TOUT EST DIT

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mercredi 20 octobre 2010

La Russie entreprend un vaste programme de privatisations

Le gouvernement russe a approuvé un programme de privatisations pour un montant estimé de 42 milliards d'euros sur cinq ans, a annoncé mercredi 20 octobre le vice-premier ministre russe, Igor Chouvalov. La liste comprend neuf cents entreprises, parmi lesquelles figurent le pétrolier Rosneft, la banque semi-publique Sberbank ou encore la banque publique VTB, deuxième du pays en termes d'actifs. "Selon les données préliminaires, grâce à la réalisation du programme de privatisations, le gouvernement pourrait recevoir 1 800 milliards de roubles [42 milliards d'euros]", a déclaré M. Chouvalov, cité par l'agence Itar-Tass.

La liste présentée aujourd'hui, qui comprend des entreprises considérées comme stratégiques, doit encore être signée par le président, Dmitri Medvedev. Concernant le groupe Rosneft, le gouvernement russe est prêt à vendre 15 % d'actions dans les cinq ans et à perdre son contrôle après 2015. Pour la société de chemins de fer russes, la RJD, Moscou envisage entre 2013 et 2015 de vendre sur le marché 25 % moins une action. Pour la Sberbank, il est envisagé de réduire la participation de la banque centrale russe (BCR) entre 2011 et 2014, a indiqué M. Chouvalov, sans donner plus de détails sur le paquet d'actions qui sera mis en vente. Enfin, le vice-premier ministre a confirmé la volonté du gouvernement de vendre 10 % d'actifs dans la banque VTB en 2010, de se séparer encore d'un paquet de 10 % en 2011 et d'une autre part comprise entre 10 % et 15 % en 2012.
A la fin de juillet, les autorités russes avaient annoncé avoir établi une liste de sociétés publiques ou semi-publiques qui seront partiellement mises en vente entre 2011 et 2013. Cette nouvelle vague de privatisations, la plus grande depuis les années 1990, a pour objectif de contribuer à moderniser le pays et à maîtriser son déficit budgétaire.

OÙ COMMENT UN PAYS RAVAGÉ PAR LE SOCIALISME DÉBRIDÉ  DES ANNÉES PASSÉES, BASCULE DANS UN LIBÉRALISME TOUT AUSSI DÉBRIDÉ OUVERT À LA CORRUPTION.

"Qu'un jeune de 15 ans manifeste, cela ne me choque pas"

La contestation de la réforme des retraites se radicalise et cela fait réagir les députés. LEXPRESS.fr était dans les couloirs de l'Assemblée nationale ce mardi.
On reconnaitra les crétins qui représentent la gauche.



Le diabète : un "tueur silencieux" sous-estimé

Le diabète est un "tueur silencieux", directement responsable chaque année de 27.000 morts en France, dont le dépistage et la prévention restent insuffisants, d'après les spécialistes selon lesquels le pays compte 600.000 diabétiques qui s'ignorent.
"600.000 personnes en France sont des diabétiques sans le savoir...et vous ? Etes-vous à risque?", c'est l'un des slogans qui circulera en France à l'occasion de traditionnelle journée mondiale du diabète du 14 novembre qui aura pour thème central "éducation et prévention".
Selon la Fédération Internationale du Diabète (FID) organisatrice de cette journée, 285 millions de personnes sont aujourd?hui atteintes de diabète dans le monde, chiffre qui passera à 435 millions en 2030, si aucune mesure n'est prise pour enrayer cette épidémie.
La France n'est pas épargnée par cette progression : on estime qu'elle compte 3,4 millions de diabétiques de type 2 (DT2), la forme la plus fréquente du diabète, auxquels s'ajoutent de nombreux patients, environ 600.000, qui ne sont pas diagnostiqués, relève le Dr Fabrizio Andreelli, diabétologue (hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris).
Or, explique-t-il, c'est une maladie silencieuse quand les signes apparaissent (soif, fréquente envie d'uriner, taux de sucre sanguin très élevé) la maladie évolue depuis de nombreuses années. Pendant cette période, la détérioration des organes a débuté.

"La hausse du sucre sanguin (glycémie à jeun supérieure à 1,26 g/l) liée au diabète de type 2 reste relativement modeste pendant des années, le corps continuant à fabriquer un peu d'insuline, ce qui explique qu'on peut vivre avec le diabète sans s'en apercevoir".
"Le diabète est aussi un tueur silencieux directement responsable de 27.000 morts par an", ajoute ce spécialiste.
Souvent associé à l'hypertension et à du cholestérol, le diabète expose à un risque accru d'infarctus cardiaque et d'attaque cérébrale. C'est aussi dans le monde la première cause de cécité, de mise sous dialyse et d'amputations non dues à un accident, souligne le Dr Andreelli.
Selon une enquête Ifop faite en septembre dernier auprès d'un échantillon représentatif de 2.010 personnes de 40 ans et plus, 29% de cette partie de la population estime présenter un risque élevé de développer un diabète.
"Parmi ceux qui ont objectivement un risque élevé, 30% pensent quand même ne pas être concernés par le diabète. 20% d'entre eux n'ont pas reconsulté pour contrôler leur taux de sucre sanguin qui avait pourtant été élevé une fois (diabète transitoire lors d'un stress pré-opératoire ou une grossesse par exemple)", déplore le diabétologue.
81% des 40 ans et plus estiment connaître le diabète dont 53% "assez bien", d'après l'enquête Ifop financée par la firme Novo Nordisk.
Une connaissance de la maladie qui varie avec l'âge : seuls 22% de 40 à 49 ans disent très bien connaître le diabète, contre 33% après 70 ans.
Toujours selon cette enquête, si le dépistage apparaît plus élevé chez les plus de 40 ans (63% ont déjà cherché à savoir s'ils étaient atteints) que dans la population totale de l'hexagone (56%), un large pan de la population échappe encore à tout dépistage.
Faute de moyen, la médecine du travail intervient insuffisamment (7% des dépistages), regrette le Dr Andreelli.
Plusieurs études internationales, dit-il, ont montré qu'il était possible de retarder la survenue du diabète (DT2) chez 60 % des sujets à haut risque avec une perte de 3 à 4 kg, une réduction des graisses saturées (charcuterie, fritures...) l'ajout de fibre alimentaires (fruits- légumes, légumes sec et féculents complets) et une reprise de l'activité physique.
Sédentarité, vieillissement, surpoids et obésité contribuent à l'explosion mondiale du diabète le plus courant, selon les spécialistes.

Alliance avec le FN : un député UMP brise le tabou

L'élu du Nord Christian Vanneste milite pour la fin du «cordon sanitaire» à l'égard du parti frontiste en vue des législatives de 2012. Un sujet sensible pour les leaders de l'UMP et du FN.

Coutumier des déclarations chocs, le député UMP du Nord Christian Vanneste a encore frappé. Interrogé le 6 octobre dernier au micro de Radio Courtoisie - une antenne proche de l'extrême-droite -, l'élu du parti majoritaire s'est clairement prononcé pour une alliance avec le FN lors des législatives de 2012. «L'alliance avec ce qui est à notre droite est tout a fait possible», a-t-il déclaré. Et son collègue de l'UMP, le maire de Montfermeil Xavier Lemoine, de renchérir : «Il est nécessaire et indispensable que l'on arrive à cette union de toutes les droites, y compris avec le FN».
Interrogé par le figaro.fr, Christian Vanneste maintient «sans état d'âme» ses propos. «A partir du moment où le FN renonce à certaines mauvaises habitudes, pourquoi s'en priverait-on ? Tant qu'on aura un ennemi à droite, on perdra les élections !». Il cite l'exemple de Silvio Berlusconi qui s'est un temps associé avec l'Alliance nationale de Gianfranco Fini - le rassemblement a depuis périclité - et la Ligue du Nord : «Au moment où nous perdions les régionales en France, Berlusconi emportait les siennes».

Dédiabolisation

Les régionales, un traumatisme pour Christian Vanneste. Dans le Nord-Pas-de-Calais, la liste de Marine Le Pen a capté au second tour plus de 22% des suffrages - 3 points de moins seulement que la liste de l'UMP. «La droite préfère prendre le risque de perdre les élections plutôt que son âme. Mais pourquoi faut-il toujours considérer que toute relation avec l'extrême-droite est impensable ? La gauche le fait bien avec le trotskiste Besancenot !». Hostile à la théorie du «cordon sanitaire», mise en place par la droite dans les années 80, Christian Vanneste table sur une «normalisation» du FN à la faveur d'une probable élection de Marine Le Pen à la tête du parti, en janvier 2011. «C'est un parti comme les autres», explique le député, qui insiste sur «l'émergence d'une nouvelle génération» frontiste : «Les jeunes du FN ne vont plus dîner avec des Waffen SS !».
Concrètement, le député propose de désigner pour les législatives des candidats communs UMP-FN. S'il ne se dit pas prêt à abandonner sa circonscription de Tourcoing à un candidat issu du parti frontiste - «Il n'y a personne de capable…» - il souhaite que le parti majoritaire laisse la place à un «certain nombre» de prétendants d'extrême-droite. Objectif : éviter «les triangulaires qui risquent d'être nombreuses en 2012 et de faire gagner la gauche». Une première étape avant d'imaginer la fusion de l'UMP et du Front national : «Je suis un partisan du bipartisme et donc d'un grand parti de droite qui englobe l'ensemble des sensibilités, basé sur le modèle anglo-saxon», explique Vanneste. Mais tout cela, admet-il, reste du domaine du «fantasme».

