Déprimé ? Inquiet ? Serein ? Battant ? Difficile de connaître précisément l'état d'esprit du chef de l'Etat mardi 24 janvier, deux jours après le meeting réussi de François Hollande au Bourget.
"Sang froid"...
"Les sondages, on s'en fout", répète à l'envi le président de la République à ses amis de la majorité, selon Le Parisien.fr (article payant). Pas question de changer le timing de l'annonce de sa candidature à la présidentielle. Il prône "le sang froid". Le plus tard sera le mieux, estime celui qui joue la carte du courage "en espérant être compris", décrypte un conseiller élyséen cité par le quotidien.
En fait, le président-candidat compte sur "la crise exceptionnelle" que traverse la France. Et d'analyser : "Il peut y avoir un réflexe d'aller vers celui qui rassure le plus. Avec François Hollande, qui n'a jamais exercé le pouvoir, cela me donne une petite chance", rapporte Le Figaro.fr (article payant) qui titre "Sarkozy garde confiance".
Selon les deux quotidiens, le chef de l'Etat est persuadé que rien n'est encore joué et qu'une "campagne éclair" peut lui permettre de remporter la guerre.
... ou fin de carrière ?
Et pourtant, "Nicolas Sarkozy, qui ne doute jamais selon ses ministres, aurait envisagé pour la toute première fois la défaite", raconte RTL.fr. Le sujet n'est plus tabou au palais de l'Elysée : s'il perd, Nicolas Sarkozy arrêtera la politique.
"De toute façon, je suis au bout, ajoute le chef de l'Etat, comme le rapporte Le Monde.fr. Dans tous les cas, pour la première fois de ma vie, je suis confronté à la fin de ma carrière." Dans quelques semaines ou dans cinq ans.
Selon le quotidien du soir, le président croit pouvoir s'arranger d'une autre vie. "Je peux voyager, prendre des responsabilités, commencer mes semaines le mardi et les finir le jeudi soir ! Franchement, ça ne me fait pas peur", aurait-il détaillé devant un de ses proches. "Il imagine sa vie d'après la politique comme plus agréable. Pas plus intéressante, mais plus agréable", résume son ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux au journal Le Monde
Pendant ce temps, l'UMP s'active
Bon ou mauvais signe, cette sérénité affichée et communiquée par le chef de l'Etat et ses proches n'empêche pas la majorité de douter. "On a quinze jours pour se refaire sinon c'est cuit", panique un ministre auprès du Parisien.
"Il faut que nous accélérions", confirme le député Eric Ciotti à FTVi, qui s'inquiète : "Alors qu'on était dans une phase plutôt ascendante dans les sondages après la primaire socialiste, le triple A a cassé cette dynamique, et François Hollande se stabilise à un niveau élevé."
Du coup, à défaut de pouvoir communiquer sur le programme d'un candidat pas encore déclaré, l'UMP a décidé de défendre son bilan. La majorité doit diffuser mardi un tract à plus de 6 millions d'exemplaires pour vanter dix réformes majeures du quinquennat.
Le petit-déjeuner de l'offensive
Le président lui-même n'a d'ailleurs pas pu s'empêcher de critiquer François Hollande mardi matin lors du petit-déjeuner de la majorité : "Il s'est livré à une attaque absolument sans précédent contre les classes moyennes", a souligné Nicolas Sarkozy devant ses troupes qui trépignent.  A cette occasion, le chef de l'Etat a précisé les sujets sur lesquels il voulait s'exprimer lors de son intervention télévisée. Selon Le Figaro.fr, ce sera dimanche et il y sera question de "lutte contre le chômage, le logement et la compétitivité""Prenez patience, je sais que c’est difficile en ce moment, mais je suis plus déterminé que jamais. Il ne faut rien précipiter", aurait glissé le Président, selon le site du quotidien.
Autre fuite savemment orchestrée. L'annonce par Le Parisien.fr la semaine dernière d'un projet de livre "très personnel". Une véritable "mise à nu" du candidat dixit Le Figaro qui rapporte que Nicolas Sarkozy écrirait lui-même pour se dévoiler jusqu'à "l'hyperintime". Info également donnée par RTL, qui croit savoir qu'"il y aura une dimension mea culpa", que tout sera "millimétré". Un vrai plan de com.