TOUT EST DIT

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mardi 1 mai 2012

La vraie-fausse non-consigne de vote de Marine Le Pen

Marine Le Pen sait qu'elle fera mouche lorsqu'elle lance, aux plusieurs milliers de personnes rassemblées pour l'écouter place de l'Opéra, à Paris, mardi 1er mai : "Quel effet cela vous fait de passer d'idiots qui votent Marine Le Pen à celui d'arbitres de l'élection présidentielle ? Quel effet cela vous fait de passer du statut de 'fachos racistes xénophobes' à celui de 'Français ayant de vraies préoccupations et à qui il faut parler' ?" Et d'enchaîner : "Voyez les mines déconfites des tenants de l'oligarchie !"
Plus nombreux que l'an dernier, le public est venu pour ça. Célébrer ce qu'il estime être "l'extraordinaire réussite dans cette élection présidentielle". Leur ancienne candidate n'a eu de cesse de leur répéter : les résultats du 22 avril sont "enthousiasmants" et annoncent, pour l'avenir, "une victoire inéluctable". "Notre rôle fut et sera immense, essentiel et historique", a-t-elle notamment lancé.
Un passé simple pour Jean-Marie Le Pen, un futur pour elle. Une manière de signifier aux militants, que, depuis le premier tour, c'est elle qui écrit l'histoire du FN et qu'elle a bel et bien repris le flambeau en assumant une certaine continuité. Toute son intervention d'une heure a été émaillée de petits clins d'œil au FN des années 1990. Elle a ainsi repris, le fameux "tête haute, mains propre", slogan fétiche de son père, dont l'entrée en scène a été précédée, comme autrefois, par le Choeur des esclaves du Nabucco de Verdi.
"A 40 %, NOS IDÉES SERONT AU POUVOIR"

Dans cet exercice un brin nostalgique, l'auditoire était au diapason, scandant à plusieurs reprises "communistes assassins", à l'évocation de Jean-Luc Mélenchon. Comme jadis encore, l'allure des participants a été beaucoup moins contrôlée. On a revu lors du défilé précédant le discours, des croix celtiques, des skinheads, des hooligans, toute choses qui avaient été bannies l'an dernier. Avec son score personnel, a pour autant assuré Marine Le Pen, "rien ne sera plus comme avant". "A 15 %-20 %, ils parlent comme nous, à 30 %-35 % ou 40 %, nos idées seront au pouvoir", a-t-elle déclaré sous les clameurs.
Sur la place de l'Opéra, on veut avant tout savoir ce que Marine Le Pen va dire sur le vote du 6 mai. Ce n'est pas que l'assistance, plutôt militante, n'ait pas fait son choix qui oscille entre l'abstention et "un vote tactique" pour François Hollande. Mais c'est le message adressé aux finalistes qui est attendu. Dans les rangs, on savoure sa revanche.

"Dimanche, je voterai blanc", conclut-elle, après une longue démonstration où les coups les plus durs et les plus appuyés sont portés à Nicolas Sarkozy. Un président sortant qui, selon Mme Le Pen, "n'a pas seulement fait mal aux Français, mais qui leur a fait honte. Et qui tente aujourd'hui de se travestir maladroitement en homme du peuple (...) Il y a là une escroquerie électoraliste suprême." "Nous parlions frontières, ils hurlaient à la mort. Toutes les caricatures y sont passées. Nous voulions sortir de Schengen, ils nous répondaient 'liberté de circulation'. Nous parlions 'présomption de légitime défense pour les policiers', ils nous répondaient 'permis de tuer, bavure'", a continué Mme Le Pen, en visant, sans le dire, l'UMP.
"Nous parlions 'hommes, femmes, enfants, souffrances', ils nous répondaient 'courbes, marchés financiers et CAC40'. Et en quelques jours, tout cela aurait changé ?", a fait mine de s'interroger la présidente du FN, qui connaît son affaire et s'interrompt volontiers, pour laisser le temps à la foule, de siffler chaque mention ou allusion à M. Sarkozy. Nathalie Kosciusko-Morizet, citée deux fois par la leader frontiste, a connu le même sort.
"NI DROITE, NI GAUCHE, FRONT NATIONAL !"
Tout en renvoyant dos-à-dos les "deux candidats du système", la présidente du FN a assuré le minimum syndical s'agissant de François Hollande. Elle a fustigé "l'abandon sans vergogne" par la gauche des "petits, des retraités, des catégories populaires". "Une effroyable trahison", résume-t-elle.
Marine Le Pen a même semblé s'employer à désamorcer l'argument phare de l'UMP pour attirer les électeurs FN, à savoir, le droit de vote des étrangers aux élections locales promis par le PS. "Est-ce républicain de faire semblant de s'opposer au droit de vote des étrangers mais de fabriquer 100 000 nouveaux Français par an qui voteront [à toutes les élections]", a-t-elle attaqué. "Ni droite, ni gauche, Front national", entendait-on crier à intervalles réguliers, ainsi que "Sarko, Hollande, c'est pareil".

"Notre espoir ne se concrétisera pas dimanche prochain, au fond de vous, vous le savez pertinemment. Notre véritable combat, notre espérance, réside dans la bataille des législatives", a poursuivi Mme Le Pen. La présidente du FN votera blanc titre personnel". A la vérité, tout son discours a visé à dissuader son auditoire de voter pour Nicolas Sarkozy et de lui permettre la victoire. En somme, une vrai-fausse non-consigne de vote.

Le « duel » n’est pas une exception française

Ailleurs en Europe, les deux principaux protagonistes des élections confrontent aussi leurs programmes et leurs personnalités devant les caméras.
Une pratique encore nouvelle dans des démocraties parlementaires.

