TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mercredi 3 août 2011

La Commission européenne presse les États d'appliquer l'accord sur la Grèce

Selon José-Manuel Barroso, les tensions sur les marchés financiers sont "injustifiées".


 Le président de la Commission européenne José-Manuel Barroso a jugé mercredi que les tensions sur les marchés financiers étaient "injustifiées", mais imposaient la mise en oeuvre rapide des décisions du sommet de la zone euro avec des réponses adaptées à la "gravité" de la situation. "Il est essentiel d'agir rapidement en mettant en oeuvre tout ce qui a été décidé par les dirigeants de la zone euro et d'envoyer un signal sans ambiguïté montrant que la zone euro va résoudre la crise de la dette souveraine avec les moyens adaptés à la gravité de la situation", a-t-il affirmé.

Dans un bref communiqué, José-Manuel Barroso affirme qu'il va écrire ce mercredi aux chefs d'État de la zone euro pour les presser de mettre en place les mesures prises lors du sommet de la zone euro, il y a moins de deux semaines. "La mise en place de certaines mesures va nécessiter des actions des Parlements nationaux (...). Je presse les chefs d'État et de gouvernement pour m'assurer que ces décisions seront prises sans délai."
Les tensions sur l'Italie et l'Espagne ont de nouveau plongé la zone euro dans la tourmente, moins de quinze jours après un sommet extraordinaire censé empêcher la contagion de la crise de la dette. Les taux auxquels ils se financent ont atteint mardi en séance des niveaux inédits, obligeant leurs responsables politiques à réagir rapidement, en pleine trêve estivale.
"Les tensions (observées sur les marchés financiers) sont une grande source d'inquiétude. Ces développements sont clairement injustifiés au regard des fondamentaux de ces deux États membres et de leurs efforts sur le plan budgétaire et fiscal", a estimé José Manuel Barroso. Mais "elles reflètent les inquiétudes croissantes parmi les investisseurs sur la capacité de la zone euro à répondre à la crise", a-t-il reconnu.

Le bras de fer se poursuit autour de la Joconde

L'Italie demande au Louvre de lui prêter l'oeuvre en 2013. Le musée lui oppose un refus catégorique.

Silvano Vincenti n'en démord pas. Il en a vu d'autres, c'est vrai. Ancien journaliste et président du Comité national pour la valorisation des biens historiques, culturels et environnementaux, l'homme s'est fait une spécialité des découvertes contestées sur Léonard de Vinci : après avoir clamé que les yeux de La Joconde comprenaient les initiales LS (comme Leonardo et Salai, l'amant supposé du peintre), il a entamé un travail de fouilles dans le couvent florentin de Sant'Orsola afin d'exhumer le squelette de Lisa Gherardini, modèle supposé de Vinci, et de le comparer au célébrissime portrait. Fin juin, il entamait l'acte III de son drame médiatico-historique en demandant par voie de pétition que La Joconde soit prêtée à Florence en 2013. Une réclamation relancée il y a quelques jours dans une série de tables rondes et réitérée mardi dans le quotidien La Stampa, malgré la fin de non-recevoir du Louvre.
"La Joconde à Florence, voilà pourquoi c'est possible", tel est le titre de la tribune publiée le 2 août. Silvano Vincenti y réaffirme son but : soutenir le "projet itinérant" du comité consacré aux lieux où Léonard de Vinci a vécu et travaillé - un événement visant, selon lui, à développer une nouvelle forme de tourisme culturel dans la province de Florence. Il souligne, en outre, le soutien que cette dernière lui a accordé en autorisant les fouilles de Sant'Orsola. Surtout, il s'applique à défaire les arguments du Louvre pour refuser le prêt. Vincent Pomarède, conservateur en chef du département des peintures, avait en effet affirmé à plusieurs reprises que le tableau ne pouvait quitter le musée sans risquer d'irréparables dommages. "Il est sorti de France par trois fois, réplique Silvano Vincenti. Une fois, il a été exposé aux États-Unis, une autre fois en Russie et au Japon, à une époque où les techniques de transport des oeuvres étaient primitives si on les compare avec celles dont nous disposons aujourd'hui". Soit en 1963 pour la première, en 1974 pour les deux autres.
Centenaires croisés
Au Louvre, on balaye ces contre-arguments d'un revers de main. "La Joconde est peinte sur un panneau de peuplier qui s'est légèrement bombé avec le temps, explique le musée. Dans les années quatre-vingt, nous y avons découvert une fente qui rend un nouveau déplacement beaucoup trop risqué, quelles que soient les conditions de transport." Un des voyages de 1974 aurait causé cette dégradation : un nouveau déplacement l'aggraverait. Le Louvre conserve aujourd'hui son joyau dans une vitrine spéciale, protégée non seulement des variations de lumière, de température et d'humidité, mais aussi des vibrations de la salle. La Joconde n'est décrochée qu'une fois par an pour que les spécialistes observent son état. Hors de question donc qu'elle quitte les salles. A fortiori si, comme ici, aucune demande officielle de prêt n'a été déposée. "Il s'agit de démarches très précises, souligne le musée. Qui s'organisent, pour de tels chefs-d'oeuvre, jusqu'à six ans avant la date d'exposition."
En l'espèce, le comité s'y prend un peu tard, puisque c'est en 2013 que l'Italie veut revoir sa Monna Lisa : pour fêter les 100 ans de son dernier passage dans la capitale de Toscane. Volé en août 1911 au Louvre par un ouvrier en bâtiment, Vincenzo Peruggia, dont on apprit plus tard qu'il avait travaillé au musée (et qu'il avait même fixé la boîte vitrée qui protégeait l'oeuvre !), le tableau y était en effet réapparu deux ans plus tard. Arrêté, Vincenzo Peruggia avait dit qu'il voulait réparer une injustice : commencé en Italie, le tableau devait y demeurer. Depuis, un léger parfum de bisbilles diplomatiques plane autour de Monna Lisa. Et Silvano Vincenti a beau se défendre en disant qu'il n'a pas voulu "déclarer la guerre", sa véhémence n'est pas faite pour le dissiper.

