TOUT EST DIT

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samedi 4 février 2012

Les anti-Poutine commencent à se structurer à Moscou

Les organisateurs de la manifestation contre le premier ministre Vladimir Poutine appellent à un nouveau rassemblement, le 26 février prochain.

Le mouvement de mobilisation contre Vladimir Poutine a légèrement faibli, samedi à Moscou, mais pas suffisamment pour clarifier la situation politique dans le pays à un mois de l'élection présidentielle du 4 mars. Selon les organisateurs, 120 000 personnes ont manifesté de la place d'Octobre à la place des Marécages, lieu du premier rassemblement des opposants au Premier ministre, le 10 décembre dernier.
La police pour sa part n'a comptabilisé que 30 000 manifestants, mais les deux chiffres sont sujets à caution. Une chose est sûre: compte tenu du froid et du vent qui régnait dans la capitale russe (-17 degrés), des difficultés traditionnelles rencontrées par l'opposition russe et des signes d'ouverture envoyés par le Kremlin ces derniers jours, le défi politique posé aux autorités russes reste entier. Dès à présent, les organisateurs ont appelé à un nouveau rassemblement, le 26 février prochain. En province, près de 25 000 personnes se seraient également mobilisées, selon des décomptes encore partiels de l'opposition.

Un embryon de structuration du mouvement

A Moscou, les slogans traditionnels scandés depuis la scène - «Russie sans Poutine» - étaient repris par la foule avec moins de vigueur que lors des rassemblements précédents. En revanche, cette dernière a fait preuve d'une imagination débordante lorsqu'il s'agit de moquer le pouvoir actuel. Souvent drôles, parfois d'un goût plus douteux, les pastiches anti-Poutine étaient légion. Parallèlement, on a assisté à un embryon de structuration du mouvement. A l'arrière du cortège, dont l'accès était filtré à travers des portails métalliques, les organisateurs recueillaient des signatures en faveur de nouvelles élections. Une banderole à l'effigie du blogueur Alexeï Navalny, l'une des coqueluches du mouvement de contestation, était déployée sans que cette initiative suscite une sympathie particulière.

Des pro-Poutines amenés par bus

Plus à l'écart du centre de la capitale, les supporters de Vladimir Poutine se sont également mobilisés, près de la station de métro «parc de la Victoire». Ils étaient 140 000 personnes, selon la police qui, cette fois, a exagéré l'ampleur du mouvement. A la différence des manifestants anti Poutine venus en couple ou en petits groupes d'amis, leurs adversaires étaient majoritairement déchargés par bus directement sur le lieu de la manifestation, souvent issus de la même entreprise ou administration publique. Nombreux étaient ceux à s'être rassemblés «sur commande», bien que certains se soient déplacés de leur plein gré. Tous ont mis en garde contre le risque d'une «révolution orange» qui guetterait la Russie. Une menace pour le moins fantaisiste: sur la place des Marécages, fréquentée majoritairement par la classe moyenne et la jeunesse moscovite éduquée, l'humeur n'était absolument pas révolutionnaire. Le défi posé à Vladimir Poutine n'en reste pas moins considérable.

Viktor Orban : "La démocratie est en difficulté en Europe"

  Budapest, envoyés spéciaux - En 1989, vous étiez une figure admirée de la lutte contre la dictature communiste. Aujourd'hui, on vous accuse d'être un dictateur. En quoi êtes-vous différent du Viktor Orban de 1989 ?
Aujourd'hui, j'ai cinq enfants, c'est la principale différence ! En 1989, l'heure était aux idées et aux grands élans. Le débat ne portait pas encore sur la politique réelle. Nous étions à mi-chemin entre la politique et la littérature... Après 1989, la question s'est posée : allions-nous retourner à nos métiers respectifs, dans une société libre, ou intégrer la vie politique ? J'ai décidé de me présenter aux élections. A partir de ce moment, il ne s'agissait plus d'organiser des mouvements pour la libération nationale, mais de savoir comment gouverner.

Avez-vous changé idéologiquement ?
L'idéologie ne m'intéresse plus, ce sont les valeurs qui comptent. Elles n'ont pas changé. Cette nation est une nation de combattants de la liberté, ceux de 1848 contre la domination des Habsbourg et aussi ceux de 1956, contre l'occupation soviétique. J'appartiens à cette tradition-là.
La souveraineté nationale est aussi très importante, même si dans la pratique c'est compliqué, car nous vivons dans un monde interdépendant. L'engagement est une autre valeur importante. Je n'aime pas la politique élitiste et aristocratique. Je préfère l'approche plébéienne. Les gens doivent être impliqués dans la vie politique. C'est très important.
Comment vous définissez-vous politiquement ?
Je me définis en fonction du groupe politique auquel j'appartiens, celui du Parti populaire européen (qui rassemble les principaux partis de la droite européenne), dont je suis le vice-président. Cela veut dire une orientation démocrate-chrétienne, un attachement à la liberté, à la responsabilité individuelle, à la souveraineté nationale. En termes occidentaux, c'est le centre droit avec un profond enracinement dans des valeurs. Certaines sont traditionnelles, comme le christianisme, la famille et la liberté. D'autres sont plus progressistes, comme la participation et la mobilité sociale. Je suis un plébéien de droite, c'est la description la plus brutale. C'est sans doute très difficile à comprendre pour des Français, cela peut même paraître effrayant aux lecteurs du Monde !
Etes-vous populiste ?
C'est difficile à définir. Si être populiste, c'est dire aux gens : "Je suis là pour rendre votre vie meilleure", oui. Si c'est, comme Abraham Lincoln, vouloir gouverner par le peuple et pour le peuple, oui.
Peut-on être populiste et démocrate ?
Nous aimons la démocratie parce que c'est un système fondé sur des valeurs, la liberté, le respect de la dignité humaine, etc. Mais la démocratie, c'est aussi des résultats, des succès. Et en Europe, nous avons des sociétés endettées, une démographie en baisse, un échec de l'intégration sociale, la montée de l'extrémisme. Cela affaiblit nos systèmes démocratiques. La démocratie est en difficulté en Europe et, tôt ou tard, nous allons être confrontés au défi que représentent des pays qui ne sont pas organisés démocratiquement, mais qui réussissent mieux - la Chine, les sociétés asiatiques. Regardez le président Obama aujourd'hui, il se tourne vers le Pacifique, pas vers l'Atlantique ! Du point de vue de la perspective historique, c'est un énorme défi. Nous devrions inciter nos intellectuels et notre classe politique, en Europe, à réfléchir plus librement sur l'avenir de la démocratie.
Votre volonté de bétonner un "Etat Fidesz" en verrouillant tous les contre-pouvoirs inquiète en Hongrie et en Occident. Comprenez-vous cette inquiétude ?
Je constate qu'en Europe centrale, nos voisins sont solidaires de nous. Il ne s'agit donc pas de malentendus avec toute l'Europe. Cela dit, je comprends qu'il ait des inquiétudes honnêtes, non motivées politiquement, car le contexte social et historique occidental n'est pas le même que le nôtre. En Europe de l'Ouest, vous avez connu des dictatures, le fascisme, l'occupation. Mais vous n'avez pas connu le communisme ni le postcommunisme.
Lorsqu'en Hongrie, en l'espace de seulement un an et demi, 365 nouvelles lois sont adoptées, ainsi qu'une nouvelle Constitution, de même qu'une profonde réforme de l'administration publique, des collectivités locales, du système de santé, du système scolaire, de l'organisation juridique, de la fiscalité, je comprends très bien qu'à l'Ouest des gens se disent : mais que diable se passe-t-il donc là-bas ? Le communisme est fini, quel est donc le défi historique auxquels ils doivent répondre ? Tout cela est parfaitement compréhensible.