Douze millions d’Espagnols, soit plus d’un habitant sur quatre, ont suivi le débat télévisé entre le conservateur Mariano Rajoy et le socialiste Alfredo Pérez Rubalcaba, en novembre dernier. Organisé à deux semaines d’un scrutin auquel les sondages donnaient la droite largement gagnante, ce duel d’une heure trente, retransmis sur six chaînes, n’a pas eu l’intensité des face-à-face de 2008.
Cette année-là, Mariano Rajoy et José Luis Zapatero, alors président du gouvernement socialiste sortant, s’étaient affrontés à deux reprises – à quinze jours et à une semaine du vote. Au coude-à-coude dans les sondages, ils s’étaient montrés agressifs sur tous les sujets, se taxant l’un et l’autre de « menteur » .
Les 13 millions de téléspectateurs espagnols renouaient alors avec une tradition instaurée après le retour à la démocratie, en 1976, puis abandonnée en 1993, plusieurs candidats ayant refusé de s’y plier.

L’Italie s’accorde, elle aussi, quelques exceptions

Partageant la tradition du duel, l’Italie s’accorde, elle aussi, quelques exceptions. Lors des dernières législatives, en avril 2008, Silvio Berlusconi n’a pas accepté le face-à-face avec le dirigeant de centre gauche, Walter Veltroni.
Les téléspectateurs ont plutôt eu droit à un « côte-à-côte » : le même soir, les deux principaux candidats à la présidence du Conseil se sont succédé sur un plateau pour répondre, pendant quarante-cinq minutes, aux questions de quatre journalistes.
Deux ans auparavant, le « Cavaliere », donné perdant, avait affronté l’ancien président de la Commission européenne, Romano Prodi, lors de deux débats à un mois et à une semaine du scrutin, devant 17 millions de téléspectateurs pour le premier (sur un pays de 59 millions d’habitants).
Selon les sondages et la presse, ils tournèrent à l’avantage de Romano Prodi, qui allait remporter les élections législatives de justesse. Ainsi se reproduisait le scénario de 1996 : un débat entre les deux hommes, suivi d’une victoire de Romano Prodi.

Une expérience récente en Allemagne

En Allemagne, l’expérience est encore récente. Elle est aussi singulière. En septembre 2009, Angela Merkel, chrétienne-démocrate (CDU), et Frank-Walter Steinmeier, social-démocrate (SPD), se sont livrés à l’exercice à deux semaines des législatives.
Encore inédit outre-Rhin, il fut un duo plus qu’un duel. Et pour cause : les deux prétendants à la chancellerie venaient de passer quatre ans à gouverner dans la même coalition, au sein de laquelle Frank-Walter Steinmeier, vice-chancelier, était ministre des affaires étrangères. Courtois, les alliés ont défendu leur bilan commun et évité l’affrontement, pour la plus grande déception des commentateurs.
Le Royaume-Uni a quant à lui adapté le duel à sa situation politique. Alors que le pays redoutait un Parlement sans majorité, trois débats préélectoraux ont été organisés pour la première fois en avril 2010. Mais à chaque fois, le plateau comptait trois protagonistes : Gordon Brown, premier ministre travailliste sortant, David Cameron, leader des conservateurs – et futur vainqueur –, Nick Clegg, chef de fil des libéraux-démocrates.
Vingt-un million de téléspectateurs (sur 62 millions d’habitants) ont, au total, suivi les trois joutes, qui ont volé la vedette aux journaux, faiseurs d’opinion outre-Manche.

Nicolas Sarkozy a exhorté les syndicats à «poser le drapeau rouge» et «servir la France».

Sur une place Trocadéro noire de monde, Nicolas Sarkozy a revendiqué le droit de manifester un 1er mai sous les « drapeaux tricolores ». Il a exhorté les syndicats à «servir la France» , devant des dizaines de milliers de supporteurs réunis place du Trocadéro à Paris pour la «vraie fête »  du travail. « Je le dis aux syndicats: posez le drapeau rouge et servez la France ! » , a lancé le président-candidat de l'UMP, demandant aux organisations syndicales, qui défilaient partout en France à l'occasion de ce 1er  mai, de « regarder le monde tel qu'il est » .
« Laissez de côté  les partis. Parce que ceux que vous soutenez aujourd'hui ne vous le rendrons pas » , a déclaré le président aux syndicats alors que plusieurs d'entre eux ont souhaité récemment sa défaite le 6 mai face à François Hollande. Laissez de côté  les partis parce que votre rôle n'est pas de faire de la politique. Votre rôle n'est pas de défendre une idéologie, votre rôle est de défendre les salariés » . « Dans la République ce ne sont pas les syndicats qui gouvernent, c'est le gouvernement » , a encore déclaré le président sortant sous les applaudissements.
Il a également cité le général de Gaulle parlant « le 1er mai 1950 devant la foule des Français qu'il avait réunie sur la pelouse de Bagatelle » . Le président sortant, candidat UMP à la présidentielle, Nicolas Sarkozy, a lancé, mardi 1er mai, en ouverture de son discours devant le rassemblement de ses partisans place du Trocadéro à Paris : « Nous sommes 200 000 ! »   « La masse immense que voilà prouve aux insulteurs que rien n'est perdu pour la France, voilà comment parlait le général de Gaulle et comment nous parlons aujourd'hui sur la place du Trocadéro » , a-t-il proclamé.
Auparavant des ténors de la droite - François Fillon, Jean-Pierre Raffarin, Jean-François Copé- étaient montés à la tribune, prêtant ainsi main forte au candidat UMP, donné battu par les sondages et dont l'initiative avait suscité des remous dans son propre camp.

Edwy Plenel : le journaliste intègre qui va aux meetings PS

Depuis 2007, les « scoops » de Mediapart visent systématiquement Nicolas Sarkozy et la droite. Normal, Edwy Plenel, le patron du site d’investigation partisane, n’a jamais caché son anti-sarkozysme viscéral et n’a pas hésité à se montrer et à prendre la parole en 2007 aux meetings de Ségolène Royal.

