TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 17 octobre 2010

Fillon : la réforme des retraites «sera votée»

Pas question de faire arrière. Après que plusieurs membres de son gouvernement ont donné le ton, a lui aussi indiqué dimanche qu'il ne bougerait pas d'un iota sur la réforme des retraites.

Ni report des débats, ni nouvelle concession. A la veille d'une nouvelle journée de manifestation mardi et alors que cheminots et routiers menacent d'intensifier leur mobilisation lundi, le chef du gouvernement a envoyé une fin de non recevoir aux syndicats qui réclament une remise à plat de la réforme. «Bien sûr le débat ira à son terme. Le Sénat ira à son rythme, mais [la réforme] sera votée», a-t-il affirmé. «J'ai écouté François Chérèque. Il a notamment indiqué que le blocage venait du gouvernement. Il sait que ma porte est ouverte. La vérité, c'est que le blocage est lié au fait que les organisations syndicales refusent de discuter d'un sujet : celui du report de l'âge légal de 60 à 62 ans. Or cette question, c'est la clé du financement des retraites, a voulu rappeler le Premier ministre. Beaucoup de gestes ont déjà été faits sur les retraites des mères de familles, sur les longues carrières, sur la pénibilité. Si on revient sur cette question des 62 ans, on ne paie plus les retraites des Français demain.»

DROIT DANS LE MUR ? PAS SI SÛR...

Brigitte Bardot candidate à la présidentielle de 2012 ?

BB étudie la proposition de l'Alliance écologiste indépendante : «Il faut bien qu'une voix se lève pour défendre les animaux», explique-t-elle dans une lettre adressée à Nicolas Sarkozy.

  candidate à la présidentielle de 2012 ?  La star affirme étudier la proposition de l'Alliance Ecologiste Indépendante (ex-Génération Ecologie), le parti d'. L'ex-actrice a même informé de ses intentions dans un courrier adressé au président de la République et transmis à l'AFP par la Fondation Bardot.«Sarkozy m'a prise pour une imbécile en me faisant des promesses qu'il n'a pas tenues», précise-t-elle encore dans un entretien accordé samedi à l'agence AP.
«Puisque vous faites le contraire de ce que vous dites et que vos ministres cachent la vérité aux Français (NDLR : sur l'absence de loi rendant obligatoire l'étourdissement des animaux lors d'un abattage halal), je vais étudier la proposition de l'Alliance Ecologiste Indépendante d'être leur candidate pour les élections présidentielles de 2012», écrit Brigitte Bardot, 76 ans depuis le 28 septembre.
«Il faut bien qu'une voix se lève pour défendre les animaux puisque tout le monde, à droite comme à gauche, s'en fout !», ajoute-t-elle.
Les responsables de l'Alliance Ecologiste Indépendante, Antoine Waechter et Jean-Marc Governatori, ont proposé à Brigitte Bardot cette candidature fin septembre. «Nous pensons à vous comme la meilleure personne qui pourrait nous représenter à la présidentielle de 2012», indiquent dans un courrier les deux responsables politiques qui annoncent, par ailleurs, des candidats dans toutes les circonscriptions législatives.
Selon l'Alliance écologiste indépendante, la décision finale sera prise début 2011.

QUEST-CE QU'ELLE VIENT FAIRE ICI CELLE-LA ? ENCORE CASSER LES BURNES À TOUT LE MONDE. 
AVEC BARDOT ÇA VA BARDER !!

Retraites : pour Depardieu, le mouvement de protestation est ridicule

Mais quelle mouche a piqué Gérard Depardieu ? Après des propos peu flatteurs à l'égard de Juliette Binoche, après avoir confié sa lassitude du monde du cinéma et du théâtre, l'acteur - âgé bientôt de 62 ans - s'est fendu d'un commentaire aussi acerbe qu'inattendu sur la mobilisation contre la réforme des retraites en France. 

