TOUT EST DIT

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mercredi 24 août 2011

Le « non-lieu » de DSK ne libère pas pour autant le PS

Le juge a donc officiellement confirmé la recommandation faite lundi par le procureur de Manhattan, Cyrus Vance (voir l’article de Caroline Parmentier : « Une victoire à la Cyrus » dans ce blog), d’abandonner les poursuites contre Dominique Strauss-Kahn. Le volet pénal du dossier a été refermé mardi après-midi. Non-lieu donc en faveur de l’ancien directeur du FMI. « Les preuves physiques, scientifiques et d’autres natures montrent que l’accusé a eu un rapport sexuel précipité avec la plaignante, mais n’établissent pas de manière indépendante son affirmation d’un rapport sous la contrainte et non consenti », constatait le texte en provenance du bureau du procureur. L’enquête a toutefois permis de préciser que la femme de ménage avait utilisé sa clef magnétique pour ouvrir la chambre de Dominique Strauss-Kahn à 12 h 06. Et ce dernier, à 12 h 13, téléphonait à sa fille Camille. Ce qui s’est passé entre Mme Diallo et lui s’est donc déroulé en 7 minutes. Douche non comprise puisque celle-ci, du moins pour le mari d’Anne Sinclair, avait eu lieu avant. Un peu court pour un rapport « consenti ». Ce rapport, médicalement établi, a donc eu lieu dans la plus grande précipitation. DSK, l’homme pressé… Et sans doute pressant !

Mais les multiples mensonges de la plaignante, qualifiée par le procureur de « menteuse compulsive », ses parjures devant la justice ont discrédité son témoignage, tout autant que ses relations douteuses. Dans une confrontation parole contre parole, celle, éraillée, de Nafissatou Diallo ne pouvait plus prétendre tenir le choc contre celle de l’ex-directeur du FMI. Pour autant, comme le résume parfaitement l’éditorial du Monde daté de mercredi, « faute de pouvoir établir avec certitude devant un jury la crédibilité du témoignage de la victime présumée, sur lequel repose exclusivement l’accusation sexuelle, le procureur de l’Etat de New York ne blanchit pas totalement M. Strauss-Kahn : il reconnaît simplement que les incohérences apparues au cours de l’enquête, dans la version de la jeune femme, ne lui permettraient pas de convaincre douze jurés de la bonne foi de celle-ci, au-delà du doute raisonnable ». Acquitté mais pas vraiment innocenté, Dominique Strauss-Kahn se retrouve dans une sorte de zone grise. Très loin en tout cas du blanc-bleu…

Les tabloïds américains traduisent ce décalage entre innocence et non-lieu à leur manière, triviale. « DSK n’est peut-être pas coupable d’agression sexuelle, mais il est coupable d’être un saligaud. (…) Il se croit aussi irrésistible pour les femmes de chambre qu’il l’est pour sa riche femme. » Or toutes les femmes de chambre n’ont pas les mêmes goûts qu’Anne Sinclair…

Après la décision du juge, Dominique Strauss-Kahn a prononcé une brève allocution, évoquant « la fin d’un d’une épreuve terrible et injuste » et affirmant : « j’ai hâte de rentrer dans mon pays ». Seules les secousses d’un tremblement de terre l’ont empêché, en fin de journée, de récupérer son passeport.

Le PSK (Parti de Strauss-Kahn)

Les dirigeants socialistes, dans leur ensemble, et bien sûr tout spécialement les strauss-kahniens, se réjouissent de cette issue. « C’est du bonheur », s’est exclamé Martine Aubry. « On attendait tous qu’il puisse enfin sortir de ce cauchemar ». Pas si vite. D’abord le « cauchemar » judiciaire n’est pas tout à fait terminé pour DSK puisqu’en France deux plaintes l’attendent. Celle de Tristane Banon qui affirme avoir été violentée par lui en 2003, comparant son agresseur à un « chimpanzé en rut ». Plainte pour laquelle une enquête préliminaire est actuellement en cours à Paris. Et puis il y a maintenant la plainte déposée mardi par l’avocat de Nafissatou Diallo pour « tentative de subordination de témoin », contre un adjoint au maire de Sarcelles, que Kenneth Thompson accuse d’avoir fait pression sur une femme, pour la dissuader de témoigner contre DSK.

L’effet suspicion

Disons-le : ces deux plaintes paraissent un peu, sur le plan juridique, des pétards mouillés. Mais elles vont renforcer dans l’immédiat le « cauchemar médiatique » qui pour DSK risque de se prolonger. Et ajouter quelques graffitis obscènes sur son étiquette de « saligaud » que la presse américaine lui a si obligeamment accrochée dans le dos…

Ce cauchemar médiatique dans lequel DSK s’est lui-même enfermé risque de devenir pour le PS, au-delà du « bonheur » bien factice de Martine Aubry, une sorte de mauvais rêve, pénible à supporter. Même si l’ancien directeur du FMI se trouve aujourd’hui « innocenté » par « défaut de témoin » (selon l’expression du procureur), cette affaire a mis en lumière, sur celui dont le PS s’apprêtait à faire son candidat pour l’Elysée, plusieurs zones gênantes de sa personnalité. Ses relations « compulsives » avec les femmes, bien sûr, mais aussi son insolente richesse. Cette seconde caractéristique n’est certes pas répréhensible. Mais elle contraste de façon violente avec la majorité de ce « peuple de gauche » dont le PS prétend incarner les aspirations. N’oublions pas non plus que la mère de Tristane Banon, elle-même ex-maîtresse de DSK, est aussi une élue socialiste, fricotant avec tout le gratin de la rue Solférino. Le linge sale de la famille socialiste, que ce soit à New York ou à Paris, se trouve ainsi étalé aux fenêtres.