Théâtre d’ombres


Six mois après l’éviction du président Moubarak, l’Egypte est un théâtre d’ombres. Chacun fait comme s’il était le plus représentatif et le plus proche des aspirations du peuple. Mais quelles aspirations ? L’union qu’on a vue en février sur la place Tahrir a volé en éclats. La boussole de la révolution hésite entre trois azimuts : maintien au pouvoir de l’armée, basculement au profit des Frères musulmans ou émergence d’une fragile coalition libérale qui, pour l’instant, a l’allure floue des nébuleuses.


Les dissensions entre les partis sont flagrantes et l’incertitude chauffe les esprits. Il y a de quoi. C’est tout le projet pour une nouvelle Egypte qui est en balance. Quel futur ? Quel usage faire de la déchéance du président Moubarak ? Pour l’instant, la montagne de la révolution a accouché d’une souris anxieuse.


La coupure avec l’ancien régime est tout sauf franche. Des proches de Moubarak sont en prison alors que d’autres sont toujours ministres. Le gouvernement n’a pas les coudées franches. Le maître du pays est le Conseil suprême des forces armées dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui, lequel fut ministre de la défense de Moubarak pendant vingt ans.


Tout change pour que surtout rien ne change ? C’est la question de plus en plus exprimée par ceux qui ont voulu de toute leur âme la révolution de février et qui s’inquiètent des actuelles tendances conciliantes des Frères musulmans envers l’armée.


Le procès de l’ancien président Moubarak, de ses fils Gamal et Alaa et de huit dignitaires accusés de corruption n’est pas de nature à clarifier la situation. Il doit s’ouvrir aujourd’hui au Caire en dépit des cérémonies religieuses du ramadan, comme si la justice devait, toutes affaires cessantes, donner des gages aux plus impatients. Ce procès est censé rassurer ceux qui doutent de la volonté de réformer. Mais le tribunal peut aussi contribuer à noyer le poisson.


Le Conseil des forces armées veut-il vraiment aller jusqu’au verdict ? Moubarak, 83 ans, n’a plus été vu en public depuis février. Le degré de gravité de ses maladies est un mystère, ce qui autorise toutes les spéculations, à commencer par l’éventuelle défection de l’accusé à son procès. Les plus cyniques, à moins qu’ils ne soient les plus réalistes, imaginent que tout est mis en place pour gagner du temps, en tablant sur un décès qui interviendrait avant la fin des audiences…


La réponse est forcément à chercher du côté de l’état-major. Comme tous les anciens présidents de la République depuis l’éviction du roi Farouk en 1952, Moubarak est un ancien officier supérieur. Même s’il a été lâché par ses pairs en février, il est très probable qu’il a encore des protecteurs qui veulent lui éviter l’avanie d’être, après Saddam Hussein, le deuxième président arabe condamné par un tribunal.


