TOUT EST DIT

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vendredi 27 juillet 2012

France, le gros problème caché de l'Europe


Je viens de lire avec intérêt un récent article de John Mauldin. Il s'agit d'un gestionnaire de fonds. Il fait partie des quelques-uns à avoir prévu l'actuelle récession dans laquelle nous nous trouvons et fourni régulièrement des prévisions basées sur des éléments de réflexion originaux.
Cette fois-ci, il utilise la métaphore des lions dans la savane, dont certains sont bien plus habilement cachés que d'autres, pour faire un parallèle intéressant sur les pays européens actuellement dans la tourmente. Il note ainsi que si la Grèce et l'Espagne sont, en quelque sorte, les lions visibles de la savane européenne, c'est bien la France qui constitue son lion caché, avec tous les dangers que cela peut constituer (on ne le voit pas venir, mais au moment où c'est le cas, c'est généralement trop tard). Et vu la taille du lion (ou du problème en l'occurrence) on peut commencer à s'inquiéter.
Voici une traduction des quelques passages les plus intéressants de l'article, fort instructif.
Tout le monde sait qu'il y a des lions qui parcourent l'Europe. Lorsque j'ai commencé (avec un groupe grandissant d'autres observateurs) à écrire sur la Grèce, on nous expliquait alors que les pays développés ne pouvaient faire défaut. Et en fait, les régulateurs bancaires européens ont permis (voire encouragé ?) aux banques d'acheter les bons du trésor des pays périphériques et leur ont imposé de trouver toutes les qualités requises à ces véhicules financiers. C'était "de l'argent gratuit" pour ces banques. On peut payer quelques points de pourcentage sur le dépôt et en obtenir un levier de plus de 40 fois, faire du carry à hauteur de 3 à 4%, en fonction de ce que vous êtes prêt à en tirer. Retour sur investissement 100% sûr. Qui n'en profiterait pas ? Et c'était bien sûr, puisque le législateur le disait.
(...) Puis en 2011, on nous a expliqué que l'Espagne pourrait bien avoir de gros problème et devrait "restructurer" sa dette. Comment cela était-il possible ? À ce moment, on pouvait admettre qu'il fut possible que la Grèce puisse avoir des problèmes, mais l'Espagne ? Enfin, voyons, l'Espagne était un "pays réel" ! Et les "pays réels" ne font pas défaut (et n'oubliez pas que la Grèce, quelques années plus tôt, était considérée comme suffisamment réelle pour être admise dans l'eurozone). L'Espagne était différente.
Je vous garantis avec certitude que le premier ministre espagnol Rajoy va continuer à nous assurer à 100% que l'Espagne ne fera jamais faillite. Jusqu'au moment où elle le fera. Tout comme il nous assurait que les banques espagnoles allaient bien et n'auraient pas besoin d'aide européenne, une semaine tout juste avant qu'elles ne crient au secours.
(...) On voit tous les lions que sont la Grèce, le Portugal, l'Irlande, l'Espagne ou l'Italie et maintenant Chypre et Malte. La peur d'une contagion est ce qui retient éveillés les leaders européens la nuit, qui cherchent à savoir comment renflouer l'Espagne. Car si elle coule, le prochain pays est l'Italie. Les problèmes de la Grèce, l'Espagne et les autres ont été largement débattus ici et ailleurs. Regardons plutôt un petit graphique et passons ; ce dernier montre que le capital sort massivement de l'Espagne :
(...) Mais assez avec les lions qu'on voit bien. Car le lion caché dans la brousse, c'est la France. Oui, cette France qui est supposément un gros morceau de la solution pour la zone euro et le partenaire-pilier de l'Allemagne avec laquelle ils peuvent garantir toutes ces dettes. La France "AAA", notée de cette façon par les mêmes agences qui décernèrent la même note aux déchets nucléaires des subprimes et les transformèrent en or. À présent, les agences de notation utilisent la même alchimie pour transformer la dette française en or des fous.
(...) Tout d'abord, regardons le graphique suivant du FMI, qui examine les perspectives sur la dette de six pays en particulier (...) Les lignes en pointillés montrent la tendance que le ratio Dette/PIB peut suivre ; les lignes supérieures sont celles lorsqu'aucune action n'est prise par les gouvernements. Celles du milieu représentent la trajectoire lorsque des ajustements modérés sont effectués, et les lignes inférieures sont les trajectoires lorsque des mesures draconiennes sont mises en place. Voyez-vous le lion caché en devinant quel pays a une situation d'endettement très similaire à celle de la France ?
Eh oui, le pays le plus proche de la France est la Grèce. Oui, cette Grèce-là. Celle qui a fait faillite. Celle dont tout le monde s'accorde à dire qu'elle ne marche plus. Notez aussi que si la Grèce suivait le train de mesures draconiennes, elle pourrait stabiliser sa dette. Et que si la France faisait la même quantité de coupes draconiennes, son ratio Dette/PIB continuerait d'augmenter jusqu'à 200% dans les 25 ans. Oups...
