TOUT EST DIT

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samedi 27 juillet 2013

"Macédonie": le nouveau lapsus de François Hollande


En déplacement dans les Balkans, le président François Hollane a évoqué dans un discours la république de "Macédonie"... un pays qui n'existe pas.

La géographie ne semble pas être son point fort. Invité jeudi au sommet des pays des Balkans à Ljubljana, en Slovénie, François Hollande a inventé un nouveau pays dans un discours en français: la Macédonie. Ironie de l'histoire, il proposait justement l'aide de la France pour départager la Grèce et la Macédoine, qui toutes deux se disputent le nom de Macédoine depuis que cette ancienne république yougoslave a proclamé en 1991 son indépendance. Peut-être une tentative de solution à travers ce nouveau nom?

Ce n'est pas le premier faux-pas géographique du président de la République. Au début du mois de juillet, alors qu'il se trouvait aux côtés du président tunisien Moncef Marzouki,

François Hollande avait indiqué "prendre acte de la situation en Tunisie", alors qu'on l'interrogeait sur la situation en Egypte.

Mais le plus embarrassant fut probablement au début du mois de juin, au Japon, lorsqu'évoquant la tragique prise d'otages en Algérie où dix Japonais ont péri, François Hollande avait exprimé "les condoléances du peuple français à l'égard du peuple chinois". Malaise.
QUE DIRE ? QUE DIRE ? 
QU'IL EN FAIT DES TONNES ?
QU'Y A T-IL AU DESSUS DE LA TONNE ???
MAIS OUI, LA MEGATONNE
ET  LÀ C'EST SÛR IL VA NOUS PÊTER À LA GUEULE LE CON !!!!

Nuit d'orages sur la France

Des vents violents et des orages se sont abattus dans la nuit sur une grande partie du pays, provoquant de nombreux dégâts.


La foudre a frappé la France à 200 000 reprises dans la nuit de vendredi à samedi 27 juillet. De violents orages ont balayé le territoire du sud-ouest au nord-est. De nombreux arbres sont tombés sur les lignes électriques. Quelque 144 000 foyers ont été privés d'électricité.
La Gironde et notamment Bordeaux ont été, les premières, submergées sous des trombres d'eau. Le parking de la gare Saint-Jean a été inondé. Le trafic des TGV Paris-Bordeaux a même été interrompu jusqu'en début d'après-midi. Un peu plus au nord, la Charente et surtout Cognac se sont ensuite retrouvées sous les orages. L'Ile-de-France a été frappée à son tour en fin de nuit. Le tonnerre a grondé, réveillant les Parisiens. Les éclairs ont illuminé le ciel de la capitale. 
Les orages ont quitté l'Hexagone par l'est. Dans l'Aisne, les orages se sont accompagnés de vents violents et de grêle.  Dans la région de Reims, ils ont fauché les champs de maïs et déchiqueté les vignes de Champagne. Mais un nouvel épisode orageux est annoncé pour samedi soir. Météo France a placé de nouveau 31 départements en alerte orange, sur une bande allant du Sud-Ouest au Centre, à l'Ile-de-France et jusqu'au Nord de la France.


Interdiction d'immatriculer certaines Mercedes : le ton monte entre la France et l'Allemagne

La France a annoncé vendredi qu'elle continuerait à interdire l'immatriculation de certains véhicules produits par Daimler au motif que le constructeur allemand refuse d'utiliser des fluides réfrigérants conformes au droit européen.

La ministère de l'Energie et de l'Ecologie a annoncé vendredi maintenir l'interdiction d'immatriculer certains modèles du constructeur Daimler/Mercedes. Ils sont jugés non conformes à la réglementation européenne sur les fluides réfrigérants. La procédure de sauvegarde "sera mise en œuvre immédiatement" et "par conséquent, l'immatriculation des véhicules Daimler/Mercedes classe A, B et CLA reste interdite en Francetant que la firme ne se conformera pas à la réglementation européenne", écrit le ministère dans un communiqué.

Jeudi, le tribunal administratif de Versailles avait suspendu l'exécution de la décision d'interdiction du 19 juin 2013 après avoir jugé que la procédure de sauvegarde "n'avait pas été expressément activée", explique le ministère. Rappelant que les fluides réfrigérants, notamment utilisés pour la climatisation des voitures, contribuent à l'effet de serre, le ministère de l'Ecologie déplore la décision de Daimler/Mercedes "de ne pas se conformer" aux exigences de l'Union européenne.

Saisie de ce dossier, la Commission européenne a réaffirmé mi-juillet sa volonté de voir interdire les nouveaux véhicules non équipés d'un nouveau gaz réfrigérant homologué dans l'Union et moins polluant. L'injonction faite au groupe Daimler par l'UE d'équiper tous ses nouveaux modèles du nouveau gaz est accompagnée d'une menace de procédure d'infraction contre l'Allemagne, à qui la Commission européenne a demandé d'expliquer pourquoi les autorités compétentes avaient donné l'autorisation de les commercialiser. L'Allemagne a jusqu'au 20 août pour fournir les explications demandées. Daimler soutient que le nouveau gaz risque d'enflammer certains éléments de ses voitures en cas d'accident grave et invoque un risque pour la sécurité.

Gilles Bourdouleix : Cholet marron

Considéré comme un homme de caractère par ses partisans et comme un caractériel par ses détracteurs, le maire de Cholet n'a jamais fait dans la dentelle.


