L'heure était officiellement à la trêve des egos chez les socialistes français, mais un sondage favorable à Dominique Strauss-Kahn et des confidences de Martine Aubry ravivent le feu présidentiel à la veille de l'université d'été de La Rochelle.
Quasiment silencieuse pendant tout l'été, le premier secrétaire a relancé les spéculations sur sa candidature, dans un ouvrage à paraître jeudi, où elle déclare qu'elle se décidera avant le début de l'année prochaine.
"Je ne sais pas quel sera le climat politique à ce moment-là et quel sera le candidat le mieux placé", dit la maire de Lille dans "Petits meurtres entre camarades" du journaliste David Revault d'Allonnes (Robert Laffont).
Tenu à distance de la politique française par son mandat à la tête du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn sera le seul ténor absent de l'université d'été marque traditionnellement la rentrée politique du PS.
Mais l'étude Sofres pour Le Nouvel Observateur, à paraître jeudi, selon laquelle il écraserait Nicolas Sarkozy au deuxième tour de la prochaine présidentielle avec 59% des voix, sera dans tous les esprits sur les bords de l'Atlantique.
"On ne constate aucun trou dans sa montée en puissance: un leadership tranquille est en train de s'installer", se félicite François Kalfon, chargé de décrypter les études d'opinion au PS mais aussi pour le compte de l'ancien ministre de l'Economie, qui n'a toujours pas dévoilé ses intentions pour 2012.
Autre motif de satisfaction pour la garde rapprochée de "DSK": les bons reports de voix de l'extrême gauche, 71% des sympathisants d'Olivier Besancenot affirmant qu'ils voteront pour lui au deuxième tour.
"On ne peut plus dire que DSK le libéral fracture la gauche et peut nous faire perdre 2012", se réjouit un proche.
Loin d'être convaincus, certains dirigeants de la gauche du PS entrevoient pourtant une campagne délicate pour le chef du FMI.
ROYAL SUR TOUS LES FRONTS MÉDIATIQUES
"Il va avoir un gros problème de différenciation avec la droite sur la stratégie de sortie de crise: l'UMP va jouer sur l'idée que c'est lui qui a imposé la rigueur", prédit un secrétaire national.
Surtout que Dominique Strauss-Kahn n'est plus le seul candidat socialiste en mesure de battre Nicolas Sarkozy: Martine Aubry recueille 53% des intentions de vote selon la Sofres.
Ce sondage prouve qu'on "en a deux qui ont un permis de conduire l'Etat en période de crise et que tous les autres n'interviennent que pour exister", estime le député Claude Bartolone, artisan de l'ascension de Martine Aubry au PS.
Tous se gardent bien de faire du triomphalisme: un sondage à deux ans du but n'a jamais fait une élection et, au premier tour, l'étude Sofres place Nicolas Sarkozy en tête devant tous les candidats potentiels du PS, son socle électoral restant, comme en 2007, aux alentours de 30%.
L'ancien premier secrétaire François Hollande recueille 16% des intentions de vote au premier tour et fait jeu égal avec l'actuel chef de l'Etat au deuxième (50%). Seule Ségolène Royal s'inclinerait comme en 2007, par 49/51%.
"A deux ans de l'élection, ça ne veut pas dire grand-chose", relativise-t-on dans le camp Royal où le score de Dominique Strauss-Kahn fait sourire. Après trois ans d'absence de la scène politique nationale, "c'est une sorte de figure idéale éthérée", estime un député.
Portée par la résurgence des questions de sécurité, la présidente de Poitou-Charentes orchestre seule sa rentrée politique depuis une semaine, suggérant au PS de reprendre ses idées en la matière et attaquant un président qu'elle accuse de "produire de la violence".
"Elle n'attend personne pour dire son fait à Nicolas Sarkozy", explique le député-maire de Laval, Guillaume Garot, l'un des derniers "royalistes" officiels qui dément une stratégie de concurrence délibérée avec Martine Aubry.
"Elles ont chacune un espace politique propre et un grand sens des responsabilités", assure-t-il.
Les deux dirigeantes seront pourtant en compétition par écran interposé vendredi soir: le premier secrétaire est l'invité du journal télévisé de TF1 au moment où l'ex-candidate à l'Elysée répondra en direct aux questions de France 2.
mercredi 25 août 2010
La compétition présidentielle relancée au Parti socialiste
Le Pen voulait montrer à ses enfants "des vaches au lieu des Arabes"
Une séquence d'un documentaire diffusé en avril 2010 sur Public Sénat est passée injustement inaperçue. On y voit le président du Front national se livrer à un nouveau dérapage anti-maghrébins.
C'est un documentaire diffusé en avril 2010 sur la chaîne Public Sénat. Intitulé "Le Pen, le dernier combat", ce reportage du journaliste Thomas Raguet suit le président du Front national durant la campagne des élections régionales.