Tabou

Car aussi bien à l'UMP qu'au FN, le sujet de l'alliance est balayé d'un revers de la main. «Ça n'est pas parce que le responsable du FN change que le parti va modifier sa ligne, assure Dominique Paillé, porte-parole du parti majoritaire. Les valeurs du Front, le socle de ses idées n'ont rien de commun avec l'UMP». Et d'ajouter que «ceux qui prônent une telle aventure et qui remettent en cause nos convictions sont ultra-minoritaires».
Quant à Marine Le Pen, elle dénonce une «manœuvre électoraliste». «M. Vanneste a été chargé avec ses amis de la ‘droite populaire' de lancer des œillades à l'électorat du Front national, compte tenu du renforcement de notre parti. Mais c'est peine perdue. Qu'ils se tournent vers leurs amis socialistes !».
En pleine campagne interne pour la présidence du FN, Bruno Gollnisch n'a pas manqué d'afficher sa différence avec Marine Le Pen. Partisan des accords avec l'UDF et le RPR lors des régionales de 1998 - quatre présidents de régions avaient alors été élus avec les voix du FN -, le vice-président du parti frontiste n'a «pas d'objection de principe» à une alliance avec l'UMP. «Je suis prêt à m'entendre avec un partenaire fiable qui garantirait la réalisation d'une partie de notre programme», explique-t-il. Avant de reconnaître : «Ça paraît compliqué»…


POURQUOI  SERAIT-CE UN TABOU ?  ENCORE UNE ABERRATION JOURNALISTIQUE, LES JOURNALISTES ONT DÉCRÉTÉ QUE C'ÉTAIT UNE ABERRATION, DONC C'EST VRAI.
PAR CONTRE , LE FAIT QUE LE PS S'ALLIE AUX COMMUNISTES N'EN N'EST PAS UNE, ALORS QUE STALINE ET LE RÉGIME COMMUNISTE A FAIT PLUS DE VICTIMES QUE LES NAZIS.
LES NAZIS ÉTAIENT DES DÉGÉNÉRÉS, DES FOUS, DES SALAUDS. 
MAIS STALINE AVAIT POUR LUI L'AVANTAGE D'AVOIR PARTAGÉ LA VICTOIRE SUR LES NAZIS AVEC L'OCCIDENT ! ET CE N'ÉTAIT PAS QUE DES JUIFS.
HEIN FABIUS ?

Le grand flop du "travailler plus pour gagner plus"

La loi TEPA, symbole du slogan "travailler plus pour gagner plus", voit ses différentes mesures remises en cause par le gouvernement lui-même. Seule la défiscalisation des heures supplémentaires résiste encore. Mais une étude de l'économiste Pierre Cahuc dénonce sa totale inefficacité. Interview.

 

Le « travailler plus pour gagner plus » du candidat Nicolas Sarkozy n'aura pas survécu à la crise. Et la fameuse loi TEPA, en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat, votée au lendemain de l'élection de 2007 est doucement en train d'être détricotée. La déduction des intérêts d'emprunt pour l'achat d'un logement a été supprimée dans la récente loi de Finances tandis que le bouclier fiscal devrait être abrogée dans la grande réforme fiscale promise par le chef de l'Etat pour 2011.
Reste la défiscalisation des heures supplémentaires. Un dispositif de plus en plus critiqué. Dès son instauration, en 2007, un rapport du CAE (Centre d'Analyse économique) avait dénoncé les effets d'aubaine possibles pour les entreprises. Des soupçons confirmés récemment par la Cour des Compte qui a récemment parlé "d'effet ambigu sur l'emploi".
Aujourd'hui, deux économistes, Pierre Cahuc, chercheur à l'école polytechnique, et Stéphane Carcillo, professeur à Paris 1 et chercheur à l'OCDE, vont plus loin en démontrant l'inefficacité totale de la mesure. Un dispositif extrêmement coûteux pour les finances de l'Etat (le manque à gagner approcherait les 4,8 milliards d'euros).
Vous montrez dans cette étude comment la défiscalisation des heures supplémentaires est devenue un outil d'optimisation fiscale pour les entreprises...Pierre Cahuc. Effectivement. En observant minutieusement les enquêtes emploi publiées par le ministère, nous avons remarqué que si le nombre d'heures supplémentaires payées a certes progressé de 25% depuis 2007, la durée du travail, c'est à dire finalement le nombre d'heures travaillées, n'a pas bougé. Une situation totalement paradoxale. Pour cela, nous avons comparé deux groupes d'individus. Un premier groupe de salariés vivant en France mais travaillant à l'étranger, et donc pas touchés par la défiscalisation des heures supplémentaires, et un deuxième groupe vivant et travaillant en France. Si le nombre d'heures travaillées a évolué de façon parallèle entre les deux groupes, ce n'est pas le cas pour les heures supplémentaires versées qui ont nettement progressé pour les salariés travaillant dans l'hexagone. D'où notre mise en cause de cette loi.
Vous dénoncez les intérêts communs des entreprises et des salariés à utiliser ce dispositif...Tout à fait. Dans un premier cas, une entreprise qui souhaite augmenter un salarié a tout intérêt à dire qu'elle va lui verser des heures supplémentaires sur lesquelles elle paiera moins de charges que de l'augmenter réellement. Le salarié à lui aussi intérêt à accepter cette proposition car il ne paiera pas d'impôt sur ce « bonus » salarial. Dans un deuxième cas, et c'est le plus courant, les entreprises qui versaient autrefois des primes, notamment à leurs cadres, préfèrent aujourd'hui verser des « heures sup », là encore défiscalisées, ce qui n'est pas le cas des primes. D'ailleurs, la hausse constatée des heures supplémentaires ne concerne que les salariés qualifiés qui ont de larges possibilités de déclarer des heures supplémentaires fictives car leur durée du travail est particulièrement difficile à vérifier.
Faut-il finalement détricoter totalement la loi TEPA en supprimant le volet défiscalisation des heures supplémentaires ? Evidemment. C'est un système qui n'a aucune raison d'être. C'est une dépense publique inefficace et injuste puisqu'elle profite essentiellement aux salariés qualifiés et aux cadres, mieux rémunérés que les ouvriers. Si l'on veut redonner du pouvoir d'achat et changer la répartition des richesses en France, il faut utiliser le levier de l'impôt sur le revenu. Il est aujourd'hui extrêmement faible (3% du PIB seulement) et très inégalement réparti.

A CES CHERS CRÉTINS DÉCÉRÉBRÉS  QUE SONT LES FRANÇAIS , LE SLOGAN DATE DE 2007, QUE S'EST-IL PASSÉ DEPUIS ? 
ET SI LES FOUS BANQUIERS N'AVAIENT PAS FAIT DE CONNERIES ? 
ET SI ILS NE NOUS AVAIENT PAS FOUTU DANS LA MERDE ? 
ET SI LES SOCIALISTES AVAIENT ÉTÉ AU POUVOIR AUJOURD'HUI, COMMENT AURAIENT-ILS GÉRÉ CETTE CRISE FINANCIÈRE DÉVASTATRICE ? 
ET SI LES FRANÇAIS AVAIENT DE LA MÉMOIRE ?
ET SI LES MEDIAS ÉTAIENT PLUS RESPONSABLES EN NE DISANT PAS DE CONNERIES ? 
ET SI SARKOZY AVAIT RAISON ?
ET SI LES SOCIALISTES N'ÉTAIENT QUE DE TRISTES BOUFFONS ?
ET SI, ET SI ......

La Grande-Bretagne va repousser l'âge légal de départ à la retraite à 66 ans

Cette annonce prend place dans un plan d'austérité qui prévoit 83 milliards de livres d'économies d'ici à 2015 afin de ramener le déficit public de 10,1% cette année à 1,1% du PIB en 2015.

Les coupes budgétaires décidées par le gouvernement britannique vont se traduire par un report de l'âge légal de départ à la retraite, la suppression de près d'un demi-million emplois d'ici à 2015 dans le secteur public et de larges coupes claires dans les dépenses de presque tous les ministères, a annoncé mercredi au Parlement le ministre des Finances, George Osborne.
Après des mois d'âpres négociations, le ministre des Finances conservateur a déclaré que l'Office pour la responsabilité budgétaire, l'organisme officiel chargé de surveiller les comptes publics, avait validé presque toutes les réductions des dépenses présentées en juin dernier; des coupes alors fixées à environ 83 milliards de livres (95 milliards d'euros) d'ici à 2015. Le budget britannique atteignant un peu moins de 700 milliards de livres, cette cure d'austérité qui va ramener le poids de l'Etat dans l'économie à son niveau de 1999, est considérable.
Ces économies draconiennes, combinées à 30 milliards de livres de hausses d'impôts, doivent permettre d'éliminer quasi-totalement le déficit public du Royaume-Uni, le ramenant de 10,1% cette année à 1,1% du PIB en 2015. Parmi les mesures phare annoncées mercredi figure le report à 66 ans d'ici à 2020 de l'âge légal de départ à la retraite. « Elever l'âge de la retraite, c'est ce que font aujourd'hui de nombreux pays et cela permettra d'économiser plus de 5 milliards de livres en un an d'ici la fin de la prochaine législature», a-t-il déclaré. De plus, le budget de la protection sociale sera amputé de 7 milliards de livres supplémentaires, qui viendront s'ajouter aux 11 milliards annoncés dès le mois de juin, après l'arrivée au pouvoir de la coalition Tories-libéraux conduite par le leader conservateur David Cameron.

