 100 000 sujets porteurs» de la grippe, alors que le risque par le vaccin n'atteindrait qu'un cas pour un million de vaccinés. En 1976, aux Etats-Unis, 45 millions d'Américains avaient reçu un vaccin contre la grippe porcine. Près de 500 d'entres eux avaient développé un syndrome Guillain-Barré. 25 en étaient morts.

Pour l'heure, aucun cas de syndrome Guillain-Barré lié à la vaccination contre la grippe A n'a été recensé dans le monde. Le cas de la jeune Française n'est pas encore avéré : des examens complémentaires sont actuellement en cours.

Zone euro : sortie de récession, mais de grandes disparités entre les pays

L'ensemble de la zone euro a affiché ce vendredi une croissance de 0,4% de son produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre par rapport aux trois mois précédents, sortant ainsi de la récession. Pays par pays les situations sont contrastées.Les Pays-Bas, l'Italie et l'Autriche sortent de la récession. L'Espagne et la Hongrie se maintiennent en récession.
L'ensemble de la zone euro est sorti de la récession au troisième trimestre, avec une progression de son produit intérieur brut de 0,4% par rapport aux trois mois précédents, selon une première estimation de l'office européen des statistiques, Eurostat, ce vendredi. Au deuxième trimestre, l'économie de la zone s'était contractée de 0,2%.

Plusieurs pays de la zone ont également annoncé ce vendredi leur sortie de récession, tels que les Pays-Bas, l'Italie et l'Autriche. En revanche, la Hongrie, l'Espagne, et la Grande-Bretagne - qui n'appartient pas à la zone euro mais qui représente une économie de poids au sein de l'Union européenne - restent en récession.

Les pays de la zone euro sortis de la récession

L'économie néerlandaise a enregistré une croissance de 0,4% au troisième trimestre par rapport aux trois mois précédents, a annoncé vendredi Statistics Netherlands. Sur un an, le produit intérieur brut (PIB) affiche un recul de 3,7%. Au deuxième trimestre, le PIB avait reculé de 1% par rapport aux trois mois précédents et de 5,4% sur un an.

L'Italie a également renoué avec la croissance au troisième trimestre après cinq trimestres consécutifs de contraction. Le PIB italien progresse ainsi de 0,6%, selon des chiffres préliminaires de l'agence statistique ISTAT, contre -0,5% au deuxième trimestre. D'une année sur l'autre, l'évolution du PIB ressort néanmoins en contraction de 4,6%, conformément aux attentes.

Même scénario pour l'économie autrichienne qui affiché au troisième trimestre une hausse du produit intérieur brut de 0,9% comparé au deuxième trimestre 2009, selon le chiffre provisoire publié vendredi par l'institut Wifo, institut de référence du gouvernement.

Ceux qui confirment leur sortie de récession

On a appris également ce vendredi que la France et l'Allemagne avaient affiché des croissances en progression pour le troisième trimestre, de respectivement 0,3% et 0,7%. Ces deux pays étaient sortis de la récession le mois précédent.

La République tchèque et la Slovaquie affichent également pour le deuxième trimestre consécutif des croissances de leur PIB : +0,8% et +1,6% respectivement au troisième trimestre, après +0,3% et +2,2% au deuxième trimestre. En glissement annuel, le PIB tchèque est en recul de 4,1% au troisième trimestre, et le PIB slovaque de 4,9%.

Idem au Portugal, où après trois trimestres de récession, l'économie avait renoué avec la croissance au deuxième trimestre de cette année. Le PIB portugais progresse ainsi de 0,9% au troisième trimestre par rapport au deuxième, et recule de 2,4% en glissement annuel,

Ceux qui restent en récession

Parmi les pays européens qui ont communiqués ces derniers jours les chiffres de leur PIB du troisième trimestre, l'Espagne et la Grande-Bretagne sont restées en récession.

L'économie hongroise également ; elle a annoncé ce vendredi une contraction de 1,8% de son PIB au troisième trimestre, le pays subissant ainsi son sixième trimestre consécutif de recul, selon l'office central de statistiques KSH. Sur un an, le recul du PIB est de 7,2%, soit un repli plus marqué que la baisse de 6,4% attendue par les économistes.