Un complot médiatique. Telle est la théorie du député-maire UDIGilles Bourdouleix, qui se défend d'avoir déclaré, le 21 juillet devant des gens du voyage, qu'il était dommage qu'Hitler n'ait pas fini de les exterminer. "Peut-être que dans trois ou six mois, on fera la démonstration de ce qu'on m'a fait dimanche. Je vais démontrer qu'il y a des coupures sur la bande." Puis le diplômé du barreau de Paris donne sa version des faits : "Après une conversation avec les gens du voyage, je vois trente types debout me faire des saluts nazis et crier Heil Hitler. J'ai dit : Si Hitler était encore là, vous seriez tous morts. Un journaliste s'approche et me demande, en la citant, de répéter la phrase qu'il me prêtait. Je l'ai répétée, car je n'étais pas sûr d'avoir bien entendu", explique-t-il. Et de poursuivre : "Mais la phrase a été isolée au montage. Quand vous écoutez la bande, on entend des gens du voyage qui discutent et lui demandent de faire la une contre moi."
Même si c'est la ville des mouchoirs, on ne va pas pleurer sur les "roms".
"C'est quand même s'accorder beaucoup trop d'importance que d'imaginer que des journalistes puissent manigancer un complot contre lui. Il doit avoir une haute idée de sa personne", constate Fabien Leduc, le journaliste de Courrier Ouest qui était sur place et qui a relayé ses propos. Il poursuit : "Lorsqu'il est arrivé, les invectives ont commencé très vite. Les gens du voyage lui font des saluts nazis en retour, mais c'était pour se moquer de lui." Selon le journaliste, ils faisaient allusion à des faits qui se sont déroulés en octobre. "Ils étaient autorisés à s'installer dans un camp par la préfecture. Mais il est lui-même venu sur place et, selon des témoignages relayés par Me N'Gom, leur avocat, il leur a lancé :Hitler n'a pas fini le travail. Ou encore, Hitler a laissé s'échapper les rats." À l'époque, le Courrier Ouest relaie ces propos, mais, incapable de prouver qu'ils ont bien été tenus, perd le procès en diffamation intenté par le maire. Le journaliste poursuit : "Il avait essayé de s'opposer physiquement aux gens du voyage, qui étaient en règle. Le préfet a rappelé la police pour les empêcher de participer à l'opération. Il aurait pu faire un recours devant le tribunal administratif pour éviter leur venue, mais il ne l'a pas fait."

"Il aime bien la castagne"

Et cette méthode quelque peu cavalière ne fait pas l'unanimité. Le fondateur de l'UDI Dominique Pailléestime qu'"il était sur le terrain alors que normalement, il doit déléguer". "Il aime bien la castagne, le fait de se prendre des coups et d'en rendre", ajoute-t-il. Maurice Ligot, son prédécesseur dont il a été le directeur de cabinet, confirme. "Moi aussi comme maire je devais m'occuper des gens du voyage, mais j'envoyais un fonctionnaire pour gérer les campements. Lui va directement sur le terrain. Ce n'est pas le rôle du maire." "Chacun sa conception. Moi je suis un maire de terrain, je suis là, car je considère que c'est mon rôle d'être là. Si l'ancien maire est tellement peureux qu'il considère que ce n'est pas à lui d'y aller pour se faire taper dessus, c'est son droit", se justifie Gilles Bourdouleix. Il poursuit : "Le dimanche, mon rôle n'est pas de déranger mes collaborateurs, mais d'expliquer aux gens du voyage pourquoi ils n'ont pas à être là."
Outre les journalistes, Gilles Bourdouleix se sent également persécuté par les gens du voyage : "Ils veulent ma peau, donc je suis intraitable avec eux. Si j'avais vraiment tenu ces paroles devant eux, soit j'étais Hussein Bolt et je pouvais m'échapper en courant, soit vous seriez en train de faire ma nécrologie", ajoute-t-il pour se justifier. "Ou on s'aligne, ou on est un ennemi. Et en plus, il considère que cet ennemi le persécute", décrypte Maurice Ligot avec qui il a travaillé pendant dix ans en tant que directeur de cabinet. Mais l'intéressé se défend d'être complotiste : "Je ne me suis jamais plaint d'être persécuté. Entre 1995 et 2010, j'ai eu un opposant politique très compétent, connaisseur des dossiers [Il fait allusion à Antoine Mouly, ancien du PG, NDLR]. Il est entré en 2010 dans ma majorité."

"Un mélange de populisme et de violence"

Mais s'il y a une caractéristique du maire qui met tout le monde d'accord, c'est son tempérament de feu. Selon l'ancien maire de Cholet, Gilles Bourdouleix était "un directeur de cabinet très soumis. Mais c'est le pouvoir qui l'a changé" : "Lorsqu'il s'est présenté à la mairie, nos relations se sont dégradées. Il a fait preuve à partir de ce moment-là d'une agressivité permanente et croissante à mon égard. Il est devenu égocentrique." Après son élection, son ancien mentor constate "une gradation dans sa manière de se comporter" : "En tant que maire, son bilan n'est pas mauvais, mais son comportement humain a été incompréhensible, puis insupportable, puis ignoble." Il poursuit : "Je ne suis pas étonné de ce qui se passe venant d'une personne qui refuse toute règle, toute contrainte et toute règle de vie en société." "Son comportement s'explique par des raisons électoralistes. C'est le moteur de tous les hommes politiques, mais lui fonctionne avec un mélange de populisme et de violence", conclut-il. 
"Vous croyez qu'on fait bouger les choses si on est béni-oui-oui ?" rétorque Gilles Bourdouleix. "Je suis un homme de caractère qui fait de la politique. La politique est faite de gens un peu mous. Je prends des positions quand ça doit être fait", se défend-il. Il poursuit : "J'assume, j'ouvre ma grande bouche. Je suis ferme dans le débat. Mais je n'ai jamais tapé ou insulté personne." Il donne un exemple de l'efficacité de sa méthode de choc : "Il y avait un projet d'autoroute qui devait s'arrêter à Cholet-Nord. Je me suis fâché tout rouge et, grâce à ça, on a pu le faire aller jusqu'à Cholet-Sud." "Il est Agenais de naissance. Agen est un ancien territoire militaire qui appartenait à la Vendée. Quand il y a un échec, les gens se relèvent très vite et sont très entreprenants", explique son adjoint Michaël Roncier. "C'est vrai que les gens disent qu'il est caractériel. Mais je dirais plus que c'est un homme de caractère", tranche-t-il.

"Il a les qualités de ses défauts"