Les soupçons sur votre volonté de faire main basse sur l'Etat sont nourris par cette "thérapie de choc" législative. Vous donnez l'impression de réformer au bulldozer en écrasant au passage les procédures démocratiques.
Je ne veux pas invoquer de Gaulle, pour lequel j'ai le plus grand respect, mais il y a des moments dans l'histoire de nos sociétés où se référer à lui est utile. Votre question revient à dire : s'agit-il d'un comportement raisonnable ? Pour y répondre, il faut prendre en compte l'état du pays. Et nous demander s'il y a urgence ou pas.
Nous étions au bord du gouffre il y a un an et demi, lorsque je suis revenu au pouvoir. Pas seulement au vu des chiffres macroéconomiques - un déficit budgétaire de plus de 7 %, une dette publique de plus de 80 % du produit intérieur brut (PIB). En Hongrie, trois facteurs rendaient cette situation particulièrement difficile.
Le pays ne comptait que 2,6 millions de contribuables pour 10 millions d'habitants. C'était une situation tragique. Il n'y avait pas de temps à perdre. Nous devions utiliser tous les instruments démocratiques pour de temps à autre, comme vous dites, avoir une approche de bulldozer. Mais notre bulldozer a toujours respecté le code de la route. Même si j'ai parfois cherché à changer ce code, j'ai toujours été soucieux de respecter la loi. Je suis juriste de formation, je comprends très bien la nécessité de respecter l'Etat de droit. Aujourd'hui, 3,8 millions de Hongrois paient des impôts.
Deuxièmement, ce pays vivait dans l'esclavage de la dette. Cela a l'air brutal, mais c'est la réalité. J'ai voulu trouver une voie de sortie de l'endettement pour l'Etat, les entreprises et les ménages. L'économie nationale s'approche de la sortie, car l'endettement public est désormais de l'ordre de 77 % du PIB et devrait atteindre 70 % d'ici à 2014. Les ménages s'étaient endettés avec des produits financiers "pourris", des crédits immobiliers contractés en devises étrangères. Cela concerne 1 million de familles, soit au moins 3 millions de personnes. Il était donc de mon devoir de trouver une solution à ce problème. Aujourd'hui, 200 000 familles ne sont plus étranglées par leurs dettes immobilières. Je n'ai pas demandé l'annulation des dettes, je ne suis pas Spartacus ! J'ai négocié avec les banques un échelonnement des remboursements à des taux fixes. C'était le plus dur combat de ma carrière politique. J'avais face à moi toute la communauté bancaire internationale.
Troisièmement, être pauvre en France et être pauvre en Hongrie, ce n'est pas la même chose. A cause du communisme, les gens n'avaient pas de biens. Et, en vingt ans, la population n'a pas eu le temps d'accumuler des réserves qui lui permettraient de faire face en cas de coup dur. Si vous êtes médecin ou enseignant et que vous perdez votre emploi, vous n'avez pas de matelas. Ma politique vise donc à renforcer la classe moyenne. Je suis pressé, car je sais que, tous les jours, des centaines de personnes de la classe moyenne basculent dans des situations extrêmement précaires.
Je crois que le gros du danger est passé. Après le sauvetage, il faut maintenant entrer dans une phase de consolidation. Nous allons être plus détendus, il y aura davantage de temps pour la consultation.
Vous parlez de souveraineté nationale. Comment conciliez-vous cette revendication avec votre appartenance à l'UE ?
Nous n'avons aucun problème avec l'UE, qui est une communauté de valeurs. Les Hongrois les partageaient même sous le régime communiste : nous disions à l'époque que, si nous n'aimions pas le communisme, c'était justement parce que nous étions européens. Cela dit, nous avons parfois des difficultés car nous voyons que, lorsque nous défendons une approche plus traditionnelle des valeurs, comme le christianisme, la nation ou la famille, nous nous heurtons de temps en temps à des réactions hostiles. On nous dit alors que notre attitude n'est pas européenne. Même si des pays d'Europe de l'Ouest ont des sensibilités différentes sur ces valeurs, nous ne méritons pas d'être traités comme si nous n'étions pas dignes de faire partie de la conversation européenne. Lorsque les gens, ici, entendent des débats au Parlement européen pendant lesquels la Hongrie est comparée à la Corée du Nord, cela mine le respect pour les institutions européennes.
Qu'êtes-vous prêt à changer pour rétablir la confiance ?
Il est clair que nous avons heurté les intérêts de certains acteurs de la communauté des affaires. Depuis un an et demi, je les ai obligés à participer à l'effort de redressement (par des "taxes de crise" sur les grandes entreprises). En échange, je leur ai dit qu'ils auraient le système économique le plus compétitif d'Europe, grâce à la réforme du code du travail et du système fiscal.
Le rétablissement de cette confiance ne passe-t-il pas par le respect de l'indépendance de la Banque centrale ?
Quand je suis arrivé au pouvoir, une de mes premières déclarations a été de dire que je ne changerai pas le président de la Banque centrale, nommé par le précédent gouvernement socialiste, alors que celui-ci, après avoir remporté les élections de 1994, avait exercé une telle pression sur le titulaire du poste qu'il avait fini par démissionner. Il est cependant difficile d'harmoniser la politique économique du gouvernement avec celle de la Banque centrale. J'accepte qu'en raison de l'inflation les taux d'intérêt aient été revus à la hausse, ils sont maintenant à 7 %. Or, nous voulons stimuler la croissance, et, pour cela, il faut des crédits pas chers. C'est un débat que l'on retrouve dans d'autres pays européens.
Au sein du conseil monétaire de la Banque centrale, le représentant du ministère des finances est invité à participer aux discussions sans droit de vote. C'est comme ça depuis vingt ans. La Commission européenne nous dit que c'est illégal. J'ai dit à la Commission que si elle pense que c'est illégal, OK, on peut modifier cette mesure !
Renouveler la fréquence de la radio d'opposition Klubradio contribuerait aussi à rétablir la confiance ?
Cette histoire est perçue par les Occidentaux comme un enjeu pour la liberté d'expression. En réalité, 90 % des médias hongrois sont aux mains de groupes privés, pour les deux tiers étrangers. Je n'ai jamais rencontré un PDG d'un de ces groupes qui m'ait dit qu'il avait des difficultés avec nos lois sur les médias.
Quant à Klubradio, puis-je m'exprimer de façon abrupte ? C'est la première fois dans ma carrière politique qu'un ministre d'un pays puissant, en l'occurrence la secrétaire d'Etat américaine (Hillary Clinton), m'a incité à violer la loi, en me demandant d'accorder une fréquence à Klubradio, alors que l'attribution des fréquences relève d'une procédure stricte. Le montage financier de Klubradio était inférieur de 30 millions de forints (100 000 euros) à celui d'un autre candidat à cet appel d'offres, et elle a donc perdu. Si les Américains ou d'autres veulent soutenir Klubradio, qu'ils donnent de l'argent à cette radio pour l'aider à renforcer son dossier financier.
Approuvez-vous la nomination, depuis le 1er février, de l'acteur György Dörner, proche du Jobbik (extrême droite), à la tête d'un théâtre de Budapest ?
Sa nomination ne relève pas de ma compétence, mais de celle du maire de Budapest (soutenu par la Fidesz). M. Dörner est un acteur renommé, mais je ne compte pas assister à la représentation de sa première pièce.