Depuis le début août, un même extrait de ce film a été publié par plusieurs utilisateurs sur les plateformes YouTube et Dailymotion. Passée relativement inaperçue lors de sa diffusion initiale, la séquence d'une minute pourrait bien s'inviter dans la campagne pour désigner le successeur de Jean-Marie Le Pen à la présidence du parti frontiste.
On y voit en effet le fondateur du parti d'extrême droite, de passage à Manosque début février, évoquer divers épisodes de sa vie avec une journaliste du magazine VSD. Il explique ainsi avoir "acheté une maison de campagne pour permettre à [ses] enfants qui habitaient le XVe arrondissement de voir des vaches, au lieu des Arabes".
Devant l'air gêné de son interlocutrice, il assume: "Vous savez, ça ne me gêne pas. Moi, je n'ai pas peur de la poursuite. Je fais l'objet d'une enquête sur plainte de SOS-Racisme pour avoir dit que 90% des faits divers étaient le fait d'immigrés ou de descendants d'immigrés. Ce n'est pas permis de dire cela."
Avant de s'esclaffer: "Si j'étais UMP, on dirait que c'est un dérapage. Moi, cela fait longtemps que je ne dérape plus, je suis en hors-piste depuis longtemps!"
Contacté par LEXPRESS.fr, l'auteur du film se souvient parfaitement des conditions de tournage. "Lors d'un petit-déjeuner dans un hôtel, nous étions en petit comité, raconte Thomas Raguet. Lorsque Jean-Marie Le Pen a sorti sa remarque, l'autre journaliste cherchait un regard auquel se raccrocher. Lui et ses proches rigolaient et à aucun moment ils ne m'ont fait la moindre remarque sur le fait que je filmais la scène."
Bizarrement, la blague du leader du FN, imprimée dans le reportage de VSD et diffusée une dizaine de fois sur Public Sénat, n'a suscité aucune réaction, ni de la classe politique, ni des associations antiracistes, d'habitude promptes à saisir la justice. A LEXPRESS.fr, l'entourage de Jean-Marie Le Pen confirme: "Nous étions étonnés que ça ne ressorte pas ailleurs..." Une phrase qui sonne presque comme un regret.
Expulsions: ce que la Roumanie veut dire à Paris
Une délégation officielle de Bucarest se trouve ce mercredi en France pour aborder l'épineuse question du sort des Roms, alors que la politique française se durcit.
En visite ce mercredi en France, le tout nouveau secrétaire d'Etat roumain chargé du dossier des Roms, Valentin Mocanu, compte bien faire entendre la voix de la Roumanie dans ce dossier. Paris a récemment durci sa politique à l'égard des Roms de Roumanie et de Bulgarie, accélérant le démantèlement de camps illégaux.
Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, se réjouissait de la récente nomination de Mocanu, fin juillet: "On se dirige vers une coopération accrue: il nous fallait un interlocuteur au sein du gouvernement roumain, on l'a désormais." Il avait aussi dit attendre "que la Roumanie mette en place un système d'aide à l'insertion des populations roms en Roumanie". Axe de travail que Paris place comme prioritaire, bien devant l'insertion des populations roms sur le sol français.
Améliorer la coordination Paris-Bucarest
Que répond Bucarest? "L'élément le plus important sur lequel j'insisterai à Paris est la nécessité d'une meilleure coordination de nos politiques", a déclaré Mocanu ce mardi avant de partir en France pour y rencontrer Pierre Lellouche, mais aussi le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, et le ministre de l'Immigration, Eric Besson.
Un chiffre: alors qu'environ 5000 Roms ont été renvoyés dans le cadre des retours dits volontaires entre janvier et fin juillet, des sources gouvernementales roumaines avaient indiqué vendredi qu'elles n'étaient pas, jusqu'à la semaine dernière, informées de ces arrivées par Paris, ce qui compliquait le suivi pour une meilleure intégration de ces populations.
"En Roumanie, nous devrons également mieux coordonner l'action de tous les acteurs impliqués dans le développement et l'application" des politiques d'intégration, ajoute Mocanu. Tout en reconnaissant devoir faire davantage pour améliorer la situation des Roms qui souffrent encore de discrimination dans le domaine du logement et sur le marché du travail, Bucarest a aussi souligné avoir signé 26 projets pour promouvoir leur intégration, avec l'aide de l'Europe, pour un montant de 84 millions d'euros.
Selon des estimations officielles, plus de 2 millions de Roumains, Roms et non Roms, ont émigré à l'étranger, la plupart en Espagne et en Italie. Interrogé sur les raisons qui poussent une partie des Roms de son pays (entre 530 000 et 2,5 millions de personnes) à émigrer vers la France, Mocanu a évoqué la crise économique qui frappe durement la Roumanie.
Ce que les Roms de Roumanie fuient
"Bien sûr, une partie d'entre eux partent pour des raisons économiques. La crise économique a accentué les problèmes auxquels nous sommes confrontés, dont le fléau de la pauvreté. Evidemment, en Roumanie, ce fléau se manifeste de manière plus accentuée chez certaines communautés".
