TOUT EST DIT

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dimanche 6 octobre 2013

Jean Roucas : « On pardonne plus facilement à Bertrand Cantat... »

Présent le 15 septembre dernier à l'université d'été du Front National à Marseille, Jean Roucas avait exprimé sa sympathie pour le parti politique de Marine Le Pen. Depuis, l'humoriste est l'objet de vives critiques et de déprogrammation des spectacles auxquels il prend part. A Gardanne notamment, sa pièce Le secret de l'Abbé Taillère, qui devait se jouer le 25 octobre, a été retirée.

«Parce que je n'ai fait qu'exprimer démocratiquement ma sympathie pour le FN à Marseille, les comédiens de ma troupe ainsi que la mairie de Gardanne se sont entendus pour supprimer arbitrairement la représentation, avait réagi, le 19 septembre dernier, Jean Roucas. Pour défendre mon droit élémentaire à la liberté d'expression, j'ai l'intention d'assigner en justice la mairie de Gardanne et les comédiens de ma troupe pour discrimination
Le maire de Gardanne, Roger Meï, avait tenu à préciser, dans un communiqué, que la déprogrammation du spectacle de Jean Roucas n'était pas une volonté de sa municipalité mais la conséquence du refus de certains acteurs d'y participer.
Avec Mr Gilbert Collard, l'humoriste a fondé l'association Les Hommes libres pour défendre la liberté d'expression. «Vous êtes bientôt 5000 à me prouver votre amitié et votre rejet de l'injustice, demain nous serons encore plus nombreux, écrivait Jean Roucas sur la page Facebook de l'association. Je voudrais vous rappeler la parole que Danton prononça lorsque les membres du tribunal révolutionnaire, les Bedos, Ruquier et Filippetti de l'époque, lui lurent la sentence inique qui le condamnait à mort. Il se tourna vers la foule qui s'était amassée nombreuse dans le prétoire, et lui lança: «Alors! On tue la liberté sous vos yeux et vous laissez faire?»»
Jeudi, dans un nouvel entretien pour le quotidien Nice-Matin, Jean Roucas a réaffirmé son soutien au Front National, «le seul parti qui dénonce les vraies injustices et les choses intolérables» selon lui. Le comédien témoigne sa colère face aux déprogrammations dont il a été l'objet. «Ce qui me choque, c'est qu'on m'interdise de travailler parce que j'ai affiché mes sympathies politiques. Ça me révolte, s'emporte-t-il. Bertrand Cantat a sorti un album et va sûrement refaire une tournée. Je m'aperçois avec effroi que la gauche caviar, qui tient les rênes du métier du spectacle, pardonne plus facilement à un type qui a massacré sa femme à coups de poing qu'à moi qui ai eu le tort de dire mes sympathies.

Le courage de l'espérance

Le courage de l'espérance


Ils sont venus du monde entier, de pays pacifiques ou de pays ravagés par la guerre, de pays opulents ou de pays pauvres, de mégalopoles, de villages perchés sur une montagne ou blottis entre les dunes d'un désert.