Et quelle fut la réponse du nouveau gouvernement français ? Il a décidé de remettre une couche à des mesures déjà totalement irresponsables. Pensez-vous que l'Allemand moyen comprend à quel point son partenaire français est mal en point ? D'ailleurs, pensez-vous que les politiciens français comprennent à quel point la France est mal barrée ? Certainement pas la majorité d'entre eux, et il est douteux que leurs collègues allemands aussi. Cela va se terminer par une catastrophe d'ampleur biblique. Pensez "12 plaies" et non pas les 10 plaies (comme en Égypte).
Hollande dispose, à l'évidence, d'un instinct politique très sûr et sait comment utiliser le système politique. Malheureusement, il a la culture économique que Dieu a fourni à une oie. Quelqu'un devrait l'obliger à lire tous les essais de Bastiat. (Ce serait bien trop demander à un politicien socialiste français de lire des économistes anglais ou autrichiens qui comprenaient réellement comment les choses fonctionnent.)
Regardons ce qu'Hollande a fait le premier mois : il a baissé l'âge de la retraite à 60 ans là où Sarkozy avait eu tant de peine à le monter à 62. Il a augmenté les taxes sur ceux qui gagnent plus d'un million d'euros à 75%. Il est en train d'augmenter les taxes sur ceux qui ont une valeur patrimoniale supérieure à 4 millions d'euro, au double de ce à quoi ils pouvaient s'attendre. C'est la "contribution exceptionnelle sur la fortune." Ne pensez-vous pas que quelques personnes pourraient vouloir déménager en Espagne ? ou en Suisse ? Le capital va là où on l'aime et où on en veut. Et ceux qui ont un peu de fortune ne peuvent plus ressentir de l'amour s'ils sont encore en France.
Notez que cette "contribution exceptionnelle" est sur la valeur patrimoniale nette, pas sur le revenu. Mais les politiciens promettent que c'est temporaire. Cela diminuera lorsque la crise sera finie. Excepté que la France s'apprête à rentrer en crise permanente. Voyez-vous la direction que ça prend ? Voyez-vous la direction dans laquelle les riches français s'en vont ? Vous pouvez prendre tout de suite une réservation dans un bon bistrot français si vous vivez à Londres...
Le ministre radical, nouvellement nommé au maroquin au nom Orwellien de Redressement Productif, appelle chaque société qui a prévu de réduire ses effectifs pour mitiger ses pertes, et leur explique qu'elles doivent négocier avec les ouvriers pour trouver un moyen de continuer à perdre de l'argent. Les syndicats sont dans la rue. Oh, et puis les grosses compagnies devront payer plus de taxes. Et n'imaginez même pas pouvoir déménager des "emplois français" en dehors des frontières.
Ils ont augmenté le salaire minimum. Pouvez-vous me trouver une étude qui montrerait que c'est un moyen efficace pour créer de l'emploi ?
La liste continue ainsi... Cela va évidemment à l'encontre d'études réalisées par le FMI (et plein d'autres) qui montrent que la France est au bord d'un précipice fiscal avec tous ses acquis sociaux. Et les taxes représentent déjà 50% du PIB ! Les déficits sont déjà élevés et en augmentation, et accroître les taxes ne va pas augmenter leur collecte. Demandez aux Anglais ce qu'ils ont pu retirer des augmentations d'impôts sur les plus riches : les rentrées fiscales se sont effondrées. Une augmentation de quelques pourcents, et certains de ces riches ont voté avec les pieds. Demandez au Maryland.
(...) Ce ne sera pas cette année ni même en 2013 (je pense), mais dans quelques temps, nous écrirons sur la France de la même façon que nous écrivons actuellement sur la Grèce et l'Espagne. Et les banques françaises sont massivement plus larges que le PIB français (quelques-unes, quatre fois plus). La France ne pourra pas plus arrêter ses banques que l'Espagne les siennes.
...
On peut, bien sûr, ne pas partager l'analyse macro-économique de Mauldin. On peut, évidemment, ne pas trouver les études du FMI ou des autres pertinentes et oublier les conclusions qu'elles permettent de forger. Il semble cependant plus difficile d'écarter d'un revers de la main les remarques de bon sens du même Mauldin lorsqu'il regarde, de son œil d'étranger, les récentes actions entreprises par le gouvernement : l'avalanche de décisions catastrophiques ne fait aucun doute.
Certes, le thuriféraire de l'action étatique et le supporter intransigeant de la redistribution sociale qui fait des bisous ne peut que trouver super qu'on aille piocher dans les poches des riches pour, supposément, aider les pauvres. Mais tout ceci envoie un message clair à ceux qui créent de la richesse, à ceux qui ont, in fine, les clefs de la solution, c'est-à-dire ceux qui sont prêts à prendre des risques, à créer des emplois : les entrepreneurs.
Et ce message est limpide :

