samedi 5 mars 2011
La loi anti-burqa, mode d’emploi
La burqa sera interdite de cité en France à partir du 11 avril. Publiée jeudi au Journal officiel, une circulaire détaille minutieusement le mode d’emploi de la loi adoptée en octobre dernier.
Pour préparer les esprits à l’interdiction de la burqa, effective le 11 avril, une campagne d’information – avec diffusion dans les lieux publics de 100.000 affiches, 400.000 dépliants et l’ouverture d’un site Internet d’information (www.visage-decouvert.gouv.fr)-, va débuter vendredi.
Elle interdit toutes les tenues « destinées à dissimuler le visage » dans l’espace public. Sont surtout visés les voiles intégraux (burqa, niqab…) portés par quelque 2.000 femmes en France. Mais les cagoules et autres masques sont aussi proscrits. La circulaire prévoit toutefois des exceptions pour les tenues professionnelles, les pratiques sportives ou culturelles. Pas question d’interdire le casque intégral aux motards, les masques médicaux ou la protection des escrimeurs, ni d’obliger les participants à un carnaval à abandonner leur costume ou les hommes du GIGN à ôter leur cagoule. De même, la « dissimulation du visage » reste autorisée dans le cadre de processions religieuses, mais à condition que celles-ci soient « traditionnelles ».
Dans tous les lieux publics. C’est-à-dire dans la rue, les transports en commun, les gares et aéroports, sur les plages ou dans les jardins publics, dans les salles de cinéma et de théâtre et les stades, et dans les commerces (cafés, restaurants, magasins, banques). Elle s’applique aussi dans tous les services publics : mairies, préfectures, hôpitaux, bureaux de poste, établissements scolaires, caisses d’allocation familiale, antennes de Pôle emploi, musées ou bibliothèques. Il est même interdit de se dissimuler le visage dans… les lieux de culte. La circulaire prend toutefois soin de préciser qu’il ne s’agit pas de « restreindre l’exercice de la liberté religieuse », c’est-à-dire d’interdire la burqa dans une mosquée par exemple.
Une femme portant une burqa n’aura désormais le droit de le faire que chez elle, dans sa voiture, considérée comme un lieu privé (mais à condition qu’elle ne soit pas au volant, car, alors, c’est le Code de la route qui s’appliquerait pour conduite dangereuse), voire dans une chambre d’hôtel, lieu privé… mais pas dans le hall d’un l’hôtel, lieu public.
Tout le monde, y compris les étrangers, à partir du moment où ils posent le pied en France. A sa descente d’avion, une touriste saoudienne, par exemple, devra aussi ôter son voile, sous peine d’amende. Pour éviter de mauvaises surprises aux voyageurs, un dépliant d’information sur la loi, en anglais et en arabe, sera diffusé dans les postes consulaires français à l’étranger.
Il doit dresser un procès-verbal. Mais, pour cela, il doit vérifier l’identité de la personne… ce qui suppose qu’elle se dévoile. Si elle refuse, elle risque fort de finir au poste pour refus de décliner son identité. Si elle obtempère, elle est passible d’une amende dont le montant sera fixé par le juge (jusqu’à 150 €). Elle peut aussi être condamnée à suivre un « stage de citoyenneté ». Et si, cas d’école, son compagnon lui interdit devant la police d’ôter son voile, c’est lui qui risque gros : contraindre quelqu’un à porter la burqa est, depuis octobre dernier, un délit passible d’un an de prison et 30.000 € d’amende.
Non. « Il ne s’agit pas de mettre des commerçants dans des situations difficiles et de les transformer en agents des forces de l’ordre », souligne-t-on à Matignon. Rien n’oblige un commerçant à intervenir s’il ne le souhaite pas.
En tant qu’agent public, vous devez lui rappeler la loi, en lui demandant de se dévoiler ou de quitter les lieux. Vous pouvez refuser de lui délivrer les prestations de service public. Mais « l’agent ne doit en aucun cas régler le problème lui-même » en tentant de forcer l’intéressée à ôter sa burqa, insiste-t-on à Matignon. Il doit prévenir son chef de service et, le cas échéant, la police ou la gendarmerie, seules habilitées à intervenir.
2012 : M. Le Pen arriverait en tête du 1er tour
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"Kadhafi doit partir" (Barack Obama)
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Un nouveau sondage illustre la dynamique Marine Le Pen
Marine Le Pen (FN) arriverait en tête au premier tour de la présidentielle, devant Nicolas Sarkozy et le candidat du PS au coude à coude, selon un sondage Harris Interactive pour le Parisien à paraître dimanche. Les résultats de ce sondage seront rendus publics, samedi, vers 17h30, a-t-on précisé au Parisien.
Depuis plusieurs semaines, des voix à droite comme à gauche mettent en avant le risque d'une réédition du 21 avril 2002, où Lionel Jospin avait été éliminé au premier tour, laissant Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen s'affronter au second.