La Roumanie a en effet été frappée de plein fouet par la crise mondiale et a vu son économie se contracter de plus de 7% en 2009. 2010 devrait encore être marquée par une récession et Bucarest a dû prendre des mesures d'économies drastiques, dont une baisse de 25% des salaires du secteur public, afin d'obtenir une aide cruciale du Fonds monétaire international.
L'EUROPE N'EST PAS LÀ POUR ÇA, UN PEUPLE SE DOIT À SA DÉTERMINATION.
Standard and Poor's abaisse la note de l'Irlande d'un cran, à "AA-"
Les rendements obligataires des pays les plus fragiles de la zone euro montaient en flèche mercredi 25 août dans la matinée, sur fond de regain d'inquiétudes sur leur situation budgétaire après la dégradation de la note de l'Irlande par Standard & Poor's.
A 10 h 20, les taux irlandais à 10 ans bondissaient à 5,414 %, contre 5,358 % mardi soir à la clôture. L'agence d'évaluation financière a abaissé mardi soir d'un cran la note de dette de l'Irlande, à "AA-" contre "AA" auparavant, invoquant la hausse pour les finances publiques du coût du soutien au système financier.
La note est assortie d'une "perspective négative", ce qui signifie que S&P envisage de l'abaisser encore. Dans la foulée, les autres obligations à 10 ans des pays périphériques, par opposition à ceux notés triple A, étaient en nette hausse.
Le taux espagnol progressait à 4,033 %, contre 4,017 % la veille, comme le grec à 11,081 %, contre 11,016 %. Les taux portugais montaient à 5,276 %, contre 5,229 % la veille, alors que les investisseurs attendaient une émission à 6 et 10 ans dans la matinée. "L'accueil de l'adjudication (du Portugal) sera un moteur important pour l'évolution des taux obligataires" mercredi, indiquent les stratégistes du Crédit agricole dans une note.
De leur côté, les taux à 10 ans allemands et français soufflaient un peu, après avoir atteint de nouveaux plus bas historiques la veille, portés par les inquiétudes sur la reprise économique américaine. Les obligations des pays les plus solides de la zone euro pâtissaient également d'un léger rebond sur les places boursières, dans le sillage de la hausse surprise du baromètre du climat des affaires IFO, principal indice de confiance en Allemagne, en août.
Le Bund allemand à 10 ans remontait à 2,201 %, contre 2,177 % la veille, tout comme l'OAT française à 2,531 %, contre 2,511 % la veille.
62 % des Français ne souhaitent pas que Sarkozy soit candidat en 2012
Alors que la rentrée politique promet d'être mouvementée, entre rumeurs de remaniement, polémiques sécuritaires et réforme des retraites, l'opinion boude Nicolas Sarkozy. Plus grave encore pour le président de la République, un sondage Ipsos/Le Point* à paraître jeudi semble faire un constat d'échec de sa politique et annoncer sa défaite pour la présidentielle 2012. À la question "souhaitez-vous que Nicolas Sarkozy soit candidat lors de la prochaine élection présidentielle en 2012 ?", 62 % des Français répondent en effet par la négative. C'est quatre points de plus qu'en mars dernier. Et, s'il venait à se présenter malgré tout, 57 % des sondés pensent que l'actuel président de la République ne serait, de toute façon, pas réélu.
Les nombreuses mesures prises cet été en matière de politique sécuritaire ne semblent pas payer, bien au contraire. 55 % des Français ne font "pas confiance" à Nicolas Sarkozy pour lutter contre l'insécurité. Le Premier ministre François Fillon, dont la discrétion sur ce sujet a été remarquée, ressort d'ailleurs plutôt conforté de la période estivale : la majorité des Français - 54 % - ne souhaite pas qu'il soit remplacé lors d'un remaniement. Et, s'il doit quitter Matignon malgré tout, les deux personnalités préférées de l'ensemble des sondés pour le remplacer sont Christine Lagarde, ministre de l'Économie, et le maire de Bordeaux, Alain Juppé, tous deux en tête avec 17 % chacun, talonnés par Michèle Alliot-Marie, avec 16 % des voix, et par Jean-Louis Borloo, avec 15 %. Brice Hortefeux et Jean-François Copé recueillent chacun 8 % des suffrages. La ministre de la Justice est plus largement en tête chez les sympathisants de l'UMP, avec 24 % des voix, contre 19 % pour Christine Lagarde.
*Ce sondage a été réalisé par téléphone sur un ensemble de 948 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, entre le 20 et le 21 août 2010.
Le gouvernement veut davantage taxer le "triple play"
L'Etat va taxer davantage les offres alliant Internet, téléphone et télévision pour répondre aux exigences de Bruxelles, a laissé entendre, mercredi 25 août, le ministre du budget, François Baroin, dans un entretien sur Europe 1."Le statut quo sur le triple play n'est pas possible. On a une injonction de Bruxelles qui nous pousse à bouger. On va bouger suffisamment pour être en ligne sur le plan économique avec Bruxelles", a-t-il déclaré.
