TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 29 septembre 2010

Budget : "Le gouvernement a tout fait pour ménager les entreprises"




"Le gouvernement a tout fait pour ménager les entreprises"
envoyé par lemondefr. - Regardez les dernières vidéos d'actu.

Danemark: publication confirmée d'un livre avec des caricatures de Mahomet

La sortie du livre d'un journaliste danois reproduisant douze caricatures controversées de Mahomet aura lieu comme prévu jeudi malgré les menaces terroristes au Danemark, a indiqué mercredi son éditeur.

"Le livre va bien sortir comme prévu avec une photo de la Une du journal Jyllands-Posten portant les caricatures de Mahomet", a déclaré le directeur des Editions du Jyllands-Posten, Karsten Blauert, qui publie l'ouvrage intitulé "La tyrannie du silence".

Cette Une "est reproduite en pages intérieures" du livre, a précisé M. Blauert, soulignant que l'ouvrage avait déjà été envoyé aux libraires danois.

"Il est clair que beaucoup de choses se passent, mais tout se déroule comme planifié, il n'y a rien qui changera ça", a-t-il répondu quand on lui a demandé s'il n'était pas inquiet de possibles nouvelles vives réactions à la sortie du livre de Flemming Rose.

A l'époque rédacteur en chef des pages culturelles du quotidien Jyllands-Posten, ce journaliste danois est à l'origine de la publication par son journal en 2005 de douze caricatures controversées de Mahomet, qui avait déclenché à retardement de vives protestations début 2006.

L'écrivain a rejeté toute idée de provocation avec son nouveau livre, affirmant dans les colonnes du journal Politiken fin août qu'il ne faisait que "raconter simplement l'histoire des douze dessins pour les mettre dans un contexte (général) sur les images dites offensantes".

Avec ce livre de 499 pages, Flemming Rose, plusieurs fois menacé de mort, "cherche à soulever un plus large débat qui traite généralement des lois sur les offenses dans le monde, et qui comprenne à la fois les crimes de lèse-majesté, le reniement de l'holocauste, le racisme et les injures".

Un Kurde irakien, en détention provisoire en Norvège car soupçonné d'avoir préparé un attentat avec deux autres suspects, a avoué avoir projeté une attaque visant le Jyllands-Posten, cible de menaces islamistes depuis la publication des caricatures en 2005, a annoncé mardi la police norvégienne.

Quand "Newsweek" fait de Sarkozy le symbole de l'extrême droite européenne

La presse anglo-saxonne épingle une nouvelle fois Nicolas Sarkozy. Après The Economist, qui s'était moqué du "président qui rétrécit" début septembre, c'est au tour de l'hebdomadaire américain Newsweek de choisir le chef de l'Etat français pour illustrer sa "une", dans son édition européenne datée du 4 octobre. Ce sur un sujet bien précis : la montée de l'extrême droite en Europe.

Le dossier du magazine s'appuie sur l'arrivée des nationalistes au Parlement suédois pour tirer le portrait d'un vieux continent hanté par le repli identitaire, minant le projet européen alors que la crise économique et le chômage attisent les ressentiments.


"COUP DE FOUET POPULISTE"

"La région la plus démocratique du monde est désormais le terreau des politiques extrêmes", analyse le journaliste Denis MacShane. Elles s'appuient selon lui sur "ceux qui relient leurs déboires nationaux aux immigrés – ou aux puissances nucléaires, ou à l'Union européenne, ou aux musulmans, ou aux juifs, ou au marché, ou aux Etats-Unis".

C'est dans ce contexte que Nicolas Sarkozy, "à la recherche d'un coup de fouet populiste pour retrouver son aura politique", a, selon l'auteur, "lancé une campagne de violentes accusations et d'expulsions forcées contre la minorité rom". Il rappelle ensuite les contestations de la commissaire européenne Viviane Reding, qui n'était "pas loin de traiter Sarkozy de nazi."

Denis MacShane conclut cependant son article en mettant en garde contre les "mythes" et la nature des comparaisons à donner à ce renouveau populiste, estimant que les démocraties européennes et les capacités d'intégration des étrangers restent "fortes".
TELLEMENT ENCROÛTÉ DANS L'ANGÉLISME, LA PRESSE ANGLOSAXONNE NOUS FAIT DE NICOLAS SARKOZY UN NOUVEL HITLER ! LA FRANCE NE SAIT PAS CE QU'ELLE VEUT ; LA SÉCURITÉ PASSE PAR UNE IMMIGRATION CONTRÔLÉE ET DES RECONDUITES À LA FRONTIÈRE POUR LES CLANDESTINS.
QUE FONT-ILS AU TEXAS LES AMÉRICAINS ???


L'ardoise effacée


Il n'y a rien de très choquant dans l'accord passé entre la Ville de Paris, Jacques Chirac et l'UMP et validé hier par le Conseil de la capitale. Les Parisiens récupèrent l'intégralité de ce qui leur est dû et la mairie, en contrepartie, renonce à sa partie civile. Elle ouvre ainsi la possibilité d'une issue bienveillante pour l'ancien président de la République lors du procès à venir des emplois fictifs. Dans la longue liste des petits arrangements de la politique française, cette décision d'assainissement évitera un étalage de turpitudes qui n'aurait fait qu'alimenter le « tous pourris » avec lequel le Front national fait tourner le moulin de son populisme. Bien des arguments plaidaient en faveur de ce coup de torchon sur l'ardoise qui évite à Chirac une condamnation pour des sommes qui, comparées aux enveloppes de Mme Bettencourt, ont l'air d'un plat de lentilles.


Les Verts, jusqu'au-boutistes de la purification, ont protesté au nom de la morale publique. Ils n'ont pas tout à fait tort sur les principes, mais doit-on chercher à tout prix un bouc émissaire pour une époque où rares étaient ceux qui n'avaient rien à se reprocher ? Une époque qui a fait tant de mal à la crédibilité des politiques.