Le 24 février, un sondage CSA désignait Nicolas Sarkozy comme le meilleur candidat de la droite pour 2012, même si 59 % des Français ne souhaitent pas qu'il se représente, car il serait le seul à droite capable de devancer au premier tour la présidente du Front national. Dans cette enquête, si le chef de l'Etat était devancé par Dominique Strauss-Kahn (23 %-28 %) au premier tour, Marine Le Pen arrivait en 3e position avec 18 % des intentions.
Dans l'hypothèse d'une candidature de François Fillon ou de Jean-François Copé ou Jean-Louis Borloo, Mme Le Pen se qualifierait pour le second tour, selon ce sondage CSA. Elle battrait Jean-François Copé (19 % contre 12 %), Jean-Louis Borloo (18 % contre 12 %) et serait à égalité avec François Fillon (18 % chacun).
Révolutions et contre-révolutions...
Face au double danger des oppositions islamistes et des rebelles pacifiques, les dictateurs n'ont pas dit leur dernier mot. D'après Khattar Abou Diab, enseignant à Paris-XI, les masses révolutionnaires du monde arabe sont partagées entre la jeunesse sincèrement démocratique branchée sur Facebook et des déshérités qui réclament seulement moins de pauvreté ou simplement un travail. L'Egypte n'aura bientôt plus assez de blé pour nourrir ses mégalopoles surpeuplées et explosives. Autre constat, aujourd'hui, on assiste à une révolution dans la révolution, tiraillée entre forces opposées : en Tunisie, les islamistes attendent des élections qu'ils espèrent gagner, et les communistes de l'UGTT se radicalisent par peur de les perdre. L'Egypte est prise en tenailles entre deux forces : les frères musulmans qui se réclament du « modèle turc » islamo-démocrate, et l'armée du statu quo. Au Yémen, on parle d'une possible scission du pays. Mais la contre-révolution est également en marche. En Libye, face aux fiefs islamistes de Jabal al-Akhdar, à l'est, Kadhafi achète les masses et les mercenaires. L'issue de la guerre civile libyenne sera déterminante. En Syrie, les révoltes ont été étouffées dans l'œuf, lorsque les blogueurs appelant à manifester ont été arrêtés grâce à leur adresse IP comme en Iran. La Syrie, Israël, l'Iran, le Maroc et l'Arabie saoudite forment désormais un axe contre-révolutionnaire paradoxal uni, prêt à tout pour maintenir le statu quo. Le roi saoudien a d'ailleurs essayé d'acheter Facebook pour 150 milliards de dollars ! Bizarrement, la télévision arabe Al-Jazira, basée au Qatar, qui a relayé toutes les révoltes, n'a pas commenté les manifestations dans les Emirats, en Arabie saoudite ou au Koweït. Or les révolutions pacifiques se nourrissent de la médiatisation. Ainsi, Barack Obama s'est bien gardé de soutenir la révolte chez son allié majeur, la dictature islamiste d'Arabie saoudite, où les sujets sont privés de liberté mais bien repus.
Face au double danger des oppositions islamistes et des rebelles pacifiques, les dictateurs n'ont pas dit leur dernier mot. D'après Khattar Abou Diab, enseignant à Paris-XI, les masses révolutionnaires du monde arabe sont partagées entre la jeunesse sincèrement démocratique branchée sur Facebook et des déshérités qui réclament seulement moins de pauvreté ou simplement un travail. L'Egypte n'aura bientôt plus assez de blé pour nourrir ses mégalopoles surpeuplées et explosives. Autre constat, aujourd'hui, on assiste à une révolution dans la révolution, tiraillée entre forces opposées : en Tunisie, les islamistes attendent des élections qu'ils espèrent gagner, et les communistes de l'UGTT se radicalisent par peur de les perdre. L'Egypte est prise en tenailles entre deux forces : les frères musulmans qui se réclament du « modèle turc » islamo-démocrate, et l'armée du statu quo. Au Yémen, on parle d'une possible scission du pays. Mais la contre-révolution est également en marche. En Libye, face aux fiefs islamistes de Jabal al-Akhdar, à l'est, Kadhafi achète les masses et les mercenaires. L'issue de la guerre civile libyenne sera déterminante. En Syrie, les révoltes ont été étouffées dans l'œuf, lorsque les blogueurs appelant à manifester ont été arrêtés grâce à leur adresse IP comme en Iran. La Syrie, Israël, l'Iran, le Maroc et l'Arabie saoudite forment désormais un axe contre-révolutionnaire paradoxal uni, prêt à tout pour maintenir le statu quo. Le roi saoudien a d'ailleurs essayé d'acheter Facebook pour 150 milliards de dollars ! Bizarrement, la télévision arabe Al-Jazira, basée au Qatar, qui a relayé toutes les révoltes, n'a pas commenté les manifestations dans les Emirats, en Arabie saoudite ou au Koweït. Or les révolutions pacifiques se nourrissent de la médiatisation. Ainsi, Barack Obama s'est bien gardé de soutenir la révolte chez son allié majeur, la dictature islamiste d'Arabie saoudite, où les sujets sont privés de liberté mais bien repus.
