mardi 2 septembre 2014
L'exemple portugais
L'exemple portugais
Il en a maintenant le droit : le Portugal peut vendre ses 85 toiles de Miro pour renflouer ses caisses. Il est évidemment tentant d’appliquer la même méthode à la France. Encore faut-il agir avec précaution. D’un côté, nous ne pouvons pas nous séparer de nos trésors : connaissant notre susceptibilité pour tout ce qui touche à la culture, une révolution surviendrait pour moins que çà. De l’autre, nous ne pouvons mettre sur le marché international que des chefs d’œuvre uniques, témoignant du génie français et introuvables dans aucun autre pays. D’ores et déjà, trois exceptions répondent à ces critères : la forteresse de Bercy, occupants compris, le code du travail, imité nulle part, et la marinière d’Arnaud Montebourg. Le drame serait bien sûr que personne n’en veuille.
En situation d’échec scolaire
En situation d’échec scolaire
Des quatre temps forts de la campagne du candidat Hollande, ces quatre symboles qui lui permirent de construire sa victoire, il ne reste rien. Le premier totem à s’effondrer fut le mythe fiscal, bâti autour de la fable des 75 % : il n’a pas fallu longtemps pour que les gogos, après avoir cru que seuls les riches allaient payer, ne cèdent au ras-le-bol fiscal.
Désormais l’histoire s’accélère, et en quelques jours, les promesses de Moi-candidat ont filé de plus en plus vite entre les doigts de Moi-président. Son autoproclamation stupide d’être l’adversaire de la finance vaut un procès d’intention tout aussi stupide à Emmanuel Macron, son nouveau ministre de l’Economie, sous prétexte qu’il fut banquier ; de quoi limiter les marges de manœuvre de ce nouvel entrant en le plaçant sous la surveillance des chiens de garde du socialisme d’antan. Même débandade du côté de Bruxelles où, après avoir promis-juré qu’il ferait renégocier le Traité européen, François Hollande a dû abandonner mois après mois tout espoir de peser au travers des grands postes politiques et administratifs de l’Europe. Sa tentative de constituer avec les Italiens une coalition des faibles n’a pas fait fléchir la surpuissante Allemagne, et la France a perdu ses positions à la tête de l’Europe.
C’est le même échec qui s’annonce du côté de l’école. Emporté par son élan, le candidat Hollande avait offert à son électorat enseignant soixante mille postes supplémentaires, faisant de cette administration chouchoutée l’exemple unique en Europe d’un pays surendetté qui recrute des fonctionnaires à pleines brassées. Trois rentrées scolaires plus tard, le désarroi règne parmi les profs, la colère chez nombre de parents, l’instabilité au ministère et, plus grave, rien ne prouve que le niveau et l’efficacité de l’école en aient été améliorés. Quel gâchis.
Hélène Carrère d'Encausse : «Poutine et Porochenko ne savent plus s'arrêter»
Le secrétaire perpétuel de l'Académie française Hélène Carrère d'Encausse analyse le jeu dangereux auquel se livrent Vladimir Poutine et Petro Porochenko en Ukraine, et expose le rôle que l'Europe pourrait remplir pour désamorcer la crise. Extraits.
Vladimir Poutine, qui continue d'envoyer des troupes russes en Ukraine, évoque désormais la création d'un «statut étatique» pour le sud-est de l'Ukraine? Quel est réellement son plan?
Hélène CARRÈRE D'ENCAUSSE. -Le jeu très inquiétant, auquel nous assistons, entre l'Ukraine et la Russie peut devenir une véritable catastrophe pour l'Europe.
D'un côté, le président ukrainien, Petro Porochenko, n'a de cesse depuis son arrivée au pouvoir de vouloir reprendre par la force le contrôle de cette partie russophone de l'Ukraine, après avoir refusé d'accepter le principe d'une fédéralisation du pays. Il joue le même jeu que ceux qui ont refusé aux russophones de la région de parler leur langue, décision qui déclencha un processus de révolte de ces russophones et offrit à Vladimir Poutine la possibilité de s'emparer de la Crimée.
De l'autre côté, Poutine, qui n'a pas selon moi de grand plan préétabli, joue au coup par coup. À la tentation de l'occidentalisation de l'ensemble du pays du président ukrainien qui se dit prêt à adhérer à l'Otan, Poutine, ulcéré par une telle perspective, répond par la provocation. S'appuyant sur les séparatistes ukrainiens, le président russe joue la carte de la déstabilisation du sud-est du pays. Cette partie du pays pourrait ainsi éventuellement devenir la zone de raccord entre la Crimée et la Russie alors que dans l'état actuel des choses la Russie est coupée de la Crimée et doit envisager, pour rendre son rattachement effectif, d'énormes et coûteux travaux de construction d'un pont de plus de 15 kilomètres au-dessus du détroit de Kertch.