Le PIB grec étant donné jusqu'à présent en progression au deuxième trimestre, la contraction enregistrée lors du troisième trimestre annoncée ce vendredi (-0,3%) impliquerait que la Grèce vient d'entrer en récession. En fait, les chiffres du deuxième trimestre viennent également d'être revus à la baisse, ce qui signifie que le pays est en fait entré en récession (pour la première fois depuis 16 ans) dès le premier trimestre 2009. Son PIB s'est contracté de 0,5% au premier trimestre et de 0,1% au deuxième.

0,3% de croissance en France, 0,7% en Allemagne

La France a enregistré une croissance de 0,3% au troisième trimestre, comme au deuxième trimestre. C'est moitié moins qu'attendu par les experts. Parallèlement, l'emploi salarié marchand s'est stabilisé au troisième trimestre avec 5.500 destructions d'emplois contre 85.400 lors des trois mois précédents. Et le taux d'inflation est resté négatif en octobre. De son côté, l'Allemagne a aussi annoncé une croissance un peu inférieure au consensus, à 0,7%, au cours du troisième trimestre.

franco allemand
La croissance de l'économie française a été de 0,3% au troisième trimestre, comme au trimestre précédent, a annoncé ce vendredi la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, en visite à Singapour. Elle a dévoilé ce chiffre peu avant la publication ce matin par l'Insee de sa première estimation de la hausse du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre.

En octobre, l'Institut national de la statistique prévoyait une croissance de 0,5% au troisième trimestre, après la bonne surprise du trimestre précédent (0,3%) qui avait permis de mettre un terme à une année de reflux de l'activité. "Je suis contente avec 0,3%" au troisième trimestre, a néanmoins déclaré vendredi Christine Lagarde. "Au quatrième trimestre, je pense que l'on sera de nouveau dans le positif, je pense qu'on va bien finir l'année".

De son côté, l'emploi salarié marchand s'est stabilisé au troisième trimestre 2009 avec 5.500 destructions d'emplois contre 85.400 les trois mois précédents, selon des données provisoires et corrigées (CVS) de l'Insee. Sur un an, l'emploi salarié reste en baisse de 2,1%. Le chiffre du deuxième trimestre avait été estimé précédemment à 74.100.

L'emploi a continué de diminuer dans l'industrie (-1%) mais moins fortement qu'au deuxième trimestre (-1,4%), signale l'Insee. L'industrie a ainsi perdu 33.900 postes au troisième trimestre, et 157.500 postes sur un an. Dans la construction, l'Insee annonce 15.100 pertes d'emplois (-1%, après -0,8% au deuxième trimestre).

L'emploi dans le tertiaire a en revanche progressé grâce au soutien de l'intérim où les effectifs ont repris 8,6% (soit 37.700 emplois) après avoir fortement tiré l'emploi à la baisse fin 2008 (-73.600 emplois au quatrième trimestre 2008) et début 2009 (-87 300 au premier trimestre 2009). Ces salariés sont comptés dans le tertiaire, même s'ils effectuent une mission dans un autre secteur. Hors intérim, l'emploi dans le tertiaire a augmenté mais dans des proportions limitées (+0,1%).

Côté inflation, les prix à la consommation ont augmenté de 0,1% en octobre par rapport à septembre pour s'afficher en baisse de 0,2% sur un an, toujours selon l'Insee. L'indice des prix IPCH, qui permet une comparaison au niveau européen, a également augmenté de 0,1% sur un mois et baissé de 0,2% sur un an, comme l'attendaient en moyenne les économistes. Le taux d'inflation sur un an est en territoire négatif pour le sixième mois consécutif.

"Cette légère augmentation des prix du mois d'octobre reflète l'accroissement des prix des produits frais et les hausses saisonnières dans les services, au total un peu supérieures à la baisse des prix des produits manufacturés et pétroliers", précise l'Insee dans un communiqué. L'indice des prix hors tabac a augmenté de 0,1% sur un mois et baissé de 0,2% sur un an.