Outre les accusations de violence, il se défend de prendre des positions extrêmes. "J'ai décidé de faire de la politique par conviction. Je suis issu d'une famille gaulliste, dont certains membres étaient engagés dans les forces françaises libres et de résistance." Ou encore : "Mon prédécesseur n'avait pas fait de terrains d'accueil. Moi j'ai ouvert des terrains." "J'ai aussi été critiqué, car j'ai fait construire un minaret sur la mosquée de Cholet", ajoute-t-il. Même son de cloche chez Bruno Cailleton, un autre de ses adjoints : "Ce n'est pas son genre d'être raciste ou de cautionner des crimes contre l'humanité. Il est chevalier de l'ordre du mérite burkinabé et soutenu par le président de l'association des Laotiens de Cholet."
À l'UDI, on se détache des propos, mais on défend quand même le bilan de l'élu. "Il est totalement engagé dans le dynamisme de son bassin d'emploi, mais il a un fichu caractère. Il a les qualités de ses défauts. Il est proche des gens et il en veut", décrit l'ancien garde des Sceaux Pierre Méhaignerie. Ou encore Dominique Paillé qui l'a connu pendant 20 ans, pendant sa mandature de député des Deux-Sèvres : "C'est quelqu'un qui a des qualités. C'est un battant, un bâtisseur. Il a le défaut d'être un peu sanguin. Il se laisse aller à des débordements parfois regrettables." "J'ai été très blessé que certains membres de l'UDI annoncent ma démission, mais je n'ai pas voulu mettre Jean-Louis Borloo dans l'embarras", dit le maire pour justifier sa décision de démissionner. "On verra après la décision de justice", relate-t-il.
Bienveillant à l'égard de ses anciens collègues de l'UDI, Gilles Bourdouleix l'est moins avec le gouvernement : "Je suis choqué du pouvoir qu'a l'exécutif. Manuel Valls a donné des instructions aux magistrats. Il y a eu des commentaires de la concubine du président et Ayrault a dit qu'il fallait que je sois condamné à la peine maximale." Et pour rééquilibrer la balance des pouvoirs, "faire respecter les lois de la République" et "apporter un témoignage de ruralité au milieu de candidats issus de milieux urbains", Gilles Bourdouleix, président du CNI (Centre national des indépendants et paysans, composante de l'UDI), souhaite accéder aux plus hautes responsabilités. Déjà, en 2012, il s'était présenté comme candidat à la présidentielle, mais n'avait pas obtenu assez de signatures, car il s'y était pris "trop tard". Mais ce n'est que partie remise : "Président de la République en 2017 ? Pourquoi pas. Il y a un précipice entre la France de terrain et le milieu politico-médiatique qui n'a aucune idée des réalités."

JE LE SAVAIS MALADE MAIS PAS À CE POINT !!! Le numéro un de la CGT hospitalisé


Thierry Lepaon aurait "quelques soucis de santé", selon sa directrice de cabinet. Une source proche du syndicat évoque une opération du coeur.

Thierry Lepaon, 53 ans, secrétaire général de la CGT, est hospitalisé pour "quelques soucis de santé", a indiqué sa directrice de cabinet, Catherine Nedelec, tandis qu'une source proche de la centrale a précisé qu'il a été "opéré du coeur". Catherine Nedelec n'a pas donné de précisions sur la nature des problèmes de santé de Thierry Lepaon ni sur le lieu de son hospitalisation, invoquant "le secret médical" et le respect de "la vie privée". France Culture avait fait état de son hospitalisation dans l'après-midi.

Une source proche de la CGT a indiqué que Thierry Lepaon "a été opéré du coeur il y a deux jours dans un hôpital parisien" et devrait en "sortir dans une quinzaine de jours". Le numéro un de la CGT "est hospitalisé depuis lundi", a souligné une autre source. Le leader de la CGT devait partir en vacances avant ces problèmes de santé. Le 11 juillet, il avait participé à une campagne de la CGT en faveur des travailleurs saisonniers en Bretagne. Quatre jours plus tard, il était allé à Avignon à la rencontre d'intermittents du spectacle et de salariés de l'industrie.
Thierry Lepaon a été élu en mars à la tête de la centrale, lors du 50e congrès de la CGT à Toulouse, succédant à Bernard Thibault, à l'issue d'une crise de succession qui avait ébranlé le syndicat tout au long de l'année 2012. À l'issue du congrès, Thierry Lepaon a constitué une nouvelle direction intégrant les ex-rivaux, et apaisant les tensions. Ancien ouvrier de Moulinex, il a été membre du Conseil économique social et environnemental (CESE) avant de prendre sa fonction à la tête de la CGT.

LEPAON NE FAIT PAS LA ROUE EN CE MOMENT...IL SERAIT PLUTÔT ENROUÉ, NON ?

Le désordre, signe de créativité au travail


Avouez-le, en voyant la photo de ce 
bureau, votre première réaction – à moins qu’il ne ressemble au vôtre – serait de ne pas accorder une confiance aveugle à son occupant. Avec humour, Einstein disait : «Si un bureau en désordre évoque un esprit brouillon, que dire d’un bureau vide ?»

Eh bien, aujourd’hui, des théories donnent raison au père de la relativité. Notamment celle d’Eric Abrahamson, professeur à la Columbia Business School qui a créé l'équation du désordre suivante : M = β1 x l + β2 x p + β3 x v + β4 x i Autrement dit, l’amplitude d’un désordre est fonction de ses largeur, profondeur, volume et intensité.
Selon lui, mieux vaut accorder son crédit aux joyeux foutraques qu’aux maniaques travaillant sur des tables immaculées. Le désordre serait en effet un signe de créativité et de productivité. Mieux, il stimulerait l’efficacité du salarié et doperait le profit de l’entreprise. Le fait de fouiller dans des documents entassés, par exemple, favoriserait les associations d’idées. Et donnerait lieu à des innovations.

27 juillet 1794. La fière princesse de Monaco est guillotinée après un examen vaginal

L'aristocrate avait prétendu être enceinte pour gagner du temps avant la guillotine, afin de se couper elle-même les cheveux pour les léguer à ses filles.

Sur le point d'avoir la tête tranchée, la princesse de Monaco reste merveilleusement belle et, surtout, digne. C'est une aristocrate pur jus. Du sang bleu coule dans ses veines depuis plusieurs générations. À l'époque, les princes du Rocher n'allaient pas encore pêcher leurs épouses à Hollywood ou dans les bassins des piscines... Il n'est pas question pour la princesse de Monaco, née Françoise-Thérèse de Choiseul-Stainville, d'aller à la guillotine en montrant le moindre signe de faiblesse. Elle n'est pas du genre à se lamenter durant des semaines comme Delphine Batho...
Au moment de monter sur l'échafaud, cette beauté de 26 ignore que ce 27 juillet 1794 est la dernière journée de la Terreur. Demain, le 10 thermidor, ce sera au tour de Robespierre d'être raccourci. À un jour près, elle était sauvée ! En quittant le quartier des femmes, la princesse chantonne "Comme un ouragan..." Voyant les détenus hommes la regarder partir avec le bourreau, elle s'écrie : "Citoyens, je vais à la mort avec toute la tranquillité qu'inspire l'innocence ; je vous souhaite un meilleur sort." Sur ses joues, elle a même pris soin de passer du fard pour masquer sa pâleur. Elle ne voudrait pas ressembler à un cadavre comme sa cousine la princesse Arielle Dombasle après trois nuits de beuverie... Elle n'est pas seule à marcher au-devant de la mort. Voyant une de ses compagnes d'exécution complètement abattue, elle la secoue : "Courage, ma chère amie, du courage ; il n'y a que le crime qui puisse montrer de la faiblesse." Valérie T. sanglote dans un coin...

