TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

lundi 6 mai 2013

Borloo (UDI) prône l'union politique autour d'un programme "républicain" d'urgence


L'UDI de Jean-Louis Borloo a proposé lundi que toutes les forces parlementaires s'unissent autour d'un programme "républicain" de "redressement national" en dix points pour sortir de la crise, axé sur la relance, une baisse accélérée du coût du travail et un frein à la pression fiscale.
"Il y a quelques mesures d'union républicaine sur lesquelles on peut se mettre d'accord", a plaidé, au siège de l'UDI, M. Borloo, en soulignant "la dégradation très rapide dans les domaines économiques et sociaux", un an après l'élection de François Hollande.
"Il n'y a aucun piège", "pas de prise d'otage", selon lui. "Nous ne voulons pas tirer la couverture", mais "ça nous paraît indispensable compte tenu de l'urgence", a ajouté le député du Nord, entouré du président du conseil national de l'UDI, Hervé Morin, et du porte-parole du groupe UDI à l'Assemblée nationale, Jean-Christophe Lagarde.
Pour relancer la croissance, l'UDI propose notamment d'avancer à juin 2013 et de simplifier la baisse des charges de 20 milliards d'euros pour les entreprises décidée par le gouvernement, ainsi que la hausse de la TVA prévue en parallèle.
La TVA devrait en revanche être baissée à 5,5% pour le logement social et les travaux dans le bâtiment.
Pour M. Borloo, il est également urgent de relancer le secteur des services à la personne -"pas un élu ne vous dira le contraire"- et certains grands travaux. Sur le front de l'emploi, l'UDI prône notamment le soutien aux 100.000 emplois d'avenir décidés par le gouvernement, un programme de doublement de l'apprentissage, le recrutement de 150.000 apprentis dans les trois fonctions publiques ou encore la construction de 200.000 logements pour les étudiants et les jeunes travailleurs.
Concernant la fiscalité, M. Borloo a plaidé pour un "engagement solennel républicain de ne plus augmenter les impôts" d'ici à 2017 et une baisse des dépenses publiques de dix milliards d'euros par an.
Autre proposition, la réunion d'"assises nationales des centrales d'achat", "sur la base du volontariat", pour réorienter les commandes vers la France et l'Europe. "Pas du protectionnisme" mais "des mesures d'empreinte écologique", a assuré M. Borloo.
Au sujet de l'Europe, l'ancien ministre a plaidé pour le maintien des efforts pour la réduction des déficits publics, mais, "en échange", il faut "poser le débat du financement par la Banque centrale européenne (BCE) des Etats eux-mêmes", "une mesure indispensable".
Le patron de l'UDI a assuré qu'il ne faisait aucune offre de gouvernement mais a exposé sa méthode: d'ici quinze jours, les présidents de groupes parlementaires se mettent d'accord sur des priorités; puis, avec les bons offices des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, un compromis définitif serait ensuite trouvé pour une "loi d'union républicaine pour le redressement" d'ici à fin juin-début juillet.
"Il n'y a pas un point qui n'est pas soutenu discrètement par tous les acteurs", selon M. Borloo, qui a affirmé avoir pris des contacts avec d'autres partis mais qui est resté flou sur ces discussions. "Mais bougre d'âne! On crève dans le bâtiment. On crève dans les services à la personne (...) Il faut se redresser", a-t-il lancé, plus véhément.
Un an après la présidentielle, le leader de centre-droit a critiqué la "politique incroyablement injuste et anti-sociale" de M. Hollande, en déplorant notamment une réduction des "aides à la lutte contre l'exclusion", du nombre global des "contrats aidés", et la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires.
ENCORE UN QUI VEUT BOUFFER AU RATELIER.

Hollande : les militants UMP célèbrent "un an d'échecs"

L'opposition a lancé dimanche une campagne d'affichage et de tracts-chocs, résumant en une formule, "l'échec", la première année de François Hollande à l'Élysée.

