TOUT EST DIT

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vendredi 16 novembre 2012

Le FMI appelle prudemment l'Europe à agir pour réduire la dette grecque

Le FMI a jugé jeudi avoir fait son possible pour aider la Grèce et affirmé qu'il appartenait "sans doute" aux Européens de passer à l'action pour ramener la faramineuse dette du pays à un niveau "supportable".
Lors d'une conférence de presse à Washington, un porte-parole du Fonds, William Murray, a d'abord soutenu que les discussions sur la Grèce "n'étaient pas dans une impasse" et que des "consultations actives" se poursuivaient entre le FMI et l'Union européenne.

Ce message rassurant intervient quelques jours après un clash entre les deux partenaires, bailleurs de fonds de la Grèce. Lundi à Bruxelles, les dirigeants de la zone ont plaidé pour laisser deux ans de plus Athènes, jusqu'en 2022, pour ramener sa dette à 120% de son produit intérieur brut, suscitant l'opposition de la directrice générale du Fonds, .
Signe, selon M. Murray, que le fil n'est pas rompu, Mme Lagarde va "écourter sa mission en Asie", où elle est actuellement en déplacement, pour assister à la prochaine réunion de l'Eurogroupe sur la Grèce mardi.
Mais sur le fond, le porte-parole n'a rien cédé, alors qu'Athènes attend toujours le versement d'une nouvelle tranche d'aide vitale pour le pays.
"Ce qui est crucial pour nous, c'est la viabilité de la dette grecque. Cela veut dire qu'en 2020, nous voulons voir la dette grecque à 120% du PIB" conformément à l'accord passé entre la Grèce et ses créanciers, a souligné M. Murray.
Mercredi, Mme Lagarde avait déjà assuré que le FMI réclamait "une véritable solution" et non "une solution au rabais".
La tâche s'annonce particulièrement ardue. Enfoncée dans la depuis cinq ans, la Grèce prévoit elle-même que sa dette pourrait atteindre 190% en 2014 et pourra donc difficilement alléger ce fardeau d'ici à 2020 sans une aide extérieure.
Le secteur privé ayant déjà consenti un effacement de dette de 107 milliards d'euros en mars, les regards sont braqués sur les bailleurs de fonds publics de la troïka (FMI-UE-BCE) qui se renvoient la balle afin de ne pas avoir à payer l'addition.
Selon M. Murray, le FMI a déjà fait "le nécessaire" pour aider la Grèce. Au moment de lui accorder un nouvelle aide de 28 milliards d'euros en mars, la plus importante de son histoire, l'institution a étendu la maturité de ses prêts et réduit les taux d'intérêts qui tournent actuellement autour de 2,5%.
"C'est la contribution du FMI et il y a très clairement d'autres actions qui doivent être engagées pour s'assurer que la dette en Grèce atteigne un niveau supportable", a résumé M. Murray.
Prié de dire si, à son avis, c'était aux Européens désormais de prendre des mesures pour réduire le poids de la dette grecque, M. Murray a répondu: "C'est sans doute à eux d'agir".
"Il y a beaucoup d'options possibles", avait auparavant indiqué M. Murray sans donner plus de précisions.
Toutes les pistes jusque-là envisagées (effacement de dette, abaissement des taux d'intérêt payés par la Grèce, rachat par le pays d'une partie de sa dette à prix cassés...) se traduiraient par une perte sèche pour les pays de la zone euro.
Mercredi, le représentant des principales banques mondiales, Charles Dallara, a estimé que le FMI devait encore fournir un effort en Grèce au côté de la zone euro pour "trouver le bon mélange" entre baisse des taux d'intérêt et extension des maturités.
En visite à Athènes, M. Dallara, directeur général de l'Institut de la finance internationale (IIF), a ainsi suggéré au FMI d'accorder un prêt à taux zéro à la Grèce.
Jeudi, le porte-parole du Fonds a catégoriquement rejeté cette option, expliquant que le Fonds réservait ce mécanisme aux pays les plus pauvres.