Monaco envahi par les sans-culottes

La voilà devant la Grande Veuve dressée place du Trône (place de la Nation). La princesse de Monaco s'allonge sur la planche de la guillotine calmement et dignement. Les assistants de Samson n'ont pas eu besoin de lui couper sa chevelure, elle s'en était occupée elle-même dans sa cellule afin d'envoyer sa natte à ses jeunes enfants. Née dans la prestigieuse famille de Choiseul, Françoise-Thérèse est mariée à 15 ans - en 1782 - au jeune prince Joseph de Grimaldi Monaco, frère du prince héritier. Elle donne naissance à deux filles dont Paris Match a l'exclusivité des photos... 
Cette petite famille monégasque vivrait une félicité éternelle si la Révolution française n'avait pas éclaté. Monaco est envahi par les sans-culottes, débarquant la famille Grimaldi. En 1792, Françoise-Thérèse et Joseph émigrent, laissant leurs deux petites-filles de 8 et 10 ans derrière eux, à la garde de leur tante la duchesse de Choiseul. Le prince rejoint l'insurrection de Vendée. La princesse part en Italie puis, ne supportant pas cette séparation, décide de revenir en France. Elle est arrêtée une première fois au cours du printemps 1793 au titre de femme d'émigré rentrée en France. Son beau-père, Honoré III, prince de Monaco, parvient à la faire libérer sous caution en sa qualité d'étrangère. Mais les sanguinaires membres du Tribunal révolutionnaire n'allaient pas laisser échapper un tel gibier. Deux semaines après l'annexion de Monaco par la France (le 14 février 1794), la section de la Fontaine de Grenelle demande son incarcération, car la voilà devenue française. Elle est inculpée officiellement de conspiration. La princesse se cache chez une amie, puis gagne la campagne. Fatiguée de se planquer, elle finit par revenir à Paris où elle se fait arrêter et incarcérer à la prison pour femme de Sainte-Pélagie.

Se déclarer enceinte pour retarder l'échéance

Cette beauté si pure inspire des sentiments bien moins purs à certains prisonniers. Notamment à l'épicier Cortey qui, un jour, est surpris en train de lui envoyer des baisers lorsqu'elle passe devant sa cellule. Ce vendeur d'épices trempa dans le complot du baron de Batz pour faire évader Louis XVI, puis fut associé à la tentative pour sauver Marie-Antoinette. Son baiser lui vaut les réprimandes du marquis de Pons, encore plus snob que Balladur avant l'affaire des commissions occultes... : "Il faut que vous soyez bien mal élevé, monsieur Cortey, pour oser vous familiariser ainsi avec une personne de ce rang-là ; il n'est pas étonnant qu'on veuille vous guillotiner avec nous, puisque vous nous traitez en égaux." Effectivement, tous deux monteront sur l'échafaud ensemble.
Quant à Françoise-Thérèse, son tour arrive un mois plus tard. Elle passe devant le Tribunal révolutionnaire qui la condamne bien évidemment à mort. Elle ne prend même pas la peine de lire l'acte d'accusation. Elle n'a que du mépris pour ces sans-culottes, à peine plus voilé que celui de Cahuzac pour la commission d'enquête parlementaire... Le verdict de mort la laisse de marbre. La guillotine ou un accident de train en Espagne, c'est du pareil au même... Il n'y a qu'une seule chose qui la tracasse, faire porter à ses deux filles chéries une mèche de ses cheveux, mais une mèche que le bourreau n'aura pas coupée avec ses mains pleines de sang. Elle veut elle-même sacrifier sa chevelure, mais le problème, c'est que la justice est expéditive en ce temps-là. Pas d'appel ou encore de Cour de cassation. Le bourreau Samson est déjà là pour l'emmener. Il n'y a qu'un moyen pour retarder l'échéance, se déclarer enceinte ! La voilà donc qui se dit grosse "de trois mois, ayant eu un commerce charnel (sic) avec une personne dont elle ne voulut pas donner le nom". VGE apprécie la discrétion... Déjà que son histoire avec Lady lui avait valu quelques moqueries...

L'apothicaire pervers

Comme de nombreuses autres condamnées ayant employé le même stratagème pour reculer l'échéance, elle est envoyée à l'hospice du Tribunal révolutionnaire afin d'y subir un examen utérin. Incroyable : elle ne supporte pas qu'on lui touche les cheveux, mais un examen du minou n'a pas l'air de la déranger... Il faudra que la baronne de Rothschild nous explique ce point de savoir-vivre... Le soir même, deux hommes et une femme se présentent dans sa cellule pour effectuer la visite intime. Il s'agit du médecin Enguchard et de la veuve Prioux dont c'est le boulot, mais le troisième individu n'est là que pour le fun, à sa propre initiative. C'est l'apothicaire Quinquet qui ne voudrait pas rater une telle occasion... Bien entendu, la visite ne révèle aucun locataire princier. Enguchard rédige aussitôt le procès-verbal : "Nous avons examiné et visité la nommée Thérèse Stainville, épouse de Joseph Monaco, âgée de 26 ans, déclarée être enceinte de deux mois et demi. Notre examen ne nous a fourni aucun signe de grossesse. Ce 8 thermidor, l'an II de la République une et indivisible." 
Quelques mois plus tard, l'économe de la prison dénoncera dans une lettre à la commission des administrations civiles, police et tribunaux, la présence de l'apothicaire lors de plusieurs examens : "Une telle conduite dans la personne d'un homme qui n'a nulle connaissance dans cette partie ne peut être que le fruit du libertinage."
Sitôt ses visiteurs disparus, la princesse prend la plume pour écrire à Fouquier-Tinville : "Je vous préviens, citoyen, que je ne suis pas grosse. Je voulais vous le dire ; n'espérant plus que vous veniez, je vous le mande. Je n'ai point sali ma bouche de ce mensonge dans la crainte de la mort, mais afin de couper moi-même mes cheveux et de ne pas les donner coupés par la main du bourreau. C'est le seul legs que je puisse laisser à mes enfants, au moins faut-il qu'il soit pur." La princesse brise un carreau de vitre et récupère un éclat de verre avec lequel elle se coupe les cheveux non sans mal. Dans un paquet, elle glisse une de ses nattes ainsi que deux lettres. L'une pour la gouvernante de ses filles, l'autre pour celles-ci. 