On reprochera à l'accord de désamorcer le procès et donc de poser la question de l'égalité des citoyens devant la loi. Certes Juppé, qui lui avait été condamné après le remboursement par l'UMP de 900.000 ?, peut avoir le sentiment du deux poids deux mesures. Mais Delanoë a eu le mérite, en négociant cet accord, de ne pas confondre la justice et la vengeance. Il fait revenir l'argent dans les caisses de Paris, évite d'ajouter du discrédit à la fonction présidentielle et épargne l'humiliation à un homme qui n'a plus le pouvoir et donc plus d'ennemis pour souhaiter qu'il soit déclaré inéligible ou envoyé en prison.


L'action publique n'est pas éteinte et le procès aura lieu, ont beau jeu de rappeler la mairie de Paris et l'UMP face à la surenchère des bons apôtres qui font grand bruit pour se démarquer dans un trop facile « PS-droite, même combat ». Que ceux qui n'ont jamais cherché à avoir des sièges et des groupes pour bénéficier des mêmes avantages leur jettent la première pierre.

Mauvaise tisane

Le traitement de la maladie chronique dont souffre l'assurance maladie a, c'est sûr, été prescrit par un expert en remèdes de bonne femme et en tisanes en tous genres. Or la Sécu est exsangue, sans ressources suffisantes pour se remettre sur pieds et minée par un déficit malin dont elle ne guérira qu'avec un remède de cheval. Pas la peine de casser le thermomètre, cela ne fait pas baisser la fièvre : il faut avaler le tube de courage et employer les grands moyens. Au lieu de cela, le budget de l'exécutif recule face à la facture politique d'une ordonnance sévère. Alors il se rabat sur des prescriptions homéopathiques et ne touche ni au ticket modérateur des consultations de médecins, ni aux prélèvements. Le remboursement des vignettes bleues va certes baisser mais cela aura sur le déficit l'effet d'un emplâtre sur une jambe de bois.


On ne résorbera pas le trou de l'assurance maladie par l'unique maîtrise des dépenses. Il faut aussi et prioritairement maîtriser les recettes. Ne voir que la charge et le déficit des caisses, c'est ignorer le progrès que représente la Sécurité sociale en matière d'amélioration de l'état de santé de la population. L'assurance maladie n'est pas qu'une machine à redistribuer de la solidarité, elle est aussi un formidable outil de l'amélioration de la qualité de vie. En ce sens, la baisse des prestations serait une injustice.


Freiner ce véritable progrès au nom de la réduction des dépenses et de la lutte contre les abus ne pourrait être ressenti que comme une nouvelle pénalisation des plus démunis. On ne peut pas non plus toujours montrer du doigt les déficits de l'hôpital public en oubliant que s'il coûte cher, c'est parce qu'il accueille les affections graves et longues et parce que nous avons mal pris en compte la question de la vieillesse.


Financer la santé de demain et la recherche médicale n'est pas qu'une question de solidarité ou d'augmentation des charges. Peut-être faudra-t-il un jour se résoudre à chercher un autre gisement de recettes et donc à taxer l'ensemble des revenus, Bourse et stocks options compris, au même niveau que tous les salaires soumis à cotisations. Puisque les plus gros consommateurs de protection sociale sont les revenus les plus élevés.

A Clermont-Ferrand, Bertrand Tavernier tacle Sarkozy, le PS, Kouchner... [vidéos]

Le réalisateur était venu présenter son nouveau film La Princesse de Montpensier. En s'éloignant du sujet, il n'a pas mâché ses mots sur l'actualité politique.

Le réalisateur de L627 ou Ca commence aujourd'hui n'a pas failli à sa réputation d'homme franc et engagé.

Ce mardi, lors de la conférence de presse dédiée à son nouveau film (plus d'infos sur le long-métrage à lire ici), il n'a pas seulement parlé de cinéma.

En 2004, il avait remercié publiquement Nicolas Sarkozy pour l'abolition de la double peine. Un remerciement qu'il regrette aujourd'hui :




Bertrand Tavernier tacle Sarkozy et le PS
envoyé par Weblamontagne. - Regardez les dernières vidéos d'actu.





Bertrand Tavernier tacle Kouchner et Christine Ockrent
envoyé par Weblamontagne. - L'info internationale vidéo.

Marqué à gauche, le cinéaste n'a rien renié de ses engagements. Il critique aujourd'hui certains salaires faramineux mais aussi le conflit d'intérêt qu'il voit dans la nomination de Christine Ockrent à France 24 alors que son mari, Bernard Kouchner, est ministre des Affaires Etrangères.

Vidéo: Arnaud Montebourg tape sur TF1

C'est un extrait du documentaire "Fin de concession" de Pierre Carles qui a mis le feu aux poudres. Pendant ce tournage Arnaud Montebourg se confie sur TF1 et ça fait mal.

"C'est le moment de taper sur TF1, c'est pour ça que je vais vous donner un coup de main" a déclaré l'homme politique. Pas sûr que ce passage était destiné à être diffusé. Lorsqu'il parle, Arnaud Montebourg se fait installer un micro cravate. Dans un second extrait, il déclare: "c'est la télévision de la droite, c'est tout. C'est la télévision des idées qui détruisent la France, la télévision de l'individualisme, la télévision du fric, la télévision du matraquage sur l'insécurité."
Des déclarations qui ont déplu au PDG de TF1 Nonce Paolini. Ce dernier a même demandé à Arnaud Montebourg de s'excuser. Le député socialiste va-t-il revenir sur ces propos ?