Arrivé dimanche à Abou Dhabi pour présenter son film «Potiche» dans lequel il joue, aux côtés de Catherine Deneuve, le rôle d'un maire communiste, Depardieu a jugé que le mouvement de protestation en France était «ridicule». «Ce qui se passe aujourd'hui en France est ridicule. Il s'agit d'une manipulation de la part des syndicats», estime l'acteur critiquant la mobilisation contre la réforme des retraites qui s'est maintenue à un niveau élevé samedi en France.
Une nouvelle journée d'action a rassemblé 825 000 à 3 millions de personnes, selon les sources. C'était la cinquième fois depuis la rentrée que les Français manifestaient contre cette réforme qui prévoit le recul de l'âge minimal de départ à la retraite de 60 à 62 ans.
«En Espagne, l'âge de la retraite est de 67 ans», soutient encore Depardieu.
«Potiche», une comédie signée François Ozon, raconte les chamboulements que Suzanne Pujol provoque en reprenant, en 1977, les rênes de l'usine de parapluies de son mari immobilisé après une crise cardiaque.

Jean-Claude Trichet: "Il n'y aura pas de second sauvetage des banques"

Le président de la banque centrale européenne est convaincu que les opinions n'accepteraient pas une répétition du scénario de 2008 qui a vu les Etats débloquer des milliards d'euros pour sauver le système bancaire. Il plaidait hier à Marrakech devant les participants de la World Policy Conference pour une plus grande discipline collective.

 
"Il n'y aura pas de deuxième fois" prévient Jean Claude Trichet. Le patron de banque européenne intervenait samedi à Marrakech dans le cadre de la World Policy Conference organisée dans la ville ocre par l'Institut français de relations internationales (IFRI) et consacrée cette année à la gouvernance mondiale. Pour lui, les démocraties du vieux continent "ne supporteraient pas" la répétition du scénario qui les a conduit, lors de la crise de 2008, à mobiliser près du quart de leurs ressources pour sauver un système bancaire au bord de la faillite. D'où la nécessité de tout faire pour réduire la probabilité d'un nouveau choc.  
Sanction "automatique"
Jean-Claude Trichet, qui souhaite un renforcement de la "gouvernance" économique européenne, plaide sans langue de bois pour que des règles contraignantes soient imposées aux Etats européens dans le domaine de la politique budgétaire comme en matière de respect des équilibres.  
Il précise qu'un pays qui ne respecterait pas ses obligations devrait être "automatiquement" sanctionné. Une discipline à ses yeux indispensable pour préserver la monnaie unique dans une Europe qui n'a pas de système fédéral mais qui risque d'être mal perçue par des opinions eurosceptiques...  
Au-delà de la sphère européenne, la crise financière de 2008 a mis en évidence la nécessité de renforcer la gouvernance mondiale. Plusieurs participants aux débats de Marrakech ont insisté sur le rôle nouveau du G20 où se côtoient les grands Etats industrialisés et les principaux pays émergents.  
Jean-Claude Trichet y voit une sorte de "forum naturel" de la gouvernance mondiale, qu'il s'agisse de définir la réglementation à imposer aux banques ou à se mettre d'accord sur des mesures visant à rééquilibrer et stabiliser les taux de change- l'un des principaux défis des mois à venir si l'on veut éviter une "guerre des monnaies" et une nouvelle crise.  
Rapprocher le G20 du Fonds monétaire international
Outre le fait qu'il est représentatif des équilibres économiques du monde, le G20 a un autre atout: son mode de fonctionnement, qui repose sur l'émergence d'un consensus, a conservé un caractère informel, plus souple et plus efficace. Mais il n'a pas de compétence universelle.  
D'où une autre idée, qui commence à poindre, au fil des rapports et des colloques: rapprocher le G20 du Fonds monétaire international, à la condition que celui-ci soit rénové et fasse une plus large place aux pays émergents. Car la crise a aussi rendu plus urgente la réforme d'un système représentatif d'équilibres qui appartiennent au passé. Au sein du FMI comme aux Nations Unies les Etats "qui comptent" au Sud doivent pouvoir faire entendre leur voix.  
Ces pays émergents doivent aussi prendre leur part à la lutte contre les déséquilibres économiques, notamment en développant leur consommation intérieure et pour certains d'entre eux, en réévaluant leur monnaie. Evoqué par plusieurs des intervenants du colloque de Marrakech, le sujet sera au coeur de la prochaine réunion du G20, en novembre à Séoul.  
Rien n'indique cependant que Pékin, que ce discours vise au premier chef, soit prêt à faire un geste significatif. Vice-ministre des affaires étrangères de la République de Chine, Mme Fu Ying ne mâche pas non plus ses mots. Elle ne voit pas pourquoi "ceux qui épargnent" devraient payer pour "ceux qui ne savent pas freiner leurs dépenses". Et elle préfère décrire la Chine comme un pays "en voie de développement" plutôt que comme une puissance économique mondiale.  