Un président sous l'eau, littéralement : c'est l'image qu'a voulu retenir l'UMP pour illustrer le début de quinquennat de François Hollande. L'affiche, qui sera placardée un peu partout en France par les militants, a été tirée à 150 000 exemplaires. Elle n'a qu'un seul mot pour légende, "l'échec", et le logo de l'UMP accompagné du slogan "rejoignez l'UMP". Dans le même temps, l'opposition diffusera tout le mois de mai un tract de quatre pages (voir ci-dessous), tiré, lui, à trois millions d'exemplaires et reprenant le visuel de l'affiche.
À l'intérieur du prospectus, le parti de Jean-François Copé invite les Français à "renouer avec l'espérance" et décline quelques propositions : "libérer la croissance", "baisser la dette", "gagner la bataille de l'emploi", "renforcer l'autorité" et "réduire l'immigration". Les sympathisants de droite sont également invités à diffuser sur les réseaux sociaux les multiples revers prêtés au président de la République : échec sur le pouvoir d'achat, la dette, la croissance, le chômage ou encore sur la "République exemplaire", égrène le site internet de l'UMP.
Il est amusant de noter qu'il y a cinq ans, en mai 2008, le Parti socialiste se livrait peu ou prou au même exercice: des affiches et un tract imprimés en masse venaient sanctionner "un an de Sarkozy, un an d'illusion, un an de régression". Le PS constatait alors les "mauvais résultats" de l'ex-président et exposait lui aussi quelques solutions alternatives. Bref, anti-sarkozysme hier, anti-hollandisme aujourd'hui : les hommes changent, les vieilles recettes restent.

DOCUMENT. Regardez l'UMP et le PS, un an d'opposition, même combat :

IL FAUT DEMANDER UNE ANALYSE PSYCHIATRIQUE DE CET HOMME.

Fillon : échec économique de Hollande

Fillon : échec économique de Hollande




François Fillon, ancien Premier ministre... par rtl-fr

1929, 1974, 2008 : pourquoi la France ne retient rien des dernières crises économiques


Que retenir de ces trois crises en ce qui concerne la France ? Chaque fois, la crise y fut moins aiguë, mais aussi beaucoup plus longue. En 1930, en 1975 et en 2009, le même sentiment d’impunité sévit : la crise concernait avant tout l’univers du capitalisme « anglo-saxon » et la France n’était touchée que de manière indirecte. Ce déni de réalité, sensible aussi bien dans la population que dans les sphères dirigeantes, explique en grande partie la difficulté à sortir des sentiers battus des politiques économiques : déflation et rigueur dans un premier temps, dérive budgétaire ensuite. Il explique aussi la lenteur à réaliser les réformes nécessaires ou les grandes inflexions politiques qui souvent n’interviennent qu’après de longues périodes conflictuelles.
C’est que la France présente un modèle de société original, aux antipodes tant du modèle anglo-saxon que du modèle rhénan, brillamment analysés par Michel Albert dans son livre Capitalisme contre capitalisme. La France est en effet une société marquée par l’absence totale de confiance entre les individus et donc par le recours systématique à l’intermédiation d’un État dont la constitution centralisée remonte aux débuts de l’État capétien sous Philippe Le Bel et s’est poursuivie avec constance au fil des siècles de Louis XIV aux Jacobins, de Napoléon à de Gaulle. De sa culture catholique romaine, la France a hérité aussi d’une méfiance innée à l’encontre de l’économie de marché, et de l’argent au sens large, renforçant un peu plus le besoin d’une intervention publique.
Chacune des crises du xxe siècle a marqué une progression supplémentaire dans la construction de ce modèle français, du Front populaire à Vichy, des Trente Glorieuses au Programme commun de 1981 : omniprésence de l’État, faiblesse quasi institutionnelle des corps intermédiaires, centralisation extrême de la gestion des grands « services publics », capitalisme d’État… Longtemps ce modèle fit preuve d’une étonnante efficacité au point que certains esprits malicieux pouvaient avancer l’idée que la France était le seul exemple d’un modèle soviétique réussi ! En effet qu’il s’agisse des grands services publics (éducation, santé), des projets industriels (TGV, aéronautique, spatial), du succès même des entreprises « mondiales » passées par le giron de l’État (une bonne moitié du CAC 40 aujourd’hui), force est de constater que ce modèle, qui connut son apogée entre de Gaulle et Mitterrand, fit preuve d’une remarquable efficacité tant économique que sociale. Ceci explique que les crises aient pu glisser sur la France de manière beaucoup plus indolore qu’ailleurs.
C’est néanmoins la crise de 1974 et ses suites qui provoquèrent le début du déclin du modèle français : les grandes institutions qui en étaient la colonne vertébrale se trouvèrent alors remises en cause et avec elles la notion même de service public : en même temps que se détérioraient tant l’image que les conditions de vie de nombre de fonctionnaires – à l’image des enseignants, les anciens « hussards noirs de la République » désormais prolétarisés –, les élites se détournaient du service de l’État et l’abandonnaient au lendemain même des concours les plus prestigieux, de Polytechnique à l’ENA. Au hasard de la décentralisation, l’État lui-même se démultipliait en de nouveaux monstres bureaucratiques avec pour résultat une progression régulière et presque inexorable des dépenses publiques, toutes alternances politiques confondues.
Il n’a pas manqué de bons esprits et même de politiques courageux pour constater les blocages de ce modèle français, pour estimer que la « France de l’égalité » était de moins en moins une « France de l’équité », mais une France à deux vitesses frappée par l’exclusion, même en ses points forts traditionnels comme l’éducation ou la santé. Mais au-delà de rapports souvent pertinents, l’incapacité à réformer à froid a été patente. C’est que les mentalités ont peu évolué : moins efficace, plus limité dans son action par l’Europe et le monde, l’État n’en reste pas moins en France la référence suprême : ainsi a-t-on pu parler encore en 2012 de nationalisation de la sidérurgie et séduire avec cela une majorité de l’électorat de la droite à la gauche.
Alors que l’Allemagne avait profité de l’embellie du début des années 2000 pour réformer en profondeur son modèle social, rien de tel n’a eu lieu en France et la crise a provoqué une véritable paralysie institutionnelle tant à droite qu’à gauche. Début 2013, le temps du déni est passé mais on en est encore à chercher des responsables, des riches et de leur argent à l’Europe et sa rigueur.
Comme dans les années 1930 et 1980, il y a donc de fortes chances pour que la France soit la bonne dernière à sortir de la crise de 2008. Par son efficacité passée, par sa dimension symbolique, par l’infantilisation des acteurs économiques et sociaux qu’il a suscitée, la réforme du modèle français, à bout de souffle même s’il fait encore illusion, sera longue et difficile. Mais au moins la crise de 2008 aura-t-elle permis d’en prendre conscience. 
Extrait de "Crises : 1929, 1974, 2008. Histoire et espérances" (François Bourin Editeur), 2013. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