Le nouvel ordre

Cette fois-ci, il n’était pas question de sommet de la dernière chance. Le Conseil européen qui s’est tenu le 30 janvier aura pourtant des conséquences importantes. Les Vingt-Cinq, puisque le Royaume-Uni et la République tchèque ont refusé de s’y associer, ont adopté le pacte fiscal et budgétaire que l’Allemagne, suivie par la France, voulait leur imposer.

Dès que douze Etats auront ratifié le texte qui devrait être signé en mars, les pays adhérant au pacte n’auront plus le droit de déclarer un déficit annuel supérieur à 0,5% du PIB, et encourront des sanctions automatiques si leur déficit dépasse la barre des 3%. En résumé, la politique économique de la quasi-totalité des Etats européens devra désormais s’inscrire dans un cadre européen strict et immuable.

C’est la conséquence logique du traité de Maastricht et de l’introduction de la monnaie unique, mais c’est un pas que les dirigeants européens de l’époque n’avaient pas osé franchir. Sous la pression des événements, les dirigeants d’aujourd’hui se sont plus que jamais approchés de l’Europe fédérale – ou ils ont abandonné encore un peu plus de la souveraineté de leur pays, selon le point de vue duquel on se place.

La discipline merkelienne va donc régner. Mais la crise de la zone euro n’en est pas réglée pour autant. Le risque d’une faillite de la Grèce n’est toujours pas écarté, car Athènes, ses créanciers privés et la troïka se renvoient la responsabilité, chacun demandant aux autres des efforts supplémentaires.

Ce n’est pas la découverte d’un trou supplémentaire de 15 milliards d’euros dans les finances grecques qui va faciliter les discussions. Ni la proposition allemande – non officialisée – de nommer un commissaire au budget pour placer la Grèce sous tutelle.

D’autre part, les agences de notation, Standard & Poor’s en tête, n’auront peut-être pas l’amabilité d’attendre la ratification du pacte budgétaire avant de dégrader de nouveau quelques pays.

Enfin, la manière dont ce pacte a été adopté laisse un goût amer, qui annonce des difficultés à venir. Nul ne devrait se réjouir de ce que Londres et Prague aient préféré rester à l’écart, même si la politique intérieure a joué un grand rôle dans leur décision.

Une Europe sans les Britanniques serait plus faible dans le monde, et l’Europe centrale a plus que jamais besoin d’un ancrage européen stable : la Hongrie s’affranchit de plus en plus des règles communes ; la Slovaquie s’enfonce dans un scandale de corruption aux conséquences imprévisibles et la Roumanie ne fait peut-être que commencer à se révolter contre l’austérité.

En Irlande, les arrangements pour que le pacte soit rédigé de manière à éviter un référendum pourraient avoir l’effet inverse et menacer le plan de sauvetage mis en place en 2010. En Grèce, enfin, tout le monde, sauf apparemment Angela Merkel et les négociateurs de la troïka, se rendent compte que quelles que soient les insuffisances des autorités, la population se rapproche dangereusement du point de rupture.

Au milieu de tout cela, l’Allemagne continue de dessiner une Europe à sa manière, à la fois “libérée” du partenariat avec un Nicolas Sarkozy affaibli, et réticente à assumer des responsabilités nouvelles qu’elle ne cherchait pas. La conséquence n’est pas seulement économique, mais culturelle.

De plus en plus, les esprits se crispent, les langues se délient, et il devient de bon ton en Europe de renvoyer les Allemands à leur passé nazi ou prussien. Plus insidieuse que les difficultés économiques et sociales, l’émergence de cette tendance, couplée à la montée des nationalismes, est tout aussi inquiétante. Et contre cela, aucun pacte budgétaire n’est efficace.

DESSIN DU JOUR

Sarkozy opposé à une mise sous tutelle de la Grèce par l'Union européenne



Au bal des investitures

Des prochaines législatives, Ségolène Royal espère un grand bol d’air marin. Délaissant son fief historique des Deux-Sèvres, elle se présente à La Rochelle. Mais la Madone, hors du Poitou, n’a pas que des adorateurs. En Charente-Maritime, c’est plutôt le militant qui se ferait prier. Tout ce qui tombe du ciel n’est pas béni. 62 % des sondés regardent son parachutage d’un mauvais œil. À commencer par Olivier Falorni, patron PS de la “fédé”, résolu à défier “l’intruse” dans les urnes.

La base du parti conteste le sommet ? À Paris, où Dati refuse de s’effacer devant Fillon, l’UMP ne réussit pas mieux. L’investiture au forceps passe mal, les ego poussent à la roue…

Gauche et droite, ici, ne se distinguent guère. On voit chaque camp commettre des erreurs identiques. La candidate socialiste, copiant Rama Yade à Colombes, semble ainsi manquer d’adresse. Son appartement rochelais, rue des Dames, ne serait qu’une façade. Le facteur du quartier en témoigne, n’ayant jamais pu lui remettre un récépissé en mains propres. De quoi rayer l’introuvable locataire des listes électorales ? Faute d’habiter la ville, alors, elle devra mener campagne ailleurs… Une enquête a été ouverte, le tribunal d’instance tranchera mardi.

En attendant, le trio “Rama-Rachida-Ségo” navigue sur le même bateau. La “cause des femmes”, davantage qu’une vulgaire ambition personnelle, leur tient lieu de pavillon. En cas de naufrage, naturellement, ce sera la faute aux “machos”.

Soleils glacés

Il aura fallu des froidures inhabituelles pour que la météo vole la vedette aux politiques. Une leçon d’humilité pour les puissants. Au diable les estrades surchauffées, l’atmosphère torride des plateaux télévisés écrasés sous la chaleur des sunlights et les petites phrases qui mettent le feu aux médias ! Toute cette ébullition s’évanouit en vapeur éphémère dans le gel bien réel qui saisit février à son orée. La morsure des basses températures déchire tout, jusqu’au ronron félin que provoquent invariablement les premières soirées de la campagne présidentielle.

Cette revanche éclair du ressenti sur le raisonné dans l’ordre des priorités de l’information ne saurait se réduire à une victoire anecdotique. Elle a un sens, physique et mental, parce qu’elle nous interroge sur notre vulnérabilité. Le thermomètre descend brusquement dans les abîmes négatifs et hopla nous voilà saisis par les craintes existentielles de notre quotidien : y aura-t-il assez d’électricité pour continuer à faire tourner la machine infatigable de nos pays développés au moment du dîner et du prime time ? Que nous puissions redouter que nos centrales électriques tiltent sans prévenir en dit long sur la fragilité de nos modèles de développement. Il faut cet électrochoc pour s’apercevoir qu’il n’y a nul impératif à éclairer nos cités a giorno. L’énergie réapparaît à nos yeux pour ce qu’elle est : précieuse. Un épisode glacial vaut mille publicités de l’Ademe regardées d’un œil distrait.

Ah, vous avez remarqué vous aussi ? Les questions environnementales ont été carbonisées dans les petites cuisines de la campagne. Les maîtres de la polémique économique n’ont ni l’honnêteté, ni le talent inégalable des meilleurs experts-comptables pour éclairer simplement notre lanterne sur les coûts comparés du nucléaire et de l’éolien marin, du thermique et du photovoltaïque. Hélas, trop souvent chez les politiques, l’intérêt électoral congèle en cours d’opération la vérité des additions.