Bandits à Marseille
Il fut un temps, avant la Seconde Guerre mondiale où Marseille fut une sorte de Chicago d’Al Capone où les vrais bandits et les politiciens véreux faisaient très bon ménage. Certains de ces gangsters furent d’ailleurs de vrais résistants et après-guerre le socialiste Gaston Defferre (maire de 1953 à 1986) n’hésita pas à en utiliser certains comme gros bras pour ses campagnes électorales. Puis les choses parurent se normaliser et cette ville magnifique, hormis sur le port racketté par un syndicat , parut devenir une cité presque comme les autres avec à sa tête un Jean-Claude Gaudin aussi honorable que convivial. Depuis quelques mois les apparences craquent du côté d’un PS qui demeure très influent : le président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël Guérini, sénateur et patron de la fédération du PS, et son frère Alexandre, entrepreneur spécialisé dans les déchets, sont soupçonnés de malversations sur les marchés publics.
Et le socialiste Arnaud Montebourg candidat aux primaires de son parti évoque dans un rapport confidentiel avec beaucoup de détails « un système de pression féodal reposant sur l’intimidation et la peur ». Ce rapport ayant été communiqué à Martine Aubry on pouvait s’attendre à des réactions sévères de la première secrétaire. Or rien ne vient et l’omerta locale devient une omerta nationale. Quelle étrange différence avec la sévérité de l’état-major du PS à l’égard du défunt Georges Frêche, mégalo certes, mais dont l’honnêteté ne fut jamais mise en cause.
Débattre de ce qui fâche…
Le débat sur l’identité nationale a fait flop, celui sur l’islam a explosé avant même son décollage, mais l’UMP ne renonce pas et veut mener désormais un débat sur la laïcité… qui ne s’annonce pas moins périlleux que les deux premiers. Nous ne prétendrons pas que le sujet n’intéresse pas les Français. Mais cette frénésie à vouloir débattre de tout ce qui fâche est étrange. Elle ne peut s’expliquer que par la volonté du chef de l’État de renouer les liens distendus avec son électorat.
Nicolas Sarkozy avait réussi à décomplexer la droite entre 2002 et 2007, en prenant à bras-le-corps des sujets devenus tabous depuis l’émergence du Front National. Il avait affaibli au passage le parti lepéniste… et la gauche. Il cherche visiblement à réchauffer la recette. Il est vrai que le PS, malgré quelques autocritiques vite oubliées – de Ségolène Royal notamment – reste tétanisé par tout ce qui touche à la sécurité, à l’immigration, à l’islam, à la nation. La tentation est grande de vouloir surfer sur un prêt-à-penser idéologique qui désespère le peuple de gauche. Sauf que l’on n’est plus en 2007. Nicolas Sarkozy est au pouvoir depuis bientôt quatre ans, et rien n’a changé en matière de délinquance. Les électeurs ont été reconnaissants au candidat Sarkozy d’avoir parlé, sans langue de bois, de leurs problèmes. Ils aimeraient maintenant que les belles paroles se traduisent dans la vie courante, et ils ne voient pas venir grand-chose, hormis des effets d’annonce. À quoi bon multiplier à l’infini les débats si c’est pour pondre des lois qui n’entreront pas en vigueur, faute de moyens accordés à la police et aux magistrats… ou simplement faute de décrets d’application ?
En outre, sur la laïcité, les positions du chef de l’État sont tout sauf univoques. Fin 2007, en visite au Vatican, il aimait si peu le concept qu’il s’était senti obligé de parler de « laïcité positive ». Il avait choqué, alors, en affirmant que « l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur ». Depuis le départ de sa conseillère Emmanuelle Mignon, il semble être revenu à de meilleurs sentiments envers une loi de 1905 qui avait été accouchée dans la douleur, avant de garantir cent ans de relations apaisées entre les religions et l’État. Un débat sur la laïcité la remettrait pourtant inévitablement sur la sellette. Ce serait risqué pour tout le monde, y compris pour le locataire de l’Élysée.
Crash-test
L’ombre chinoise les aurait-elle rendus fous ?
L’histoire d’espionnage chez Renault pourrait passer du romanesque à la farce si, entre-temps, elle n’avait livré l’honneur de trois hommes aux chiens. Comment l’un des plus puissants constructeurs automobiles européens a-t-il pu accuser aussi légèrement de corruption trois personnages clé de Renault sans disposer d’aucune preuve formelle de leur hypothétique forfait ?
Il a fallu se pincer hier matin en entendant le numéro deux du groupe faire un début de mea culpa. Comment a-t-il fallu attendre deux mois après la révélation de l’affaire pour découvrir qu’aucune trace de prétendus comptes en Suisse ou au Liechtenstein — sur lesquels auraient été versés les pots-de-vin — n’avaient été trouvés ? Comment un président aussi emblématique que Carlos Ghosn a-t-il pu venir sur le plateau d’un 20 heures prononcer un réquisitoire sans appel contre les auteurs de l’espionnage dont aurait été victime l’entreprise sans détenir la certitude absolue, vérifiée, et recoupée que ses accusations étaient exactes ?