Un an de "Hollande bashing" à la une des journaux


"L'hypnotiseur", "La République molle", "Monsieur Faible"... Si l'UMP a longtemps accusé les journalistes de rouler pour François Hollande, jeter un coup d'oeil à la une des magazines publiés entre le 6 mai 2012 et le 6 mai 2013 permet d'en douter quelque peu. Face aux nombreux atermoiements de l'exécutif et à la défiance croissante des Français à l'égard du chef de l'Etat, les journaux se sont livrés en quasi permanence au "Hollande bashing". Un néologisme issu du verbe anglais to bash, qui signifie "cogner", "frapper".
Volonté d'indépendance éditoriale, ou stratégie marketing ? Alors que le président de la République fête son premier anniversaire à l'Elysée, lundi 6 mai, francetv info vous propose de voir ou de revoir quelques-unes des couvertures de magazines qui ont marqué ces douze premiers mois du quinquennat Hollande. 
1/13
Une semaine seulement après l'élection, "Le Figaro Magazine" s'inquiète déjà de l'avenir de la France sous la présidence de François Hollande. LE FIGARO MAGAZINE
2/13
Après deux mois de présidence Hollande, "Le Point" tire la sonnette d'alarme. Alors que la gauche vient de remporter les législatives, le magazine tance les premières mesures prises par l'exécutif.  LE POINT
3/13
Alors que les ministres s'apprêtent à partir en vacances, "L'Express" qualifie François Hollande d'hypnotiseur, déplorant qu'il n'agisse pas assez vite. L'EXPRESS
4/13
Pas de répit estival. Alors que l'exécutif est de retour de vacances, l'hebdomadaire de droite "Valeurs Actuelles" s'inquiète des "projets fous du gouvernement".  VALEURS ACTUELLES
5/13
Pourtant nettement plus modéré que "Valeurs Actuelles", l'hebdomadaire "Marianne" interpelle sèchement, lui aussi, le chef de l'Etat. "Il y a le feu !", s'alarme le magazine. MARIANNE
6/13
Même "Le Nouvel Observateur", classé à gauche, tombe dans le "Hollande bashing". "Sont-ils si nuls ?", s'interroge l'hebdomadaire à propos du chef de l'Etat et du gouvernement. LE NOUVEL OBSERVATEUR
7/13
A la mi-novembre, "Valeurs actuelles" renouvelle ses critiques à l'égard de l'exécutif. L'hebdomadaire met à sa une un "Flanby", pour rappeler le vieux surnom de François Hollande. VALEURS ACTUELLES
8/13
François Hollande et Jean-Marc Ayrault ne déçoivent pas que les journaux de droite. Compétitivité, aide aux patrons... L'hebdomadaire "Politis", qui se revendique de la gauche antilibérale, accuse l'exécutif de mener une politique de droite. POLITIS
9/13
Après un court répit marqué par l'intervention française au Mali, le "Hollande bashing" repart de plus belle à la fin de l'hiver. Alors que le chômage continue de galoper et que l'affaire Cahuzac éclate, de plus en plus de vois s'élèvent pour réclamer un remaniement.  JDD
10/13
Miné par les conséquences de l'affaire Cahuzac, François Hollande continue de s'effondrer dans les sondages. "L'Express" qualifie le chef de l'Etat de "Monsieur Faible". L'EXPRESS
11/13
"Hollande bashing" encore à la une du "Point". "Pépère est-il à la hauteur" ?", se demande le magazine, en reprenant le surnom peu sympathique que des conseillers de l'Elysée ont affublé au président de la République. LE POINT
12/13
A gauche, "L'Humanité Dimanche" s'impatiente également. L'hebdomadaire communiste déplore le manque de clarté du chef de l'Etat, et l'appelle à "choisir entre droite ou gauche".  L'HUMANITE DIMANCHE
13/13
Alors que François Hollande est à l'Elysée depuis an, "Le Figaro Magazine" semble perdre patience. "Encore quatre ans ?", se demande le magazine, visiblement dépité par la première année du quinquennat Hollande. LE FIGARO MAGAZINE