si vous restez, ne prenez plus aucun risque, arrêtez de créer de la richesse, elle vous sera retirée ! Et sinon, fuyez, car ce pays est foutu.

Immigration: pour une politique des réalités


Pendant une huitaine d’années, j’ai été l’un des responsables du dossier immigration au cabinet du ministre de l’Intérieur puis à la présidence de la République, et c’est à ce titre d’ancien conseiller que je pense avoir une certaine légitimité pour m’exprimer.
Dans un contexte extrêmement difficile, marqué par une formidable pression migratoire – toute une jeunesse des pays du Sud, accablée par le chômage, la misère, l’oppression ne songe qu’à émigrer en Europe – nous avons appliqué une excellente politique, la meilleure politique possible destinée à contenir le flux de population, en dépit de l’hostilité de puissants contre-pouvoirs, administratifs, judiciaires, associatifs, idéologiques, acharnés à combattre cette orientation. En matière de lutte contre l’immigration illégale et de limitation du regroupement familial et des régularisations, par exemple, des résultats inconstestables ont été obtenus.
En revanche, nous nous sommes profondément trompés en démultipliant les provocations inutiles et idéologiques comme « le débat sur l’identité nationale » qui nous faisaient perdre du temps, de l’énergie, provoquaient des polémiques stupides et fournissaient des armes à nos opposants sans être du moindre intérêt sur le plan pratique.
« Etre de gauche » : l’expression change de sens d’un siècle à l’autre. Au XIXème, elle s’appliquait surtout aux affaires religieuses, au XXème à la question sociale et au XXIème se focalise de plus en plus sur l’immigration, l’impératif d’ouverture et d’accueil. Les socialistes au pouvoir, en annonçant des régularisations et une ouverture des naturalisations – facteur décisif d’immigration en France à travers le mariage –  mettent en œuvre la politique pour laquelle ils ont été élus par une majorité de Français. Quoi de plus normal ?
Cependant, nous savons par simple expérience que tout signal d’ouverture, en matière d’immigration, se traduit systématiquement par des phénomènes durables et d’une ampleur incontrôlable. A mes yeux  (et j’aimerais tant me tromper), les flux migratoires à vocation de peuplement, d’un niveau déjà élevé, sans doute aux alentours de 150 à 200 000 par an, ont toute chance d’augmenter à l’avenir dans des proportions significatives. Dans un pays qui compte trois millions de chômeurs et n’a pas d’emploi à proposer aux nouveaux arrivants, ni d’ailleurs de logement et dont la situation budgétaire interdit de consacrer les moyens considérables nécessaires à l’intégration des primo-arrivants, ces mouvements de population vont encore amplifier l’exclusion, le repli, la ghettoïsation, le sentiment de révolte et les phénomènes de chaos et d’anomie tels que les a décrits le sociologue Hugues Lagrange.
Encore une fois, je serais heureux d’être dans l’erreur mais n’ai hélas  pas le moindre doute sur la réalité de ce qui nous attend.
Sortir de l’idéologie et des passions, à droite comme à gauche, pour se focaliser sur les seules réalités : est-ce encore possible dans notre pays ?