Ils sont arabes, européens, américains, asiatiques, musulmans chiites ou sunnites, chrétiens, protestants, catholiques, orthodoxes, syriaques, chaldéens, coptes, bouddhistes, shintoïstes. Ils sont imams, prêtres, pasteurs, patriarches ou laïcs. Ils sont croyants en l'amour.
Ils sont venus à Rome pour dire leur volonté d'instaurer la paix qu'ils ont reçue de ce Dieu unique avec lequel chacun dialogue à sa manière. Ce dialogue, ils veulent le pratiquer aussi entre leurs religions et le poursuivre avec tous les hommes. Ils sont de la communauté de Sant'Egidio née, en 1986, de la rencontre d'Assise à laquelle Jean-Paul II avait invité les représentants de toutes les religions du monde pour prier ensemble chacun à sa façon. Chaque année, ils se rassemblent pour partager les soucis, les souffrances, conjurer les peurs, faire tomber les barrières, en gardant toujours le courage d'espérer envers et contre tout : d'où le nom de cette rencontre de trois jours : « Le courage de l'espérance ».
Michel Camdessus, Gouverneur honoraire de la Banque de France, soulignait qu'il ne faut pas nous laisser arrêter par nos peurs : faire le premier pas pour aller à celui dont on se méfie ; oser une parole libérée dans une écoute de l'autre. Reconnaître notre devoir de solidarité envers les pays pauvres et notre responsabilité à l'égard de l'environnement.
Changer la face de la terre
L'Archevêque maronite de Beyrouth a médité sur l'islam dans la construction de la convivialité, notant que le prophète a accueilli des chrétiens dans sa maison parce que, dit-il, « Dieu veut que les hommes s'acceptent et se complètent les uns les autres... Tout langage des armes est interdit par Dieu et refusé par tous les hommes de bonne volonté... Vatican II a demandé aux chrétiens de mettre la main dans la main des musulmans et nous ne voulons jamais retirer notre main de cette relation. N'oublions pas que le christianisme et l'islam, dont les adeptes représentent la moitié de l'humanité, sont par leur rencontre et leur universalité capables de coopérer pour changer la face de la terre ».
Sayyed Salih Al-Hakeem, professeur de droit islamique en Irak, estimait, lui, que « les religions devraient se concentrer sur ce qu'elles ont en commun pour écrire une charte commune servant de guide à tous : paix, amour, refus de la violence, voilà l'essentiel des messages célestes ». Ils proclament que nul ne peut se dire dans l'ombre de Dieu pour imposer ses choix aux autres car Dieu, lumière, n'a pas d'ombre.
Le pape François était là, lui aussi. Andréa Riccardi, fondateur de Sant'Egidio, lui a dit ce qu'était l'objet de la rencontre : « Délégitimiser un grand fléau : le terrorisme. » Et le pape de répondre : « Nous ne pouvons pas laisser le terrorisme prendre en otage le coeur de quelques violents pour provoquer la souffrance et la mort d'un grand nombre. Il ne peut y avoir aucune justification religieuse à la violence. » Et il concluait : « La paix est la responsabilité de tous. »
L'image des leaders religieux ensemble et en paix se voulait une réponse à ceux qui sèment la haine, la division et affirment que les religions sont vouées à l'affrontement. La paix est donc possible. Elle avait à Rome une grande dimension spirituelle.

Partage européen

Partage européen

Le concombre, nous informe Bruxelles, devait se présenter droit. Il pourra être courbé ! Ce n'est pas tout. Pour prouver sa plus grande souplesse réglementaire, la Commission vient de décider, après mûre réflexion, de ne pas légiférer sur les tailles des talons aiguilles des employées de salons de coiffure. Ceux qui reprochent à l'Europe son inefficacité en sont donc pour leurs frais ! Ironie facile, c'est vrai…
Les fervents européens pesteront contre cette caricature de l'Europe qui fait le lit des populistes et nationalistes de tous poils. Elle sert souvent de commode bouc émissaire pour masquer les propres égoïsmes des états membres, plus soucieux de solidarité minimale que de réel partage.
La tragédie de Lampedusa, qui fait de la Méditerranée le cimetière de la misère humaine, en est la preuve vivante si l'on peut dire. D'accord pour pleurer avec le pape, mais des larmes de crocodiles. D'accord pour participer à la surveillance en mer, à l'occasion pour sauver les plus chanceux, mais pas plus.
Chacun chez soi, murmure, à quelques mois des Européennes, lune vox populi qui cède aux sirènes de l'individualisme et ferme ses écoutilles aux humains migrateurs. Pourtant, à la faveur de la crise et d'Internet, toute une économie est en train de naître sur le partage et l'échange. Une autre génération porteuse d'un vent nouveau, espérons-le.

Abus d’autorité

Abus d’autorité


Où a-t-on pris que l'autorité était armée ? Celaya affirme bien que la poésie peut parfois être une arme chargée de futur, mais pas l'autorité. L'autorité, en politique, est une manière de réserve. Tout le contraire d'un martinet qui cinglerait jusqu'à ne plus voir qu'une seule tête. Un président doit-il intervenir dans le petit périmètre ? Se faire le juge de polémiques de peu de poids qui ne sont que l'écran de plus graves faiblesses et ne laisseront rien aux plaideurs sinon le sac et les quilles ? L'autorité est une retenue. Elle sait ignorer Chicaneau et la Pimbesche pour leur préférer Dandin, celui qui prépare l'avenir. D'autres, après Racine, ont trié le bon grain de l'ivraie et l'action de l'agitation.