Mardi, Bercy avait confirmé à demi mots des informations des Echos. Mais le nouveau régime de taxation n'a pas encore été défini et l'exécutif doit décider dans les prochaines semaines s'il l'insère dans le budget pour 2011 ou s'il remet cette épineuse question à plus tard, avait-on précisé dans l'entourage de la ministre Christine Lagarde.
INJONCTION DE BRUXELLES EN MARS
Actuellement, 50 % de la facture "triple play" des abonnés français profite d'une TVA au taux réduit de 5,5 %, autorisée par les instances européennes pour les services de télévision, l'autre moitié étant soumise au taux normal de 19,6 %.
En mars, la Commission européenne avait mis en demeure la France de revoir ce dispositif, estimant notamment que la télévision représente en réalité moins de la moitié de la facture des abonnés. Et ce d'autant que certains clients n'utilisent pas l'offre de télévision, surtout dans les zones où le débit est trop faible pour pouvoir en profiter.
Dialogues avec mon cancer
LE BRUIT DES GLAÇONS Bertrand Blier, souvent à prendre ou à laisser, n’a jamais réalisé un film banal. Pas un seul. Une marque de fabrique en soi que cette originalité de ton, d’angle d’attaque, pour des genres cinématographiques, des histoires ou des situations qui pourraient l’être. Relations tordues entre hommes et femmes, difficulté de se faire sa place au soleil, sentiment de l’échec.
Mais depuis sans doute son premier film, Les Valseuses, le cinéaste n’avait plus à ce point trouvé une telle dynamique d’un duo d’acteurs. Ce qu’il fait ici avec une audace peu fréquente au cinéma. Alors que la mort s’incarne régulièrement (se personnifie) depuis l’invention du cinéma, la maladie, elle, n’avait pas eu droit à un tel traitement. Avec une
variation même puisque ce sont en fait deux cancers – l’un pour la France du haut, l’autre plus prolétaire (géniale Myriam Boyer) – qui prennent leurs aises dans cette belle demeure du Midi de la France (c’est arrivé près de chez nous, dans le Gard).
Soit donc Jean Dujardin, dont la seule relation profonde et visible qui le maintient vivant est celle qu’il entretient avec son seau à glace permanent et ses très éphémères bouteilles de vin blanc. Un alcoolisme farouchement assumé, dans une maison devenue trop grande pour lui et sous le regard silencieusement amoureux de sa discrète gouvernante (Anne Alvaro, juste sublime). A la dérive mais pas totalement mûr encore pour mourir ou souffrir. L’est-on jamais ?
Bertrand Blier (Le Bruit des glaçons) : son oeuvre en images
envoyé par peopleforcinema. - Les dernières bandes annonces en ligne.
Qui d’autre que Blier pouvait donner à ce drame intime, intelligemment nourri de personnages et de fantômes secondaires, le rythme de la comédie, cette saveur du dialogue, cette acidité de l’ironie, la possibilité aussi d’une introspection partageable ? Personne sans doute et on notera au passage qu’à la causticité redoutable de cet auteur s’ajoute ou se substitue parfois comme une lueur d’espoir, une tendresse nouvelle, comme un mot aussi idiot que le mot "printemps". Noir sujet donc pour un film qui est tout sauf désespéré ou désespérant.
Le Bruit des glaçons - Bertrand Blier - Clip n°3 (HQ)
envoyé par 6ne_Web. - Court métrage, documentaire et bande annonce.
Jean-François Bourgeot
TVA, taxe Google, ISF : Baroin jette les bases d'une convergence fiscale avec l'Allemagne
Le ministre du Budget, François Baroin, s'est rendu hier à Berlin pour rencontrer le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, et dégager des axes de convergence fiscale entre les deux pays.
Réduire les écarts de compétitivité en Europe, en commençant d'abord par la France et l'Allemagne : c'est le voeu exprimé par Nicolas Sarkozy le mois dernier, et qui s'est traduit hier par un premier déplacement du ministre du Budget, François Baroin, à Berlin. Celui-ci a multiplié les rencontres, à gauche comme à droite, prouvant ainsi qu'après avoir émis des réserves sur la stratégie allemande jugée trop « égoïste », la France semble plus que jamais décidée à coller à son puissant partenaire. Un pays qui, en matière budgétaire, fait toujours office de modèle : « Quelle que soit leur sensibilité politique, tous les Allemands sont d'accord, ou presque, pour affecter les surplus de recettes [dus à la révision de la croissance à 3 % cette année, NDLR] au désendettement. En France, non », a résumé François Baroin à l'issue de son entretien avec la députée de gauche Petra Merkel (SPD), présidente de la commission budgétaire. « L'Allemagne est un modèle dont nous devons nous inspirer, a-t-il insisté à l'issue de ses entretiens, devant la presse. Le consensus politique sur la réduction des déficits dans la société allemande est assez spectaculaire. »
A plus long terme, le gouvernement espère bien obtenir le soutien de l'Allemagne sur plusieurs sujets fiscaux de première importance. Le calendrier n'a rien d'anodin : la Cour des comptes vient d'entamer un état des lieux sur les systèmes fiscaux des deux pays. Le niveau de prélèvements est certes proche, 42,8 % pour la France et 39,5 % pour l'Allemagne. « Mais ces chiffres globaux recouvrent des réalités différentes », indique Nicolas Sarkozy dans sa lettre de mission (lire ci-dessous). L'Allemagne, par exemple, ne dispose ni de l'impôt de solidarité sur la fortune… ni du bouclier fiscal ! Cela est évidemment regardé de près par l'Elysée.