L'avenir du gouvernement Hollande 

  Tout se déroule, hélas, comme prévu : le gouvernement Hollande euthanasie la déjà moribonde économie française, à grands coups de fiscalité confiscatoire.

La suite ? Elle est facile à deviner. A l'annonce de chiffres désastreux (probablement avant la fin de 2012), le gouvernement passera en mode panique :

1) Grands moulinets avec les bras accompagnés des mesures habituelles pour dissimuler la misère (emplois "aidés" et compagnie), dont on sait très bien qu'elles aggravent le spasme suivant.

2) Passage de la technique du bouc-émissaire en surmultipliée (la finance sans visage et tout le toutim). Je verrais bien quelques fraudeurs fiscaux offerts à la vindicte du public (genre la minute de Haine de 1984).

3) Détournement de l'attention du public sur des sujets "sociétaux".

Et ca va marcher ! Car François Hollande a deux atouts considérables que n'avait pas Nicolas Sarkozy :

1) Il n'a pas d'opposition.

2) La presse travaille servilement pour lui (quand on pense qu'il n'hésite pas à donner de son corps à une emmerdeuse de compétition, qu'on a envie de gifler à toute volée (façon Reiser), pour aboutir à ce brillant résultat, on mesure la férocité de son ambition).

La politique, c'est faire croire (Machiavel). Peu importent les problèmes et peu importe qu'ils s'aggravent ; la réalité, on s'en fout. Le principal est que les oppositions restent diffuses et fragmentées, qu'elles ne se fédèrent pas en L'OPPOSITION.

Or, François Hollande a justement les moyens d'empêcher cette coalescence des oppositions : d'une part, les journalistes se ruent à la servitude, il peut compter sur eux (1) ; d'autre part, il peut aussi compter sur les crétins de l'UMP pour que, dès qu'il y a une connerie à faire, ils la fassent. Ce ne sont évidemment pas les NKM, Fillon, Juppé qui vont bâtir une opposition crédible, ils ont les mêmes ides que Hollande : européistes, étatistes, immigrationnistes.

La question est : combien de temps cela va-t-il tenir ?

A mon avis, au moins cinq ans, le temps de gagner la prochaine présidentielle.

La presse n'a aucune raison de se réveiller : ses lecteurs, elle s'en fout, puisqu'elle est subventionnée. Quant à l'UMP, chaque jour prouve qu'elle est capable de battre ses propres records de connerie au-delà des espérances les plus folles des socialistes.

Et les Français ? Les dernières élections ont montré ce que vaut leur discernement. Sans compter que les «Français d'après» progressent en nombre.

Bref, Hollande est au pouvoir pour dix ans.

Ce pays est foutu.


************
(1) : avez vous remarqué, par exemple, que dès qu'il s'est avéré que Normal 1er avait raconté des carabistouilles sur la rafle du Vel d'Hiv, on est vite passé à autre chose ?

Montebourg aide PSA. Le constructeur, résigné, s'attend au pire.


