TOUT EST DIT

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mercredi 4 janvier 2012

Les étudiants étrangers rejettent la nouvelle circulaire Guéant

Les étudiants étrangers réunis dans le Collectif du 31 mai continuent de réclamer le retrait de la circulaire Guéant, car son assouplissement annoncé mercredi 4 janvier est fondé sur des critères "qui laissent la place à l'arbitraire", ont-ils annoncé lors d'une conférence de presse.

"Les principaux concernés n'ont pas été représentés à la réunion et nous le regrettons. L'enjeu crucial du nouveau texte concerne les critères d'appréciation, et on demande des critères clairs qui ne laissent pas place à l'arbitraire", a déclaré Fatma Chouaïeb, porte-parole du Collectif. "En outre, quel va être le devenir des victimes de la circulaire ? Nous avons recensé plus de 1 000 cas, les dégâts créés sont bien trop importants. Donc on demande encore le retrait de la circulaire, le retour à la situation d'avant le 31 mai", a-t-elle ajouté.
Le gouvernement a décidé mercredi d'assouplir la délivrance du permis de travail à certains étudiants étrangers à haut potentiel, notamment ceux ayant "une compétence spécifique recherchée" comme "la connaissance approfondie d'un pays ou d'une culture étrangère". Une instruction en ce sens sera envoyée aux préfets "la semaine prochaine".
"ON RESTE DANS L'ARBITRAIRE"
"Que veut dire 'compétence spécifique' ? Parfois les étudiants ne connaissent pas leur pays d'origine. La nouvelle circulaire ne règle donc pas la situation, on reste dans l'arbitraire", a déclaré lors de la conférence de presse Bertrand Monthubert, un des initiateurs (PS) d'une pétition demandant le retrait de la circulaire controversée qui a recueilli quelque 30 000 signatures.
Des signataires de cette pétition vont organiser mardi 10 janvier "une séance publique de parrainage" d'étudiants en difficultés, a-t-il annoncé.
Dans un communiqué, la première organisation étudiante, l'UNEF, a elle aussi "demandé l'abrogation de la circulaire Guéant", car le nouveau texte revient à "beaucoup de bruit pour des évolutions mineures". "Ces évolutions ne sont pas satisfaisantes, c'est au final encore une fois la logique du cas par cas qui prime sur l'établissement de règles claires garantissant les mêmes droits pour tous", a regretté l'UNEF, qui va proposer des mobilisations dans les universités pour obtenir le retrait de la circulaire.
"TROP PEU, TROP TARD"
"C'est trop peu et trop tard", a pour sa part réagi le député socialiste Alain Claeys, responsable du supérieur dans l'équipe de François Hollande. "Trop tard parce que depuis la parution du premier texte, le 31 mai, des milliers d'étudiants ont connu des tracasseries administratives qu'ils n'auraient pas dû subir dans un pays qui s'enorgueillit de savoir les accueillir et les former", a-t-il expliqué.
"Trop tard aussi parce que l'Allemagne, si souvent citée en modèle, n'a pas attendu pour assouplir entre-temps les conditions d'emploi des étudiants étrangers et prendre un temps d'avance dans la compétition mondiale en matière de formation à laquelle se livrent les grands pays occidentaux", a-t-il ajouté.
"Trop peu parce que plus qu'un texte, cette circulaire est devenue pour des millions d'étudiants étrangers le symbole d'une France qui ne souhaite plus les attirer sur son sol. C'est pour cette raison que ce texte n'a pas besoin d'être rapiécé, mais supprimé", a conclu M. Claeys.
C'EST A PEINE CROYABLE, DES ÉTRANGERS  REJETTENT UNE CIRCULAIRE FRANÇAISE, MAIS QU'ON LES FOUTE TOUS DEHORS BORDEL !!!!!

Présidentielle 2012 : Hollande cible des attaques

François Hollande s'est montré très actif depuis le début de l'année. Le candidat socialiste a publié une lettre puis est passé au 20h de France 2. Des sorties vivement critiquées.

François Hollande passe à l'attaque. Le candidat socialiste a accéléré sa campagne en ce début d'année. Invité au journal télévisé de France 2 mardi soir, le député de Corrèze qui n'entend ni se laisser « détourner ni impressionner par M. Sarkozy », a annoncé qu'il présenterait « un projet » pour la présidentielle fin janvier. Plus tôt dans la journée, une lettre avait été publiée dans Libération. Évidemment ces démarches ont été saluées dans son camp. Il « donne le ton, le "la" de l'année », a affirmé son directeur de campagne Pierre Moscovici. Il « sonne le rassemblement », a renchéri le député de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg, et pour Stéphane Le Foll, responsable l'organisation de la campagne, « c'est maintenant que la phase décisive s'engage ». Encouragé par les siens, il a été en revanche, très critiqué par ses adversaires.
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A commencer par Cécile Duflot. La chef de file d'Europe Écologie les Verts a vu dans la lettre de Hollande « beaucoup de formules qui la frustrent un peu ». Attendant qu'on « débatte des solutions », la secrétaire nationale des Verts s'est aussi étonnée d'une publication « en tête d'un journal », une « forme un peu surprenante ». Le candidat du MoDem, François Bayrou, a dénoncé « une opération de com » et « du techno-politico-bla-bla ».