L'insécurité sociale de la Sécu




C'est un record désormais rituel. Et le nombre de milliards n'a même plus vraiment de sens. Au fil des années, il est devenu une abstraction de plus. Mais le vertige déclenché par les profondeurs du déficit finirait presque par faire oublier les périls de l'abîme. Étrange phénomène national : la plongée de la Sécurité sociale ne provoque guère de passions. Comme si les Français ne s'inquiétaient pas vraiment de l'avenir d'un système si familier qu'ils le croient indestructible. Les gouvernements successifs ne leur répètent-ils pas que c'est « le meilleur du monde » ?


Notre bonne vieille Sécu a pourtant du plomb dans l'aile. Craquant de partout, la branche santé tente de s'alléger comme elle peut des coûts qu'elle accumule. Quant à la branche famille, elle ploie sous le poids exponentiel des aides au logement. Comment sauver le mécanisme en sauvegardant les dépenses les plus utiles - comme le souhaite Roselyne Bachelot - quand elles le sont toutes, et qu'il est quasiment impossible d'établir une échelle des priorités ?


Les indispensables « efforts » porteront davantage sur la consommation de santé - elle explose depuis près de quarante ans - que sur les hospitalisations de longue durée, en augmentation spectaculaire avec l'allongement de la durée de la vie et les nouveaux traitements. C'est un choix compréhensible, même s'il semble préfigurer le recours de plus en plus important aux mutuelles pour la prise en charge des affections ordinaires.


Mais la baisse des remboursements des médicaments les plus courants (de 35 à 30 % notamment pour certains grands classiques) n'aura pas pour seule conséquence de freiner les abus de l'automédication. Elle touchera aussi les familles les plus modestes, celles qui désormais y regardent à deux fois avant de consulter... La publication des statistiques sur la pauvreté - qui concerne 13 % de la population française - met en évidence la résignation de certains foyers à limiter les examens médicaux, faute de pouvoir avancer suffisamment d'argent : les témoignages entendus ici et là confirment cruellement cette nouvelle réalité.


A 18 mois de la présidentielle, le gouvernement n'a donc pas le beau rôle pour trouver des économies. D'autant moins qu'il n'a aucun moyen de différer ce tour de vis annoncé. Monumentale, l'ardoise est à la dimension du budget de la Sécu, lui-même plus élevé que celui de l'État ! Et le retour à l'équilibre programmé pour 2018 apparaît plus comme un vœu pieux que comme une échéance crédible.


La croissance et les rentrées qu'elle représente conditionne, au moins autant que les sacrifices obligatoires des Français, le « redressement historique » de ce monument social qu'est la Sécu. Combien de temps pourra-t-elle préserver l'égalité formelle des Français devant la maladie et la santé ?

Patience


En ces temps de crise, mieux vaut décidément être riche et bien portant, que pauvre et malade. Car le propre des crises est justement de faire se cumuler les handicaps. Ainsi, quand un gouvernement veut renflouer l'assurance-maladie, il rembourse moins les soins, ce qui met la maladie hors de prix - en tout cas impayable par les pauvres. Et quand ce même gouvernement veut remplir ses caisses, il diminue ses subventions mais veille à ne pas trop taxer les riches - imaginez qu'ils partent s'enrichir ailleurs, et laissent les pauvres s'appauvrir entre eux ! Heureusement, ceci ne devrait pas durer. La présidentielle ayant lieu en 2012, soyez sûrs que les budgets présentés l'automne prochain, sans être durs aux riches et bien portants, seront cependant doux aux pauvres et aux malades. En un mot, chers pauvres, soyez patients -et veillez à votre santé.

Les gaietés du Parlement


L’Assemblée nationale se démène, sans trêve ni repos. Ça bouge tout le temps, là-dedans, surtout lorsque les caméras tournent. À tel point que Bernard Accoyer, maître des lieux, ne sait plus où donner de la tête.

Pour retarder le vote sur la réforme des retraites, le 15 septembre, la gauche tenait interminablement le crachoir. Lui, de son perchoir, décida d’interrompre l’exercice. L’initiative ne fut guère appréciée. L’obstruction parlementaire, bien que vaine et sans issue, fait partie de la panoplie républicaine. La droite, jadis, ne se priva pas d’en user.

L’élu haut-savoyard, pris d’impatience, a donc “coupé le sifflet” d’une opposition furibarde qui réclame maintenant sa démission. Quel cirque ! D’un enfantillage l’autre, les Français contemplent ce spectacle navrant. Leur opinion du Parlement n’en sortira pas grandie…

Dans l’hémicycle, pourtant, se joue souvent l’avenir du pays. Hier, par exemple, les députés commençaient l’examen d’un projet de loi qui veut durcir la politique d’immigration. Sauront-ils en débattre sans s’échanger des noms d’oiseau ? La complexité du sujet mérite un examen sérieux, honnête, nuancé.

Mais la caricature, hélas, pointe déjà le bout de son nez. Le ministre Éric Besson, jetant la subtilité aux orties, croit bon de résumer ainsi l’affaire : “Je veux fabriquer des bons Français”. Pourvu que, se prenant pour Dieu, il ne les crée pas à son image…

IMMIGRATION – Une usine à "bons Français"

Après les retraites, l'immigration. L'Assemblée s'attaque à un nouveau pavé lancé dans la mare par le gouvernement. Alors que l'opposition est prête à batailler, Eric Besson défend son projet de loi dont il espère qu'il fera des immigrés de "bons Français"
Les députés ont démarré hier l'examen d'un dossier très polémique, celui de la loi sur l'immigration. Cinquième texte de ce type en sept ans, la nouvelle mouture concoctée par Eric Besson est une réforme fleuve : près de 90 articles et 500 amendements déposés, notamment pour intégrer les propositions du chef de l'Etat lors de son désormais célèbre discours de Grenoble, le 30 juillet dernier. "Si mon ministère peut être une machine à fabriquer de bons Français, je serais très heureux.", a déclaré le ministre, qui s'est armé de mesures choc.