L'agitation et la rébellion de l'Ukraine du Sud-Est menace de devenir irréversible. Les habitants du sud-est du pays pourront-ils oublier qu'ils ont été traités en ennemis et vivent aujourd'hui la guerre civile? Poutine tire avantage de cette situation. Certes, les sanctions contre la Russie se multiplient. Il les sait coûteuses pour les pays qui les décident mais également pour la Russie, qui en paie le prix par des difficultés économiques réelles. Soutenir les séparatistes est sans doute contraire à l'ordre international et à la souveraineté de l'État ukrainien. Envoyer des mercenaires ou des soldats sans uniformes en Ukraine n'est pas légal. Poutine, qui le sait parfaitement mais qui est convaincu que cela est couramment pratiqué dans d'autres conflits, notamment par les États-Unis, conteste du coup les accusations portées contre la Russie sur ce point. Mais la situation de quasi-guerre civile dans cette partie de l'Europe et de l'Ukraine déchirée, incite d'autant plus Vladimir Poutine à intervenir que la Russie est exclue pour l'instant du débat sur l'avenir de l'Ukraine.
Si cela n'était pas tragique, le conflit entre l'Ukraine et la Russie ressemblerait à une bataille de gamins qui ne savent plus s'arrêter.
Poutine n'est-il pas fragilisé par la mobilisation des mères de soldats russes? Bénéficie-t-il du soutien du peuple russe?
Oui. Les Russes ont vu avec satisfaction le rattachement de la Crimée à leur pays. Ils sont, par ailleurs, humiliés par des sanctions prises à leur égard par l'Europe et ils considèrent que leur pays est victime de l'arrogance des pays européens et des États-Unis. Ils n'oublient pas que Gorbatchev a accordé au chancelier Kohl en 1990 la réunification de l'Allemagne contre l'engagement que l'Otan ne s'installerait pas aux frontières de leur pays. Pourtant, ils ont laissé les pays Baltes entrer dans l'Otan mais ceci constitue pour la Russie un cas particulier, la limite de l'acceptable. L'Ukraine est différente par ses dimensions et ses liens historiques avec la Russie.
Quant aux mères de soldats russes, leur inquiétude est réelle mais la situation en Ukrainen'a rien à voir avec celle de la guerre d'Afghanistan, qui fut effroyablement meurtrière.
La présidente lituanienne Dalia Grybauskaite estime que la Russie était pratiquement en guerre contre l'Europe. Le premier ministre polonais Donald Tusk vient d'être nommé président du Conseil européen. Les relations entre la Russie et l'Europe sont-elles amenées à se durcir?
La Lituanie est membre de l'Otan et n'a donc pas à craindre la Russie. La nomination de Donald Tusk est une heureuse nouvelle car elle donne à la Pologne la place qui lui revient naturellement en Europe, celle d'un grand État historique, et Donald Tusk est un esprit pondéré capable d'agir en homme d'État et non seulement par passion. Comment oublier qu'il est allé avec Poutine à Katyn pour rendre hommage aux officiers polonais massacrés par Staline en 1940?
L'Europe n'a pas d'autre choix. C'est à elle d'agir: elle doit sauver l'unité de l'Ukraine, l'existence même de l'Ukraine étant menacée aujourd'hui de dislocation. Et en Europe, deux pays, la France et l'Allemagne, doivent être les puissances médiatrices de ce conflit. Le jour où le président Hollande et la chancelière Merkel s'installeront en face des présidents russe et ukrainien pour leur imposer une discussion pacificatrice, l'Europe aura franchi un grand pas. Et le conflit commencera peut-être sa désescalade. La France et l'Allemagne ont une légitimité pour jouer ce rôle en raison de leurs relations historiques si longues et particulières avec la Russie. Le président Hollande peut compter sur l'autorité que la politique à l'est du général de Gaulle a conférée à la France. La crise ukrainienne peut aussi avoir pour conséquence de modifier la géographie politique du continent européen. Le raidissement antirusse des Européens a pour effet de pousser actuellement la Russie vers l'Asie et vers la Chine. La Russie est historiquement et culturellement un grand pays européen. Elle peut et elle doit être un pont entre l'Europe et l'Asie, qui devient désormais l'acteur premier de la vie internationale. Sanctionnée et critiquée par l'Europe, la Russie est tentée de glisser vers l'Asie et si elle le fait l'Europe sera amputée d'une partie d'elle-même et coupée de cette Asie où va se jouer le sort du monde. C'est pour cela aussi que c'est avec la Russie que les Européens, et d'abord la France et l'Allemagne, doivent débattre de la crise ukrainienne et la non le faire sans elle et contre elle. Sinon la Russie sera convaincue qu'elle n'a d'autre choix que de tourner le dos à l'Europe.
Le plus grand déficit français : le déficit de réalisme ?
La révolution numérique/internet et la globalisation planétaire sont des bouleversements, des « chocs de civilisations » qui affectent en profondeur la vie des citoyens de tous les pays. Quand les politiciens français le comprendront-ils ?