Comment faire pour combattre la pollution écologiste ?

Les écolos ne cessent d'imposer leurs idées et surtout de polluer le débat sur des questions stratégiques pour la France. L'affaire du gaz de schiste en est un bon exemple.
Ils m’impressionnent, ces écolos ! Malgré les déconvenues électorales (moins d’un million de voix au premier tour de la dernière présidentielle), les divisions au sein de leur mouvement, un leadership aléatoire composé de personnalités fantasques, sans expérience politique de terrain – d’Eva Joly à Nicolas Hulot en passant par José Bové ou Daniel Cohn-Bendit- ils parviennent à imposer nombre de leurs idées ou, tout au moins, à polluer le débat sur des questions stratégiques pour notre pays.
Dernier exemple en date, l’affaire du gaz de schiste. Les experts ont désormais quelques certitudes sur la question. Oui, nos sous-sols contiennent des réserves importantes de cet hydrocarbure qui fait la fortune de nos amis américains. Oui, cette ressource réduirait notre dépendance énergétique, notamment vis-à-vis de grandes puissances pétrolières dont les régimes ne se distinguent pas par leur exigence démocratique… Oui, l’exploitation du gaz de schiste en France créerait des dizaines de milliers d’emplois, ce qui n’est pas un luxe dans cette période où l’on prévoit une hausse continue du chômage, au moins jusqu’à fin 2013 selon François Hollande, qui a fait preuve d’un optimisme confondant sur cette question lors de sa conférence de presse de mardi dernier. Oui, les techniques actuelles d’extraction par fracturation hydraulique sont polluantes. Mais à quel niveau ? Ne pourrait-on pas compenser ces effets néfastes en portant notre effort sur la diminution d’autres facteurs polluants ? Et disons les choses comme elles sont : les conséquences de ce mode d’exploitation sur les émissions de gaz à effet de serre et sur, encore et toujours, le réchauffement climatique seraient-elles graves au point qu’on s’interdise d’utiliser un tel moteur de croissance, en ces temps de crise économique?
Certes, il semble possible « d’exploiter proprement le gaz de schiste », selon la formule d’un responsable de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Mais les recherches en cours pour mettre au point ces techniques demandent beaucoup de temps et la France n’en a guère. Le Président de la République le sait mais pour ne pas déplaire à ses partenaires d’Europe Ecologie Les Verts, il ne fera pas, sur ce sujet sensible, le choix de l’urgence et de la compétitivité.
J’écoutais mardi soir sur la chaine parlementaire François Bayrou commenter la prestation du chef de l’Etat face aux journalistes. A voir le patron du Modem couvrir d’éloges François Hollande, je me suis dit qu’il semblait mûr pour rejoindre une nouvelle coalition gouvernementale qui s’étirerait jusqu’au centre. Et neutraliserait, peut-être, l’influence disproportionnée de quelques intégristes d’EELV qui donnent parfois l’impression que la vie d’un arbre vaut plus que la vie d’un homme.