Arracher un accord européen
France et Allemagne promettent aussi d'oeuvrer de concert pour avancer à Bruxelles une proposition de taxation des activités numériques (Google, eBay, etc.), imposées dans le pays où se situe leur siège social (Irlande, Luxembourg, etc.), et non là où sont générées les richesses. La France avait envisagé d'agir seule en début d'année, en vain. Elle espère que son rapprochement avec l'Allemagne lui permettra d'arracher un accord européen, et de récupérer les milliards d'euros de recettes qui lui échappent chaque année. « C'est un enjeu primordial pour la France et l'Allemagne », insiste François Baroin. A plus long terme, le gouvernement veut également réfléchir à une convergence des taux de TVA : les taux réduits (appliqués à l'hôtellerie et à l'alimentation) sont plus élevés en Allemagne qu'en France, mais le taux normal y est plus bas (19 % au lieu de 19,6 %).
François Baroin s'est également rendu en Allemagne pour chercher un soutien face au Parlement européen, qui souhaite augmenter le budget de l'Union jusqu'à 4,9 %, à contre-courant des efforts budgétaires entrepris dans chacun des pays. Un état de fait inacceptable du point de vue de la France, qui refuse de voir sa contribution augmenter (de 1,5 milliard à compter de 2013). Il se rendra à Londres à la mi-septembre dans le même objectif.
Lucie Robequain
Cohérence. Par une lettre de mission en date du 2 août, Nicolas Sarkozy charge Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes, d'un état des lieux des systèmes fiscaux français et allemand, « afin que nos gouvernements soient en mesure de prendre des décisions pour aller vers davantage de convergence fiscale tant dans le domaine de la fiscalité des entreprises que dans celui de la fiscalité des particuliers ». Un groupe de travail doit être constitué ces prochains jours, composé de membres de la Cour des comptes et de personnalités extérieures (économistes, fiscalistes). Il travaillera en parallèle de la Bundesfinanzakademie. Un rapport d'étape sera transmis dès fin septembre. Le rapport final est attendu pour la fin de l'année. L'Elysée a déjà fixé les priorités : côté entreprises, il demande à la Cour d'analyser les différences d'assiette entre les deux systèmes d'impôt sur les sociétés et leur impact sur la compétitivité. « Dans le domaine de la fiscalité des particuliers, une attention particulière sera portée à la cohérence globale de nos systèmes de prélèvements sur le revenu et le patrimoine », indique la lettre de mission.
Tous les gouvernements occidentaux sont contraints à une rentrée sous le signe de la rigueur. La France ne peut pas faire exception, quels que soient les mots employés. Partout, il faut solder les comptes publics de la crise. Il a fallu creuser des déficits profonds pour faire face à la menace d'effondrement des systèmes financiers. Aujourd'hui, ces déficits eux-mêmes menaceraient toute l'économie si l'on n'entreprenait pas de les résorber.
Rien d'étonnant, dans ces conditions, si tous les gouvernements sont à la peine dans les sondages. Merkel et Sarkozy sont au plus bas ; Obama risque de perdre les élections au Congrès, en novembre ; en Italie, la majorité se déchire entre Berlusconi et Fini ; quant aux Anglais, ils viennent de congédier le gouvernement travailliste et d'appeler une coalition (fragile) entre conservateurs et libéraux.
Partout, il faut freiner la dépense publique et relever les impôts. En France, le gouvernement joue avec les mots en parlant de « raboter » les niches fiscales. Cela revient évidemment à relever des impôts. Les mesures envisagées ne seront d'ailleurs pas suffisantes, avec une croissance économique ramenée de 2,5 % à 2 % l'an prochain, car cela réduira les rentrées fiscales.
Il faudra donc aller plus loin dans les relèvements d'impôts. Pourquoi ne pas suspendre pour trois ou quatre ans le « bouclier fiscal », adopté avant que la crise ne produise tous ses effets ? Il ne serait pas anormal qu'en période d'austérité, les détenteurs des revenus les plus élevés (principaux bénéficiaires du « bouclier ») fassent un effort exceptionnel.
Les moteurs de l'avenir
Tout cela ne suffira pas pour remettre l'économie française sur un chemin de croissance durable. À vrai dire, nous ne sortirons pas de la crise. Nous entrerons dans un monde nouveau où les moteurs de la croissance devront changer si l'on veut revenir au plein-emploi, c'est-à-dire à un taux de croissance moyen de l'ordre de 3 % l'an. Notons que, depuis vingt ans, nous sommes demeurés autour d'une croissance de 2 % seulement. Notre objectif doit être de ramener le taux de chômage autour de 4 % (il est actuellement de 9,5 %).
