TOUT EST DIT

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mercredi 8 mai 2013

Paris : l'UMP redoute l'échec, NKM veut changer les règles

Seulement 3.000 personnes se sont inscrites pour voter à la primaire de la droite en vue de la municipale de 2014 à Paris, quand il en faudrait 58.000 dans trois semaines, explique-t-on à l'UMP. Pour éviter l'accident industriel, Nathalie Kosciusko-Morizet a demandé à Antoine Rufenacht, président du Conseil supérieur de la primaire, de mettre en place un vote dans un bureau en complément du vote électronique.

Soupe à la grimace : la fédération parisienne de l'UMP se demande dans quelle galère elle s'est embarquée avec la primaire ouverte à tous les sympathisants de droite pour désigner son candidat à la municipale de 2014. En deux semaines, seulement un peu plus de 3.000 personnes se sont inscrites sur Internet, étape obligatoire pour participer au processus. Pour que le dispositif soit rentable, il faudrait 58.000 inscrits avant la date de clôture, le 28 mai à 19 heures. On s'achemine vers un four. "Il y a un vrai problème de mobilisation", reconnaît-on dans l'entourage de la favorite, Nathalie Kosciusko-Morizet. "Les militants ne sont pas là-dedans."
Ils ont un balai dans le cul ou quoi ? ALLO !!
En cause : le casting d'abord. Depuis l'abandon de Rachida Dati, la primaire manque d'autres noms comparables à celui de l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy. Surtout, de nombreuses personnes "pensent que c'est déjà gagné pour NKM", explique un cadre de la fédération. Il y a aussi le dispositif : un vote par Internet sur plusieurs jours avec pré-inscription obligatoire. "C'est un peu le bordel", juge ce cadre. Autre grief, le manque de soutien de la direction nationale du parti. "L'UMP ne joue pas le jeu", lance un proche de Nathalie Kosciusko-Morizet. "L'UMP a un peu l'attitude de Ponce Pilate", renchérit auprès du JDD.fr Claude Goasguen, maire du 16e arrondissement et soutien de l'ancienne maire de Longjumeau.

"C'est service minimum"

Faux, rétorque-t-on rue de Vaugirard, au siège du parti. "Des initiatives ont été prises", assure-t-on dans l'équipe de Jean-François Copé. Et de citer la bannière présente sur le site Internet du parti et renvoyant sur le site Internet de pré-inscription en ligne. "C'est service minimum", répond le cadre de la fédération parisienne. Mais l'UMP trouve que c'est déjà beaucoup : "On ne peut pas garantir l'indépendance des fédérations et faire de l'ingérence", explique-t-on au siège. "Et puis on ne va pas tourner autour du pot, tout le monde sait qu'il n'y a pas d'enjeu et ce n'est pas nous qui avons choisi le mode de scrutin. Rendons à César…"
La mayonnaise ne prend pas et l'équipe de NKM est très inquiète. Ce manque de mobilisation au départ de sa campagne risque de se transformer en boulet pendant son duel face à Anne Hidalgo, la candidate socialiste. Pire, "moins il y aura de votants, plus les petits candidats ont à y gagner", analyse le cadre de la fédération. Personne n'imagine la favorite victime d'une énorme surprise, mais Jean-François Legaret ou Pierre-Yves Bournazel pourraient dans ce cas forcer un second tour.

NKM demande un vote dans un bureau en complément

L'équipe de NKM a donc tiré un trait sur les objectifs de départ. "Les 58.000 participants, c'est oublié! Si on atteint au moins trois-quarts des militants UMP, voire 20.000 inscrits, ce sera déjà bien."De là à annuler dès maintenant la primaire? "Il n'y a pas d'hésitation à avoir. Maintenant, on fonce!", répond Claude Goasguen. "Il n'en est pas question pour l'instant", assure-t-on dans l'entourage de Nathalie Kosciusko-Morizet. L'équipe de la candidate se retrousse toutefois les manches pour éviter l'accident industriel. "On fait en sorte de provoquer un sursaut". NKM a passé sa journée de mardi à faire du porte-à-porte dans Paris pour conquérir de nouveaux électeurs. "Si dans 15 jours, on est à 5.000, 10.000 inscrits, il y aura un vrai problème." L'aiguille tourne.
La candidate a donc décidé de contre-attaquer. Elle a demandé, dans un courrier envoyé ce mardi, à Antoine Rufenacht, président du conseil supérieur de la primaire, de mettre en place un vote physique en complément du vote par Internet. Cela permettrait aux personnes qui n'ont pas Internet ou ne savent pas s'en servir de se déplacer pour voter - toujours de manière électronique - dans un bureau. "Nous sommes dans la logique de demander la possibilité pour les sympathisants peu habitués à Internet de pouvoir voter physiquement", confirme au JDD.fr Vincent Roger, porte-parole de la candidate. Et d'ajouter : "Notre stratégie n'est pas basée sur une faible participation."
Lire aussi l'interview de Claude Goasguen : 
Pour la primaire à Paris, "l'UMP n'en fait pas assez"

