TOUT EST DIT

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vendredi 11 juin 2010

Les Allemands se lèvent aussi contre leur plan d'austérité

Les coupes sociales prévues par le plan d'austérité déclenchent une fronde contre le gouvernement Merkel qui aimerait convaincre électeurs et voisins européens du bien-fondé de la rigueur. La gauche et les syndicats appellent à des manifestations samedi. Mais certains conservateurs sont aussi mécontents.

« Nous sommes tous des Grecs ! » sera sans doute le slogan le plus populaire des deux grandes manifestations qui vont se dérouler samedi, à Berlin et à Stuttgart pour protester contre le plan d'austérité présenté lundi par la chancelière Angela Merkel. A l'appel du syndicat des services Verdi, du parti de gauche Die Linke ainsi que de l'association altermondialiste Attac Deutschland, plusieurs dizaines de milliers d'Allemands mécontents vont ainsi défiler, histoire de montrer à leur chancelière mais aussi à l'Europe, que toute l'Allemagne ne soutient pas la politique du gouvernement allemand actuel. Les Grecs, à plusieurs reprises, parfois très violemment, les fonctionnaires espagnols, plus récemment, ont déjà exprimé dans la rue leur hostilité à la rigueur.
Forte grogne contre un plan « antisocial »

Ces manifestations ne sont qu'une goutte d'eau dans la vague de protestations déclenchée par le plan Merkel, jugé « antisocial » et dangereux pour la reprise économique. Le plan présenté par Angela Merkel à l'issue de deux jours de « séminaire gouvernemental », prévoit que l'Etat fédéral fera environ 80 milliards d'euros d'économies d'ici à 2014. Sur cette somme pas moins de 30 milliards seront prélevés sur les seuls budgets sociaux et l'aide aux chômeurs.

Au parti social démocrate, qui a annoncé une « résistance massive » au Parlement, on juge à l'instar de Andrea Nahles, secrétaire générale du SPD, que ces mesures sont « particulièrement lâches puisqu'elles épargnent les responsables de la crise et rasent les plus démunis ». Les syndicats, eux, menacent de se lancer sur le sentier de la guerre. Michael Sommer, président de la Confédération des syndicats allemands (DGB), a regretté ce « document sans perspectives » et a annoncé que les syndicats membres de sa fédération porteraient la contestation dans les entreprises et le service public.
Les conservateurs s'y mettent aussi

A droite, les critiques vont également bon train. Une partie du camp conservateur estime lui aussi que la contribution prélevée sur les chômeurs est trop lourde. Au point que Norbert Lammert, président conservateur du Bundestag a ouvert le débat à droite, ne craigant pas de briser le tabou imposé par le FDP, le parti libéral, qui ne veut pas entendre parler de hausse d'impôts, en évoquant le recours à l'impôt sur les hauts revenus : « J'aurais souhaité que l'on demande aux hauts revenus d'apporter une contribution particulière, ceci afin de souligner que c'est toute notre société qui doit fournir un large effort ».

Dans le camp conservateur, il n'est pas isolé. Christian Baümler, vice président de la Commission des Affaires sociales de la CDU, accuse le parti libéral de clientélisme : « Ceux qui sont touchés, sont ceux qui n'ont pas de lobby pour les défendre », en évoquant le monde de la finance dont la contribution, via une taxe qui reste encore à inventer, devrait s'élever à 6 milliards d'euros sur 3 ans. D'aucuns évoquent aussi le risque politique que contient tout plan d'austérité. Helmut Kohl comme Gerhard Schröder, ont perdu les élections deux ans après avoir lancé de tels programmes.
Redevenir un modèle pour l'Europe

« L'Allemagne ne peut pas imposer des principes dans l'Union européenne, si elle ne les applique pas chez elle », se défend Angela Merkel qui considère que la stabilité budgétaire est « la meilleure forme de prévention » contre les crises, tout en précisant que les budgets de l'éducation et de la recherche, domaines qui conditionnent l'avenir du pays, ont été épargnés. Wolfgang Schaüble a pour sa part rappelé que le plan était surtout « inévitable » pour que l'Allemagne respecte l'obligation qu'elle a inscrite dans sa constitution de retrouver l'équilibre budgétaire en 2016.

Début 2009, le Parlement allemand a inscrit une « clause de réduction de la dette » (Schuldenbremse) qui oblige l'Allemagne à équilibrer son budget d'ici à 2016. Ceci concerne avant tout la réduction de son endettement structurel. Pour y parvenir, il faudra ajouter au moins 25 milliards d'euros d'économies supplémentaires aux 80 milliards annoncés par Berlin. A partir de 2016, l'Etat fédéral ne devra plus dépasser un niveau d'endettement structurel supérieur à 0.35 % du PIB. Et à partir de 2020, les régions n'auront plus le droit de s'endetter. Des exceptions seront néanmoins possibles en cas de crise économique grave ou de catastrophes naturelles. Dans quel ordre de grandeur, cela sera-t-il possible, le texte ne le dit pas.

« Le programme d'économies s'étale sur plusieurs années. Le volume annuel de consolidation ne dépasse en fait pas 0,5 % du PIB par an. Cela ne devrait pas freiner la conjoncture de manière sensible », estime Jörg Krämer, chef économiste de la Commerzbank qui rappelle ainsi le plan d'austérité de Mme Merkel, rapporté au PIB, n'est en définitive pas si « historique » que cela. Dans les années 80, le gouvernement d'Helmut Kohl avait en effet adopté un plan de rigueur d'un volume équivalent à 3 % du PIB allemand de l'époque.
Un plan d'austérité peut en cacher un autre

Dans les milieux économiques, les avis sont partagés. Globalement, on pense que le plan d'austérité est plutôt une bonne chose et ne viendra pas étouffer une croissance qui s'annonce plus robuste que prévu. Hans Werner Sinn, le très écouté patron de l'Institut de recherches IFO, accorde ainsi son satisfecit à la chancelière mais fait remarquer, comme bien d'autres, que ce plan ne suffira pas à combler le déficit budgétaire allemand d'ici à 2016. Et donc qu'il en faudra d'autres. Il propose par exemple d'appliquer le péage poids lourds par satellite aux automobiles.