Quels seront les moteurs de cette nouvelle croissance ? La conquête de nouveaux marchés dans les zones du monde qui sont entrées dans l'âge du développement, singulièrement l'Asie. Les investissements dans les nouvelles technologies, non seulement l'informatique, mais aussi les nanotechnologies (nouveaux matériaux notamment), et les biotechnologies (sciences du vivant). Enfin l'écologie pour économiser la nature, notamment dans le bâtiment, l'énergie et l'agriculture.
Ce n'est qu'en avançant dans ces directions ce qui demandera plusieurs années que nous retrouverons des taux de croissance de l'ordre de 3 % et le plein-emploi. La rigueur ne sert pas à grand-chose si elle ne débouche pas sur de la vigueur.
C'est une intrigue à la Agatha Christie dans ses « Dix petits nègres ». Combien seront-ils encore autour de la table du salon Murat dans trois mois ? Qui est sur la liste ? Qui est condamné ? Qui est en sursis ? Qui sera éliminé en premier ? Qui peut survivre ? Qui se suicidera (politiquement) en programmant son effacement avant que ne lui soit porté le coup fatal ?
En annonçant longtemps à l'avance un remaniement ministériel en profondeur sans préciser qui serait sacrifié, le président de la République a utilisé un ressort de roman policier. La cruauté du procédé n'est peut-être pas aussi volontaire qu'on le fantasme, mais il est bien réel. Quoi qu'ils en disent, c'est bien la peur, ou au moins la crainte, qui étreindra les ministres ce matin quand ils se rendront à l'Élysée pour leur premier conseil de la saison.
Peuplées de tant d'incertitudes, les vacances ont été encore moins sereines qu'à l'ordinaire. Malgré les traditionnelles invitations au repos du président, chacun est resté sur ses gardes, prêt à faire preuve de sa fameuse disponibilité « 24 h sur 24 », prêt à saisir l'occasion de se racheter aux yeux du prince. Concentré. Pas de faute, pas de faute !, comme disent les sportifs.
Au palais, le rituel calme et silencieux prévaudra, comme il est d'usage, mais si les états d'âme étaient sonores, le vacarme sombre et tendu des spéculations inquiètes le submergerait. On jauge les chances de maintien de François Fillon à son allure. On scrute le sourire un peu raide de MAM, favorite pour sa succession. On tente de déchiffrer les silences de Jean-Louis Borloo en évoquant son « déjeuner secret » avec Nicolas Sarkozy...
Étrange rentrée, décidément, où se télescopent des forces contraires. La gravité du calendrier ne s'accommode pas forcément avec la précarité ministérielle. Le chef de l'État a peut être voulu galvaniser les énergies en organisant le danger mais peut-on travailler correctement et durablement sur des dossiers aussi sensibles que les retraites avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête ?
Certains ont déjà fait une croix sur leur avenir ministériel et attendent déjà la fin de l'aventure -comme Bernard Kouchner-, d'autres jouent de leur instinct de survie, sans compter ceux, perdus dans le brouillard, qui espèrent un changement de portefeuille. Quelques-uns fayotent, même, mais la plupart sont affreusement mal à l'aise avec l'affaire des Roms et la nouvelle politique sécuritaire façon Hortefeux...
C'est pourtant avec cette équipe usée et en proie au doute que le président a choisi d'aller au bout des dossiers infernaux qui l'attendent. Il va l'achever jusqu'à ce que la page soit tournée, en se disant qu'après il changera tout pour écrire un nouveau chapitre.
Olivier Picard
C’est le tube de l’été au Chili. Un très long tube de forage sur lequel les mineurs ont attaché un message d’espoir. “Nous allons bien, les 33, dans le refuge.”
Depuis, c’est toute une nation qui vit au rythme de ses miraculés, bloqués depuis 19 jours au fond d’une mine, près de Copiapo, dans le nord du pays. Les radioreporters se relaient, nuit et jour, sur le site, pour raconter l’incroyable histoire des rescapés qui ont pu se réfugier dans une cavité de la taille d’un petit appartement afin d’échapper à un éboulement.
En surface, les caméras filment en continu l’opération de sauvetage qui consiste à forer un nouveau puits afin d’extraire, un à un, les malheureux coincés 700 m plus bas. Mais pas avant trois mois, selon les prévisions les plus optimistes.
En attendant, les mineurs ont reçu leur premier ravitaillement, via une sonde. Sans oublier de nombreux messages d’encouragements.
Quant à leur patron, un célèbre magnat chilien, il n’a pas tardé à soigner sa communication. Remettant à chaque famille des mineurs, un chèque de cinq millions de pesos (environ 7600 euros).