Les vents polaires sont cruels mais ils ont au moins cette vertu : ils piquent au vif nos réflexes de solidarité, réveillent en sursaut notre humanité, décillent les yeux, nous forçant à regarder ce que nous ne voyions plus. Et soufflent sur l’espérance qu’un jour nous pourrons admirer les soleils rouges des aubes bleues de l’hiver sans trembler pour ceux qu’ils font encore souffrir quand ils rasent les trottoirs de leur lumière glacée.

 Le président et le candidat
 
Alors candidat ou pas candidat, Nicolas Sarkozy ? La vraie question du moment serait plutôt : comment, pour la majorité, faire campagne, avant d'avoir un candidat officiellement déclaré (et qui, pour l'heure, affiche ses intentions d'assumer ses responsabilités de président jusqu'au bout). La réflexion n'est pas nouvelle sous la Ve République. Sauf que le contexte est fort différent de celui auquel avaient été confrontés François Mitterrand en 1988 et Jacques Chirac en 2002. Tous deux avaient « bénéficié » d'une cohabitation les plaçant, de fait, en opposant à la majorité en place. Rien de tel pour Nicolas Sarkozy qui doit assumer un bilan - très contesté - tout en esquissant des perspectives forcément nouvelles. Et dans l'attente de celles-ci, la démobilisation guette forcément à l'UMP. Afin d'éviter le sort d'un Valery Giscard d'Estaing en 1981, plombé par sa fin de mandat, Nicolas Sarkozy fait, à son habitude, dans le volontarisme tous azimuts. Depuis ses confidences guyanaises, puis une prestation télévisée multipliant les effets d'annonce (mais aux résultats en demi-teinte), il occupe plus que jamais le terrain. Voire tous les terrains. Après avoir reçu hier une délégation d'ouvrières de Lejaby, après avoir visité un chantier (au prix d'une erreur de communication en train de faire le buzz), il repart sur le front européen en début de semaine, puis viendra parler famille dans le Sud-Ouest. En président ou déjà en candidat ? Mais le chef d'État qui a institutionnalisé - sans que cela ne choque désormais plus personne - la réception régulière des seuls députés de son camp n'a-t-il jamais cessé d'être un chef partisan en campagne ?

Courage

Chez les Assad, en Syrie, on est boucher de père en fils. Hier, le président Bachar al-Assad a fait tirer sur les manifestants qui commémoraient les massacres perpétrés trente ans plus tôt par le père du ci-devant, Hafez al-Assad. Les Syriens se battent depuis maintenant plus de dix mois pour qu’aucun des deux fils de Bachar ne puisse un jour reprendre la boucherie familiale… Les Syriens descendent dans la rue, chaque vendredi, sous les balles des soldats. Ils voient leurs propres enfants torturés par les sbires du régime, qui brûlent, battent, électrocutent, violent, arrachent les ongles… À New York, l’ONU parlemente, impuissante face à l’alliance des affreux : Assad et son ami russe Poutine. Tant pis, les Syriens continuent seuls le combat. 
Ils illustrent dans l’anonymat cette vertu si souvent évoquée, cependant si rare : 
le courage.

Les vérités viennent au jour

« On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre », dit l'adage. Pourtant, cette campagne présidentielle présente aux citoyens électeurs une situation plutôt amère. Nous étions habitués, en de telles circonstances, à entendre de douces promesses. C'est le contraire qui se produit. Chacun des candidats y va de bon coeur dans l'austérité, la hausse des impôts directs ou indirects, la chasse aux niches fiscales, le ratissage des plus-values, etc.

Serait-ce donc qu'enfin, dans notre démocratie, aurait sonné l'heure des vérités ? Ces vérités que nous n'aimons pas beaucoup entendre car elles nous renvoient souvent à notre image de cigales trop dépensières. Elles nous rappellent notre endettement inconsidéré, si démesuré qu'il nous plonge dans une crise sans précédent. Il faut en sortir, disent en choeur les prétendants à la présidence de la France. Ils ont raison et, de plus, ils sont d'accord, ce qui est bien rare. Évidemment, ils diffèrent quelque peu sur les moyens, mais économies et prélèvements sont aux programmes.

Cependant, il faudrait en priorité s'efforcer de sauver le système social français même si bien des avantages acquis l'ont été à crédit. Sans emprunter davantage, comment sauver un système qui a tout de même réussi à faciliter la vie, à améliorer la santé, à soutenir les victimes du chômage ? Tout cela qui est une si précieuse mise en pratique de la solidarité indispensable à la vie en société.

Mais, étrangement, un certain nombre de questions restent absentes du débat. Il en est ainsi par exemple de la dépendance, celle des personnes fragiles, âgées et souvent démunies. « En ce jour, je viens vous faire part de la profonde détresse de la maison de retraite où je vis depuis bientôt deux ans », nous écrit, de Saint-Malo, une dame âgée. Elle poursuit : « Aujourd'hui, la situation s'aggrave et le personnel, malgré son dévouement, arrive difficilement à donner aux malades les soins nécessaires et constants. Il faudrait une somme importante pour pouvoir obtenir plusieurs emplois supplémentaires. »

Dépendance, banlieues, trop oubliées

Comment faire face et préparer l'avenir car, d'ici à 2050, le nombre des personnes de plus de 75 ans aura doublé et atteindra 11 millions ! Le nombre des personnes dépendantes devrait progresser de 1 % par an d'ici à 2040 (1). Mais on ne trouve à ce propos que deux ou trois lignes perdues dans les programmes électoraux.

Il en est de même pour les banlieues. Pourtant, nous sommes régulièrement alertés sur les problèmes qu'elles posent. Ainsi, Gilles Kepel souligne dans le livre qu'il vient de publier, Quatre-vingt-treize (Gallimard), que les banlieues restent un territoire d'exclusion de la société où se vit « une citoyenneté inaccomplie ». Il pense que ce sujet est délibérément occulté dans cette campagne (2). Pourtant, « quand des quartiers représentent 10 % de la population, on s'attendrait à ce que les candidats fassent des propositions », déclare le maire de Rilleux-la-Pape, dans le Rhône (3). Et le maire de Drancy lui fait écho : « Je suis consterné qu'aucun des candidats déclarés n'en parle. » « C'est parce que les banlieues votent peu que les partis ne s'intéressent pas à leur population », ajoute Céline Braconnier, maître de conférence à Cergy-Pontoise.

Et combien de députés originaires des banlieues siègent au Parlement ? « Je mets en garde nos responsables politiques, clame Gilles Kepel. Ne traitez pas cette question à la légère... Si les politiques ne sont pas capables de s'emparer d'un débat comme celui-ci et d'y réfléchir, le débat s'emparera d'eux et les prendra au dépourvu. Il faut engager des mesures pour favoriser l'insertion sociale et l'accès au travail de ces populations massivement jeunes. »

La vérité de notre situation, c'est aussi ces questions trop souvent laissées de côté alors qu'elles sont brûlantes et alimentent des désespoirs silencieux d'un côté et, de l'autre, de jeunes colères porteuses de révoltes.



