mardi 7 octobre 2014
Michel Sapin dénie à Bruxelles le pouvoir de rejeter le budget
Le ministre français des Finances a contesté mardi le pouvoir de la Commission européenne de rejeter le budget de la France, dont le projet de loi de finances 2015 est sous haute surveillance des instances de Bruxelles.
Interrogé par RTL, Michel Sapin a déclaré qu'il n'était pas question pour la France de faire plus d'économies en 2015 que les 21 milliards d'euros déjà prévus, ni d'augmenter les impôts pour réduire les déficits publics.
Il réagissait à des informations de sources européennes selon lesquelles la Commission s'apprêterait à rejeter d'ici la fin du mois le projet de budget présenté la semaine dernière au conseil des ministres français.
Selon le quotidien le Figaro, elle pourrait demander à la France un effort budgétaire supplémentaire de huit milliards d'euros, sous forme d'économies ou d'impôts, afin de réduire le déficit structurel français de 0,5 point au lieu de 0,2 point annoncé par le ministère des Finances pour 2015.
Ces informations sont "erronées", a répliqué Michel Sapin, selon qui "ça n'est pas dans les pouvoirs de la Commission" de censurer le budget d'un Etat membre de l'Union européenne.
"Elle ne peut pas censurer, elle ne peut pas rejeter ni le budget français, ni aucun budget", a-t-il insisté. "Heureusement que dans nos démocraties, le seul endroit où on adopte, où on rejette, où on censure, ce sont les Parlements de chacun des pays concernés."
Il a admis qu'il y aurait "des discussions entre les uns et les autres" entre la mi-octobre et la mi-novembre au sein de la zone euro. Mais prié de dire s'il n'y aurait effectivement en France ni économies ni impôts supplémentaires en 2015, il a répondu : "Evidemment."
"Vous imaginez qu'on rajoute encore des économies à ces 21 milliards d'économies qui sont déjà difficiles, qui font déjà réagir ?" a-t-il ajouté. "Et au moment où nous amorçons la baisse des impôts, vous croyez qu'on va aller dire maintenant, finalement on va les augmenter ? Non, ce serait incohérent."
NOUVELLE TRAJECTOIRE
Dans une interview au Figaro, le secrétaire d'Etat au Budget explique pour sa part que la situation économique française, avec une croissance en panne, ne "permet pas de réduire davantage les dépenses l'an prochain ni d'augmenter les impôts".
"Nous l'expliquerons à nos partenaires européennes, même si la situation actuelle, marquée par la fin de mandat de la Commission Barroso, ne facilite pas vraiment les choses", ajoute Christian Eckert.
Michel Sapin a réitéré sur RTL la position de Paris : la question fondamentale, a-t-il dit, est de savoir comment sortir l'Europe, pas seulement la France, de sa situation actuelle de croissance et d'inflation faibles.
Le projet de budget 2015 de la France renvoie au second plan le redressement des comptes publics pour conforter l'objectif prioritaire du gouvernement : préserver la croissance et enrayer la hausse du chômage, coûteuse politiquement.
La réduction des déficits publics à 3% du PIB est ainsi renvoyée à 2017 au lieu de 2015.
En dépit des 21 milliards d'économies programmés sur les dépenses de l'Etat, des administrations sociales et des collectivités locales, ces déficits devraient encore atteindre l'an prochain 4,3% du PIB, après 4,4% cette année, selon les prévisions du gouvernement.
Le Haut conseil des finances publiques estime cependant que le respect de la nouvelle trajectoire n'est pas acquis parce que le scénario macroéconomique retenu repose sur des hypothèses trop favorables.
Air France : un très gros calibre va quitter la compagnie
Vague de départs au comité exécutif d'Air France. Et non des moindres. Après le départ début septembre de Florence Parly, directrice générale déléguée en charge du réseau court et moyen-courrier de point-à-point (nommée depuis directrice générale de la SNCF), un autre poids lourd serait sur le point quitter la compagnie. Selon plusieurs sources concordantes, Bruno Matheu, directeur général délégué d'Air France lui aussi en charge du hub et du long-courrier, mais avec le statut particulier de conseiller du PDG d'Air France-KLM, aurait indiqué son intention de quitter l'entreprise à Alexandre de Juniac et Frédéric Gagey, respectivement PDG d'Air France-KLM et d'Air France. Il serait pressenti pour rejoindre une compagnie étrangère en pleine ascension. Le nom d'Etihad, la compagnie d'Abu Dhabi, est cité en interne.