À ce stade des péripéties, le vrai enjeu, pour les démocrates, est de faire en sorte qu’ils se forgent une place décisive sur l’échiquier politique entre ceux qui ne jurent que par l’armée et ceux qui rêvent d’une Egypte clairement islamique.

Prise de dette pour la présidentielle

La dette sera l'une des questions centrales de la campagne présidentielle. Hier encore, malgré la torpeur de ce début août, Pierre Moscovici a relancé le débat, affirmant que la dette était « l'ennemi de la gauche ». Rien de neuf après les déclarations similaires de son favori, François Hollande, ou de Martine Aubry sur le sujet. Tout aussi prévisible a été la réplique de la porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse, plaçant - non sans argument — le PS devant son refus d'approuver la « règle d'or » voulue par Nicolas Sarkozy, afin de constitutionnaliser cette mesure. Il n'est pas inutile, dans ce contexte, de rappeler que la dette française est moins le fait d'une dérive des dépenses publiques que d'une baisse des recettes, fruit de trente ans de politique libérale (en 1980, cette dette ne représentait que 20 % du PIB ; 35 % en 1990, 67 % en 2007). Une flambée due en grande partie aux conséquences de la libéralisation des mouvements de capitaux — initiée par la gauche dès 1983 — à la contre-révolution fiscale diminuant les impôts du capital et du patrimoine, le tout amplifié par la crise financière de 2008. Tout comme, il ne faut pas oublier que la fameuse barre des 3 % du PIB de déficit budgétaire était déjà inscrite dans les critères de Maastricht… dont s'étaient exonérés la France et l'Allemagne au début des années 2000 ! Si l'argument électoral de la « règle d'or » peut porter néanmoins à droite, il serait redoutable pour la gauche qui, en l'adoptant, s'interdit de fait toute politique alternative. Si la dette est « l'ennemi de la gauche », renchérir sur la rigueur le serait tout autant.

Si nous sortions de l'hypocrisie ?

Le chômage vient de connaître un nouvel accès de fièvre. La fin de l'été pourrait être plus difficile encore, avec l'arrivée des nouveaux diplômés sur le marché du travail. Pour l'heure, c'est la situation des seniors à laquelle il faut prêter attention : ils sont les plus touchés (+ 13 % en un an, pour ceux qui ont plus de 50 ans). C'est pour le moins paradoxal, au moment où l'âge légal du départ à la retraite a commencé à reculer, conformément à la réforme adoptée en 2010. La vérité, c'est que les entreprises ont intérêt à se séparer de leurs seniors : c'est un moyen pour elles de réduire leur masse salariale, puisque ce sont eux qui coûtent le plus cher.

Pourtant, 50 ans n'est pas l'âge du déclin dans une société de plus en plus tertiaire, mais celui de la force de l'âge augmentée des bénéfices de l'expérience. Alors que la compétition mondiale est exacerbée, se priver de ce capital en préférant verser des allocations chômage est sans doute l'une des plus sûres façons de jeter de l'argent par les fenêtres. De surcroît, en marginalisant les seniors, on dévalorise des figures qui devraient être porteuses d'autorité et de transmission.

Au registre du chômage, l'hypocrisie est aussi du côté de la formation. Comme l'a noté à quelques reprises Jean-Paul Delevoye lorsqu'il était médiateur de la République, il est une pratique du stage qui fait penser plus au parking ou à la « garderie », qu'à un réel accompagnement sur le chemin du retour à l'emploi. Comment des chômeurs à qui l'on propose un énième stage, mais pas de vrai travail n'auraient-ils pas l'impression que la société cherche tout simplement à gagner du temps ?

Le débat sur l'assistanat est du même ordre. L'indemnisation est une pure hypocrisie si elle se défausse de la recherche de solutions personnelles, individualisées. Entre ceux qui dénoncent la paresse des assistés et ceux qui ne pensent qu'en termes de redistribution, sans voir que la dignité de la personne passe par la reconnaissance de ses capacités et la possibilité de leur mise en oeuvre, il y a un fossé qui est trop souvent celui de la démission et de l'oubli.

La question du logement procède d'une logique semblable. Le prix du mètre carré, à l'achat comme à la location, ne cesse de monter. Les jeunes générations, lorsqu'elles ne peuvent pas être aidées par leurs parents peinent à se loger. Les couches sociales pauvres et moyennes sont dans des difficultés croissantes. Pourtant, on s'est félicités de l'adoption, en mars 2007, de la loi sur le Droit au logement opposable. Elle reste inappliquée car inapplicable, puisque rien ou presque n'a été fait pour corriger lasituation réelle. Tout le monde savait qu'il en serait ainsi, maisnous avons préféré jouer la comédie pour ne pas affronter laréalité.