Il est un peu tard pour s’émouvoir d’une telle incurie, comme l’ont fait — justement d’ailleurs — la ministre de l’économie, Christine Lagarde, ou le ministre de l’industrie, Éric Besson… qui n’avait pas été le dernier, pourtant, à embrayer sur le scénario de l’espionnage. Mais l’essentiel va au-delà du jeu des excuses et des hypocrisies de circonstance. Ce que cet épisode met en évidence, c’est la triple précipitation de la direction de Renault, des politiques et de certains médias pour converger dans une dénonciation qui a broyé la présomption d’innocence. La psychose de l’espionnage industriel sur une production phare — un risque bien réel — et le goût du spectaculaire médiatique ont fabriqué un cocktail explosif qui a conduit à un effrayant délire juridique.
Ainsi, la foi dans le travail d’enquêteurs privés a prévalu sur la nécessité d’une enquête judiciaire et même sur la saisine de la très officielle DCRI. C’est bien cette méfiance envers la justice et les services de l’État qui est à la fois la plus scandaleuse — nous sommes encore en république ! — et la plus inquiétante. Elle révèle l’absence de scrupules d’un management qui prétend se passer de la loi française pour régler un problème grave en interne, sans autre forme de procès. La brutalité des méthodes employées envers les accusés, traînés dans la boue sans être informés de ce qu’on leur reprochait, était choquante. Avec le recul, elle apparaît carrément révoltante.
Si seulement ce genre de violence dans l’entreprise n’était qu’un accident, on pourrait soupirer et réclamer simplement réintégration et réparation… Mais le crash de Renault doit résonner comme un klaxon assourdissant contre le soupçon mortel, l’inhumanité de la peur, poisons immédiats d’une guerre économique prête à dévorer ses propres soldats.
L’ombre chinoise les aurait-elle rendus fous ?
L’histoire d’espionnage chez Renault pourrait passer du romanesque à la farce si, entre-temps, elle n’avait livré l’honneur de trois hommes aux chiens. Comment l’un des plus puissants constructeurs automobiles européens a-t-il pu accuser aussi légèrement de corruption trois personnages clé de Renault sans disposer d’aucune preuve formelle de leur hypothétique forfait ?
Il a fallu se pincer hier matin en entendant le numéro deux du groupe faire un début de mea culpa. Comment a-t-il fallu attendre deux mois après la révélation de l’affaire pour découvrir qu’aucune trace de prétendus comptes en Suisse ou au Liechtenstein — sur lesquels auraient été versés les pots-de-vin — n’avaient été trouvés ? Comment un président aussi emblématique que Carlos Ghosn a-t-il pu venir sur le plateau d’un 20 heures prononcer un réquisitoire sans appel contre les auteurs de l’espionnage dont aurait été victime l’entreprise sans détenir la certitude absolue, vérifiée, et recoupée que ses accusations étaient exactes ?
Il est un peu tard pour s’émouvoir d’une telle incurie, comme l’ont fait — justement d’ailleurs — la ministre de l’économie, Christine Lagarde, ou le ministre de l’industrie, Éric Besson… qui n’avait pas été le dernier, pourtant, à embrayer sur le scénario de l’espionnage. Mais l’essentiel va au-delà du jeu des excuses et des hypocrisies de circonstance. Ce que cet épisode met en évidence, c’est la triple précipitation de la direction de Renault, des politiques et de certains médias pour converger dans une dénonciation qui a broyé la présomption d’innocence. La psychose de l’espionnage industriel sur une production phare — un risque bien réel — et le goût du spectaculaire médiatique ont fabriqué un cocktail explosif qui a conduit à un effrayant délire juridique.
Ainsi, la foi dans le travail d’enquêteurs privés a prévalu sur la nécessité d’une enquête judiciaire et même sur la saisine de la très officielle DCRI. C’est bien cette méfiance envers la justice et les services de l’État qui est à la fois la plus scandaleuse — nous sommes encore en république ! — et la plus inquiétante. Elle révèle l’absence de scrupules d’un management qui prétend se passer de la loi française pour régler un problème grave en interne, sans autre forme de procès. La brutalité des méthodes employées envers les accusés, traînés dans la boue sans être informés de ce qu’on leur reprochait, était choquante. Avec le recul, elle apparaît carrément révoltante.
Si seulement ce genre de violence dans l’entreprise n’était qu’un accident, on pourrait soupirer et réclamer simplement réintégration et réparation… Mais le crash de Renault doit résonner comme un klaxon assourdissant contre le soupçon mortel, l’inhumanité de la peur, poisons immédiats d’une guerre économique prête à dévorer ses propres soldats.
Le Crazy Horse à la conquête de Moscou
C'était une grande première hier à Moscou. Le Crazy Horse a débuté sa tournée en Russie. Dix danseuses du cabaret parisien ont participé au spectacle. Ce sont "90 minutes de séduction à la française, retenue, élégante, dans la suggestion", résume la directrice générale du cabaret, Andrée Deissenberg.
