jeudi 26 décembre 2013
Le billet de Michel Schifres
J’en frémis, j’en flageole : et si depuis des mois, nous vivions sous un mensonge ? Un mathématicien assure que l’inversion d’une courbe n’a aucun sens. Il n’en avait jamais entendu parler avant que François Hollande n’en fasse le slogan de son action. Mais une courbe, jure notre homme, ne peut s’inverser : tout au plus, peut-on freiner sa croissance. D’ailleurs, sur Internet, l’explication est donnée : « L’inverse d’une courbe algébrique de degré n, admettant les points cycliques comme points d’ordre p par rapport à un pôle d’inversion d’ordre q, est une courbe de degré 2 n-2p-q, admettant les points cycliques comme points d’ordre n-p-q et le pôle comme point d’ordre n-2p. » Tout s’éclaire. 0n comprend mieux pourquoi la politique gouvernementale est souvent insaisissable.
Le cadeau de Noël de Bercy
Le cadeau de Noël de Bercy
On saura ce jeudi si le chômage a une nouvelle fois reculé. Si c’est le cas, la majorité embouchera les trompettes de la renommée et chantera à la gloire de la politique de François Hollande, en oubliant un peu vite à quel point les statistiques de Pôle Emploi sont faussées par les centaines de milliers d’emplois subventionnés. Et si ce n’est pas le cas, l’opposition entonnera l’air du déclin et conspuera l’échec majeur du président, en oubliant qu’elle a, elle aussi, confondu baisse du chômage à coup de contrats aidés avec hausse de l’emploi, le vrai, celui qui dépend de la santé des entreprises. Dans tous les cas, on regrettera que le débat se focalise sur un chiffre, un indicateur mensuel, comme si tout en France dépendait d’une seule, d’une éphémère donnée statistique. Ridicule.
Mieux vaudrait s’intéresser de près aux tendances longues, qui disent si la France, oui ou non, a des chances de sortir de sa langueur. Deux indicateurs, en particulier, doivent être surveillés. L’un, dévoilé la veille de Noël, n’est pas précisément un cadeau : le taux de marge des entreprises a continué à reculer cette année, descendant au plus bas depuis 1985. Aucune chance, dans ces conditions, que l’investissement reparte, ni que l’emploi se redresse.
On trouvera en revanche un peu d’espoir dans une autre donnée déposée par l’Insee au pied du sapin : la dette publique a légèrement reculé cet automne. Certes, on est loin du compte, et cette contraction résulte en partie d’éléments techniques. Mais c’est ce chiffre que le gouvernement devrait brandir comme une victoire. C’est ce résultat que François Hollande devrait revendiquer, lui qui s’est engagé à réduire la dépense publique et la dette. C’est cette donnée que l’opinion publique devrait ériger en symbole absolu de notre redressement.
François Hollande: «qu’il est bon de ne rien faire quand tout s’agite autour de vous»
François Hollande se montre souriant, solennel, un brin railleur, notamment à l'égard des journalistes, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la Maison de la Radio, cette semaine.
François Hollande est de bonne humeur, ce mardi 17 décembre, lorsqu’il entame, à l’occasion du cinquantième anniversaire de la Maison de la Radio, son discours. Entre les murs du « mythique » studio 104, malgré les quelques chaises vides, tous n’attendent que lui. Il est un peu plus de 20h, lorsque le président arrive, souriant, solennel, un brin railleur.
Au-delà de l’hommage appuyé (creux par moments) à la « plus grande entreprise culturelle de France » (…) « réhabilitée » depuis quatre ans pour des raisons de « sécurité » ainsi que pour ouvrir « l’édifice à un nouveau siècle », le président s’autorise quelques apartés, des « petites blagues » parfois tant décriées qui régalent ce jour-là l’auditoire.
Et d’abord ce clin d’œil, inspiré par les « souvenirs » qu’il garde des « émissions cultes » et des « grandes voix » de la radio, celle du journaliste Pierre Bouteiller notamment. « J’étais jeune à l’époque » précise-t-il (voir vidéo 8'12) sur un ton de fausses confidences mais « je ne me lasse pas de répéter ce que [Pierre Bouteiller]confiait : qu’il est bon de ne rien faire quand tout s’agite autour de vous. »
Au-delà de l’hommage appuyé (creux par moments) à la « plus grande entreprise culturelle de France » (…) « réhabilitée » depuis quatre ans pour des raisons de « sécurité » ainsi que pour ouvrir « l’édifice à un nouveau siècle », le président s’autorise quelques apartés, des « petites blagues » parfois tant décriées qui régalent ce jour-là l’auditoire.
Et d’abord ce clin d’œil, inspiré par les « souvenirs » qu’il garde des « émissions cultes » et des « grandes voix » de la radio, celle du journaliste Pierre Bouteiller notamment. « J’étais jeune à l’époque » précise-t-il (voir vidéo 8'12) sur un ton de fausses confidences mais « je ne me lasse pas de répéter ce que [Pierre Bouteiller]confiait : qu’il est bon de ne rien faire quand tout s’agite autour de vous. »
La salle, hilare, applaudit. François Hollande fait-il référence à ses derniers mois de présidence ? A la chute incessante de sa cote de popularité, à la croissance en berne qui n’aura pas permis « d’inverser la courbe du chômage », aux nombreux cafouillages et polémiques qui s’invitent régulièrement dans le débat public (l’affaire Leonarda, la remise à plat de la fiscalité, le rapport sur l’intégration ?) etc.
« Autres temps, autres responsabilités » conclut le chef de l’Etat, non sans avoir remercié le public (acquis) comme dans un one man show, de quelques minutes, au cours duquel il n’aura épargné ni les journalistes ni se sera épargné lui-même.
Ainsi révèle-t-il, ironiquement, (14'18) qu’il écoute chaque matin la radio à ses « risques » (et périls). « 6h30 on sait jamais... 7h c'est confirmé… puis à « 8h [il] arrête » las d’entendre les éditorialistes.
Des traits d'humour qu'on ne retrouve pas dans la retranscription écrite du discours. Omission? « On ne les met pas » tout simplement, répond le service presse de l'Elysée, alors que le discours a été restranscrit après avoir été prononcé. « Ce n'est pas dans le contexte. »
« Autres temps, autres responsabilités » conclut le chef de l’Etat, non sans avoir remercié le public (acquis) comme dans un one man show, de quelques minutes, au cours duquel il n’aura épargné ni les journalistes ni se sera épargné lui-même.
Ainsi révèle-t-il, ironiquement, (14'18) qu’il écoute chaque matin la radio à ses « risques » (et périls). « 6h30 on sait jamais... 7h c'est confirmé… puis à « 8h [il] arrête » las d’entendre les éditorialistes.
Des traits d'humour qu'on ne retrouve pas dans la retranscription écrite du discours. Omission? « On ne les met pas » tout simplement, répond le service presse de l'Elysée, alors que le discours a été restranscrit après avoir été prononcé. « Ce n'est pas dans le contexte. »
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