RÉFORME DES RETRAITES - Éric Woerth condamne un PS "pompier pyromane"

Le ministre du Travail Éric Woerth a estimé, samedi, qu'il y avait "une baisse significative" du nombre de personnes dans la rue contre sa réforme, mais a convenu "qu'il y a encore beaucoup de manifestants". Il y a "une baisse significative, sensible, du nombre de manifestants dans la rue, il n'en demeure pas moins qu'il y a encore beaucoup de manifestants", a déclaré le ministre dans les couloirs du Sénat, où se poursuit l'examen du projet de loi sur les retraites.

"Cela renforce le devoir d'explication du gouvernement sur cette réforme", a-t-il ajouté. Éric Woerth a fustigé la "position d'irresponsabilité" du Parti socialiste, appelant sa patronne Martine Aubry à adopter une "attitude responsable". "Le PS est un pompier pyromane, il allume le feu et, après, il se demande comment l'éteindre, c'est une position d'irresponsabilité sur un dossier d'intérêt général pour la France", a-t-il dit. Que Martine Aubry "accepte de regarder la réalité telle qu'elle est, on doit sauvegarder notre système de retraite, si on veut que nos jeunes aient un système aussi généreux que celui que nous avons, alors il faut le transformer", a-t-il lâché.

Selon Merkel, le modèle multiculturel en Allemagne a "totalement échoué"

La chancelière allemande Angela Merkel a affirmé samedi que le modèle d'une Allemagne multiculturelle, où cohabiteraient harmonieusement différentes cultures, avait "totalement échoué". Le débat sur l'immigration divise l'Allemagne depuis la publication d'un pamphlet d'un haut fonctionnaire, Thilo Sarrazin, qui sous le titre "L'Allemagne se défait", affirme que son pays "s'abrutit" sous le poids des immigrés musulmans.

L'Allemagne manque de main d'oeuvre qualifiée et ne peut pas se passer d'immigrants, mais ceux-ci doivent s'intégrer et adopter la culture et les valeurs allemandes, a insisté Angela Merkel dans un discours devant les Jeunesses de sa formation conservatrice. Le credo "Multikulti" (multiculturel) – "Nous vivons maintenant côte à côte et nous nous en réjouissons" – a échoué, selon elle. "Cette approche a échoué, totalement échoué", a martelé la chancelière.
"LE MULTIKULTI EST MORT"
La classe politique a condamné les thèses de Thilo Sarrazin, mais selon les sondages une majorité des Allemands les approuvent. Une étude publiée cette semaine montre même que plus de 50 % d'entre eux tolèrent mal les musulmans. Plus de 35 % estiment que l'Allemagne est "submergée" par les étrangers et 10 % que l'Allemagne devrait être dirigée "d'une main ferme" par un "führer".