Révolte,
liberté,
démocratie
liberté,
démocratie
Le surgissement de la liberté en Tunisie et en Égypte a surpris tout le monde et réjoui la plupart. Cette irruption des foules montre combien l'âme humaine dispose de ressources souvent cachées. C'est le courage, c'est l'aspiration aux droits de l'homme, à la dignité. Avec cette rupture, apparaît aussi en pleine lumière l'odieux des systèmes qui ont été renversés. Que de souffrances, que d'attentes n'avons-nous pas su ou voulu connaître !
Quoi qu'il en soit, « la révolte (donc aussi les révoltes actuelles) invite à la communication, au dialogue », écrit Albert Camus. « Elle installe une complicité entre les hommes. Elle crée de l'être... La révolte n'est pas la liberté totale... Quand elle entre dans l'Histoire, elle rencontre des contradictions et doit choisir entre violence et non-violence, entre justice (l'égalité) et liberté... Le révolté devra, à chaque occasion, fixer la limite qui marque la mesure à ne pas dépasser » (1). Les révolutionnaires du monde arabe en sont rendus à ce point crucial. Désormais, la difficulté majeure est devant eux.
N'oublions pas que, si la liberté est la condition absolument nécessaire à l'établissement de la démocratie, elle n'est pas suffisante ; d'autant plus que, comme l'écrit Pierre Rosanvallon, « le peuple, dans la démocratie, est un être à la fois impérieux et insaisissable... Comment donner forme et figure à ce souverain, lorsqu'il faut notamment le représenter dans une assemblée ? » (2).
La démocratie est à faire
« La démocratie est à construire jour après jour », écrivait Camus. Or, son « amorçage » prend du temps. Il nécessite un apprentissage, une assimilation de l'idée démocratique par la culture du pays concerné. « Il n'est pas de démocratie sans dialogue. » En effet, celle-ci nécessite pluralisme, concertation, négociation, limitation du pouvoir étatique, une presse libre et vivante. Il lui faut des corps intermédiaires comme les partis, les syndicats. « La démocratie n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité »... Le suffrage universel est un préalable mais pas une garantie. La démocratie est la patiente construction d'un consensus. Il lui revient d'assurer le bien-être, la protection des plus fragiles, la bonne marche de l'économie, la recherche du plein-emploi, etc.
Ces grandes orientations sont valables pour tous et donc pour nous-mêmes. En ce sens, nous n'avons pas de leçon à donner à ceux qui se lèvent et se mettent en marche, aujourd'hui, de l'autre côté de la Méditerranée. Mais nous voyons l'ampleur de la tâche qu'ils entreprennent et les risques de déceptions et même d'échecs qu'ils encourent.
Redisons-le : la liberté est une condition nécessaire mais pas suffisante de la démocratie. Parfois, le dictateur tombe mais la dictature demeure dans les faits. Si les situations économiques et sociales se détériorent durablement, la lassitude et le découragement risquent de submerger la liberté et les espérances qu'elle avait engendrées. Alors, les forces obscures risquent de ressurgir. C'est pourquoi, dans le respect de leur démarche et pour sauvegarder cette espérance, nous devons soutenir et aider, autant que nous le pouvons, ces révoltés d'aujourd'hui.
(1) Dictionnaire Albert Camus (L'homme révolté. M. Weyenbergh), Jean-Yves Guérin, Éditions Robert Laffont.
(2) La contre démocratie, Pierre Rosanvallon, Éditions du Seuil.
Histoires
Vous avez tous entendu l’histoire du retraité de Rivesaltes... Mais quelle histoire ? Car on nous en a raconté plusieurs, depuis la découverte de trois personnes tuées par le fusil d’un homme de 78 ans. La première histoire nous a été racontée jeudi soir: un coup de folie passagère, ou un conflit entre retraités. On se prépare à disserter du naufrage de la vieillesse. Mais dès le lendemain midi nous est proposée une nouvelle histoire: c’est un drame de l’amour, une fureur d’amant déçu par une maîtresse de cinquante ans sa cadette. Etonnement. Et quelques heures plus tard, une autre histoire encore: la liaison était forcée, pédophilie devenue prostitution. Horreur. Et demain ?... Chaque jour nous apporte ainsi son lot d’histoires de faits divers. Mais sommes-nous sûrs d’avoir toujours le fin mot de ces histoires - trop humaines, trop compliquées, pour tenir dans un article de journal ?
Vous avez tous entendu l’histoire du retraité de Rivesaltes... Mais quelle histoire ? Car on nous en a raconté plusieurs, depuis la découverte de trois personnes tuées par le fusil d’un homme de 78 ans. La première histoire nous a été racontée jeudi soir: un coup de folie passagère, ou un conflit entre retraités. On se prépare à disserter du naufrage de la vieillesse. Mais dès le lendemain midi nous est proposée une nouvelle histoire: c’est un drame de l’amour, une fureur d’amant déçu par une maîtresse de cinquante ans sa cadette. Etonnement. Et quelques heures plus tard, une autre histoire encore: la liaison était forcée, pédophilie devenue prostitution. Horreur. Et demain ?... Chaque jour nous apporte ainsi son lot d’histoires de faits divers. Mais sommes-nous sûrs d’avoir toujours le fin mot de ces histoires - trop humaines, trop compliquées, pour tenir dans un article de journal ?