Trop souvent, les « réformes » visent moins à préparer l'avenir qu'à sauvegarder l'existant. Alors que nous sommes déjà dans la précampagne présidentielle, il y a peu de chances que les candidats prennent le risque de secouer le cocotier des avantages acquis, pour ouvrir le débat sur la société que nous voulons construire, et sur les moyens qu'il faudrait mobiliser ¯ pas simplement en termes financiers, mais en écoute, en dialogue, en imagination ¯ pour y parvenir.

Le temps presse pour refonder le contrat social. Sinon nous aurons à choisir entre les révoltes contre des injustices croissantes ou les faillites budgétaires d'États qui paient pour acheter la tranquillité, jusqu'à ce que les caisses soient vides.

Le sketch ridicule de Washington est terminé

Mais que l'on se rassure, visiblement les marchés vont encore en parler pendant un moment. Alors qu'il y a quelques semaines, tout le monde organisait des meetings avec des analystes, des économistes et des stratégistes pour savoir quelles seraient les implications en cas de défaut, maintenant que la question du défaut est repoussée aux calendes grecques (ooooups, mauvais jeu de mots), on se rend soudain compte que le plan de sauvetage mis en place par les politiciens va quand même coûter un maximum de pognon et que ce n'est peut-être pas le moment de se serrer la ceinture, alors que l'économie est déjà sous oxygène depuis des mois...

On se demandait donc ce qui se passerait si les USA faisaient défaut et bien on ne le saura jamais. En tous les cas pas avant 2013 au moins, par contre, maintenant on sait ce que ça fait quand les USA ne FONT PAS défaut. Ça fait mal. Très mal.

Ceci dit il n'est pas simple de tirer un parallèle entre l'accord trouvé entre Républicains et Démocrates et la chute du marché d'hier soir, mis à part le fait que les investisseurs auraient préféré voir un plafond de la dette réhaussé ET en plus l'annonce de la découverte d'une nappe pétrolifère sous Washington ET de la plus grande mine d'or du monde dans la banlieue de Georgetown. Il n'est pas évident de faire le lien. Mais on va dire que c'est le fait que l'on a déjà fait les calculs et que les économies induites par l'augmentation du surendettement US, risque de couter environ 0.3% par an la croissance de l'économie US. Etant donné la tronche du GDP en ce moment, il se pourrait que ça nous bouffe le peu de croissance actuelle....donc ? Récession ?? CQFD

En même temps, ça reste des calculs fait à la va-vite sur le coin d'un bureau de Wall Street, alors ça vaut ce que ça vaut. Hier soir, ça valait presque 3% de baisse et la 8ème séance de baisse consécutive pour les indices, sans compter que, du coup le S&P500 est en baisse pour l'année, ce qui est une super nouvelle, puisque la majorité des stratèges ont un objectif entre 10 et 15% de hausse pour 2011, cela laisse présager d'une fin d'année de folie. Il ne reste plus qu'à trouver le bon moment pour acheter. Pour les statisticiens, on retiendra également que la dernière fois que nous avons enquillé 8 séances de baisse consécutives, c'était en septembre 2008. Je ne sais pas ce que vous faisiez à cette époque, mais souvenez-vous, on achetait tous des sacs de riz et des six-packs d'Evian pour se prémunir de la fin du monde qui arrivait. Après, Lehman s'est pris les pieds dans le tapis...

Dans les choses à retenir dans la séance d'hier, on retiendra l'accord du Sénat qui a validé le plan pour augmenter la dette américaine 2.4 trillions de dollars (en même temps, ça ne vaut plus grand-chose le dollar...) et ils vont aussi réduire les déficits de 2.1 trillions, c'est surtout ça que l'on n'a pas aimé. Mais il y avait aussi les chiffres de la consommation qui était « étonnamment » faibles... WHAT A SURPRISE !!! Il est vrai que l'on peine à imaginer que l'américain moyen soit inquiet quand il voit qu'il est dirigé par une bande de clowns et que l'économie de son pays est en train de prendre conscience de la signification du mot « surendettement »... ça donne moins envie d'aller faire chauffer la carte de crédit ou alors plutôt pour aller stocker de la bouffe dans son garage et ensuite de se barricader à la maison... Les chiffres étaient donc mauvais et le ton était donné... Les inquiétudes quand à la croissance US n'étaient que la cerise sur le gâteau.