Pour les candidats de ce parti l’affaire DSK et ses suites peuvent donc agir comme un poison lent. Après s’être infiltré dans les esprits de façon subliminale, il peut se déclarer à retardement, après plusieurs mois d’incubation. Par exemple les électrices de gauche peuvent réaliser au moment du vote que tels candidats à la rose (comme les ballets du même nom ?) appartiennent au même parti que DSK, ce multimillionnaire qui considère les femmes comme des objets destinés à satisfaire ses désirs. Le même réflexe de rejet peut se déclencher chez le père de famille songeant à ses filles. Et puis bien sûr chez tous ceux qui connaissent des fins de mois difficiles et qui se souviendront dans l’isoloir que Strauss-Kahn et son épouse évoluent à des années-lumière de leurs contingences financières. Des candidats du PSK (Parti de Strauss-Kahn) qui, lorsqu’ils prétendront lutter contre les excès de la finance, risquent désormais d’apparaître aussi peu crédibles qu’une vulgaire Nafissatou Diallo. Ou pour le moins déclencheront-ils chez leurs électeurs potentiels un « doute raisonnable ». On connaissait L’Effet Glapion, pièce de Jacques Audiberti sur la réalité des illusions. L’affaire DSK pourrait bien se transformer, pour le PS, en une sorte d’Effet suspicion.

Un effet contre lequel semble vouloir s’immuniser François Hollande lorsqu’il souligne qu’il était « candidat avant l’affaire DSK, pendant et après ». Martine Aubry ne peut pas en dire autant…

Le retour prochain de DSK embarrasse le Parti socialiste

Trois mois après le coup de tonnerre de "l'affaire DSK", qui a bouleversé la configuration de la primaire, les socialistes se retrouvent à la veille de l'ouverture de leur université d'été de La Rochelle, vendredi 26 août, face à une inconnue : l'avenir de leur ancien champion, sacré, avant son arrestation, comme le vainqueur potentiel de la présidentielle de 2012 face à Nicolas Sarkozy, mais dont l'image est désormais considérablement ternie, en dépit de l'abandon des poursuites pénales par le procureur de New York.
Pris dans un étau judiciaire, loin de son pays, Dominique Strauss-Kahn a démissionné de son poste de directeur général du Fonds monétaire international (FMI), le 18 mai, mais n'a jamais officiellement évoqué sa situation politique en France. Et pour cause : son arrestation par la police new-yorkaise est intervenue alors que le candidat potentiel préparait activement son retour en France sans jamais toutefois avoir fait officiellement acte de candidature.
Son mandat au FMI, qui courait en principe jusqu'à l'automne 2012, l'obligeait à la plus stricte réserve sur le plan de la politique intérieure française. Le candidat virtuel avait programmé son entrée en lice après le 15 juin. Il avait prévu de démissionner à cette date de son poste du FMI pour revenir en France, et comptait sur l'appui de son allié du congrès de Reims, Martine Aubry, qu'il distançait très nettement dans les sondages. Son arrestation le 14 mai à l'aéroport JFK a suspendu tous ses projets politiques. Le rêve des strauss-kahniens s'est brisé.
"NE LUI METTONS PAS UNE PRESSION SUPPLÉMENTAIRE"
Trois mois ont passé. Dominique Strauss-Kahn est désormais libre, mais sans mandat du FMI et sans statut de candidat en France. Le 13 juillet, la compétition de la primaire s'est ouverte sans lui. Six candidats se sont déclarés : François Hollande, Martine Aubry, Ségolène Royal, Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Jean-Michel Baylet, du Parti radical de gauche (PRG). Quelle place, quel rôle désormais pour DSK ? L'embarras des socialistes était perceptible, mardi 23 août, malgré le "soulagement" exprimé à l'unisson.
En juin, concluant à l'empêchement de leur mentor, les partisans de DSK se sont pour la plupart répartis entre Martine Aubry, la première secrétaire, alliée de DSK, et François Hollande, l'outsider qui a décidé d'aller "jusqu'au bout", quelle que soit la décision de DSK. Entre les deux principaux rivaux, les surenchères ont été fortes pour obtenir les ralliements des partisans de Dominique Strauss-Kahn. Martine Aubry a convaincu les strauss-kahniens installés dans l'appareil du PS, François Hollande les grands élus.
La décision du juge Michael Obus, mardi 23 août, de lever toutes les accusations contre l'ancien patron du FMI peut-elle modifier de nouveau la configuration de la primaire ? A l'issue de l'audience new-yorkaise, les strauss-kahniens ont salué la fin d'un long "cauchemar", mais peu se hasardent à un pronostic politique.
Reviendra-t-il sur la scène politique, comment, pour qui ? A Paris, sur le plateau de BFM TV, un de ses lieutenants, Jean-Christophe Cambadélis, passé chez Martine Aubry résumait la situation : "Je ne sais pas quel sera l'état d'esprit de Dominique Strauss-Kahn." "Personne ne le sait. Mais il a besoin de respirer, de se poser, de se reconstruire. Au moment où il retrouve sa liberté, ne lui mettons pas une pression supplémentaire", ajoute Christophe Borgel, un autre lieutenant passé chez Martine Aubry. Tous deux reconnaissent que les "strauss-kahniens sont de nouveau chamboulés", mais estiment que le retour en France de DSK "ne peut pas gêner" la campagne de Martine Aubry.
"UNE AFFAIRE QUI LE PLACE EN DEHORS DU JEU"
Mardi, à la sortie d'un bureau national du PS consacré à la crise économique, la candidate à la primaire, pressée de réagir à la décision de la justice américaine, s'est dite "très heureuse pour Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair". Martine Aubry avait beaucoup insisté ces derniers jours sur ses liens téléphoniques constants avec DSK et son épouse.
Les strauss-kahniens qui ont rallié François Hollande sont plus tranchés : ils estiment que DSK ne peut plus revenir dans la course à la présidentielle et espèrent la neutralité de l'ancien patron du FMI jusqu'à l'issue de la primaire le 16 octobre, puis son engagement derrière le candidat qui sera désigné. "Je me réjouis de la décision de la justice américaine, mais, sur le plan politique, elle ne remet pas en cause le fait qu'il s'est mis dans une affaire épouvantable qui le place en dehors du jeu. C'est un gâchis terrible", juge Gérard Collomb, le maire de Lyon, qui avait été l'un de ses plus fervents partisans.
"Je suis respectueux de sa liberté, il fera ce qu'il voudra, mais je lui conseille de ne pas prendre position dans la primaire", estime le député du Finistère, Jean-Jacques Urvoas. "Quand il souhaitera reprendre sa place dans le débat public, il faut que ce soit une voix utile à la gauche et au pays", a déclaré Pierre Moscovici, l'ancien lieutenant de DSK.
François Hollande, évoque, lui, son "rôle essentiel dans la campagne du futur candidat socialiste à la présidentielle en raison de son expertise sur la crise". La veille, le député de Corrèze avait redit que rien ne le détournerait de sa route. L'ombre de DSK continue de planer sur le PS.