Voir le monde médiatique en transes parce qu’un homme ayant travaillé dans le privé devient ministre du nouveau gouvernement Valls. Voir un premier ministre socialiste dire « j’aime l’entreprise » se faire huer par les siens en dit long sur la distance séparant encore aujourd’hui la vision du microcosme politico-médiatique et les réalités de notre planète. Pourtant, au congrès de La Rochelle, Valls a lancé deux phrases fortes (pour un homme de gauche…) : « le monde a totalement changé… Il faut une politique de citoyenneté ». J’ai eu un court moment d’espoir : Valls avait compris que notre régime politique interdit à la France de s’adapter. Mais ce fut pour affirmer aussitôt : « on ne joue pas avec les institutions de la République ! » En fait il s’adressait seulement aux « frondeurs » de son parti…
La réalité : deux révolutions ont créé de nouveaux citoyens
La révolution numérique/internet et la globalisation planétaire sont des bouleversements, des « chocs de civilisations » qui affectent en profondeur la vie des citoyens de tous les pays. Ils auraient dû entraîner des modifications importantes dans le mode de gouvernance de notre pays. Il n’en a rien été ; c’est la vraie cause de l’ampleur de la crise française et de sa durée.
De tels phénomènes entraînent nécessairement des difficultés pour certains mais les atouts l’emportent largement. De toute façon, l’ensemble constitue la nouvelle réalité. Cette réalité… « augmentée », créée par le numérique et les sciences qui y sont associées, impacte peu à peu toute l’activité humaine jusqu’à provoquer l’apparition d’un « homme nouveau » comme le montre le philosophe Michel Serres en décrivant l’existence de la « petite Poucette ». Quant à la « planétisation », dénomination que je préfère pour notre petite Terre à l’arrogante « mondialisation », elle modifie en profondeur le fonctionnement de l’économie et les relations entre les pays et entre les citoyens.
Comme certains analystes l’ont bien décrit, des mouvements de cette importance sont à l’origine d’évolution de la culture individuelle et mais aussi sociétale : les systèmes politiques, les comportements des citoyens envers la politique, les profils de ceux qui entendent y jouer un rôle sont affectés. Mais en France ?
Écoutons Jean-François Kahn : « Les Français remettent en cause les élites actuelles. Ils aspirent donc à un renouvellement de ces dernières. Ça fait 40 ans, 50 ans, que l’on a les mêmes politiques, les mêmes philosophes, les mêmes journalistes. La situation est similaire dans les médias. Cela fait 30 ans que l’on entend les mêmes, Alain Minc, Bernard-Henry Lévy, etc. »
Le déni de la réalité nouvelle a plusieurs causes
En tout premier lieu, le poids des idéologies gauchistes mais aussi dirigistes, avec le dédain pour le citoyen « ordinaire » (selon les élites !) : l’État doit tout faire car lui saurait mieux que le citoyen ce dont celui-ci a vraiment besoin, accepté jusqu’ici car conforme au goût français pour les systèmes plutôt que pour l’organisation spontanée. Cependant la révolution numérique fait découvrir chaque jour davantage au citoyen l’étendue de l’information à sa disposition et son aptitude à agir seul ou avec d’autres, librement choisis.
En second lieu, notre régime politique est d’un autre temps, celui de 1958. Le vice profond de la constitution de la Vème république est d’avoir donné un pouvoir démesuré à un homme, de l’avoir placé au sommet d’une organisation qui privilégie à l’excès l’impulsion du haut vers le bas, donnée par de supposées élites, celles-ci montrant pourtant des défauts souvent dénoncés. Les politiciens de droite comme de gauche ont ainsi tous les moyens de pratiquer un interventionnisme étatique et bureaucratique dans tous les domaines y compris ceux de la sphère privée, et s’arrogent le droit d’endetter les Français avec pour devise : « je dépense, donc je suis ».
La culture dirigiste française, à droite comme à gauche, débouche sur un interventionnisme public excessif avec un poids record des dépenses publiques, dont on peut dire qu’il est le meilleur critère du collectivisme, et présente une forte corrélation avec le taux de chômage.
Dép. publiques – PIB taux de chômage
France : 57% – 11%
Royaume Uni : 47% – 6,6%
USA : 38% – 6,3%
Australie : 35% – 5,8%
Suisse : 34% – 3,3%
Corée du Sud : 30% – 3,7%
(www. statistiques –mondiales.com, chiffres mars -mai 2014).
France : 57% – 11%
Royaume Uni : 47% – 6,6%
USA : 38% – 6,3%
Australie : 35% – 5,8%
Suisse : 34% – 3,3%
Corée du Sud : 30% – 3,7%
(www. statistiques –mondiales.com, chiffres mars -mai 2014).