Dans son discours, Mme Merkel semblait ainsi ménager l'aile libérale de sa formation et l'aile conservatrice, incarnée par le chef de la CSU, Horst Seehofer. Ce dernier avait déjà lancé vendredi devant le même public: "Nous nous engageons pour la culture de référence allemande et contre le multiculturel. Le Multikulti est mort".
"DÉMESURÉ, HYPOCRITE ET HYSTÉRIQUE"
Tout en affirmant que l'Allemagne restait un pays ouvert au monde, Angela Merkel a estimé: "Nous n'avons pas besoin d'une immigration qui pèse sur notre système social". Cependant, le pays ne pourra faire l'économie de spécialistes étrangers même s'il forme des chômeurs allemands, a estimé la chancelière.
M. Seehofer avait fait scandale une semaine plus tôt en déclarant que son pays n'avait "plus besoin d'immigrants de pays aux cultures différentes, comme les Turcs et les Arabes", car s'intégrer "est au final plus difficile" pour eux. Le chef du Conseil central des juifs d'Allemagne, Stephan Kramer, a estimé samedi que le discours tenu par M. Seehofer était "carrément irresponsable" et le débat sur l'intégration des immigrés "démesuré, hypocrite et hystérique".
Selon le président de la chambre de commerce et d'industrie allemande, Hans Heinrich Driftmann, il manque à l'économie allemande environ 400 000 ingénieurs et personnels diplômés. "Cela nous coûte environ 1 % de croissance", a-t-il estimé dimanche dans le journal Welt am Sonntag.

Ces droits de l'homme qui viennent du froid

Chaque automne, quand commence en Provence la cueillette des figues et des amandes, l’annonce des prix Nobel vient titiller notre soif d’éthique et de bonheur. De grands savants qui ont œuvré, souvent très discrètement, à l’amélioration de la condition humaine, sont valorisés. Des créateurs porteurs d’humanisme et d’engagement sont reconnus. Des lutteurs des droits de l’homme, et de la nature, apparaissent en pleine lumière. Ainsi, quand "le pays des droits de l’homme" s’enlise dans l’autisme social et le dénigrement de malheureux Roms, nous vient de Norvège un souffle d’air bienveillant.

L’Europe parle donc encore au monde. L’Europe du Nord du moins. Celle où l’on peut, à la fois, être passionné par le dynamisme chinois et l’immense travail de ce pays pour sortir de la misère où le colonialisme l’avait enfermé, et clamer haut les droits de l’homme et l’espérance de la démocratie. Liu Xiaobo rejoint ainsi le dalaï-lama et Gao Xingjian, le merveilleux auteur de La Montagne de l’âme couronné en 2000, dans le trio des trois seuls Chinois ayant reçu un prix Nobel.

Certes, l’art de l’évitement chinois est immense. En 2000, lors de la remise du prix Nobel de littérature à Gao qui, réfugié en France en avait pris la nationalité, l’ambassadeur de Chine à Stockholm (forcément invité à la cérémonie royale) dit à l’éditrice de Gao et à la ministre de la Culture française qui l’accompagnait: "Mon gouvernement est très honoré que les écrivains français se mettent à écrire en chinois."

La repartie était spirituelle. Mais elle masquait mal la tristesse d’un pays qui n’est reconnu que par ceux qui en critiquent le régime. Nous sommes ainsi aujourd’hui face à une double interrogation. Celle d’un monde qui attend une Chine ouverte aux libertés démocratiques. Celle d’une Chine qui attend des prix Nobel en médecine, physique ou économie. Par exemple pour l’ouvrage suivant: Essai sur le passage juste d’une économie planifiée à une économie de marché régulée. Un beau sujet qui reste vierge et que ni l’ex-URSS (ni la CIA de la Guerre froide!) n’ont su écrire.

Jacques Attali: "Un chemin pour trois présidents de la République"

Le président la commission pour la libération de la croissance a remis son second rapport hier à au président de la République. Entretien avec Jacques Attali.