Interrogé, Air France ne fait aucun commentaire. Des trois directeurs généraux délégués, il ne resterait donc plus qu'Alain Bassil, responsable des opérations.
Candidat à la présidence d'Air France en 2011
A 51 ans, Bruno Matheu est un pilier d'Air France qu'il a rejoint en 1992 après la fusion entre Air France et UTA où il commença sa carrière. Entré au comité exécutif en 1998 à l'âge de 35 ans, il a assuré pendant des années la responsabilité du programme de vols, du marketing, du commercial au sein d'Air France puis d'Air France-KLM après la fusion en 2004 dont il fut l'un des principaux artisans avec Jean-Cyril Spinetta (PDG), Pierre-Henri Gourgeon (DG), et Philippe Calavia (directeur financier).
Dans les années 2000, Bruno Matheu était cité par les observateurs (au même titre que Pascal de Izaguirre, aujourd'hui PDG de TUI France) comme un prétendant sérieux à la présidence d'Air France. Or, en 2011, quand le poste s'est libéré, sa candidature n'a pas été retenue. Celle de Florence Parly, également candidate, non plus.
Alexandre de Juniac nommé PDG d'Air France en 2011
En effet, après une violente guerre des chefs entre Jean-Cyril Spinetta et Pierre-Henri Gourgeon, alors président du conseil d'administration et directeur général d'Air France et d'Air France-KLM, c'est en effet Alexandre de Juniac, ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde qui fut nommé président d'Air France, aux dépens de Lionel Guérin, PDG de Transavia et d'Airlinair à l'époque, aujourd'hui PDG de HOP.
Au tour d'après, quand Alexandre de Juniac a pris du galon pour devenir PDG d'Air France-KLM en juillet 2013, c'est Frédéric Gagey, directeur financier d'Air France, qui fut choisi pour diriger la compagnie tricolore.
Un autre membre du Comex sur la sellette
En cas d'évolution de la gouvernance à terme, Bruno Matheu n'était pas le mieux placé. Si Alexandre de Juniac doit un jour quitter la présidence d'Air France-KLM, Frédéric Gagey semble aujourd'hui le mieux placé pour le remplacer, tandis que Lionel Guérin, aujourd'hui président de Hop, apparaît en pôle position pour prendre un jour les rênes d'Air France.
Enfin, un autre membre du comité exécutif d'Air France, Bertrand Lebel, directeur général adjoint organisation et développement durable, serait lui aussi sur le départ. Bertrand Lebel est un très proche du président d'honneur actuel d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta.
Grèce: inculpation pour la déshérence des installations olympiques 2004
Athènes - Dix ans après les JO d'Athènes 2004, la justice grecque a inculpé pour "mauvaise gestion" un ancien responsable de l'entreprise chargée de valoriser les installations olympiques de la capitale qui sont pour certaines toujours à l'abandon, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Ancien responsable de l'établissement public "Olympiaka Akinita" créé en 2002, Konstantinos Matalas a été inculpé au terme de huit mois d'enquête judiciaire après des information de presse faisant état d'un manque à gagner de 10 milliards d'euros pour les finances publiques lié à la déshérence de plusieurs équipements bâtis pour les jeux d'été.
Les magistrats ont également demandé la levée d'immunité parlementaire d'un député du parti conservateur au pouvoir Nouvelle Démocratie, successeur de M. Matalas à la tête de l'établissement public aujourd'hui disparu.
Ce député, Dyonisis Stamenitis, a contesté, dans un communiqué, les accusations de la justice et souligné qu'au moins trois installations avaient trouvé un usage post-olympique tandis que de nombreuses démarches avaient été menées pour l'ensemble des équipements.
En plus des débats sur l'inflation des coûts d'organisation des JO grecs, la gestion des suites de l'événement ont été au coeur de nombreuses critiques lorsque le pays s'est retrouvé au bord de la faillite à plusieurs reprises depuis 2010, en raison d'une dette abyssale.