Montebourg, le vilain “rapporteur”
Le rapport “confidentiel” d’Arnaud Montebourg devient brûlot public. Des fuites opportunes nous en livrent les meilleurs passages. L’auteur y décrit “un système de pression féodal reposant sur l’intimidation et la peur”. En dénonçant les agissements de l’infâme Kadhafi ? Non, plutôt les manières de Jean-Noël Guérini, président de la fédération PS des Bouches-du-Rhône. Et accessoirement frère d’Alexandre, incarcéré pour une sale affaire de corruption…
Existe-t-il, entre l’aîné et le cadet, de coupables accointances ? Va savoir, l’instruction commence à peine. Mais le député de Saône-et-Loire, fort d’une enquête personnelle, a déjà condamné son camarade marseillais.
Sur la Canebière, les cadors de l’UMP se régalent. Tel Renaud Muselier, sur l’air de “ça fait des années que je le dis !”
Rue de Solferino, en revanche, c’est la soupe à la grimace. À quinze jours des cantonales, l’affaire ébranle la direction du Parti socialiste. On maudit Montebourg, “chevalier blanc” autoproclamé qui exerce ses talents d’inquisiteur contre ses propres troupes. Hier, il flinguait “tonton” Frêche, et aujourd’hui le “parrain” Guérini ! Avec des amis pareils, le camp de la rose n’a pas besoin d’ennemis. Il porte assez d’épines en son sein.
Martine Aubry, qui prône partout la transparence, juge urgent de ne rien entreprendre. À ses yeux, l’exigence de vertu pèse lourd. Mais moins que les 6 000 voix de la puissante “fédé” phocéenne, sans doute.
Fillon : «Sarkozy seul et meilleur candidat pour 2012»
Le chef du gouvernement relativise les mauvais sondages, à 14 mois de la présidentielle, et plaide pour un candidat unique de la droite et du centre en 2012.
Les mauvais sondages se multiplient. La cote du président est au plus bas. La droite peut-elle encore gagner en 2012? François FILLON. - Primo, si loin de l'élection, les sondages se sont toujours trompés. Deuxièmement, nous venons d'affronter une crise économique et financière mondiale, une crise monétaire qui a failli mettre l'euro par terre. Les révolutions qui se déroulent sur la rive sud de la Méditerranée sont porteuses de grands espoirs, tout en comportant des risques pour la croissance et la prospérité de nos pays. Il n'y a rien d'anormal à ce que le gouvernement soit dans une situation difficile. La gauche veut nous attirer vers le débat électoral de 2012, alors que les Français attendent que nous continuions à gouverner sérieusement et le plus longtemps possible. Fiscalité, justice, dépendance, nous poursuivons les réformes. Nous n'aurons pas à rougir de notre bilan. Et, à l'automne 2011, quand nous entrerons dans le débat de la présidentielle, la confrontation des projets nous sera favorable.
Nicolas Sarkozy est-il le seul candidat possible à droite?
Non seulement il est le seul, mais il est le meilleur candidat possible. Il n'y a pas l'ombre d'un doute. C'est lui qui rassemble le plus largement possible la majorité. Et il pourra faire campagne sur la crédibilité. Toute autre candidature serait une candidature de division qui ouvrirait un boulevard à la gauche.
Vos relations avec le président sont passées par des hauts et des bas. Comment les qualifier aujourd'hui?
Je les ai toujours qualifiées d'excellentes. En quatre ans, nous avons tous les deux appris à nous connaître et nous travaillons dans une atmosphère extrêmement confiante. Bien sûr, comme dans tout mariage, il peut y avoir des nuages. Mais, dans l'histoire récente, vous ne trouverez pas beaucoup de couples exécutifs qui aient fonctionné aussi longtemps et aussi bien.
On vous a qualifié d' «hyper premier ministre» puis vous êtes apparu en retrait , Alain Juppé étant décrit comme un «premier ministre bis»…
Quand donc allez-vous vous lasser de ces formules vides de sens? Je n'ai jamais cru un instant à ce qualificatif d'«hyper premier ministre» qui est contraire à toute l'histoire de la Ve République. Quant à Alain Juppé, c'est une grande chance de pouvoir s'appuyer sur son expérience et sa compétence.
Michèle Alliot-Marie a dû quitter le gouvernement après ses vacances tunisiennes. Vous-même avez été critiqué pour vos vacances égyptiennes . Quelles conclusions tirez-vous de ces polémiques?
Je me suis expliqué sur ces vacances en Égypte. Ce séjour s'est effectué selon les règles qui valent pour les déplacements des premiers ministres. Dans le cas de Michèle Alliot-Marie, il n'y avait rien d'illégal, mais l'enchaînement de ses prises de parole a rendu sa voix inaudible. Avec le président, nous en avons tiré les conséquences, sans plaisir. L'intérêt de la France était en jeu à un moment où l'on a plus que jamais besoin d'être présent dans les pays de la rive sud de la Méditerranée.