PARTAGER CETTE IMAGE

La presse internationale juge la première année de François Hollande à l'Elysée


“Happy birthday mister President.” Si François Hollande célèbre, lundi 6 mai, le premier anniversaire de son élection, la formule susurrée par Marilyn Monroe à John Fitzgerald Kennedy en 1962 ne se prête pas à l’esprit du jour. Sévèrement critiqué dans l’Hexagone, le président socialiste n’est pas épargné non plus à l’étranger.

"Un cortège d'oraisons funèbres"

“Les anniversaires politiques sont des constructions artificielles, estime le Guardian en introduction de son éditorial (en anglais). Dans le vrai monde, il n’y a pas de raison qu’un président soit jugé à la fin de ses 100 premiers jours, ou même de sa première année. Surtout si son pays est la proie de la pire crise économique depuis des décennies et membre de la zone euro, où les marges de manœuvre sont minces.”Mais ce n’est qu’un début.
Comme de nombreux journaux étrangers, le quotidien britannique livre un verdict cinglant, comparant même les articles de ses confrères à “un cortège d’oraisons politiques”. A l’instar des Français, la plupart des pays semblent déçus par le président de la République.

“Il hoche la tête et attend des jours meilleurs”

Les critiques les plus virulentes à l’égard du président français lui sont adressées d’outre-Rhin. Faisant l’analogie avec les années 1930, le quotidien Süddeutsche Zeitung (article en allemand) remarque que le pays “sombre dans un pessimisme infiniment plus dangereux que l’absence de croissance ou le chômage à 10%. C’est maintenant que l’on aurait besoin du président, souligne le journal, qui critiquait déjà le président lors de son élection. Or que fait François Hollande ? Il hoche la tête et attend des jours meilleurs."
Souvent, c’est l’image de “Flamby” (le surnom est repris par la presse étrangère) qui dérange. “Bien qu’il ne s’affiche plus en ‘président normal’, analyse le quotidien suisse Le TempsFrançois Hollande continue d’être perçu comme manquant d’autorité, incapable de tracer des perspectives d’avenir claires et porteuses d’espoir.”

“Tout est parti à vau-l’eau” dès le début

Le Daily Telegraph rappelle (article en anglais) que d’entrée, la présidence de François Hollande a pris l’eau. Le jour de sa prise de fonctions, sa Citroën à toit ouvrant a essuyé la pluie alors qu’il remontait les Champs-Elysées. Un signe annonciateur de l’année à venir, selon le quotidien britannique. Dans un article intitulé “Monsieur Normal est devenu le président pitoyable", il précise qu’à partir de ce jour, “tout est parti à vau-l’eau”.
“La première année du quinquennat s’achève sur un bilan terrible, sur le fond et sur le style”, enchaîne Le Temps. Rigueur, couacs, contestation, la presse étrangère se focalise pour l’essentiel sur les ratés de la présidence.
Petite pique supplémentaire, certains, comme le Suédois Aftonbladet, rappellent qu'il s'en est fallu de peu pour que Dominique Strauss-Kahn soit élu à sa place : “Tout ça parce qu’un coureur de jupons n’a pas été foutu de garder sa braguette fermée”traduitCourrier international dans son édition de la semaine.