Certes, il serait fort risqué pour le pouvoir de laisser se multiplier les controverses. Sans adopter une posture de premier secrétaire du PS, François Hollande doit éviter les chicailleries récurrentes dont, pour le coup, la banalisation deviendrait mortelle à l'approche des municipales. Mais ce n'est pas parce que tout n'est pas tiré au cordeau dans l'équipe gouvernementale que la révolution couve. Voyez Cameron en Grande-Bretagne, qui vient de se faire désavouer par le parlement, Merkel obligée à des concessions pour trouver une alliance et Obama en butte à la bêtise sectaire du Tea Party.

Pour les dirigeants du monde il y a loin de la dynamique tribunicienne à la dure conduite de l'intérêt des peuples. Adeptes du compromis ou de la décision péremptoire, ils subissent souvent la tyrannie de la cote de popularité qui, à en croire les analystes, serait un infaillible critère d'efficacité. C'est faux, évidemment. La seule efficacité est celle qui applique les réformes promises en prenant le risque des sondages désastreux, voire de la défaite.
L''uvre plus que l'opinion, le débat plus que l'injonction. Et un peu moins de place pour les polémiques qui souvent ne sont que l'expression de narcissismes et laissent de rares traces dans l'histoire. Comme n'en laissera pas ce débat sur la supposée difficulté du chef de l'État à trancher, dans lequel on confond, à dessein, politique et communication. Or l'autorité n'est pas un projet, la République n'est pas la monarchie absolue et nous n'avons pas élu un roi mais un présiden

Décidément, la France n'aime pas les riches

Décidément, la France n'aime pas les riches


Si aux États-Unis, c'est connu, on aime bien les riches, en France, décidément, on ne les aime pas. Voici le constat que permettait de vérifier la soirée programmée par France 2 mardi 1er octobre. C'était si limpide qu'on pouvait se demander si les responsables du service public n'avaient pas glissé un message subliminal. Faudra-t-il bientôt, pour décrypter la télévision, devenir comme autrefois les kremlinologues lorsqu'ils lisaient la Pravda entre les lignes ? 

Sujet sensible 

C'est l'impression que donnait la superposition de deux émissions : d'un côté, Secrets d'histoire de Jean-Louis Remilleux présenté par Stéphane Bern ; de l'autre, Au bonheur des riches, un document réalisé par Antoine Roux avec les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. Stéphane Bern nous présente quatre familles américaines qui incarnent les "riches" aux États-Unis : les Vanderbilt, les Rockefeller, les Carnegie et les Morgan. Les Pinçon, qui étudient les grandes fortunes en France, dressent, eux, le portrait de quatre personnages disposant de revenus importants : Paul Dubrule, cofondateur du groupe Accor ; Alain Tingaud, qui a fait fortune dans les nouvelles technologies ; Denis de Kergorlay, qui a hérité d'un immense domaine et dirige le Cercle de l'union interalliée ; et Christian de Luppé, qui a installé "sa" mairie dans "son" château de Beaurepaire. Cette simple comparaison montre qu'il y a peut-être, si on veut lire entre les lignes, une volonté de manipulation de l'opinion sur ce sujet toujours sensible.
Secrets d'histoire est l'une des productions les plus populaires de la télévision française. Elle réconcilie les deux missions traditionnelles du service public : le savoir et la distraction. On y retrouve les qualités des grands magazines historiques d'Alain Decaux et André Castelot, dont La caméra explore le temps, et de l'ORTF à l'époque où elle commandait des téléfilms à Rossellini destinés à édifier les téléspectateurs sur l'histoire de leur pays. Cela pouvait parfois aboutir à des chefs-d'oeuvre comme La prise du pouvoir par Louis XIV. Le document sociologique des Pinçon est, lui, beaucoup plus proche d'émissions comme le célèbre Strip-Tease, le programme culte de documentaires de la RTBF qui "vous déshabille". Les caméras s'immiscent durant des jours, des semaines, pour capter les aspects les plus caricaturaux des personnages, pour restituer ce qu'ils ont de ridicule et souvent de pathétique. La forme de ces deux émissions ne pouvait donc que renforcer le contraste dans la façon de traiter les "riches" d'un côté et de l'autre de l'Atlantique. 

