mardi 6 janvier 2015
«Hollande écolo» : ceci n’est pas un oxymore
Il n’a pas encore de formule à la Chirac (« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ») mais on y presque. François Hollande met depuis quelques semaines beaucoup d’émotion et de constance à parler d’écologie. Comme ce lundi encore sur France Inter . «Nous venons de vivre les trois années les plus chaudes de notre siècle. A Paris, il a gelé deux nuits en 2014, contre 25 en temps normal, des îles vont disparaître », a-t-il égrené. Qu’on se le dise : la conversion est sincère.
François Hollande était connu pour ne voir chez les écologistes que des partenaires avec lesquels parapher des accords politiques. Il assure désormais s’intéresser au sujet lui-même. « On dit souvent que je suis écolo par circonstances », a-t-il d’ailleurs souligné ce lundi, pour mieux le démentir : « Depuis que je suis en responsabilité, toutes les informations qui me sont données sont alarmantes ». Cela s’appelle une prise de conscience.
Et pour convaincre que non, assurément non, il n’y a aucun calcul politique derrière tout cela, François Hollande s’offre le luxe de prendre de front ses partenaires verts sur des sujets emblématiques, comme l’aéroport Notre-Dame-des-Landes. Quand les recours seront épuisés, « le projet sera lancé », a-t-il indiqué ce lundi. Quant à la charge de Cécile Duflot contre la loi Macron , le président a choisi de la traiter par le mépris. Par un petit sourire ironique, puis en confirmant tous les aspects du texte Macron , normes environnementales et transports en car compris.
Ainsi en va-t-il souvent lorsque l’on a trop besoin des gens : il faut leur montrer que tel n’est pas le cas. Pour cette année électorale à hauts risques (départementales et régionales) et plus encore pour la présidentielle de 2017, François Hollande veut coûte que coûte ré-arrimer les écologistes à sa majorité. Ils l’ont quitté pour cause de politique économique droitière ? Il veut les rattraper sur leur propre terrain, l’écologie, et profiter de cet agenda miraculeux qui place à Paris la conférence de 2015 sur le climat pour montrer patte verte et stature internationale. Alors embrayeront-ils, espère-t-il. Qu’on se rassure, François Hollande reste en 2015 encore un joueur de billard politique !La lutte contre le réchauffement climatique, un défi risqué pour l'exécutif
François Hollande : happiness therapy
Le chef de l’Etat tente de convertir le pays à son optimisme retrouvé, au moment où le moral des Français plonge.
Dans l’exercice éculé des vœux présidentiels, il y a cette année quelque chose de nouveau. François Hollande dit les mots habituels, « confiance », « espoir », « volonté », mais cette fois il les vit. Requinqué, presque résilient après une année éprouvante, omniprésent, comme ce matin encore sur France Inter. Il y croit.
A quoi au juste ? Difficile à dire. « En nous », disait-il le 31 décembre au soir. En l’économie française qui ne peut qu’aller mieux, assure-t-il, avec le pacte de responsabilité désormais opérationnel, la loi Macron sur les rails et Bruxelles se convertissant (prudemment) à l’investissement. A moins que ce ne soit surtout en lui. « L’année a été rude, j’ai tenu bon », a insisté le chef de l’Etat, dans une référence à ses difficultés personnelles.
Croire en la France, croire en lui-même, les deux ne sont pas incompatibles. J’ai surmonté les difficultés, le pays peut faire de même, semble même dire le président de la République. Thérapeute d’un pays qui ne s’aime pas assez, François Hollande propose le remède qui lui a réussi, l’optimisme et la confiance en lui.
La tâche est immense, si l’on en croit le sondage Ifop publié hier par « Ouest-France ». Avec seulement 29 % d’optimistes, le moral des Français n’a jamais été aussi bas qu’en ce début 2015, la défiance à l’égard du gouvernement n’a jamais été aussi haute.
Avec de tels niveaux, l’exercice thérapeutique de François Hollande n’est pas sans risque. S’il parvient à démontrer que le pays « repart », que les indices économiques virent au vert, un effet d’entraînement peut de fait se produire. S’il apparaît aux Français que le président va mieux parce que les circonstances politiques lui sont moins défavorables, que ses rivaux internes n’ont pas d’espace pour l’affronter, que Nicolas Sarkozy ne parvient pas à retisser le lien avec l’opinion et que Marine Le Pen reste un adversaire de second tour fragile, alors le résultat pourrait être tout autre. Les Français pourraient y lire du calcul politique, c’est-à-dire tout ce qui a concouru et concourt encore à creuser le fossé avec leurs dirigeants.
Dans un pays déprimé, l’optimisme est une arme boomerang.
BÊTISE À L'ETAT PUR : Grèce: l'appartenance à la zone euro est "irrévocable", rappelle la Commission européenne
Cette déclaration intervient alors que la chancelière allemande Angela Merkel jugerait "supportable" une sortie de la Grèce de la zone euro, d'après le magazine Der Spiegel paru ce week-end.
Pas de retour en arrière possible? L'appartenance d'un pays à la zone euro est "irrévocable", affirme ce lundi une porte-parole de la Commission européenne, en réponse à une question sur une possible sortie de la Grèce de la monnaie unique. Une déclaration qui intervient alors que la chancelière allemande Angela Merkel jugerait "supportable" une sortie de la Grèce de la zone euro, d'après le magazine Der Spiegel paru ce week-end.
Selon l'hebdomadaire, le gouvernement allemand juge même "inévitable" une sortie de la Grèce de l'euro si le parti de la Gauche radicale Syriza remporte les législatives grecques du 25 janvier.
"Les Grecs sont libres"
Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, avait appelé le 29 décembre les électeurs grecs à soutenir les réformes "favorables à la croissance" lors des législatives anticipées du 25 janvier, des réformes qu'il jugeait "essentielles pour que la Grèce prospère à nouveau au sein de la zone euro".
"Les Grecs sont libres de décider souverainement de leurs gouvernants", a déclaré ce lundi le président français François Hollande. "Quant à la zone euro, c'est à la Grèce seule d'en décider", avait-il ajouté. Une autre façon de dire que, quoi qu'en pense la Commission, "irrévocable" (comprendre, "impossible") n'est pas plus grec que français.
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