Mali : “l’îlot d’accalmie”

Annus horribilis”, “un an dans la tourmente”… les titres étrangers ne sont pas tendres avec François Hollande. A la hauteur des espoirs suscités, peut-être. Ainsi, leGuardian l’estime victime de son succès et du système politique français donnant de larges pouvoirs au président de la République : “Qu’on lui ait donné tant de responsabilités il y a un an, et qu’il semble si désemparé aujourd’hui illustre le chemin parcouru par le président français.”
Finalement, pour François Hollande, le bol d’air vient d’Afrique. Son initiative d’intervenir au Mali lui a procuré un “îlot d’accalmie au milieu de la tempête politique”,rapporte L’Observateur Paalga (Burkina Faso). Sans oublier toutefois de préciser, adoptant le ton des autres journaux étrangers : “Pour une fois qu’Hollande ratisse large.”
Après un an de pouvoir, une question demeure, posée par Le Temps :“Comment le président de la République compte-t-il reprendre la main ? Pour l’instant, c’est le flou.”

Sentinelles de la démocratie

Sentinelles de la démocratie


Cette semaine, le 3 mai, c'était la journée de la liberté de la presse. Dans le monde en 2012, 68 journalistes sont morts, d'après l'Association mondiale des journaux (AMJ), dont 16 en Syrie et 14 en Somalie ! Risquant leur vie pour informer, ils ont été pris dans les tenailles de la guerre, de la corruption, de la dictature.
Les pays les plus dangereux pour les journalistes sont le Turkménistan, la Corée du Nord et l'Érythrée, observe Reporters sans frontières (RSF). Les révolutions arabes, qui avaient soulevé tant d'espoir, ne sont pas si favorables que ça à la liberté d'expression... En Iran, en Chine, au Vietnam, des journalistes et des blogueurs sont persécutés. Les Nations unies appellent donc « les gouvernements, les sociétés et les individus à tout mettre en oeuvre pour protéger la sécurité de l'ensemble des journalistes... »
Pourquoi tant de journalistes risquent-ils leur vie ? Quelle conscience les conduit à prendre de tels risques ? Dans les pays en conflit, intérieur ou extérieur, les journalistes sont souvent les avocats de leur peuple, ils font connaître au monde le calvaire qu'ils endurent et leur redonnent courage pour marcher vers la liberté. Ils refusent de se taire devant l'injustice, la barbarie, la corruption.
Dans certains pays, la situation s'améliore : Côte d'Ivoire, Birmanie, Afghanistan. C'est en Europe que la liberté d'informer est la mieux respectée, avec son trio de tête : Finlande, Pays-Bas, Norvège : « Les démocraties protègent mieux la liberté de la production et de la diffusion des informations factuelles que les pays dans lesquels les droits de l'homme sont méprisés », observe Christophe Deloire, de RSF.
Berceau de la liberté d'expression, l'Europe traverse une passe dangereuse. Car la crise économique ébranle de nombreux journaux, menaçant leur existence. Dans cette période délicate, il s'agit de les soutenir dans leurs évolutions et non de les alourdir en leur imposant de nouvelles contraintes. Car il faut éviter que l'information ne tombe peu à peu dans l'escarcelle d'acteurs internationaux aux visées intéressées pour des raisons commerciales ou idéologiques.
« Oxygène de la démocratie », il importe que l'information ne soit pas instrumentalisée pour servir des intérêts particuliers. Elle doit rester ouverte, respectueuse et libre. Veilleurs, les journalistes sont aussi les sentinelles de la démocratie : élever une voix libre dans l'océan des confusions ; refuser l'orchestration de l'information par des pouvoirs en mal de communication ; éviter mimétisme, manipulations et propagandes. À la lueur de la vive flamme d'une curiosité bienveillante, les journalistes s'efforcent d'apprendre à lire les transformations du monde. Ils essayent de déchiffrer l'avenir dans le but d'aider chacun à agir en être responsable.