Mes regrets

Mes regrets


L’idée qu’il serait possible d’interrompre totalement l’immigration relève de l’imposture et ne fait que nourrir le chaos qui règne en France sur cette question. Il faudrait interdire les mariages mixtes authentiques, aux universités d’accueillir des étudiants sérieux, ou aux entreprises de faire venir des cadres dont elles ont besoin. Je ne sais même pas si les Etats totalitaires du siècle passé ont réussi à verrouiller entièrement leurs frontières.
En revanche, en entrant dans le cabinet de Nicolas Sarkozy en 2005, j’avais l’espoir que la France pourrait sortir durablement du chaos migratoire dans lequel elle vit depuis des décennies et qui s’amplifie d’année en année. En effet, il y a bien longtemps que l’Etat a renoncé à assurer sa mission de garant des lois et de l’ordre public dans ce domaine. Dans un contexte de pression migratoire colossale à l’échelle du monde, les migrants, attirés par le travail clandestin et le système de protection sociale, entrent par tous les moyens dans le pays – passage des frontières, filières criminelles, visas de court séjour – sachant qu’ils ont peu de chance d’être expulsés et en attendant une régularisation qui finit un jour ou l’autre par arriver. Ce désordre ne profite à personne, surtout pas aux arrivants, plongés dans la précarité et la marginalisation. Il est à l’origine de la ghettoïsation des populations d’origine étrangère dans les « cités sensibles », de l’exclusion, du chômage des étrangers, de la révolte et de la montée des violences, du repli identitaire, de la fragmentation de la société.
En 2005, à travers le thème de l’immigration choisie, nous voulions organiser l’immigration, y apporter de l’ordre et de la cohérence. L’Etat doit pouvoir décider qui il accueille, dans quelles conditions, quelles limites et selon quels principes. La France ne peut pas recevoir tout le monde. Il faut au moins disposer d’un travail, d’un logement, faire preuve de sa volonté de se plier aux règles du pays pour pouvoir s’y installer, en nombre compatible avec ses capacités d’accueil, notamment les perspectives d’emploi: en période de fort chômage, l’immigration doit être réduite au stricte minimum. En tout cas, il faut être en règle, disposer d’un visa de long séjour, accordé avant l’arrivée en France, sans lequel il est impossible de s’installer dans le pays. Celui qui fraude, entre et réside sans y avoir le droit, en forçant le passage et en violant la loi de la République, devra inéluctablement repartir. Les régularisations, sauf quelques cas humanitaires, doivent être bannies. Ce sont les consulats, (donc avant l’arrivée) qui délivrent les visas de long séjour et non les préfectures qui régularisent des migrants illégaux.
Cependant cette démarche, la seule raisonnable et réaliste, n’a été admise par personne. Elle est insupportable aux tenants de l’immigration zéro qui ne veulent pas voir la réalité, par aveuglement. Elle était totalement incompréhensible aux élites françaises, de droite comme de gauche, dont l’esprit est imbibé de l’idéologie exprimée par M. Kofi A.Annan en 2006, alors secrétaire général des Nations Unis selon laquelle « [l’immigration] est depuis toujours le moteur du progrès […] l’histoire nous enseigne que les migrations améliorent le sort de ceux qui s’exilent mais aussi font avancer l’humanité tout entière ». Cette idéologie prend le contrepied du « nationalisme intégral » exprimé par Maurras au début du siècle dernier selon lequel « la France n’est pas un terrain vague (1912) » alors en vogue auprès d’une génération. Mais toutes les idéologies sont excessives, manipulatrices, perverses et dangereuses. L’actuelle n’est pas meilleure que celle d’hier, cultivant elle aussi la naïveté et conduisant à l’abîme.
Sous l’influence de ce diktat idéologique, les éléments se sont déchaînés pour nous empêcher de réaliser nos projets : la presse et les médias, les associations les ont caricaturés (racistes, xénophobes), les partis politiques, les tribunaux les ont combattus avec un acharnement qu’on ne peut pas imaginer. Je songe au Sénat de droite, en 2006 et en 2007, qui a rejeté le principe du visa de long séjour obligatoire permettant de lutter contre les mariages blancs, ou à cet arrêt Dridi de la cour de justice européenne, en 2010 et son interprétation par les tribunaux français, qui ont quasiment interdit les reconduites à la frontière. De ce que nous avons voulu ou tenté de faire, organiser l’immigration, la soumettre au respect de la loi, à la volonté générale, il ne reste pratiquement plus rien. L’immigration reste subie, l’Etat mis devant le fait accompli. Les consciences peuvent-elles un jour évoluer dans le bons sens qui ne saurait être que celui du réalisme, de la mesure, de l’autorité de l’Etat? L’occasion se représentera-t-elle ? Franchement, je n’en ai pas la moindre idée. En attendant…

Assemblée nationale: un gentil peut-il réussir en politique? 