Coupes claires pour une majorité des ministères

Autre annonce choc  : la diminution de 490.000 postes des effectifs du secteur public qui découlera de la réduction des dépenses publiques. Le chancelier de l'Echiquier a précisé que ce chiffre constituait «la meilleure estimation ». Selon lui, la réduction des effectifs de la fonction publique se fera en majorité via des départs naturels, même si des licenciements sont «inévitables». «Si nous ne nous occupons pas de ce déficit record, encore davantage d'emplois seront menacés»,a-t-il fait valoir devant les parlementaires.
Les coupes claires vont affecter la plupart des ministères. En moyenne, ceux-ci verront leurs moyens baisser de 19% d'ici à 2015. Parmi les plus touchés, le Foreign Office (Affaires étrangères) et la Culture verront leurs budgets baisser de 24%, ceux du Trésor et de l'Environnement seront réduits respectivement de 33% et 29%. La baisse sera sévère également pour les ministères de la Justice et de l'Intérieur, dont les budgets reculeront de 23% chacun, et celui des Transports qui baissera de 21%. Celui de la Défense diminuera de 8%, comme l'avait déjà annoncé mardi le Premier ministre David Cameron.
M.Osborne a répété que le gouvernement n'avait pas le choix s'il voulait «éviter la faillite» du pays et «l'éloigner du précipice». Le gouvernement conservateur va également réduire de 18 milliards de livres par an à compter de 2014/2015 les dépenses de «l'Etat providence». Malgré cette potion amère, les dépenses en capital de l'Etat britannique s'accroîtront de 2 milliards de livres par an d'ici à 20105 en raison de la difficulté de «sortir des obligations contractuelles».
«Last but not least», le budget du « Royal Household » (la maison royale) va lui aussi payer son écot à l'austérité générale. Il sera gelé lors de l'année budgétaire 2011-12 mais « chutera de 14% en 2012-13 », à environ 30 millions de livres (34 millions d'euros), a indiqué le chancelier de l'Echiquier. Par ailleurs, «sa Majesté a gracieusement accepté un gel de sa liste civile», a ajouté M. Osborne. La liste civile, accordée par le gouvernement, couvre les dépenses courantes de la reine Elizabeth II et de son époux, le prince Philip. Cette subvention est gelée depuis 1990, à 7,9 millions de livres (9,2 millions d'euros). L'absence de valorisation de ces subsides signifie que la valeur de la liste civile a de facto diminué en 20 ans de 76%, du fait de l'inflation. Au-delà de 2012-13, cette liste civile sera abolie, tout comme le budget du « Royal Household », pour faire place à une nouvelle allocation qui couvrira les dépenses courantes et d'entretien des palais. Ces subsides seront établis en fonction des recettes générées par les propriétés royales.

MAIS ÇA,  ÉGOCENTRISTES LES FRANÇAIS S'EN FOUTENT

LE GRAND N'IMPORTE QUOI !


Nantes : un garçon de 10 ans interpellé dans une manifestation

Un garçon de 10 ans interpellé mercredi matin avec sept autres jeunes scolarisés à Nantes, en marge d'une manifestation d'un millier de lycéens et collégiens contre le projet de réforme des retraites, a été raccompagné chez lui, a indiqué la préfecture de Loire-Atlantique à l'AFP. Selon la préfecture, aucune charge n'a été retenue contre le jeune mineur qui a été raccompagné chez lui. Les interpellations ont notamment eu lieu devant un lycée situé au nord du centre-ville, lors de heurts avec des policiers au cours desquels des projectiles et des jets de lacrymogènes ont été échangés. Des poubelles ont également été brûlées. Les manifestants étaient au nombre d'un millier, selon la police et ils se sont rendus sur deux places du centre-ville pour faire deux opérations de "mort" symbolique: sur le commandement de l'un d'entre eux, ils se sont tous allongés par terre, a indiqué à l'AFP l'une des animatrices du mouvement, Alizée Avarguez.

A CE STADE CE N'EST PLUS DU TOUT DE LA REVENDICATION C'EST DU DÉLIRE ANTISARKO !!

Pourquoi le léopard a-t-il des taches, et le tigre des rayures ?

Des scientifiques sont enfin parvenus, observations à l'appui, à apporter une réponse définitive à la question des taches du léopard. La robe rayée du tigre, en revanche, suscite toujours leur perplexité.

"Pourquoi le léopard a-t-il des taches ?" Les parents plongés dans l'embarras par cette question pourront désormais répondre à leurs enfants trop curieux : il s'est adapté à son environnement et les taches lui permettent de mieux se camoufler. Plus fort encore : les différences entre les pelages et les taches de la plupart des félins sont liées à leur habitat de prédilection et à leurs habitudes de chasse et de vie, selon une étude britannique publiée mercredi.
Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de Bristol ont modélisé des photos de 36 espèces de félidés, aboutissant à une classification de leur pelage : uni, motifs simples ou motifs complexes. Ils ont ensuite comparé ces résultats au milieu et aux habitudes propres à chaque espèce : milieu ouvert ou milieu boisé, terrestre ou plutôt arboricole, diurne ou plutôt nocturne, etc. Il en ressort que les félins évoluant à ciel ouvert ont tendance à avoir un pelage uni, particulièrement en milieu montagneux, tel le puma. A l'inverse, ceux qui vivent dans des forêts tropicales très denses arborent des taches aux motifs complexes et plus irréguliers, à l'instar du jaguar et de l'ocelot. Le fameux léopard se retrouve principalement dans la zone intermédiaire : dans les plaines et les prairies, d'où son pelage tacheté, mais aussi ses motifs simples et relativement réguliers, tout comme le guépard.
Sacrés tigres...
De la même manière, plus un félin passe du temps dans les arbres, plus la probabilité sera grande qu'il soit tacheté. "Des taches complexes et irrégulières sont vraisemblablement un bon camouflage dans les forêts", où la lumière qui passe entre les feuilles des arbres produit un éclairage moucheté d'ombres aux contours imprécis, résume William Allen, l'un des auteurs de l'étude publiée par la Royal Society. "C'est particulièrement vrai des félins qui passent beaucoup de temps dans les arbres avec une lumière faible, autrement dit les chasseurs nocturnes", souligne-t-il. L'étude permet même de penser que le motif des taches évolue au fil du temps pour se rapprocher des éléments du décor naturel en termes de taille, de forme et de variété.
Mais que les bambins espiègles ne désespèrent pas ! Un félin, et non des moindres, continue cependant de défier la science, ses rayures verticales refusant de s'inscrire dans ce schéma : le tigre. "Bien que les tigres puissent certainement être très bien camouflés, et que leur habitat puisse présenter des caractéristiques orientées verticalement, on se demande pourquoi les rayures verticales ne sont pas plus répandues chez les félidés et d'autres espèces de mammifères", reconnaît l'étude.

Alcoolisme : le gène qui protège

Des scientifiques ont découvert une variation génétique qui protégerait contre l'alcoolisme, en démultipliant l'effet ressenti en cas de consommation d'alcool... ce qui pousse à boire moins. 

On savait déjà que certaines caractéristiques génétiques pouvaient expliquer en partie la dépendance à l'alcool. Mais des chercheurs américains viennent aussi de découvrir une variation génétique qui protégerait contre l'alcoolisme, ouvrant potentiellement la voie à des traitements préventifs. Cette variante du gène "CYP2E1" est liée à la réaction à l'alcool. Chez 10 à 20% des personnes ayant cette caractéristique génétique, quelques verres suffisent pour qu'elles se sentent plus ivres que le reste de la population.
Or, des études précédentes ont montré que des individus ayant de fortes réactions à de petites quantités d'alcool avaient un risque moindre de devenir alcooliques ; mais l'origine génétique de cette réaction n'était pas claire.
Des causes complexes
"Nous avons trouvé un gène qui protège contre l'alcoolisme et qui en plus de cela a un effet très puissant", souligne le Dr Kirk Wilhelmsen, professeur de génétique à l'Université de Caroline du Nord, principal auteur de cette étude parue dans l'édition en ligne de la revue Alcoholism: Clinical and Experimental Research. "Mais l'alcoolisme est une maladie très complexe et il y a un grand nombre de raisons compliquées pour lesquelles les gens boivent et les effets de cette variante génétique pourraient seulement n'être qu'une de ces raisons".
De manière à pouvoir distinguer les caractéristiques génétiques de l'alcoolisme, le Dr Wilhelmsen et ses collègues, ont recruté des centaines de paires de frères et/ou soeurs adultes et dont au moins l'un de leurs parents a été alcoolique. Les participants ont tout d'abord pris un mélange de vodka et de soda équivalent à environ trois verres. Ensuite, ils ont dû répondre à un certain nombre de questions à intervalles réguliers pour déterminer les effets de l'alcool, devant notamment dire s'ils se sentaient saouls ou pas, s'ils avaient envie de dormir ou non. Les chercheurs ont ensuite déterminé la région du cerveau où se situaient les gènes paraissant influencer sur la manière dont les étudiants ressentaient les effets de l'alcool.
Le gène CYP2E1 intrigue depuis longtemps les chercheurs car il permet la production d'une enzyme capable de métaboliser l'alcool, selon l'étude. La plus grande partie de l'alcool consommé est en fait métabolisée par une autre enzyme appelée déhydrogénase active dans le foie. Mais le gène CYP2E1 agit différemment, et pas dans le foie mais dans le cerveau, générant aussi de toute petites molécules (radicaux-libres) qui peuvent avoir des effets néfastes sur des structures très sensibles comme celles des cellules cérébrales.

Rocard: "La télé a cassé la politique"

Pour l'ex-Premier ministre, le petit écran appauvrit le débat public. Il explique à L'EXPRESS ce qu'il reproche aux médias et à la télévision en particulier.