Ces dépenses publiques s’expliquent par un secteur public surdimensionné et une protection sociale trop coûteuse, clientéliste, idéologique n’atteignant même pas son but. Au lieu d’être en partie payées par leurs bénéficiaires comme il conviendrait, les charges qui en découlent sont imposées aux entreprises dont la compétitivité est ainsi amoindrie face à des concurrents aujourd’hui planétaires. Le résultat est que ces personnes aidées payent par le chômage cette pseudo-protection, les mêmes subissant de plus l’effet d’un droit du travail sans flexibilité freinant ainsi l’embauche mais auquel s’accrochent par idéologie arriérée la majorité des syndicats de salariés.
Un autre problème est de trouver aux commandes du pays principalement des personnes sans pratique entrepreneuriale marchande et de formation monocolore : on recense plus de 90% d’énarques dans les cabinets de l’exécutif !
L’arrivée au gouvernement d’Emmanuel Macron ne remet pas en cause le « SOS » lancé en juillet par Charles Gave, économiste et Président de l’Institut des Libertés, constatant un phénomène unique dans le monde développé : « Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, il n’y a pas un seul membre du gouvernement qui ait la moindre expérience du secteur privé. Tous les membres du gouvernement ont toujours été payés par nos impôts et jamais par un client. »
Soulignons aussi l’absence de vrais partenaires sociaux, de syndicats de salariés qui travailleraient avec le patronat pour améliorer le sort de tous les acteurs de l’économie. Mais non ! La France ne connait que des « adversaires sociaux », avec des syndicalistes pour la grande majorité mus encore par des idéologies communistes et trotskistes, refusant de reconnaître que « l’économie n’est pas une idéologie, c’est une réalité dans laquelle chaque société tente de tirer le meilleur de ce qu’elle produit ». (Olivier Dassault, Pt GEEA) et que la croissance et l’emploi dépendent en priorité des décisions des chefs d’entreprise.
Dans une récente interview (Les Échos, 25.8.14), Jean-Claude Trichet remarque : « En France, la culture dominante est celle des partenaires sociaux des secteurs non exportateurs, publics et privés. En Allemagne, la culture dominante est celle des secteurs exportateurs. C’est pourquoi notre pays a absolument besoin d’un mot d’ordre… d’une stratégie de « stabilité compétitive ». Les partenaires sociaux allemands, eux, poursuivent cette politique spontanément ».
Le vrai changement : aller vers la fin du citoyen de seconde zone
Pour le nouveau citoyen, mieux informé, sollicité en permanence sur tous les sujets, souhaitant et pouvant prendre sa part des débats y compris politiques à tout moment, la consultation électorale tous les 5 ou 6 ans est inadaptée et les rôles des politiciens professionnels légitimement remis en cause.
À l’opposé du régime français actuel où une oligarchie de fait exerce le pouvoir existent plusieurs alternatives : la Suisse, l’Allemagne, l’Italie, plus de la moitié des États et grandes villes aux États-Unis ont mis en place un système fondé sur la subsidiarité où chaque niveau de gestion (commune, région…) délègue à l’échelon supérieur les seuls rôles qu’il ne peut assumer ; cette logique aboutit à délimiter le périmètre d’intervention de l’État aux missions qu’il est seul à même d’accomplir.
Notons que l’Église catholique, notamment dans les encycliques, invite à cette nécessaire subsidiarité. Celle-ci s’accommode bien du régime dit de « démocratie directe » où, si des élus continuent de voter les lois et les impôts, les citoyens en prennent leur part par le biais du référendum d’initiative populaire pratiqué au niveau local et national.
Un tel système permet à la communauté de bénéficier des idées et des initiatives du plus grand nombre de ses membres. Et pour chacun de ceux-ci c’est un mode de reconnaissance de sa dignité d’homme et de sa responsabilité de citoyen.
Pour les Français, il s’agira donc d’une sorte de révolution culturelle : le sociologue Gilbert Delagrange dans son livre Le citoyen et le système politique l’affirme : « la vérité idéologique reste aveugle à la complexité du monde et procède par déni de la réalité… L’affirmation indéfiniment répétée des mêmes dogmes relève de la croyance et non du savoir, ce qu’Alain Besançon résume magistralement : Lénine ne sait pas qu’il croit. Il croit qu’il sait ».
Chaque jour on note sur internet les débats, les forums, qui traduisent le sentiment des Français appelant à changer nos institutions. C’est probablement le sens de la démarche engagée par un entrepreneur, Denis Payre, qui a lancé en septembre 2013 le mouvement « Nous Citoyens », lequel remet en cause les politiciens professionnels qui gèrent leur carrière et chez qui l’esprit de service est secondaire ; il propose de rassembler des acteurs de la vie civile qui apportent leurs idées, leur expérience, leur capacité d’initiative. Et, en fin de compte, instituer une nouvelle forme de partage et d’exercice du pouvoir.