Outre-Rhin, le PIB de l' Allemagne a crû de 0,7% au troisième trimestre, d'un trimestre sur l'autre, soit un peu moins que prévu, porté par les exportations et l'investissement productif, a annoncé l'Office fédéral de la statistique dans une première estimation. Le consensus de Reuters donnait une croissance de 0,8%, tandis que la croissance du deuxième trimestre a été revue en hausse à 0,4% contre 0,3% initialement.

En variation annuelle, le PIB subit toutefois une contraction de 4,7% au troisième trimestre, après un recul de 7% le trimestre précédent. L' Allemagne est sortie de sa plus grave récession d'après-guerre au deuxième trimestre. Berlin prévoit une contraction du PIB de 5% cette année. Toutefois, un haut fonctionnaire a dit mardi à Reuters qu'une reprise plus forte que prévu au second semestre pouvait laisser penser que la prévision du gouvernement était trop pessimiste.

Polémique Royal/Chatel sur la contraception dans les lycées

Ségolène Royal veut envoyer des chèques contraception pour les mineures dans les lycées de Poitou-Charentes dès la semaine prochaine, malgré la vive opposition du ministre de l'Education nationale Luc Chatel.

Ségolène Royal va envoyer dans les lycées de sa région Poitou-Charentes des chèques contraception pour mineures, malgré l'opposition du ministre Luc Chatel pour qui l'Education nationale n'a pas à se "substituer" au planning familial.
"Il y a un blocage du ministère de l'Education nationale, de M. (Luc) Chatel" mais "je vais le faire quand même parce que je veux lutter contre les grossesses précoces des filles mineures", avait affirmé Ségolène Royal tôt jeudi à RMC et BFM-TV.

Ces chéquiers seront envoyés "en début de semaine prochaine" et, le cas échéant "donnés par l'intermédiaire des infirmières scolaires", avait ajouté la présidente de Poitou-Charentes.

Ils contiennent des tickets pour "une consultation médicale gratuite", "pour accéder à l'achat de contraceptifs", "pour faire les analyses médicales" et "pour faire une visite de contrôle".

"On donne bien la pilule du lendemain dans les établissements scolaires, c'est encore mieux de prévenir", selon Mme Royal. Elle a rappelé que c'était elle qui, ministre de l'Enseignement scolaire, avait "autorisé les infirmières scolaires" à la "distribuer pour lutter contre les grossesses précoces".

La contraception pour mineures doit permettre à des jeunes filles "de milieux sociaux très, très modestes" de "maîtriser leur avenir", selon elle.

Luc Chatel devrait généraliser cette action, selon Royal

M. Chatel a marqué sa ferme opposition: l'Education "n'a pas à se substituer au planning familial, seul autorisé à prescrire des contraceptifs à un enfant mineur".

"Nous avons affaire à des élèves mineurs. L'autorité parentale est quelque chose qui compte. L'Education nationale n'a pas à se substituer au planning familial, seul autorisé à prescrire des contraceptifs à un enfant mineur", a déclaré M. Chatel.

"Dans chaque lycée, existe un conseil d'éducation à la santé et à la citoyenneté qui, avec nos personnels de santé de l'Education nationale, apporte des conseils aux élèves en matière de sexualité", a poursuivi le ministre.

"Désolant", a réagi Mme Royal. "Je pense que Luc Chatel devrait reconnaître cette action comme exemplaire et la généraliser dans toutes les régions".

"Il est dommage que Luc Chatel ignore que l'Education nationale a déjà comme mission de venir au secours de la détresse des élèves puisqu'une circulaire officielle prévoit déjà la contraception du lendemain", a-t-elle accusé, évoquant "la détresse sociale que représente en France 6 000 grossesses précoces dont 500 en Poitou-Charentes".

Elle fait valoir que l'initiative "adoptée à l'unanimité des conseillers généraux -majorité droite comme gauche- a bien sûr été mise en place en coordination avec le Planning familial, qui est souvent très éloigné des lycées ruraux".