La cravate rebelle du président

Les internautes se l'arrachent. François Hollande s'attire les foudres des puristes du style avec une cravate bien capricieuse.
Il a certes corrigé son problème de manche de chemise trop longue, mais François Hollande n'en a pas fini avec sa cravate. Alors que le président répondait aux questions des journalistes lors de sa conférence de presse, mardi, le morceau de tissu penchait inlassablement vers la droite.
"Je suis la cravate de François Hollande et j'ai été portée 145 fois de travers pour 248 apparitions publiques." C'est ce qu'on peut lire sur la page d'accueil du site François, ta cravate !, qui recense quasi quotidiennement les clichés de l'Élysée du chef de l'État. Le créateur du site, Bastien Uranga, estime : "Il représente la France et devrait se montrer irréprochable sur sa tenue !" Selon l'informaticien de 20 ans, la cravate du président ne reste bien sage sous la veste que dans seulement 33 % de ses apparitions publiques.

 
Et la cravate de François Hollande fait de plus en plus parler d'elle. La tenue "négligée" du président attise la verve des twittos, qui n'hésitent pas à fustiger une cravate pas assez verticale. Certains se moquent de cet accessoire qui penche à droite, un comble pour un président de gauche.

Plan de rigueur personnel

Et ce petit détail ne préoccupe pas uniquement les Français. Élégance italienne oblige, le site du quotidien Corriere della Serra a consacré un diaporama à la "cravate storte" de Hollande. Barack Obama himself avait plaisanté avec le président français sur sa tenue bien stricte, lors de l'accueil des chefs d'État à l'ouverture du sommet du G8, en mai dernier : il était le seul à porter une cravate.
Sur le Net, de nombreux internautes proposent donc des solutions faciles pour remédier à ce problème de bout de tissu rebelle. Une pince, que le président avait portée lors du G20, sans réitérer l'exploit. "Pourquoi pas un noeud papillon ?" se demande-t-on sur Twitter. Abandonner la cravate ? Impensable pour un résident de l'Élysée. Pour résoudre ce problème récurrent, François Hollande peut tout aussi simplement choisir d'être vigilant sur sa conduite vestimentaire. S'imposer un plan de rigueur personnel, en quelque sorte.
"L'autorité ne va pas sans prestige", disait de Gaulle. Force est de constater qu'en 2012 l'autorité ne se résume pas à un morceau de tissu. 
A suivre

5 idées-chocs pour économiser 50 milliards

Un remède de cheval pour économiser 50 milliards d'euros sur 5 ans. L'Institut Montaigne publiera dans une quinzaine de jours son mode d'emploi pour réduire les dépenses publiques, dont Challenges s'est procuré la version quasi définitive. François Hollande serait bien inspiré d'y jeter un oeil. Car, c'est l'une des surprises du pacte de compétitivité défendu par le chef de l'Etat: pour financer la baisse du coût du travail des entreprises, il a décidé de faire porter la moitié de l'effort sur les dépenses. Soit 10 milliards d'économies supplémentaires, s'ajoutant aux 50 milliards déjà programmés d'ici à 2017. "10 milliards, c'est 1% du total des dépenses, c'est à notre portée", a justifié Jean-Marc Ayrault. Reste un "détail" non précisé: dans quels budgets va-t-on couper?
Le gouvernement a donné des pistes pour 2013: gel des dotations aux collectivités, report de projets culturels, baisse des crédits militaires... Mais, pour l'essentiel, c'est le grand flou, symbolisé par cet acronyme mystérieux, la MAP. Exit la RGPP (révision générale des politiques publiques) de Nicolas Sarkozy, place à la MAP (programme de modernisation de l'action publique). Sauf que, jusqu'à présent, personne n'a osé s'attaquer aux prestations sociales qui pèsent pour près de la moitié des dépenses. Cette fois-ci, l'Institut Montaigne rentre dans le "dur" et brise plusieurs tabous. Revue de détail d'un rapport explosif.