Il ne manquait plus que les Américains dans ce “blockbuster” plus vrai que nature, eux qui ont proposé l’expertise de la NASA pour favoriser la survie des héros. De là à ce que Hollywood en fasse un film...
Ne nous berçons pas d’illusions. Les emplois partis à l’étranger seront peu nombreux à revenir. Les délocalisations ne seront pas effacées par les « relocalisations ». Cependant, on sent comme un petit changement. L’exemple des quelques entreprises qui ont rapatrié leur production en France contribue à faire réfléchir les chefs d’entreprise sur la pertinence des délocalisations. Elles assurent un bénéfice immédiat en faisant baisser les coûts de main-d’œuvre. Mais elles ont aussi de lourds inconvénients : les délais de livraison de ces productions lointaines, la difficulté à s’assurer une bonne qualité de fabrication, les risques de copie par les sous-traitants.
Il semble donc aujourd’hui plus clair à bien des industriels que les transferts de production ne sont pas aussi avantageux qu’il n’y paraît au premier abord. Ils doivent en fait être réservés à deux types de situation. D’une part lorsqu’il s’agit d’objets standards à faible valeur ajoutée (les tee-shirts par exemple). D’autre part, lorsqu’il s’agit de rapprocher la production du lieu de consommation. Une entreprise française vendant beaucoup en Inde aura intérêt à y localiser la production pour être proche des consommateurs.
Un seul facteur pourrait accélérer les phénomènes de relocalisation : l’attitude des consommateurs. S’ils adoptaient dans leurs achats une forme de patriotisme, les fabrications françaises, plus coûteuses mais de meilleure qualité, retrouveraient des atouts. Encore faudrait-il trouver le moyen de garantir à l’acheteur que l’objet acheté est bien produit localement. À cet égard, il y a actuellement des marques françaises prestigieuses qui prennent de gros risques. Elles jouent sur l’image du luxe made in France tout en sous-traitant l’essentiel de la fabrication dans des pays à faible coût de main-d’œuvre, s’assurant ainsi des marges bénéficiaires maximales. Tôt ou tard, cela finira par se savoir et leur fera perdre bien des marchés, en France mais aussi dans le reste du monde.
Guillaume Goubert
Dans la primaire à droite qu'il a engagée contre les Le Pen sur le terrain de la sécurité, Nicolas Sarkozy est entrain de perdre un des socles de son électorat. Déjà choqués par le discours du Latran et la présence dans la délégation française au Vatican de personnages auxquels ils ne s'identifient guère, les catholiques pratiquants ont exprimé leur mauvaise humeur dans les urnes, ils disent aujourd'hui haut et fort leur désaccord avec les expulsions de Roms. Le président de la République avait souhaité lors du débat sur la laïcité positive que les catholiques s'expriment, il est servi. Jusqu'au pape qui sermonne la France en quelques formules aussi châtiées que vigoureuses et la rappelle au devoir « d'accueil des légitimes diversités humaines. »
L’adresse de Benoît XVI dit bien le choc ressenti par les chrétiens heurtés dans leurs convictions profondes par les rudes évacuations des camps illégaux. Si le sentiment de la gravité des faits est aussi fort c'est que nous sommes ici dans l'oeil du stigmate d'une histoire encore très présente. Certes bien réel, le problème des Roms n'est pas du même ordre que cette sinistre référence mais tout « bien pensants » qu'ils soient les catholiques savent qu'il ne peut être réglé par quelques dizaines d'expulsions.
En venant sur le terrain de la politique, l'Église ne fait aucune concession à la facilité. Elle affirme l'intégrité et la cohérence de ses valeurs. Sur le plan théologique c'est imparable. Sur le plan politique la question se pose de savoir où iront les électeurs chrétiens déçus de voir la solidarité et la charité céder le pas au pragmatisme idéologique ? Pas au trop nationaliste FN, marginalement au PS, même si l'on se souvient que la gauche avait été rénovée en d'autres temps par l'apport des mouvements catholiques opposés à la guerre d'Algérie.
Peut-être Nicolas Sarkozy, en pensant réagir à la fuite des électeurs du Front national, favorise-t-il l'ouverture d'un espace centriste, tout aussi dangereux pour lui, dans lequel se sentiraient à l'aise un de Villepin ou un Bayrou requinqué ? Voire un Hervé Morin qui irait au bout de son envie en se déclarant en rupture avec le président et en quittant rapidement le gouvernement.
DANIEL RUIZ
A droite jusqu'où ? » C'est la question que se posent, inquiets, les plus modérés des membres de la majorité, face aux déclarations guerrières de Nicolas Sarkozy et de certains de ses lieutenants sur l'insécurité, l'immigration et la délinquance, le statut des Français de fraîche date… Pour les hiérarques du PS ou du Front national, ce prurit sécuritaire serait plutôt une aubaine dans le jeu codé de la tactique électorale. Les premiers y trouvent en effet matière à s'indigner contre les « atteintes aux principes républicains » ou la « politique d'exclusion ». Les seconds se félicitent de voir dédouanés leurs thèmes favoris, et rompu le cordon sanitaire qui leur était jusqu'ici opposé. Les uns et les autres y puisent l'espoir de voir basculer vers eux soit les « vrais républicains » du centre droit, soit les « vrais Français » de la majorité. On peut penser que le président de la République chemine ainsi sur le fil du rasoir. Certains pensent qu'il risque de tomber du mauvais côté.