Un candidat centriste serait-il utile à Nicolas Sarkozy pour le deuxième tour de la présidentielle?
Je suis clairement en faveur d'une seule candidature de la droite et du centre. S'il y avait des différences idéologiques, pourquoi pas, mais où sont-elles? Aujourd'hui la politique conduite par le chef de l'État est à équidistance des trois familles politiques qui composent l'UMP, gaullistes, libéraux et centristes. Souveraineté nationale, compétitivité et solidarité, Europe politique: ce sont là nos valeurs communes.
Et François Bayrou?
François Bayrou n'est pas dans la majorité présidentielle. Son positionnement consistant à emmener ses amis centristes vers la gauche a été une erreur. S'il souhaite établir un dialogue avec la majorité, nous y sommes prêts.
Êtes-vous prêt au même dialogue avec Dominique de Villepin?
Sa candidature serait une candidature de division supplémentaire, dangereuse pour la famille politique à laquelle il appartient. Faut-il lui tendre la main? Il faut toujours tendre la main… Simplement, il faut que la probabilité qu'il tende la sienne existe.
À l'UMP, Jean-François Copé a lancé beaucoup de débats (TVA sociale, 35 heures, laïcité). Le moment n'est-il pas plutôt à l'action qu'au débat?
Un parti a vocation à organiser des débats pour faire émerger des idées. Le chef du gouvernement a vocation à rassembler la majorité et à prendre des décisions pour résoudre les problèmes qui se posent au pays. Chacun est dans son rôle.
Que vous inspire le débat sur la laïcité ?
Il n'est pas anormal de réfléchir à des évolutions pour faire en sorte que la liberté de culte, le respect des règles du pacte républicain soient une réalité. Réfléchir ensemble à la manière d'apporter un soutien à nos concitoyens de confession musulmane pour qu'ils puissent se doter de lieux de culte est un débat utile, nécessaire et qui honore notre pays. L'absence de culture française de certains imams est aussi un problème. Lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy avait mis en place une formation pour les imams. Il faut développer cette expérience positive et regarder comment certaines universités publiques pourraient s'engager dans cette voie. Nous devons veiller à ce que chacun respecte le pacte républicain car certaines dérives ne sont pas acceptables. La société française doit aborder ces questions sans tabou mais sans stigmatiser qui que ce soit.
À l'issue de ce débat, préconisez-vous une loi?
Je ne vois pas la nécessité d'une loi. Par exemple, la question des prières dans la rue doit se résoudre d'abord par une offre de lieux de culte.
À gauche, quel serait le candidat le plus «coriace» face à Nicolas Sarkozy?
On est dans un pays où le rapport droite-gauche est presque équilibré. Quel que soit le candidat qui représentera la gauche, il sera redoutable.
Que vous inspire l'avant-projet de Martine Aubry ?
Ce que j'en ai lu est désespérant, tellement il est éloigné des réalités économiques! On pouvait espérer que la longue période d'opposition traversée par le PS l'aurait amené à s'ouvrir aux réalités. Le PS se caractérise aujourd'hui par ses outrances: Martine Aubry a osé comparer le président de la République à l'escroc Bernard Madoff! Et les Jeunes Socialistes le comparent à Hitler! Le débat politique est rude mais est-on obligé de s'abaisser à ce niveau pour gagner les élections?
Que vous inspire le procès de Jacques Chirac ?
Le chef du gouvernement ne fait pas de commentaires sur les procès en cours. Je dirai simplement mon affection pour Jacques Chirac. Je suis triste qu'on lui impose cette épreuve.
Nicolas Sarkozy est-il le seul candidat possible à droite?
Non seulement il est le seul, mais il est le meilleur candidat possible. Il n'y a pas l'ombre d'un doute. C'est lui qui rassemble le plus largement possible la majorité. Et il pourra faire campagne sur la crédibilité. Toute autre candidature serait une candidature de division qui ouvrirait un boulevard à la gauche.
Vos relations avec le président sont passées par des hauts et des bas. Comment les qualifier aujourd'hui?
Je les ai toujours qualifiées d'excellentes. En quatre ans, nous avons tous les deux appris à nous connaître et nous travaillons dans une atmosphère extrêmement confiante. Bien sûr, comme dans tout mariage, il peut y avoir des nuages. Mais, dans l'histoire récente, vous ne trouverez pas beaucoup de couples exécutifs qui aient fonctionné aussi longtemps et aussi bien.
On vous a qualifié d' «hyper premier ministre» puis vous êtes apparu en retrait , Alain Juppé étant décrit comme un «premier ministre bis»…
Quand donc allez-vous vous lasser de ces formules vides de sens? Je n'ai jamais cru un instant à ce qualificatif d'«hyper premier ministre» qui est contraire à toute l'histoire de la Ve République. Quant à Alain Juppé, c'est une grande chance de pouvoir s'appuyer sur son expérience et sa compétence.