Les différents scénarios du retour de DSK

La justice américaine a abandonné les charges contre Dominique Strauss-Kahn. Et maintenant, que va-t-il faire? S'engager dans la primaire? Endosser le rôle d'un conseiller? Les différentes hypothèses.
Dominique Strauss-Kahn est tiré d'affaire. C'est désormais officiel: le juge a abandonné les charges, suivant les recommandations du procureur Cyrus Vance. Certes, l'ancien patron du FMI doit encore affronter une plainte au civil déposée par Nafissatou Diallo, ainsi que deux actions intentées en France. 
Mais il va pouvoir revenir à Paris - il a "hâte" de rentrer en France, explique-t-il en sortant du tribunal. Et sitôt qu'il aura posé le pied sur le sol français, les micros se tendront par dizaines, les caméras se braqueront sur lui et il faudra répondre à cette question: quel rôle souhaite-t-il occuper dans la campagne présidentielle? Trois possibilités. 
Un retour immédiat et fracassant sur la scène socialiste
Largement en tête des sondages pendant des mois et des mois, Dominique Strauss-Kahn laissera-t-il échapper ce qui semble être sa dernière chance d'accéder à l'Elysée ? Il lui faudrait alors revenir immédiatement en France et faire savoir qu'il veut intégrer la primaire. Au vu de l'épreuve judiciaire qu'il vient de traverser, on voit mal ses camarades s'opposer à ce retour, au nom du règlement.  
Pourtant, cette hypothèse est de loin la plus improbable, parce qu'il sort d'une épreuve éreintante, qui laissera certainement des traces dans l'opinion publique. 

D'ailleurs, au PS, tous les cadres se réjouissent de cette décision, mais personne n'envisage un retour dans la course à l'Elysée, même ses plus proches, tels que le maire de Sarcelles, François Pupponi: "C'était le combat de sa vie (...) il faut essayer de tourner la page, le laisser reprendre ses esprits." 
Un retour en douceur
Plus qu'en tant que candidat, c'est en soutien que DSK pourrait faire son retour politique. Vers qui se tournerait-il alors? Difficile pour lui de ne pas s'engager derrière Martine Aubry, en souvenir de leur pacte de Marrakech.  
Mais aujourd'hui, la maire de Lille accuse encore plusieurs points de retard sur François Hollande. Si dans un mois, l'écart se maintient, Dominique Strauss-Kahn prendra-t-il le risque de soutenir une candidate qui part perdante? 
Le plus sûr serait encore d'attendre le 16 octobre, soit la fin de la primaire pour ensuite intégrer l'équipe de campagne du candidat à la présidentielle. Que ce soit Hollande ou Aubry, DSK pourra s'appuyer sur ses soutiens, présents dans les deux camps, pour "faire son trou". 
Enfin, il sera difficile pour le candidat désigné d'occulter l'expertise économique de l'ancien ministre et dirigeant du FMI. En ces temps de crise et d'explosion de la dette publique, la voix de DSK comptera. 
Un retour tout en discrétion
Exposé au monde entier les menottes aux poignets, considéré comme un délinquant sexuel pendant plusieurs semaines, raillé pour toutes les relations qu'on lui a prêtées, DSK aura-t-il l'énergie nécessaire pour s'engager à nouveau en politique?  
Il pourrait parfaitement prendre ses distances et enfiler les habits d'un lointain conseiller économique, qui publierait quelques tribunes dans des journaux prestigieux. Et qui évoluerait loin des caméras. Cela le changerait.  