Sarkozy à Las Vegas: quel est son état d'esprit, un an après sa défaite?

Nicolas Sarkozy était attendu ce mardi à Las Vegas pour une conférence. A moins d'être sourd, il devient difficile de ne pas percevoir son envie de retour, un an après la victoire de François Hollande... Mais l'élection présidentielle de 2017 est encore loin.


Il est arrivé en retard, ne s'est pas installé à la place qui lui était réservée. Le 15 avril, Nicolas Sarkozy assiste aux obsèques d'Antoine Veil au cimetière de Montparnasse, à Paris, en présence de nombreuses autres personnalités. A l'issue de la cérémonie, il salue les uns et les autres. Au moment où sa main s'apprête à serrer celle de l'un de ses anciens ministres, Jean-Pierre Jouyet, l'ami de François Hollande, il tourne les talons. Est-il resté, n'en déplaise à ses proches qui voudraient croire à sa nouvelle sagesse, l'impétueux qu'il fut hier, le meilleur de ses ennemis? 
Ce même jour, il se rend à Boulogne-Billancourt, au siège de la chaîne L'Equipe 21. Il a demandé que le secret autour de sa visite soit respecté. Ce passionné de sports prend du bon temps. Evoquant le talk-show du soir, il plaisante: "je ne serais pas le plus ridicule si j'étais invité!" Mais il fait aussi, toujours, de la politique. L'attribution de ce canal n'allait pas de soi pour le Conseil supérieur audiovisuel, et pour un peu l'ancien président décrirait maintenant jusque dans les moindres détails comment, depuis l'Elysée, il avait forcé la main de l'instance pour obtenir gain de cause. 
La veille, comme au bon vieux temps, il a longuement discuté avec ses compagnons de quinquennat, Patrick Buisson et Jean-Michel Goudard. Certains de ses plus proches conseillers continuent à travailler pour lui. Camille Pascal lui présente des personnalités de la société civile et planche sur ses discours. C'est à lui que l'on doit la réminiscence du dicton "Faites comme à Liège, laissez pleuvoir", lâché le 27 mars, à l'occasion d'une remise de décoration à un ministre belge, par Nicolas Sarkozy lors de sa première apparition après sa mise en examen 
Il dégaine aussi vite que lorsqu'il était encore dans le métier. Le 31 mars, le Journal du dimanche (JDD) publie un écho: Jean-Pierre Raffarin y complimente François Fillon dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017. Dès le lendemain, le téléphone du sénateur de la Vienne sonne: il est convié dans les bureaux de l'ancien chef de l'Etat, rue de Miromesnil. L'ex-Premier ministre n'avait plus de nouvelles depuis qu'il avait livré son analyse sans concession du mandat dans un texte publié dans L'Etat de l'opinion (2013) - TNS Sofres (Seuil). 

Un festival de piques contre François Fillon, "M. Egal"


Pendant sa petite traversée du désert consécutive à la victoire deJacques Chirac, en 1995, Nicolas Sarkozy apprenait l'anglais. Avec, la suite le démontrerait, des résultats mitigés. Cette fois, il apprend une autre langue qui lui est tout autant étrangère, le silence. Avec des résultats là encore mitigés. La vraie-fausse interview dans Valeurs actuelles, en mars, a jeté un certain trouble. Lui-même n'a pas tout de suite su qu'en penser.  
Deux semaines plus tard, il se déplace en Libye. Il a d'abord dit non, ne voulant pas réapparaître en public. Puis oui: il a même accepté de s'adresser au Parlement. "Je ferai un grand discours sur la Méditerranée." Le voilà qui annule: pas d'allocution. Il ira à Tripoli et aussi, à l'improviste, à Benghazi - mais il ne quittera pas sa voiture, que la foule enthousiaste secoue. 




