TOUT EST DIT

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lundi 23 août 2010

Déremboursement des médicaments : ce que les mutuelles comptent gagner

La Mutualité française a précisé à "La Tribune" en quoi consistaient les expérimentations en cours sur le déremboursement des médicaments inefficaces.
Les esprits s'échauffent un peu trop au goût de la Mutualité française, après qu'elle ait annoncé qu'elle menait des expérimentations en vue d'un déremboursement ciblé de certains médicaments. "Il ne s'agit, pour l'instant, que de simulations statistiques sur des déremboursements de certains médicaments jugés inefficaces ", tient à nuancer Agnès Bocognano, directrice santé de la Mutualité française.

D'ailleurs, selon la fédération, la récente autorisation qu'elle a reçue de la Cnil n'est qu'un simple renouvellement triennal. Avant 2007, en effet, une mutuelle ne savait pas quels médicaments achetaient ses propres adhérents (les pharmaciens envoyaient un montant global à rembourser). Depuis cette date, la Mutualité française dispose de données plus détaillées, pour six pharmacies en France. Il lui est possible de connaître le nom et le nombre de médicaments correspondant à la facture que leur envoient les pharmaciens, pour chaque adhérent.

Grâce à ces données, la fédération de mutuelles peut réaliser des simulations concernant un nouveau système de remboursement qui mettrait fin à une situation paradoxale où moins un médicament est jugé efficace, plus il est remboursé à un taux élevé par les mutuelles. "Comme les mutuelles viennent compléter le remboursement de la sécurité sociale et que cette dernière rembourse généralement à un taux peu élevé les médicaments avec un Service médical rendu faible, nous nous retrouvons à rembourser à un taux élevé des médicaments peu efficaces. On concentre beaucoup nos dépenses sur des produits dont le service médical rendu est faible" explique Agnès Bocognano.

100 millions d'euros à la clé

Si les études sont concluantes et si les 700 mutuelles adhèrent à ce projet, "l'économie annuelle pourrait atteindre 100 millions d'euros... qui profiteront bien entendu à l'adhérent", rassure Agnès Bocognano. "Soit par un gel, voire une baisse des cotisations, soit en remboursant mieux certaines dépenses, telles que les appareils auditifs ".



Erwann Kerrand

Berlin adoptera mercredi son projet controversé de taxe bancaire

La taxe servira à prévenir les conséquences de crises financières et ne sera pas déductible du résultat.
En Allemagne, le projet controversé de taxe bancaire entre cette semaine dans une phase décisive. Le gouvernement d'Angela Merkel doit adopter mercredi le principe d'un nouveau prélèvement frappant l'ensemble des banques ayant leur siège en Allemagne et supervisées par l'autorité du secteur, la Bafin. Le projet a été critiqué par les différents piliers du secteur bancaire, car ils disposent déjà de dispositifs propres de soutien pour leurs membres en difficultés. Berlin veut de son côté empêcher à l'avenir d'être pris en otage par des banques indélicates, dont le sauvetage est financé avec l'argent du contribuable. L'Allemagne fait cavalier seul en agissant ainsi et voudrait que son modèle fasse école ailleurs dans le monde.

Les recettes engrangées par la future taxe iront alimenter un « fonds de restructuration » bancaire destiné à secourir les établissement en difficultés. Le montant annuel de ce futur prélèvement sera déterminé par le volume d'affaires de même que l'interconnexion de la banque aux marchés financiers. Le ministère ne donne pas d'ordre de grandeur en ce qui concerne le produit que rapportera la taxe. Elle doit être prélevée sur les établissements profitables, avec une limite de 15% du bénéfice annuel réalisé. Les banques en pertes devront acquitter un montant minimal. Les assureurs et fonds spéculatifs ne sont pas concernés par le texte. Les banques étrangères ayant simplement une succursale en Allemagne, comme BNP Paribas, sont en principe exclus, du moins une double imposition avec l'étranger devra être évitée.
Avant l'été, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble avait évoqué un ordre de grandeur indicatif de 1,2 milliard d'euros de recettes annuelles. En se basant sur les bénéfices réalisés en 2006 (exercice d'avant crise), on parvient à 1,3 milliard d'euros. La part du lion aurait alors été supportée selon ce scénario par les banques privées, avec 690 millions d'euros, contre 319 millions pour les banques régionales publiques, 60 millions pour les caisses d'épargne et 27 millions à se partager entre plus de 1000 banques mutualistes. Un prélèvement exceptionnel pourrait intervenir en cas de besoin urgent.