Supprimer 300.000 postes de fonctionnaires (9 milliards d'euros)
C'est la proposition choc du rapport. Ses auteurs souhaitent que non seulement tous les ministères continuent à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, mais aussi que les collectivités locales et les hôpitaux s'y mettent. Pour cela, ils défendent la fin des 35 heures et le passage de tous les fonctionnaires à la semaine de 37,5 heures sans contrepartie salariale! Objectif: permettre une hausse de la productivité et faciliter les suppressions de postes envisagées d'ici à 2017.
"Nous faisons face à la crise la plus sévère depuis des décennies, justifie Pierre-Mathieu Duhamel, pilote du rapport et président du comité stratégique de KPMG. Il est légitime de demander un effort supplémentaire aux fonctionnaires, qui bénéficient d'un emploi sécurisé, à la différence des salariés du privé."

Diminuer les indemnités chômage (4,5 milliards d'euros)
En matière de marché du travail, l'Institut Montaigne n'y va pas non plus par quatre chemins. Le rapport estime que l'attribution d'une allocation fixe pendant vingt-quatre mois n'incite guère le chômeur à reprendre un emploi. Il est donc proposé de revenir à un système comparable à celui qui était en vigueur entre 1992 et 2001: le montant de l'indemnité serait réduit de 25% au bout de six mois, puis de 50% après un an. "On pourrait toutefois envisager d'atténuer cette dégressivité pour les plus modestes", précise Duhamel. L'allocation minimale de 850 euros par mois serait de toute façon conservée.
Le rapport évoque aussi le montant maximal de l'indemnité, mais sans proposer clairement de l'abaisser. Pourtant, ce plafond, fixé à 6.161 euros net (un record en Europe), avantage exagérément les cadres supérieurs. Proposition plus attendue, l'Institut épingle le système aberrant des intermittents, "qui revient à faire financer en partie notre 'politique culturelle' par l'assurance-chômage" et représente les deux tiers du déficit total en 2011. Les auteurs présentent donc la facture aux intéressés en prônant une hausse de 50 % des cotisations... en échange d'une baisse de 20% des prestations!

Réduire les remboursements maladie (10 à 15 milliards d'euros)
Pour résorber le déficit de l'assurance-maladie (8,6 milliards), Montaigne juge indispensable de changer le mode de rémunération des médecins, et surtout de remettre à plat les mécanismes de remboursement des soins. Le rapport ressuscite le "bouclier sanitaire" évoqué en 2007 par Martin Hirsch, l'ex-haut-commissaire aux Solidarités actives. Pour endiguer la dérive des dépenses liées aux affections de longue durée, il propose de supprimer tous les dispositifs et de créer un seul seuil: lorsque le patient dépense plus qu'une certaine somme annuelle, les soins (y compris hospitaliers) sont entièrement remboursés par la Sécurité sociale; en dessous, ils ne seront pris en charge que partiellement.
Les auteurs évoquent même des remboursements différents selon le niveau de vie des patients: "Si, pour équilibrer l'assurance-maladie, le niveau de cette franchise devait s'avérer trop élevé, il conviendrait d 'étudier la possibilité d'introduire une modulation limitée de son montant en fonction du revenu." De quoi briser l'un des tabous absolus du modèle social français. A côté de cette réforme, difficile à chiffrer, le rapport estime possible de dégager 10 à 15 milliards à l'horizon 2017 en continuant à promouvoir les génériques, en maîtrisant mieux les dépenses de transports sanitaires ou les arrêts maladie.