Si Edwy Plenel se fait plus discret en 2012, son soutien au parti socialiste demeure toujours aussi marqué. Le chevalier blanc du journaliste, qui défend à longueur d’année les devoirs déontologiques des médias, ferait bien de faire son auto-critique. Car comment expliquer la position de juge et partie prise par le fondateur de Mediapart.
Un journaliste qui rabâche depuis plus de cinq ans sa détestation de Nicolas Sarkozy, et qui cherche à le déstabiliser à coups de scoops fumeux, basés sur des rumeurs et pourtant présentés comme des « preuves » de l’implication du président de la République dans des scandales plus gros les uns que les autres.
Mediapart. Un site indépendant qui est pourtant financé par de riches amis du parti socialiste et de François Hollande, a donc choisi de faire de l’investigation à sens unique et à charge contre la droite… Un drôle de concept et un timing surprenant : la conclusion de plusieurs mois d’enquêtes est parue comme par hasard entre les deux tours de la présidentielle.

La médecine libérale doit voter Sarkozy !

Si Nicolas Sarkozy n'a pas répondu à toutes les attentes des médecins libéraux, il reste qu'il a mené des actions reconnues dans le domaine : création de maisons de santé pluridisciplinaires, augmentation du numerus clausus, création des contrats d'engagement de service public. Le programme de François Hollande se concentre lui sur l'hôpital public...
La santé n’aura pas été un thème particulièrement mis en avant durant la campagne. Pourtant, la crise n’est pas moins réelle dans ce domaine que dans d’autres. L'exercice libéral est devenu de plus en plus difficile. Les vocations se font de moins en moins nombreuses. Certains de nos confrères dévissent leur plaque. La relation avec le Gouvernement n'a peut-être pas toujours été sans nuage. On peut sûrement concéder que Nicolas Sarkozy n'a pas répondu à toutes nos difficultés. En cinq ans le pouvait-il seulement ? Mais les efforts ont été réels. Avec François Hollande en revanche, le réveil risque d’être douloureux. Ses déclarations d'intention sont une ode au secteur public. L’exercice libéral n’a pas sa place dans le programme socialiste. Alors moi, professionnel de la santé exerçant en libéral et ne reniant pas mon choix. Moi qui suis attaché à la médecine de proximité, je voterai le 6 mai pour Nicolas Sarkozy. Et voici trois raisons pour lesquelles il me semble que l’ensemble des médecins libéraux doivent en faire autant.
La position du candidat de gauche doit d’abord inquiéter par son ambiguïté. Alors que le programme socialiste parle de contraindre les jeunes libéraux à s'installer dans certaines zones, le candidat Hollande parle de limiter l'installation… Qui faut-il croire ? Notons de plus qu’il lui faut désormais compter avec Monsieur Mélenchon et Madame Joly. Monsieur Mélenchon ne veut-il pas « créer des centres de santé avec des médecins salariés, intégrés dans des réseaux de santé avec les hôpitaux » ? N'accuse-t-il pas les libéraux de tous les maux au point de vouloir très vite « développer une alternative à l’exercice systématique en libéral » ?
Pour répondre au défi de la démographie médicale, Nicolas Sarkozy a fait le choix de l'incitation, sans jamais dévier de cette ligne. Il a soutenu et amplifié la création de maisons de santé pluridisciplinaires que nous, libéraux, avions imaginées. Il a augmenté le numerus clausus. Nous le demandions. Il a créé les contrats d'engagement de service public pour encourager les jeunes diplômés à s'installer dans les territoires qui ont le plus besoin de leur présence. Des pistes sont tracées : le développement des stages en ambulatoire, la découverte de l'exercice libéral au cours des études, le soutien à l’installation. Il faudra d'autres mesures bien sûr. Il faudra parler de la rémunération aussi. Mais l'essentiel est là : le refus de toute forme de coercition et l'attachement à l'essence même du libéral.
Nous sommes par ailleurs nombreux à nous opposer, à raison, à l'hospitalocentrisme. Or le programme de François Hollande n’est rien d’autre qu’une louange à l'hôpital public. Il veut en effet le renforcer financièrement, en nous endettant toujours davantage, et en fait le « cœur du système de santé ». Il en est l'alpha et l'oméga. Hors les murs de l'hôpital point de salut. C’est là une erreur tragique. Lorsque François Hollande répète qu'il veut rassembler, il devrait commencer par refuser l’opposition stérile entre le secteur public hospitalier et le secteur privé. Faut-il rappeler que les missions de service public font l'objet de financements spécifiques et que les cliniques privées n'en bénéficient pas ou peu ? Or une clinique qui ouvre 24h/24 pour accueillir des urgences ne remplit-elle pas une mission de service public ? Les professionnels de santé ont tous le même idéal : soigner. Ils offrent sur chaque territoire une réponse aux besoins de la population et c'est ne pas rendre justice aux professionnels libéraux que de les stigmatiser.
Nicolas Sarkozy a lui compris que la diversité du système de santé constitue une richesse pour les patients. Il n'oppose pas l'hôpital à la ville. Il veut les voir travailler ensemble, davantage et mieux. Il veut un hôpital fort et une médecine libérale forte. C'est la voie qu'il a tracé durant le quinquennat.
Faire confiance à la médecine libérale, c'est lui donner la place qu'elle mérite dans le système de santé. Quel sera le visage du système de santé dans cinq ans si François Hollande est élu ? Qu’adviendra-t-il de nos métiers ? Reconnaissons une qualité à M. Hollande : l'habileté. Celle d’abandonner momentanément les références au projet socialiste pour mélanger dans son programme ce qui a déjà été mis en place par le Gouvernement actuel et les propositions de Nicolas Sarkozy. Mais ne nous leurrons pas : l'hospitalocentrisme se déguise. Et la lune de miel ne sera pas rose longtemps.