Ni blanchi ni innocenté, mais libéré

L'homo mediaticus est incorrigible. Hier, les articles, vidéos, émissions consacrés à l'abandon des poursuites contre Dominique Strauss-Kahn pour crimes sexuels, ont été les plus consultés. L'emballement est autant du côté des émetteurs que des récepteurs. DSK se retrouve unanimement « blanchi », synonyme d'innocenté, ce que DSK n'a pas pu être car il n'y a pas eu de procès. Il ne sera jamais coupable non plus dans l'affaire du Sofitel, même si la procédure continue sur le plan civil. Pendant que l'Histoire se joue en Libye, c'est vers le tribunal de New York, devant se prononcer dans une sordide affaire d'agression sexuelle, que nous nous tournions tous, jusqu'à la nausée. Pour DSK d'abord, ce fait divers est impitoyable. Il a tout perdu dans cette affaire, qui en a réveillé d'autres. Pour le PS, ensuite, qui a dû rebattre les cartes de sa primaire au plus mauvais moment, le « ouf ! » de soulagement ne sonne pas juste. « Laissons-lui le temps de choisir comment être utile à notre pays… et nous de travailler », dit en substance François Hollande. Maintenant, il y a « nous » et « lui ». Pour les médias et leurs consommateurs, enfin, il y a de sacrées leçons à tirer. Le doute doit toujours empêcher les conclusions hâtives. La justice américaine a abandonné les poursuites contre DSK. Là est la seule certitude. Petite consolation : hier le bureau national du PS ne s'est pas focalisé que sur DSK. Il en est ressorti des déclarations intéressantes sur la crise financière, la dette, la présidentielle… et même sur la fin du régime de Kadhafi. La politique reprendrait-elle le dessus sur le fait divers ?

Vers un État palestinien ? Acte II

Les dés sont maintenant jetés : Riyad al-Malki, ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, a annoncé, le 13 août, que le président Mahmoud Abbas présenterait, le 20 septembre, à l'Assemblée générale de l'Onu, une demande d'adhésion d'un État palestinien.

Il s'agira de la deuxième tentative pour créer un tel État. En effet, en 1947, lorsque la Grande-Bretagne annonça son intention d'abandonner son mandat sur la Palestine, les Nations Unies créèrent une commission qui, en septembre 1947, soumit deux plans. L'un proposait un État fédéral, constitué par un État juif et un État arabe. L'autre proposait le partage de la Palestine entre un État juif et un État arabe.

L'Assemblée générale se prononça, le 29 novembre 1947, pour un plan de partage qui maintenait des colonies juives dans l'État arabe et créait une zone internationale de Jérusalem. Ce plan fut refusé par les Arabes qui s'armèrent, les Juifs aussi. Ce fut la guerre. Mais, le 14 mai 1948, Ben Gourion proclama « la création de l'État juif de Palestine qui prendra le nom d'Israël ». Celui-ci fut admis comme membre des Nations unies le 10 mai 1949. L'acte I s'acheva donc sans création d'un État arabe de Palestine.

Pourquoi cet acte II ? Parce que l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations israélo-palestiniennes ne laisserait plus aux Palestiniens que cette seule solution pour obtenir la création de l'État auquel ils estiment avoir droit. Qu'ils aient ce droit ne devrait pas être contesté dans son principe et d'ailleurs, depuis l'origine, il ne l'est pas. Que cet État doive comprendre la Cisjordanie et la bande de Gaza ne devrait pas l'être davantage.

Néanmoins les obstacles demeurent. Les Palestiniens demandent le retour aux frontières d'avant la guerre de 1967, frontières que Nétanyahou juge « indéfendables ». Des échanges de territoires, certes, sont envisagés, mais permettraient-ils de rendre ces frontières « défendables » ? Rien ne le garantit.

À chacun ses exigences. Côté palestinien, l'on demande l'arrêt de la colonisation en Cisjordanie, le retour en Israël des réfugiés, Jérusalem-Est pour capitale. Côté israélien, l'on demande d'être reconnu comme « l'État juif d'Israël » ; l'on exige que le Hamas, au pouvoir à Gaza et soi-disant réconcilié avec le Fatah au pouvoir en Cisjordanie, reconnaisse formellement l'existence d'Israël, ce qu'il a jusqu'à présent refusé, et qu'il renonce à la violence contre les territoires israéliens.

En septembre, les États-Unis ont prévenu que, faute d'une reprise des négociations et même en cas d'un vote majoritaire à l'Assemblée générale en faveur d'un État Palestinien, ils opposeront leur veto au Conseil de sécurité.

L'Union européenne, une fois de plus, sera-t-elle divisée, l'Allemagne votant contre, la France votant pour ? Il serait pourtant souhaitable qu'une position commune soit trouvée. Ne pourrait-elle être de subordonner un vote favorable à une déclaration claire par le Hamas de reconnaissance de l'État d'Israël, sans pour autant spécifier « juif » ? Ce serait bien le moins, en effet, que celui qui demande la création d'un État palestinien accepte l'existence d'un État d'Israël membre de l'Onu depuis 1949. En franchissant ce pas, le Hamas s'honorerait et il serait alors normal qu'il soit rayé de la liste des organisations terroristes. Les Palestiniens y gagneraient en considération et en soutien international, notamment financier, ce dont ils auront le plus grand besoin.