"Brave new world"
"Brave new world"
Ce matin sur Europe 1, au lendemain de la "manif pour tous", j’écoutais le témoignage d’une "mère porteuse", qui en était à son troisième bébé, conçu aux Etats-Unis à la demande de couples pour une somme de 20 000 dollars chacun. Cela me faisait penser à un livre célèbre, jadis bien connu de tous les lycéens de France qui avaient obligation de le lire au passage en seconde, dans les années 1970: le meilleur des mondes(brave new world), d’Aldous Huxley. Extraodinaire prophétie, écrite en 1945, d’un monde où les enfants sont conçus en série pour répondre à la demande des adultes. Nous n’en sommes pas exactement là, mais la même logique de cauchemar est bien à l’œuvre, celle de la marchandisation du corps féminin et de l’enfant. Nous tentons d’en retarder le triomphe par différentes digues, mais combien de temps vont-elles résister? Par association d’idées, un autre roman me
revient à l’esprit: 1984 de Georges Orwell, qu’il fallait impérativement lire aussi quand nous avions 14 ans. Il annonçait, 60 ans avant, la pensée unique, l’obligation de penser tous pareil, dans le même moule idéologique, avec les mêmes mots destinés à formater les esprits (Novlang) sous le contrôle d’un gigantesque ordinateur "big brother", le moindre écart vous exposant à d’effroyables tortures, en particulier morales. La prophétie est à mes yeux le paroxysme de l’intelligence – déduire des observations présentes ce qui nous attend demain – et aussi de la subversion, au meilleur sens du terme. C’est pourquoi, sans doute (vérification faite) on ne lit plus le meilleur des mondes ni 1984 dans les lycées de France.
Triste record
Triste record
Evidemment, on devrait s’en réjouir. En ces temps de dépression et de manque de confiance en soi, la France va battre un record. La chose est si rare qu’elle mérite d’être soulignée. Ce n’est pas tous les jours que nous pouvons nous glorifier. Trop souvent, nous pleurnichons et nous nous désolons de notre état. Enfin voilà des performances que peu d’autres pays dans le monde sont capables de réaliser. En ce domaine, nous sommes en tête et largement. Mais arrêtons ce suspense insoutenable pour en venir aux faits : pour la troisième année consécutive, la croissance française sera inférieure à 1%. Ce qui n’était pas arrivé depuis la dernière guerre mondiale. C’est l’occasion d’appliquer le proverbe selon lequel, devant certaines situations, il vaut mieux rire que pleurer.
Le road show de la démagogie perdue
Le road show de la démagogie perdue
C'est la tournée des promesses non tenues, la grande boucle de la démagogie perdue. Après Berlin où il avait essayé de plaider auprès d'Angela Merkel la relance de l'économie promise par François Hollande pour se faire élire, après Bruxelles où il fallait effacer des tablettes son engagement à renégocier le Traité européen pour l'assouplir, voici Manuel Valls en road show auprès de la City de Londres pour faire oublier à ce temple de la finance que le président de la cinquième puissance mondiale l'a considéré, ne fût-ce que l'espace d'une campagne, comme le centre de l'enfer.
A première vue, les efforts de notre Premier ministre "pro-business" n'ont pas encore été couronnés d'un franc succès. L'Allemagne, exaspérée par notre désinvolture dépensière, reste hostile à toute demande de dopage de l'économie. Comme elle, l'Europe du Nord nous prend pour d'irréductibles keynésiens. Et Pierre Moscovici ressent ces jours-ci à Bruxelles l'humiliation d'être pris pour ce qu'il est: le énième ministre des Finances français à échouer sur les déficits.
Il y a malheureusement peu de chances pour que Londres se montre plus indulgent à notre égard. Mais, pour quelqu'un d'aussi valeureux que Manuel Valls, il n'est pas utile de réussir pour persévérer. On attend donc avec impatience un déplacement aux États-Unis, terre du plein emploi, où il pourra essayer de faire oublier que François Hollande avait promis d'inverser la courbe du chômage. On conseillera de la même manière un voyage en Chine, là où le ralentissement de l'économie permet à ce pays d'afficher un rythme de 6 à 7% l'an, alors qu'à l'inverse la reprise maintes fois promise par le chef de l'Etat laisse la France collée à un triste 0,3%.
Sait-on jamais: tous ces voyages peuvent peut-être, même à la marge, améliorer un peu notre image...
Le piège pour tous
Le piège pour tous
La Manif pour tous d'hier a au moins atteint son objectif quantitatif. Malgré le ridicule persistant des estimations policières, les organisateurs ont fait aussi bien qu'en février 2014, certes avec Frigide Barjot en moins, mais du professionnalisme en plus. Preuve a ainsi été donnée d'un enracinement dans la durée d'un mouvement mal identifié mais capable de fidélisation autour de la défense de la famille, et aussi d'adaptation conjoncturelle dans ses thématiques. Exit le combat passéiste contre le mariage gay et cap sur les questions éthiques à travers le combat contre la PMA et la GPA.
