TOUT EST DIT

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mardi 12 mars 2013

En Allemagne, on ose parler de la retraite à 69 ans


La Fondation Bertelsmann estime que la situation du système de retraite par répartition allemand désespérée d'ici 2060, mais réclame un allongement du temps travaillé, ainsi que l'amélioration du taux d'emploi des femmes et de la qualification des jeunes
La question des retraites va-t-elle s'imposer dans la campagne électorale allemande ? Une étude de la Fondation Bertelsmann publiée ce lundi relance en tout cas l'idée de la retraite à 69 ans outre-Rhin. Une idée qui avait déjà été proposée en 2011 par le conseil des « Cinq sages économistes » qui conseillent le gouvernement fédéral.
Effet de ciseaux
L'étude de la Fondation Bertelsmann souligne le problème démographique auquel doit faire face la République fédérale avec l'arrivée à la retraite des classes d'âge 1955-1970. Le défi démographique est considérable, principalement en raison de la très faible natalité enregistrée outre-Rhin depuis des décennies. L'Allemagne va devoir faire face à un effet de ciseaux difficile à gérer : une population en âge de travailler de plus en plus faible face à une population à la retraite qui explose. Selon les projections de l'Etude, la situation serait intenable.
Une perte de revenu considérable pour les retraités et les cotisants
Aujourd'hui, la cotisation retraite des salariés allemands s'élève à 19,3 % et permet de disposer en moyenne de 52,9 % de son salaire de référence hors impôts sous forme de pension. En 2060, si rien ne change, il faudra pour atteindre l'équilibre des comptes, affirme l'étude, augmenter les cotisations à 27,2 % du salaire brut pour espérer obtenir 41,2 % du salaire de référence pendant sa retraite. Selon les auteurs de ce document, ni les évolutions escomptées de l'immigration, ni la hausse possible des salaires et de la productivité ne semblent en mesure de corriger cette évolution.
Faire travailler plus et mieux les femmes
La Fondation recommande donc de prendre plusieurs mesures énergiques pour réagir dès maintenant au vieillissement de la population. Il s'agit d'abord de favoriser la participation des femmes au marché du travail. Même si le taux d'emploi des femmes en Allemagne n'est pas si faible qu'on le dit habituellement (il est supérieur à celui de la France), il demeure encore inférieur à celui des hommes. Surtout, les femmes travaillent souvent dans les métiers les plus précaires et aux salaires les plus faibles. Elles cotisent donc moins. La Fondation Bertelsmann réclame donc une meilleure participation des femmes au marché du travail, notamment à leur juste niveau de qualification (les femmes de 15 à 54 ans sont plus diplômées que les hommes, mais travaillent moins), notamment par le développement des modes de garde d'enfants, mais aussi par un changement de référence de la société.
Partir à 69  ans
Deuxième recommandation, la plus polémique : le report de deux ans de l'âge légal de départ à la retraite. En 2005, la « grande coalition » avait accepté le report de 65 à 67 ans de cet âge sur un mode très progressif : d'ici à 2030, et sous la condition de rapport d'étapes. Mais les auteurs de l'étude estiment qu'il faut aller plus loin : jusqu'à 69 ans, donc, avec une augmentation notable du taux d'emploi des plus de 55 ans. Aujourd'hui en Allemagne, le taux de chômage des personnes de 64 ans est de 14,2 %, près de 3 fois celui de la moyenne de la population. Et les préretraites sont restées monnaie courante.
Etre mieux formé
Dernière option proposée par l'étude : l'amélioration de la formation afin de renforcer les formations. Avec une qualification plus élevée, les actifs ont de meilleurs salaires et un taux d'activité plus important : les entrées de cotisations en sont améliorées. L'étude réclame donc une réforme de la formation professionnelle et scolaire pour aider plus les élèves en position de faiblesse.
Gain minime
Reste que la situation semble désespérée pour le système par répartition allemand : selon l'étude, en combinant ces trois méthodes, l'équilibre serait atteint avec des cotisations de 25,5 % pour toucher une pension de 42,5 % de son salaire de référence. Autrement dit, les gains seraient fort réduits. La classe politique allemande ne semble cependant pas prête à évoluer sur ce terrain. Angela Merkel et sa majorité de centre-droit a refusé de réformer le système mis en place en 2005 et la SPD, pourtant à l'origine de la réforme, a de plus en plus de mal à accepter l'adieu à la retraite à 65 ans. Il y a donc peu de chance, pour l'instant, de voir cette proposition de retraite à 69 ans voir le jour. Sauf que le problème de la pauvreté des personnes âgées et des retraités est, lui, un sujet dominant aujourd'hui dans la société allemande.
Retrouvez ici l'étude (en allemand)