"Les restes de votre malheureuse mère"

Le lendemain matin, extraite de sa cellule pour être menée à la guillotine, la princesse confiera le précieux paquet au guichetier en priant de le faire porter à ses filles. Peu désireux de prendre le moindre risque, celui-ci s'empresse de le remettre à Fouquier-Tinville. Après sa mort, les deux lettres seront retrouvées en sa possession, en revanche, la natte parvient bien aux deux fillettes. Le monstre a-t-il fait preuve de faiblesse devant l'amour d'une mère pour ses filles ? Il faut dire que l'adroite princesse lui a également adressé une lettre pour vanter son "humanité"...
La princesse de Monaco écrit à la gouvernante : "Que Louise (sa tante, NDLR) sache la raison qui m'a fait différer ma mort, qu'elle ne soupçonne pas de faiblesse." Et à ses deux fillettes : "Mes enfants, voilà mes cheveux, mais je voulais pouvoir couper moi-même cette triste dépouille pour vous la donner ; je ne voulais pas qu'elle le fût par la main du bourreau et je n'avais que ce moyen ; j'ai passé un jour de plus dans cette agonie, mais je ne m'en plains pas ; je demande que ma chevelure soit sous un bocal, couvert d'un crêpe noir, serrée dans le courant de l'année et découverte seulement trois ou quatre fois dans votre chambre, afin que vous ayez devant les yeux les restes de votre malheureuse mère qui mourut en vous aimant."
La princesse de Monaco passe une dernière nuit dans sa cellule. Elle prie longuement. Pour le salut de son âme et de celles de ses filles. Également pour le salut de la principauté. "Faites mon Dieu que Monaco reste un paradis fiscal pour toutes les fortunes du monde..." Le lendemain, apprenant qu'elle n'est pas enceinte, le président du Tribunal révolutionnaire Dumas signe l'ordre d'exécution. Elle sera la dernière personne étêtée ce jour-là. Demain, ce sera au tour de Robespierre.
Et le mari, le prince de Grimaldi Monaco ? Il reviendra d'émigration, se remariera et tentera de piquer la principauté à son frère aîné. La princesse n'aurait certainement pas apprécié. 

L’éthique et les idées

L’éthique et les idées


Chers amis,
Je rentre tout juste d’une semaine sportive dans le beau département de l’Aveyron sous la canicule, dont j’ai gravi les collines à vélo et parcouru les lacs et les rivières en canoë.  Je n’avais emporté qu’un ouvrage avec moi,le paradoxe français de Simon Epstein, historien vivant à Jérusalem, dont j’avais rédigé ici même une brève synthèsehttp://maximetandonnet.wordpress.com/2010/12/31/le-paradoxe-francais-simon-epstein/. Ce monument – 600 pages d’une rare densité – nous raconte comment, dans les années 1930, toute une génération d’intellectuels et militants, ou une bonne partie d’entre elle, profondément humaniste et antiraciste, professant les valeurs dites « de gauche », s’est laissée envouter par les sirènes du  pacifisme avant de sombrer, sous l’occupation, dans la collaboration active ou passive avec l’Allemagne national-socialiste. Les belles pensées les plus généreuses et les plus ouvertes peuvent conduire au meilleur comme au pire. Elles ne préjugent en rien des profondeurs d’un individu. Un homme doit se juger sur sa morale, son éthique personnelle, et son comportement plutôt que sur ses idées. Ces dernières varient selon les époques et les circonstances. Je ne porterai jamais une appréciation définitive sur une personne en fonction des thèses qu’elle exprime, susceptibles de changer dans le temps. D’ailleurs, « L’affirmation et l’opiniâtreté sont signes express de bêtises » nous dit Montaigne (Essai, tome III, chapitre 13). En revanche, il est des attitudes, des traits de personnalité, des façons d’être et d’agir qui, par leur caractère répétitif ou systématique, ne trompent pas. Le goût du lynchage public et de la délation, par exemple, le carriérisme effréné, le cynisme ou l’absence de scrupule dans la manière de traiter autrui, la flagornerie et l’obséquiosité tournées vers la réussite personnelle, la tendance à la compromission et au retournement de veste, au dénigrement sournois, constituent autant d’indices de la propension d’un homme ou d’une femme à verser, si les circonstances s’y prêtent, dans l’infamie, le déshonneur et la barbarie. Chers amis, ces quelques réflexions, rapportées des paysages de l’Aveyron, sont comme d’habitude sans la moindre prétention, sinon peut-être de susciter un échange convivial.
Bien à vous

Valoriser les entreprises à lucrativité limitée... Ce que les fantasmes solidaires du gouvernement (et ses allergies aux véritables créateurs de richesse) coûtent à l’économie française


Benoît Hamon présentait ce mercredi son projet de loi en Conseil des ministres pour favoriser le secteur de l’économie sociale et solidaire. Selon le ministre, les mesures du projet de loi sont susceptibles de créer plus de 100.000 emplois nets par an. Les patrons de PME, eux, sont loin d'en être convaincus.

Alors que la grogne monte chez les patrons de PME qui dénoncent des orientations gouvernementales en décalage flagrant avec leurs besoins, l'exécutif est aux petits soins pour le secteur de l'économie sociale et solidaire qui repose sur la lucrativité limitée. Cette dernière, qui représente 200 000 entreprises sur les plus de 3 millions que compte la France, est-elle la seule qui soit acceptable aux yeux du gouvernement ?