 
Le couple politique-médias n'en finit plus de faire des étincelles. Quelle responsabilité porte la télévision dans la fracture qui se creuse aujourd'hui entre journalistes et responsables politiques, alors que, d'Arnaud Montebourg à Bernard Tapie, en passant par Jean-Luc Mélenchon, les critiques se multiplient ?  
Théoricien de la communication, l'Américain Neil Postman, qui dirigea le département culture et communication de l'université de New York, publiait en 1985 un ouvrage de référence - Se distraire à en mourir - dans lequel il se livrait à un réquisitoire en règle contre la télévision, accusée de formater la société et de décerveler les citoyens.  
Edité en France pour la première fois (Ed. Nova), cet ouvrage contient une préface signée de Michel Rocard.  
L'ex-Premier ministre y jette un regard cruel sur les médias en général et sur le petit écran en particulier, accusés, au nom du sensationnalisme et d'une approche exclusivement commerciale de l'information, de réduire le discours politique à sa plus simple expression. Pour l'Express, Michel Rocard va plus loin.  
Neil Postman explique que le petit écran ne serait qu'une vaste entreprise de divertissement dans laquelle les politiques iraient se fourvoyer. Et vous ajoutez que la télévision "casse le travail des politiques". En quoi ce média serait-il destructeur ?
De beaucoup de manières. Les contraintes économiques de ce média qu'est la télévision - cet instrument devant lequel les Français campent en moyenne trois heures par jour, il faut le rappeler - sont telles que l'on ne peut pas y diffuser de l'explication, de l'analyse, de la statistique et du raisonnement à moyen ou long terme: considérant que c'est la condition absolue pour ne pas perdre d'audience, les professionnels de ce secteur ont choisi de privilégier le spectacle et l'affectif au détriment du fond.  
Amplification de l'effet d'annonce, raccourcis de l'information, diffusion de toute décision sans mise en perspective ni rappel du contexte: le petit écran a entériné la disparition du temps long.  
Pas seulement à l'intérieur même des journaux d'information, de 13 heures ou de 20 heures, mais sur l'ensemble des grilles de programmes des chaînes.  
Je ne me souviens pas d'avoir vu jusqu'ici à la télévision la moindre attention portée sur un sujet qui aille au-delà de la prochaine échéance électorale!  
Or, on le sait, en politique, tout ce que l'on met en chantier produit ses premiers effets au minimum dans les dix ans qui viennent, et en tous les cas pas avant les deux ou trois ans qui suivent la mise en place de ladite mesure.  
Cette disparition du long terme à la télévision est d'autant plus terrible qu'intervient le regard enfantin: les journaux d'information induisent les questions que les plus jeunes, dont le regard sur la société est formaté par le petit écran, sont amenés à poser à l'école.  
La télévision souffre d'un autre mal profond, dites-vous, le refus de la complexité.
Dès que vous avez un entrelacs d'arguments ou de faits rassemblés pour comprendre un événement ou une simple information qui nécessiterait un début d'explication, c'est impossible: les acteurs de la télévision vous affirment qu'un tel exercice d'approfondissement suppose une attention toute particulière qu'aucun téléspectateur n'est en mesure, selon eux, de soutenir.  

Au motif que nous formerions une nation inepte et incapable de réflexion? C'est consternant. Elle est loin, l'époque où le fondateur du Temps donnait pour seule consigne à ses journalistes: "Faites emmerdant !"  
J'ajoute à cela - c'est mon dernier point - que ce refus de la complexité, que cette schématisation à l'extrême de l'information mènent inévitablement à un appauvrissement de la langue, qui perd de ses nuances et de sa richesse.  
Les journalistes vont au plus parlant, avec un vocabulaire réduit au strict minimum: faire court est devenu la règle. Je me souviens d'avoir rencontré un jour une journaliste d'une grande radio qui m'avait donné une minute trente chrono pour développer ce qu'elle appelait mon "projet de société": j'avais ostensiblement tourné les talons...  
Ce vocabulaire minimaliste, les politiques l'ont également adopté ?
Oui, et par la faute de journalistes, qui ont bouleversé tous les codes de notre métier: la politique dans les médias n'y est plus traitée que sous la forme du combat permanent que se livrent les ambitions conflictuelles.  
La pente est générale: on charge sur les individus, on personnalise le discours et on oublie les institutions. Jamais vous ne verrez une chaîne reprendre la déclaration d'un parti politique, elle préférera un bout de commentaire ou la petite phrase de tel ou tel responsable de parti, même de second plan.  

Si bien que la vie politique dans notre pays se résume pour la télévision et la presse à une joute de gladiateurs. Tout cela oblige les responsables de parti à se référer exclusivement à la compétition permanente qui les oppose et que mettent en exergue les chaînes, avec une gourmandise coupable.  
La politique est devenue ainsi l'un des piliers de l'entertainment, un spectacle qui voit des responsables de premier plan condamnés à jouer de leur charisme ou à donner aux médias un peu de leur vie privée, quand ils devraient se borner à expliquer aux Français pourquoi nous sommes en pleine crise financière.  
Même la presse écrite, qui aurait pu se distinguer et prendre le contre-pied de la télévision, joue à fond la personnalisation au détriment des idées.  
Souvenons-nous de l'homme de presse américain William Randolph Hearst, qui, dans les années 1920, en réponse à l'un de ses reporters envoyé à La Havane et se plaignant de n'avoir rien à se mettre sous la dent - ni histoires ni conflits, se lamentait-il - lui avait adressé ce message, par télex: "Vous ordonne de rester. Fournissez les récits, je fournirai la guerre." Cette phrase mémorable sonna le début du décrochage de la presse écrite vers le règne de la marchandise et de la vente à tout prix. Quatre-vingt-dix ans plus tard, rien n'a changé, tout a empiré.  
Mais, si le discours politique vous semble galvaudé, c'est d'abord parce que les politiques ont capitulé en acceptant de se caricaturer à coups de formules réductrices. De celles qui font le "buzz", comme on dit...
Naturellement. Seulement, le choix qui leur est offert est mince: ou bien ils acceptent d'en passer par les fourches Caudines et les règles de la télévision, ou bien ils disparaissent!  
Ce système a été poussé si loin qu'il n'y a même plus de débat interne au sein de nos partis politiques. Tout est sur la place publique, tout n'est plus que spectacle.  

Nous sommes devenus le tiers obligé d'une profession qui dicte ses règles. Je me souviens que, licencié de mes fonctions de Premier ministre le 15 mai 1991, j'avais entendu un matin Jacques Chirac expliquer sur les antennes que Michel Rocard avait "vidé les caisses de l'Etat".  
Mon sang n'avait fait qu'un tour et dans la foulée j'avais reçu, cela n'étonnera personne, une quarantaine de demandes d'interview. Terrorisée, mon assistante m'avait dit, "Monsieur, qu'est-ce qu'on fait?" Je lui avais fait répondre: "J'irai partout à la condition que la direction de la chaîne ou du journal en question accepte de donner les chiffres exacts du déficit public", tels qu'ils étaient alors publiés au Journal officiel, chiffres qui montraient que j'avais à l'époque réduit ce fameux déficit de 45 milliards de francs. Aucun média n'a accepté de publier mon bilan.  
Péché par omission, paresse collective ?
Non, pur réflexe marchand. L'argument de vente étant le conflit, la publication de ces chiffres réduisait à néant ma confrontation avec Chirac et n'avait du coup plus d'intérêt pour des médias qui ne peuvent vendre que du drame.  
Voyant que personne ne prenait à bras-le-corps un sujet qui devenait à leurs yeux ennuyeux à en mourir, je me suis retiré sur mes terres et n'ai jamais apporté le moindre démenti aux allégations de Jacques Chirac!  
"Faire emmerdant", dites-vous. En faisant du Rocard toute votre vie, au risque d'en être parfois inaudible, n'avez-vous pas compromis votre parcours politique ?
L'inverse aurait été pour moi un pari intenable. Or, ce que vous évoquez ne m'a jamais empêché de rester le chouchou des sondages.  
Mon degré d'exigence a toujours été tel que jamais je n'aurais accepté d'entrer dans un jeu qui participe de la nocivité de la télévision et de dérives que je dénonçais déjà dans un livre intitulé Le Coeur à l'ouvrage, qui date de 1987!  
Vous dites regretter la confrontation entre journalistes et politiques. Lesquels n'ont jamais ménagé la presse, de François Mitterrand à Nicolas Sarkozy.
Ce sont des comportements auxquels je n'ai jamais adhéré, car naïfs et inefficaces, mais de défense.  
Historiquement la presse a gagné sa respectabilité et sa place en se confrontant avec le pouvoir et personne, à droite comme à gauche, ne se risquerait à revenir en arrière sur sa liberté.  

Résultat, la suspicion entre ces deux corps est générale: chaque fois qu'un nouveau média est apparu, les politiques ont toujours tenté de le contrôler.  
Mon rêve serait un pacte professionnel qui verrait journalistes et politiques s'engager sur quelques règles allant du respect de la vérité des faits à l'exigence de la complexité.  
L'Etat ne peut pas mener cette réflexion, sauf à rouvrir un front avec votre profession. Quant aux patrons de média, animés par le spectaculaire, ils restent guidés par des objectifs de rentabilité, d'audience et de vente au numéro. C'est donc l'impasse.  
Arnaud Montebourg s'est livré à une charge violente contre TF1, accusée de dispenser une idéologie ultra-conservatrice. A-t-il raison ?
Montebourg se trompe de discours. L'idée que TF1 soit partiale, si c'est le cas, est parfaitement secondaire par rapport au fait que cette chaîne peut se révéler complice d'une détérioration de la capacité de penser de la société en n'expliquant pas les choses doctement.  
Tout média qui respecterait les exigences de l'intelligence et de l'information, même si c'est au nom d'une vision de droite, favoriserait le civisme et la participation politique. Or, réduire cette question à quelques mots chocs qui font échos dans les médias ne fait guère avancer le débat.  
