Si cela ne suffit pas, l'Etat fédéral pourrait accorder un prêt allant jusqu'à 20 milliards d'euros au fonds de restructuration, remboursable par les banques, et lui apporter jusqu'à 100 milliards d'euros de garanties. Les banques ne pourront pas déduire la taxe de leur bénéfice imposable.

Le projet examiné mercredi portera aussi sur la mise en place d'une procédure de «faillite ordonnée» des banques: l'Etat allemand pourra à l'avenir démanteler une banque en difficulté, prendre sous son contrôle les actifs jugés stratégiques, qui seront assainis avec l'aide du fonds, et liquider le reste. Est aussi prévu un mécanisme de sortie simplifiée de l'actuel fonds de stabilisation Soffin. L'Etat fédéral est notamment investi pour quelque 18 milliards d'euros dans la Commerzbank et souhaite pouvoir se désengager le plus vite possible.


JEAN-PHILIPPE LACOUR



ÇA,C'EST GÉNIAL !!

Amine, "l'Auvergnat" d'Hortefeux : "Je rejoins le parti de Villepin"

Le jeune militant UMP raillé en 2009 par le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, qui avait été condamné pour injure raciale à la suite de ces propos, a annoncé, lundi 23 août, sa décision de quitter le parti majoritaire.

Amine Benalia-Brouch, qui annonce sa décision sur son profil Facebook, confie ses motivations au Monde.fr : "Je ne suis plus d'accord avec la politique menée par Nicolas Sarkozy." "Cette orientation totale sur la sécurité fait qu'aujourd'hui on mélange tout et on s'en prend par exemple à une origine, comme celle Il affirme avoir décidé de rejoindre le parti créé par Dominique de Villepin. Mais assure que ce n'est pas l'ancien premier ministre "qui est venu le chercher" : "C'est un choix personnel."

"CAS TOTALEMENT ISOLÉ"

Interrogé par Le Monde.fr, le porte-parole de l'UMP Dominique Paillé relativise : "C'est un cas totalement isolé", citant comme "étalon" le nombre d'adhérents du parti. "Même Dominique de Villepin a renouvelé sa carte", ironise-t-il.

Le divorce avec l'UMP a été progressif, dit encore Amine Benalia-Brouch, jusqu'aux annonces sécuritaires récentes : "C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase." "Je m'étais déjà opposé farouchement au débat sur l'identité nationale. Je me sentais déjà aussi mal quand j'ai su que Philippe de Villiers rejoignait la majorité", ajoute-t-il.

"L'Auvergnat" de Brice Hortefeux tient à faire une précision : "Je suis dans l'attente d'un procès, actuellement, concernant les insultes racistes et les menaces de mort contre lesquelles j'ai porté plainte [dans des commentaires sur Internet, notamment]. A Paris, ils ont déjà statué sur l'affaire concernant Brice Hortefeux mais dans mon cas, la justice ne semble pas vouloir faire comparaître les gens."


Evoquant la fameuse phrase prononcée à son encontre par Brice Hortefeux, l'ex-militant réfute un lien direct avec son départ : "Je ne vais pas revenir là-dessus. C'est une accumulation de choses qui me donne un ras-le-bol total. Donc je ne peux plus soutenir Nicolas Sarkozy. Mais je ne quitte pas la politique."

Dans une vidéo filmée en septembre 2009 et visionnée plus de 1,3 million de fois sur Internet, on peut voir une participante de l'université d'été de l'UMP déclarer en parlant d'Amine Benalia-Brouch : "Il est catholique, il mange du cochon et il boit de la bière…" Brice Hortefeux avait alors répondu : "Ah, mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype, alors. C'est pas du tout ça." L'enregistrement laisse ensuite entendre une militante ajouter : "C'est notre petit Arabe…", puis le ministre dire : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes."
Brice Hortefeux a été condamné le 4 juin 2010 à 750 euros d'amende et 2 000 euros de dommages et intérêts pour injure à caractère racial pour ces propos. Le ministre de l'intérieur, qui s'était dans un premier défendu en expliquant qu'il parlait des Auvergnats, a fait appel de cette décision.

Alexandre Piquard


BON DEBARRAS, LA POLITIQUE EST UNE AFFAIRE DE CONVICTION, PAS DE LÂCHETÉ D'OPINION.

La rentrée de la gauche




EN FAIT, LA GAUCHE C'EST DU VENT !!