NOUVEAU CLIP

Bourdin 2012 : Nicolas Sarkozy 


Y-a-t-il des économistes qui soutiennent (ouvertement)Nicolas Sarkozy ? 
 
Certaines propositions de François Hollande pourraient s'apparenter à une sorte de "racisme social". Un économiste libéral peut-il avoir un doute sur le candidat "qui défend le mieux la liberté d'entreprendre"?
Des économistes ont signé une tribune dans Le Monde pour soutenir François Hollande. La question se pose tout naturellement : pourquoi n'a t'on pas assisté à une initiative comparable en faveur de Nicolas Sarkozy ?
Parce qu'être libéral en France est mal vu et que s'afficher comme tel est risqué. Parce que la crise est mise sur le dos du libéralisme alors qu'elle est due à l'intervention de l'Etat (l'endettement public) et des banques centrales (la Fed qui baisse ses taux en 2001 et favorise ainsi la bulle du crédit immobilier). Le "crony capitalism", le capitalisme de copinage (entre les Etats et les grandes banques) y a également une part déterminante, bien sûr. Et aussi parce que quasiment tous les économistes universitaires sont keynésiens et donc favorables à une forte intervention de l'Etat.

Nicolas Sarkozy porte aussi une part de responsabilité

Nicolas Sarkozy est trop interventionniste pour susciter l'adhésion des milieux libéraux. Mais surtout, le problème de fond est qu'il n'y avait aucun candidat authentiquement libéral à cette élection présidentielle, personne n'était là pour dire "l'Etat n'est pas la solution, c'est le problème". Le débat a été complètement faussé. "Ultralibéral" était l'insulte la plus communément utilisée, ils auraient mieux fait de se traiter d'ultraétatistes !
Mais il y a tout de même des points positifs. Nicolas Sarkozy s'engage sur la baisse des dépenses publiques et la règle d'or, des points fondamentaux qui le distinguent du candidat socialiste. C'est celui qui défend le mieux la liberté d'entreprendre, n'oublions pas la réussite du statut d'autoentrepreneur. Pour moi, clairement, pour le deuxième tour, toute personne attachée à la liberté d'entreprise et au marché doit voter pour lui, et s'il s'abstenait il le regretterait rapidement.
A savoir si François Hollande est dangereux pour la liberté d'entreprise, il y a des paroles dont il faut bien prendre la mesure. Vouloir taxer à 75% ceux qui gagnent plus d'un million d'euros, c'est une sorte de racisme social. On entre là dans une logique de bouc émissaire et d'exclusion sur des critères non pas raciaux mais sociaux. Et où cela s'arrête-t-il, on commence à un million d'euros de revenu annuel, puis ensuite on rabaisse la barre (on est encore "riche" à 800.000 euros par an, 600.000, etc.) ? C'est une logique très dangereuse, basée sur le ressentiment, cela me révulse profondément.
Avec François Hollande et son programme de hausse de la dépense publique, nous serions à coup sûr rapidement dans la situation de la Grèce ou de l'Espagne. Nous ne serions pas garantis d'échapper à ce destin funeste avec Nicolas Sarkozy, mais outre un programme économique clairement plus sérieux, il y a chez lui une volonté réformatrice qui peut nous permettre de nous en sortir. La crise que nous connaissons est profonde et durable, l'incertitude grande, mais en ce qui concerne le choix à faire le 6 mai prochain, pour un économiste libéral, les choses sont très claires.

Pourquoi la France s'obstine-t-elle à construire sa démocratie sociale sur des syndicats si peu représentatifs ?

8% de syndiqués en France, 10 à 20% seulement de participation aux élections professionnelles : qu'ils représentent les salariés ou les patrons, les syndicats n'ont pas su évoluer avec la société depuis 1945. Pourtant, ces partenaires sociaux beaucoup moins contrôlés que n'importe quel autre corps social demeurent investis de nombreuses responsabilités. Les propositions de 3 responsables syndicaux en colère pour un big bang refondateur de la démocratie sociale française.
L’insatisfaction collective vis-à-vis de la démocratie sociale explique en grande partie le résultat du premier tour de l’élection présidentielle. Et les déclarations tonitruantes de Nicolas Sarkozy sur «les corps intermédiaires», autant que les appels de François Hollande à renforcer le dialogue entre les «partenaires sociaux», ne sont que la traduction du sentiment des Français que quelque chose ne tourne pas rond dans la société française.
Mais personne ne semble avoir pris conscience que nombre de réformes demandées par les Français portent sur des domaines qui souffrent de plus en plus de dysfonctionnement, sont frappées de toujours plus de scandales (formation professionnelle, 1% logement, complémentaires santé obligatoires, caisse de congés du bâtiment, CE, CCI…), et ont pour dénominateur commun les partenaires sociaux qui en ont la charge. Partenaires sociaux qui, en plus de ne recevoir aucun mandat réel des Français pour prendre des décisions qui s’imposent à tous, ne sont soumis à aucun contrôle, ni à aucune évaluation de leur action : que ce soit sur le plan des alertes, des analyses ou des solutions proposées et mises en œuvre.
Contrairement à la politique, les élections professionnelles n’agissent jamais en sanctions correctrices des égarements, mais visent seulement à réajuster la distribution des subsides publics en fonction des résultats obtenus… Il faut donc bien chercher dans l’inutilité de ces élections les raisons profondes qui conduisent les Français à ne pas y participer. La syndicalisation ne cesse de diminuer, et les salariés  perçoivent leur solitude et la surdité du politique comme une situation insupportable dont ils souhaitent sortir.

