mardi 24 mai 2011
Où est-il dans l’univers électoral tourmenté de la France de l’avant 2012 ?
On croyait que le procès en appel de Dominique de Villepin permettrait de clarifier sa situation et débarrasserait son chemin des obstacles dressés par la sale affaire Clearstream. Mais quel que sera le verdict final, il ne lèvera pas le doute politique qui accompagne comme une traînée de poussière lumineuse et sombre la trajectoire singulière du dernier Premier ministre de Jacques Chirac.
Cet homme est un mystère et une question. Ou plutôt une somme de questions. Comment prévoir les comportements de cet ovni qui évolue dans une galaxie dont lui seul connaît les repères ? Car cet héritier du gaullisme au verbe haut cultive instinctivement une forme de solitude qui le met à l’écart du reste de la classe politique. Et une soif de grandeur que la temporalité de l’action ne parvient pas à étancher.
Le prix d’un positionnement aussi risqué ne le dérange pas vraiment. Il ne peut concevoir le rassemblement qu’autour de lui. Qui l’aime le suive ! Et tant pis si l’audace de ses stratégies est dangereuse ! Et si le goût du panache désoriente jusqu’à ses plus fidèles grognards. Le programme charpenté mais iconoclaste, présenté en avril, n’a-t-il pas provoqué le départ d’un de ses collaborateurs les plus proches, désertant par désaccord avec la surprise du chef.
Un tel tempérament ne pouvait s’accommoder d’un rival aussi différent que Nicolas Sarkozy. C’est bien la détestation entre les deux hommes, une détestation à mort submergeant tout, une détestation romanesque et désormais cinématographique - elle donne son rythme à «La Conquête» - qui est au cœur de l’affaire Clearstream. C’est bien elle qui a motivé l’appel interjeté par le parquet, probablement soufflé par l’Élysée, après l’acquittement de DDV en première instance. C’est elle, aussi, qui a inspiré le commentaire assassin de l’intéressé, hier soir, après les six heures du réquisitoire prononcé contre lui.
Cet épisode judiciaire a mis en évidence l’inutilité de ce nouveau procès. Tout ça pour prolonger la torture d’un homme dont on a manifestement juré la perte et qui proteste de son innocence. Tout ça pour que le procureur réclame 15 mois avec sursis, trois de moins qu’en première instance... Tout ça pour qu’on ne connaisse pas vraiment, non plus, la vérité, et qu’on ne sache jamais si un Premier ministre a fermé les yeux sur une machination destinée à salir son rival. Tout ça, surtout, pour que l’ancien chef de gouvernement ne puisse, ni ne veuille, se présenter à la présidentielle...
S’il le peut, DDV «ira» pourtant, comptez sur lui pour ça. Il n’a déjà plus rien à perdre, même pas sa femme qui a pris le large. Alors, même sans un sou vaillant ni aucune chance de l’emporter, il ira. 5 % lui suffiraient. Ce serait juste assez pour faire trébucher l’adversaire. Le petit caillou de la haine.
Baroin assure que la Chine est favorable à la candidature Lagarde au FMI
Interrogée à Pékin, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères n'a pas fait de commentaire directement sur Mme Lagarde.
Elle a renvoyé à des propos tenus la semaine dernière par le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan, qui avait déclaré que la nouvelle direction du Fonds devrait "mieux refléter les changements dans la structure économique mondiale et mieux représenter les marchés émergents".
François Baroin a précisé que ce n'était pas à la France de s'exprimer en premier sur ses souhaits pour la succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête de l'institution de Washington.
"Ce qui est en train de se dessiner, c'est un consensus européen (...), mais vous comprendrez aisément, compte tenu des circonstances de la démission du directeur général du FMI (accusé d'agression sexuelle aux Etats-Unis, ndlr), et qu'il n'y a pas d'orgueil national, que ce n'est pas à la France de se positionner en premier", a déclaré M. Baroin.
Les soutiens internationaux à une éventuelle candidature de Christine Lagarde se sont multipliés, mais cette candidature n'a pas encore été officialisée.
"C'est encore trop tôt pour dire" si Christine Lagarde sera candidate, a déclaré M. Baroin, qui a refusé de dire si le président américain Barack Obama soutiendrait une telle option.
"Nous ne voulons adresser aucun geste qui pourrait être interprété comme une forme de mépris des pays émergents, et aucun geste ou signe d'arrogance, compte tenu des circonstances", a dit le ministre.
Interrogé sur les implications pour une éventuelle candidature d'une possible procédure judiciaire contre la ministre dans le cadre du règlement controversé de la complexe affaire Tapie/Crédit Lyonnais, M. Baroin a dit "ne pas être inquiété par cette affaire".
Dettes : Grèce, Italie, Belgique... l'effet domino se poursuit
L'euro a accéléré sa baisse hier soir face au dollar, de retour au plus bas depuis la mi-mars, sous la zone des 1,40, à 1,3965/$ entre banques, avant de tenter de s'accrocher à cette barre symbolique des 1,40. La pression est venue cette fois de l'agence Fitch Ratings qui a placé la note de la dette souveraine de la Belgique sous surveillance négative, contre "stable", ce qui signifie qu'une dégradation est probable d'ici 12 à 18 mois.
Les analystes ont ainsi expliqué que cette note pourrait être abaissée si le gouvernement ne rejoignait pas les objectifs budgétaires qu'il s'est assignés. Or, l'agence considère qu'il sera difficile pour Bruxelles d'atteindre sa cible sans consensus politique sur la réforme constitutionnelle...
Dès vendredi soir, la dégradation par Fitch de 3 crans de la note de la dette à long terme de la Grèce, à "B+", contre "BB+", avec une perspective 'négative', avait mis la pression sur les marchés. De quoi souligner selon les analystes le challenge qui attend ce pays, les experts évoquant notamment les risques accrus de voir reporté le versement des fonds prévus par le plan d'aides de 110 MdsE par le FMI et l'UE.
En Italie, l'abaissement de la perspective de Standard & Poor's de la note du pays ce week-end a aussi contribué à plomber l'ambiance... L'agence a expliqué qu'il convenait de rester vigilant sur la situation transalpine, de quoi faire se tendre l'écart de rendement entre le papier obligataire italien à 10 ans et les taux allemands, à environ 190 pdb lundi...