L’absurde en politique
L’absurde en politique
La vie politique française sombre dans l’absurdité au sens d’Albert Camus, le non-sens. Manuel Valls a eu un beau geste intelligent et courageux, devant le monde de l’entreprise, en proclamant, "j’aime l’entreprise" et en annonçant des mesure de libération des énergies, sur les seuils, le temps de travail, les charges. Et puis le lendemain tout juste, devant le partis socialiste, il déclare: "je suis socialiste". Or, que veut dire le mot socialiste? Laissons la parole à Jean Jaurès, le père du socialisme français: "Oui, il y a une conception commune à laquelle ont abouti les socialistes de toutes les écoles et de tous les pays [...] C’est de remplacer ce qu’on appelle le capital, c’est-à-dire la propriété privée des moyens de production, par la propriété sociale commune ou collectiviste des moyens de production" (juillet 1897). La contradiction est flagrante. Mais le ponpon revient au Front national. Sa présidente, Mme Le Pen, a déclaré hier dans une interview au Figaro que son parti était "prêt à un gouvernement de cohabitation avec François Hollande". Ainsi, une formation qui préconise des mesures extrêmes comme la sortie de l’Union européenne (le programme parle d’appliquer "l’article 50" du traité), propose ses services pour collaborer avec un chef d’Etat dont la politique est exactement à l’inverse de ces propositions. On passerait donc de la critique de "l’UMPS" à l’émergence d’un axe au pouvoir "FN-PS". La presse voit dans cette intervention une "opération de communication" destinée à présenter le fn comme un parti de gouvernement. Nous voilà donc en pleine logique politicarde: la communication d’abord, au détriment des réalités. Dans cette interview d’une page, Mme Le Pen fustige "l’ultralibéralisme" de la politique du gouvernement. Or, nous vivons dans un pays où les prélèvements obligatoires représentent 47% du PIB (contre 44% en 2010), un record absolu en Europe et dans le monde occidental! "Ultralibéralisme" vous disiez? Pour sortir de ce supposé "ultralibéralisme", à quel niveau de prélèvements obligatoires faudrait-il donc passer selon le fn? 50? 55? 60%? Mais alors, on entre dans le collectivisme pur et simple… Quant à l’UMP, la situation n’est guère plus brillante. On attend en vain une idée, une critique de fond, un début d’esquisse de débat mais non, le mouvement reste désespérément englué dans la logique des compétitions individuelles, à l’image d’un grand parti central, de type troisième force, dépourvu de colonne vertébrale et dont le rôle se limite à celui de tremplin électoral. La cascade des candidatures – présidence ump, primaires, présidentielles – semble absorber tout le reste comme si la politique, vidée de tout sens, se réduisait à des querelles d’ambitions. La faillite de la vie politique française a l’air de s’accélérer.
L’annulation de la dette allemande en 1953 versus le traitement réservé au Tiers Monde et à la Grèce
Les États-Unis procèdent à des annulations de dettes à l’égard de certains de leurs alliés. L’opération la plus évidente dans ce contexte est le traitement de la dette allemande réglementé par l’Accord de Londres de 1953. Pour s’assurer que l’économie de l’Allemagne occidentale est relancée et constitue un élément stable et central dans le bloc atlantique, les Alliés créanciers, États-Unis en tête, font des concessions très importantes aux autorités et aux entreprises allemandes endettées qui vont bien au-delà d’une réduction de dette. Une comparaison entre le traitement accordé à l’Allemagne occidentale d’après-guerre et les PED ou la Grèce d’aujourd’hui est édifiant.
L’allègement radical de la dette de la République fédérale d’Allemagne (RFA) et sa reconstruction rapide après la seconde guerre mondiale ont été rendus possibles grâce à la volonté politique de ses créanciers, c’est-à-dire les États-Unis et leurs principaux alliés occidentaux (Royaume-Uni, France). En octobre 1950, ces trois alliés formulent un projet dans lequel le gouvernement fédéral allemand reconnaît l’existence des dettes des périodes précédant et suivant la guerre. Les alliés y joignent une déclaration signifiant que « les trois pays sont d’accord que le plan prévoit un règlement adéquat des exigences avec l’Allemagne dont l’effet final ne doit pas déséquilibrer la situation financière de l’économie allemande via des répercussions indésirables ni affecter excessivement les réserves potentielles de devises. Les trois pays sont convaincus que le gouvernement fédéral allemand partage leur position et que la restauration de la solvabilité allemande est assortie d’un règlement adéquat de la dette allemande qui assure à tous les participants une négociation juste en prenant en compte les problèmes économiques de l’Allemagne » |1| .
La dette réclamée à l’Allemagne concernant l’avant-guerre s’élève à 22,6 milliards de marks si on comptabilise les intérêts. La dette de l’après-guerre est estimée à 16,2 milliards. Lors d’un accord conclu à Londres le 27 février 1953 |2|, ces montants sont ramenés à 7,5 milliards de marks pour la première et à 7 milliards de marks pour la seconde |3|. En pourcentage, cela représente une réduction de 62,6 %.
De surcroît, l’accord établit la possibilité de suspendre les paiements pour en renégocier les conditions si survient un changement substantiel limitant la disponibilité des ressources |4|.