Laver plus blanc que blanc

La vérité s’est définitivement échappée. DSK est libre, certes, mais il ne sera jamais formellement innocenté puisqu’aucun procès ne permettra de savoir ce qui s’est effectivement passé dans la suite 2806 du Sofitel Manhattan.

Il s’en est donc sorti et il va conforter le taux de réussite de ses deux avocats qui promettaient, dès le premier jour, de le tirer de ce mauvais pas. En bons professionnels, ils se sont contentés de jouer en contre, exploitant les erreurs de l’adversaire sans jamais que leur client ait à nous convaincre qu’il n’avait pas commis le crime qu’on lui reprochait.

Les faits sont là : Dominique Strauss-Kahn gagne parce que Nafissatou Diallo, en mentant plusieurs fois, s’est tiré une balle dans le pied, renversant la charge de la preuve. Une mauvaise nouvelle pour toutes les femmes violées qui sont déjà si peu nombreuses — moins de 8 % — à oser porter plainte contre leur agresseur. Les voilà prévenues : il faudra qu’elles soient des clones de sœur Emmanuelle avec une vie sans tâche.

Franchement, les supporters français de DSK n’ont pas de quoi triompher de cette façon, sans la réserve minimum qu’on était en droit d’attendre d’eux devant les zones grises laissées par ces trois mois d’enquête. Qu’ils se réjouissent de l’issue favorable dont bénéficie leur ami, très bien, c’est une preuve respectable d’affectueuse fidélité. Mais, oui, il est profondément choquant de les entendre s’exprimer comme si le feuilleton de New York ne se résumait qu’à une odieuse machination et à un lynchage médiatique.

L’indécence, c’est de vouloir laver plus blanc que blanc. Car affirmer que DSK est « blanchi » demeure un abus de langage. Le rapport du procureur n’écarte pas expressément l’hypothèse que le rapport sexuel précipité ait été forcé : il ne peut simplement pas le prouver.

L’abandon des poursuites ne signifie pas que les faits ne se sont pas produits mais que la crédibilité de la plaignante était insuffisante pour aller devant un tribunal.

Si la présomption d’innocence de DSK doit, naturellement, être respectée, elle n’interdit pas de rester circonspect devant un faisceau de doutes et de témoignages concordants qui, eux, n’ont pas été inventés par Mme Diallo. Quant aux affaires périphériques — dont une mise en cause par une collaboratrice du FMI — elles projettent une ombre sur la personnalité cachée de l’ex-champion que le PS s’apprêtait à se donner sans aucun état d’âme.

Aujourd’hui comme hier, les socialistes préfèrent faire semblant de ne pas voir que leur héros a un sérieux problème avec les femmes, et qu’il est plus grave que l’aimable « légèreté » d’un séducteur. En déroulant le tapis rouge au grand expert sur le mode « sa voix comptera », ils rhabillent en grandeur d’âme un manque de courage politique. Intéressée, cette générosité primaire pourrait leur coûter très cher parmi l’électorat féminin.

Un Eldorado en demi-teinte

Il affiche le PIB et la dette extérieure par habitant les plus élevés au monde et se classe parmi les derniers selon l’indice Happy Planet. Et, ce qui est plus étonnant encore, il ne souhaite pas que ça change. Bienvenue dans la capitale criblée de dette de la complaisance européenne. 
Au cœur de l’Europe se trouve une nation pourrie jusqu’à la moelle dont l’économie est fortement tributaire des caprices des marchés financiers mondiaux. Elle est réputée pour son secret bancaire, qui, selon certaines informations, aurait permis au dirigeant nord-coréen Kim Jong Il d’amasser des milliards de dollars.
La dette extérieure par habitant y est 84 fois plus élevée qu’aux Etats-Unis, un pays pourtant lourdement endetté (la part de chacun des habitants – homme, femme et enfant – représente environ 3,31 millions d’euros). La démocratie est une véritable chimère. Le pays est dirigé par un chef d’Etat non élu, désigné par filiation héréditaire, qui dispose non seulement du pouvoir de dissoudre le Parlement, mais aussi de nommer certains de ses membres. Les citoyens s’inquiètent de l’avenir de leur pays, qui semble de plus en plus vulnérable. Pas étonnant lorsqu’on sait que l’équivalent de 25 % de la population traverse chaque jour la frontière pour venir travailler sur le territoire et que celle-ci est composée à 44 % d’étrangers.
Mais où donc se trouve ce coin paumé, ce cancer du continent européen ? S’agit-il de la Grèce ? D’un pays des Balkans ? Pas exactement. Il s’agit en réalité du Grand-Duché de Luxembourg, un minuscule territoire peuplé de 503 000 habitants et situé entre la Belgique, la France et l’Allemagne.
Certes, les cyclistes et les randonneurs considèrent ce pays bucolique comme un paradis de verdure et les banquiers s’émerveillent devant son extraordinaire richesse (le PIB par habitant, qui atteignait 108 832 dollars en 2010, est le plus élevé au monde).