Je n'avais pas prévu de vous parler des concertos montebourgeois aujourd'hui. Un autre billet était prêt, tout calé. Il sera pour plus tard, l'actualité m'obligeant à faire une petite improvisation de dernière minute, car je suis tombé sur les dernières mesures envisagées par le gentleman farmer frisé pour sauvegarder l'industrie automobile en France. Et lorsqu'on tombe, comme souvent, cela fait mal.
Ces mesures sont rapidement résumées dans ce petit article de Challenges qui porte bien son nom puisque c'est, véritablement, un challenge de lire la succession de bêtises sans pleurer de rire. Essayez de lire avec les yeux humides, vous verrez, cela pose des problèmes. Sinon, reportez-vous à l'analyse minutieuse qui en est faite par Vladimir Vodarevski dans nos colonnes.
Dans une désarmante succession de clichés tous plus stupides les uns que les autres, Montebourg a donc posé les bases (comme on pose un bronze) d'un nouveau plan audacieux pour transformer durablement l'industrie automobile française en mouroir industriel sous perfusion subventionnée. Vous pensez que j'exagère ? Au bout du rouleau, je tenterais ici une exagération comique pour camoufler mon désarroi devant les judicieuses trouvailles du ministre affûté comme un vétéran de guerre, au faîte de son art ?
Allons. Pour un tel rythme de parution des billets, croyez-moi, il faut être aidé. Et depuis que Flamby est au pouvoir, je le suis : pas une journée ne se passe sans qu'on assiste à un véritable feu d'artifices de trucs ahurissants. Quand ce n'est pas Fleur qui bafouille sur les interwebs, c'est Najat qui met fin au tapin ! Tous les jours, le cirque Maxime Pipeau se donne à 100% ! Et cette fois-là, c'est PSA qui déclenche le spectacle et à la panique succède donc les propositures (version dégradée de la proposition, qui vient comme ça, pouf, d'un coup, sans réfléchir).
Ainsi, Arnaud a imaginé un nouveau mécanisme pour accroître encore un peu plus le malaise des finances publiques. Nous sommes en période de crise, l’État n'a plus un rond : c'est donc le moment idéal pour le distribuer de façon débile. Peugeot est dans l'impasse, vend mal des voitures à moteurs thermiques ? Pas de panique, Arnaud intervient avec des bonus pour les voitures électriques et hybrides. Ainsi, Toyota récupère la mise.
Pouf pouf. Je la refais.
Peugeot est dans un bateau, qui coule à cause d'un trou dans la coque. Arnaud le voit, et immédiatement outillé de sa chignole magique, perce un second trou en espérant que l'eau repartira par là.
Pouf pouf. Reprenons.
L’État n'a pas d'argent. Peugeot ne vend pas assez de voitures traditionnelles. L’État va donc en distribuer aux constructeurs qui font des voitures hybrides.
Pouf pouf.
L’État, pour des raisons écologiques, veut fermer des tranches nucléaires. Il pousse à l'utilisation de voitures électriques, qui se chargeront la nuit, quand les renouvelables sont au plus bas. Il tabasse les voitures thermiques avec des taxes. PSA fait des voitures thermiques. Montebourg veut aider PSA : il distribue des bonus pour les voitures hybrides. Je...
Je n'y arrive pas.
Je ne comprends pas.
Je ne vois pas la logique qui pousse ce frétillant crétin à échafauder une mesure aussi compactement idiote et mal dirigée.
Les mots me manquent.
Je... - paf - un plomb saute.