L'activité en France au plus bas depuis cinq mois, selon Markit

L'indice PMI de l'activité globale en France s'est établi à 59,9 points en août, selon le cabinet Markit. La bonne tenue des prises de commandes et des livres d'ordres laissent espérer que la reprise reste en bonne voie. Pour la zone euro aussi, le rythme de la progression de l'activité se ralentit.
L'activité en France est tombée au plus bas depuis cinq mois en France en août, l'indice PMI de l'activité globale en France établissant à 59,9 points, contre 59,7 points en juillet, a indiqué lundi le cabinet Markit. Mais « le renforcement des hausses des commandes nouvelles et des carnets de commandes rassurent sur le fait que la reprise en France demeure robuste », a commenté Jack Kennedy, l'économiste de Markit qui compile cet indicateur. « La poursuite de la croissance de l'emploi est aussi un signe positif, même si elle reste confinée au secteur des services, dans la mesure où les industriels continuent à supprimer des emplois », a-t-il ajouté.

Selon Markit, l'emploi dans le secteur privé s'est accru pour le quatrième mois consécutif en août. Dans les services, l'indice PMI est tombé à 59,9 points, au plus bas depuis quatre mois, contre 61,1 en juillet. L'indice de l'activité manufacturière s'est en revanche redressé à 54,7 points, contre 53,9 points. La production industrielle a également progressé à 57,1 points, contre 56,7.
Dans la zone euro, 13e mois au-dessus des 50 points

Par ailleurs, la croissance de l'activité privée dans la zone euro a ralenti légèrement en août, selon une autre première estimation de l'indice des directeurs d'achats (PMI) publiée lundi par la société Markit. L'indice PMI composite, qui synthétise l'activité dans l'industrie et les services, a reculé à 56,1 points contre 56,7 points en juillet, où il avait recommencé à augmenter pour la première fois depuis trois mois. L'indice reste pour le treizième mois consécutif au-dessus de la barre des 50 points, qui signale une progression de l'activité. Mais son repli en août montre que le rythme de cette progression ralentit à nouveau.

Dans le secteur manufacturier, l'indice a nettement baissé à 55 points après 56,7 points en juillet. C'est son plus bas niveau depuis six mois. Dans les services, il a également fléchi, quoique légèrement, à 55,6 points contre 55,8 points en juillet. « La reprise ne ralentit que légèrement par rapport à la croissance exceptionnelle observée au second trimestre », a observé Chris Williamson, chef économiste chez Markit. Cependant, l'indice « dissimule des situations inquiétantes », a-t-il estimé, soulignant que la reprise « repose toujours entièrement sur la France et l'Allemagne ». « Dans le reste de la zone euro, la croissance ralentit et atteint un niveau proche de la stagnation, tandis que le secteur des services connaît une nouvelle contraction », a-t-il ajouté. Les exportations du secteur manufacturier, elles, « présentent la plus faible progression depuis janvier, annonçant la fin de l'impulsion donnée par les échanges mondiaux à la reprise », a-t-il également expliqué.

Une tache de honte sur notre drapeau

Dominique de Villepin, ancien premier ministre, président de République solidaire

Il aura suffi d’un discours à Grenoble et d’un été, d’un seul été, pour que tout bascule, de la lutte contre l’insécurité à l’indignité nationale. Je dis bien "nationale" car le président de la République nous engage tous. Et si on en doutait, il suffirait alors de lire la presse étrangère, des Etats-Unis à l’Inde en passant par les journaux européens, pour mesurer l’effarement devant le visage méconnaissable de la patrie des droits de l’homme. Il suffirait d’écouter les voix qui s’élèvent du Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale pour condamner la recrudescence raciste et xénophobe.
Et pourtant me direz-vous, rien n’a changé. Nous savons pertinemment, les uns et les autres, que ces projets d’élargissement de la déchéance de nationalité française ne pourraient déboucher sur rien de concret, rien d’efficace. Nous savons notre arsenal juridique suffisant, à l’instar de l’article 25 du code civil.

Nous savons surtout que de tels projets, même mis en œuvre, ne changeraient rien aux difficultés quotidiennes de nos compatriotes. C’est d’ailleurs la preuve que la surenchère sécuritaire n’a d’autre but que la provocation et la division pour assurer la conservation du pouvoir au service d’intérêts personnels. Des solutions existent pourtant.

Cela exige de rassembler tous les acteurs, notamment les maires et les associations, de mobiliser avec raison et détermination tous les instruments de la prévention et de la répression en reconnaissant l’ampleur de la question sociale, économique, éducative.

Rien n’a changé, et pourtant tout a changé. Changé, le regard sur les autres – Roms, gens du voyage, immigrés, musulmans… Changé, le regard sur la France, pays qui jadis avait des repères, des principes. Changé, notre regard sur nous-mêmes, entre citoyens français et "citoyens d’origine étrangère" quand l’article premier de notre Constitution "assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion".