Eric Verhaeghe : Si l'on écoute les déclarations de Benoît Hamon, l'économie sociale et solidaire, c'est un idéal romantique, une sorte de paradis perdu pour l'économie. Elle réunit des gens qui s'aiment, qui travaillent entre eux pour le bonheur de l'humanité, et qui ne s'intéressent qu'au progrès de la civilisation dans un esprit totalement démocratique, par opposition à l'horrible monde capitaliste paré de tous les vices. 
Encore un bisounours incompétent
Cette construction totalement fantasmée est plutôt divertissante, au moment où la Cour des Comptes écorne une fois de plus une structure de l'économie sociale et solidaire proche du Parti Socialiste: la mutuelle des étudiants (LMDE), l'ancienne MNEF. C'est pourtant une maison que Benoît Hamon connaît bien, puisque, sauf erreur de ma part, il en fut salarié pendant 3 mois au début des années 1990. 
La LMDE est probablement la première organisation de l'économie sociale et solidaire à laquelle les étudiants sont confrontés en France. Après un rapport parlementaire, après une enquête d'UFC, la Cour des Comptes en confirme une description très différente du portrait idyllique que Benoît Hamon aime dresser à propos de l'ESS (économie sociale et solidaire, ndlr). La LMDE rembourse tardivement les étudiants qu'elle assure - et quand je dis tardivement, c'est un euphémisme - sans considération des difficultés que cela représente pour cette population précaire. La LMDE aime gaver ses amis politiques, mais elle était en début d'année en quasi-faillite. Et sa présidente, ex-présidente de l'UNEF, vient d'avouer qu'elle est incapable de produire les coûts de gestion de sa structure pour les années en cours, alors même qu'un décret vient d'être publié pour contraindre les mutuelles à faire la transparence sur ces coûts.
Il me semble qu'il suffit d'évoquer le cas de la LMDE pour invalider les propos de Benoît Hamon sur un sujet qu'il semble connaître de façon purement livresque. Que l'on soit clair, je trouve très bien qu'il existe une économie sociale et solidaire. C'est un mode de gestion intéressant. Maintenant, l'ériger en modèle d'avenir et lui prêter une supériorité morale sur la gestion capitaliste relève d'un sectarisme idéologique en rupture complète avec la réalité.

Apologie de la gestion « désintéressée », de la gouvernance démocratique ou du fait de ne pas faire de la recherche des bénéfices l'objectif principal d'une entreprise : une telle approche traduit-elle la méconnaissance, ou le mépris, profond du gouvernement pour les principes fondamentaux de l'économie ? Est-il aveuglé par l'idéologie ?

Eric Fromant : L’idéologie n’est sans doute pas loin, voire tout près, mais l’idée selon laquelle il faut continuer d’abaisser les coûts au point de réduire les salaires est suicidaire.Henry Ford disait : « J’augmente mes salariés parce qu’ils vont acheter mes voitures et j’abaisserai les coûts par le volume. ». Aujourd’hui, l’idéologie de l’abaissement des coûts fait l’inverse.
Eric Verhaeghe : Je dirais surtout que le gouvernement est aveuglé par les effets de manche de l'économie sociale et solidaire, qui agite souvent le hochet de valeurs nobles et positives pour cacher des vérités un peu plus sordides. Je crois par exemple que le plus gros acteur de l'économie sociale et solidaire en France s'appelle le Crédit Agricole. Je veux bien prendre au hasard n'importe quel client du Crédit Agricole en France et lui demander si la gouvernance de sa banque est démocratique, peu lucrative, peu tournée vers le profit, et respectueuse des grandes valeurs de solidarité que l'on nous met sous le nez quand le gouvernement parle de ce sujet. Je parie que ce client pris au hasard me rira au nez dans le meilleur des cas.
Je ne veux pas dire que le Crédit Agricole est une banque pire que les autres. Je veux juste dire que l'appartenance du Crédit Agricole à l'Economie Sociale et Solidaire ne me semble pas en faire une banque supérieure aux autres.
Maintenant, si l'on aborde les sujets qui fâchent, il faut parler des salaires. Globalement,travailler dans l'économie sociale et solidaire, c'est sans doute aimer son prochain, mais c'est surtout consentir à des salaires plus bas que dans le secteur capitaliste. Car le gouvernement oublie régulièrement de préciser ce point : à métier ou activité équivalente, les entreprises capitalistes paient nettement mieux leurs salariés que les entreprises de l'économie sociale et solidaire. Et je ne parle pas seulement du secteur associatif qui est généralement invoqué pour expliquer cette différence. Je parle bien d'entreprises sociales et solidaires qui sont en concurrence directe avec des entreprises capitalistes : elles offrent généralement des salaires très inférieurs à leurs collaborateurs, et se montrent très pingres dans leurs augmentations salariales.
Ce point me paraît devoir être souligné ! Car derrière les postulats idéologiques que l'on nous sert en sauce comme du beurre en branche, il y a les faits. Et les faits, c'est que les employeurs de l'économie sociale et solidaire ne sont pas spécialement tendres avec leurs salariés. Il y au moins autant de faits de harcèlement moral, de harcèlement sexuel, d'injustice dans les rémunérations et de stress ou de souffrance au travail dans l'économie sociale et solidaire que dans le secteur capitaliste.

Selon des études mises en avant par le ministère, dont celui de Francis Vercamer, le député UDI du Nord publié en 2010, l'économie sociale et solidaire représente aujourd'hui 10% du PIB de la France et 10% des emplois, soit 2,35 millions de salariés. Selon le ministre, les mesures du projet de loi sont susceptibles de créer plus de 100.000 emplois nets par an. Qu’en est-il réellement ? Quel est le potentiel réel de ce secteur vis-à-vis des autres ? Sa place dans l'économie est-elle amenée à se développer fortement ?

Eric Verhaeghe : D'abord, je ne vois pas en quoi 100.000 emplois nets par an est un chiffre ambitieux, si ces emplois sont précaires ou mal payés, ce qui est quand même souvent le cas dans le secteur associatif. Car le chiffre, là encore, dissimule une réalité dont on parle peu : les 100.000 emplois en question s'ils existent, sont d'abord des emplois dans des associations, ordinairement dans le secteur de l'aide à la personne. Personnellement, je trouve cela très bien, mais je ne suis sûr que tous les Français rêvent pour leurs enfants d'un avenir de ce type. Et je pense que M. Vercamer lui-même n'en rêve pas pour ses enfants.
Maintenant, il y a quand même un problème structurel dans l'économie sociale et solidaire, qui est probablement le vrai sujet de notre époque : celui de l'accès au capital. Parce que les entreprises de l'ESS n'ont pas d'actionnaires, elles ont un faible accès au capital, par définition, et ont donc des possibilités d'investissement très limitées. Cette limite est un handicap majeur dans un monde capitaliste. 
Le gouvernement l'a bien vu, puisqu'il crée, à la demande des acteurs du secteur, des certificats mutualistes, qui sont une sorte de Canada Dry du capitalisme. Les certificats mutualistes, ce sont des actions pour économie sociale et solidaire, rémunérées comme des actions dans le secteur capitaliste. Même si la loi pose quelques garde-fous totalement illusoires, la loi Hamon est en réalité en train de transformer l'économie sociale et solidaire en secteur capitaliste qui ne dit pas son nom. C'est la seule façon de permettre son développement.
Eric Fromant : Tout dépend de l’objectif. On ne peut exclure un effet d’annonce, réflexe de nos gouvernants depuis longtemps. Si l’ESS vise à développer des emplois peu qualifiés et donc peu payés, mais aussi à faible valeur ajoutée, cela est possible. Mais la vraie sortie de crise est évidemment ailleurs. Les emplois à basse qualification n’ont jamais initié un enrichissement général.
Comme suite à ma réponse précédente, il faut lutter contre une idée préconçue et malheureusement répandue consistant à ne parler que du coût de la main-d’œuvre. Celui-ci n’a aucun sens par lui-même. C’est le rapport de ce qu’elle rapporte sur ce qu’elle coûte qui en a un. C’est ce qui explique que, dans les années 60-80, l’Allemagne avait la main-d’œuvre la plus chère mais que son économie tournait à plein régime. L’ESS est partie d’une bonne idée, mais plus elle se développera, moins l’économie sera restructurée pour être à la fois compétitive et créatrice d’emplois de haut niveau.