Et puis il y avait aussi l'Europe. Parce que du coup, on réveille les anciennes peurs d'il y a quelques semaines, alors que l'on pensait en avoir fini une fois pour toute après avoir sauvé la Grèce ? ou à peu de chose près ? non, du coup on est revenu sur le sujet de l'Espagne et de l'Italie, sauver la Grèce, le Portugal et l'Irlande n'est pas grand-chose quand on imagine le boulot que ça serait de sauver le « S » et le « I » de PIIGS, en même temps. Du coup, même si il y a un mois de cela nous avions définitivement rayé la possibilité d'un défaut de l'Italie, « parce que quand même, c'est tout de même pas la Grèce », finalement on y revient gentiment... surtout que quand on relit les écrits de la loi de Murphy et que l'on apprend que « ce qui ne devrait JAMAIS arriver, arrive FORCEMENT un jour... »

Donc, si vous mettez ensemble dans un grand saladier, un peu de ralentissement économique américain, le chômage qui augmente partout, les leaders européens qui « décalent leurs vacances afin de surveiller l'état de l'économie au mois d'août », les CDS qui montent au ciel et les rendement des obligations d'Etat qui prennent l'ascenseur, la visibilité économique qui pousse les investisseurs à passer au vol aux instruments et l'incertitude qui grandit et qui grandit encore, pas besoin d'avoir un doctorat en chimie pour comprendre que le mélange est explosif et doit être manipulé avec précaution.... En gros les indices européens se sont fait défoncer, mais pas autant que la Suisse. Pour notre défense on n'était pas là lundi, il y avait donc un sacré boulot à faire pour rattraper le retard, mais en plus comme l'euro se faisait laminer et que le dollar ne vaut bientôt plus le papier sur lequel il est imprimé, on se demande à qui les entreprises suisses vont bien pouvoir exporter. A moins que l'on devienne friand de yuans, même si nous n'avons pas de problème d'endettement, on commence à se demander comment on va faire... Le dollar suisse donne envie d'acheter un appart à Miami Beach, mais il est tentant d'attendre les 0.50 contre franc suisse, ce qui, à ce rythme-là ne saurait tarder. Et puis l'Euro ne va pas mieux et la parité contre suisse semble de plus en plus évidente..

Résultat des courses, la journée d'hier fût sanglante à tous points de vue. Les supports techniques des indices, pour ceux qui en avaient encore, sont en train de se faire exploser. Le S&P500 a sérieusement entamé sa moyenne mobile des 200 jours, moyenne qui est censée être « LE DERNIER REMPART » avant que la tendance commence vraiment à prendre une sale gueule. Hier à l'ouverture, on pouvait encore y croire, mais 30 points plus bas, il faut se rendre à l'évidence. On peut encore secrètement espérer que le support horizontal des 1250 tienne le choc aujourd'hui, comme il l'avait fait en mars alors que la Grèce était censée partir en faillite... Mais à l'époque le problème n'était que grec, là il devient un peu plus vaste...

La grande question reste de savoir si nous sommes au début d'un mouvement majeur ou simplement à la fin d'une correction. Sans avoir fait « analyse technique » comme doctorat, j'aurais tendance à dire que si le S&P500 passe sous les 1250, la porte est ouverte pour 100 points de baisse en plus... En même temps au stade où nous en sommes, ce n'est pas la fin du monde. Le problème principal est que le marché est en train de jouer aux poupées russes, dès qu'on ferme un dossier, on en rouvre un autre derrière, c'est presque un mouvement perpétuel, sauf que l'on aurait tendance à se dire qu'on ne pas réussir à se sauver d'un cheveu à chaque fois et que la fois où il faudra vraiment passer à la caisse, ça risque de faire péter la limite de la carte de crédit.

Inutile de vous dire que toutes ces incertitudes ont des effets périphériques aux marchés boursiers. Il y a tout d'abord l'or... L'or qui bien sûr se délecte des évènements, chaque mauvaise nouvelle, chaque crainte ne fait que de le propulser plus haut, toujours plus haut ? même si un jour le réveil sera difficile ? pour le moment il n'y a rien à dire : « the only way is up » aussi sûr que « the only way is down » sur les indices... sauf que sur les indices c'est pas sûr... L'or c'est SUUUURRR il va plus haut bien plus haut... Hier le métal jaune a battu un nouveau record ? comme tous les jours ? à 1661.59$... Ce matin il corrige, revenant sagement sous les 1660$. Sans oublier que l'argent est en train de prendre le même chemin, même si c'est moins glamour. Le métal gris est en train de repasser les 40$, menaçant même de repartir faire un pétage de plomb en direction des 50$, comme il avait fait en mars-avril à l'époque où on allait tous mourir étouffés par une indigestion de souvlakis.