Il ne s’agit pas là de simples détails, car nous ne pouvons oublier, au-delà de l’indigne, jusqu’où peuvent conduire ces jeux-là. Erreur, dit le philosophe… Non! Faute. Faute morale, faute collective commise en notre nom à tous, contre la République et contre la France. Il y a aujourd’hui sur notre drapeau une tache de honte.

RÉAGIR EN CONSCIENCE

Se taire, c’est déjà être complice. Il appartient à chaque Française, à chaque Français, de réagir en conscience, quels que soient son âge et sa condition et où qu’il se trouve, à Paris ou en province, pour marquer à sa façon son refus de cette dérive inacceptable. Le défi pour les responsables politiques est sans doute le plus difficile, comme en témoignent le malaise à droite, le flottement à gauche et les incertitudes au centre. Il implique de se hisser au-delà des arrière-pensées électorales et des clivages partisans.

Une fois de plus, il serait tentant de jouer tactique, habileté contre habileté, calcul contre calcul, ruse contre ruse, mais ce serait se tromper de combat. Le moment vient où les yeux des plus naïfs, des plus incrédules vont enfin s’ouvrir. La rupture entre le sommet de l’Etat et la nation est en marche, quoi qu’on veuille faire dire aux sondages d’opinion.

Il y a aujourd’hui un devoir à remplir pour tous les républicains de France, face à l’hydre qu’un président et ses courtisans voudraient réveiller au fond de chacun de nous, face à la tache qui menace de flétrir l’idée même que nous nous faisons de la France. Un devoir de refus. Un devoir de rassemblement.

Un devoir de courage politique pour préparer l’alternative républicaine qui s’impose. Un devoir que nous devons assumer tous ensemble, aussi longtemps qu’il faudra, avec toute l’énergie qu’il faudra.

ENCORE UN OPPORTUNISTE QUI PREND LE TRAIN EN ROUTE; POUR HURLER AVEC LA MEUTE.
MAIS QUELLE POLITIQUE MENAIT-IL, CE SOMBRE CRÉTIN, SOUS CHIRAC LE FAINÉANT ? LA MÊME MAIS AVEC LÂCHETÉ.

L'Etat à l'écoute de l'Eglise

Brice Hortefeux et Eric Besson ont répondu lundi matin aux critiques, de plus en plus sévères, émises par le clergé. Le ministre de l'Intérieur s'est notamment dit prêt à rencontrer le cardinal André Vingt-Trois. Celui qui se trouve à la tête de la hiérarchie catholique française a accepté l'invitation.

"La réalité, c'est que l'action engagée sous l'autorité du président de la République rassemble les Français", affirmait avec assurance Brice Hortefeux dans Le Monde daté de dimanche-lundi. Raté. Dimanche, plusieurs prêtres ont critiqué ouvertement la politique sécuritaire du gouvernement, l'un d'entre eux allant même jusqu'à souhaiter une crise cardiaque du président de la République avant de nuancer son propos, plus tard dans la journée. Même le pape a lancé une pique lors de son angélus dominical, exceptionnellement dit en français: il a exhorté les pèlerins français "à accueillir les hommes de toutes origines".

Nicolas Sarkozy, le chef d'Etat qui envoyait des SMS alors qu'il assistait à une messe de Benoit XVI, n'a jamais plu aux dignitaires catholiques. Cette fois, les religieux l'accusent de stigmatiser les gens du voyage et de remettre en cause "la paix entre les hommes". Mais se fâcher avec l'Eglise revient à se couper d'une partie de l'électorat traditionnel de droite. Aussi, l'exécutif a tenté de calmer le jeu lundi matin.

Une rencontre entre Hortefeux et André Vingt-Trois

A commencer par Brice Hortefeux, qui concentre pourtant de nombreuses critiques du fait de sa fonction de ministre de l'Intérieur: "J'ai entendu avec attention ce qu'exprimaient le pape", a-t-il assuré sur Europe1, avant de justifier sa démarche politique: "Nous sommes respectueux des droits individuels puisque, s'agissant des Roms, nous les reconduisons dans leur pays sur la base du volontariat." Le ministre a également souhaité rencontrer le cardinal André Vingt-Trois, président de la Conférence des évêques de France. Ce dernier, qui avait interpellé les fidèles le 15 août sur la situation des Roms, s'est dit "tout disposé à rencontrer" le ministre.

Autre responsable visé indirectement par l'Eglise, Eric Besson a, lui aussi, utilisé l'argument du "respect": "Ce sont des retours volontaires avec une aide humanitaire. Il n'y a pas de policiers pour les accompagner", a-t-il indiqué sur France Inter, ajoutant que la France avait "le droit le plus respectueux pour les étrangers en situation irrégulière". Le ministre de l'Immigration a toutefois semblé surpris par la polémique: "Il y a des reconduites dans des pays pauvres qui m'ont causé plus de doutes que les Roms", a-t-il dit, avant de lancer, avec une pointe d'ironie: "Quelles que soient les discriminations dont sont victimes les gens du voyage, je ne crois pas que la misère du monde soit concentrée en Roumanie."