Rues propres, boutiques de luxe et bistrots chics

Mais il y a forcément quelque chose qui cloche. Les malheureux citoyens du Luxembourg – qui figure à l’avant-dernier rang des pays européens selon l’indice Happy Planet (et juste après le Soudan, un pays pourtant déchiré par la guerre) – achètent plus de cigarettes et d’alcool et ont une empreinte carbone plus élevée que n’importe quel autre pays du monde. Et pourtant, leur devise nationale est : "Nous voulons rester ce que nous sommes". Etait-il possible que ce petit duché débauché détienne le secret des forces ténébreuses qui déchirent actuellement l’Europe ? Il me fallait absolument découvrir la vérité.
Le jour de mon arrivée, une belle journée d’été sans nuages, les rues tranquilles et bien entretenues de la capitale du Luxembourg, qui porte le nom très original de Luxembourg, m’ont semblé plutôt accueillantes. Ce n’est que lorsque je plongeai mon regard dans les profondeurs de la gorge qui sépare la ville depuis le pont Adolphe, un magnifique pont de pierre, que je fus saisi du vertige de l’abîme. Au centre-ville, une fanfare militaire composée de 18 musiciens jouait Come Fly With Me tandis que des Blancs élégamment vêtus entraient et sortaient des boutiques de luxe situées aux abords de la charmante vieille ville. Au loin, une rangée de bâtiments abritant des banques d’investissement brillait au soleil, leurs façades modernes réfléchissant pareillement la lumière.
Dans la rue de la Boucherie, la rue la plus branchée de la vieille ville – le genre d’endroit, me dit le serveur, où les banquiers se retrouvent le week-end pour ingurgiter des quantités impressionnantes d’alcool –, j’entrai dans un bistrot chic d’où s’échappait un rythme pulsé. Selon Panagiotis Meidianis, un serveur de 18 ans arborant une banane tronquée, la bouteille de whisky se vend moitié moins cher au Luxembourg que dans sa Grèce natale, où les habitants touchent, surtout dans le contexte actuel, une fraction du revenu luxembourgeois. "Le week-end, quand on ferme, ils en veulent toujours plus", raconte Meidianis en parlant de ses clients. "Bizarrement pourtant, il n’y a jamais de bagarres."

La dette? "Personne n'en parle ici"

Mais qu’est-ce qu’un Grec peut bien connaître au Luxembourg ? Il me fallait un vrai Luxembourgeois. Je convins donc d’un rendez-vous avec Georges Hausemer, l’auteur de l’un des rares romans publiés en lëtzebuergesch [luxembourgeois]. Paru en 1998, Iwwer Wasser [au-dessus de l’eau] raconte l’histoire d’un mariage brisé ayant pour toile de fond l’univers des banques et de la finance, que l’auteur décrit lui-même comme un "portrait en miniature" de la société luxembourgeoise.
Mais lorsque je lui demandai si sa part de la dette extérieure – ses 3,31 millions d’euros – l’empêchait de dormir la nuit, il eut l’air surpris : "C’est vrai ? Personne n’en parle, ici. On est un peu perdus." Il aborda l’empiètement des autres cultures et des langues "étrangères" – le français, utilisé dans les institutions officielles, ainsi que l’anglais et l’allemand, plus répandus dans les milieux d’affaires. Le résultat, selon lui ? Un pays de banquiers et de commerçants qui est en train "de perdre tout le reste".
Pour mieux comprendre la raison d’être* du Luxembourg moderne, je retrouvai Igor, un chic banquier trentenaire qui avait accepté de s’entretenir avec moi à condition que je ne mentionne pas son nom de famille ou le nom de la société pour laquelle il travaille. Igor m’expliqua que la crise financière de 2008 avait provoqué un véritable Sturm und Drang au Luxembourg.
Il se plaignit de l’état du marché immobilier local, qui demeure en-deçà de son niveau maximum, et de la hausse des impôts décidée par le gouvernement pour faire face à la crise. "Combien ?" lui demandai-je, horrifié. "Oh, pas grand-chose", répondit-il (pour les citoyens à haut revenu, le taux d’imposition a augmenté de 1 %).

Un instituteur peut toucher jusqu'à 100 000 dollars par an

Mais pourquoi endurer de telles épreuves ? "Je pense qu’on ne peut trouver meilleure qualité de vie ailleurs", me confia Igor en se glissant dans sa berline sport gris métallisé. "Surtout avec toutes les aides de l’Etat."
Peut-être m’étais-je adressé aux mauvaises personnes ? Peut-être aurait-il fallu que je m’entretienne avec un représentant de la jeunesse insatisfaite ? Avant d’arriver dans le duché, j’avais pris contact avec l’un de ses artistes contemporains les plus réputés, le jeune réalisateur à succès Max Jacoby. Mais je découvris qu’il habitait à Londres. Par courriel, il me confia qu’il était désormais incapable de s’imaginer vivre au Luxembourg. Après quelque temps, "ça lui démangeait et il avait envie de partir". Ah ! J’avais enfin trouvé un jeune révolutionnaire en devenir, forcé à l’exil à cause de sa vision créative !
M. Jacoby me décrivit le confort soporifique de son pays natal, où un instituteur expérimenté peut toucher jusqu’à 100 000 dollars par année [plus de 69 000 euros]. "Pourquoi travailler comme artiste et peiner à joindre les deux bouts quand tu peux gagner ta vie de manière tout à fait convenable en enseignant l’alphabet ?" Je le poussai à exprimer les raisons profondes de sa frustration : "Impossible de trouver un vrai restaurant chinois là-bas. Et il n’y a pas un seul restaurant coréen."