Pour s’assurer que l’économie de l’Allemagne occidentale est réellement relancée et qu’elle constitue un élément stable et central dans le bloc atlantique face au bloc de l’Est, les Alliés créanciers font des concessions très importantes aux autorités et aux entreprises allemandes endettées qui vont bien au-delà d’une réduction de dette. On part du principe que l’Allemagne doit être en condition de rembourser tout en maintenant un niveau de croissance élevé et une amélioration des conditions de vie de la population. Rembourser sans s’appauvrir. Pour cela, les créanciers acceptent : primo que l’Allemagne rembourse dans sa monnaie nationale, le deutsche mark, l’essentiel de la dette qui lui est réclamée. A la marge, elle rembourse en devises fortes (dollars, francs suisses, livres sterling…).
Secundo, alors qu’au début des années 1950, le pays a encore une balance commerciale négative (la valeur des importations dépassant celle des exportations), les puissances créancières acceptent que l’Allemagne réduise ses importations, elle peut produire elle-même des biens qu’elle faisait auparavant venir de l’étranger. En permettant à l’Allemagne de substituer à ses importations des biens de sa propre production, les créanciers acceptent donc de réduire leurs exportations vers ce pays. Or, 41 % des importations allemandes venaient du Royaume-Uni, de France et des États-Unis pour la période 1950-51. Si on ajoute à ce chiffre la part des importations en provenance des autres pays créanciers participant à la conférence (Belgique, Hollande, Suède et Suisse), le chiffre total s’élève même à 66 %.
Tertio, les créanciers autorisent l’Allemagne à vendre ses produits à l’étranger, ils stimulent même ses exportations afin de dégager une balance commerciale positive. Ces différents éléments sont consignés dans la déclaration mentionnée plus haut : « La capacité de paiement de l’Allemagne, de ses débiteurs privés et publics, ne signifie pas uniquement la capacité de réaliser régulièrement les paiements en marks allemands sans conséquences inflationnistes, mais aussi que l’économie du pays puisse couvrir ses dettes en tenant compte de son actuelle balance des paiements. L’établissement de la capacité de paiement de l’Allemagne demande de faire face à certains problèmes qui sont :
1. la future capacité productive de l’Allemagne avec une considération particulière pour la capacité productive de biens exportables et la capacité de substitution d’importations ;
2. la possibilité de la vente des marchandises allemandes à l’étranger ;
3. les conditions de commerce futures probables ;
4. les mesures fiscales et économiques internes qui seraient nécessaires pour assurer un superavit pour les exportations |5| . »
En outre, en cas de litige avec les créanciers, en général, les tribunaux allemands sont compétents. Il est dit explicitement que, dans certains cas, « les tribunaux allemands pourront refuser d’exécuter […] la décision d’un tribunal étranger ou d’une instance arbitrale. » C’est le cas, lorsque « l’exécution de la décision serait contraire à l’ordre public » (p. 12 de l’Accord de Londres).
Autre élément très important, le service de la dette est fixé en fonction de la capacité de paiement de l’économie allemande, en tenant compte de l’avancée de la reconstruction du pays et des revenus d’exportation. Ainsi, la relation entre service de la dette et revenus d’exportations ne doit pas dépasser 5 %. Cela veut dire que l’Allemagne occidentale ne doit pas consacrer plus d’un vingtième de ses revenus d’exportation au paiement de sa dette. Dans la pratique, l’Allemagne ne consacrera jamais plus de 4,2 % de ses revenus d’exportation au paiement de la dette (ce montant est atteint en 1959). De toute façon, dans la mesure où une grande partie des dettes allemandes était remboursée en deutsche marks, la banque centrale allemande pouvait émettre de la monnaie, en d’autres mots monétiser la dette.
Une mesure exceptionnelle est également décidée : on applique une réduction drastique des taux d’intérêts qui oscillent entre 0 et 5 %.
Une faveur d’une valeur économique énorme est offerte par les puissances occidentales à l’Allemagne de l’Ouest : l’article 5 de l’accord conclu à Londres renvoie à plus tard le règlement des réparations et des dettes de guerre (tant celles de la première que de la deuxième guerre mondiale) que pourraient réclamer à la RFA les pays occupés, annexés ou agressés (ainsi qu’à leurs ressortissants).
Enfin, il faut prendre en compte les dons en dollars des États-Unis à l’Allemagne occidentale : 1,17 milliard de dollars dans le cadre du Plan Marshall entre le 3 avril 1948 au 30 juin 1952 (soit environ 11,5 milliards de dollars de 2014) auxquels s’ajoutent au moins 200 millions de dollars (environ de 2 milliards de dollars de 2014) entre 1954 et 1961 principalement via l’agence internationale de développement des États-Unis (USAID).
Grâce à ces conditions exceptionnelles, l’Allemagne occidentale se redresse économiquement très rapidement et finit par absorber l’Allemagne de l’Est au début des années 1990. Elle est aujourd’hui de loin l’économie la plus forte d’Europe.