Le débat politique s'annonce dur

Signe que l'on est en campagne présidentielle, la politique, cet été, n'a pas pris de vacances. Candidat non déclaré, Nicolas Sarkozy a déjà lancé l'opération reconquête en durcissant le ton sur la sécurité. À l'Élysée, il n'a pas échappé qu'en un an, le paysage a beaucoup changé.

Grisée par les affaires et par son lyrisme antisarkozyste, l'opposition aurait tort d'enterrer trop vite la majorité. Il reste que le gouvernement aborde la rentrée en situation fragile.

Il va devoir voter, dans une urgence inutile, une réforme des retraites qui aurait exigé d'être plus anticipée, plus progressive et plus inventive.

Pris à contre-pied par une crise sans fin et une croissance 2011 déjà revue à la baisse, il est condamné à tailler, plus que prévu, dans le vif des dépenses publiques et à produire autant de mécontents qu'il existe de bénéficiaires des « niches » fiscales menacées.

Il va affronter les réactions grandissantes, y compris en son sein, à une gouvernance qui stigmatise plus qu'elle ne résout, qui divise plus qu'elle ne rassemble. L'insécurité en est un exemple.

En répétant, après trente textes votés et huit ans d'action, qu'il prend le taureau par les cornes, Nicolas Sarkozy répand l'idée que les résultats déçoivent. En proposant, dans le dossier des Roms, une réponse brutale et nationale, il oublie, s'agissant de citoyens de l'Union, que la solution est d'abord européenne. En menaçant de déchoir certains Français de leur nationalité, il risque d'enfreindre le principe constitutionnel de l'égalité devant la loi.

Pendant ce temps-là, et ceci explique en partie cela, les oppositions se renforcent.

Martine Aubry, comme le confirmait, hier, le sondage Ifop pour dimanche Ouest-France, a ressuscité un Parti socialiste qui va donner de la voix, dès vendredi, à La Rochelle. En se réenracinant chez les jeunes et dans les classes populaires, elle s'affirme comme opposante en chef, à défaut d'être une « proposante » crédible.

À Nantes, ce week-end, les écologistes, eux-mêmes surpris par leur inhabituel accord, ont su dépasser leurs querelles de courants et d'ego pour adopter le principe d'un grand parti unifié et pour porter, à l'applaudimètre, la respectable Eva Joly, révélation des européennes, sur l'estrade de la présidentielle.

Le Front national, alimenté par une actualité qui se porte sur ses thèmes de prédilection et servi par le lepénisme malin de Marine, remonte. Une partie au moins de son électorat ne reviendra pas vers Nicolas Sarkozy.

Dominique de Villepin, à la tête de son jeune parti République solidaire, affiche une motivation carnassière pour combattre le président de la République sur le terrain des valeurs gaullistes, du respect des institutions et de la grandeur de la France. Même Hervé Morin, pourtant allié de l'UMP, pourrait lui compliquer la vie, au premier tour, en prétendant compter les voix centristes.

Devant autant de difficultés et de concurrences, et alors que la gauche, pour la première fois depuis dix-sept ans, commence à croire en sa bonne étoile présidentielle, il faut s'attendre, bien sûr, au remaniement annoncé en octobre, mais surtout à vingt et un mois d'affrontements très durs.


Michel Urvoy

Paroles d'humanité

Le fait mérite d’être noté. S’adressant hier aux pèlerins de langue française, après la prière de l’Angélus à Castel Gandolfo, Benoît XVI a formulé une « invitation à savoir accueillir les légitimes diversités humaines à la suite de Jésus venu rassembler les hommes de toute nation et de toute langue », affirmant aussi : « Chers parents, puissiez-vous éduquer vos enfants à la fraternité universelle. » Or, le pape n’a pas tenu de tels propos dans les saluts exprimés en italien, en anglais, en espagnol ou en polonais. On peut donc se demander s’il ne s’agissait pas d’une allusion aux débats suscités en France par le durcissement de la politique gouvernementale à l’égard des étrangers et des gens du voyage.