Mme Royal organise une conférence de presse sur le sujet vendredi à 15H00 à Poitiers.

L'Insee dresse le portrait de la France face à la crise

L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publie, vendredi 13 novembre, une première estimation des chiffres de la croissance française au troisième trimestre. Elle devrait confirmer que la page de la récession est tournée et que la reprise est au rendez-vous, avec une progression attendue du PIB d'au moins 0,3 %.
En octobre, l'Insee prévoyait une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 0,5 % au troisième trimestre, après la bonne surprise du trimestre précédent (+ 0,3 %), qui avait permis de mettre un terme à une année de reflux de l'activité. La ministre de l'économie, Christine Lagarde, répète depuis plusieurs semaines que la croissance française devrait être "au moins aussi bonne" au troisième trimestre qu'au deuxième. Production industrielle, commerce extérieur et consommation des ménages : toutes les composantes de la croissance envoient des signaux positifs sur cette période. Pour le quatrième trimestre, la Banque de France a publié lundi un premier pronostic d'une hausse de 0,5 % du PIB. Malgré tous ces signes encourageants, le gouvernement prévoit tout de même une chute du PIB de 2,25 % sur l'ensemble de l'année, en raison de la forte récession de la fin 2008 et du début 2009.

Le premier ministre, François Fillon, pense qu'en 2010 la croissance pourrait atteindre 1,5 %, "l'une des meilleures performances" européennes. Un enthousiasme relativisé par Bercy, qui tient pour l'instant à l'hypothèse de croissance "prudente" de + 0,75 % inscrite dans le projet de budget pour l'an prochain, actuellement en débat au Parlement. A l'instar de M. Fillon, le Fonds monétaire international (FMI) a lui aussi relevé, le 1er octobre, sa prévision de croissance pour le PIB français à + 0,9 % en 2010, tandis que la Commission européenne table désormais sur une croissance de 1,2 %, comme celle de l'Allemagne, son principal partenaire commercial.

PRÈS DE 400 000 EMPLOIS DÉTRUITS DEPUIS 2008

Reste à savoir si la reprise sera durable et suffisante, notamment pour endiguer le chômage. La France a subi, en 2008, de premières conséquences sociales de la crise, notamment une forte hausse du chômage et un ralentissement de celle des salaires, mais l'ensemble des effets de cette crise se verra dans la durée, note l'Insee dans l'édition 2009 de son "Portrait social".

Après plus de cent mille pertes d'emplois en 2008 dans les secteurs marchands, les plus sensibles à la conjoncture, le recul du marché du travail s'est amplifié au premier semestre 2009, avec plus de deux cent soixante-dix mille pertes d'emplois, et "les perspectives à court terme sont médiocres". Quant au taux de chômage, il est passé de 7,1 % au premier trimestre 2008 à 9,1 % au deuxième trimestre 2009 en métropole, après deux ans de baisse régulière en 2006 et 2007. "Le nombre de chômeurs augmente donc de presque 30 % en un an et demi", souligne l'Institut national de la statistique et des études économiques. Le chômage partiel a été plus que décuplé en un an environ, pour atteindre trois cent vingt mille personnes au deuxième trimestre 2009, "niveau équivalent" à 1993.