Dix années de rigueur, de réformes et plus de justice sociale. Voilà le programme présenté avant-hier à Nicolas Sarkozy par Jacques Attali, au nom de la Commission pour la libération de la croissance. Un rendez-vous en tête à tête, à l’opposé du cérémonial de janvier 2008 et des vifs débats qui avaient suivi avec l’UMP. Le chef de l’Etat a souligné dans un communiqué les "convergences" avec la politique du gouvernement pour réduire les déficits.
Depuis votre premier rapport, remis en janvier 2008, la France a connu sa plus sévère récession d’après-guerre. La crise a-t-elle changé votre analyse?
Elle rend plus urgente encore la mise en œuvre de réformes structurelles. Mais la situation est plus difficile car nos finances publiques se sont détériorées. Si nous ne faisons rien, la dette publique atteindra 120 % du PIB dans moins de dix ans. La France va perdre le contrôle de sa politique économique, accuser un chômage à deux chiffres et des inégalités aggravées. Il faut donc mettre un coup d’arrêt à la dette sans casser la reprise. Notre rapport ne prône pas l’austérité. Le désendettement est aujourd’hui un moteur de la croissance aux côtés de trois autres : l’emploi, la formation et l’économie durable. Il faut les allumer en même temps, ne pas faire tourner l’un au détriment de l’autre.
La réduction de la dette est pourtant une priorité affichée par tous les gouvernements depuis plusieurs années. Quel est l’apport de votre commission?
Nous proposons un chemin sur dix ans, pas uniquement pour le budget 2011, comme s’y attache le gouvernement, qui est dans son rôle. Ce chemin protège les dépenses d’avenir et évite les hausses générales de taux d’imposition. Surtout, la commission aboutit à cette proposition dans le respect et le partage des opinions : elle comprend des membres proches des syndicats, d’autres associés au patronat. Il est donc possible de trouver un compromis en France entre des personnalités d’horizons différents.
Quels sont les efforts à fournir, selon vous?
Pour infléchir la dette publique vers 60 % du PIB en 2020, il faut limiter le déficit à 3 % en 2013 et viser un retour à l’équilibre en 2015-2016. Cela suppose 75 milliards d’euros d’économies et de recettes nouvelles sur les trois prochaines années, à condition que la croissance atteigne 2 % l’an. S’agissant de la fiscalité, qui compte pour 25 milliards d’euros dans ce calcul, nous proposons de revoir les niches fiscales, l’imposition des plus-values, les droits de succession, le tout hors bouclier fiscal. Les héritages et les rentes doivent être taxés afin que le capital soit encouragé à circuler, c’est une condition de la croissance. Nous pensons aussi que la justice sociale est la condition première de l’efficacité de l’action publique. Notre rapport doit permettre à chacun de dire, au bout du compte, si les efforts promis par les gouvernants sont à la hauteur de ces enjeux.
Le sont-ils aujourd’hui à travers les projets de loi de finances?
Le compte semble y être pour l’Etat mais je ne me prononce pas sur le caractère juste ou pas des mesures annoncées. S’agissant de la Sécurité sociale, il faudrait des mesures plus fortes pour améliorer la gestion de notre système de santé et concentrer les dépenses sur ceux qui en ont le plus besoin. Pour les collectivités locales, je crains que les budgets ne soient pas assez maîtrisés.
Sur l’actuelle réforme des retraites, votre commission est critique…
Nous disons qu’il est urgent d’agir. L’augmentation du temps consacré à la vie professionnelle est une donnée inéluctable en raison de l’allongement de l’espérance de vie. Il faut traiter le problème des carrières longues et de la pénibilité. Au-delà de 2020, nous préconisons un régime fondé sur le libre choix et l’universalité. Les Suédois l’ont fait avec des comptes individuels. Cela préserverait le système par répartition et clarifierait les choix des salariés.
Vous estimez que 60 % des propositions de votre premier rapport sont mises en œuvre. Le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein?
Un tiers de mesures ont été entièrement mises en œuvre, un autre tiers partiellement. Certains ont cru que le rapport avait été enterré avec une grève des taxis… Mais l’autonomie des universités, le statut d’auto-entrepreneur, la réforme de la concurrence, la rupture conventionnelle du contrat de travail, l’action pour l’environnement, les projets du grand emprunt etc. étaient dans le premier rapport et sont entrés dans les faits. Une seule mesure doit être modifiée, la réforme du système bancaire. Nous parlions de rapprocher la France des standards internationaux. Aujourd’hui, ces standards doivent être changés.
Avez-vous des regrets?
Nous avons préconisé la suppression des départements. Je suis inquiet de voir que la réforme en cours semble plutôt les renforcer. Je fais le même constat sur l’efficacité de l’Etat. Nous avons proposé la simplification des textes, de l’administration, de la gestion publique…
Vous souhaitez que toutes les mesures soient prises en même temps, dans leur ensemble. Mettez-vous à nouveau le gouvernement en garde contre la tentation de "picorer" - c’était votre expression - dans le rapport?
Le pouvoir politique fait ce qu’il veut. Mais nos propositions forment un tout. Regardez la "flexisécurité". Mettre en œuvre la rupture du contrat de travail à l’amiable, c’est bien. Renforcer les droits des chômeurs en même temps, c’est mieux. Sinon, vous avez la "flexi" mais pas la "sécurité". Quand un médecin fait une ordonnance, il préconise de prendre tous les médicaments sinon les effets du traitement ne sont pas garantis.
Comment allez-vous assurer le suivi de vos propositions?
Nous traçons un chemin pour trois présidents de la République, d’aujourd’hui à 2020. La campagne présidentielle sera une occasion pour la commission de s’exprimer sur les programmes des candidats. Si l’on nous interroge, nous répondrons. Sur le plan institutionnel, je crois qu’une autorité devrait avoir pour mission de s’exprimer au nom des générations suivantes, c’est le critère qui nous a guidé. Pourquoi pas le Conseil économique et social ? Ce pourrait être aussi une commission permanente auprès du Parlement.