L'UMP cogne

L'UMP et le gouvernement ont focalisé leurs critiques sur l'absence de propositions. Jean-François Copé a ainsi estimé que François Hollande incarnait « la couardise en politique » en refusant « d'abattre ses cartes ». La droite dénonce une grande « imposture ». « C'est le candidat du vent, de la parole, des grands mots », a affirmé Valérie Pécresse, porte-parole du gouvernement.
Mais du côté du socialiste, on garde une ligne de conduite ferme. Pour Bruno Le Roux, porte-parole de Hollande, « la vigueur des critiques montre que François Hollande a fait quelque chose qui place sa campagne sur une dimension de président de la République », a-t-il commenté auprès de l'AFP. « M. Copé est dans l'escalade verbale précisément parce que le texte de Hollande présente un contenu politique fort, clair et précis », a estimé Delphine Batho, autre porte-parole. Sur le terrain, le député de Corrèze va multiplier dans les prochaines semaines déplacements et meetings alors que le chef de l'Etat s'est lancé dans le marathon des voeux avec à la clé un vaste tour de France.
François Hollande sera mercredi à Mérignac (Gironde), jeudi à Caen, samedi à Tulle (Corrèze), dimanche à Jarnac (Charente) pour l'anniversaire de la mort de l'ex-président François Mitterrand. Le 22 janvier, de retour des Antilles et de Guyane, il tiendra au Bourget le premier des sept grands meetings qui doivent rythmer sa campagne. Le candidat socialiste trace sa route.

Après la lettre aux Français, des chiffres


A 110 jours de la présidentielle, est-on vraiment entré en campagne ? On serait enclin à le penser à entendre le déluge de sarcasmes - et d'outrances - qui se sont abattus sur le chef de file socialiste sitôt publiée son adresse aux Français. Signe en tout cas que la machine Sarkozy est en marche, et ses snipers affûtés. On serait fondé à le croire à voir un président aussi combatif qu'impopulaire, en mouvement permanent, et qui sera candidat non déclaré aussi longtemps qu'il pourra conserver la stature et les avantages de la fonction. Pourtant, de confrontation et d'opposition de projets, point. La crise rétrécit les promesses, elle ne doit pas annihiler les idées. C'est donc du côté de François Hollande que peut venir le déclic. Encore faut-il qu'il monte en puissance, s'affirme en patron, ne subisse pas la course aux idées de son rival. Symptomatique, la journée d'hier. Tandis que le président lançait la TVA sociale, le candidat déclaré au changement renonçait à la fusion de la CSG et de l'impôt sur le revenu, mesure phare de son projet fiscal. Autant François Hollande s'était montré incisif dans la primaire, autant son début de campagne l'a plongé dans une zone d'ombre. Sa tribune vise à mobiliser les troupes. Elle marque un regain de pugnacité mais n'est guère qu'une lettre de cadrage, certes bien troussée mais dénuée de concret. Des réponses à leurs problèmes, c'est ce que les Français attendent. Ayant affirmé qu'une autre politique est possible, il lui faut dire laquelle. Il ne saurait plus longtemps se contenter de stigmatiser une présidence de la parole, sous peine d'apparaître comme le candidat de… la parole.

La crise, ce jackpot

Le patron de la Française des Jeux le dit, bien assis sur son jackpot 2011 record : « Le principe de la loterie, c’est de donner un petit moment de bonheur dans un univers de contrariétés ». En trois mots, vive la crise ! On se gratte moins la tête avec les numéros de la FDJ qu’en recalculant la dette du pays et en renégociant la sienne avec son banquier. Le cinéma aussi, qui a battu ses records de fréquentation peut remercier la crise. La 3D construit des mondes meilleurs que le triple A de Moody’s, surtout quand des films ravivent de vraies valeurs humanistes et solidaires comme Intouchables. Réfugiés dans les salles obscures et des bureaux de tabac, les Français jouent et se divertissent mais surtout cherchent du rêve et du rire pour entretenir le moral, les illusions et les utopies. Tout ce que les politiques n’ont plus les moyens ni l’audace de proposer. Solutions ou échappatoires, le peuple se fait du bien en jouant et en se divertissant. Et tant pis si demain, avec la TVA sociale, pour avoir son ticket à la FDJ et au cinéma, il faudra passer un peu plus à la caisse.

En attendant Jeanne d’Arc !


En cette semaine et ce début d’année du sixième centenaire de la naissance de sainte Jeanne d’Arc (au jour de l’Epiphanie qui est la première fête du Christ-Roi), nos vœux pour la France ne voudraient pas demeurer dans la catégorie des « vœux pieux » mais se fonder sur une véritable espérance politique.

Dans son fameux discours de 1992 à l’Académie française des sciences morales et politiques, intitulé « En attendant Godot », Vaclav Havel nous aura justement laissé une magistrale leçon politique relative au passé communiste mais également au présent et au futur soi-disant démocratiques des nations modernes.