Comme disait le vieux proverbe commanche : « quand économie américaine ralentir, homme blanc ne plus mettre essence dans pick-up truck et quand homme blanc ne plus mettre essence dans pick-up truck, homme blanc commencer à se déplacer en cheval hybrid prius et quand homme blanc chevaucher prius, homme blanc s'arrêter moins souvent à la maison EXXON, et quand homme blanc ne aller chez EXXON, eau noire du centre de la terre qui sort par les tours de métal au milieu du sable ne plus valoir un kopeck »... Le pétrole se traite à 93.39$ sur le WTI est en plongée, si l'on trouve que le chart du S&P500 est un cas d'école, le baril va au mieux à 90$, au pire à 80$... Mais on peut compter sur les brillants stratèges pétroliers pour venir nous faire une annonce tonitruante et nous coller un target à 40$ sur le baril après nous avoir JURE qu'on allait à 130$ c'est CERTAIN... Le Brent s'échange à 116.04$. Mais heureusement, ce soir il y aura la publication des inventaires et là, c'est sûr on va se marrer...

Dow Jones 11867 -2.19%
S&P500 1254 -2.56%
Nasdaq 2669 -2.75%
Londres 5718 -0.97%
Paris 3523 -1.82%
Francfort 6797 -2.26%
Milan 17273 -2.53%
Madrid 9115 -2.18%
SMI 5546 -4.09%

Ce qu'il y a de bien dans les marchés quand il y a des « grosses news » comme ces jours, c'est que plus rien d'autre ne compte. J'ose simplement rappeler que nous sommes en pleine saison des résultats trimestriels, que les chiffres continuent d'être globalement bons à très bons, mais visiblement les errances des Etats face à leurs endettements sont bien plus importants et dissimulent parfaitement ce qui se passe au niveau micro-économique, puisqu'il devient de plus en plus difficile de trouver un article qui parle d'autre chose que de plafond ou de d'endettement. Le Wall Street Journal, qui est censé parler de Wall Street est devenu « Plafond Magazine », plus rien ne compte.. vivement que ça se tasse qu'on puisse reparler d'autre chose.

Tokyo 9642 -2.06%
Hong Kong 22004 -1.86%
Shanghai 2808 +0.09%
Sydney 4421 -2.00%

Ce matin en Asie on se félicite de l'approbation du Sénat et pour fêter ça, on fait comme New York ; on baisse. Il y a juste les chinois qui on le chic de se moquer du malheur des autres et qui en profitent pour grapiller quelques points et surtout ne pas baisser en signe de solidarité avec les difficultés occidentales. Le trade surplus australien ainsi que les ventes de détails sont en baisse et la croissance du secteur des services en Chine se calme un peu. Par contre ce matin, l'agence de rating Dagong Global a encore réduit le rating de la dette US et menacé de revenir pour en rajouter une couche...

DONC... Ce qui est tout de même super-drôle, c'est que l'agence de rating chinoise n'est pas forcément meilleure que ses comparses américains, quoiqu'ils avaient déjà anticipé la catastrophe actuelle, mais ce qui est drôle c'est qu'au moment où Dagong vient annoncer un baisse de rating et prévient que ce n'est pas fini, dans le même temps, Moody's CONFIRME le triple A des USA et dans la foulée Fitch déclare que les USA sont à un risque de défaut très très bas... ce qui confirme le triple A. La question qui se pose est de savoir si les gens qui prennent ces décisions ont fait les mêmes études, le même CFA ou la barrière de la langue et de l'écriture fait que Dagong n'a pas les mêmes données que les stars en place depuis bien trop longtemps ??? En tous les cas, ça confirme ce que je pensais et que la meilleur solution pour régler les problèmes liés aux ratings c'est de raser les bureaux de Fitch, Moody's et S&P au napalm et de mettre tous les analystes en prison, histoire de rentabiliser Guantanamo.