Si on lui fait pourtant le crédit d'un certain sens politique, on remarquera d'abord qu'il a choisi contre les « étrangers » des punitions n'ayant que des chances d'application limitées. Et que, malgré des sondages contradictoires et également tendancieux, son discours répond au total plutôt bien à la sensibilité dominante de l'opinion. Reste, pour les uns comme pour les autres, le juge suprême de la crédibilité. A cet égard, le président s'oblige évidemment à quelques résultats d'ici à l'échéance de son mandat, ce qui n'est pas sans incertitudes. Mais les dirigeants du FN les plus lucides reconnaissent qu'il leur faut encore « démontrer leur capacité à exercer demain le pouvoir ». Et Cohn-Bendit appelle la gauche à élaborer enfin « une réponse sociale, éducative et répressive ». On se demande en définitive si ce ne sont pas les résultats escomptés de Christine Lagarde qui peuvent faire pencher du bon côté ceux espérés par Brice Hortefeux.
Fin d'été pourrie sur les marchés financiers. Les devises jouent aux montagnes russes, avec une livre sterling britannique au plus bas et un yen japonais au plus haut. Les indices boursiers replongent à Paris, où le CAC 40 est repassé sous la barre des 3.500, comme à New York, où le Dow Jones pourrait bientôt enfoncer le plancher des 10.000.
Alors même que les grandes entreprises affichent de jolis résultats, les investisseurs se focalisent à nouveau sur les mauvaises nouvelles. Il est vrai qu'elles s'accumulent jour après jour aux Etats-Unis - hier, c'était l'effondrement des ventes de logements anciens, qui confirmait que l'immobilier américain ne résiste pas à l'arrêt des dispositifs de relance mis en place par le gouvernement lors de la crise. Et la Réserve fédérale a cristallisé les craintes le 10 août dernier en annonçant le maintien d'une politique monétaire très accommodante, comme si le pire était encore à venir. Depuis, le spectre du « double dip » hante les salles de marché. L'Amérique serait menacée de cette rechute dans la récession. L'Europe, elle, en serait préservée, avec une croissance qui a été globalement tonique au printemps. Mais, aux franges du continent, les clignotants se rallument. La Grèce risque de s'enfoncer dans une spirale dépressive sans remède. L'Irlande, qui avait été encensée pour sa politique anticrise, ne sort pas de la récession ni des problèmes bancaires.
A vrai dire, le « double dip » n'est pour l'instant qu'une hypothèse. Mais, dans ce paysage d'après-crise, il y a en revanche une certitude qui émerge après avoir été longtemps occultée par les gouvernements, les investisseurs et les opinions publiques : nous ne retrouverons pas le monde d'avant. La dette ne permettra pas de sortir d'une crise de la dette, contrairement à ce qu'avait cru, notamment, le président des Etats-Unis, Barack Obama. Les Européens comme les Américains veulent d'abord assainir leurs comptes, rembourser leurs emprunts. Les banques ne sont plus en mesure de leur prêter les yeux fermés. Et les Etats doivent eux aussi se serrer la vis. Après la falaise du début 2009 et le rebond qui a suivi, les pays développés sont pour des années sur un sentier de croissance faible - au mieux. Un formidable défi pour des gouvernants affrontant partout la défiance des électeurs. Et une vraie question pour les autorités monétaires qui débattront cette fin de semaine à Jackson Hole, lors de la traditionnelle université d'été de la Réserve fédérale des Etats-Unis, d'un thème évident : « Défis macroéconomiques : la décennie à venir ».
Lettre de menaces contre la communauté juive reçue à la synagogue de Drancy
Une lettre contenant des balles et des menaces contre la communauté juive a été reçue à la synagogue de Drancy en Seine-Saint-Denis, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Postée le 14 août, la missive a été découverte mardi lors de la première relève du courrier après une période de vacances, a dit une source judiciaire. Le courrier contient des cartouches. Des menaces sont adressées à la communauté juive, et non contre la synagogue de Drancy en particulier, a précisé la source.
Il est fait allusion aux bateaux d'aide humanitaire pour Gaza.
Le courrier contient une croix gammée, a affirmé le président du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA), Sammy Ghozlan. Une lettre similaire a été envoyée à la synagogue de Stains, selon M. Ghozlan, information dont l'AFP n'a pu avoir confirmation.
Le président du BNVCA a demandé "aux autorités (...) de renforcer la sécurité des lieux de culte et des dirigeants communautaires tout particulièrement" à l'occasion des fêtes du jour de l'an juif et de Yom Kippour, qui vont commencer le 9 septembre.
La brigade criminelle de la préfecture de police a été chargée de l'enquête.