Sur son expérience du communisme avec son régime « (post-)totalitaire » du mensonge institutionnalisé, il nous livre d’abord sa conviction, à l’instar de Soljenitsyne, qu’il n’y avait pas d’autre alternative que la dissidence d’abord individuelle : « Une attente animée par la croyance que résister en disant la vérité est une question de principe, tout simplement parce qu’on doit le faire, sans calculer si demain ou jamais cet engagement donnera ses fruits ou sera vain. Une attente forte de cette conviction qu’il ne faut pas se soucier de savoir si, un jour, la vérité rebelle sera valorisée, si elle triomphera, ou si, au contraire, comme tant de fois déjà, elle sera étouffée. Redire la vérité a un sens en soi, ne serait-ce que celui d’une brèche dans le règne du mensonge généralisé. Et aussi, mais en deuxième lieu seulement, une attente inspirée par la conviction que la graine semée prendra ainsi racine et germera un jour… »

Puis, sans aller aussi loin que Soljenitsyne dans la critique du modèle démocratique occidental et de ses structures, Vaclav Havel nous suggère aussi et déjà que cet autre monde d’illusionnistes libéraux est aussi totalitaire à sa manière, plus sournoisement totalitaire que le marxisme (comme diront Jean-Paul II et Benoît XVI), et qu’il mérite peut-être également « cette attitude que, pour simplifier, nous appellerons dissidence », laquelle suppose et cultive une vraie patience réaliste.

Ecoutons ce dramaturge devenu exemplairement chef d’Etat faire paradoxalement son autocritique qu’il faudrait plutôt appeler en l’occurrence un examen de conscience pour la modernité occidentale en son entier :

« Je succombais à cette forme d’impatience, ô combien destructrice, de la civilisation technocratique moderne, imbue de sa rationalité, persuadée à tort que le monde n’est qu’une grille de mots croisés, où il n’y aurait qu’une seule solution correcte — soi-disant objective — au problème ; une solution dont je suis seul à décider de l’échéance. Sans m’en rendre compte, je succombais, de facto, à la certitude perverse d’être le maître absolu de la réalité, maître qui aurait pour seule vocation de parfaire cette réalité selon une formule toute faite. Et comme il revenait à moi seul d’en choisir le moment, il n’y avait aucune raison de ne pas le faire tout de suite…

« Je constatai ainsi avec effroi que mon impatience à l’égard du rétablissement de la démocratie avait quelque chose de communiste. Ou plus généralement, quelque chose de rationaliste, l’unité des Lumières. J’avais voulu faire avancer l’histoire de la même manière qu’un enfant tire sur une plante pour la faire pousser plus vite. »

Autrement dit, dans notre monde sécularisé issu des (fausses) Lumières, la fin du communisme ne fait pas disparaître l’attente illusoire et subversive de Godot. Si l’exemple type du Godot imaginaire, celui qui finit tout de même par arriver comme un faux monstrueux, fut éminemment le communisme (« le Godot qui prétendait nous sauver mais qui n’a fait que détruire et décimer »), un nouveau Godot rôde encore subrepticement, c’est le Godot de l’idéalisme qui dérive toujours en idéologie, auquel s’oppose le réalisme (foncièrement aristotélicien) de Vaclav Havel. Car « Godot — celui qui est attendu — ne vient jamais, simplement parce qu’il n’existe pas. Il n’est qu’un substitut d’espérance. Produit de notre impuissance, il n’est pas un espoir mais une illusion. Un bout de chiffon servant à rapiécer une âme déchirée, mais un chiffon lui-même percé de trous. »

Une attitude de dissidence qui signifie autre chose qu’« attendre Godot » !

Cela dit pour les catholiques français qui, en cette année électorale, « attendent Godot » dans un régime laïciste où ils sont manifestement « encerclés, enserrés, colonisés de l’intérieur » mais où ils continuent à se mentir à eux-mêmes et à mentir à leurs proches en croyant et faisant croire que Jeanne d’Arc peut arriver sans dissidence de leur part, sans rompre avec l’accoutumance de ce relativisme subliminal (selon l’expression de Benoît XVI), qui les rend à la fois serfs et complices, victimes et supports de ce totalitarisme sournois, pantins de ce nouveau et subtil Panthéon totalitaire.

A ceux-là, Vaclav Havel affirme : « Attendre la germination de la graine qui, par principe, est bonne, c’est autre chose qu’“attendre Godot”. Attendre Godot signifie attendre la floraison d’un lys que nous n’avons jamais planté. » Planter nous-mêmes la graine du lys suppose aujourd’hui, en cette dictature du relativisme, une dissidence analogue à celle que prônait Havel contre le mensonge du communisme. Car, dans une ténébreuse alliance, « la rencontre historique de la dictature et de la société de consommation », comme il disait, se pratique aujourd’hui aussi bien dans le « post-totalitarisme » du communisme (avec l’exemple éloquent de la Chine) que dans ce relativisme occidental et libéral avec sa décréation intrinsèque. Cette attitude de dissidence, enseignait donc Havel, nous a appris à être patients : « Elle nous a appris à attendre ; l’attente en tant que patience. » On n’attend pas Jeanne d’Arc comme on attend Godot.