SELON L'AFSSAPS

Suivi de pharmacovigilance des vaccins grippaux A(H1N1)
Premier bilan des notifications d’effets indésirables
du 21 octobre au 5 novembre 2009
Quinze jours après le début de la vaccination des personnels de santé, en établissement de santé, les
effets indésirables portés à la connaissance de l’Afssaps ne font apparaître aucun signal particulier.
Dans le cadre de la campagne nationale de vaccination contre la grippe A (H1N1) liée à la pandémie grippale
actuelle, l’Afssaps a mis en place un programme de surveillance des effets indésirables des vaccins grippaux A
(H1N1) sur le territoire français s’intégrant dans le plan de gestion des risques européen et le complétant.
Le suivi national de pharmacovigilance renforcé repose sur la notification des événements indésirables par les
professionnels de santé au réseau national des 31 centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) et aux
laboratoires pharmaceutiques. Ainsi tout médecin, chirurgien-dentiste, pharmacien ou sage-femme ayant
constaté un effet indésirable grave ou inattendu susceptible d’être dû à un médicament, qu’il l’ait ou non prescrit,
doit en faire la déclaration immédiate au CRPV. Tout autre professionnel de santé (personnel soignant) peut
également notifier. Des formulaires de déclaration à remplir en ligne ou à télécharger sont disponibles à leur
attention sur le site de l’Agence (www.afssaps.fr/).
Dans le contexte particulier de la pandémie, l’Afssaps a également prévu que les patients, s’ils le souhaitaient,
puissent déclarer eux-mêmes des événements indésirables qu’ils suspectent d’être liés à la vaccination H1N1
au moyen d’un formulaire de déclaration téléchargeable, également disponible sur son site.
Chaque notification fait l’objet d’une validation (enregistrement dans la base nationale de
pharmacovigilance) ainsi que d’une évaluation médicale. Il est important de rappeler que tout événement
indésirable observé après l’administration du vaccin peut être lié à une autre cause. Par conséquent,
l’analyse de la causalité nécessite d’avoir toutes les informations disponibles afin de permettre
d’évaluer le rôle propre du vaccin lui-même. Ce n’est qu’au terme de cette démarche que l’imputabilité
pourra être établie.
Entre le 21 octobre et le 5 novembre 2009, environ 50 000 doses de vaccin PANDEMRIX ont été
administrées, aux personnels de santé des établissements hospitaliers. Durant cette même période,
l’Afssaps a eu connaissance de 36 signalements d’effets indésirables par un professionnel de santé.
Les cas rapportés sont, en majorité, d’intensité bénigne à modérée. Quatre d’entre eux ont été jugés
médicalement significatifs. Ils ont nécessité une simple surveillance, et leur évolution a été rapidement favorable.
Tous les effets indésirables notifiés sont survenus dans les heures suivant la vaccination. Ont été rapportés :
− des réactions au site d’injection parmi lesquelles prédomine la douleur (24 cas) ;
− 1 cas d’urticaire localisé ;
− 25 cas de réactions générales, essentiellement maux de tête, fièvre et fatigue. Trois cas de malaise
associés à une poussée hypertensive (augmentation de la pression artérielle) ont été relevés, avec retour
rapide à la normale.
Enfin, 1 cas de conjonctivite bilatérale, 1 cas d’hématome au niveau de la cheville et 1 cas de saignement du
nez, tous d’évolution favorable, ont été signalés. La relation causale avec le vaccin est à ce stade improbable.
A ce jour, il n’y a pas eu de notification d’effets graves

L'identité nationale selon Sarkozy

Le 1/4 d'heure de gloire de la standardiste de Warhol

Un tableau d'Andy Warhol caché dans un placard pendant 42 ans a été adjugé pour 6,1 million de dollars mercredi soir à New York, tandis qu'une autre toile de l'artiste a atteint 43,7 millions, deux oeuvres vendues très nettement au dessus des estimations.

Le record de Warhol, de 71,7 millions de dollars, n'a donc pas été battu, mais la soirée d'enchères d'art contemporain chez Sotheby's a été particulièrement active.

Le marchand d'art a réalisé 134,4 millions de dollars, et vendu 96% des lots. Seuls deux lots sont restés invendus.

Cathy Naso, propriétaire de l'autoportrait offert par Andy Warhol en 1967 alors qu'elle était étudiante et standardiste à mi-temps à la "Factory" --l'atelier du peintre--, a envoyé un message aux organisateurs de la vente.

"Je suis stupéfaite (...) et c'est fantastique que j'aie eu droit à ces quinze minutes de célébrité", dit-elle dans ce message, qui a été lu aux journalistes après les enchères.

L'autoportrait, qu'elle avait mis sous verre et caché dans un placard pendant 42 ans, était estimé entre 1 et 1,5 million de dollars.