Le pays ne produit pas grand-chose

Je décidai finalement de me jeter dans la gueule du loup et de m’entretenir avec Lucien Thiel, ancien directeur de l’Association des Banques et Banquiers et président du groupe parlementaire CSV. A ma grande surprise, M. Thiel ressemble plus à un Père Noël bienveillant qu’à un banquier influent.
Comment en étions-nous arrivés là ? Cette folie pouvait-elle durer indéfiniment ? Il m’invita à m’asseoir et m’expliqua que le pays s’était d’abord enrichi grâce à la présence d’une puissante industrie sidérurgique et qu’il s’était ensuite spécialisé dans les produits bancaires de niche. Aujourd’hui, me dit-il, le Grand-Duché se classe au deuxième rang après les Etats-Unis pour les activités de fonds d’investissement.
Et la dette ? D’après Thiel, l’économie du Luxembourg n’est pas menacée, car le pays ne produit pas grand-chose. Je me grattai la tête, perplexe. "Ce n’est pas que nous soyons si productifs, mais nous avons cette énorme quantité d’argent à administrer, et c’est une aubaine pour nous", me dit Thiel avec un clin d’œil.
J’insistai : il devait bien s’inquiéter un peu, non ? Son sourire s’estompa légèrement. "Ce que je redoute, c’est qu’on en vienne à considérer notre qualité de vie exceptionnelle comme un cadeau de Dieu et qu’on ne le voit plus que comme un acquis. Demandez aux gens d’ici ce qu’ils veulent et ils vous répondront : rester aussi riches que nous le sommes en ce moment."
*En français dans le texte

Que réserve l’après-Kadhafi ?

Si la presse européenne salue dans son ensemble la chute du régime libyen et l'impulsion que cette dernière aura sur le "printemps arabe", elle apparaît plus prudente quant à l'avenir du pays. Un avenir dans lequel l'Europe a un rôle déterminant à jouer. 

C’est "l’heure de la Libye", affirme El País, pour qui l’intervention de l’OTAN a été "la bonne option", même s’il faudrait s’interroger sur le retard dans la prise des premières décisions et sur la "surprenante improvisation" qui a accompagné la mise en oeuvre du dispositif militaire. La période qui s’ouvre en Libye sera marquée par "l’incertitude", et "personne ne peut se permettre de faire des erreurs" : ni les chefs rebelles, ni la communauté internationale qui, "après plusieurs décennies de mauvaises politiques dans la région, a à présent l’opportunité de contribuer au progrès de la liberté".
"Renverser les dictateurs demande moins de temps que de restaurer la normalité dans les pays qu’ils tenaient sous leur botte", note dans Gazeta Wyborcza l’éditorialiste Jacek Pawlicki, selon lequel "juger le dictateur –  si jamais cela se produit –  ne sera qu’un petit pas vers l’objectif d’une Libye pacifique, stable et territorialement intègre, un exportateur crédible de pétrole et un centre politique important dans le Maghreb". Une reconstruction que les Libyens ne pourront faire "avec la seule aide des Etats-Unis, de l’OTAN et de l’UE", estime Pawlicki, pour qui devront participer également "la Chine, la Russie, la Turquie et les autres pays arabes et africains".
Plus sceptique, son confrère de Rczeczpospolita Marek Magierowski estime que "l’UE peut conseiller les Libyens sur le moyen d’organiser des élections libres, comment créer un système de partis politiques ou les soutenir financièrement, mais tôt ou tard, les conseillers vont rentrer à Bruxelles, les fonds vont s’épuiser et la Libye restera seule. Ce sera un processus très douloureux, car, tout comme l’Afghanistan, la Libye est un Etat composite, une constellation de 150 tribus ayant chacune des intérêts propres. Une Libye démocratique et pacifique est une perspective séduisante, mais elle apparaît lointaine".
Dans The Independent, le correspondant pour le Moyen-Orient Robert Fisk se demande si l’avenir de la Libye sera très différent du passé. "Bien sûr", affirme-t-il, on peut imaginer le pays comme une "superpuissance moyen-orientale" et un pays "moins africain et plus arabe", qui "pourra infecter l’Algérie et le Maroc avec ses libertés". Mais La Libye, poursuit Fisk, a longtemps "souffert du cancer du monde arabe : une corruption morale et financière". Raison pour laquelle ses nouveaux dirigeants désignés doivent être surveillés avec beaucoup d’attention.
Selon Fisk par ailleurs, la Libye ne sera pas le dernier pays à vivre les effets du "Printemps arabe" : Bahrein, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, le Yémen et, surtout, la Syrie, sont les prochains sur la liste. Car, demande-t-il, "combien de temps passera-t-il avant que les Européens se demandent pourquoi, si l’OTAN a été si efficace en Libye, elle ne pourrait pas être employée contre les légions d’Hafez el-Assad en Syrie, en utilisant Chypre comme porte-avion" ?
Pour le Spiegel, la déroute de Kadhafi est un "Triomphe pour Sarkozy" et "une honte pour Merkel" : "le gouvernement ne voulait absolument pas participer à l’intervention militaire contre la dictature de Kadhafi", écrit le magazine, "maintenant on connaît la portée de cette mauvaise décision." Le sort du régime Kadhafi est un "succès de Nicolas Sarkozy, des Américains et des Britanniques", affirme encore Der Spiegel, selon lequel "la crédibilité de l'Allemagne comme défenseur des droits de l'homme et sa réputation comme partenaire fiable en ont pris un coup".
Selon Le Figaro, l’opération libyenne est "un succès indiscutable pour la diplomatie française". Le quotidien parisien salue également la réussite européenne de l’opération : "Le fait que Paris et Londres aient, pour la première fois, supplanté Washington dans la conduite d’une opération de l’OTAN ne peut rester sans conséquences pour l’avenir de l’Alliance atlantique. Malgré les réticences allemands et grâce à la détermination franco-britannique, l’Europe est bien capable d’agir dans son environnement immédiat", se réjouit Le Figaro.
Dans le Corriere della Sera, l’éditorialiste Antonio Ferrari invite toutefois l’Union européenne à "ne pas rester spectatrice" des changements en cours dans le monde arabe : "ce qui se passe dans le monde arabe devrait répandre la conviction qu’il existe la possibilité de transformer les ‘révolutions de printemps’ en véritable opportunité, ou encourager les différents pays à ce qu’elle le devienne. Nos voisins immédiats en tireraient un avantage et nous aussi."
Avec la fin de Kadhafi, les pays européens qui ont contribué à sa chute jouent des coudes pour une position privilégiée dans les rapports avec le nouveau régime, explique La Stampa : "la concurrence entre les chancelleries est telle que, si Sarkozy annonce qu’il doit recevoir à l’Elysée le président du Conseil national de transition (CNT, le gouvernement insurrectionnel) Moustafa Abdel Jalil le 24 août, Silvio Berlusconi travaille à une opération 'accord pour la Libye' à Rome, le même jour voire la veille".
La concurrence entre Paris et Rome sur l’après-Kadhafi s’exerce également au niveau commercial, et en particulier autour du pétrole, note La Stampa, selon laquelle "la France et l’Italie visent à faire le plein de pétrole libyen. La Russie, la Chine et le Brésil", dont des sociétés pétrolières étaient implantées en Libye et qui étaient opposées à une intervention militaire, "risquent de le payer le prix fort".