PS: combien de divisions?



Les députés modifient leur régime spécial de retraite

Bernard Accoyer va proposer à son bureau non pas de supprimer mais de limiter le système de "double cotisation", qui caractérise le régime spécial des députés.
 LES députés vont enfin réformer leur régime spécial après moultes teriversations. Le Président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, va proposer mercredi 27 octobre, à son bureau, non pas de supprimer mais de limiter le système de "double cotisation", qui caractérise le régime spécial des députés. Non seulement leur taux de cotisation était, jusqu'à présent, plus faible (7,85 % contre 10,55 % dans le privé). Mais, en plus les parlementaires cotisaient deux fois (15,7 %) lors de leurs trois premiers mandats puis 1,5 fois lors du quatrième (11,77 %) avant de revenir à la normale au cinquième. Résultat: 22,5 années de cotisations suffisaient pour valider l'équivalent d'une carrière pleine de quarante annuités et toucher une pension de l'ordre de 6 000 euros. Un système censé compenser une faible durée de vie professionnelle (sept ans en moyenne soit un mandat et demi) mais qui avantage les parlementaires fonctionnaires: une fois battus, ces derniers peuvent retourner dans leur administration d'origine.

Bernard Accoyer a donc décidé de trouver un compromis en créant un régime complémentaire facultatif, qui permet toujours de cotiser double pendant les deux premiers mandats. Mais, cette fois, le système revient à une simple cotisation dès le troisième. Et le taux sera progressivement aligné sur celui du privé, comme l'avait déjà annoncé Accoyer, tout comme la durée de cotisation, qui va passer de 40 à 41,5 ans, et le taux de réversion en faveur du conjoint survivant, de 66 % à 54 %. L'âge légal pour liquider sa retraite sera également porté de 60 à 62 ans. Enfin, autre avantage plus méconnu, qui pourrait être supprimé: le 13ème mois de pension dont bénéficiaient les retraités sans aucune raison valable. Bien sûr, que les députés se rassurent, cette réforme, si elle est adoptée par le Bureau de l'Assemblée, ne s'appliquera qu'au fil du temps, en commençant par les nouveaux élus de la prochaine magistrature en juin 2012. En attendant, le contribuable continuera à payer pour les vieux jours de ses représentants: en 2009, les cotisations des parlementaires actifs n'ont assuré que 11 à 12 % des 65 millions d'euros de pensions versées aux retraités en 2009.

MARRANT NON ? TOUT LE MONDE A VOTÉ MÊME LES DÉPUTÉS PS. 

"Une nouvelle vague de crise est en train d'arriver"

Pour Jacques Attali, un nouveau scandale américain pourrait replonger l’économie dans la crise.
"La crise est loin d'être finie", a estimé Jacques Attali, mercredi sur Europe 1. "Si la France ne réduit pas ses dépenses (…), la dette publique va augmenter dans des proportions qui atteindront celle de la Grèce et le chômage va continuer d’augmenter", a insisté l'ancien sherpa de François Mitterrand.

Son rapport est vivement critiqué

La "commission pour la libération de la croissance française" qu'il préside a proposé vendredi au chef de l'Etat un programme sur dix ans pour réduire radicalement la dette publique et favoriser l'emploi, s'attirant de vives critiques.
"Je trouve désagréable la manière dont on ment sur la manière de rendre compte de ce rapport, qui n’est pas un rapport sur l’austérité mais au contraire qui propose des moteurs de croissance ", a assuré Jacques Attali.
 Une nouvelle crise est à prévoir

Retraites : "la réforme est insuffisante"
envoyé par Europe1fr. - L'info internationale vidéo.

L’économiste estime par ailleurs qu’une nouvelle crise, est à prévoir, au niveau mondial. "Au Japon, aux Etats-Unis et en Europe, une crise extrêmement grave est en marche", a-t-il martelé avant d’asséner : "aux Etats-Unis, une nouvelle vague de crise est en train d'arriver. Il y a un nouveau scandale sur la manière dont ont été comptabilisées les faillites immobilières. Et ce scandale va entraîner de nouvelles pertes bancaires. On parle de sept à huit cents milliards pour ce foreclosure-gate".
Le foreclosure-gate (”scandale des saisies”) est un scandale venu tout droit des Etats-Unis.

Le scandale des saisies aux Etats-Unis

Lors de la crise des subprimes, des millions de ménages américains avaient perdus leurs logements. Mais en examinant les dossiers de saisie d’un peu plus près, des avocats ont déniché une faille : il apparaît que les banques ont contourné la procédure légale. Les saisies auraient été faites dans l'urgence, en oubliant les lois en vigueur.
Résultat : ses défaillances pourraient conduire à l’annulation de millions d’actes d’achat ou de vente, car les organismes de crédit ne sont plus en mesure de prouver qu’ils détenaient, ou pas, une hypothèque.

De nombreux pays seraient menacés par une sécheresse prolongée

Les Etats-Unis et un grand nombre de pays très peuplés font face à une menace grandissante de sécheresse grave et prolongée au cours des prochaines décennies, selon une étude du Centre national américain de recherche atmosphérique (NCAR), publiée mardi. L'analyse détaillée de cette recherche conclut que la montée des températures combinée au changement climatique va probablement créer un environnement de plus en plus sec à travers l'ensemble du globe au cours des trente prochaines années, écrit le scientifique Aiguo Dai, principal auteur de ces projections.

Selon lui, il existe une possibilité que dans certaines régions la sécheresse atteigne des niveaux rarement, sinon jamais observés dans les temps modernes d'ici la fin du siècle. Cette recherche s'appuie sur vingt-deux modèles climatiques informatiques, un indice étendu de mesure des conditions de sécheresse ainsi que sur des analyses d'études déjà publiées. Ces travaux concluent que la plus grande partie de l'Amérique, de l'Europe, de l'Asie, de l'Afrique et de l'Australie, pourrait être menacée de sécheresse extrême durant ce siècle.
Par contre, les régions situées dans les latitudes élevées de l'Alaska à la Scandinavie, vont probablement devenir plus humides, selon cette étude. "Nous faisons face à la possibilité de sécheresse étendue dans les prochaines décennies, mais cela reste encore à être pleinement reconnu par le public et la communauté de la recherche sur le changement climatique", relève Aiguo Dai. "Si les projections dans cette étude venaient à être même proche de se concrétiser, les conséquences pour les sociétés dans le monde seraient gigantesques", prédit ce climatologue.
Mais ce dernier a toutefois prévenu que les conclusions de son étude sont fondées sur les meilleures projections actuelles des émissions de gaz à effet de serre. Ce qui va vraiment se passer dans les décennies à venir dépendra de nombreux facteurs, dont les futures émissions de CO2 autant que des cycles climatiques naturels tel le courant marin El Niño, insiste ce chercheur.

Mobilisation : la violence monte d'un cran






SERAIT-CE LE DÉBUT D'UN SYNDROME GREC ?

LE COMMENTAIRE DE CHRISTOPHE BARBIER



LU UN COMMENTAIRE AU HASARD SUR LES MANIFESTATIONS :


Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison !

Tous perdants

Les syndicats continuent à rassembler à un haut niveau. Le gouvernement réaffirme son intention de ne rien céder sur le fond. Hier, au terme de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le paysage social français semblait figé. Une note inquiétante est pourtant venue s’ajouter à la partition connue de ces défilés : une montée sensible de l’exaspération. Elle était lisible à la fois dans les déclarations des organisateurs de manifestations et dans la fermeté exprimée dès dimanche soir par le premier ministre pour empêcher les paralysies annoncées.

Quelle peut être alors l’issue au moment où les mouvements de lycéens et d’étudiants, le blocage de certaines raffineries et de dépôts de carburant, voire l’entrée en lice des routiers ajoutent encore à la confusion ? À vrai dire, il n’y a plus grand-chose à lâcher sur la réforme elle-même après les gestes déjà faits sur la pénibilité, les carrières longues ou pour les mères de famille. Toute nouvelle concession sur le texte serait interprétée comme un renoncement. Elle serait le signe d’une faiblesse politique, impossible à assumer.

Reste donc, du point de vue du gouvernement, à jouer la montre. Le scénario a déjà été écrit avec, dans l’ordre, l’arrivée des vacances de la Toussaint, l’adoption rapide de la réforme par le Parlement et l’espoir que le soutien largement manifeste par l’opinion à la contestation fléchisse. Ce pari qui comporte une part de risque n’est pas si absurde : l’unité syndicale est lézardée, les syndicats réformistes n’envisagent pas de grand soir et l’opinion, versatile, pourrait donc changer très vite d’avis si le climat venait encore à s’alourdir.

À un niveau rarement atteint chez nos voisins européens pourtant confrontés aux mêmes défis, la France continue ainsi à vivre un nouveau psychodrame autour des changements nécessaires. Il n’y aura bien entendu que des perdants. Certes, cette nouvelle adaptation du régime des retraites va sans doute s’appliquer. Mais ce sera sans véritable adhésion. Les prochaines discussions sociales s’ouvriront dans les pires conditions puisque les partenaires sociaux auront le sentiment d’avoir été méprisés. Une preuve de plus que la réforme ne se décrète pas. Mais qu’elle a besoin d’être sérieusement préparée.