Benoît XVI n’ayant pas fait de lien explicite, gardons-nous de trancher. En revanche, on peut souligner que son appel se joint à celui de plusieurs personnalités de l’Église de France. Ainsi, lors des célébrations de l’Assomption au Puy-en-Velay, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, président de la Conférence des évêques de France, et Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont (lire La Croix du 16 août). Ou Mgr Christophe Dufour, archevêque d’Aix-en-Provence, témoin jeudi de l’expulsion de Roms de leur campement : « Les discours sécuritaires qui peuvent laisser entendre qu’il y a des populations inférieures sont inacceptables. »

Il sera intéressant d’observer comment on réagira, du côté de la majorité, à de telles prises de position. Récemment, Xavier Bertrand, secrétaire général de l’UMP, s’en prenait aux « bien-pensants ». De son côté, dans un entretien publié ce samedi par Le Monde, le ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux, stigmatisait – sans autre précision – « certaines voix de la gauche milliardaire ». Quels seront les jugements disqualifiants adressés aux hommes d’Église ? Ces derniers, selon toute vraisemblance, s’en soucient assez peu. Ils ont simplement à cœur de faire entendre une parole d’humanité. Et d’être une voix pour ceux qui n’ont pas de porte-parole.



Guillaume Goubert

FAUT QUAND MÊME PAS ABUSER, LA FRANCE NE SE LIVRE PAS À UN GÉNOCIDE, CE N'EST PAS UNE ÉPURATION ETHNIQUE, LES SOCIALISTES ET LES BIENS PENSANTS DEVRAIENT SE CALMER ET RÉFLÉCHIR AU COÛT DE LEUR PRÉSENCE EN FRANCE. LE PAYS A-T-IL LES MOYENS D'ASSISTER TOUT LE MONDE ?

Quelle équipe pour rempiler en 2012 ?

Avec quel gouvernement, Nicolas Sarkozy va-t-il achever son quinquennat ? La question reste sans réponse depuis que le 7 juillet, le Président a annoncé un remaniement ministériel après la réforme des retraites. « Au plus tôt, début novembre », a précisé lundi dernier Claude Guéant. Le secrétaire général de l'Elysée a déjà évoqué le principe d'une équipe « resserrée » autour de quinze ministres (contre 21) et quinze secrétaires d'Etat (contre 18) sans plus de détail sur les neuf sortants, les entrants et le jeu de chaises musicales. Quel sort sera réservé à Eric Woerth, fragilisé par le volet fiscal de l'affaire Bettencourt ? Brice Hortefeux est, lui, sous le coup d'une condamnation pour injures raciales. Mais le destin du ministre de l'Intérieur ne semble pas menacé. Rien n'a filtré non plus sur un éventuel remplacement de François Fillon à Matignon même si le nom de Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice, est cité avec insistance dans la presse avec Jean-Louis Borloo (Ecologie) en joker. Au-delà du casting, le calendrier imposé par l'Elysée ne fait pas l'unanimité au sein de la majorité présidentielle, certains UMP prônant un remaniement dès fin août. Des questions sur lesquelles le Président aura le dernier mot car c'est aussi et surtout son deuxième mandat qui est en jeu.

Gentils Coquelicots...

Un célèbre tableau volé en plein jour dans un musée du Caire, ça interpelle forcément. Si on précise que les malfrats ont pu découper, tranquillement, la toile de son cadre sans être le moins du monde importuné pour la simple et bonne raison que les caméras de surveillance et le système d’alarme étaient en panne, ça laisse dubitatif. Et si on ajoute, pour finir, que ce dysfonctionnement courait depuis des semaines car les responsables du musée étaient incapables de trouver la moindre pièce de rechange, ça frise le ridicule.

C’est pourtant ce qui est arrivé au tableau de Van Gogh, intitulé “Coquelicots” dont la valeur est estimée à près de 43 millions d’euros. Excusez du peu !

Mais là où l’affaire devient ubuesque, c’est que ce tableau avait déjà fait l’objet d’un vol en 1977, avant d’être retrouvé l’année d’après. Depuis, la rumeur affirme que c’est un faux qui trônait fièrement au musée Khalil, aux côtés d’œuvres prestigieuses de Monet, Renoir ou Degas.

De là à imaginer que nos chapardeurs aient réalisé ce larcin dans l’unique but de mettre à jour la supercherie, il y a un pas qu’on ne franchira pas.

Il y a parfois des tableaux singuliers au destin étonnant qui captent notre attention. Et des histoires à dormir debout qui nourrissent la légende des artistes maudits.