Punir plus sévèrement les mariages gris
Eric Besson avait inventé le terme de "mariages gris" pour qualifier l'"escroquerie sentimentale à but migratoire", c'est-à-dire un ressortissant étranger qui se marie avec un citoyen français, dans le sens but d'obtenir des papiers et ce au détriment de son nouveau partenaire. La loi "immigration, intégration et nationalité" prévoit que la peine pour ce délit passe à sept ans d'emprisonnement doublés d'une amende de 30.000 euros, contre cinq ans et 15.000 euros actuellement.

La directive européenne "retour"
Cette directive européenne, adoptée le 18 juin 2008, prévoit qu'un étranger en situation irrégulière renvoyé vers son pays peut être interdit de séjourner sur tout le territoire européen pendant une durée maximale de cinq ans. Le texte prévoit sa transposition dans le droit français.

Déchoir la nationalité des criminels
Nicolas Sarkozy avait donné le ton en souhaitant que l'on retire la nationalité française "à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un fonctionnaire de police ou d'un militaire de la gendarmerie ou de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique". La nationalité pourra être retirée si elle a été acquise moins de dix ans avant les faits et seulement si "l'auteur des violences" n'en devient pas apatride.

Faciliter les expulsions
Le rôle des juges des libertés et de la détention (JLD) est affaibli par le projet de loi, qui prévoit que ces magistrats ne peuvent être saisis que cinq jours après le début de la rétention, contre 48 heures auparavant, ce qui donne tout le temps au juge administratif d'accepter la mesure d'éloignement sans avis préalable d'un JLD. De plus, la majorité souhaite que les résidents de l'Union européenne puissent aussi être expulsés en cas d'"abus d'un court séjour", c'est-à-dire quand un Européen fait des allers-retours de trois mois "dans le but de se maintenir sur le territoire". Les mesures d'éloignement pourraient aussi être déclenchées si l'immigré européen constitue "une charge déraisonnable pour le système d'assistance sociale".

Une bataille pour les "bons Français"
L'opposition critique vivement ce projet de loi, qui stigmatise les immigrés et vise en particulier les populations roms. Ce projet "va toujours plus loin dans l'arbitraire et la dissimulation des irrégularités commises par l'administration", déplore Sandrine Mazetier, députée de Paris et secrétaire nationale du parti socialiste en charge de l'immigration. Pour ce qui est de la déchéance de nationalité, l'opposition a foi dans le jugement du Conseil constitutionnel qui pourra difficilement accepter ce projet. L'article 1 de la Constitution protège en effet "l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion", à l'exception près des terroristes. Mais cela n'arrête pas le ministre Besson, qui défend bec et ongles sa loi : "Si cela vous choque que des étrangers deviennent de "bons petits Français", moi je trouve que c'est une excellente nouvelle", a-t-il déclaré au Parisien qui précise sa vision de la France : "être des "bons Français", ça ne veut pas dire renier son histoire, ses origines ou sa culture françaises". Le débat parlementaire est donc engagé à l'Assemblée, mais avec une majorité de députés UMP dans l'Hémicycle, "la bataille sera rude", avoue Sandrine Mazetier.

Les entreprises et la Bourse face au terrorisme

L'enlèvement récent de collaborateurs de Vinci, Areva ou Bourbon a rappelé aux entreprises que le terrorisme ne frappe pas seulement les Etats, armées et populations civiles. Les sociétés sont aussi visées, en tant que telles pour des motifs crapuleux (extorsion, chantage…) ou en tant que symboles d'un pays ou d'une politique nationale que les terroristes essayent d'infléchir. De grands groupes américains emblématiques comme McDonald's ou Coca-Cola ont ainsi été frappés par des attentats qui essayaient d'atteindre, à travers eux, les Etats-Unis. Ce pays est le plus ciblé, suivi par les Pays-Bas, le Canada et le Royaume-Uni. C'est aussi vrai de l'industrie pétrolière (Royal Dutch Shell, BP…), en tête des secteurs les plus attaqués, suivie par l'alimentation, une industrie souvent dans le collimateur des activistes de la cause animale. Les groupes terroristes les plus actifs sont les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), le Sentier lumineux, Al-Qaida, les Tigres tamouls ou le Front de libération des animaux…

Dans une étude (1), deux universitaires ont tâché de mesurer les conséquences de la menace terroriste pour les sociétés cotées. Il en ressort qu'en moyenne, le titre d'une entreprise victime d'acte terroriste chute de 0,8 % le jour où elle est attaquée. Un recul qui peut s'expliquer de plusieurs façons : la société va devoir acquitter des coûts supplémentaires à l'avenir, notamment pour financer sa sécurité. Elle peut décider de renoncer à investir plus dans un pays dans lequel elle a été frappée voire s'en retirer progressivement. Dans certains cas, cette attaque peut être la première d'une longue série, l'entreprise étant ainsi désignée comme une cible de choix et bouc émissaire par un groupe terroriste. Toutefois, on observe que la réaction du marché semble s'at-ténuer dans le cas d'une société victime de tels actes de manière répétée. C'est ainsi davantage « l'attaque surprise » qui le contrarie et l'inquiète le plus.

Le recul du cours de la société est plus prononcé (- 1,12 %) lorsque c'est son « capital humain » qui est visé, comme lors de kidnappings de cadres ou de dirigeants, à l'issue longue et incertaine, ce que redoute par-dessus tout le marché. Mais l'impact est moindre quand il s'agit de la seule destruction du « capital physique », comme les bâtiments ou les infrastructures. Peu d'entreprises bénéficient des malheurs de leurs homologues ciblées par des attaques. Ce peut-être le cas de groupes spécialisés dans la sécurité, les investisseurs anticipant une hausse de leur carnet de commandes. Parfois, c'est le secteur pétrolier, car les tensions géopolitiques consécutives à un attentat peuvent faire grimper le cours de l'or noir. Les terroristes cherchent à donner un fort retentissement à leurs actions afin de faire monter les enchères dans les futures négociations. La baisse du titre est ainsi plus prononcée lorsque l'attentat a lieu dans un pays riche et démocratique, ce qui est moins courant, de l'ordre du quart des « attaques » recensées. La couverture médiatique d'un tel événement est plus importante et les opinions publiques y sont sans doute plus sensibles. Ce n'est toutefois pas pour autant que les investisseurs de pays en proie à un terrorisme endémique et récurrent développent une forme d'insensibilité au cours du temps. Exemple, Israël. Des chercheurs (2) ont étudié la réaction des marchés boursiers et des changes israéliens aux nombreux attentats qui ont frappé le pays. Leurs conclusions ? Ce sont les attaques suicide qui ont l'impact le plus durable sur ces marchés. Ces derniers n'ont pas développé une forme d'indifférence ou de détachement à l'égard de ces attentats, malgré leur recrudescence.