Passer au big bang

Une remise à plat de la gouvernance sociale est une condition nécessaire pour rendre aux entreprises et aux salariés la voix dont ils sont spoliés, à la croissance les fondements sur lesquelles s’ériger. Ce big bang social doit passer par trois étapes décisives.
Premièrement, il faut régler le problème de la représentativité patronale sur un paradigme plus ambitieux que celui de la représentation salariale. L’élection doit être le fondement de la représentativité. Certes. Mais des entreprises, pas des organisations.
Cela implique de simplifier le paysage patronal en formalisant une Chambre économique regroupant l’ensemble des  institutions existantes, chambres consulaires et ordres professionnels, composée d’élus au suffrage universel proportionnel. Elle seule serait représentative. Il en résulterait une parole patronale démocratique, unifiée, enracinée sur des fondements clairs. Cette solution offre l’avantage d’avoir le Préfet pour tutelle et d’être contrôlée par les élus eux-mêmes et la Cour des Comptes.
Cette Chambre aurait des déclinaisons territoriales destinées à donner une cohérence à l’expression locale des entreprises. Sa vocation serait de représenter l’ensemble des entreprises, dans la diversité de leurs activités et de leurs points de vue, dans l’originalité de leurs contributions et, chaque fois que nécessaire, d’organiser la médiation.
Ce modèle répondrait au souhait du Medef d’une représentation patronale unique, tout en respectant celui de la CGPME, des branches et des alternatifs, de ne pas être dissoute pour la première, inféodés pour les autres. Il permettrait, en cas de défaillance d’un ou plusieurs acteurs, l’émergence de nouvelles voix. Il aurait l’avantage également pour les pouvoir publics de proposer un interlocuteur dont la représentativité tirée du scrutin universel serait incontestable.
Deuxièmement, comme pour les chefs d’entreprise, la représentation des salariés doit être le résultat de la désignation démocratique de leurs représentants dans des institutions transparentes et indépendantes. Le modèle proposé doit donc être étendu à la représentation des salariés. Et l’on pourrait s’inspirer pour cela du modèle des Chambres d’agriculture ou agriculteurs et salariés siègent ensemble.
Troisièmement, il faut régler de façon définitive la question des sources de financement des organisations syndicales. Le lien de dépendance entre fonds paritaires et subsistance des organisations biaise fondamentalement toute représentation et tentative de réformer pour permettre au système de gagner en efficacité.
L’état de la formation professionnelle en est la preuve. Les organisations syndicales qui vivent des fonds de la formation, CGPME en tête, sont autant de forces de blocage dans une réforme de plus en plus cruciale pour notre économie.
Les financements affectés aux missions paritaires, celles-ci n’étant plus assumées par les syndicats (sauf au niveau des branches) mais par les instances représentatives, seront affectés à ces dernières.
Cette refondation apporterait une nouvelle dynamique au dialogue social et aurait le mérite de sortir enfin la représentation des entreprises et des salariés de ses habits éculés, hérités de la Libération, qui ne correspondent plus à aucune réalité économique mais font le lit du populisme que les uns et les autres disent vouloir combattre. Les politiques peuvent contribuer, plus que jamais à la reconstruction de cette légitimité.

La guerre de succession à la CGT inquiète l'équipe Hollande

La crise engendrée par Bernard Thibault pour imposer sa candidate contrarie la stratégie de réformes du PS.

L'attaque est venue en fin de semaine dernière de Xavier Bertrand, en représailles à l'appel à voter contre Nicolas Sarkozy et à faire du 1er Mai un rendez-vous très politique, avec l'appui du Front de gauche. «La CGT ferait mieux de balayer devant sa porte, a fustigé le ministre du Travail. Bernard Thibault devrait s'occuper de sa succession plutôt que de l'élection présidentielle.»
Jamais la désignation du futur patron de la CGT n'aura provoqué autant de remous. Guerre des chefs, modification des règles, fronde à tous les étages… Le remplacement en mars 2013 de Bernard Thibault tourne à la lutte fratricide. Et inquiète fortement l'entourage de François Hollande, y compris certains prétendants sérieux à Matignon qui comptent - si leur candidat est élu dimanche - sur le soutien de la CGT pour accompagner les futures réformes. «Il se dit de plus en plus que ce sera compliqué tant la crise est profonde», avoue un proche du candidat socialiste. «Il n'est pas certain que la CGT puisse se rassembler, confirme un expert. La guerre de succession laissera des traces pour longtemps.»
Persuadé très tôt par ses proches de ne pas rempiler pour un 5e mandat, Bernard Thibault a ouvert en décembre 2011 la course à sa succession en lançant une vaste consultation au sein de l'organisation. Convaincu qu'une femme doit lui succéder, il a poussé la candidature de deux proches, Nadine Prigent (54 ans, patronne de la fédération de la santé) et Agnès Naton (50 ans, retraitée de France Télécom et dirigeante de l'organe de propagande maison). En vain. Un troisième larron est sorti du chapeau, à une majorité écrasante: Éric Aubin (50 ans, patron de la fédération de la construction et «M. Retraites» de la centrale).

Une femme à tout prix

Mais Bernard Thibault ne veut pas qu'Éric Aubin lui succède. «Son seul handicap est de ne pas être une femme», résume un cadre. «Thibault n'a pas apprécié qu'Éric fasse campagne alors que c'est traditionnellement le sortant qui désigne celui qui va lui succéder. Il fait tout pour lui barrer la route au point de créer une grave crise en interne», abonde un autre. Alors que l'actuel patron devait indiquer le 17 avril qui était le plus apte à lui succéder, il a modifié la procédure qu'il avait lui-même instituée en repoussant au 25 mai - soit cinq jours avant que le comité confédéral national, «le Parlement» de la CGT, ne retienne un seul nom - sa préférence. D'ici là, il aura entamé mercredi un tour de France et tenu neuf réunions interrégionales pour tenter d'imposer Nadine Prigent, qui fait l'unanimité contre elle.
«Personne ne comprend pourquoi il agit de la sorte», explique un expert en relations sociales. «On ne laissera pas Bernard imposer une personne dont on ne veut pas», préviennent plusieurs cadres pro-Aubin. «Dans une structure comme la CGT, on ne s'appartient pas: on n'est pas candidat, on est porté par des organisations», explique le favori, soutenu par les plus grosses fédérations et persuadé d'être désigné le 30 mai. Si tel est le cas, il aura alors neuf mois pour fédérer autour de lui. Un défi d'autant plus difficile à relever que le ciment de l'antisarkozysme risque de se désintégrer très rapidement si François Hollande est élu dimanche…

Pilonner la droite parlementaire, ménager le FN : voit-on assez cette belle intelligence tactique de la gauche ?