Le Figaro mise gros sur la vidéo


Fin mars constituera une étape majeure pour Le Figaro. Au-delà du rafraîchissement des formules papier du quotidien (DTP OJD 2012 : 330 952 exemplaires, +0,5%) et du magazine (DTP OJD 2012 : 442 999 ex., -0,2%), le groupe compte sur la vidéo pour maintenir sa position de leader sur le web (9,4 millions de visiteurs uniques en décembre 2012, selonMédiamétrie/NetRatings).
Le nouveau portail Le Figaro TV intègrera la page d'accueil duFigaro.fr début avril. Ce dernier a beau être le premier site de presse en termes d'audience, l'arrivée au second semestre de la 4G et le développement exponentiel des smartphones et surtout des tablettes le poussent à accoler rapidement des images au texte. Pas question de perdre son avance sur ses deux principaux concurrents que sont Lemonde.fr (8,9 millions de VU) et Leparisien.fr (7,4 millions de VU).
Pour un groupe qui réalise désormais 25% de son chiffre d'affaires sur le numérique (essentiellement sur Lefigaro.fravec la publicité et Figaroclassifieds.fr pour les petites annonces), l'enjeu de l'audience est de taille. Le Figaro est donc prêt à investir 10 millions d'euros dans Le Figaro TV dont l'objectif est de proposer d'ici 2015 100 nouvelles vidéos par jour, soit quatre fois plus qu'aujourd'hui. Une partie est déjà produite en interne mais cette offre devrait être sérieusement enrichie dès le premier trimestre. Le Figaro prévoit ainsi de reproduire sur d'autres thèmes (et avec d'autres sponsors) ses émissions sur la politique (Le Talk) et les médias (Le Buzz). Le reste des vidéos sera issu d'achats et de partenariats. Symbole de la montée en puissance de l'activité, le groupe n'a pas lésiné sur les embauches. Une équipe d'une vingtaine de personnes, issues de recrutements ou de reclassements internes (un guichet de 87 départs sera ouvert en avril sur la moitié des sociétés du Figaro), est d'ores et déjà à l'œuvre.Julien Mielcarek, ex-journaliste de l'émission The Voice surTF1, la cornaque. La plume plus que centenaire du quotidien va devoir faire de la place à la caméra.

De quoi Victorin Lurel est-il le symptôme ?

De quoi Victorin Lurel est-il le symptôme ?
On ne le connaissait pas, on ne peut pas connaître tout le monde, ils sont si nombreux, une quarantaine. Celui-ci nous avait échappé en mai dernier sur la photo de groupe. Il a pourtant un visage sympathique. On s'est renseigné, il a derrière lui un beau parcours politique, c'est l'homme fort de la Guadeloupe, il avait fortement soutenu Ségolène Royal en 2005. Hollande l'a repêché en faisant de lui son ministre des Outre-Mer (pourquoi "des?"). Il fallait que le président eût une sacrée confiance en son ministre et une singulière estime pour lui confier la délicate mission de représenter la Francevendredi dernier aux obsèques de Chávez, afin qu'il délivrât l'hommage officiel de notre pays au grand humaniste défunt. La tâche est accomplie. Le choix ne pouvait pas être meilleur. Louis XIV avait Bossuet, Hollande aura Victorin Lurel.
On ne veut pas être méchant, mais quand même, on aurait tort de se priver après toutes les saloperies dont ils ont accablé Sarkozy. L'épitaphe restera mémorable. Rappelons-la dans ses termes exacts : "Le monde gagnerait à avoir beaucoup de dictateurs comme Hugo Chávez, puisqu'on prétend que c'est un dictateur. Hugo Chávez, c'est de Gaulle plus Léon Blum."