Les Français broient du noir, mais deviennent de plus en plus lucides

Les Français broient du noir, mais deviennent de plus en plus lucides


La France serait-elle actuellement défrisée par un vent de pessimisme ? Le Français auraient-ils trop tendance à voir le mauvais côté de leur situation ? C’est ce que tendent à démontrer plusieurs sondages effectués dans six pays européens (Le Monde daté du 7 mai) qui donnent tous le même résultat : la France emporte haut la main la pierre noire du pessimisme. Et pourtant, nous dit Claire Gatinois, qui compile et commente ses enquêtes d’opinions, « Les Français vivent presque comme les Allemands et semblent crier avant d’avoir mal ». Ainsi, « quand seuls 26 % des Espagnols et 29 % des Italiens parviennent à épargner, 43 % des Français mettent de l’argent de côté, contre 37 % en moyenne pour les Européens. Un chiffre qui frise le record des Allemands (44 %) qui eux vivent la crise comme une abstraction ».
Justement : l’Allemagne dans les années 1990 se trouvait dans le même marasme économique et social qu’actuellement la France. Un marasme social-démocrate aggravé par une réunification qui coûta à l’Allemagne (et aux contribuables de ce pays) la bagatelle de 500 milliards de marks. Mais, dès le début des années 2000, sous l’impulsion du chancelier (pourtant social-démocrate) Gerhard Schröder, l’Allemagne engagea une série de réformes, souvent drastiques et douloureuses, qui permirent son rapide (et durable) redressement. Des réformes que la France aurait dû, elle aussi, entreprendre depuis quinze ou vingt ans, mais qui ont été reportées année après année, nos politiciens ayant eux choisi le déni mensonger et l’évitement des efforts, remplacé par un endettement continu. La crise venue, les Français se sont donc retrouvés fort démunis, sans autre réserve que nos déficits et notre monstrueux endettement.
Nous aurions dû écouter Molière
Les Français vivent peut-être encore « presque comme les Allemands » mais demain (un lendemain très proche), ils savent bien qu’ils vivront beaucoup, beaucoup moins bien… Si la crise est une « abstraction » pour le peuple allemand, elle se concrétise et se matérialise de plus en plus pour les Français. Il y a trois siècles et demi Molière avait dit tout cela bien plus joliment que n’importe quel économiste contemporain :
Les dettes aujourd’hui, quelque soin qu’on emploie,
Sont comme les enfants que l’on conçoit en joie,
Et dont avecque peine on fait l’accouchement.
L’argent dans une bourse entre agréablement ;
Mais le terme venu que nous devons le rendre,
C’est lors que les douleurs commencent à nous prendre.
Faute de s’être fait arracher une ou deux dents au bon moment, nous nous retrouvons aujourd’hui avec toute la bouche infectée. Quelle que soit la douleur à venir, il faut maintenant passer par la chirurgie d’un rééquilibrage économique que nous ne pouvons plus différer. A l’inverse des Allemands, nos jours pénibles, par l’impéritie de nos dirigeants, sont toujours devant nous. C’est d’ailleurs en espérant que les remèdes de l’hypnotiseur Hollande seraient peut-être un peu moins cuisants que ceux du chirurgien Sarkozy que beaucoup de Français, peu tentés jusque-là par les socialistes, ont néanmoins, en mai 2012, voté pour leur candidat. Pas de chance : l’hypnose du docteur Hollande n’était, comme la plupart des médecines douces, qu’infâme charlatanerie.
Ses échecs à répétitions, dont on vient cette semaine de dresser le bilan, ne dissuadent pourtant pas complètement notre vendeur d’orviétans de continuer à nous proposer ses poudres de perlimpinpin. Surtout ses épigones, qui font pression sur lui pour qu’il ne change pas le contenu de ses flacons euphorisants. Franz-Olivier Giesbert (dont nous ne partageons bien sûr nullement l’engagement européiste) écrivait fort pertinemment dans Le Point de la semaine dernière : « La stratégie de l’évitement qui nous a conduits où nous sommes est donc toujours à l’ordre du jour. Mélangez morphine, hallucinogènes, paresse intellectuelle et vous aurez le texte du PS, un copier-coller des bouffonneries involontaires que l’on peut lire dans Le Monde diplomatique ou dans Alternatives économiques, nos deux bibles du vaudouisme appliqué aux finances publiques. »