Les gens

Les gens


« Les rumeurs sur ma mort sont très exagérées ! » Ce trait d'humour de Mark Twain pourrait être signé François Hollande, toujours à l'Élysée, mais donné pour « cramé ». Les célébrations éditoriales de son premier anniversaire relèvent de la nécrologie. Un genre qui, sous les apparences de la vertu critique – légitime – a aussi un but lucratif.
L'odeur du sang fait vendre et ventre, surtout si elle répond au flot de sondages. À 75 %, les Français ne veulent plus de Hollande. Il ne ferait que 19 % dans un premier tour. À 78 %, ils verraient bien un gouvernement d'union nationale. Sans vouloir discréditer la démarche sondagière, rappelons, avec Bourdieu, que les pourcentages font croire que l'opinion publique est fixée ad vitam et que « les gens » ne font qu'un. C'est faire fi des forces à l''uvre dans la société et qui, le jour venu, pourraient faire mentir états d'opinions et machines à fantasmes.
Certes, les sondages disent que « les gens » ne sont pas contents. À quoi le président objecte qu'à trop écouter les commentaires, il ne ferait plus rien. Il veut croire, avec Aulu-Gelle, que « la Vérité est fille du Temps ».
Mais le temps du résultat ne suffira pas, seul. Il faut, disait Simone Weil, donner aux Français quelque chose à aimer, d'abord à aimer la France. Caisse à outils à la main, l''il sur les étoiles pour montrer le chemin.

Qui tient le manche ?

Qui tient le manche ?


Était-ce une bonne idée de demander à Jean-Marc Ayrault de tirer, hier soir, sur TF1, les leçons d'une journée si particulière où la gauche a manifesté contre la gauche tandis que les anti-mariage gay continuaient d'entretenir la flamme de la contestation ? Était-ce à lui de s'exprimer à la veille du premier anniversaire de l'élection de François Hollande ? Après tout, pourquoi pas ? Au soir de la manif « coup de balai » de Jean-Luc Mélenchon, c'était lui fournir l'occasion d'affirmer qui tient vraiment le manche, entre un chef du gouvernement et un bateleur d'estrades. Mais au fait, ne s'agissait-il pas plutôt, pour le Premier ministre, d'un ultime test pour le jauger avant que l'Élysée ne se décide à faire le ménage ?
Avouons que, dans cet exercice de défense du bilan d'un an, Jean-Marc Ayrault aura « fait le métier » avec son habituel dévouement, essayant même d'y mettre la foi du charbonnier. Sauf que son discours stéréotypé aura eu du mal à couvrir l'énorme fracas des diatribes « mélenchoniennes ». Hier soir, il aura donné le sentiment de parler hors contexte.
Aux questions insuffisamment insistantes de Claire Chazal, il aura répondu le plus souvent en éludant les problèmes. Il a ramené les « couacs » gouvernementaux au rang d'anecdotes et de maladresses, estimant que l'essentiel demeurait la cohérence (et la cohésion) de l'exécutif. Une chose est sûre : le cap du « sérieux budgétaire » sera maintenu. Et, pour soutenir l'investissement, le gouvernement pourrait envisager de réduire la participation de l'État dans certaines entreprises publiques.
Reste donc à savoir si, sous les coups de boutoir de la gauche de la gauche et des écologistes, l'attelage majoritaire va résister aux cahots à venir. Car si la démonstration de rue (réussie) par Jean-Luc Mélenchon reste à convertir dans les urnes, la situation se complique pour François Hollande. Devant les divisions croissantes de son camp, il est le seul à vraiment tenir le manche.

Télé réalité

Télé réalité


Le temps politique n’est pas toujours celui de la communication, c’est entendu, mais il arrive que les deux coïncident parfaitement.
Sauf à se laisser submerger par les discours contestataires et à finir noyé sous les démonstrations de force de l’extrême droite, de l’extrême gauche et de tous les mouvements anti-quelque chose qui battent le pavé en ce mois de mai, Jean-Marc Ayrault se devait donc de réagir.
Il lui fallait urgemment occuper l’espace et reprendre la main. Histoire de réduire les slogans hostiles et les coups de menton de Mélenchon ou de Le Pen au rang de gesticulations. Et de réaffirmer, comme chaque Premier ministre avant lui, qu’il gardait le cap, que la route était droite mais la pente forte, que de profondes réformes avaient été entamées et que rien ne viendrait saper sa détermination, ce genre de formules toutes faites qui passent bien au journal de 20 h.
Quand la pression devient trop forte, il s’agit de desserrer l’étreinte. C’est une règle physique et politique intangible.
Sur la forme, Jean-Marc Ayrault s’est donc sans surprise évertué à donner l’image d’un homme pugnace. Martelant la notion de croissance comme un mantra et donnant, avec le projet de réduction de la participation de l’État dans certaines entreprises publiques, un sacré os à ronger aux commentateurs pour les prochains jours.
Au moment même où le « gros mot » de nationalisation resurgissait du côté de Saint-Nazaire après avoir été dans la bouche de Hollande à Florange, le message n’est évidemment pas anodin. Il dit l’air de rien que ce gouvernement, qui se veut celui de la « réalité » et qui continue à nier la notion même d’austérité, a sensiblement accentué son inclinaison libérale.
C’est une information qui plaira beaucoup à Bruxelles. Beaucoup moins du côté de l’électorat du PS et de ses alliés.