Quelques éléments de comparaison
Le résultat d’une première comparaison entre l’Allemagne occidentale d’après-guerre et les Pays en développement est éclairant. L’Allemagne, bien que meurtrie par la guerre, était économiquement plus forte que la plupart des PED actuels. Pourtant, on lui a concédé en 1953 ce qu’on refuse aux PED.
Part des revenus d’exportation consacrés au remboursement de la dette
L’Allemagne est autorisée à ne pas consacrer plus de 5 % de ses revenus d’exportation au paiement de la dette.
En 2012, les pays en développement ont dû consacrer en moyenne 10 % de leurs revenus d’exportation au paiement de la dette. Ce chiffre était même supérieur à 20 % à la fin des années 1990 et au début des années 2000.
Taux d’intérêt sur la dette extérieure
Dans le cas de l’accord de 1953 concernant l’Allemagne, le taux d’intérêt oscille entre 0 et 5 %.
En revanche, dans le cas des PED, les taux d’intérêt ont été beaucoup plus élevés. Une grande majorité des contrats prévoient des taux variables à la hausse.
Entre 1980 et 2000, pour l’ensemble des PED, le taux d’intérêt moyen a oscillé entre 4,8 et 9,1 % (entre 5,7 et 11,4 % dans le cas de l’Amérique latine et de la Caraïbe et même entre 6,6 et 11,9 % dans le cas du Brésil, entre 1980 et 2004).
Monnaie dans laquelle la dette extérieure est remboursée
L’Allemagne était autorisée à rembourser dans sa monnaie nationale.
Aucun pays du Tiers Monde n’est autorisé à faire de même sauf exception et pour des montants dérisoires. Tous les grands pays endettés doivent réaliser la totalité de leurs remboursements en devises fortes (dollars, euros, yens, francs suisses, livres sterling).
Clause de révision du contrat
Dans le cas de l’Allemagne, l’accord établit la possibilité de suspendre les paiements pour en renégocier les conditions si survient un changement substantiel limitant la disponibilité des ressources.
Dans le cas des contrats de prêts avec les PED, les créanciers obtiennent qu’il n’y ait pas de clause de ce type.
Politique de substitution d’importation
Dans l’accord sur la dette allemande, il est explicitement prévu que le pays puisse produire sur place ce qu’il importait auparavant.
Par contre, la Banque mondiale et le FMI imposent aux PED de renoncer à produire sur place ce qu’ils pourraient importer.
Dons en devises (en cash)
L’Allemagne, bien que fortement responsable de la deuxième guerre mondiale, a été gratifiée de dons importants en devises dans le cadre du Plan Marshall et au-delà.
Les PED dans leur ensemble, à qui les pays riches ont promis assistance et coopération, reçoivent une aumône sous forme de dons en devises. Alors que collectivement, ils remboursent plusieurs centaines de milliards de dollars par an, ils reçoivent en cash environ 30 milliards de dollars. Les plus grands pays endettés du Tiers Monde ne reçoivent strictement aucune aide sous forme de dons en devises.
Incontestablement, le refus d’accorder aux PED endettés le même type de concessions qu’à l’Allemagne indique que les créanciers ne veulent pas sérieusement que ces pays se désendettent. Les créanciers jugent qu’ils ont intérêt à maintenir les PED dans l’endettement permanent de manière à en tirer un revenu maximal sous la forme du paiement de la dette, à leur imposer des politiques conformes aux intérêts des créanciers et à s’assurer de leur loyauté au sein des institutions internationales.
Allemagne 1953 / Grèce 2010-2012
Si nous risquons une comparaison entre le traitement auquel la Grèce est soumise et celui qui a été réservé à l’Allemagne après la seconde guerre mondiale, les différences et l’injustice sont frappantes. En voici une liste non-exhaustive en 11 points :
1.- Proportionnellement, la réduction de dette accordée à la Grèce en mars 2012 est infiniment moindre que celle accordée à l’Allemagne.
2.- Les conditions sociales et économiques qui sont assorties à ce plan (et à ceux qui ont précédé) ne favorisent en rien la relance de l’économie grecque alors qu’elles ont contribué largement à relancer l’économie allemande.
3.- La Grèce se voit imposer des privatisations en faveur des investisseurs étrangers principalement alors que l’Allemagne était encouragée à renforcer son contrôle sur les secteurs économiques stratégiques, avec un secteur public en pleine croissance.
4.- Les dettes bilatérales de la Grèce (vis-à-vis des pays qui ont participé au plan de la Troïka) ne sont pas réduites (seules les dettes à l’égard des banques privées l’ont été) alors que les dettes bilatérales de l’Allemagne (à commencer par celles contractées à l’égard des pays que le Troisième Reich avait agressés, envahis voire annexés) étaient réduites de 60 % ou plus.
5. – La Grèce doit rembourser en euros alors qu’elle est en déficit commercial (donc en manque d’euros) avec ses partenaires européens (notamment l’Allemagne et la France), tandis que l’Allemagne remboursait l’essentiel de ses dettes en deutsche marks fortement dévalués.