En effet, le mot d’ordre des socialistes est toujours : « Continuons comme si de rien n’était. » En stéréo socialo et à crédit… sur fond d’incantations magiques ! Qu’importe que notre dette enfle encore puisque, comme le dit Mélenchon, un rebouteux (grand pourfendeur de Solfériniens) encore pire que le médicastre Hollande, « nous ne la paierons pas ». Ce n’est plus seulement de l’endettement, mais de la banqueroute organisée et de l’abus de confiance.
Le retour du bon sens et de nation ?
Ils existent tout un tas de divisions entre les hommes (sans que celles-ci soient nécessairement conflictuelles) : les convictions religieuses ou politiques, les idées, les intérêts, les classes sociales, mais aussi bien sûr les tempéraments, dont les deux grandes catégories se partageant entre pessimistes et optimistes. Les Français, vu le contexte social, politique et économique qui les entoure, n’ont aucune raison d’être exagérément optimistes. Surtout ceux qui endurent plus que d’autres les duretés de la crise : chômeurs en fin de droits, jeunes en quête d’un premier emploi, ménages dont le pouvoir d’achat s’amenuise sans cesse, petits retraités, salariés ne parvenant plus, à cause du prix des loyers, à se loger décemment (à moins bien sûr d’être immigrés). Pour le reste de nos compatriotes, la situation dans laquelle leur pays se trouve plongé (en grande partie par la faute de dirigeants imprévoyants, on ne le répétera jamais assez) explique leur sentiment « d’inquiétude » et « d’amertume ». Un pessimisme plus proche de la lucidité que du défaitisme.
Mal en point eux aussi, les Anglais gardent malgré tout une dose d’optimisme plus grande que nous : ils préfèrent penser que « tout cela est cyclique » et que leur pays va rebondir. Les Français, avec une industrie en capilotade – fermetures d’usines, délocalisations et appareil productif vieillissant, donc moins performant, parce que l’excès de charges sociales empêche les patrons d’investir dans leur renouvellement –, se demandent eux comment ils pourront bien rebondir. Un sentiment d’impuissance qui accentue sans doute leur déprime.
Impuissance aussi contre les ravages d’une mondialisation incontrôlée qui leur donne le sentiment, malheureusement pas inexact, d’être dans le camp des perdants de l’économie planétaire. Malgré tout, comme des gens désemparés qui ne savent plus trop à quoi se raccrocher, 55 % de Français pensent encore « que l’appartenance à l’UE reste un atout ». Alors que, et c’est là peut-être l’information la plus importante de ce panel de sondages, « 57 % des Allemands pensent qu’il s’agit d’un handicap ». L’Allemagne sera peut-être, demain, la première à sortir de la zone euro, et pourquoi  pas de l’UE, de concert avec les Anglais. Et la France, souhaitons-le…
Oui au protectionnisme, non à l’immigration !
Autres faits positifs de ces euro-sondages : les Français sont de plus en plus demandeurs de protectionnisme et de plus en plus hostiles à l’égard de l’immigration. « Cette hostilité se retrouve chez les Britanniques, pour qui l’immigration est le problème à résoudre en priorité. Les étrangers représentent une concurrence déloyale, alors que les Français (…) leur reprochent la charge qu’ils font peser sur les comptes sociaux, assimilant immigration et assistanat. Le remède à la crise se résume ainsi : Ne plus permettre l’arrivée massive de personne n’ayant rien à faire en France (…), Redonner le goût du travail aux gens (…) Faire respecter notre pays, nos règles et lois. Un retour au bon sens tel que l’a toujours prêché le mouvement national.
Pour redonner le moral aux Français il faut impérativement changer de politique, donc de dirigeants. Et substituer à ces derniers des gouvernants n’ayant, pour guider la France dans les eaux tumultueuses de la mondialisation, où le risque d’un tsunami financier est désormais permanent, qu’une seule boussole : celle des intérêts nationaux. Tout le reste est idéologie mortifère.