Les étudiants étrangers réunis dans le Collectif du 31 mai continuent de réclamer le retrait de la circulaire Guéant, car son assouplissement annoncé mercredi 4 janvier est fondé sur des critères "qui laissent la place à l'arbitraire", ont-ils annoncé lors d'une conférence de presse.
"Les principaux concernés n'ont pas été représentés à la réunion et nous le regrettons. L'enjeu crucial du nouveau texte concerne les critères d'appréciation, et on demande des critères clairs qui ne laissent pas place à l'arbitraire", a déclaré Fatma Chouaïeb, porte-parole du Collectif. "En outre, quel va être le devenir des victimes de la circulaire ? Nous avons recensé plus de 1 000 cas, les dégâts créés sont bien trop importants. Donc on demande encore le retrait de la circulaire, le retour à la situation d'avant le 31 mai", a-t-elle ajouté."ON RESTE DANS L'ARBITRAIRE"
"Que veut dire 'compétence spécifique' ? Parfois les étudiants ne connaissent pas leur pays d'origine. La nouvelle circulaire ne règle donc pas la situation, on reste dans l'arbitraire", a déclaré lors de la conférence de presse Bertrand Monthubert, un des initiateurs (PS) d'une pétition demandant le retrait de la circulaire controversée qui a recueilli quelque 30 000 signatures.
Des signataires de cette pétition vont organiser mardi 10 janvier "une séance publique de parrainage" d'étudiants en difficultés, a-t-il annoncé.
Dans un communiqué, la première organisation étudiante, l'UNEF, a elle aussi "demandé l'abrogation de la circulaire Guéant", car le nouveau texte revient à "beaucoup de bruit pour des évolutions mineures". "Ces évolutions ne sont pas satisfaisantes, c'est au final encore une fois la logique du cas par cas qui prime sur l'établissement de règles claires garantissant les mêmes droits pour tous", a regretté l'UNEF, qui va proposer des mobilisations dans les universités pour obtenir le retrait de la circulaire.
"TROP PEU, TROP TARD"
"C'est trop peu et trop tard", a pour sa part réagi le député socialiste Alain Claeys, responsable du supérieur dans l'équipe de François Hollande. "Trop tard parce que depuis la parution du premier texte, le 31 mai, des milliers d'étudiants ont connu des tracasseries administratives qu'ils n'auraient pas dû subir dans un pays qui s'enorgueillit de savoir les accueillir et les former", a-t-il expliqué.
"Trop tard aussi parce que l'Allemagne, si souvent citée en modèle, n'a pas attendu pour assouplir entre-temps les conditions d'emploi des étudiants étrangers et prendre un temps d'avance dans la compétition mondiale en matière de formation à laquelle se livrent les grands pays occidentaux", a-t-il ajouté.
"Trop peu parce que plus qu'un texte, cette circulaire est devenue pour des millions d'étudiants étrangers le symbole d'une France qui ne souhaite plus les attirer sur son sol. C'est pour cette raison que ce texte n'a pas besoin d'être rapiécé, mais supprimé", a conclu M. Claeys.