La légende des "deux cents familles"

Du côté de Secrets d'histoire, on découvre l'épopée héroïque des grandes dynasties qui, après la guerre de Sécession, à la fin du XIXe siècle, ont bâti la puissance économique, financière et militaire de l'Amérique et accompagné sa domination d'un monde capitaliste en plein boom. Ces familles, dont les noms résonnent comme autant de synonymes de la fortune, ont parié sur le développement du pétrole, de l'acier, des transports, des nouvelles technologies, de la finance. Leurs progénitures ont poursuivi l'aventure, de génération en génération, laissant derrière elles les traces architecturales, artistiques et culturelles d'un mécénat rayonnant. Puis ce fut la recherche d'alliances avec les vieilles familles aristocratiques ruinées d'Europe. On a parfois l'impression d'être dans un épisode de la série télévisée Downton Abbey. Stéphane Bern nous fait découvrir ces constructions pharaoniques devenues des lieux de légende ainsi que des fictions qui les retracent comme Gatsby le Magnifique, synthèse de tous ces personnages.
Le document des Pinçon sur les "riches" en France est, lui, moins glorieux. On est gêné par ce qu'expriment ces personnages, par leur mépris, leur arrogance, leur inconscience, je pense par exemple à l'étonnement du maire de Beaurepaire quand on lui fait remarquer qu'il n'y a aucun signe distinctif sur "sa" mairie : ni drapeau ni inscription Liberté-Égalité-Fraternité... On est dans le bling-bling, qui a été un aspect important du rejet du "président des riches" en 2012. On retrouve les deux catégories de "nantis" qui sont habituellement présentés par la télévision française : les jet-setteurs parasites et pique-assiettes et les "fin de race dégénérés" qui vivent des subventions des monuments historiques quand il en reste, grands organisateurs de chasses et de réceptions dérisoires "au château".
La démonstration est faite : les "riches", ce sont soit des étrangers impérialistes qui ne pensent qu'à nous coloniser et à délocaliser nos industries, soit des Français qui ne sont que de minables prédateurs vampirisant le peuple. La légende des "deux cents familles" (expression pour désigner ces fortunes qui règnent sur l'économie française) a encore de beaux jours devant elle.

On a oublié que l'égalité de la devise, c'est l'égalité dans le champs civique et dans ce champs seulement. ; 
Sous les pressions cumulées de la démagogie politique, , de la culture catholique, de l'enseignement dithyrambique de l'épopée Révolutionnaire, du mythe de la lutte des classes, etc. , l'égalité est devenu le vecteur
justifiant de toutes les comparaisons - revenus, situations, patrimoines, avantages etc. ; 
On a ainsi créé dans ce pays une sourde mentalité d'envieux que Victor Hugo dénonçait déjà dans "Choses Vues"
L'égalité se confond maintenant avec la justice et devient en réalité le joli nom du nivellement par la base ; 
Ainsi, dans la langue de bois du socialisme moderne, on est pour la justice (augmentation des avantages) et contre les patrons, symboles de la 
richesse par définition volée aux travailleurs. 
On n'entend jamais "entreprise, travail, sélection, enrichissement collectif, etc. "
Et cette extrapolation perverse de la justice sociale originelle est une des cause du niveau désolant de la culture économique dans ce pays, de la mentatlité d'assisté qu'on y a créé, et de ses blocages.


J'ajouterais qu'un proverbe des USA dit "il n'est pas honteux d'échouer, ce qui est honteux c'est de ne pas essayer". 
Je rappelle que la Révolution française n'a jamais voulu supprimer les inégalités de fait : Robespierre a guillotiné Gracchus Baboeuf et les membres de la "conspiration des Egaux", puis nombre de révolutionnaires ont fait fortune en achetant les biens du Clergé avec des assignats sans valeur. 
Toutes les études montrent que ceux qui suivent de bonnes études sont soit fils de cadres sups, soit fils... d'enseignants (qui connaissent bien les arcanes de notre mystérieux système éducatif). De plus, il est très facile, une fois le concours d'entrée réussi, d'obtenir un prêt dans n'importe quelles banque (ce que j'ai fait, avec des parents gagnant le smic), remboursable des années après. Les grandes écoles françaises sont bien moins chères -bien que très réputées- que celles des USA. Mais Bill Gates n'a jamais terminé ses études à UCLA ! 
la France est surtout bloquée par une caste de "politiques-haut-fonctionnaires", comme notre Président, qui n'ont jamais réellement travaillé ni surtout pris le moindre risque. Ma boulangère est en réalité mille fois plus compétente et méritante que Hollande ; qui a travaillé un an, très tranquillou, à la Cour des Comptes avant "d'entrer en politique". Il déteste les riches mais possède une villa avec piscine dans le Lubéron, comme tout smicard, je présume !