La « facture terroriste » a fortement augmenté dans le monde depuis 2004. Avec des conséquences financières pour les entreprises. Leurs coûts, directs (prime d'assurance, dépenses de sécurité…) et indirects (la hausse du pétrole accompagnant généralement un regain de tensions géopolitiques au Moyen-Orient…), liés au terrorisme ont augmenté de 1,6 % à 2,8 % des revenus des groupes américains entre 2001 et 2006, selon une étude de la Duke University. D'ailleurs, la présence de ces derniers dans les zones à risque a notablement progressé. Pour chaque entreprise du Standard & Poor's 500 peut être calculée son exposition à la « terreur », bâtie en fonction de la présence de ses activités et filiales dans des pays qui ont été victimes d'attaques terroristes. Globalement, cet indice a fortement augmenté : il a été multiplié par 10 entre 1995 et 2005. Les sociétés qui affichent les scores les plus élevés sont généralement des groupes de taille plus importante que les autres, présents à l'international et orientés sur la croissance. Exemples : des sociétés opérant dans les services aux entreprises comme Deluxe Corporation ou Cendant, ou dans les télécommunications (Qualcomm) affichent des indices élevés. Or, un portefeuille composé des sociétés les plus exposées au terrorisme a une performance semblable à celle d'un portefeuille incluant des entreprises peu exposées. Le signe que les investisseurs ne sont aujourd'hui pas vraiment rémunérés, ou guère suffisamment, pour détenir des titres ayant un risque terroriste associé. Ce dernier est encore ignoré par le marché, qui a bien du mal à l'appréhender et à le mesurer. La raison ? Il est très difficile de lui assigner une probabilité fiable. En effet, les investisseurs peuvent au mieux essayer de bâtir un baromètre des tensions internationales et géopolitiques, un peu comme une sorte de plan Vigipirate, avec des degrés de danger croissant. L'imagination débridée des financiers étant ce qu'elle est, on ne peut toutefois pas exclure qu'il se crée des « Terror-Bonds », comme il existe déjà des « Cat-Bonds » (obligations catastrophe) pour se prémunir contre les accidents de la nature (tornade, typhon…). Les premiers offriraient une forme d'assurance contre la folie humaine et la terreur.

Dette sociale, recette introuvable

attention, un trou peut en cacher un autre. Dans le projet de budget de la Sécurité sociale présenté hier par le gouvernement, le déficit record prévu pour 2011 fait presque écran à une dette douze fois plus importante. D'un côté 21 milliards, de l'autre 265 milliards d'euros. Un endettement vertigineux puisqu'il équivaut à une petite année de recettes fiscales pour l'Etat. Héritée des déficits passés, la moitié de cette dette était déjà logée dans une structure d'amortissement, la Cades, laquelle emprunte auprès d'investisseurs qu'elle rémunère avec le produit de la CRDS et d'une infime fraction de la CSG.

L'autre moitié de cette dette est constituée, désormais, des déficits présents et futurs de l'assurancemaladie et du régime des retraites. Avec le budget de la Sécurité sociale pour 2011, ce sont ainsi 130 milliards d'euros qui vont rejoindre le compte débiteur de la Cades. Incitation au vice de la dépense, ce nouvel escamotage de dette publique est peu glorieux. Bien sûr, l'exécutif peut faire valoir qu'il lui affecte des recettes nouvelles. Mais la taxation « au fil de l'eau » des compartiments en euros de l'assurance-vie multisupport fait figure de mesure de trésorerie, dont les effets s'estomperont vite.

Surtout, l'exécutif revient sur l'engagement solennel, pris en 2005, de ne pas prolonger au-delà de 2021 la durée de vie de cette Cades devenue la drogue douce de notre modèle social. On ne devait plus y toucher, elle en reprend pour quatre ans. Certes, les excellentes raisons ne manquent pas. La première est que cette réouverture, circonscrite à la seule dette sociale de crise, soit 35 milliards d'euros, est légitimée par son caractère exceptionnel. L'opération est limitée, oui, mais un tabou est tombé.

La deuxième justification est qu'une hausse de CRDS aurait affaibli la fragile reprise économique, le remède devenant alors pire que le mal. Et il est vrai que, depuis trente ans, les comptes de la Sécurité sociale n'ont jamais été équilibrés qu'en période de croissance. Mais si ce n'est jamais le bon moment d'augmenter les impôts, il est toujours temps de payer ses propres dettes.

La troisième bonne raison est que la CRDS n'ayant été, depuis 1996, d'aucune pédagogie sur notre avidité pour le social, mieux vaut agir directement sur les dépenses. Ce gouvernement y est parvenu mieux qu'aucun de ses prédécesseurs. Depuis 2007, les dépenses d'assurance-maladie progressent bien moins vite en France qu'en Allemagne. Cependant, l'état bien plus dégradé de nos comptes sociaux imposait un plan d'économies autrement moins inconsistant que celui présenté hier.