(1) La Croix, 02/02/2012

(2) Libération, 02/02/2012

(3) Le Monde, 03/02/2012

Leonetti : "Hollande, c'est le Papandréou français"

INTERVIEW DE LA SEMAINE - Jean Leonetti, ministre chargé des Affaires européennes, revient, pour leJDD.fr, sur l'actualité politique du moment, entre négociations européennes et échéances électorales. Au nom du Parti radical, dont il est le vice-président, il souhaite "renégocier un contrat d'indépendance et de solidarité avec l'UMP", demandant, entre autres, "la double investiture" des radicaux en vue des législatives. Quant à l'adversaire socialiste, Jean Leonetti décrit un François Hollande "qui a toujours un coup de retard", qui se contente d'un "catalogue" quand Nicolas Sarkozy, lui, a "la vision".

Avec quelle ambition vous rendez-vous à la Convention nationale du Parti radical samedi?
Le Parti radical a été bousculé par une série de situations particulières : la candidature de Jean-Louis Borloo, notre retrait de l'UMP ou encore notre participation à l'Alliance républicaine écologiste et sociale. Je veux désormais de la réconciliation et de l'unité : nous avons aujourd'hui le besoin de nous retrouver ensemble. Mais je souhaite également de la clarification.
Cette clarification va-t-elle se traduire dans vos rapports avec l'UMP?
Nous avons divergé sur les stratégies, jamais sur les objectifs. Au sein de l'UMP, nous avons toujours été fidèles et sommes aujourd'hui loyaux envers le président de la République. Il n'y a pas de candidat radical dans cette campagne. A un moment donné, qui ne doit pas trop tarder, nous devons dire qui nous soutenons. Ma position est connue de tous, celle de Jean-Louis Borloo n'est pas un mystère.
Faut-il un nouveau contrat de législature?
Nous arrivons en fin de mandat. Il est donc légitime de renégocier un contrat d'indépendance et de solidarité avec l'UMP. Avec sans doute plus de liberté et de poids. Mais notre allié, c'est bien l'UMP. Pour les législatives, la double investiture de nos candidats scellerait cette alliance.
«Mon ennemi à moi, ce n'est pas la finance, mais l'injustice sociale»
Quelles valeurs défendrez-vous dans ce contrat?
J'anime la droite humaniste bien au-delà du Parti radical. Il y a des choses fortes que doit intégrer le projet de l'UMP. Il faut y ajouter de l'humain. Par exemple, la dépendance, un grand projet dans lequel on a fait une pause due à une grande crise. Cette pause ne doit pas être prolongée. Sur ce point, il est possible d'aligner la Contribution sociale généralisée (CSG) des retraités sur celle des salariés. Mon ennemi à moi, ce n'est pas la finance, mais l'injustice sociale. La réforme de la fiscalité est un autre exemple : il faut que personne ne puisse échapper à l'impôt, surtout quand ses revenus sont importants.
Très peu de ces idées ont été, pour le moment, retenues par l'UMP…
Certes on n'est jamais pleinement satisfaits, mais de nombreuses idées ont été reprises. Par exemple, la fusion entre revenu de solidarité active (RSA) et prime pour l'emploi - ce qui traduit la sortie de la logique de l'assistanat vers celle de la reprise d'activité -, des mesures en matière de décentralisation ou encore la scolarisation plus rapide des enfants.
Le chef de l'Etat vous a-t-il assuré que le projet aurait une orientation plus "humaniste"?
Aujourd'hui, nous avons un Président qui agit. Compte tenu de la crise, les Français lui reprocheraient de ne pas le faire. A un moment donné, il deviendra candidat et donnera sa vision de l'avenir. J'ai entendu, à plusieurs reprises, le Président parler de "monde nouveau". Pour moi, il est le seul à avoir bien analysé que la crise est un espace entre un monde qui finit et un monde qui se construit. Il y a le catalogue Hollande et la vision Sarkozy.
«Nicolas Sarkozy 
doit présider 
jusqu'à 
début mars»
Quand la déclaration de candidature de Nicolas Sarkozy doit-elle intervenir?
Nous venons de nous accorder sur un traité européen majeur. Début mars, il y aura une signature sur ce texte. Les chefs d'Etat et de gouvernement engageront alors leur pays vers une plus forte intégration. Nicolas Sarkozy doit présider jusqu'à cette date. Comment peut-on imaginer de mettre en pause ce processus européen au prétexte de notre campagne présidentielle?
Selon le JDD, Angela Merkel participera au premier meeting de Nicolas Sarkozy. N'est-ce pas gênant que l'exécutif allemand se mêle de la présidentielle française?
Imaginez qu'il y ait une élection en Allemagne et que le principal candidat d'opposition déclare qu'il déchirera le traité franco-allemand qui vient d'être entériné! La France soutiendrait la chancelière.
Avec les mauvais sondages, dans quel état d'esprit est Nicolas Sarkozy?
Il a deux qualités essentielles à mes yeux : beaucoup de sang-froid, indispensable sur la durée, et de la réactivité, essentielle dans un monde en crise. Il a de plus une parfaite lucidité sur la situation du pays. Les Français choisiront en connaissance de cause.
Si Nicolas Sarkozy gagne, serez-vous à nouveau ministre?
Quand il sera réélu, il choisira l'équipe et ce sera à lui seul de décider. Je resterai engagé dans l'action politique. Mais j'ai exercé d'autres fonctions - vice-président du groupe UMP à l'Assemblée nationale entre autres - et il me semble que j'ai porté quelques lois qui traduisent également une action politique forte.
«Les formules 
alambiquées de 
Pierre Moscovici»
Vous étiez justement le spécialiste de la bioéthique, vous vous occupez désormais de questions européennes. Comment avez-vous vécu votre passage au ministère?
En politique, il faut être là où ça se passe. Et en ce moment, c'est ici, au ministère des Affaires européennes, que ça se passe. Ce poste correspond à des convictions anciennes, profondes. Je crois que les doutes concernant mon action ont été rapidement levés.
Le traité européen signé en début de semaine permet-il d'espérer la fin de la crise de la zone euro?
Il ne règle pas tous les problèmes, mais il franchit une étape décisive dans la construction européenne. Celle-ci s'appuie sur la discipline budgétaire - la règle d'or -, un mécanisme européen de stabilité - le véritable Fonds monétaire européen - et puis surtout des engagements à hauteur de 82 milliards d'euros sur la croissance et l'emploi en direction de deux priorités : l’emploi des jeunes et les petites et moyennes entreprises.
Votre homologue allemand, Michael Link, a dit mercredi en France que le traité serait "complété". Vous confirmez?
Il y a eu une traduction abusive de ce qu'a dit Michael Link. Je l'ai rencontré une première fois à Berlin et il ne pouvait pas y avoir d'ambigüité puisqu'il a affirmé que le traité n'était pas renégociable. Nous n'avons pas besoin de le changer. Des dispositions relatives à la croissance et la convergence existent dans le Traité. Des mesures complémentaires ont déjà été prises par le biais de la déclaration du Conseil européen informel du 31 janvier. Oui, ces mesures vont être affinées et Michael Link a dit que ça se fera en mars, mais ça ne veut pas dire que l'on va renégocier le traité! La signature de la France n'a pas été remise en cause. Il y a eu un dirigeant européen qui a remis en cause un traité, c'était Georges Papandréou. François Hollande, c'est le Papandréou français. Et on sait comment il a fini.
Il dit qu'il ne veut pas renégocier l'accord, mais le compléter…
Regardez toutes les formules alambiquées de Pierre Moscovici, qui dit "oui on renégocie, mais on complète…" Or il y a déjà des mesures excessivement concrètes sur la croissance et l'emploi au niveau européen. François Hollande a toujours un coup de retard. Une fois de plus, la proposition est floue, alors qu'elle apparait comme courageuse. Un traité, ça ne se renégocie pas. Quand on met d'accord 25 pays sur 27 et que l'on est sur l'étape décisive, on ne renégocie pas. Michael Link a bien dit que l'on affinait les mesures "jusqu'au mois de mars". En mars, François Hollande ne sera pas président.
«La France (…) ce 
n'est pas la Grèce»
S'il est élu avec cette proposition, il apparaîtra légitime que l'on respecte la volonté des Français…
Les Européens lui feront la même réponse qu'à Papandréou : ce n'est pas le traité qu'il faut renégocier, c'est votre présence au sein de la zone euro. Sauf que la France, et ce n'est pas péjoratif pour eux, ce n'est pas la Grèce.
Vous avez indiqué mardi devant l'Assemblée que le traité entraînerait une modification de la Constitution, notamment pour la règle d'or. Ce n'est pas gênant que ce soit l'UE qui impose ce dispositif, plutôt que la France ne le choisisse elle-même?
Parce que ça fait combien de temps que le Président parle de la règle d'or? Il n'a pas dit que cela devait être inscrit dans la Constitution? D'ailleurs, la règle d'or est plutôt une idée française. Maintenant, l'Europe propose qu'il n'y ait pas que l'Allemagne, l'Espagne et la France qui le fasse. Dans toute l'Union, il n'y a qu'un parti politique qui est contre la règle d'or, c'est le Parti socialiste français.
Le PS souhaite qu'elle ne soit pas inscrite dans la Constitution…
On a vu ce que ça donne avec le pacte de stabilité et de croissance. La France et l'Allemagne sont sorties des critères à un moment donné. Vous voulez que l'on recommence? Avec en plus un programme socialiste qui ne fait aucun effort budgétaire et qui n'envisage que des impôts et des dépenses. Je comprends que François Hollande veuille que cela reste flou! Sauf que ce n'est pas l'Europe qui impose la règle d'or, c'est notre dette. Je cite toujours Rousseau : "L'obéissance à la loi que l'on s'est prescrite, c'est la liberté."
Il y aura un problème de délai pour ratifier l'accord avant la présidentielle. Cela pourrait-il poser un problème de légitimité?
Chacun prendra ses responsabilités. Le traité sera signé et ratifié. Il y a beaucoup de changements de majorité en Europe et aucun pays n'a jamais mis en cause les accords précédents. Pas même en France. Ça n'existe pas. François Hollande leurre les Français.