Stéphane Pulze

Castagne

de Brice Hortefeux contre les soi-disant bien-pensants, la « gauche milliardaire » et Saint-Germain-des-Prés fait partie de ces saillies dont on sait le ministre friand. Traiter d'aveugles tous ceux ? à gauche, au centre, à droite, et même le pape et des religieux ? qui critiquent la politique de sécurité ou mettent en garde contre ses dérives, c'est un peu réducteur, voire un tantinet méprisant. Cela traduit l'agacement de celui qui s'est privé de vacances pour mener le combat dans le pays, pourtant l'un des plus sûrs de la planète selon lui ! Avant le remaniement, c'était sans doute le prix à payer pour calmer certains prétendants et faire mentir son mentor qui prétendait avoir tué le job.

est ainsi donné pour les jours à venir. Tout pour la castagne et ce fameux clivage droite-gauche présenté comme la martingale gagnante pour Nicolas Sarkozy dont « l'action sécuritaire recueille l'adhésion des Français », ose son ami Brice. La réalité est plus nuancée et les sondages plus cruels. Qu'il gagne deux points ou qu'il en perde un, le président totalise toujours deux tiers d'avis négatifs, loin derrière son Premier ministre, mieux jugé sans jouer les matamores.

au président paraît d'autant moins évidente qu'à côté de l'exigence sécuritaire, les Français s'interrogent en priorité sur leur situation économique. Entre la réforme des retraites, le chômage, les restrictions budgétaires et les mesures de rigueur, il y a de quoi s'interroger sur l'avenir et nourrir une inquiétude que des évacuations de camps illégaux ou quelques raids dans des quartiers ne suffiront pas à apaiser.

délicate pour le président et son équipe, s'annonce meilleure pour la gauche dont les Français, à 55 %, souhaitent la victoire en 2012. Avec un plébiscite pour DSK, l'imam caché et bien au chaud au FMI. Pour autant, cette remontée, notamment socialiste, est à la mesure de la descente aux enfers du président. Pour ne pas se limiter à l'effet de vases communicants et convaincre les Français qu'elle ferait mieux, la gauche a encore beaucoup de chemin à parcourir. Du début de confiance à la crédibilité.

XAVIER PANON

Rentrée dans la niche d'Ali Baba

Voilà, c'est fini. Vacances terminées pour le petit monde politique. Plus de blanc rassurant sur le cahier de textes de cette semaine. Conseil des ministres mercredi, premier déplacement en province du président de la République vendredi, universités d'été du PS, du NPA, du Nouveau Centre... Le grand cirque recommence une nouvelle saison sans même avoir tombé le rideau sur les numéros polémiques de la précédente. Sans avoir vraiment fait relâche. C'est la faute au quinquennat, M'sieur, et à son rythme endiablé. Les passions n'ont plus le temps de prendre des congés et de se mettre en sommeil sous le soleil de l'été. Chaque semaine compte, désormais. Et il n'y en a plus « que » 85, environ, jusqu'à l'échéance de mai 2012...
Vite, rentrer à Paris. A la niche, à la niche. Puisqu'on ne parlera sans doute que de ça dans les prochains jours. De ces dix milliards d'économie récupérés en grattant dans les multiples avantages fiscaux et sociaux, petits et grands, injustes ou pertinents, gratuits ou rentables dont bénéficient toutes sortes ou catégories de contribuables et de citoyens. Une caverne d'Ali Baba représentant au moins 157 milliards de manque à gagner par an pour l'État, selon Bercy.
A coup sûr, l'incertitude va alimenter toutes les spéculations. Annoncer un coup général de varlope le 20 août (le rabot, décidément, sera l'objet politique de l'automne !) en repoussant le détail à la mi-septembre, sans dire tout de suite le qui, le quoi, le pourquoi et le comment, ça va faire voler des copeaux d'inquiétude partout. Du petit bois supplémentaire dans le feu protestataire programmé dès la première semaine du mois prochain.
Pour les uns, c'est de la rigueur par la preuve, un ingrédient comptable indispensable pour assainir les comptes publics. Pour les autres, c'est un catalogue de ponctions présentées comme marginales mais qui vont affecter l'équilibre budgétaire déjà délicat d'un certain nombre de ménages et d'associations.
En fixant le niveau de la soustraction, le chef de l'État a fait le plus facile. Habituée à fonctionner avec une panoplie d'arrangements fiscaux et sociaux, la société française n'a pas tant de marges que ça. L'opération sera forcément douloureuse, et sensible. Rien ne sert de finasser : moins de réduction sur moins d'impôt, ça fait forcément plus d'impôt au final. Moins par moins égale plus, c'est mathématique !
Cette réalité va obliger le gouvernement à revoir son discours sur une logique fiscale que la majorité n'a cessé de diaboliser depuis la campagne de 2007. Dénigrer perpétuellement une source de recettes pour l'État, et le moyen principal de redistribution de la richesse d'un pays est, pour tout pouvoir, une impasse politique.