Pétrification idéologique

Que ce propos soit ridicule, ce ne serait que risible. Mais l'insulte est lourde. Elle est faite à la démocratie, à De Gaulle et à Blum. Chávez, c'est vrai, a considérablement réduit la pauvreté dans son pays. Mais il l'a fait aux dépens de la richesse économique nationale et de l'ordre démocratique, et notamment des libertés, et au prix d'une corruption et d'une insécurité proverbiales. La comparaison est injurieuse entre le dictateur populiste vénézuélien et les deux hommes d'État français dont la rigueur morale et le sens de l'intérêt commun furent exemplaires. Le contexte officiel et solennel dans lequel s'est exprimé le ministre français au nom de son gouvernement et de son président ajoute encore à l'inconvenance. Cet égarement appelle deux observations.
D'abord, il révèle à quels automatismes et à quel sectarisme peuvent conduire l'aveuglement et la pétrification idéologique de la gauche française. Sa prétention à se faire le champion de la lutte contre la pauvreté est honorable, et il est arrivé aux gouvernants socialistes de réaliser cette ambition, Blum en est d'ailleurs l'exemple. Mais l'histoire offre des contre-exemples de cette efficacité, à preuve aujourd'hui, Hollande et son gouvernement qui appauvrissent la France sans enrichir les Français. L'hommage incongru rendu par notre pays sur les épaules de Blum et de De Gaulle à Chávez cautionne la politique que celui-ci a menée, inspiré par une finalité sociale au mépris de la réalité économique, de l'avenir du Venezuela et de l'exigence morale.

Record battu

Enfin, ce pas de clerc spectaculaire apporte une nouvelle fois la preuve du déplorable désordre qui règne aujourd'hui à la tête de l'État et qui se traduit non seulement dans la conduite des affaires mais dans les formes. On est habitué depuis quelques mois aux écarts de langage, aux fantaisies sémantiques, aux gaffes, aux dérapages commis par les membres d'une équipe gouvernementale semblable à une troupe d'écoliers dissipés et livrés à eux-mêmes. Victorin Lurel a battu le record vendredi à Caracas. Non content de se fourvoyer dans le choix de ses références historiques, non content de célébrer dans l'extase la mémoire de Chávez, il a commis le ridicule de laisser aller son sentiment dans une évocation lyrique du cadavre exposé aux yeux du peuple vénézuélien. Rapportons ses propos : "Il était tout mignon [...], frais, apaisé [...], pas joufflu [...], c'était émouvant." 
Dans la bouche d'un ministre, c'est inattendu et saugrenu. Dans la bouche d'un ministre de François Hollande, c'est moins surprenant, c'est même assez normal. Cela rend la politique plus humaine ! Cependant, Chávez tout mignon, on a peine à l'imaginer, fût-il mort. On préfère les termes utilisés dans son éloge funèbre par Nicolás Maduro, le dauphin désigné du dictateur défunt : "Chávez a donné son corps et son esprit, comme le Christ..." C'est moins tendre, mais c'est plus fort. 
Qu'en pense Mahmoud Ahmadinejad, qui était là lui aussi, entre amis ?

Le fossé se creuse entre pauvres et riches

Le fossé se creuse entre pauvres et riches


 Le gouvernement s'apprête à annoncer une cure d'austérité, de rigueur budgétaire, et à nous demander de nous serrer la ceinture. Pendant ce temps, les riches sont toujours plus riches, les pauvres toujours au même point, et le fossé se creus e. « Tant mieux » se réjouissent, ensemble, les riches - ils en profitent - et les révolutionnaires. Car les conditions d'un grand soir rêvé par les seconds reposent sur ces inégalités de plus en plus insupportables. Il a toujours existé une minorité de puissants pour s'accaparer la majorité des richesses du monde. Ce qui n'empêche pas la plupart des quidams de se précipiter sur le classement des plus grosses fortunes du moment : pour le rêve, pour la curiosité, pour exacerber les frustrations, ou tout simplement pour des chiffres en milliards qu'on a bien du mal à mesurer. Tiens, par comparaison, la France a besoin de trouver quatre milliards d'économies supplémentaires ; la première milliardaire française, Liliane Bettencourt, en détiendrait trente ! Bernard Arnault un tout petit de moins. Quelle leçon en tirer ? Que la répartition des richesses est quand même sacrément mal foutue. Bouter les riches hors de France ? Surtout pas. Les surtaxer ? Ça reviendrait au même. Et puis d'abord, c'est quoi être riche ? Les Suisses ont tranché dimanche contre l'indécence. Malin. Pourtant les success stories ont toujours été un moteur pour la créativité entrepreneuriale, à même de générer de la richesse, et de l'emploi. Liliane Bettencourt en fait vivre, des salariés… Et elle pourrait en embaucher encore beaucoup. Facile de lui donner la leçon. 
Et nous, on ferait quoi si on était riches. 
Indécemment riches ? 