Le projet de loi sort le grand jeu pour favoriser le développement des Scop, sociétés coopératives et participatives. Pour faciliter les reprises de petites entreprises par leurs salariés, le texte prévoit par exemple que ceux-ci soient informés au moins deux mois à l'avance d'un projet de cession. Le patronat dénonce les effets pervers de cette disposition. Quels sont-ils ? Le gouvernement n'a-t-il pas par ailleurs tendance à idéologiser le modèle coopératif ?

Eric Verhaeghe : Les rédacteurs de la loi n'ont évidemment jamais cédé une PME. Les questions que ce type d'opération pose leur sont donc passées totalement à côté de l'esprit. Pourtant, elles sont simples à comprendre. Par exemple, si vous voulez faire construire une maison de maçons, et que vous allez trouver une entreprise de maçonnerie, vous vérifiez une première chose : sera-t-elle encore en activité lorsque je lancerai le chantier ? La solidité de l'entreprise est un critère essentiel de choix. Si l'entrepreneur vous dit qu'il vient d'annoncer la cession de l'entreprise dans les deux mois à ses salariés, il est évident que vous ne chercherez pas à faire affaire avec lui. Vous serez prudent et vous attendrez. Si, au bout de deux mois, les salariés ont décidé de ne pas reprendre, vous vous demanderez pourquoi. Entre-temps, les clients seront partis parce qu'ils auront fait comme vous, et la valeur de l'entreprise aura diminué, puisque son chiffre aura baissé. Le propriétaire de l'entreprise fera donc une moins bonne transaction. 
L’État est le premier à se comporter de cette façon. Pour décrocher un marché public, il faut démontrer sa capacité à durer. Ce réflexe peut se comprendre : on ne contracte pas avec quelqu'un qui part. C'est pourquoi les cessions de PME ou de TPE se font dans le plus grand secret.

L’investissement politique en matière d’économie sociale et solidaire est-il disproportionné au regard de ce qui a été fait pour les autres entreprises ? 

Eric Fromant : Ce type d’investissement peut avoir un sens si l’on est orienté court-terme, mais cela ne permettra ni de sortir de la crise, ni de construire une économie aux bases solides, c'est-à-dire génératrice de valeur ajoutée et d’emplois pour plusieurs décennies. Les fleurons encore actuels de l’économie française, crées sous de Gaulle et Pompidou, Ariane, le TGV, Airbus, les centrales nucléaires ont été fondés avec d’autres ambitions.
Eric Verhaeghe : Je présenterais les choses autrement. Si le gouvernement créait un poste de ministre du Capitalisme, il serait d'emblée suspect (à raison) d'être le porte-parole des capitalistes. Benoît Hamon, assez naturellement, est le porte-parole de l'économie sociale et solidaireC'est une sorte de lobbyiste en chef. Je le redis, je trouve très bien qu'il existe un secteur de l'économie sociale et solidaire. Maintenant, il ne faut pas prendre les gens pour plus idiots qu'ils ne le sont, et chercher à faire prendre ce secteur pour une sorte de promesse de bonheur ne correspond à aucune réalité.

Quelles sont les vraies priorités en matière d'entrepreneuriat auxquelles le gouvernement devrait s’attaquer d’urgence ?

Eric Verhaeghe : Je suis partisan d'une démarche "en biais". Je préconise de réunir un groupe de 5 ou 6 inspecteurs URSSAF et inspecteurs du travail, et de leur demander d'inspecter Google, au siège de Google aux Etats-Unis. J'imagine que tous ces gens rodés à l'application de nos innombrables textes législatifs et réglementaires vont ressortir de cette mission avec une quantité phénoménale de remarques, de PV, d'injonctions. On prend toute leur littérature, et on a la réponse à la question que vous posez : vous saurez ce jour-là tout ce qu'il faut supprimer dans le Code du Travail et dans le Code de la Sécurité Sociale pour redonner à la France le rôle qui lui revient dans le monde.
Eric Fromant : Il est urgent de rétablir l’entrepreneuriat, aujourd’hui mis en grande difficulté parce que les exigences financières à court terme l’interdisent. Le temps de l’économie réelle n’est pas celui de la finance. C’est l’industrie seule qui crée la richesse ; la part des services doit croître mais seuls les services liés à l’industrie sont à haute valeur ajoutée (Cf. ‘’La France sans ses usines’’ de Patrick Artus), donc générant de hauts salaires.

Il est urgent de lutter contre le « business as usual » qui privilégie la duplication d’un modèle fatigué, voire obsolète pour favoriser les résultats à très court terme et qui interdit en pratique de vraies innovations.

Il est urgent d’adapter l’économie française aux réalités de la nouvelle époque qui se met en place sous nos yeux : pénurie et hausse des prix des ressources matérielles, 2ème phase de la mondialisation qui voit les échanges entre continents se réduire et les échanges intracontinentaux ou sous-continentaux exploser (voir le rapport Euler-Hermes à ce sujet), abandon de la notion de chiffres d’affaires pour privilégier la valeur ajoutée, évolution du consommateur qui divorce d’avec les grandes marques parce qu’elles ont divorcé d’avec la société, retour des entreprises dans une problématique d’intégration dans les territoires.

De nombreuses entreprises ont pris contact avec l’Institut de l’économie circulaire parce qu’elles ont besoin d’une adaptation aux nouvelles réalités, parce qu’elles ont besoin de nouveaux business models "rupturistes". Ce n’est pas un hasard. Dans son excellent livre, « Les 7 piliers de la croissance », Pierre Gattaz ne dit pas autre chose. Il n’est sans doute pas un hasard qu’il ait été élu président du Medef. Il a semblé être l’homme de la situation, de la nouvelle époque.