Retraites : la « négaffirmation »

Pour ou contre ? Difficile à savoir. Chaque jour, tel sondage montre que les Français jugent indispensable la réforme des retraites, tel autre qu'ils y sont opposés. Là, ils jugent injuste le projet du gouvernement, ici, ils ne croient pas réalisable celui de l'opposition. Chaque fois, une écrasante majorité se prononce. Rarement confusion parut si complète, cacophonie si intense. Il y a certes une façon très simple d'esquiver le problème : soutenir que chaque camp - partisan ou adversaire de la réforme -tire les sondages dans le sens qui lui convient et oriente tout - chiffres, questions, interprétations -conformément à son choix.

Une telle perspective est trop simple. Elle fausse la complexité d'un processus où sont dites, en même temps, plusieurs choses qui semblent contradictoires, mais ne le sont pas forcément. Car la singularité de la situation réside dans une combinaison curieuse, à plusieurs étages, de refus et d'acceptation, qu'on devrait appeler « négaffirmation ». Car on dit non tout en approuvant, et oui tout en renâclant. En fait, tous les sondages disent vrai : à titre individuel comme à titre collectif, les mêmes Français veulent et ne veulent pas de cette réforme. D'un seul geste, ils acquiescent et regimbent…

Cette « négaffirmation » paraît d'abord traverser les individus. Chacun peut dire en effet : « Je reconnais que la réforme est nécessaire, mais en même temps je la récuse, car elle implique pour moi un temps de travail plus long, situation injuste par rapport aux générations antérieures. » Cette attitude à deux faces évoque le conflit classique entre raison et appétits. Platon déjà soulignait comment mon désir me fait oublier ce que la logique me fait discerner. J'affirme que le médecin a raison, que la diététique est utile, mais je le nie aussitôt en préférant, comme un enfant, les séductions du cuisinier. Je finis par me raconter que ce qui est bon pour mes papilles l'est aussi pour ma santé, bien que je sache, dans le fond, que c'est faux.

Pour les Anciens, le travail de la raison - philosophique, scientifique, politique -pouvait instaurer une conversion. Même si le processus était lent et pénible, il devait finir par dissoudre la fausse croyance, faire discerner la réalité du vrai. Au besoin, on imposera au peuple-enfant les bonnes lois du philosophe-médecin. Jusqu'à Descartes inclus, une immense postérité a partagé avec Platon et ses successeurs cette conviction : la connaissance raisonnable doit finir par vaincre l'illusion. Les Modernes, au contraire, de Spinoza jusqu'à Freud, ont découvert combien les illusions persistent, résistent, et cohabitent de mille façons avec la lucidité rationnelle.

Ce dispositif de coexistence a été bien expliqué, en 1969, par le psychanalyste Octave Mannoni (1899-1989) au moyen d'une expression familière : « Je sais bien, mais quand même… » Par exemple : « Je sais bien » que notre système des retraites ne peut pas tenir tel qu'il est, qu'il est indispensable d'allonger le temps de cotisation, que le plan du gouvernement est globalement raisonnable, « mais quand même » je rêve encore qu'on se débrouille autrement et je n'en démords pas, car je me suis convaincu qu'il doit bien exister, quelque part, une solution-miracle.

Il serait encore trop court, malgré tout, d'imaginer que cette « négaffirmation » se borne à combiner lucidité rationnelle et dénégation imaginaire. On y trouve aussi une surenchère délibérée - en vue de négocier au mieux -, un souci de justice - pour meilleure répartition des efforts demandés -, une combinaison de préoccupation de soi-même et de souci des générations futures. Entre autres… Car c'est évidemment, dans un processus à ce point collectif et multiforme, la complexité qui règne. S'en tenir à « pour ou contre » ne permet pas de saisir grand-chose. Au contraire, entrevoir l'enchevêtrement de la réalité fait au moins comprendre que ce parcours débute, qu'il est multifactoriel et polysémique. Donc incertain.

Air France ou la tentation du low cost

Il est rare qu'une entreprise de plus de 70.000 personnes, leader dans son secteur, en vienne à s'interroger collectivement sur son modèle économique. C'est ce qui est en train de se passer chez Air France. Depuis plusieurs mois, un débat interne agite en effet la compagnie aérienne autour d'une question centrale : doit-elle se doter d'une filiale à bas coûts pour riposter aux compagnies low cost ?

Officiellement, la question ne se pose pas. La direction d'Air France-KLM l'a encore réaffirmé récemment dans un communiqué interne : « La création d'une compagnie low cost n'est pas d'actualité et la direction continue de privilégier la recherche de solutions en interne. » Toutefois, une réflexion est en cours « pour trouver les voies et moyens d'une croissance rentable », qui passerait par une réorganisation du réseau domestique d'Air France autour de bases régionales, avec des personnels dédiés et une utilisation plus intensive des avions (« Les Echos » du 3 septembre). Cette réflexion est déjà bien avancée puisqu'un premier projet sera présenté aux partenaires sociaux « dans le courant du mois d'octobre ».

Chez les salariés, inquiets face à l'attrition constante du réseau moyen-courrier, l'attente est forte. Au cours des dernières années, Air France a enchaîné les plans d'économies, sans jamais parvenir à enrayer l'érosion de sa part de marché sur le trafic intra-européen, passée de 8 % en 2005 à 5,5 % en 2010, quand Ryanair progressait de 8 % à 14,5 % et Easyjet, de 8 % à 11 %. Et sur les dix dernières années, le réseau intra-européen d'Air France a connu seulement deux années bénéficiaires, en 2005 et 2006. La crise n'a fait qu'amplifier la tendance.