Au fond, la Manif pour tous est devenue un peu manif attrape-tout, fédérant sur des questions nullement fantasmées. Ce sont justement les limites de cette mobilisation mais c'est aussi sa réussite, car elle a réussi à imposer un débat et une écoute nécessaires. La différence est frappante entre le Manuel Valls ministre de l'Intérieur qui mobilisait ses troupes contre les débordements de manifestants conservateurs, et le Manuel Valls Premier ministre fermement hostile à la gestation pour autrui (GPA) actuellement interdite en France.
Ceux qui dénonçaient les risques d'effets pervers de la loi Taubira n'avaient pas fatalement tort. La condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l'homme pour refus de reconnaissance de la filiation d'enfants nés par GPA à l'étranger, a ouvert une boîte de Pandore. Comment interdire à des couples hétérosexuels ou homosexuels de recourir à une GPA à l'étranger si la France légitime ensuite la filiation de l'enfant né d'une mère porteuse ?
Le souci d'humanité envers ces « bébés de l'ombre » conduit à un détournement impuni de notre loi. Le sort de l'enfant ne devrait pas dispenser les parents fraudeurs d'une sanction. Surtout que 200 bébés conçus par GPA entreraient chaque année en France. Il est étrange que les belles âmes qui dénoncent à tout propos les méfaits du libéralisme mondialisé ne se révoltent pas contre le business des agences internationales qui « louent » des ventres pour 120.000 euros. Cette loi Taubira est bien un piège. Pour tous.
Manif pour tous
D’une certaine façon ce fut le plus beau parcours de tous. Parce qu’il était jalonné d’un affichage massif de Présent. Présent mis en avant comme jamais, en 32 ans d’existence. Grâce à LMPT ? Pas précisément. Après le refus de la Manif pour tous de la distribution de notre hors-série et notre absence criante sur leur site à la rubrique « La Presse en parle », nous avons décidé de contourner la difficulté avec nos moyens à nous.
Et nous avons marché. Avec nos enfants. Pour la énième fois. Comment ne pas y être ? Aux côtés de ces familles, dans ce tsunami français dont le nombre de participants et la mobilisation ne se démentent pas deux ans après. (Le même nombre qu’en février dernier, le même décalage entre les chiffres de la police et ceux des organisateurs). La présence massive était là. Pour dire non au changement de civilisation, au monde de science-fiction d’épouvante qu’il nous prépare. Mais sincèrement, j’aurais voulu un cortège moins plan-plan. Avec des « fascistes en loden » ?
J’ai regretté que la reconduction de Taubira au gouvernement et l’insupportable nomination de l’ayatollah Belkacem à l’éducation de nos enfants ne nous fassent pas passer automatiquement sur un mode plus revendicatif.
Peut-être parce que ça doit être la sixième ou septième fois que je défile sur ce tempo rose dragée et techno, j’ai regretté l’absence de slogans plus radicaux et le manque d’agressivité politique de ces braves gens que le gouvernement continue de mépriser, de laminer, de saigner financièrement alors que dans le même temps il ne touche jamais à ses vaches sacrées. Tous les jours en ce moment, les familles trinquent. Et le changement de civilisation est bien en route. On va se faire avoir comme ça jusqu’à quand ? Jusqu’où ? On n’impose pas une réforme quand on a un million de personnes dans la rue. Mitterrand l’avait compris. Hollande non.
J’ai regretté la retape pour les élus de l’UMP. Ces représentants du système que nous avons déjà eus aux commandes et qui ont largement contribué à la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Aucune envie de subir leur prêchi-prêcha. On nous avait annoncé que personne ne monterait à la tribune. Et donc pas les représentants du Front national. Habile ! C’était pour mieux nous diffuser sur grand écran les clips vidéos publicitaires préparés à l’avance d’Hervé Mariton, Claude Goasguen, ou Laurent Wauquiez dont on sait très bien qu’ils n’ont aucune chance d’être élus aux primaires. Leurs leaders Sarkozy et plus encore Juppé qui a réaffirmé récemment toutes ses sympathies LGBT, ne reviendront jamais sur le « mariage pour tous » et ses conséquences (à la différence de Marine Le Pen).
Qui se fait avoir dans tout ça ? Sinon les manifestants.
Nous voulons la dissolution de l’Assemblée. Croyez-vous que c’est ce que veulent Mariton, Goasguen, ou Wauquiez ? Nous voulons le « Mai 68 à rebours » si redouté par Hollande. Le changement c’est maintenant ! Il ne se fera pas en mode bisounours.
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