DANS LE CALME A DIT SÉGO.....??



Par où la sortie ?

Une poussée de fièvre ? Non Sire une montée de tension ! Pas beaucoup plus et même si parents d'élèves et syndicats s'inquiètent et craignent de voir l'action lycéenne se radicaliser, il faut revenir à un peu plus de mesure. Il n'y avait guère plus de 10 % de lycées perturbés par le mouvement, quelques bouts d'universités et les incidents sérieux restaient l'exception. La preuve qu'il n'y a pas eu multiplication d'affrontements avec les forces de l'ordre, c'est qu'on nous a parlé à longueur de matinée du jeune garçon blessé à Montreuil par une balle en caoutchouc. Certes les casseurs ont fait ici ou là leur sinistre besogne, mais plus on exagère la gravité du moindre accrochage, plus la pression monte et plus on accroît la peur du désordre. Pour le moment et malgré quelques trop visibles manipulations, le conflit intergénérationnel ne prend pas.

La meilleure façon d'éteindre un mouvement c'est de faire en sorte qu'il commence à dégénérer et de le diluer ensuite dans une problématique politique et sécuritaire globale. D'où la dramatisation excessive de la protestation lycéenne qui n'a pas fait sa jonction avec le mouvement ouvrier et des services publics où se joue véritablement l'avenir de la réforme des retraites.

Ce qui par contre est évident c'est que même si l'opposition à la réforme des retraites n'a pas grand relais dans la jeunesse, le malaise social est lui bien réel. Les lycéens s'inquiètent pour leur emploi et leurs mots d'ordre feront bientôt écho à ceux du mouvement syndical. En période d'ébullition, le sentiment de l'inégalité et de l'injustice peut rapidement devenir porteur d'une envie de changer la société. Le samedi n'est pas jour de classe. Si les potaches sont dans la rue il faudra peut-être y voir le signe que leur revendication d'un avenir meilleur peut se reconnaître dans un mouvement social qui reste fort même si les grévistes sont en baisse pour cause de fin de mois à boucler.