Michèle Alliot-Marie a dû quitter le gouvernement après ses vacances tunisiennes. Vous-même avez été critiqué pour vos vacances égyptiennes . Quelles conclusions tirez-vous de ces polémiques?
Je me suis expliqué sur ces vacances en Égypte. Ce séjour s'est effectué selon les règles qui valent pour les déplacements des premiers ministres. Dans le cas de Michèle Alliot-Marie, il n'y avait rien d'illégal, mais l'enchaînement de ses prises de parole a rendu sa voix inaudible. Avec le président, nous en avons tiré les conséquences, sans plaisir. L'intérêt de la France était en jeu à un moment où l'on a plus que jamais besoin d'être présent dans les pays de la rive sud de la Méditerranée.
Un candidat centriste serait-il utile à Nicolas Sarkozy pour le deuxième tour de la présidentielle?
Je suis clairement en faveur d'une seule candidature de la droite et du centre. S'il y avait des différences idéologiques, pourquoi pas, mais où sont-elles? Aujourd'hui la politique conduite par le chef de l'État est à équidistance des trois familles politiques qui composent l'UMP, gaullistes, libéraux et centristes. Souveraineté nationale, compétitivité et solidarité, Europe politique: ce sont là nos valeurs communes.
Et François Bayrou?
François Bayrou n'est pas dans la majorité présidentielle. Son positionnement consistant à emmener ses amis centristes vers la gauche a été une erreur. S'il souhaite établir un dialogue avec la majorité, nous y sommes prêts.
Êtes-vous prêt au même dialogue avec Dominique de Villepin?
Sa candidature serait une candidature de division supplémentaire, dangereuse pour la famille politique à laquelle il appartient. Faut-il lui tendre la main? Il faut toujours tendre la main… Simplement, il faut que la probabilité qu'il tende la sienne existe.
À l'UMP, Jean-François Copé a lancé beaucoup de débats (TVA sociale, 35 heures, laïcité). Le moment n'est-il pas plutôt à l'action qu'au débat?
Un parti a vocation à organiser des débats pour faire émerger des idées. Le chef du gouvernement a vocation à rassembler la majorité et à prendre des décisions pour résoudre les problèmes qui se posent au pays. Chacun est dans son rôle.
Que vous inspire le débat sur la laïcité ?
Il n'est pas anormal de réfléchir à des évolutions pour faire en sorte que la liberté de culte, le respect des règles du pacte républicain soient une réalité. Réfléchir ensemble à la manière d'apporter un soutien à nos concitoyens de confession musulmane pour qu'ils puissent se doter de lieux de culte est un débat utile, nécessaire et qui honore notre pays. L'absence de culture française de certains imams est aussi un problème. Lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy avait mis en place une formation pour les imams. Il faut développer cette expérience positive et regarder comment certaines universités publiques pourraient s'engager dans cette voie. Nous devons veiller à ce que chacun respecte le pacte républicain car certaines dérives ne sont pas acceptables. La société française doit aborder ces questions sans tabou mais sans stigmatiser qui que ce soit.
À l'issue de ce débat, préconisez-vous une loi?
Je ne vois pas la nécessité d'une loi. Par exemple, la question des prières dans la rue doit se résoudre d'abord par une offre de lieux de culte.
À gauche, quel serait le candidat le plus «coriace» face à Nicolas Sarkozy?
On est dans un pays où le rapport droite-gauche est presque équilibré. Quel que soit le candidat qui représentera la gauche, il sera redoutable.
Que vous inspire l'avant-projet de Martine Aubry ?
Ce que j'en ai lu est désespérant, tellement il est éloigné des réalités économiques! On pouvait espérer que la longue période d'opposition traversée par le PS l'aurait amené à s'ouvrir aux réalités. Le PS se caractérise aujourd'hui par ses outrances: Martine Aubry a osé comparer le président de la République à l'escroc Bernard Madoff! Et les Jeunes Socialistes le comparent à Hitler! Le débat politique est rude mais est-on obligé de s'abaisser à ce niveau pour gagner les élections?
Que vous inspire le procès de Jacques Chirac ?
Le chef du gouvernement ne fait pas de commentaires sur les procès en cours. Je dirai simplement mon affection pour Jacques Chirac. Je suis triste qu'on lui impose cette épreuve.
«Matignon, ce n'est pas l'enfer»
Vous êtes à Matignon depuis quatre ans. Vous arrive-t-il d'avoir envie de poser votre sac ?
Non. La succession de crises qu'on vient de connaître rend les choses plus difficiles mais aussi la mission plus exaltante. Je ne dis pas que, de temps en temps, je n'aimerais pas retrouver une vie normale. Le plus déroutant, c'est de se dire que, depuis quatre ans, je n'ai jamais passé un instant seul. Mais je n'ai jamais compris ceux qui disent que Matignon est «un enfer». C'est peut-être une question de caractère. J'essaie toujours de prendre du recul par rapport à l'actualité immédiate. J'essaye de ne jamais être prisonnier de l'urgence.
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