Si j'étais élu Président ... avec Jean Leonetti par lejdd

Une dette de plus en plus lourde

Ainsi donc, est allé raconter Angela Merkel en Chine, « l’euro a rendu l’Europe plus forte »

C’est sans doute parce que l’Europe est plus forte que le Premier ministre Wen Jiabao, avec l’accord du président Hu Jintao, a répondu au chancelier allemand que la Chine pourrait s’impliquer davantage pour aider l’Europe à surmonter la crise de la dette, ce qui constitue une « urgence », en envisageant une « participation accrue » – « à travers le FMI », précise-t-il – au Fonds européen de stabilité financière, et au Mécanisme européen de stabilité, fonds de secours permanent qui va lui succéder et doit être mis en place en juillet. Le directeur général de l’OMC Pascal Lamy a l’air malin, lui qui avait qualifié cette perspective de « bla-bla médiatique » (Présent du 28 janvier).

La Chine, qui détiendrait, selon certaines estimations, quelque 500 milliards de dollars de dette souveraine européenne, agit cependant logiquement. Quant à Angela Merkel, et à ses comparses européens, il paraît leur sembler aller de soi que l’idée d’un secours permanent colle parfaitement avec celle d’une Europe plus forte !

Il est vrai qu’Angela Merkel reconnaît aussi que « l’Europe doit s’adapter », et que cette voie, pour l’heure, passe pour Berlin par à la fois plus d’étatisme européen, du moins sur le plan économique, et par le rejet, dans une seconde zone à définir, des pays de l’Union européenne qui n’arriveraient pas à suivre. Et grèveraient de ce fait les autres, à commencer par l’Allemagne.

La Grèce

En tête des pays destinés à rester sur le chemin, il y a la Grèce. Les accords traînent en longueur sur les moyens de réduire la dette. D’un côté, Athènes hésite à annoncer aux Grecs que l’austérité va devoir être aggravée, et se prolonger au mieux jusqu’en 2015…

De l’autre, les créanciers institutionnels (Union européenne, BCE, FMI) jugent difficile d’accorder de nouveaux prêts, dont le principe a été adopté en octobre par la zone euro en échange de mesures d’ajustement structurelles de l’économie grecque, sans garanties strictes.

« Les négociations sont très difficiles » et le « coût » des décisions qui seront prises « ne sera pas anodin pour le peuple », a déclaré le porte-parole du gouvernement Pantélis Kapsis, d’accord en cela avec le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, qui déclarait, jeudi : « Je suis en train de négocier (…) avec le secteur bancaire privé et le gouvernement grec la participation du secteur privé au désendettement de la Grèce. » Et qui précisait qu’il s’agissait d’une « négociation ultra-difficile »…

Athènes ne peut attendre cependant. Elle doit en effet rembourser 14,5 milliards d’euros de prêts le 20 mars, faute de quoi le pays sera en cessation de paiement.

Il faut dire que, là encore, Berlin manifeste de cette volonté d’une rigueur économique évoquée par son chancelier à Pékin. Le ministre des Finances Wolfgang Schauble a ainsi estimé jeudi que les créanciers publics de la Grèce n’avaient « pas besoin » de contribuer davantage à son sauvetage en participant à l’effacement d’une partie de sa dette. Tant pis donc pour les créanciers privés, qui « ont gagné suffisamment avec les taux » élevés sur les obligations grecques, et qui peuvent donc maintenant accepter des pertes…

Une déclaration qui n’a pas été du goût de Jean-Claude Juncker qui a critiqué une Allemagne, qui « n’est pas assez vertueuse pour se croire la vertu faite Etat, entourée de pécheurs ». « Il y a sept pays des 17 de la zone euro qui ont une dette publique moins importante que l’Allemagne », a-t-il ajouté avec force.

On comprend que la discussion soit effectivement délicate… et que ceux qui envisage un accord « très proche », comme le patron de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, en envisageant sans ciller des pertes sur la valeur actuelle de leurs obligations de « 70 % ou plus », semblent faire preuve d’un optimisme irréaliste.

D’autant que la société grecque se rebiffe. Le chef de l’Eglise orthodoxe, Mgr Iéronimos, a ainsi dénoncé jeudi les « chantages des étrangers » dans une lettre au Premier ministre Lucas Papademos, dans laquelle il s’oppose à ce que soient demandées au pays « des mesures encore plus dures, douloureuses et injustes, (…) de plus grandes doses d’un médicament mortel (…) pour notre économie ».

Mgr Iéronimos dénonce, dans les propositions européennes, aussi les « prétentions contre la souveraineté nationale du pays ».

De son côté, la France continue son petit bonhomme de chemin… en s’endettant davantage pour se désendetter. Paris a levé avec succès jeudi – à échéance 2018, 2020 et 2022 – 7,962 milliards d’euros. Dans le même temps d’ailleurs, Madrid a levé 4,560 milliards d’euros en obligations de 3 à 5 ans.