Selon Gilles William Goldnadel, au cours de la campagne présidentielle, les médias français - notamment le service public - se sont ouvertement positionnés à gauche, muselant parfois certains interlocuteurs de droite. Une dérive qu'une possible élection de François Hollande ne doit pas institutionnaliser.
Enfin la vérité a éclaté au grand jour. Nous savons que c’est Nicolas Pétain qui, soudoyé par Kadhafi, a violé Nafissatou Diallo dans une chambre de Manhattan.
Il est donc inutile d’ergoter davantage, inutile de faire valoir avec une irrationnelle raison qu’au cours de cette dernière décade, François II Le Futé aura été cauteleux envers les électeurs du parti jusque-là honni et sa cheftaine. Même l’ensemble de la gauche avec une belle intelligence tactique aura réservé ses flèches antiracistes envers la droite présidentielle plutôt qu’à un Front que l’on ménage.
Au demeurant, et à ce stade de l’analyse, le grand veneur médiatique n’a pas à se donner la peine ridicule de faire la preuve du bien-fondé de son venin, la bête doit être chargée de tous les maux, parce qu’elle est immonde. Un point c’est tout.
Ce n’est pas pour autant que l’animal chargé est demeuré sans faute. Ainsi, il aura fallu quatre années et cinquante et une semaines pour que la droite et son chef s’aperçoivent soudain de ce que la gauche prétendument morale était solidement arrimée à une gauche prête à toutes les extrémités.
Elle n’aura pas mis beaucoup moins de temps pour s’apercevoir de l’influence de cette extrême gauche sur des organes chargés de l’information qu’elle était censée de surcroît tenir dans sa main.
Il n’est pas interdit de penser que cette prise de conscience soudaine aura été tardive.
Quoiqu’il arrive sous huitaine,  je n’ai pas le moindre doute que le premier combat culturel à engager sera d’obliger au moins le service public de l’information à remplir son office dans le respect d’une neutralité dont aujourd’hui la simple évocation fait rire tout Paris. Il ni possible juridiquement ni évidemment souhaitable moralement d’empêcher la presse privée de gauche et d’extrême gauche d’exercer son emprise dans le cadre d’un rapport de force dont elle a la maîtrise.
On aimerait toutefois que la presse de droite, ou ce qu’il en reste, ne fasse pas l’objet des habituels quolibets, ce qui n’arriverait sans doute pas si elle avait l’élémentaire courage de répliquer aux attaques.
Mais que, les médias d’Etat subventionnés par la redevance, puissent se permettre de reconnaître tranquillement – ainsi que le fait France Inter régulièrement – d’être de sensibilité de gauche n’aurait jamais dû être accepté par ceux qui se targuent de vouloir défendre la démocratie.
A ce sujet, si d’aventure François Hollande était désigné par le peuple souverain dimanche prochain, il me paraît que l’éviction d’Oliver Poivre d’Arvor – pourtant choisi par l’actuel pouvoir - serait la marque de la plus flagrante des injustices. Il ne se passe pas une semaine sans que « Enquête et Débats »ne révèle les niches de l’extrême gauche au sein de France Culture : ainsi et jusqu’au bout la charmante et talentueuse Clémentine Autain, par ailleurs comme chacun sait représentante du Front de Gauche, aura –t-elle disposé d’un micro ouvert régulièrement et constamment scellé aux  bouches de droite.
Il ne dépend pourtant que de la détermination des contributeurs obligés à la redevance que les choses changent.
Dans un autre domaine, éloigné seulement en apparence, le monde médiatique aura été ce week-end bien silencieux sur les souffrances infligées désormais quotidiennement à la population chrétienne de l’Afrique Islamique ou en voie d’islamisation. A nouveau vingt morts, assassinés dans une Eglise du Nigéria, et une autre Eglise attaquée à la grenade au Kenya.
De toutes les légations, seule celle du Vatican se sera-t-elle, un peu, fait entendre. Même Le Figaro, habituellement défenseur des chrétiens, aura eu l’esprit occupé ailleurs.
C’est dans ce contexte que les menaces du Soudan islamiste d’un Omar El Bechir - dont nul ne se croit en devoir de rappeler qu’il est recherché pour génocide – contre son voisin chrétien du Sud, doivent être replacées.
Il serait toutefois plus juste d’écrire qu’elles devraient l’être.



"Un repaire de gauchistes" : la France vue par les éditorialistes anglo-saxons...

Plus que la poussée de Marine Le Pen, ce sont les propositions de l’extrême gauche qui frappent les observateurs américains et anglo-saxons. Petite revue de presse d’après premier tour.