6. – La banque centrale grecque ne peut pas prêter de l’argent au gouvernement grec alors que la Banque centrale allemande prêtait aux autorités de la RFA et faisait fonctionner (certes modérément) la planche à billets.
7. – L’Allemagne était autorisée à ne pas consacrer plus de 5 % de ses revenus d’exportation au paiement de la dette alors qu’aucune limite n’est fixée dans le cas actuel de la Grèce.
8. – Les nouveaux titres de la dette grecque qui remplacent les anciens dus aux banques ne sont plus de la compétence des tribunaux grecs, ce sont les juridictions du Luxembourg et du Royaume-Uni qui sont compétentes (et on sait combien elles sont favorables aux créanciers privés) alors que les tribunaux de l’Allemagne (cette ancienne puissance agressive et envahissante) étaient compétents.
9. – En matière de remboursement de la dette extérieure, les tribunaux allemands pouvaient refuser d’exécuter des sentences des tribunaux étrangers ou des tribunaux arbitraux au cas où leur application menaçait l’ordre public. En Grèce, la Troïka refuse bien sûr que des tribunaux puissent invoquer l’ordre public pour suspendre le remboursement de la dette. Or, les énormes protestations sociales et la montée des forces néo-nazies sont directement la conséquence des mesures dictées par la Troïka et par le remboursement de la dette. Malgré les protestations de Bruxelles, du FMI et des « marchés financiers » que cela provoquerait, les autorités grecques pourraient parfaitement invoquer l’état de nécessité et l’ordre public pour suspendre le paiement de la dette et abroger les mesures antisociales imposées par la Troïka.
10.- Dans le cas de l’Allemagne, l’accord établit la possibilité de suspendre les paiements pour en renégocier les conditions si survient un changement substantiel limitant la disponibilité des ressources. Rien de tel n’est prévu pour la Grèce.
11. – Dans l’accord sur la dette allemande, il est explicitement prévu que le pays puisse produire sur place ce qu’il importait auparavant afin d’atteindre un superavit commercial et de renforcer ses producteurs locaux. Or la philosophie des accords imposés à la Grèce et les règles de l’Union européenne interdisent aux autorités grecques d’aider, de subventionner et de protéger ses producteurs locaux, que ce soit dans l’agriculture, l’industrie ou les services, face à leurs concurrents des autres pays de l’UE (qui sont les principaux partenaires commerciaux de la Grèce).
On pourrait ajouter que l’Allemagne, après la seconde guerre mondiale, a reçu des dons dans une proportion considérable, notamment, comme on l’a vu plus haut, dans le cadre du Plan Marshall.
On peut comprendre pourquoi le leader de Syriza, Alexis Tsipras, fait référence à l’accord de Londres de 1953 lorsqu’il s’adresse à l’opinion publique européenne. L’injustice avec laquelle le peuple grec est traité (ainsi que les autres peuples dont les autorités suivent les recommandations de la Troïka) doit éveiller la conscience d’une partie de l’opinion publique.
Mais ne nous berçons pas d’illusions, les raisons qui ont poussé les puissances occidentales à traiter l’Allemagne de l’Ouest comme elles l’ont fait après la seconde guerre mondiale ne sont pas de mise dans le cas de la Grèce.
Pour voir une véritable solution au drame de la dette et de l’austérité, il faudra encore de puissantes mobilisations sociales en Grèce et dans le reste de l’Union européenne ainsi que l’accession au pouvoir d’un gouvernement du peuple à Athènes. Il faudra un acte unilatéral de désobéissance provenant des autorités d’Athènes (soutenues par le peuple), telles la suspension du remboursement et l’abrogation des mesures antisociales, pour forcer les créanciers à des concessions d’envergure et imposer enfin l’annulation de la dette illégitime. La réalisation à une échelle populaire d’un audit citoyen de la dette grecque doit servir à préparer le terrain.
|1| Deutsche Auslandsschulden, 1951, p. 7 et suivantes, in Philipp Hersel, « El acuerdo de Londres de 1953 (III) », http://www.lainsigna.org/2003/enero/econ_005.htm
|2| Texte intégral en français de l’Accord de Londres du 27 février 1953 :http://www.admin.ch/ch/f/rs/i9/0.946.291.364.fr.pdf
|3| 1 US dollar valait à l’époque 4,2 marks. La dette de l’Allemagne occidentale après réduction (soit 14,5 milliards de marks) équivalait donc à 3,45 milliards de dollars.
|4| Les créanciers refusent toujours d’inscrire ce type de clause dans les contrats à l’égard des pays en développement ou des pays comme la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Europe centrale et orientale…
|5| Auslandsschulden, 1951, p. 64 et suivantes in Philip Hersel, El acuerdo de Londres (IV), 8 de enero de 2003, http://www.lainsigna.org/2003/enero/econ_010.htm
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