Insoluble dilemme


Un tournant ? Quelques phrases tirées d’un discours prononcé le 22 avril par le président de la Commission européenne ne sont pas passées inaperçues dans le landerneau bruxellois. José Manuel Barroso a bien sûr rappelé que les politiques d’austérité conduites jusqu’à présent étaient « justes », mais il a estimé qu’elles trouvaient désormais « leurs limites ».
Il ne faut certes pas imaginer que ces propos annoncent un changement de cap. La pression visant à réduire les dépenses publiques nationales reste, hélas, d’actualité. Pour des raisons juridiques, d’abord : les mécanismes de la « gouvernance européenne » sont bien en place, en particulier le traité dit TSCG, qui n’a rien de facultatif. Pour des raisons politiques, ensuite : les dirigeants allemands, qui en furent à l’origine, entendent bien en surveiller la stricte application. Dans la pratique, enfin, aucun gouvernement n’a annoncé quelque intention d’abandonner ou même d’alléger les coupes budgétaires en cours.
Cela vaut particulièrement pour la France. Le patron de Bercy, Pierre Moscovici, a précisé qu’on n’irait pas au-delà, cette année, des 30 milliards d’« économies » annoncés, manière de confirmer que les restrictions supplémentaires décidées au premier trimestre ne sont nullement remises en question. Et pour cause : Paris met en avant cette « bonne volonté » dans les délicates négociations avec Bruxelles en vue de repousser d’un an l’épée de Damoclès des sanctions pour déficit excessif. A cet égard, ceux qui se disent déçus, voire trahis, par l’hôte de l’Elysée sont injustes : le candidat Hollande ne s’est jamais engagé à sortir le pays du carcan européen. Le principe et même l’ampleur de l’austérité – même si le mot est évité – étaient donc inscrits dans les textes bruxellois. Seuls ceux qui aiment s’aveugler peuvent être surpris.
Cependant, on aurait tort de sous-estimer les propos de M. Barroso. Car ils témoignent d’une double réalité : une spectaculaire impasse économique, et une redoutable colère populaire aux quatre coins de l’UE. La catastrophe économique s’illustre en particulier par la montée continue et massive du chômage et de la récession, de même que des dettes publiques… que les cures austéritaires étaient précisément censées endiguer. Vingt et un États sur vingt-sept ont vu leur endettement grimper en 2012, pour un total de 576 milliards de nouvelles dettes. Ce que même les économistes naguère partisans des économies budgétaires drastiques constatent depuis quelques mois se confirme : comprimer les dépenses publiques plombe lourdement la croissance et l’emploi, et aggrave les « déséquilibres budgétaires » qu’on disait vouloir réduire. En outre, les dirigeants européens ne peuvent être insensibles aux avertissements de plus en plus impérieux qui viennent de Washington, du FMI, voire du G20 : l’UE, homme malade de l’économie mondiale, pourrait bien entrainer l’ensemble de celle-ci dans le gouffre.
Quant à la colère populaire, elle hante désormais les eurocrates de tous poils. L’hypothèse de révoltes sociales violentes est un « risque » pris très au sérieux à Bruxelles. Ainsi, il n’ pas pu échapper à José Manuel Barroso que des centaines de milliers de ses compatriotes portugais ont récemment défilé en chantant l’air qui donna le signal de la « révolution des œillets » de 1974. Et quand ce n’est pas la rue, ce sont les urnes. La gifle infligée il y a deux mois à Mario Monti par les électeurs italiens s’adressait largement à Bruxelles : les dirigeants européens n’ont aucun doute à cet égard.
D’où l’avertissement lancé par le chef de l’exécutif européen : « pour fonctionner, une politique ne doit pas seulement être bien conçue, elle doit recueillir un minimum de soutien politique et social ». Quel aveu ! Sauf que les dirigeants de l’UE font face à un dilemme insoluble : s’ils persévèrent dans l’austérité, les mêmes causes aggraveront les mêmes effets ; mais s’ils relâchaient quelque peu la pression, l’euro serait condamné à voler en éclats à bref délai.
Bon courage, José Manuel.

La dette de la France et la loi de 1973

Pourquoi la France est-elle endettée ? Quelles sont les raisons profondes de cet endettement ?

La dette de la France est due à la loi de 1973, loi qui est toujours en activité dans le traité de Lisbonne, article 123.