Couper la corde au lieu de défaire le nœud


  Ça va être comique le Conseil des ministres de mercredi prochain. Ils auront tous reçu la lettre de cadrage du premier d’entre eux leur imposant, collectivement, cinq milliards d’euros d’économie. Mais attention, Ayrault l’a bien expliqué : on affûte les crayons de bois au plus court et on surveille l’utilisation de la photocopieuse du coin de l’œil mais on ne touche pas à la masse salariale. Ça va être coton de réaliser des économies sans toucher au poste le plus comaque des dépenses. Mercredi prochain, on imagine les postures. Peillon, peinard, ne craint rien. Avec des embauches en veux-tu en voilà à l’Éducation nationale, il pourra se tenir les côtes face à ses collègues. Si Taubira renonce à remettre un tribunal à Tulle, on peut trouver trois sous. Aurélie Filippetti a d’ores et déjà compris que la Culture est au socialisme version Hollande ce que le gland est au mocassin : un accessoire. Jean-Yves Le Drian peut facilement priver l’armée de chars Leclerc sans mettre en péril la Défense nationale. Encore une poignée d’euros trouvée en moins de temps qu’il n’en faut pour une corvée de latrines.
Sans rire, où va-t-on les trouver ces cinq milliards d’écot de chacun ? Sans doute dans les aides diverses, les subventions variées, les frais généraux. Si, dans les ministères, on commence à comprendre que l’argent qu’on dépense est avant tout celui des Français, ça va nous faire un choc culturel… C’est idiot, cette histoire de cinq petits milliards. Pourquoi pas dix, douze ou cent, pendant qu’on y est. Il ne faut pas se contenter de couper les ficelles quand on peut défaire les nœuds.

A Dijon : "M. Hollande, elles sont où vos promesses ?"

Ce n'est pas exactement le scénario qu'il espérait. François Hollande, en déplacement deux jours à Dijon pour renouer avec le terrain, a été interpellé dès son arrivée dans le quartier populaire des Grésilles, par des personnes mécontentes de sa politique. Tout avait pourtant été cadré par ses conseillers. Arrivée en train, déambulation parmi la population, dispositif de sécurité léger, la mise en scène vantée par l'Elysée n'était pas sans rappeler "l'homme normal" de la campagne présidentielle. Mais dès le début, l'ensemble sonne un peu faux. Parmi les gens présents, les trois quarts sont en réalité des militants socialistes, venus plaider la cause de M. Hollande, réclamant de la patience et de l'indulgence pour le gouvernement qui bataille avec la crise.
A l'arrivée sur place du président de la République, la tension monte d'un cran. Des syndicalistes de Solidaires se sont notamment réunis "pour lui rappeler qu'il est socialiste". Plusieurs personnes lui lancent des reproches, l'accusant de "faire la politique du patronat", et de se soucier davantage de la guerre au Mali et du mariage pour tous que des problèmes quotidiens des Français. L'un d'entre eux crie : "M. Hollande, elles sont où vos promesses ?"
L'homme est immédiatement évacué, manu militari, par les services de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) :

Des images agressives assez éloignées du but recherché par M. Hollande. Alors qu'il est occupé à signer quatre emplois d'avenir dans la maison de l'emploi et de la formation du bassin dijonnais, ses services s'activent pour calmer le jeu. Devant les journalistes présents, les conseillers de l'Elysée remettent la responsabilité sur les forces de sécurité de la préfecture, plaidant l'excès de zèle.
Et M. Hollande dans tout ça ? Interrogé sur la scène qui vient de se dérouler, le président, placide, répond "ah bon ?" avant de reprendre sa visite à travers les rues.
GRAND ACTE DE BRAVOUR !!!!!