Pessimisme…

Dans cette immense pagaille économique, il semble certain que la plupart de nos politiques européens s’accrochent à l’idéologie, faute de savoir comment s’en sortir. C’est sans doute ce qui permet au Premier ministre tchèque Petr Necas, mal vu ces jours-ci pour son refus de signer le nouveau pacte européen (Présent d’hier), d’affirmer que « la zone euro n’a pas de choix en ce moment : soit elle s’effondre, ce que personne ne peut sérieusement souhaiter, soit elle s’achemine vers une unité économique fédérale ». Soulignant, à ce propos, que « le pacte budgétaire est une démarche fondamentale sur cette voie ». Si la République tchèque y avait adhéré lundi, elle aurait manifesté « son accord à la transformation de la zone euro en une future fédération budgétaire » et sa volonté de « participer à tout prix à ce projet ».

Pour que ce soit clair, il précise que, effectivement, avant d’entrer dans l’Union européenne en 2004, « la République tchèque a certes pris l’engagement d’adopter l’euro, mais c’était dans des conditions entièrement différentes, qui ne sont plus valables ».

Si Standard and Poor’s veut jouer, de son côté, l’optimisme – après avoir dégradé la plupart des pays de la zone euro… – en estimant que la zone euro devrait progressivement sortir de sa « légère récession » au second semestre 2012, le FMI appelle l’Europe à espérer le meilleur et à se préparer au pire !

Merci du conseil !

DANS SES ŒUVRES



Vous déformez mes propos connasse par lessuper0s

Nazis, nous ? Si ça vous fait plaisir...

C'est devenu quasi-systématique : à chaque polémique sur la manière dont Berlin tente d'imposer ses vues dans le règlement de la crise de la dette, les Allemands sont ramenés à leur passé nazi. Comment réagir ? Die Zeit propose quelques réponses. 

"A noi Schettino, a voi Auschwitz", pouvait-on lire récemment à la Une de Il Giornale. "Nous avons Schettino, vous avez Auschwitz". Voilà comment réagissait le journal italien à une diatribe tout aussi subtile du Spiegel-Online visant le capitaine froussard du Costa Concordia, qualifié d’Italien-type.

Le message que voulait faire passer Il Giornale était le suivant : Vous, les Allemands, fermez-la, n’oubliez pas que vous êtes les responsables de l’Holocauste !
Certes, on pourrait se dire que Il Giornale est un journal populiste de droite, qui plus est appartenant à la famille Berlusconi, et donc qu’il ne faut pas trop le prendre au sérieux. On pourrait aussi se rassurer en songeant que l’on adresse de temps à autres à l’Allemagne la comparaison avec les nazis.
Sauf que l’on assiste actuellement à une recrudescence de ces attaques. Récemment, lors d’une lecture organisée au Portugal, l’écrivain est-allemand Ingo Schulze, un homme sensible, s’est vu demander si les Allemands allaient réussir avec l’euro ce qu’ils n’étaient pas parvenus à accomplir avec leurs panzers, à savoir dominer l’Europe. Un discours que l’on entend aujourd’hui quotidiennement en Grèce, souvent formulé de manière plus virulente encore.
Ailleurs, les reproches sont tournés avec plus d’élégance, par exemple lorsque la politique de rigueur de l’Allemagne est comparée à celle du chancelier du Reich Heinrich Brüning – prédécesseur d’Adolf Hitler.
On entend aussi souvent parler du "Sonderweg" [l’exception allemande], par exemple lorsque le gouvernement Merkel refuse de faire marcher la planche à billets autant que certains le souhaiteraient.
Or, quel fut l’aboutissement historique de l’exception allemande si souvent citée ? Auschwitz, naturellement. La boucle est bouclée.

L'Allemagne dans toute sa puissance

Nul besoin de se torturer longtemps les méninges pour comprendre l’actuelle multiplication des comparaisons au régime nazi : pour la première fois depuis 1945, l’Allemagne apparaît dans toute sa puissance, non pas parce qu’elle l’a voulu, mais parce que la crise de la dette européenne a fait d’elle le pays le plus puissant d’Europe, sur le plan économique comme politique. L’Allemagne influe désormais largement sur les affaires intérieures de pays tiers.
Peu à peu, le pays endosse en Europe le rôle qu’ont longtemps joué les Etats-Unis dans le monde : celui d’une puissance qui a usé – et parfois abusé – de sa force, qui a servi de coupable désigné, qui a dû sauver le monde, mais dont on a désapprouvé les méthodes pour y parvenir.
Il est en revanche une chose que l’on n’a jamais pu leur reprocher : d’avoir envoyé 6 millions de Juifs à la mort et d’avoir entraîné la moitié du monde dans la guerre. Les protestations suscitées par les puissances dominantes, quelles qu’elles soient, sont compréhensibles sur un plan humain, et souvent justifiées. Mais, dans le cas de l’Allemagne, elles prennent très souvent une autre dimension qui tue dans l’œuf tout effort de discussion.
Comment les Allemands doivent-ils prendre la chose ? Ingo Schulze s’est indigné et a boudé, avant d’écrire qu’il regrettait d’avoir réagi ainsi. Premièrement, le simple fait que le public s’attendait précisément à ce type de réaction prouve que ce n’était pas la bonne.

Ne nous laissons pas impressionner

Deuxièmement, il faut bien sûr se garder de tout accès d’arrogance allemande, ce que n’a l’a pas fait Volker Kauder, président du groupe CDU au Bundestag, lorsqu’il a proclamé que l’Europe "parle allemand". Il n’a pas dit "reparle", mais ce n’en était pas loin.
Troisièmement, nous n’avons pas le droit de nous laisser intimider par des parallèles avec le régime nazi. L’exception allemande ne doit conduire le gouvernement allemand ni à courber l’échine, ni à s’entêter
à vouloir, “puisque c’est comme ça”, faire ce qu’elle veut .
Surtout quand on sait qu’Auschwitz sert de moyen de pression morale dans les conflits politiques. Ne pas se laisser impressionner, récuser amicalement, sans s’offusquer, sont aussi des réactions raisonnables. Et poursuivre la discussion sur les questions de fond, les finances ou les interventions militaires.
Le nouveau rôle de l’Allemagne promet une recrudescence des parallèles avec le régime nazi, et cela devrait durer un bon bout de temps. Il faut encaisser, bon gré mal gré, et attendre que cela passe.
Mais ce stoïcisme ne va pas sans poser un sérieux problème, lié à un paradoxe historique de l’Allemagne que l’on pourrait formuler de la manière suivante : l’histoire ne se répétera très probablement pas tant que les Allemands ne seront pas sûrs et certains qu’elle ne se répétera pas.
Que faire alors ? Demander aux autres de cesser ces parallèles imbéciles avec le régime nazi, mais toutes les autres formes d’insultes possibles et imaginables sont acceptées. Oui, ce serait une solution.
Les Allemands pourraient également admettre qu’ils veulent être aimés, bien plus que les Français ou les Britanniques, qui s’aiment déjà beaucoup eux-mêmes. Toutefois, ce besoin d’amour ne doit pas conduire les Allemands à se renier, notamment parce que cela ne leur vaudrait que davantage de mépris.
Finalement, il s’agit d’associer une certaine décontraction vis-à-vis de l’étranger à une sensibilité historique particulièrement aiguë à l’intérieure de nos frontières. L’antisémitisme, la terreur néo-nazie, l’occultation du passé, les accès d’arrogance – voilà quels sont les vrais dangers et dérives qui nous guettent.
Les Allemands doivent aujourd’hui faire preuve d’un grand courage – et d’une grande sensibilité.