Dans les autres nouvelles, Timothy Geithner suggère tout de même au Congrès d'augmenter les impôts car réduire les dépenses ne suffira tout de même pas. Ou alors il faut stopper la guerre en Irak, en Afghanistan et ailleurs au plus vite, ça va déjà coûter moins cher. Mais si l'on en croit certains articles ce n'est pas prêt de se réduire de ce côté là, puisqu'un ancien espion américain estime qu'Israël s'apprête à bombarder les installations nucléaires iraniennes d'ici septembre et que le Pentagone est déjà sur le pied de guerre. C'est bien, un bon conflit nucléaire, ça va bien nous aider à retrouver le calme sur les marchés. Et puis en investissant 100 milliards de plus pour aller tester les nouveaux avions de chasse en Iran, ça va bien aider le budget à s'équilibrer... A moins que les américains décident d'arrêter de tomber malade sans arrêt et de faire ainsi baisser les coûts de la santé.

Alors que la situation actuelle fait à nouveau surgir le mot « récession » dans les journaux, on commence à se demander si la FED ne pourrait pas mettre un plan de stimulus pour aider l'économie à se reprendre. C'est d'ailleurs BlackRock qui le pense, enjoignant la FED d'agir alors qu'ils estiment que l'économie US est à la limite du « décrochage »... A 15h00 cette après-midi, Silvio Berlusconi va s'adresser à la nation pour leur expliquer son plan pour « booster » la croissance et essayer du même coup de réinstaurer un brin de confiance, ce qui est de loin pas gagné.... Mais au moins on devrait rigoler. Twitter devrait lever des fonds tout prochainement, 800 millions de dollars devraient rentrer dans l'escarcelle du site de micro-messaging, portant la valorisation à 8 milliards, ce n'est donc pas la crise pour tout le monde.

Ce matin les futures américains sont en hausse de 0.11% laissant présager d'un rebond spectaculaire. Côté chiffres économiques nous aurons les MBA purchase applications, le Challenger Job cut, l'ADP Employment Report qui nous donnera une idée de la sauce à laquelle nous serons mangés vendredi, les Factory Orders et l'ISM Non-Manufacturing, petit frère de celui qui nous a déjà plombé le marché la semaine passée. Côté chiffres trimestriels, il y aura une avalanche de publications, mais comme de toute manière tout le monde s'en fout tant qu'on ne parle pas de dette, il n'y a pas de raison de s'y attarder plus que de raison...

Après 8 séances de baisse, le marché trouvera-t-il la force d'inverser la tendance, pas facile de le dire, je serais tenté de dire que non, car nous ne sommes pas encore suffisamment ancrés dans la déprime la plus noire. Le mois d'août promet d'être riche en évènements, une chose est sûre ; on ne va pas s'ennuyer et je vais avoir de quoi écrire.

En attendant le discours de Silvio, il me reste à vous souhaiter un bon café, une bonne journée et que la force soit avec vous. Si vous êtes d'accord, on se retrouve demain au même endroit.

Morningbull

Our enemies are innovative and resourceful, and so are we. They never stop thinking about new ways to harm our country and our people, and neither do we.

George W. Bush

“Votre silence nous tue”

Après le 11 Septembre, les Occidentaux ont exigé des Arabes qu’ils adoptent la démocratie. Aujourd'hui que ces derniers la conquièrent au péril de leur vie, comme en Syrie, les Européens ne réagissent pas, incapables de trouver des solutions aux problèmes qui se posent au-delà de leurs frontières, regrette le fondateur de la communauté de Sant’Egidio. 

Voilà au moins dix ans — depuis ce tragique 11 septembre 2001 — que nous demandons aux musulmans d’envisager sérieusement la démocratie et de rejeter la violence. La lutte contre le terrorisme et pour la démocratie ont été à l’origine de la guerre en Irak. Or, depuis quelques mois, le monde musulman est en pleine ébullition. Il aspire à la liberté.
On assiste à un élan des jeunes générations, autour duquel se greffent d’autres catégories de la population. Les enfants de la mondialisation ont vaincu la peur qui paralysait la société tout entière. En Tunisie et en Egypte, des despotes en place depuis longtemps sont chassés du pouvoir.
Il est difficile de prévoir l’avenir du "printemps arabe" et son impact sur la politique. Néanmoins, trop d’observateurs occidentaux se contentent de se demander s’il jouera ou non en faveur des islamistes. La question est révélatrice du manque de confiance dans cette poussée démocratique, ainsi que de nombreuses inquiétudes. Les dictateurs arabes se sont posés en remparts contre les islamistes pour assurer leur légitimité. Mais l’expression "islamisme" est désormais générique. Il faut faire la distinction entre les divers acteurs musulmans, parce que cette formule comprend des démocrates, des conservateurs, mais également des extrémistes et des terroristes… En Turquie, pays qui possède la deuxième armée au sein de l’OTAN, un parti islamiste est au pouvoir.
Le peu d’intérêt de l’Europe pour le "printemps arabe" montre à quel point nos sociétés civiles ne comptent pas peser sur le mouvement démocratique arabe. On peut lire sur une pancarte des manifestants syriens : "Votre silence nous tue". C’est là un message adressé à l’Occident.