La question va se poser désormais de savoir comment sortir d'un débat dans lequel Nicolas Sarkozy ne peut pas se permettre de reculade pour d'évidentes raisons d'objectif politique. C'est lui seul qui a la maîtrise de l'agenda et le temps n'est pas loin où tout le monde devra sortir du jeu de rôle.

Protestations agrégées

On ne peut pas encore parler d'un mouvement de masse mais les lycéens ont nettement amplifié leur protestation. Même s'il s'agit pour le moment plus d'une agitation que de mots d'ordre généralisés, les manifestations d'hier après-midi s'inscrivent dans le prolongement de la journée de mardi où la présence des jeunes avait pour la première fois été significative. On peut craindre que la pression autour des quelques incidents fasse grandir l'émotion en surestimant le phénomène et en créant des incitations supplémentaires. Dans une contestation qui porte autant sur le malaise social et la perte de moral des Français que sur la réforme des retraites, des flambées comme celle d'hier peuvent mettre le feu à la rue.

Demain sera un vrai tournant de l'action des lycéens dont le niveau de participation dira la réalité de la motivation politique. Pour le moment, la jonction n'est pas véritablement faite avec l'opposition à la réforme, ni avec les étudiants, mais cette expression de rejet de la politique du gouvernement ne doit pas être traitée par des formules à l'emporte-pièce. La dérive est toujours possible, surtout que l'on voit bien apparaître l'arsenal habituel de la manipulation. Le jeu est risqué quand on sait que la moindre étincelle peut enflammer la banlieue et déclencher une violence dans laquelle viendraient s'agréger tous les mécontentements.

Le sentiment d'injustice est fort chez les jeunes et leur angoisse réelle quand ils évoquent l'avenir. Mais la sagesse voudrait qu'on leur dise que personne ne connaît de système de retraite qui soit pérenne pour le prochain siècle. C'est une mystification que de chercher à leur faire croire qu'en 2060, dans un monde qui aura changé, la répartition des richesses sera la même.

À l'Élysée, on se souvient sans aucun doute qu'en 2008 il a suffi de quelques hoquets de lycéens pour que Xavier Darcos et sa réforme soient passés par profits et pertes. Comme en témoignent son annonce de modernisation des universités et sa volonté de « mettre le paquet » sur l'emploi des jeunes, le chef de l'État craint les débordements de la contestation qui menacerait le bouclage de sa réforme des retraites.

Les jeunes sont-ils vraiment concernés par la réforme des retraites?

Applaudie par les syndicats et l'opposition, critiquée par la majorité, la mobilisation des lycéens et des étudiants contre la réforme des retraites fait débat. Le point sur les implications pour les jeunes de ce projet de loi. 