La première réponse de la direction a consisté à tailler dans les coûts, en lançant en mars dernier sa nouvelle offre européenne (NEO) : un service remanié, censé mieux répondre aux attentes de la clientèle, mais qui reste avant tout un plan d'économies. Il devrait améliorer le résultat d'exploitation de 350 millions d'euros sur l'exercice 2010-2011 et de 560 millions sur 2011-2012. De quoi ramener le moyen-courrier à l'équilibre, mais pas de quoi reprendre le terrain perdu, ni combler l'écart de productivité avec les low cost. Dans le meilleur des cas, NEO se traduirait par un gain de productivité de 20 %. Mais Easyjet a des coûts 50 % moins élevés que ceux d'Air France. Un écart tel que même si les équipages de la compagnie franco-néerlandaise volaient demain gratuitement, cela ne suffirait pas à la ramener au niveau de coût de sa concurrente britannique !

D'où la tentation de repartir de zéro, en créant une nouvelle structure low cost. Après tout, Air France l'a déjà fait, en créant de toutes pièces en 2007, Transavia France, pour revenir sur le marché charter. Trois ans plus tard, Transavia France est proche de l'équilibre, et est la seule filiale dont le chiffre d'affaires a augmenté l'an dernier. Les pilotes y sont aussi bien payés qu'à Air France, même s'ils volent davantage : 800 heures par an environ contre 560 heures en moyenne sous pavillon Air France. Mais surtout, Transavia ne supporte pas les mêmes coûts d'escale, de catering et de distribution. Ainsi à Marseille, Transavia n'a pas hésité à s'installer dans l'aérogare MP3 dévolu au low cost, plutôt que de faire appel aux agents d'escale Air France.

Dès lors, pourquoi ne pas étendre l'expérience aux lignes intérieures et européennes ? Pas si simple. Si le modèle low cost permet une productivité optimale sur les vols courts et sans correspondance, il est totalement inadapté à l'alimentation des « hubs » de Roissy-Charles-de-Gaulle et Amsterdam-Schiphol, principale raison d'être du réseau moyen courrier d'Air France, qui exige de caler les horaires sur les cinq plages de correspondance et toute une série de choses coûteuses, comme un système de réservation sophistiqué, des agences de voyages, du personnel d'escale nombreux, un service différencié…

L'activité purement « point à point » d'Air France, comme les vols au départ d'Orly et les lignes interrégionales non reliées au « hub », serait, en revanche, bien adaptée au modèle low cost. Mais sauf à vouloir déclencher un conflit so-cial majeur, un transfert d'activité d'Air France vers une structure low cost ne pourrait s'envisager que sur la base du volontariat. Ce qui suppose des conditions au moins aussi attractives que celle de la maison mère, au risque d'y importer une partie des surcoûts. Et que faire de ceux qui ne voudraient pas être transférés ? La seule possibilité serait de les recaser sur le réseau traditionnel d'Air France au départ de Roissy-CDG, au risque d'aggraver encore la perte de productivité liée aux transferts d'activité. A moins d'envisager un nouveau plan social, de type « départs volontaires », dont le coût financier risquerait d'obérer pour longtemps les bénéfices attendus de la création d'une filiale low cost.

Quant à limiter le champ d'action de cette dernière aux lignes abandonnées ou non desservies par Air France, cela reviendrait à l'obliger à boxer avec une main dans le dos, en lui interdisant l'accès aux axes les plus rentables. Et surtout, cela ne résoudrait en rien le manque de productivité d'Air France sur les lignes les plus rentables, les plus susceptibles d'être attaquées par les compagnies à bas coûts.

Autant d'obstacles à la création d'une filiale low cost, qui semblent donner raison à la formule consacrée, selon laquelle « on naît low cost, on ne le devient pas ». British Airways en avait fait la douloureuse expérience avec sa filiale GO, revendue en 2002 à Easyjet. Même les grandes compagnies américaines, qui ont presque réussi à ramener leurs coûts au niveau des low cost, au prix de dizaine de milliers de licenciements et d'un endettement colossal, ne sont pas parvenues à reconquérir une once du terrain perdu. Restent les solutions alternatives, jamais mises en oeuvre , comme une alliance stratégique avec une low cost ou le rachat pur et simple de l'une d'entre elles. L'idée n'est pas absurde, mais elle est peut-être déjà hors de portée d'Air France-KLM, dont la capitalisation est désormais inférieure à celle de Ryanair.

Goût de l'argent et plaisir érotique stimulent des zones différentes du cerveau

Plaisir érotique et goût de l'argent stimulent des zones différentes du cerveau : les images érotiques activent une zone plus ancienne sur l'échelle de l'évolution, les gains d'argent une qui est apparue plus récemment, selon une étude publiée mercredi.

Ces résultats, qui démontrent "pour la première fois" une dissociation entre deux types de récompenses au niveau cérébral, pourraient permettre de mieux comprendre par exemple l'addiction aux jeux d'argent.

Une équipe de chercheurs, dirigée par Jean-Claude Dreher, du Centre de neuroscience cognitive de Lyon (CNRS/Université Claude Bernard), a proposé à 18 volontaires -tous des hommes, âgés en moyenne de 23 ans- de se prêter à un jeu permettant de gagner de l'argent ou de voir des images érotiques.

L'activité cérébrale des 18 hommes cobayes était enregistrée dans un scanner d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle. Pendant trois quarts d'heure, des stimulis leur étaient projetés, "près de 200 fois de suite", explique Guillaume Sescousse, un des chercheurs participants à l'étude : soit un coffre-fort, soit des images érotiques, avec des sommes plus ou moins importantes et des images plus ou moins érotiques.

Les chercheurs ont constaté que des zones différentes du cortex orbitofrontal (situé à l'avant du cerveau) étaient activées par ces différentes récompenses.

Ainsi les images érotiques activaient la partie postérieure de cette zone, plus ancienne sur l'échelle de l'évolution. Les gains d'argent activaient la partie antérieure du même cortex, apparue plus récemment chez l'homme.

"Plus les récompenses sont abstraites et complexes, plus leur représentation sollicite des régions antérieures du cortex orbitofrontal", soulignent les chercheurs.