Faire le tri dans les aides au logement (9 milliards d'euros)
Une multitude de dispositifs coûteux pour des résultats très décevants: les auteurs jugent sévèrement les 40 milliards d'euros d'aides au logement, et proposent de recentrer sensiblement une partie des dispositifs. Les aides personnalisées au logement (APL) seraient ainsi davantage conditionnées aux revenus des locataires, surtout pour les étudiants, qui en bénéficient quelles que soient les ressources des parents.
Les critères d'accès au parc HLM, satisfaits par les deux tiers des ménages, seraient durcis au profit des plus modestes, et les loyers révisés chaque année en fonction des revenus des occupants. L'institut veut aussi supprimer le prêt à taux zéro (PTZ), accusé d'encourager les vendeurs à augmenter les prix. Et il réserverait le même sort aux plans d'épargne-logement, soulignant que seuls 5% d'entre eux servent réellement à devenir propriétaire.

Rogner les avantages familiaux (7 milliards d'euros)
"Aucune étude n'a mis en évidence un lien entre natalité et prestations monétaires." Pourtant, la France dépense plus de 60 milliards par an pour ses familles, de manière assez inéquitable. Les ménages gagnant entre deux et trois Smic sont ceux qui bénéficient le moins de cette politique. "Le caractère anti-redistributif dont bénéficient les ménages aisés ne répond à aucun objectif d'intérêt général et n'a aucun équivalent à l'étranger", souligne le rapport.
Ses auteurs n'osent pas pour autant prôner la mise sous condition de ressources des allocations familiales. "Il y a un sentiment de consensus sur leur caractère universel", reconnaît Duhamel. Cette mesure serait notamment très impopulaire à droite. En revanche, elle pourrait être appliquée aux prestations en matière de garde individuelle des enfants, qui profitent quasi exclusivement aux plus aisés et coûtent 5,3 milliards d'euros. Le rapport propose en outre de supprimer progressivement certains avantages liés à la retraite. Ainsi, les hommes et femmes ayant élevé trois enfants ou plus voient leurs pensions majorées de 10 %. Un dispositif peu incitatif, puisque les prestations sont versées quand les enfants ne sont plus à la charge des parents.

L’horreur de l’impuissance publique

L’horreur de l’impuissance publique


Les déclarations récentes de plusieurs hauts dirigeants du pays illustrent le drame de l’impuissance politique. Le président déclarait hier, lors de sa conférence de presse, que « le nombre de demandeurs d’emploi allait continuer à croître de façon continue pendant un an ». Le plafond historique de trois millions de chômeurs est donc en voie d’exploser et le chef de l’Etat ne peut que constater. Au-delà de sa banalité apparente, ce propos a un côté accablant, reflet de l’abdication du pouvoir face à un drame épouvantable qui est celui de l’exclusion de centaines de milliers de jeunes de notre pays et de l’obstacle à leur entrée dans la vie sociale. Face aux statistiques désastreuses de la délinquance – les violences ont augmenté de près de 9 % en octobre – le ministre de l’Intérieur invoque, lui, la responsabilité de ses prédécesseurs. La fureur, les cris, la polémique, ce n’est que leurre, écran de fumée sans intérêt. Mais enfin, n’est-il pas temps de se poser les questions de fond ? Pourquoi, depuis environ trente-deux ans, en gros le début des années 1980, les multiples gouvernements se brisent tous sur les mêmes problèmes, en particulier le chômage de masse et la violence sur les personnes, qui monte inexorablement, à des rythmes divers il est vrai selon les majorités, la tendance actuelle étant à une accélération vertigineuse. Qu’est-ce qui ne va pas dans les fondements même de notre société, ses institutions politiques, les formes de sa construction européenne, son modèle social, ses valeurs, son fonctionnement judiciaire et administratif, les bases de ses politiques économiques, migratoires, sécuritaires? Deux attitudes sont alors possible. Soit la fuite vers les extrêmes et les slogans débiles (« faire payer les riches! »), soit rassembler les hommes et les femmes de bonne volonté, faire le vide de toutes les idées reçues, à la mode, les blocages mentaux et idéologiques, et se poser enfin, en dehors de tout a priori, les questions qui fâchent sur les causes profondes de notre malheur – en tout celui de nos enfants –  quitte à provoquer une crise peut-être salutaire.