L'urgence d'en sortir




Il y a des semaines qui comptent double, voire triple. Celle-ci particulièrement. Pour le pouvoir, pour l'opposition, pour le pays, il est urgent de dissiper le climat de tension qui entoure les retraites.


Pour le pays : alors que le nombre de manifestants stagne, malgré l'afflux de lycéens, et que le taux de grévistes régresse, le mouvement s'accompagne de violences et d'actions paralysantes dans le secteur des carburants. Discréditer les manifestations ou produire le maximum de gêne avec le minimum de monde : cet usage immodéré de l'action sociale trouve vite ses limites.


Dès lors qu'il risque d'empêcher les salariés d'aller au travail, les transporteurs de livrer ou les entreprises de produire, le blocage recherché par quelques minorités, peu menacées de retraite à 67 ans, est évidemment condamnable.


Outre qu'elle fragilise une économie déjà mal en point, cette méthode ternit l'image et la crédibilité réformatrice de la France. Le gouvernement ne peut évidemment pas laisser faire : céder, alors qu'il faut encore redresser la Sécu et financer la dépendance, tuerait tout espoir de redresser les comptes du pays qui le paierait cash à travers le coût de ses emprunts.


Pour le pouvoir : il est trop tôt, à une semaine du vote définitif de la réforme, pour dire si la fermeté entraînera un reflux résigné de la contestation ou, au contraire, un coûteux regain de tension. En ayant accéléré le vote de la loi pour devancer les manifestations, le gouvernement s'était interdit de bouger, pariant que la fatigue financière des grévistes, les fissures syndicales et l'approche des vacances joueraient en sa faveur.


Mais l'humiliation n'est jamais une conclusion prometteuse. On ne peut pas rêver d'interlocuteurs sociaux forts et les obliger, alors qu'ils ont fait preuve de responsabilité, à replier leurs banderoles sans la moindre concession. On aurait, par exemple, imaginé un lissage du passage de 65 ans à 67 ans comme butée pour une retraite à taux plein.


Cette absence de tout nouveau compromis augure mal de la qualité future du dialogue social et pourrait imprimer dans les mémoires, à seize mois des élections, l'image d'un pouvoir ferme pour la droite, fermé pour la gauche.


Pour l'opposition : l'engagement du PS sur des positions dures risque d'être compliqué à assumer le jour où il arriverait au pouvoir. Promettre un retour de l'âge légal à 60 ans, c'est prendre le risque de décevoir ceux qui n'auraient pas compris que cette possibilité concernerait peu de monde ou s'accompagnerait de conditions financières pénalisantes.


Pour les syndicats, la radicalisation de l'action risquerait de refroidir une opinion acquise au mouvement. Ce qui ne serait pas, pour autant, une victoire pour la majorité, occupée à gérer les conséquences de la crise à défaut d'en avoir éliminé les causes.


Devant des jeunes anxieux pour leur avenir, devant des Français qui craignent de devenir pauvres ¯ plus d'un tiers selon une enquête du Pèlerin ¯ on voit bien, au-delà de ce conflit, quelle devra être la tâche du gouvernement remanié : qu'il s'agisse de retraites, d'impôts ou de santé, l'opinion, même celle qui ne manifeste pas, attend un message de justice.

Demain le ressentiment



En France, en 2010, la révolution d'octobre n'aura pas lieu. Mais, en quelques jours, le pays s'offre le luxe de rater à la fois une réforme et une révolution. Le naufrage du fantasme révolutionnaire est sans surprise : personne n'en veut, mis à part quelques vociférateurs, néofascistes ou néobolchéviques. Plus subtil est l'échec de la réforme : une fois légale, elle ne paraîtra pas légitime et, même en vigueur, semblera en sursis. Quelle que soit son issue, cette crise laissera un singulier héritage. Une fois les lois votées, amendements intégrés, raffineries débloquées, banderoles rangées, manifestants décomptés, lycées rouverts… que va-t-il donc rester ? Du ressentiment.


Demain va commencer un temps où personne ne sera réellement satisfait de ce qui s'est passé. Un temps où chacun se racontera que son échec - partiel ou total -incombe à l'autre et non à lui-même. Un temps où la rancoeur va mijoter doucement, cuire et recuire, polluer les dessous de la vie publique. C'est cela, le ressentiment : une hostilité affadie mais entretenue, alimentée au lieu d'être digérée, et cependant incapable d'agir. Rien à voir avec l'esprit de revanche, qui suppose, comme dans une compétition sportive, que les adversaires puissent échanger leurs places. Au contraire, le ressentiment ne prépare à aucune victoire vengeresse, car il s'est convaincu d'une dissymétrie permanente.


Depuis cent-cinquante ans au moins, la philosophie interroge cette notion. Le Danois Sören Kierkegaard (1813-1855), père de l'existentialisme, fut le premier à voir dans le ressentiment la marque d'un temps sans grandeur, où l'homme qui prend le risque de créer se trouve blâmé pour imprudence et témérité : on lui en veut de sa hardiesse. Nietzsche, creusant la même veine avec son génie de la provocation, deviendra le grand penseur du ressentiment. Il démonte la mise en place des idéaux, souligne qu'égalité et justice ne sont que des dérivés de jalousie et de vengeance. Il diagnostique combien « le ressentiment nuit au faible plus qu'à quiconque » (« Antéchrist », § 22) et rappelle à ceux qui voudraient « étudier le ressentiment de plus près : c'est aujourd'hui chez les anarchistes et les antisémites que cette plante fleurit le mieux » (« Généalogie de la morale », § 10). De ce point de vue, il n'est pas sûr que, depuis 1887, les choses aient tellement changé.


Max Scheler, en 1912, dans « L'Homme du ressentiment », tente de réconcilier Nietzsche et le christianisme, en élargissant encore la portée de la notion. Il en fait ce que Camus, dans « L'Homme révolté » (1951) décrit comme « une auto-intoxication, la sécrétion néfaste, en vase clos, d'une impuissance prolongée ». Scheler soutient que ressentiment et révolte sont identiques, Camus s'emploie au contraire à les distinguer. Ce débat ancien, qu'on pouvait croire dépassé, risque de redevenir actuel. Parce que la dimension psychologique va jouer, dans les temps qui viennent, un rôle nouveau.


En temps normal, on doit toujours se méfier des analyses qui « psychologisent » à l'excès des situations par nature multiples - économiques, sociales, politiques. Cette fois, pourtant, la singularité française est bien d'avoir installé au coeur du politique plus de psychologie qu'il n'est usuel. Le volontarisme du président, l'impression des manifestants de n'être pas entendus, pas même écoutés, induisent une composante d'animosité et de frustration. Aux conflits, désaccords et affrontements - qui font partie intégrante de toute vie démocratique -s'ajoute désormais la dimension passionnelle. On aurait tort d'en sous-estimer l'importance. Le ressentiment sera bien une des composantes de la vie française des temps qui viennent. D'autant qu'il traverse aussi syndicats, partis et administrations, et les divise du dedans. Rancoeur de la vengeance impossible, volonté d'impuissance dont l'adversaire est censé porter la responsabilité, le ressentiment risque d'empoisonner nos lendemains. 

Durablement.