 OPINION

Personne ne peut battre le mastodonte allemand

Pour le chroniqueur anticonformiste et polémique Kevin Myers de l'Irish Independent,
 ...les économies de la moitié d'une douzaine d'autres pays de l'UE ont été ruinées par leur appartenance insensée à l'euro, une monnaie unique qui devrait s'appelée Grossdeutshmark.
Alors que le "mastodonte" allemand réclame une Europe unie, les pays membres sont impuissants. Citant une liste d'entreprises et inventions allemande, parmi lesquelles "Mercedes Benz, Audi, VW, Krupp, Siemens […] de lave-linges, de moteurs à réaction, de missiles balistiques, de radars, de télévision, de dentifrices et d'aspirines", Myers estime que :
…en aucun cas, nous ne pouvons concurrencer les Allemands. Personne en Europe ne le peut. Ils sont les meilleurs. Sans certaines barrières, nous finirons sous leur emprise, quand nous avions la livre irlandaise et nos propres taux d'intérêt, nous avions une défense naturelle, un bon mur contre l'inondation de la GrossAllemagne. Mais l'euro- le Grossdeutschmark- a détruit ces défenses. Résultat : au moins deux générations futures d'Irlandais vont devoir payer des dettes impossibles à rembourser à la banque impériale de la GrossAllemagne, plus connue sous le titre fourbe de "Banque centrale européenne".
…Voilà une leçon à retenir pour l'histoire : les Néerlandais ont décidé d'ériger des barrières pour ne pas devenir partie intégrante de la mer du Nord. De la même façon, nous devons ériger des barrières, ou nous deviendrons partie intégrante de la GrossAllemagne, tout comme les pays des PIGS sont désormais économiquement incorporés. 


Paris: meilleure entame d'année depuis 1998, malgré la Grèce

Les indices US sont au firmament à la mi-séance en ce 3 février où les investisseurs découvrent soudain qu'il n'y a plus un seul nuage à l'horizon.
Quelle fête ! Quelle entame d'année 2012... à l'opposé de ce que prévoyaient les plus grands stratèges des banques d'affaires US: pour Wall Street, la crise de 2011 n'a jamais un lieu et les indices sont maintenant revenus au plus haut depuis le printemps 2008, voir mi-décembre 2000 pour le Nasdaq qui s'envole de +1,7% à 2.907Pts.
Le CAC40 (+1,5% à 3.428Pts, soit +3,3% 'hebdo') affiche en 5 semaines la même performance (+8,5%) que l'année précédente en 6 semaines... le DAX-30 pulvérise tout (+14,5% depuis le 1er janvier) et réalise la meilleure entame d'année boursière de... son histoire (alors que la croissance 2012 en Europe est anticipée à zéro et que les négociations sur le sauvetage de la Grèce échouent une fois de plus).
Mais les marchés ne sentent plus de joie: après avoir progressé toute la semaine sur l'espoir d'un 'QE-3' pour doper la croissance (les précédentes stats US ont été décevantes), ils ont enfin une bonne raison de monter sur des nouvelles incontestablement positives (mais qui prouvent que tous les 'experts' se sont fourvoyés dans leurs prévisions).
Outre Atlantique, les bons chiffres de l'emploi (+243.000 nouveaux postes) propulse le Nasdaq au-dessus des 2.900Pts pour la 1ère fois depuis 11 ans et 2 mois.
Le 'S&P500' (+1,4% à 1.345Pts) retrace son zénith de mai 2011, le Dow Jones (+1,25%) le surpasse à 12.860Pts.
L'Euro-Stoxx50 s'envole de +1,8% à 2.515Pts et le DAX de +1,7% à 6.767Pts (soit +14,75% depuis le 1er janvier).
Les investisseurs saluent la publication de chiffres de l'emploi bien meilleurs que prévu aux États-Unis, ce qui a permis au taux de chômage de reculer de 0,2 point à 8,3% de la population active (contre 8,5% attendu), le taux le plus bas depuis février 2009 (le nombre d'heures travaillées ne bouge pas à 34,5 et les salaires stagnent).
De plus, l'indice ISM des services s'est amélioré sensiblement plus que prévu aux États-Unis en janvier: il est ressorti à 56,8 le mois dernier contre 52,6 en décembre 2011, alors que le consensus ne visait qu'un indice vers 53.
Enfin, les commandes à l'industrie américaine ont confirmé leur progression en décembre, mais à un rythme moins élevé que prévu, puisqu'elles ont augmenté de 1,1% là où les analystes attendaient en moyenne une hausse de 1,5%.
Alors que les yeux sont braqués sur les États-Unis, la problématique de l'accord sur le refinancement de la Grèce ne domine plus l'actualité ce vendredi, bien qu'elle reste dans un coin de la tête des investisseurs.
'Pour le moment, l'anticipation de liquidités abondantes dans les prochaines semaines maintient une dynamique favorable pour les marchés actions', souligne par ailleurs un gérant de Barclays Bourse.
Au niveau des valeurs, les financières figurent en peloton de tête sur le CAC40: Société Générale prend 7,3%, Crédit Agricole, +4,75% à 5,3 euros, BNP Paribas gagne 3% à 35,1.
Accor se hisse sur la 3ème marche du podium avec +5,6%, devant Peugeo avec +5,35%, Alcatel-Lucent prend +5% et EADS explose de +6%.
LVMH gagne 2,3, après avoir présenté un résultat net part du groupe en hausse de 1% à 3065 millions d'euros au titre de 2011, pour des ventes annuelles en progression de 16% à 23,7 milliards d'euros.
France Télécom-Orange (+0,3%) et son partenaire Mid Europa Partners (MEP) ont annoncé qu'ils vont céder Orange Autriche à Hutchison sur la base d'une valeur d'entreprise de 1,3 milliard d'euros.
Hors CAC40, Maurel & Prom s'effritait de -0,7% suite à l'annonce d'un chiffre d'affaires de 373,6 millions d'euros au titre de l'exercice 2011, soit une progression de 72% par rapport à l'exercice 2010.

La Grèce signe la plus belle progression boursière de janvier

18%, c’est le pourcentage d’augmentation des principales valeurs à la bourse d’Athènes depuis le début de l’année.


La Grèce, malade, au bord de la faillite, dont on a dit que tous les riches s’étaient expatriés et que rien ne marche sauf l’endettement, et bien cette Grèce là, signe la plus grosse performance boursière de la planète en janvier. A titre de comparaison, Paris progresse de 7,5%, c’est exactement la moyenne des pays de la zone euro. Parmi les meilleurs progressions notons la Russie (+16%), l’Argentine (+14,42%) et la bourse de Francfort (+13,23%).
l
Pourquoi ?
Les plus malins vont dire que les valeurs grecques étaient tombées tellement bas qu’elles ne pouvaient que remonter. Ce n’est pas vrai. On connait des valeurs au tapis qui ne se sont jamais relevées. En réalité, cette performance prouve que tout a changé depuis le début de l’année :
- Les investisseurs considèrent qu’il y a encore quelques entreprises qui ont du potentiel.
- Les marchés estiment que les efforts consentis finiront par payer.
- Ils ont acquis la conviction que l’Europe ne les laissera pas tomber s’il consentent un minimum d’efforts. Chacun sait que l’effondrement de la Grèce coûterait plus cher que l’assistance.