Bref.
Je n'ai même pas évoqué les sommes en jeu, on friserait l'apoplexie. Sachez seulement qu'après des calculs mystérieux de ses cabinétards, le Montebourg parvient à la conclusion inouïe que tout son édifice ne coûtera "que" 125 millions supplémentaires, ce qui permet d'affirmer qu'il nous prend pour des imbéciles avec l'aplomb d'un soudard napoléonien.
Au passage, on nous annonce benoîtement que le gouvernement veut par ailleurs multiplier les points de recharges des voitures électriques. Arnaud a récemment passé son CAP d'électricien et s'engagera personnellement à tirer des petits câbles ici et là pour aider les déploiements. Évidemment, dans la boîte à idée du nouveau bricoleur, on trouve aussi l'achat, par l’État, de jolies voitures électriques (après appel d'offre qui mettra donc en concurrence PSA avec, notamment, Toyota, dont l'expertise dans le domaine est supérieure). Si cette boîte à outil semble, de loin, n'être remplie que de marteaux colorés, c'est normal.
Bien sûr, cela ne s'arrête pas là. Puisque la chirurgie lourde est tentée, allons jusqu'au bout même si on est intégralement équipé par Playskool. Grâce à l'argent gratuit qui pousse tout seul dans les fonds divers que l’État entretient gratuitement sans prendre l'argent dans aucune poche de personne, circulez, tout va bien, on va pouvoir placer des paquets de petits billets tous neufs dans les poches des sous-traitants (ah bon ?), dans les poches des constructeurs innovants (ah bon ?) et des ouvriers concernés (ah bon ?). Vous verrez : les robinets sont ouverts, il apparaît clair qu'il n'y aura aucun effet de bord, pas de pertes, et des résultats minutieusement benchmarkés. Ça va être torridissime. Ça va rissoler sous les observations fines pour nous assurer que tout ceci se termine bien. Garanti sur facture.
Facture dont, croyez-moi, on se souviendra un moment.
Avant de conclure sur une dernière mesure venue de la planète Kludj (située il y a bien longtemps dans une galaxie très lointaine), remarquons rapidement que Montebourg n'a toujours rien compris au protectionnisme. Il a ainsi déclaré devant l'Assemblée Nationale (qui est restée calme et n'a pas injurié le minustre, comme elle aurait dû -- les traditions et le bon sens se perdent --) :
Cet accord de libre échange entre l'Union européenne et la Corée a été naïvement passé l'année dernière et aujourd'hui nous nous retrouvons avec des augmentations sur le marché des diesels des petites cylindrées coréennes de 1.000%.
Il faut bien comprendre que Montebourg ne veut pas que les Français payent des petites cylindrées coréennes à pas cher. Arnaud, qui a plus de 7000€ net d'émoluments en provenance directe de vos poches de contribuables, considère que la préservation du pouvoir d'achat des Français est scandaleuse et que leur lamentable tentative de ne pas payer de petites cylindrées au prix fort devrait être stoppée aussi tôt que possible. Eh oui : un matin, on accepte de payer des voitures moins cher, et à la fin, on se retrouve avec de l'argent en fin de mois, on épargne, et on rembourse ses dettes. C'est le début du n'importe quoi, vous en conviendrez aisément. Il était dès lors indispensable qu'Arnaud mette l'arrêt à ces pratiques séditieuses.
Mais la dernière "idée" d'Arnaud vaut, à elle seule, son pesant de chocolat brut à l'arsenic. Comme je le disais plus haut, elle s'inscrit tellement peu avec les autres "idées" qu'on soupçonne le minustre d'être en prise directe avec un univers parallèle où chaque individu n'est évalué que sur son indice de froufroutance : sur demande gouvernementale, les cinéastes Cédric Klapisch et Luc Besson vont réaliser des "publicités en faveur de l'automobile française", pour mettre en valeur le savoir-faire "made in France".
Pourquoi Klapisch et Besson ? Pourquoi pas Kassovitz, qui a un humour délicieusement décalé ? Pourquoi pas Francis Veber (après tout, il a réalisé le Dîner de Cons, pourquoi ne pas lui demander de faire un opus "L'Automobile pour les Cons") ? Pourquoi n'y-a-t-il aucun appel d'offre ? Et surtout en quoi griller quelques millions d'euros supplémentaires pour promouvoir le made-in-France va-t-il aider l'automobile de moins en moins made in France ? Comment imaginer que ceci va se traduire concrètement par autre chose que du champagne, des petits fours et quelques accortes demoiselles de compagnie pour un quarteron de gens bien introduits ?
À lire les prouesses de Montebourg, PSA a probablement déjà commencé à numéroter ses abattis. Une industrie centenaire dans laquelle l’État choisit d'intervenir aussi massivement, de façon aussi désordonnée et brouillonne, en piétinant le bon sens, les principes de bases du marketing et de la division du travail, c'est forcément une industrie qui sent sa dernière heure arriver. Grâce aux vigoureux plans de sauvegarde des mines, de l'acier, du textile ou d'autres secteurs industriels en France, les gouvernements successifs auront consciencieusement saboté ces domaines. L'automobile n'échappera pas à la règle, surtout lorsqu'on lit une telle succession de bricolages dignes d'un enfant de 8 ans tout fier de tester sa nouvelle panoplie de docteur.
Si ce gouvernement devait courir le 400m haies, il se taperait toutes les haies les unes après les autres, ferait une chute à chacune d'elles. Les genoux, le nez, les coudes en sang, le maillot couvert de terre et de fluides corporels douteux, il arriverait dernier, au moins sept minutes après tous les autres coureurs, avec deux dents cassées pour s'écrier, banalement heureux : 
"Victoire !"