Austérité et planche à billets, le cocktail amer de Cameron

C'est parti. En dépit de l'énorme résistance des ministères, des premières menaces de grèves et des violentes critiques d'économistes de tous bords, George Osborne, le chancelier de l'Echiquier britannique, a tenu bon. Comme il l'avait prévu en juin, en annonçant son programme d'austérité, il va bien détailler aujourd'hui les mesures visant à réduire de 83 milliards de livres (près de 95 milliards d'euros) le train de vie de l'Etat, et ce en seulement cinq exercices fiscaux. Le budget britannique atteignant un peu moins de 700 milliards de livres, cette économie, qui va ramener le poids de l'Etat dans l'économie à son niveau de 1999, est considérable. Elle va concrètement affecter la vie de millions de personnes : les quelque 600.000 d'entre elles qui vont perdre leur travail de fonctionnaire ; les familles nombreuses de chômeurs, puisque les prestations sociales d'un foyer ne pourront désormais jamais dépasser 26.000 livres par an, soit le salaire moyen des familles ayant un travail en Grande-Bretagne. Les classes moyennes, qui forment la base de l'électorat conservateur, seront elles aussi touchées, car les plus riches d'entre elles ne recevront plus d'allocations familiales. Et ce n'est pas tout : pour que le budget soit à l'équilibre à la fin du quinquennat du Premier ministre, David Cameron, des hausses d'impôts de quelque 29 milliards sont également prévues. Mais pour George Osborne, qui est apparu étonnamment serein à la télévision ce week-end, pas question de reculer. Pour lui, un plan B serait même illégitime, puisqu'en cas de dégradation de l'économie, la première raison de s'inquiéter pour le Royaume-Uni serait de savoir comment il va réduire son déficit, le plus élevé des pays riches, et rassurer les investisseurs internationaux.
Il est vrai que les grands patrons sont sortis lundi de leur réserve pour le soutenir. George Osborne a par ailleurs devant lui une nation disciplinée, qui soutient l'effort de rigueur. On ne prend pas beaucoup de risques en disant qu'un tel programme d'austérité aurait paralysé la France. D'autant qu'il s'accompagne d'une réorganisation drastique de pans entiers de l'administration britannique : le système de santé sera géré par les médecins généralistes, l'université risque d'être libéralisée, le « welfare state » est chamboulé pour inciter au travail…
Pourtant la pression est énorme sur le chancelier. Maintenant que l'heure de vérité approche, les économistes, qui craignent moins un retour à la récession qu'une croissance molle, sont de plus en plus nombreux à penser qu'il ne servait à rien d'aller si vite dans le rééquilibrage des comptes publics pendant une période aussi atone pour le commerce mondial. Agacés de voir leurs arguments taxés du terme péjoratif de « néokeynésianisme », certains économistes n'ont pas de mots assez durs contre le parti pris du gouvernement, convaincu que le secteur privé supplantera le secteur public à mesure que ce dernier perdra du poids. Le fameux « crowding out » -c'est-à-dire le phénomène d'étouffement de l'initiative privée par le secteur public -n'existe que quand la croissance de l'économie est proche de son potentiel maximal et lorsque le chômage est bas, explique le professeur Robert Skidelsky. Chroniqueur au « Financial Times », Martin Wolf estime de son côté qu'il n'y a pas plus de légitimité à transmettre aux générations qui viennent une économie atrophiée qu'une économie surendettée. Pas de doute : en cas d'échec, la réaction contre le gouvernement sera violente.
Même si George Osborne assure publiquement refuser d'envisager un plan B, il a néanmoins des raisons de penser que la cure d'austérité peut être diluée si nécessaire. Un ministre libéral-démocrate déclarait récemment que le plan de rigueur n'était pas « attaché au mât ». Ce fut la première ouverture publique en faveur de plus de flexibilité. « Le rythme de réduction des déficits espéré par le précédent gouvernement satisfaisait déjà les marchés, explique Simon Hayes, économiste chez Barclays. Le gouvernement dispose donc d'une marge de manoeuvre pour le ralentir. » Pour beaucoup d'économistes, réduire le rythme de diminution des dépenses en cas de problème n'est pas la solution alternative préférée de ce gouvernement, car il a mis sa crédibilité en jeu sur le « redimensionnement » de l'Etat, une approche typiquement conservatrice. En revanche, baisser les impôts ou retarder les hausses programmées pourrait le satisfaire davantage. Rachel Lomax, ancienne numéro deux de la Banque d'Angleterre, estime ce scénario tout à fait possible. Retarder le relèvement de la TVA à 20 %, ou baisser l'impôt sur le revenu sont des options envisageables, selon elle.
Mais la solution de secours la plus souvent envisagée est une remise en marche de la planche à billets. Pour Rachel Lomax, le recours à la Banque d'Angleterre pour stimuler la demande en cas de problème est « implicite » ces temps-ci. D'ailleurs, David Cameron ne s'est-il pas présenté lors de sa dernière conférence de presse comme « un conservateur fiscal et un activiste monétaire » ? On ne peut pas parler de perte d'indépendance de la Banque d'Angleterre puisque son gouverneur Mervyn King, a obtenu la rigueur qu'il appelle de ses voeux, mais on voit s'esquisser une certaine répartition des tâches entre l'institut d'émission et le gouvernement. Ce dernier diminue le poids de l'Etat quand le premier assouplit la politique monétaire pour compenser. Au risque de créer de l'inflation. Celle-ci, supérieure à 3 %, est déjà plus élevée en Grande-Bretagne que dans le reste de l'Europe.
Beaucoup de décideurs économiques du Vieux Continent rêveraient de ce partage des rôles, dont les prive, estiment-ils, la Banque centrale européenne. Cela dit, si l'« assouplissement quantitatif » est un instrument qu'il est rassurant d'avoir, il n'est pas la panacée, encore moins en période de croissance molle qu'en période de vraie crise. On ne sait pas exactement en quoi cela aide à relancer l'économie, met en garde Rachel Lomax. On sait en revanche que cela fait gonfler les bulles.

Les mots pour le dire

Deux figures rhétoriques minent le discours politicien : l’hyperbole et la litote. La première exagère, la seconde minore. L’une et l’autre témoignent d’une vaine tentative de brouiller la réalité.

Que reste-t-il, par exemple, des outrances langagières de Viviane Reding ? En septembre, elle voulait poursuivre la France pour “discrimination”. Rien de moins. L’expulsion des Roms par Nicolas Sarkozy lui rappelait les pires heures “de la Deuxième Guerre mondiale”. Notre pays, gagné par un pétainisme rampant, méritait d’être cloué au pilori. Voici pourtant la commissaire luxembourgeoise qui baisse brutalement le ton. Après examen, Roissy n’est pas Drancy et “reconduite à la frontière” ne vaut pas “déportation”.

Paris a fourni toutes les garanties, on classe l’affaire, il n’y a pas là de quoi fouetter un chat. Le flot d’anathèmes jadis proférés se réduit à un petit filet d’eau tiède. François Fillon, bien que peu porté sur le calembour, joue aussi avec les mots. Il a annoncé, hier, un plan d’acheminement du carburant “pour que la situation redevienne normale dans quatre, cinq jours”. La veille encore, catégorique, le Premier ministre réfutait le vocable de “pénurie”. Et alors ? Il persiste : “On ne peut pas parler de pénurie, mais de difficulté d’approvisionnement aux pompes.” Ça change tout, évidemment, sauf pour l’automobiliste en panne sèche.

“Gouverner, c’est rectifier les noms” disait déjà Confucius.

Casseurs


Quand les adultes jouent au bras de fer, quand les parents miment l'épreuve de force, les mômes cassent. Premier degré, ces mômes, loin des rituels policés de leurs aînés. La situation est bloquée ? Ils débloquent, comme ils disent, ils perdent la tête et la mesure. Ils ont quel âge : 14 ans, 15 ans ? Des gamins, des collégiens, qui brisent les vitrines, renversent les voitures, pillent les magasins, puis s'égaient comme une volée de moineaux devant les premières matraques. C'est colin-maillard, chat perché et cache-tampon en version graine de violence. Les grands appellent ça une guérilla urbaine… Et s'ils se demandaient, les adultes, pourquoi les mômes cassent ? Nous ne bougerons pas, affirment les uns. Nous ne bougerons pas, répondent les autres. Et cela semaines après semaines… 
Les casseurs, mesdames et messieurs les adultes, sont les enfants de vos entêtements.

Le poids des photos

Comme une impression de déjà-vu. Il n'y a rien de plus radical pour rendre un mouvement impopulaire que les images de voitures qui brûlent, de casseurs cagoulés qui abattent des devantures de magasins et de files de véhicules devant les pompes à essence. La multiplication des incidents fait craindre la propagation de la violence et peut imposer aux syndicats un tournant dans leur stratégie de poursuite du mouvement. Ils vont devoir redéfinir leurs actions, pourtant toujours très populaires et très suivies partout en France et peut-être suspendre les manifestations, au moins jusqu'aux vacances, pour ne pas prendre le risque d'accrochages graves qui retourneraient l'opinion.


Le durcissement sert la cause de ceux qui veulent pousser les feux sur la réforme des retraites et celle de Nicolas Sarkozy qui voit s'éloigner le spectre de la reculade. Le président de la République a d'ailleurs très vite affirmé sa volonté de faire respecter l'ordre public. Politiquement Nicolas Sarkozy n'a plus d'autre issue et il se trouve là sur le seul terrain où il peut encore espérer regagner une partie de la confiance perdue. En attendant et presque à coup sûr le chef de l'État va remporter la bataille de la légalité en faisant adopter sa loi par le parlement.


Ce sera une victoire à la Pyrrhus car le passage en force écorne un peu plus la légitimité de la réforme et les prochaines échéances électorales s'annoncent difficiles pour son camp. La stabilité de son impopularité dans un sondage de ce matin en atteste. Certes Nicolas Sarkozy va réussir à faire la démonstration qu'il est capable de toucher au symbole des 60 ans et de défaire ce que la gauche avait fait. Il redevient ainsi le champion de la droite et peut espérer faire le plein des voix au premier tour de la présidentielle.


Mais Nicolas Sarkozy sait aussi que les insatisfactions se cumulent. Les syndicats ne manqueront plus aucune occasion d'en découdre avec lui et de rappeler que la réforme des retraites n'est que le résultat de la pression des marchés financiers sur la politique de la France. Pour ne pas avoir joué l'ouverture sur la durée des cotisations, le chef de l'État doit s'attendre à ce qu'à nouveau, quand il y aura des grèves, tout le monde s'en aperçoive.