Au 19ème siècle, on a fermé les fabriques de diligences et on a ouvert des usines de trains et d’automobiles. Si l’on continue de faire de la gestion à court terme, on fermera les fabriques de diligences, pardon d’automobiles, sans ouvrir les usines des produits du 21ème siècle !


La France championne du monde des dépenses sociales, la Belgique glorieuse 3ième


Les dépenses sociales ont augmenté dans presque tous les pays de l'OCDE depuis 2008, une conséquence directe de la crise, qui a causé des millions de pertes d’emplois et l’affaiblissement de la croissance économique. En 2007, les pays de l'OCDE consacraient environ 19% de leur PIB à des dépenses sociales, et en 2009, ce poste était passé à 22,1%, ce qui avait marqué un record. Mais selon l’Organisation, les dépenses sociales ont baissé depuis, et cette année, elles ne devraient pas dépasser les 21,9%.
La Belgique fait partie des champions du monde des Etats providence dont les dépenses sociales représentent plus de 30% de leur PIB. Seule la France, la championne absolue, avec des dépenses qui atteignent 33% de son PIB, et le Danemark (30,8%), font mieux. La Belgique se classe troisième (30,7%), légèrement plus que la Finlande (30,5%). Par comparaison, en 1980, la Belgique avait consacré l’équivalent de 23,5% de son PIB aux dépenses sociales.
De l’autre côté de l’Atlantique, les dépenses sociales du gouvernement américain, qui ne représentaient que 17% du PIB du pays en 2008, en atteignent 20% aujourd'hui.
De façon remarquable, les dépenses sociales ont été drastiquement réduites dans les pays les plus durement touchés par la crise. C’est notamment le cas en Grèce, où les dépenses sociales sont tombées à 22% du PIB cette année, alors qu’elles avaient atteint leur niveau le plus haut en 2009 (24%). Les dépenses sociales ont également été réduites depuis 2009 en Hongrie, en Islande, en Italie et au Portugal.

Affaire Tapie: l'Etat élargit le recours contre l'arbitrage favorable à l'homme d'affaires


Cette décision était vivement encouragée par un député adversaire de Tapie et par un professeur de droit spécialiste de l'arbitrage pour éviter une grave déconvenue de l'Etat. 
Deux précautions valent mieux qu'une. Le recours contre l'abitrage favorable à Bernard Tapie rendu le 7juillet 2008 devrait être aujourd'hui élargi, à l'instigation de l'Etat. Le consortium de réalisation (CDR) en charge de la défaisance des actifs pourris du Crédit Lyonnais, l'Etablissement public de financement et de restructuration (EPFR), tutelle publique du CDR, sont tombés d'accord pour déposer un nouveau recours en révision contre l'arbitrage. Cette décision qui devait être impérativement prise avant le 28 juillet sous peine de prescription, permet de consolider la position de l'Etat dans le cas où le litige arbitral serait qualifié d'international. En effet, dans un premier temps, le CDR et son avocat, Me Jean-Pierre Martel, s'étaient contenté de déposer un unique recours à caractère interne. Or, cela lui faisait courrir le risque d'être mis hors-jeu, si l'arbitrage était finalement qualifié d'international par la cour d'appel de Paris. 
Cette situation dangereuse avait fait l'objet d'un avertissement solennel adressé au gouvernement par le député (UDI) Charles de Courson, ancien membre de l'EPFR et adversaire résolu de Bernard Tapie. Le 16 juillet, le parlementaire avait adressé un courrier au ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici pour donner l'alerte, soulignant que le recours déposé alors présentait "plusieurs faiblesses". Il incitait le ministre à "élargir le recours pour augmenter ses chances de succès". 
Charles de Courson s'inspirait dans sa démarche des recommandations du professeur de droit Thomas Clay, spécialiste de l'arbitrage, et l'un des acteurs de la lutte contre la décision favorable à Bernard Tapie. Il avait aussi attiré l'attention du gouvernement sur ce point. Ses voeux sont désormais exaucés. 
Courson est un salaud tout le monde le sait, mais contre B.T 
c'est l'union CON-SACRÉE entre le gouvernement qui cherche à faire parler d'autre chose que de son incompétence, et ce triste sire aigri.

“Il y a en France un racisme anti-Roms”

Courrier international – “Hitler n’en a peut-être pas tué assez”, a dit Gilles Bourdouleix, député-maire de Cholet à propos des gens du voyage. Votre réaction ?

Vasile Damian – C’est une déclaration ignoble, intolérable, mais hélas prévisible compte tenu du climat économique et politique qui règne aujourd’hui en France. Elle survient après les propos de Jean-Marie Le Pen sur “la présence odorante et urticante des Roms”, après ceux d’Estrosi appelant les maires à utiliser des moyens répressifs contre eux. Elle survient surtout à quelques mois des municipales, qui risquent d’offrir un terrain propice à tous les dérapages.

C’est une expression du racisme qui existe de façon latente en France ou est-ce une exception ?
Il existe assurément en France un racisme anti-Roms, qui est d’ailleurs largement partagé en Roumanie. Et il y a aussi, dans beaucoup de médias comme chez les politiques, une confusion entre les gens du voyage, qui sont français, installés en France depuis des générations, et les Roms, dont beaucoup sont arrivés de Roumanie au cours des dernières décennies.

Quelle serait une bonne et forte réaction politique à ces propos ?
Avant la réaction politique, il faut une réponse de la justice. Il faut que ces propos soient condamnés avec la plus grande fermeté – la loi le permet. Politiquement, au-delà de l’exclusion de Bourdouleix de l’UDI, c’est aux socialistes au pouvoir d’agir pour que la situation n’empire pas à l’occasion des municipales, en obligeant les municipalités à installer des terrains d’accueil, comme le prévoit la loi ; en sanctionnant les communes qui s’y refusent ; en mettant fin aux expulsions, dont on voit bien qu’elles n’ont aucun résultat, et en levant toutes les contraintes administratives qui pèsent sur les gens du voyage, le “livret de circulation” en particulier, et qui en font des citoyens de seconde zone.


Pourquoi les medias n'ont-ils pas relaté le fait que les Roms de Cholet avait saluer Gilles Bourdouleix,  à son arrivée, d'un salut Hitlérien ?