Immigration : Manuel Valls ouvre les vannes


C’est bien l’idéologie socialiste à marche forcée. On se croirait dans les revendications hystériques des artistes français ou dans le film militant de Philippe Lioret Welcome : des papiers pour tous.
Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls s’est bien démarqué mercredi de son prédécesseur Claude Guéant sur l’immigration, annonçant sa décision de détricoter les mesures prises par le précédent gouvernement. Le peu qui avait été mis en place pour protéger la France d’une invasion de masse en limitant les régularisations à 30 000 par an (quand même !), il veut l’abattre, le balayer. Il ouvre les vannes. Et ça va s’accélérer.
Le nouveau ministre de l’Intérieur veut assouplir les derniers critères de naturalisation et souhaite mettre fin au pouvoir discrétionnaire de l’administration en matière de régularisations. Intervenant devant la commission des Lois du Sénat, Manuel Valls a aussi écarté l’hypothèse d’un rétablissement du contrôle aux frontières pour lutter contre une « Europe passoire » comme l’avait souhaité Sarkozy lors de la campagne présidentielle.
« Je suis très attaché au principe de libre circulation et je serai très scrupuleux quant à la préservation de l’acquis Schengen. Je refuse la fermeture unilatérale des frontières », a déclaré le ministre.
Sur l’acquisition de la nationalité, Valls a fait part de sa décision de « revenir sur les critères » de naturalisation « introduits subrepticement par mon prédécesseur » et qui relèvent, selon lui, d’une « course d’obstacles aléatoire et discriminante ».
Il a notamment fustigé le test concernant la connaissance de la culture et de l’histoire de la France, qui devait rentrer en application le 1er juillet.
Cette mesure prévoyait que tout étranger aspirant à acquérir la nationalité française devrait justifier d’un niveau de maîtrise du français équivalent à la 3e des collèges, avoir une connaissance minimale de la culture et de l’histoire de la France, et signer une charte « des droits et des devoirs du citoyen ». Ça paraît plutôt un minimum.
« Des ministres et des sénateurs auraient du mal à y répondre tellement il est hors des clous », a plaidé le ministre, ce qui ne nous rassure pas du tout !
Il a évoqué une « politique délibérée » du précédent gouvernement « d’exclure de la nationalité des gens méritants et ne posant aucune difficulté ». C’est en effet ce que l’on peut dire en toute objectivité et sans aucun parti pris du quinquennat Sarkozy…
Résultat : « le nombre de naturalisations est en chute libre », déplore-t-il et « si rien n’est fait, ce nombre va chuter de 40 % entre 2011 et 2012 après une chute de 30 % entre 2010 et 2011 ».
Il n’y en a pas encore assez comme ça ? La France ne paye toujours pas assez cher le poids, le joug de l’immigration dans tous les domaines : chômage, santé, logement, école, insécurité ? Il faut naturaliser davantage et à tours de bras ?
Ecoutons-le encore, ce jeune idéologue au regard d’acier :
« Le défi de l’immigration sera relevé si la naturalisation n’est plus vécue, ou perçue, comme la fin d’un parcours du combattant, mais comme l’issue d’un processus d’intégration qui a sa part d’exigences. »
Sur les 30 000 régularisations annuelles effectuées sous le précédent gouvernement, il y en avait « 15 000 purement discrétionnaires », a accusé Manuel Valls. Les nouveaux critères « portent sur les années de présence sur le territoire, les attaches familiales, la scolarisation des enfants, la situation par rapport au travail, donc sur ce qui fait la réalité d’une vie construite sur notre territoire », a-t-il détaillé. On ne pourra plus refuser la nationalité française à quiconque. Déjà que tout le monde l’avait.
Il a également annoncé la création d’un titre de séjour pluriannuel (trois ans contre un an actuellement). Le projet de loi sera présenté au premier semestre 2013. Ce titre sera destiné aux étrangers en situation régulière sur le territoire français :
« Ceux-ci doivent, en effet, bénéficier d’un cadre administratif moins contraignant. Les difficultés à obtenir le renouvellement d’un titre de séjour sont des facteurs de fragilisation économique, d’instabilité et, in fine, des obstacles à l’intégration. »
Jusque-là, sauf exceptions, les titres de séjour étaient délivrés pour un an.
Enfin, très significatif dans le symbole – et malheureusement pas que dans le symbole – un projet de loi présenté à l’automne va « mettre fin au “délit de solidarité” qui permet de poursuivre l’aide désintéressée apportée à des étrangers en situation irrégulière, sur la même base juridique utilisée pour les filières criminelles d’immigration ». Des militants associatifs, notamment dans le Pas-de-Calais, auraient ainsi été poursuivis en justice pour avoir porté assistance à des sans-papiers. Il faut en faire des « justes » ! C’est exactement ce que réclamait le film Welcome. Et l’on sait très bien que l’abolition de ce délit va rendre la vie plus facile aux passeurs et autres exploiteurs de misère et favoriser l’immigration clandestine.