Les photos de Nicolas Sarkozy et François Hollande sortant de l’isoloir ont fait la première page du New York Times ce lundi. Mais le reportage qui suivait tenait moins aux deux finalistes, qu’à celle arrivée troisième : « Hier, comme à chaque premier tour d’une élection présidentielle, les Français ont voté avec leur cœur, dans quinze jours, au second tour, ils voteront avec leur tête… Comment Marine Le Pen a-t-elle pu ainsi voler leur cœur… ? »
La réponse pour le journaliste tient à la crise, et à « l’anti-sarkozysme » qui s’est emparé de la France. Il note surtout que ce résultat a déjoué les pronostics. Jusqu’alors la campagne présidentielle avait été dominée par la percée dans les sondages et le succès annoncé de Jean-Luc Mélenchon, « un ancien Trotskyste ». Une percée qui n’en finissait pas de surprendre outre-Atlantique. Comment les Français peuvent-il encore croire à des discours de gauche se demandaient les observateurs ?
 « On savait la France plus à gauche que les États-Unis, mais à écouter certains des candidats, on prend conscience du fossé qui nous sépare… » écrit Brad Plumer dans le Washington Post, toujours pas revenu de ce qu’il a entendu dans la bouche de certains candidats. Au point d’avoir dressé la liste des « propositions qu’un candidat d’un des deux grands partis américains ne pourrait pas faire » : taper sans retenue sur le dos de la finance comme Hollande … ; promettre de taxer à 75% les revenus au dessus de 1 million d’euros (sachant que le candidat Mélenchon demande 100% de taxe à partir de 500 000 euros )… ; imposer un plafonnement des rémunérations des patrons ; critiquer tous azimuts la libre entreprise et les marchés, même à droite puisque Marine Le Pen a fait de son score une victoire contre la banque, la finance et les multinationales ».
Un tel radicalisme laisse peu d’options économiques viables à un pays. Surtout un pays en crise, dans un monde en crise. Inquiet des conséquences internationales de telles mesures, Plumer est allé interroger un spécialiste pour essayer de comprendre. Il a trouvé Arthur Goldhammer, directeur du département d’études européennes à l’Université d’Harvard. Pour ce politologue les candidats du premier tour de la présidentielle française se répartissent en deux camps : « le camp des deux candidats arrivés en tête, qui préconisent bon an mal an une forme d’adaptation à la mondialisation » et « le camp des autres qui ont tous en commun de rejeter cette mondialisation ». François Hollande et Nicolas Sarkozy totalisant 56% des voix, le premier camp demeure majoritaire mais « les forces de résistance sont nombreuses et l’anti-establishment puissant ».
De l’autre côté de la Manche, l’hebdomadaire The Economist, a été tout aussi frappé par la prévalence d’un tel discours :  « A regarder la télévision et écouter la radio ces jours-ci en France on pourrait penser que ce pays est un repaire de communistes, d’anticapitalistes et de révolutionnaires ». L’hebdomadaire note que « pas moins de trois candidats sur dix se réclamaient de l’extrême gauche », (Mélenchon, Poutou et Arthaud), donc du fait de la règle d’équité de la campagne officielle « l’extrême gauche a totalisé le tiers du temps de parole à l’écran et sur les ondes ».

Et le journal prend plaisir à reproduire quelques perles de campagne sous le titre « Il faut y être pour croire ce que l’on entend » : « A la radio M. Poutou défendait sérieusement la réduction du temps de travail de 35 à 32 heures en précisant que le but ultime est de « travailler le moins possible et gagner le plus possible… et si ne pas travailler du tout était possible, nous ne serions pas contre ».
« Jean Luc Mélenchon a ranimé la vieille alliance entre le parti socialiste et le parti communiste sous les mots d’ordre « prendre le pouvoir » et « partager la richesse » : « Si je suis élu, dit-il, nous partagerons la richesse, et ceux qui ne veulent pas la partager de leur plein gré, la partagerons de force. »
« Jean-Luc Mélenchon (encore lui) dit : « Regardez les riches dans les yeux et ne leur dites pas « je ne suis pas dangereux », dîtes leur au contraire « je suis dangereux et je vais vous vider les poches ».
Et le journaliste de conclure « avec un tel discours ambiant, pas étonnant que, François Hollande, qui, n’importe où ailleurs passerait pour un vieux gauchiste démodé, ait en France une réputation de modéré. »
Cette « modération » est la bouée de sauvetage à laquelle les observateurs étrangers veulent se raccrocher.
Sur la crise de l’euro, dit Arthur Goldhammer, Sarkozy et Hollande « ne sont pas très éloignés », « ils reconnaissent tous deux que quelque chose doit être fait pour changer l’Europe », mais Sarkozy, « véhément et débordant d’énergie s’est sagement rangé derrière Angela Merkel », alors que Hollande « qui a passé sa vie a bâtir des compromis » a promis de tenir une « position ferme». Et d’opiner « il n’est pas sûr qu'il ait la capacité de le faire. »
Tout comme les médias français, les journaux anglo-saxons présentent la victoire du candidat socialiste comme quasi acquise. Même s’ils notent qu’elle suscite peu d’enthousiasme chez les Français. The Economist est allé à Donzy, en Bourgogne, le village qui prédit toujours le vainqueur des scrutins présidentiels. « Donzy vote plutôt Hollande, note le journaliste mais sans enthousiasme »…« Il n’y a aucune ferveur autour de lui », nous dit le maire du village. « Les gens du coin sont résignés à sa victoire » … Il faut dire que c’est « débutant, qui n’a même pas été ministre ».
Mary Ryddell du Telegraph rappelle que les socialistes avaient jadis surnommé François Hollande « Flanby ». Sous sa plume il devient donc « Mr Milk Pudding ».
Plus sérieusement l’Associated Press s’est intéressé aux programmes des deux finalistes face aux échéances qui attendent la France. Le diagnostic est inquiétant : « Aucun des deux candidats ne propose les réformes nécessaires pour remettre la France sur la voie de la réussite économique… Sans croissance, la dette actuelle est insoutenable, et sans réforme la croissance ne repartira pas ! »
Cette sombre perspective est partagée par Desmond Lachman, chercheur de l’American Enterprise Institute qui signe, dans The American du 23 avril, une synthèse implacable de la campagne et des enjeux de l’élection française sous le titre « la prochaine et plus sérieuse phase de la crise européenne »: « L'élection de François Hollande aurait des conséquences sur la crise de l’euro… parce qu’il s’est engagé à aller droit à la collision avec Angela Merkel… et parce que sa posture guerrière contre la finance, sera mal perçues par les marchés… Hollande n’a aucune expérience internationale, la plus haute responsabilité gouvernementale qu’il ait jamais occupée a été celle de maire… Il regarde en arrière, n’offre aucune perspective nouvelle, et se veut la réincarnation du dernier Président socialiste François Mitterrand… Les Français qui sont fatigués de Sarkozy n’aiment guère Hollande… le choix est pour eux déprimant, ils perçoivent que quel que soit le vainqueur c’est la France qui perdra. »