ET JE M"EN VAIS CLOPE-UN CLOPE-EN

Pubs sur les méfaits du tabac, messages sur sa nocivité sur les paquets, augmentation du prix des cigarettes, interdiction de fumer dans les lieux publics… Et pourtant le nombre de fumeurs progresse en France, notamment chez les femmes et les chômeurs

En dépit d'une politique anti-tabac draconienne: les "mauvais chiffres" sont là a reconnu lundi dernier Roselyne Bachelot. Reprenant le baromètre santé de l'Institut de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes), la ministre de la Santé a fait part d'une augmentation de près de deux points de la consommation de tabac en France. De 26,9% de la population en 2005 chez les 15-75 ans, la proportion de fumeurs est passée à 28,7% en 2010. Une progression due à deux facteurs : l'augmentation du tabagisme chez les femmes et l'"effet crise", et qui doit selon les professionnels pousser à renforcer la lutte anti-tabac.
Un exutoire contre le stress de la crise
 Tandis que chez les hommes la consommation de tabac tend à se stabiliser (31 à 31.8%), elle est en nette progression chez les femmes ( 23 à 25.7%). Appréciant la cigarette pour des raisons semblables à celles des hommes (désir de faire comme les autres, élément de convivialité, recherche de détente et contrôle de poids, ce dernier point  comptant beaucoup pour certaines adolescentes),la femme qui fume n'est plus par ailleurs mal vue comme autrefois. Le stress et l'anxiété issus d'une situation économique en berne auraient également poussé les personnes touchées à trouver dans la cigarette un exutoire bienvenu. "Pratiquement 50 % des chômeurs sont fumeurs et à l'évidence la crise, l'augmentation du chômage, ont eu un effet sur l'augmentation de la consommation du tabac" a mentionné Roselyne Bachelot.
Nouvelle hausse des prixSi la ministre souhaite la mise en place d'une action spécifique à l'attention des fumeurs en recherche d'emploi, certains professionnels estiment que seule une politique de santé plus volontariste peut freiner durablement la consommation du tabac. Reconnaissant que la crise joue bien un rôle, ils notent toutefois que dans les autres pays européens également touchés par la crise, le tabagisme est resté stable ou serait même en recul. Une lutte véritablement dissuasive ne peut passer selon eux que par une hausse massive et brutale du prix des cigarettes, encore plus forte que les progressions enregistrées jusqu'à maintenant. Et même la hausse de 6% prévue pour le 8 novembre prochain ne sera pas suffisante pour être dissuasive. "Il faut augmenter les taxes de 10 % pour le plus grand bénéfice de l'état et de la Sécurité sociale. La TVA va à l'état mais le produit des autres taxes, (80 % du prix du paquet) va à la Sécurité sociale. Tout le monde serait gagnant et il y aurait moins de fumeurs" a indiqué à la Dépêche Gérard Dubois, professeur de santé publique et président de l'Alliance contre le tabac.

Cassez-vous, les casseurs !

Cassez-vous les casseurs ! Évidemment, comme ça, en gras, le titre peut paraître un peu trivial... Mais, après tout, l'emploi sanguin du verbe a été validé par une parole présidentielle en roue libre dans une allée du salon de l'agriculture. Peu importe les références : il résume bien, en ces circonstances agitées, le sentiment général.
Car nous y sommes. La violence brute, le saccage gratuit, l'ivresse destructrice. Des images de chaos qui font le tour du monde... Les Strasbourgeois de Port du Rhin, meurtris par les ravages urbains collatéraux du sommet de l'Otan, sont bien placés pour comprendre le sentiment d'écœurement, d'incompréhension et de colère qu'on peut éprouver devant un tel spectacle. Une réprobation consensuelle réunit depuis hier ministres, syndicalistes, lycéens et journalistes. Voilà au moins un point d'accord entre générations et entre acteurs conflictuels de la crise sociale.
Ce serait faire insulte à la jeunesse que de chercher une quelconque justification, fut-ce intellectuelle, à des actes vides de sens. Ce serait aussi faire œuvre de malveillance que de les utiliser pour caricaturer la mobilisation et l'engagement des lycéens dans le mouvement de contestation contre la réforme des retraites. L'immense majorité des quelque 130 000 jeunes qui ont défilé pacifiquement dans les rues des grandes villes de France n'ont, bien entendu, rien de commun, sinon leur âge - et encore ! - avec les sauvageons cagoulés qui, confisquant leur cause et avançant masqués, fracassent pour fracasser.
La brutalité sauvage de ces ravageurs dont certains n'ont pas 15 ans, avec parfois même - mais oui - des gueules d'ange, fait froid dans le dos autant qu'elle interroge. Comment ces gamins - qui ne sont pas tous des voyous - en sont-ils arrivés là ? Qu'est ce qui a pu faire sauter toutes les sécurités de leur propre conscience d'ados pour qu'ils laissent déferler d'eux-mêmes une telle haine ? Cette impression de danger souterrain, menace latente qui remonte inévitablement à la surface à chaque épisode de tension sociale, rappelle que la France n'a rien réglé depuis les émeutes des banlieues de 2005 et les échauffourées de la place des Invalides.
Ces dérapages inévitables, mais qui restent marginaux, sont le produit d'une tension extrême que le gouvernement Fillon n'a pas cherché à désamorcer. Il a intérêt, au moins le croit-il, à laisser dériver une forme de jusqu'au-boutisme radical qui peut décrédibiliser la contestation sociale toute entière. C'est une stratégie prévisible qui mise à la fois sur l'émotion et le rapport de force. Un jeu très risqué quand on a une main faible et plus beaucoup d'atouts dans sa manche.


Social : deux scénarios, une sortie

Au lendemain de la sixième journée de manifestations depuis la rentrée, qui a été émaillée de nombreux débordements, plusieurs constats peuvent être faits. Le premier concerne la mobilisation : le nombre de personnes défilant dans les rues ne progresse pas, mais il est toujours élevé (autour de 1 million), tandis que le nombre de grévistes baisse. Le deuxième porte sur les modes d'action : qu'il s'agisse d'une stratégie syndicale décidée en haut lieu ou pas, la coupure du robinet d'essence a remplacé la panne des transports comme levier d'action privilégié par les plus activistes. Le troisième et dernier constat est plus politique : face à un mouvement de plus en plus incontrôlé -les télévisions guettaient hier soir les casseurs place des Invalides, à Paris… -, Nicolas Sarkozy réaffirme jour après jour qu'il ne reculera pas d'un iota. Il l'a redit à Deauville sur un ton grave et calme, qui correspond mieux à la crise que les déclarations de certains ministres expliquant contre toute évidence jusqu'à lundi qu'il n'y avait aucun problème de carburant.

A partir de là, deux scénarios sont possibles. Le premier est le plus simple. Les décisions prises par Matignon pour alimenter les stations-service produisent rapidement leurs effets, les Français peuvent partir en vacances, le texte est voté au Sénat d'ici à vendredi et les syndicats, divisés, ne programment pas de prochaine journée de mobilisation avant la mi-novembre -prenant acte que le Parlement a le dernier mot. Les socialistes, pour ne pas se déchirer, cherchent eux aussi une porte de sortie. Nicolas Sarkozy pousse alors un ouf de soulagement : il l'a emporté.

L'autre scénario est plus inquiétant. Les blocages des raffineries et à la SNCF se poursuivent, les jeunes restent très actifs et les bandes organisées continuent d'offrir un spectacle catastrophique. Et l'opinion, qui soutient la poursuite des mobilisations y compris après le vote du Parlement -comme le révèle notre enquête -, en rend responsable le pouvoir. Poussés par leur base, soutenus par les sondages, les syndicats maintiennent alors leur bras de fer. En cherchant à ajouter la réforme Sarkozy des retraites à la longue liste des défaites de la droite (le CIP de Balladur en 1994, la réforme Juppé en 1995, le CPE de Villepin en 2006).

Ce second scénario n'est ni souhaitable ni le plus probable. Et, de toute façon, même s'il n'est pas tout à fait exclu qu'il puisse se produire, il ne s'agit pas de revoir le projet de loi : c'est dès aujourd'hui qu'une retraite sur dix n'est pas financée, ce dont ne tiennent pas compte les projets alternatifs. Il suffit par ailleurs de regarder ce qui se passe en Europe sur les finances publiques pour constater que le gouvernement n'a pas eu la main si lourde qu'on le dit. Les syndicats doivent dès lors se résoudre à ce que cette bataille soit tranchée par les urnes en 2012. Nicolas Sarkozy aurait intérêt à leur offrir sans tarder non pas une porte de sortie mais des signes tangibles que celle du dialogue social reste grande ouverte.

Supplice

Pour la sixième fois depuis le début de l'année, les lecteurs des « Echos », comme tous ceux de la presse quotidienne nationale, ont été privés hier de leur journal. Ces non-parutions à répétition, provoquées par un syndicat minoritaire dans le secteur, donnent la même impression d'absurdité qu'une série de supplices appliqués à un malade. A la longue, elles ne peuvent aboutir qu'au même résultat : la mort pour la majorité des grands quotidiens nationaux. Tout le monde sait que la presse écrite traverse une crise sans précédent dans l'ensemble des pays industrialisés, où son histoire et son rayonnement furent étroitement liés au développement de la démocratie. La perte d'importantes recettes publicitaires, attirées par de nouvelles formes de médias, la concurrence d'autres canaux de diffusion de l'information et, pour ce qui concerne particulièrement la France, une modernisation trop tardive de son mode de diffusion et de production, ont considérablement fragilisé la presse quotidienne nationale. Or c'est uniquement cette dernière, à l'occasion de grèves soudaines, erratiques et souvent disproportionnées qui se voit la plus pénalisée. Les quotidiens régionaux, c'est heureux pour eux, ne subissent pas le même traitement. Les périodiques ont au moins la possibilité de compenser leur perte de diffusion sur la semaine ou le mois. Les télévisions peuvent continuer de faire leur travail normalement, de même qu'une grande partie des radios. Notre seul recours est de trouver refuge sur la planète Internet, où désormais des éditions numériques sont offertes en accès gratuit aux lecteurs privés de leur quotidien, ce qui ne répare pas les dégâts financiers causés à toute la filière par une journée de non-parution. Car ce qui commence par des quotidiens absents des kiosques finit par des kiosques absents des rues. Longtemps considérés comme « l'aristocratie » du monde ouvrier, les travailleurs du Livre bénéficient encore d'un statut privilégié. Des salaires et des conditions de travail très avantageux dont la principale justification était qu'en garantissant la parution des quotidiens, quelles que soient les circonstances, ils remplissaient un rôle essentiel dans le débat démocratique. En rompant ce contrat implicite, la minorité des fauteurs de grève engage une « lutte finale » qui pourrait bien ne pas être celle qu'elle croit.