DSK : une victoire à la Cyrus


Le système judiciaire américain est bien particulier. D’abord l’arrestation spectacle digne des Experts : Manhattan, le président du FMI trainé menottes aux poignets, débraillé, imperméable et mine chiffonnés devant toutes les caméras du monde. Sa victime présentée comme une sainte. Et aujourd’hui l’abandon total des poursuites pénales et le procès qui n’aura jamais lieu. Un peu excessif dans les deux sens non ? On ne s’est pas fait avoir quelque part en route ?

Dans une extraordinaire volte-face annoncée depuis quelques jours, le procureur Cyrus Vance à l’origine de la très médiatique arrestation de DSK le 14 mai dernier, a finalement décidé d’abandonner les poursuites qu’il avait lui-même engagées contre Dominique Strauss-Kahn. Et ce en raison des mensonges proférés par la plaignante devant les enquêteurs. Eh oui il se trouve, comme on pouvait d’ailleurs l’imaginer, que Nafissatou Diallo n’était pas le profil de médaille que l’on nous avait d’abord présenté, citoyenne américaine modèle, mère de famille méritante ne pensant qu’à travailler modestement et discrètement comme femme de chambre pour élever sa fille, immigrée exemplaire et emblématique de la communauté noire new-yorkaise. Comme une majorité d’immigrés candidats à l’intégration aux Etats-Unis, elle a menti, truqué et arrangé. Circonstance aggravante, elle possédait des milliers d’euros sur ses comptes et était en cheville avec un trafiquant de drogue détenu en Arizona. Elle se serait embrouillée dans le récit de l’agression, du moins sur le fait qu’elle a recommencé à faire le ménage d’une chambre après. Evidemment ça fait beaucoup. Et pour les stars du barreau chargées de la défense de DSK, ce fut du gâteau. Selon le système américain, Il suffisait de décrédibiliser la victime et les plaintes ne tiennent plus. Mais est-ce que l’agression n’existe plus pour autant ? La seule question sur le plan criminel reste quand même de savoir si Nafissatou Diallo a accepté ou non cette relation avec un DSK en rut au sortir de sa douche ?

Le rapport médical ayant attesté d’un viol, le bureau du procureur estime toutefois ne pas avoir les preuves suffisantes d’une relation sexuelle forcée. Il penche pour une « relation sexuelle précipitée »…

Reconnaissons aux policiers américains d’avoir eu le courage de considérer le puissant nabab socialiste comme un justiciable lambda avec le cortège d’affaires peu reluisantes et bien connues qui sont ressorties sur le futur champion à la présidentielle à cette occasion. En France, l’affaire aurait été étouffée.

S’il reste aux Etats-Unis la possibilité d’une procédure en dommages et intérêts devant un tribunal civil, le classement de l’affaire empêche la tenue d’un procès qui aurait conduit à établir par son jugement la vérité judiciaire. C’est dire que le mot « blanchi » ici, est indécent.