La vente de la grande toile intitulée "200 billets de 1 dollar" du même Andy Warhol a provoqué l'hilarité dans la salle comble: démarrée à 6 millions, l'enchère a bondi à 12 millions en une seule surenchère, puis a avancé plus régulièrement pour aboutir à 39 millions, 43,7 millions de dollars après addition de la commission du marchand d'art.

Des artistes ont battu leur record, notamment Jean Dubuffet pour une "Trinité Champs Elysées", peinte en 1961 et adjugée 6,1 million de dollars --son record s'établissait jusqu'ici à 5,1 millions.

"Les enchères ont été particulièrement actives ce soir. Il y a un grand désir pour du grand art", a estimé Tobias Meyer, directeur du département d'art contemporain chez Sotheby's.

"Le consommateur a commencé à retrouver ses habitudes et nous assistons à une accélération depuis mai dernier", a-t-il conclu.

Apple gagne plus d'argent dans la téléphonie mobile que Nokia

Selon le cabinet Strategy Analytics, Apple a dégagé un résultat d'exploitation de 1,6 milliard de dollars au troisième trimestre, contre 1,1 milliard pour Nokia. La marque à la pomme a pourtant vendu 7,4 millions d'iPhone sur la période…
Incroyable… Avec un seul modèle de téléphone et en deux ans seulement, Apple réussit désormais à gagner plus d'argent que Nokia dans le mobile. Le cabinet Strategy Analytics a calculé que, sur le seul troisième trimestre 2009, l'iPhone a permis à la marque à la pomme de dégager un résultat d'exploitation de 1,6 milliard de dollars. Or, sur la même période, Nokia, l'entreprise qui vend le plus de téléphones mobiles au monde, a enregistré un profit d'exploitation de seulement 1,1 milliard de dollars !

Là où la performance d'Apple est impressionnante, c'est que le groupe californien n'a vendu « que » 7,4 millions d'iPhone entre juin et septembre 2009, alors que, sur la même période, Nokia a commercialisé 108,5 millions de ses téléphones à travers la planète. Mais un iPhone se vend en moyenne plus de 488 dollars, alors qu'un mobile standard conçu par le groupe finlandais ne vaut que 93 dollars. Nokia prend de plein fouet la crise dans les pays développés, d'autant que sa force était jusqu'à présent dans les mobiles de milieu de gamme, le segment qui baisse le plus.

A l'inverse, Apple surfe sur la vague iPhone, qu'il a conçu mais qu'il ne fabrique pas, toute la production étant effectuée en Chine par le géant Foxconn. Et, depuis que le groupe californien a accepté que les opérateurs subventionnent son téléphone, les iPhone partent comme des petits pains.
Force de négociation

En France, les opérateurs achètent l'iPhone 3G à plus de 400 euros, mais le revendent à leurs clients au minimum 99 euros. La différence est bien sûr à la charge des opérateurs, qui comptent sur le montant élevé du forfait pour gagner de l'argent. Reste que, en moyenne, l'iPhone est deux fois plus subventionné que les autres « smartphones », ces téléphones multimédias. La puissance d'Apple est donc énorme lorsqu'il négocie avec les opérateurs. Dernière preuve en date, le distributeur américain Radioshack a vu son action bondir de 15 % à New York en début de semaine, suite à l'annonce qu'il avait signé un accord avec Apple pour vendre l'iPhone dans ses magasins !
Beau succès de RIM

Pour contrer Apple, Nokia tente bien d'accélérer les sorties de « smartphones ». Le dernier, le N900, est doté d'une mémoire équivalente aux meilleurs iPhone, soit 32 gigaoctets. Vendu 500 euros, il utilise un système d'exploitation basé sur Linux. Une première pour Nokia, plus habitué à prendre le système d'exploitation maison, Symbian, qui manque sérieusement de flexibilité. Mais le retour en grâce des téléphones haut de gamme du finlandais risque d'être assez long.

Research in Motion (RIM), le fabricant du BlackBerry, est l'autre fabricant à avoir le vent en poupe. Le canadien a vendu 8,3 millions de son mobile vedette entre mai et août 2009 à un prix moyen de 345 dollars. Au cours de cette période, RIM a dégagé un profit opérationnel de 435 millions d'euros. A eux deux, RIM et Apple gagnent autant d'argent que Nokia et Samsung ensemble.