Diderot, homme communiste ?

 Diderot, homme communiste ?

Au retour d'Iran - merci au petit chat qui, probablement dans son sommeil, a détourné la mort de moi sur la route de l'aéroport -, je trouve, dans mon courrier, Diderot, la vie sans Dieu, de Jean-Paul Jouary (Le Livre de poche, 5,60 euros). D'abord l'histoire du chat. Un chat n'a jamais mordu le Prophète, n'empêche qu'ils ne sont pas plus aimés que les chiens dans les pays musulmans. La veille de mon départ de Téhéran, l'un d'eux miaulait de faim, non loin de notre table sur la terrasse du restaurant-buffet de l'hôtel Parsian Azadi. Ma guide lui a dit de partir et j'ai su alors que je ne l'épouserais jamais. Elle était pourtant mignonne avec son hidjab un peu déchiré, ses lunettes de Nana Mouskouri, sa blouse d'écolière de 27 ans et ses Nike d'importation clandestine. J'ai donné la moitié de mon poulet au chat et suis retourné au buffet pour lui en rapporter une assiette. Les buffets, c'est pratique, surtout quand on a un animal à nourrir. D'habitude, c'est moi, l'animal que j'ai à nourrir. Ce soir-là, c'était lui. Le lendemain, quand notre auto, à 130 kilomètres/heure, est passée à 5 centimètres d'une voiture arrêtée que le chauffeur n'avait pas vue, j'ai su que Dieu existait et que c'était un chat. Il m'avait protégé parce qu'il avait bien mangé. C'est une nouvelle religion, elle s'appelle le chatisme. Et c'est la bonne. Une chatte n'est-elle pas à l'origine du monde ? Dieu est un chat et, pour lui plaire, souris.
Jouary a eu la bonne idée de ne pas laisser Diderot aux gros sabots d'Éric-Emmanuel Schmitt, de le chausser de fins escarpins de la dialectique non défiscalisée. Dans ce livre destiné aux élèves de terminale et aux étudiants de premier cycle, il expose la vie et les idées de l'homme qui nous a appris à être nous-mêmes, donc à être heureux. Nous ne sommes plus en terminale ni dans le premier cycle. Ce livre est une excellente occasion d'y retourner. Je vais le proposer pour le prix Renaudot poche. L'année dernière, nous avons couronné Pascale Gautier, pour Les vieilles (Folio). Elle vient de dépasser les 150 000 exemplaires. Pourtant, au restaurant, on continue de partager. Ces vieilles.
Francis Combes présente, au Temps des Cerises, L'homme communiste, de Louis Aragon (22 euros). Avec Les communistes etLittératures soviétiques, c'est l'ouvrage le plus militant, donc le plus décrié, du fou d'Elsa. Un de ceux qui justifient, aux yeux des enseignants, sa mise à l'écart des programmes scolaires et des études universitaires. C'est un fort volume d'une tendresse et d'une liberté incomparables, où défilent des héros modestes. Guy Môquet qui "a été fusillé évanoui". Ou "Péri, Politzer, Cadras, Solomon, Decour, morts sur ce chemin qui conduit à la France forte, libre et heureuse"... Qu'il est long, le chemin. Ces textes, nous explique Combes, ont été écrits de 1937 à 1953 et sont, pour la plupart, des réponses à des attaques anticommunistes, les plus féroces datant du régime de Vichy. C'est le problème des génies du style : quand ils répondent à des attaques, le temps ne retient que leur réponse. Du coup, ils ont l'air agressif, alors qu'ils étaient agressés. Diderot aurait-il rejoint le Parti communiste ? C'est probable, puisqu'il l'a fondé.
On est toujours tenté d'écrire Téhéran "Théhéran", sans doute parce que le thé est la seule boisson forte autorisée en Iran.