Olivier Picard

Transparence et délation

Où passe la frontière entre le droit à l'information et le respect de la vie privée - et de la vie tout court ? En juillet, le site Internet Wikileaks, spécialisé dans la divulgation de pièces confidentielles dérobées à des administrations ou des entreprises, avait mis en ligne, à propos de la guerre en Afghanistan, quelques milliers de documents embarrassants pour les autorités américaines. Ces dernières ont reproché à Wikileaks d'avoir rendu publics les noms de personnalités afghanes, les exposant à des attaques ciblées de la part des talibans. Et l'association Reporters sans frontières a adressé récemment une lettre ouverte au patron du site, soulignant son « irresponsabilité ».

Wikileaks fait appel aux dénonciateurs spontanés, en leur garantissant l'anonymat. S'il faut reconnaître l'efficacité d'un tel système pour mettre en défaut des régimes politiques dictatoriaux ou pour débusquer la criminalité en col blanc, on peut aussi se demander où se situent ses limites. Invitation permanente à la délation, de tels sites n'accueillent pas seulement des documents écrits, mais aussi des enregistrements audio ou vidéo. Ils se différencient des places « fourre-tout » comme YouTube parce qu'ils arborent l'étendard du redresseur de torts. Mais qui juge de ces torts ? Un dénonciateur puritain se croira-t-il tenu de divulguer, vidéos à l'appui, les aventures sentimentales ou les préférences sexuelles d'une personnalité politique ou d'un grand patron ?

Paradoxe des opinions publiques, en France notamment, à propos de la « transparence » : on s'offusque de la pose de caméras vidéo dans les lieux publics, la CNIL s'inquiète, au nom de la protection de la vie privée, de la nouvelle génération de compteurs électriques, capables de détailler, poste par poste, la consommation d'un ménage. Mais on applaudit à la divulgation sur Internet de documents volés ou à l'exploit d'un maître d'hôtel qui pose dans un domicile privé un micro susceptible d'enregistrer les propos les plus intimes. A quand les caméras cachées dans les chambres à coucher ?

Un nouveau rôle pour Nicolas Sarkozy

Depuis son élection, Nicolas Sarkozy a joué deux grands rôles du répertoire économique. Il va devoir en prendre un troisième. Il a d'abord incarné le père Noël de la relance, en distribuant des cadeaux fiscaux ou budgétaires dans tout le pays, un rôle très prisé en France. Il le fut par choix en 2007 à son arrivée à l'Elysée, déversant des milliards destinés à encourager les heures supplémentaires, l'accession à la propriété et la constitution d'un héritage. Il le devint sous la contrainte d'une crise brutale en 2009, mobilisant des allégements d'impôts, la prime à la casse et la stimulation de l'investissement. Sa prestation a été ici classique et efficace sans rien avoir d'exceptionnel. Il en va autrement de son deuxième rôle : capitaine de pompiers, pour éteindre le feu de la crise. Un personnage moins fréquent que Nicolas Sarkozy a joué avec brio, sauvant tour à tour banquiers et constructeurs automobiles, galvanisant l'Europe et chamboulant la gouvernance mondiale avec l'avènement du G20. L'incendie est désormais sinon éteint, du moins apparemment circonscrit.

L'époque impose donc de passer à un troisième rôle : celui de père-la-rigueur, car les caisses de l'Etat sont vides et ses prêteurs deviennent de plus en plus circonspects. Mais c'est un rôle ingrat. Nicolas Sarkozy refuse même d'employer le mot. Il est vrai que ses prédécesseurs n'ont jamais aimé ce personnage impopulaire. Seul le général de Gaulle l'avait assumé sans barguigner. Les autres s'étaient délestés de ce « sale boulot » en le confiant à leur Premier ministre, comme Pierre Mauroy ou Alain Juppé. L'actuel président n'a cependant guère le choix. La croissance étant moins forte que prévu, comme l'a reconnu le communiqué publié après le minisommet gouvernemental du fort de Brégançon, les rentrées fiscales seront moindres. Ayant déjà gelé l'essentiel des dépenses publiques, et refusant de tailler massivement dans les effectifs de la fonction publique comme s'apprête à le faire David Cameron au Royaume-Uni, le président va donc devoir augmenter les impôts. Là aussi, Nicolas Sarkozy a du mal à l'admettre ; on parle donc d'un coup de rabot de 10 milliards d'euros sur les niches fiscales. Tout se passe comme s'il devenait père-larigueur malgré lui.

Lors du remaniement gouvernemental prévu pour l'automne, le président aura la tentation logique de faire jouer ce rôle par le Premier ministre. Il a sous la main un candidat naturel : un certain François Fillon, qui s'échauffe la voix dans ce registre depuis trois ans. Reste à savoir si son maintien à Matignon constitue pour Nicolas Sarkozy un problème ou une solution.


Jean-Marc Vittori