Pendant ce temps-là, Motorola et Sony Ericsson perdent des sommes abyssales chaque mois. Bref, contrairement à la pensée communément établie il y a quelques années, c'est l'Amérique du Nord qui s'en sort désormais le mieux dans le mobile.

G. DE C., Les Echos

Les ventes mondiales de mobiles repartent à la hausse

Les ventes mondiales de mobiles, en recul depuis fin 2008, ont renoué avec la croissance au troisième trimestre, une hausse néanmoins très limitée (+0,1%) qui devrait s'accélérer dans les mois à venir grâce notamment au succès des smartphones, a indiqué jeudi le cabinet Gartner.
Les ventes de smartphones, ces téléphones mobiles multimédias permettant notamment de surfer sur internet, ont progressé de 12,8% à 41 millions d'unités, tandis que le marché global atteignait 308,9 millions, a précisé le cabinet d'études dans un communiqué.
Cette croissance devrait s'accélérer fin 2009 et surtout l'année prochaine: Gartner table pour 2010 sur une progression des ventes de mobiles de 5 à 7% et de 48% pour les seuls smartphones.
Sur ce segment, l'américain Apple, avec son iPhone, accroît son emprise. Ses ventes au troisième trimestre ont augmenté de près de 50% et l'iPhone représente désormais 17,1% des smartphones commercialisés dans le monde contre 12,9% il y a un an.
Selon Gartner, ce chiffre devrait être encore plus important au quatrième trimestre, Apple --actuellement troisième vendeur mondial de smartphones-- commençant à commercialiser son mobile star en Chine et dans 16 nouveaux pays.
Le finlandais Nokia reste de son côté leader mondial, même si sa part de marché a reculé de 42,3% à 39,3% en un an.
Sur le marché global, Nokia demeure également numéro un, mais voit là aussi sa position s'effriter (36,7% contre 38,2% il y a un an), tandis que le sud-coréen Samsung consolide sa deuxième place (19,6% de part de marché contre 17,1% il y a un an).
Son compatriote LG se porte également bien. En revanche, l'américain Motorola et le nippo-suédois Sony-Ericsson s'enfoncent dans le rouge: leurs ventes ont diminué de plus de 40% en un an.

Copyright © 2005 AFP. Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) (dépêches, logo) sont protégées pas des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune des informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations."

Numérique: des sénateurs veulent mieux garantir le droit à la vie privée

Deux sénateurs, le centriste Yves Détraigne et Anne-Marie Escoffier (RDSE, à majorité radicaux de gauche) ont déposé une proposition de loi visant à "mieux garantir le droit à la vie privée à l'heure du numérique", a annoncé le Sénat dans un communiqué jeudi.
Ce texte fait suite à un rapport d'information publié en juin et dans lequel le Sénat s'alarmait des menaces contre le droit à la vie privée induites par l'apparition de "nouvelles mémoires numériques" qui collectent des données permettant de suivre un individu dans le temps et l'espace.
La proposition de loi propose "de rendre l'individu acteur de sa propre protection en le sensibilisant, au cours de sa scolarité, aux dangers de l'exposition de soi et d'autrui sur Internet".
Elle veut mettre en pratique "le droit à l'oubli numérique" avec plusieurs mesures. Le texte propose de rendre obligatoire "une information claire, accessible et spécifique" des internautes sur la durée de conservation de leurs données personnelles. Il préconise "l'exercice plus facile du droit à la suppression des données" en le rendant gratuit et faisable par voie électronique. Il souhaite enfin donner "la possibilité de saisir plus facilement et plus efficacement les juridictions civiles en cas d'impossibilité d'exercer ce droit à la suppression des données".
Les deux sénateurs proposent d'autres dispositions de protection des données personnelles comme "la clarification du statut de l'adresse IP, une meilleure traçabilité des transferts de données etc.".
Cette proposition pourrait être inscrite à l'ordre du jour au printemps, a-t-on indiqué de source parlementaire.