Ils ont noté aussi que des régions du cerveau partiellement communes étaient stimulées quand le cobaye découvrait la valeur des récompenses, qu'il s'agisse d'argent ou d'érotisme, avec un plaisir variable et noté sur une échelle de 1 à 10.

Les récompenses sous forme d'argent n'étaient pas seulement virtuelles, car les cobayes ont été rémunérés "proportionnellement à ce qu'ils ont gagné" lors du jeu, a précisé M. Sescousse.

Des récompenses différentes activant des zones différentes du cerveau, cela pourrait "expliquer la spécificité de certaines addictions par un dysfonctionnement de telle ou telle zone du cerveau", explique Guillaume Sescousse.

Ils pourraient aussi expliquer les réseaux de neurones impliqués dans la motivation et l'apprentissage, stimulés par les récompenses.

Cette étude est publiée dans The Journal of Neuroscience, revue de la société américaine de neuroscience.

Le FMI renforce son rôle dans la surveillance financière

L'examen de la solidité des systèmes financiers par l'institution multilatérale est désormais obligatoire pour 25 pays. Ceux-ci représentent 90 % de la finance mondiale et 80 % de l'activité économique internationale.
Ce sera désormais obligatoire. Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a annoncé, lundi soir, l'obligation pour vingt-cinq de ses pays membres de se soumettre à l'examen de la solidité de leur système financier. Cette évaluation, créée dans le sillage de la crise asiatique de 1997-1998, était jusqu'à maintenant effectuée à la demande des pays sur une base volontaire et non contraignante. Plus communément appelé « programme d'évaluation du secteur financier », cette revue, qui sera réalisée au moins tous les cinq ans, fera désormais partie du rapport effectué régulièrement par le Fonds sur la politique économique de ses membres, le fameux « article IV ».

Les vingt-cinq pays concernés par cette nouvelle approche représentent, selon l'institution, près de 90 % du système financier global et environ 80 % de l'activité économique internationale. Parmi eux, quinze pays sont membres du G20. L'ensemble des membres du G7 auxquels se rajoutent douze pays d'Europe de l'Ouest et l'Australie, les économies asiatiques nouvellement développées comme la Corée du Sud ou Singapour et d'autres économies émergentes à l'instar du Brésil, de la Chine et de l'Inde devront donc passer régulièrement sous les fourches Caudines des experts du FMI.

Sur le plan pratique, les experts mandatés par l'institution étudieront, entre autres, le mode de gestion des crises des pays, effectueront leurs propres « stress tests » des établissements financiers, analyseront les facilités pour les banques d'accéder aux liquidités fournies par la banque centrale tout en évaluant les modalités nationales de mise en faillite des établissements financiers. Les liens existant au niveau transfrontalier entre établissements financiers, les flux de capitaux entrant et sortant d'un pays et l'impact d'une éventuelle crise locale sur les autres pays seront également abordés.

C'est donc une véritable mise à nu d'un système financier qui sera mise en oeuvre afin d'éviter, autant que faire se peut, la répétition d'une crise comparable à celle qui sévit depuis plus de trois ans. Ce renforcement du rôle de surveillance du FMI s'inscrit en droite ligne des engagements des leaders du G20 de ne plus permettre un tel séisme et de mieux réguler l'activité du monde financier. La nouvelle approche de l'institution internationale est d'autant plus significative qu'avant la crise économique et financière actuelle les Etats-Unis s'étaient toujours opposés à ce que leur système financier soit évalué par le Fonds. Comme l'a révélé le FMI, plus des trois quarts des pays membres avaient pourtant demandé une telle évaluation de leur système financier avant la crise. Sans préjuger des résultats, les experts du FMI auraient peut-être pu détecter la dangerosité du développement du marché des « subprimes » et appeler à une réorganisation du marché aux Etats-Unis. Crise aidant, des programmes d'évaluation sont actuellement menés en Indonésie, en Chine et aux Etats-Unis. Reste à savoir quel sera l'accueil de l'avis donné par le FMI sur le système financier d'un pays. En 2009, lorsque l'institution avait donné sa propre évaluation des pertes potentielles des banques européennes au regard de leurs portefeuilles de créances, bon nombre de leaders politiques et économiques avaient contesté la méthode utilisée. S'inspirant des standards américains, celle-ci avait été fortement mise en cause puisqu'elle ne tenait pas compte des spécificités européennes. Verra-t-on les mêmes reproches adressés aux évaluations des systèmes financiers ?

Le taux de prélèvements obligatoires à 42,9% de PIB en 2011

Il s'agit d'un contrecoup logique de la reprise et du rebond des recettes fiscales et sociales.

Le projet de loi de programmation des finances publiques présenté mercredi en Conseil des ministres prévoira une nette remontée du taux de prélèvements obligatoires l'année prochaine. Celui-ci était tombé à 41,6% de produit intérieur brut (PIB) en 2009 (après un pic à 43,9% en 2006), en raison de l'effondrement des rentrées d'impôts pendant la récession.

Contrecoup logique de la reprise, et du rebond des recettes fiscales et sociales que Bercy constate actuellement, il devrait remonter à 41,9% de PIB cette année et à 42,9% de PIB en 2011. Les 10 milliards d'euros de recettes supplémentaires attendus avec le plan de réduction des niches fiscales et sociales vont aussi contribuer à ce mouvement l'année prochaine. En 2012, le taux de « PO » atteindrait 43,2% de PIB, selon le gouvernement, soit exactement le niveau de 2007.

Ce n'est pas un hasard : les mesures décidées sur les recettes ce mois-ci visaient tout à la fois à conforter le respect des engagements sur le déficit public sans que ne soit dépassé, en fin de législature, le niveau de pression fiscale constaté au moment de l'élection de Nicolas Sarkozy. Celui-ci s'était alors engagé à réduire le taux de prélèvements obligatoires de 4 points en dix ans. C'était avant le déclenchement de la crise et l'envolée du déficit public.