Explication de cette loi du 3 janvier 1973, loi dite Pompidou-Giscard, du nom de ses créateurs : c'est l'interdiction qui est faite à la Banque Centrale de prêter de l’argent directement à l'état.
Il y a d'ailleurs corrélation entre la loi de 73 et le début de la dette française, dette qui a commencé en 1974. L'année 1974, c’est l’année qui a vu pour la première fois en France un budget en déficit, conséquence directe, un an après, de la loi de 73.

Pour être plus clair, je prends un exemple que tout le monde peut comprendre : la construction d’un hôpital. :
- Avant la loi, lorsque l'état avait besoin d'investir 100 millions sur 30 ans dans la construction d’un hôpital, il demandait à la banque de France de lui prêter sans intérêt 100 millions ; ensuite, pendant 30 ans, l'état remboursait ces 100 millions à la banque de France, et la dette était effacée : l'hôpital avait coûté 100 millions.
- Maintenant, avec cette loi, l'état est obligé d'emprunter ces 100 millions à des banques privés, qui lui font payer un intérêt. Donc l'état est obligé de rembourser le capital plus les intérêts, ceux ci sur 30 ans se montent à environ 100 millions.

Conséquence directe :

- avant la loi, la construction de l'hôpital nous coûtait 100 millions,

- après la loi, la construction du même hôpital nous coûte 200 millions.

Voilà en résumé la raison de notre endettement.

Cette fois ci c'est clair : l'euro va disparaître.

Voici l’extrait d’un discours récent d’Oskar Lafontaine, Président du SPD (gauche allemande) :
« La politique européenne d’Angela Merkel est soumise à une pression croissante. Le président de la Commission Européenne Manuel Barroso mais également le premier ministre italien Enrico Letta ont critiqué sa politique d’austérité qui domine en Europe et qui conduit au désastre. Les dirigeants européens savent que les choses ne peuvent continuer ainsi. La situation économique se dégrade de mois en mois, et le chômage a atteint un niveau qui sape de plus en plus les structures démocratiques. 
Les Allemands n’ont pas encore pris conscience que les Européens du sud, y compris la France, seront du fait de la paupérisation économique, forcés de riposter, tôt ou tard, à l’hégémonie allemande. Ils sont plus particulièrement soumis à la pression du dumping salarial pratiqué par l’Allemagne en violation des traités européens depuis le début de l’union monétaire. Merkel se réveillera de son sommeil du juste quand les pays qui souffrent du dumping salarial allemand se mettront d’accord pour imposer un changement de politique de gestion de la crise aux dépens des exportations allemandes. 
… Aujourd’hui le système est hors de contrôle. Comme Hans-Werner Sinn l’a récemment écrit dans le Handelsblatt, des pays comme la Grèce, le Portugal ou l’Espagne doivent baisser leurs coûts d’environ 20 à 30% par rapport à la moyenne de l’Union Européenne pour atteindre un niveau approximativement équilibré de compétitivité, et l’Allemagne devrait les augmenter d’environ 20%. »

__ Abandonner la monnaie unique__

Toutefois, les dernières années ont montré qu’une telle politique n’a aucune chance d’être mise en œuvre. Une hausse des salaires, qui est nécessaire dans le cas de l’Allemagne, n’est pas possible avec les organisations patronales et le bloc des partis néolibéraux, formé par la CDU/CSU, le SPD, les libéraux et les Verts, qui ne font que les suivre. Une baisse des salaires, qui signifie des pertes de revenus de l’ordre de 20 à 30% en Europe du sud, et même en France, conduira au désastre, comme nous le voyons déjà avec l’Espagne, la Grèce et le Portugal. 
Si des réajustements réels à la hausse ou à la baisse ne sont pas possibles de cette façon, il devient nécessaire d’abandonner la monnaie unique et de revenir à un système qui rende possible les dévaluations et les réévaluations, comme c’était le cas avec le prédécesseur de la monnaie unique, le Système Monétaire Européen (SME). Il s’agit fondamentalement de rendre de nouveau possibles des dévaluations et des réévalutions à travers un système de change contrôlé par l’Union Européenne. Dans ce but, de stricts contrôles des capitaux seraient l’inévitable première mesure, afin de contrôler les mouvements de capitaux. Après tout, l’Europe a déjà mis en place cette première mesure à Chypre. 

La transition vers un système permettant des dévaluations et des réévaluations contrôlées serait graduelle. On aurait déjà pu commencer avec la Grèce et Chypre. L’expérience du « serpent monétaire européen » et du SME aurait dû être prise en compte. »