Pour Karl Heinz Däke, le président de l'influente association des contribuables allemands, en revanche, il y a tromperie sur la marchandise puisque une partie des économies annoncées proviendront de l'introduction de nouvelles taxes, par exemple sur le combustible nucléaire, le trafic aérien ou l'activité bancaire, et pas d'une vraie réduction des dépenses publiques. Dans les coulisses du pouvoir, des discussions houleuses ont déjà démarré pour savoir à quoi ressembleront les prochaines mesures d'économies...

Feu vert à l'acquisition des chaînes NT1 et TMC par TF1

TF1 annonce avoir obtenu les autorisations réglementaires au rachat de 100% de la chaîne NT1 et de 40% de la chaîne TMC auprès de Groupe AB, lui permettant de finaliser l'opération.
TF1 a ajouté que les effets de l'acquisition dans ses comptes des deux chaînes de TNT se feront sentir à partir du troisième trimestre. Le chiffre d'affaires et les comptes du groupe pour cette période seront publiés le 9 novembre.
L'intégration des deux chaînes, dont le rachat pour 192 millions d'euros avait été annoncé en mai 2009, est l'une des raisons ayant poussé TF1 à relever en mai de 2% à 4% son objectif de croissance de son chiffre d'affaires annuel.
TF1 a dû consentir des concessions, notamment en matière de régie publicitaire, pour obtenu le feu vert de l'Autorité de la concurrence et du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour acquérir les deux chaînes.
L'opération a déclenché le mouvement de recomposition de la TNT gratuite, qui s'est poursuivie avec l'annonce à la mi-mars de la vente de Virgin 17 par Lagardère au groupe Bolloré pour 70 millions d'euros.

Le commentaire politique de Christophe Barbier du 11 juin


Confiance

Au jeu, maintenant. Au coup de sifflet de l'arbitre, ce soir vers 20h30, on oubliera les polémiques sur le luxe de l'hôtel, les provocations de Raymond, les Zahia d'anniversaire, le mollet de l'un et les malheurs de l'autre. Il n'y aura plus qu'un rectangle de pelouse sud-africaine avec onze Uruguayens, onze Bleus, un ballon au milieu, et des millions de Français devant leur poste. Il paraît, disent les sondages, que nous ne croyons pas très fort en eux. Nous balançons entre une indifférence moqueuse et une bienveillance inquiète, qui pourraient vite tourner au grand jeu de massacre contre la dureté des temps. Ces Bleus sont un peu comme notre Président, en pleine crise, jurant qu'ils peuvent vaincre sans vraiment nous convaincre. Car au fond, c'est bien cela qui nous manque le plus aujourd'hui, la confiance. Alors Messieurs, s'il vous plaît, donnez-nous confiance en vous, et en nous.

Et ron et ron, la planète tourne rond


Et ron et ron, avec ou sans p'tit patapon, la planète va tourner rond. Un mois durant, promis juré, tout aura la forme d'un ballon. À commencer par nos yeux d'enfants écarquillés devant des écrans plats transformés en fascinants miroirs du monde. Voici donc revenu le temps des soirées brûlantes, avec ces clameurs qui se propagent de fenêtre ouverte en terrasse de café. Il n'y aura soudain plus de place, dans les conversations, que pour l'exploit ou l'échec de la veille, l'émotion de l'instant ou l'attente fiévreuse du lendemain. Le foot est tout cela à la fois : une messe païenne, un réseau social sans frontières, un apéro vraiment géant. Dans l'espoir d'un seul but de son pays, chacun est prêt à vendre son âme, à brandir son drapeau, à oublier ses problèmes. Les dirigeants des Nations ne s'y trompent pas. Pendant que leur bon peuple se passionne pour un score, on ne parle plus des retraites, des mauvais sondages ou du scandale Christine Boutin. À l'heure des matches cruciaux, tout fonctionnera au ralenti. Dans les palais et les townships. Dans les méninges et les ménages. Dans les bureaux et les écoles. Les révisions des examens feront sans doute un peu relâche ? Bah ! on se gardera bien de blâmer les candidats. Le foot est à lui seul une annale du bac. On y apprend la géopolitique. On y appréhende l'histoire en marche. Au programme cette année : tout savoir sur l'Afrique du Sud, ce continent pour la première fois organisateur du plus populaire des spectacles sportifs. Et gageons que l'éventuelle brève présence de Mandela, ce soir pour le coup d'envoi de la fête à Johannesburg, aura valeur d'inoubliable symbole. Ne serait-ce que pour cette apparition attendue, on salue ce Mondial. Même si - vaste euphémisme - on n'est pas tout à fait sûrs de gagner. Même s'il existe aussi tant de raisons de ne pas aimer pareille exhibition d'argent sur fond de misère. Et ron et ron, tout est aussi hélas, dans ce milieu, affaire de gros ronds.

MISSION IMPOSSIBLE

DANS LA FORÊT DES ÉDITORIAUX DE CE MATIN, IMPOSSIBLE D'EN TROUVER UN QUI NE TRAITE PAS DU FOOT. BIZARRE, NON ?