L'Occident, entre indifférence et réalisme

Dans le cas de la Syrie, les Occidentaux manifestent une grande apathie. Ce n’est pas seulement une conséquence de la guerre en Libye et de la crise économique. Envers la famille Assad, l’Occident a depuis toujours fait preuve de réalisme. En témoignent les événements à Hama. En 1982, Hafez el-Assad y a fait massacrer environ 20 000 de ses concitoyens (menés par les Frères musulmans). Le carnage a eu lieu dans le silence général. Le réalisme a triomphé face un régime "progressiste", capable de pratiquer une politique internationale habile, sous la protection du parapluie soviétique.
La même année, les miliciens chrétiens libanais (avec la complicité de l’armée israélienne) ont tué un millier de Palestiniens dans les camps de Sabra et de Chatila. Dans cette affaire, l’opinion publique, notamment de gauche, s’est mobilisée. Je me souviens d’avoir visité ces camps, et constaté de mes propres yeux l’horreur des destructions. On a ainsi assisté à deux réactions très différentes.
Après 1989, la Syrie, toujours contrôlée par la minorité alaouite, a donné des garanties contre les islamistes. Le régime n’est pas totalement isolé à l’intérieur du pays, il y jouit même d’un consensus. "Les alaouites commandent, mais représentent une garantie pour les minorités", m’a assuré un influent chrétien syrien. C’est ce que pensent les chrétiens, druses et kurdes.
Le consensus est particulièrement évident à Alep, havre de minorités, où vivent des milliers de Kurdes et 300 000 chrétiens. La ville reste calme alors que le pays se révolte. La bourgeoisie sunnite était parvenue à un compromis avec les alaouites. Mais que fera-t-elle à présent, alors que la contestation est partie de la majorité sunnite elle-même ? On ne peut donc pas sous-estimer la réaction du monde chiite (Iran, Irak et Liban), pour lequel la Syrie constitue un carrefour important. Téhéran risque de perdre un allié, proche sur les plans tant religieux que politique  — résultat des liens entre la Syrie et les milices libanaises du Hezbollah.
Maintenant, le pouvoir alaouite pense ne pas avoir d’autres solutions que la terreur, s’il ne veut pas perdre le monopole politique et risquer un règlement de comptes. Il tire sur son peuple, majoritairement sunnite. En Egypte, Hosni Moubarak n’a pas tiré sur la population, et le bloc qui le soutenait a compris qu’il a fait son temps.

La proximité crée des responsabilités

Les Syriens comptent-ils sur l’indécision des Occidentaux ? Une grande indifférence règne dans les sociétés civiles européennes, qui font désormais preuve d’inertie face aux graves problèmes survenus hors des frontières nationales. Certes, l’Occident ne peut jouer partout le gendarme des droits de l’homme. Mais la Syrie est proche de l’Europe et d’Israël. La proximité crée des responsabilités. Entre intervention militaire (comme en Libye) et indifférence, il existe une palette d’options pour exercer les responsabilités qui nous incombent : pressions, contacts, recherche de solutions, implication des grands acteurs internationaux, entre autres.
Pour l’heure, on ne voit pas comment sortir de la polarisation en Syrie, où un mouvement rassemblant des gens prêts à mourir pour la liberté affronte un pouvoir figé dans la peur et sans avenir, qui joue la carte de la répression. Il faudra construire des scénarios de transition et faire comprendre – avec quelques décisions opportunes – que la logique de la terreur est inacceptable.
Après une décennie de politique internationale dominée par la question islamiste, de nouveaux problèmes ont surgi, mais aussi de nouvelles possibilités. Il faut des critères différents pour interpréter la réalité, et de plus grandes responsabilités politiques. Et ce, certainement de la part des gouvernements, mais également des sociétés civiles et des forces politiques. Ce qui se passe dans le monde arabe et dans le bassin méditerranéen conditionnera les scénarios géopolitiques du XXIe siècle, bien plus que les incendies locaux.