Le cadeau empoisonné de Julien Dray : DSK s’invite dans la campagne

(chapo) Ça commence comme une anecdote parisienne dans un club-bar de la rue Saint-Denis. Le gros Julien Dray, député socialiste, ancien de la Ligue communiste révolutionnaire et de SOS-Racisme (mis en cause dans une affaire de détournements de fonds des « Parrains de SOS-Racisme » !), y fête ses 57 ans. Il a convié ses bons amis socialistes, Ségolène Royal, Manuel Valls, Pierre Moscovici et d’autres nombreux responsables de la campagne de François Hollande. Mais en fait de stripteaseuse qui sort du gâteau, c’est DSK qui a fait son apparition au moment de souffler les bougies. Grand ami de Julien Dray. Et des autres.
A partir de ce moment-là, les témoignages divergent. En apprenant le traquenard, Ségolène Royal et sa fille Flora prennent littéralement la fuite pour ne pas avoir à croiser Strauss-Kahn. En même temps, en traînant un samedi soir rue Saint-Denis avec sa fille de 19 ans, il y avait un risque de tomber sur lui…
Ségolène dira en vouloir beaucoup à Julien Dray de ne pas l’avoir prévenue.
Manuel Valls et Pierre Moscovici affirment aujourd’hui qu’ils ont fait comme Ségo et qu’ils se sont éclipsés dare-dare par la porte de service.
Mais des témoins affirment les avoir vus parler longuement avec DSK (mis en examen pour proxénétisme aggravé en bande organisée et mis en cause dans plusieurs affaires d’agression sexuelle) et avec son épouse Anne Sinclair. Fureur de Hollande contre ce « dîner de cons » et ses deux ténors dont l’un est directeur de campagne et l’autre directeur de communication de la campagne. Ça fait bon effet.
« Comment peut-on défendre un jour la moralisation de la vie politique et trinquer le lendemain avec DSK ? » se désole un membre de l’équipe de campagne socialiste.
Tandis qu’un pilier de campagne de l’équipe Sarkozy a eu cette bonne formule : « Nous si on faisait le dixième de ça, on se ferait pulvériser par les médias. La gauche caviar privatise un bar, DSK est là, ils fêtent la victoire avant d’avoir gagné, c’est le vrai visage de la gauche. »
Dans l’affaire Tristane Banon – dont plus personne ne reparle d’ailleurs parce que les médias veulent tellement l’élection de leur champion socialiste qu’ils étouffent tout ce qui peut le desservir, y compris toutes les casseroles et affaires de corruption et de malversations financières que trimballe le parti socialiste – la jeune journaliste accuse toujours Hollande d’« amnésie soudaine » et de « malhonnêteté » voire de « mensonge » alors qu’il était parfaitement au courant des accusations contre DSK.
L’ex-star du Parti socialiste, qui semblait encore promis à l’Elysée il y a seulement un an, revient hanter la campagne présidentielle socialiste dans ses hardes de satyre et exhalant son fumet de maquereau. Selon le journal de gauche anglais The Guardian, Dominique Strauss-Kahn crie à nouveau au complot et semble rendre responsable de sa chute ses actuels ennemis politiques, au premier rang desquels Nicolas Sarkozy. Il ne faut pas être sorti du FMI pour voir que s’il y a eu un complot, ses instigateurs ont plutôt joué contre l’UMP en privant Nicolas Sarkozy d’un adversaire de choix, plombé par ses affaires, qui aurait assuré la réélection à coup sûr du président sortant.

CAROLINE PARMENTIER

Hollande : mise en scène grotesque dans Voici (photos)

Ridicule ! Tel est le mot qui vient à l’esprit en voyant les photos de François Hollande, censé faire ses courses au supermarché. Un coup marketing démagogique et pathétique pour un président qui fait honte à la France, avant même d’avoir pris ses fonctions.
Le choix du magazine Voici pour cette stupide mise en scène illustre parfaitement l’état d’esprit de François Hollande. Il se prend désormais pour uns star, pour un people. A trop fréquenter Valérie Trierweiler…

Comment un candidat à la présidentielle peut-il  avoir du temps à perdre pour satisfaire l’imagination stupide de ses conseillers en communication ?
Les Français sont-ils si débiles qu’on peut leur faire croire n’importe quoi ? Tout sent la pose dans ce pseudo reportage. Les photos sont d’une telle qualité qu’elles n’ont pas pu être réalisées sans un éclairage professionnel… Il est évident qu’il s’agit d’un coup monté entre le plus trash des magazines peoples et le candidat socialiste.
Se faire passer pour un candidat « normal », voilà une obsession qui tourne au ridicule. On se souvient de Balladur prenant le métro ou faisant du stop. Toutes ces tentatives populistes ne lui avaient pas réussi. Quand on appartient à la gauche caviar et qu’on est en couple avec une starlette de télévision, on essaye pas de se faire passer pour un prolo. C’est indécent !
Jusqu’à présent, les gros scandales étouffés par les journalistes venaient surtout des équipes de François Hollande (Aubry, Montebourg, Batho…). Cette fois-ci, il a été pris lui-même la main dans le sac !
François Hollande achète des yaourts Andros au supermarché pendant que tous ses camarades dégustent des « préliminaires » ou des « orgasmes » chez « J’ose ». Même les socialistes ne peuvent tomber dans un tel panneau…