 Le 12 octobre dernier a marqué un tournant dans la mobilisation contre la réforme des retraites avec l'entrée en force de la jeunesse dans le mouvement : 150.000 lycéens et étudiants sont venus grossir les cortèges de manifestants. Et alors que la mobilisation des lycéens s'inscrit dans la durée, avec plus de 300 établissements perturbés quotidiennement depuis quatre jours, la polémique fait rage entre la droite et les organisations syndicales sur l'implication de la jeunesse dans ce dossier des retraites. Passage au crible des arguments des uns et des autres.
Cette réforme c'est pour l'avenir des jeunes : faux C'est l'argument principal du gouvernement et de la majorité UMP : les jeunes n'ont pas à manifester contre le projet de réforme car celui-ci vise à préserver le système de retraite par répartition, donc à leur assurer une retraite. Oui, les jeunes sont "concernés" par les retraites et "c'est une raison de plus pour réformer le système des retraites", a déclaré récemment Eric Woerth. "Vous voulez que les jeunes n'aient pas de retraites ? Vous voulez que le système par répartition s'effondre ?", a plaidé le ministre du Travail. Cet argument ne tient pas la route. Tout d'abord parce que le projet du gouvernement repose sur un financement des retraites jusqu' 2018. Rien pour la suite. Or les jeunes d'aujourd'hui prendront leur retraite dans quarante ou cinquante ans. "Nous n'avons aucune visibilité de ce que seront les grandeurs économiques et démographique à l'horizon 2050, souligne Yannick L'Horty, professeur d'économie à l'Université Paris Est et chercheur au CEE (Centre d'étude de l'emploi). Il est donc abusif de dire que cette réforme est pour les jeunes d'aujourd'hui." Ce même argument vaut également pour la gauche et les syndicats qui justifient la participation de la jeunesse au mouvement de protestation en évoquant leur prise de conscience de leur avenir.
Cette réforme pénalise les jeunes aujourd'hui : vrai et faux "Faire travailler plus longtemps les seniors, c'est supprimer des emplois pour les jeunes". Tel est le principal slogan avancé par l'Unef et l'UNL, premières organisations des étudiants et des lycéens, et repris en coeur par les jeunes manifestants dans les cortèges. L'Unef a même chiffré à un million le nombre d'emplois qui ne "seront pas libérés sur le marché du travail" du fait du maintien au travail deux ans de plus les seniors. D'où sort ce chiffre ? Cela correspond au nombre de personnes en emploi par génération, explique Henri Sterdyniak, professeur associé à l'Université de Paris Dauphine et économiste à l'OFCE. Selon lui, effectivement, il y a des vases communicants entre l'emploi des seniors et celui des jeunes : "en période de faible croissance donc d'activité au ralenti, la baisse du nombre de sorties de l'emploi se traduit par une baisse de la création d'emploi." Un argument que réfute Yannick L'Horty : "Il s'agit d'une conception malthusienne et comptable du marché du travail où le nombre de postes n'évoluerait pas, explique-t-il. Et surtout, les emplois libérés par les seniors ne correspondent pas du tout aux profils des juniors en termes de salaire, de secteurs ou de compétences."
Cette réforme pénalise les jeunes demain : vrai Autre chiffre avancé par les organisations syndicales étudiantes : les jeunes accèdent à un emploi stable à 27 ans en moyenne. Selon elles, le report de l'âge légal (de la retraite à taux plein) va donc les conduire à travailler jusqu'à 67 ans pour percevoir une retraite à taux plein. En réalité, l'âge moyen d'insertion dans la vie professionnelle est de 21 ans, variant de 18 ans pour les non diplômés à 24 ans pour les diplômés de masters, selon une étude du Céreq (Centre d'études et de recherches sur les qualifications). Mais il est vrai que la précarité de l'emploi (CCD, missions d'intérim) touche cinq fois plus les 15-24 ans que les autres générations et que 23% des jeunes sortis du cursus scolaire sont au chômage. Ce retard d'insertion dans l'emploi et la hausse de l'âge de fin d'études se traduisent en effet par une baisse sensible de la durée d'emploi cumulée avant 30 ans, de l'ordre de 2,6 à 3 ans, selon une étude de la DRESS. Ainsi, le nombre de trimestres validés pour les droits à la retraite a baissé de 7 trimestres entre la génération 1950 et la génération 1970. C'est donc la réforme des retraites de 2003, qui porte la durée de cotisation à 41,5 années contre 40 auparavant, qui aura les plus lourdes conséquences sur l'âge de départ à la retraite des jeunes. La réforme actuelle du gouvernement en rajoute cependant une couche puisqu'elle porte de 65 à 67 ans l'âge de la retraite sans décote, quel que soit le nombre d'années de cotisation.
En revanche, le passage de 60 à 62 ans les concerne peu.