Le député socialiste Didier Migaud a été nommé premier président de la Cour des comptes en remplacement de Philippe Séguin, décédé début janvier.
Le socialiste Didier Migaud, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, a été nommé mardi en Conseil des ministres, Premier président de la Cour des Comptes, en remplacement de Philippe Séguin, a annoncé la ministre de l'Economie Christine Lagarde.
Premier membre du gouvernement interrogé par la presse à la sortie du Conseil des ministres, Mme Lagarde a répondu "oui" à la question de savoir si Didier Migaud avait bien été nommé à la tête de la Cour des comptes par décret présidentiel.
Plusieurs de ses collègues ont ensuite confirmé.
"C'est une reconnaissance de ses compétences", a déclaré Martin Hirsch, le Haut-Commissaire à la Jeunesse, à propos du député PS de l'Isère, juriste de formation devenu spécialiste de la technique budgétaire.
"Qu'on (le) prenne pour piloter la Cour des comptes, alors même que c'est la Cour des comptes qui contrôle désormais cette maison, c'est-à-dire l'Elysée, je trouve que c'est drôlement bien", a ajouté Pierre Lellouche, le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes.
Qui le remplacera? "C'est aux socialistes de le décider!", a répondu M. Lellouche, confirmant que la présidence de la commission des Finances de l'Assemblée nationale resterait entre les mains d'un député socialiste.
Le nom de Didier Migaud était revenu en force lundi, plusieurs médias annonçant comme pratiquement acquise sa nomination. D'autant qu'il y a peu, le chef de l'Etat lui avait rendu un hommage public, le qualifiant même d'un "mon ami".
Le choix de Didier Migaud entre dans la stratégie du président Sarkozy de poursuivre l'ouverture à gauche. La semaine dernière, le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, avait d'ailleurs affirmé que l'ouverture se poursuivrait.
Avant même que la nomination soit rendue publique, le député PS Jack Lang a félicité Didier Migaud pour son "heureuse nomination", jugeant qu'elle devait être portée "au crédit du président" Nicolas Sarkozy.
"C'est d'abord la reconnaissance par la République du vrai talent d'un authentique socialiste. C'est aussi un geste fort d'ouverture intellectuelle et politique qui, à ma connaissance, ne comporte, en ce domaine, aucun précédent", a déclaré l'ancien ministre de François Mitterrand dans un communiqué.
Pour Yves Jégo, député de Seine-et-Marne, "c'est un signe de plus que sarkozysme ne rime vraiment pas avec sectarisme. Nommer un socialiste président de la Cour des Comptes, n'est pas seulement un signe d'ouverture mais plus fondamentalement l'incarnation d'une volonté de construire une République équilibrée."
Le villepiniste Jacques Le Guen (UMP), lui, fait clairement référence à l'ouverture lorsqu'il déclare qu'" à force d'ouvrir les fenêtres, on va attraper des courants d'air!"
mardi 23 février 2010
Didier Migaud nommé président de la Cour des Comptes
Le médiateur dénonce "l'excès de zèle" de l'administration
Dans son nouveau rapport, dévoilé ce mardi et publié sur LEXPRESS.fr, Jean-Paul Delevoye épingle la "prudence exagérée" de la puissance publique dans le renouvellement de papiers d'identité.
Excès de "zèle", "sévérité", et "prudence exagérée" de l'administration: dans son rapport annuel publié ce mardi, le médiateur de la République, Jean-Paul Delevoye épingle le comportement trop pointilleux de certains fonctionnaires. Le point noir dévoilé dans l'édition 2010 du "ombudsman" à la française: le renouvellement des papiers d'identité. Une démarche qui vire trop souvent au parcours du combattant pour les citoyens nés à l'étranger, ou dont l'un des parents est né à l'étranger.
En 2009, le médiateur de la République a reçu sur ce point précis une dizaine de réclamations par mois, alors que son institution n'en recueillait qu'une dizaine par an auparavant. "Bien que récente, cette prudence exagérée de l'administration dans la délivrance de documents d'identité tend à se généraliser", souligne Delevoye. Et de répertorier les tracasseries infligées aux citoyens concernés, bien souvent français de naissance, au nom de la lutte anti-fraude; les preuves "presque impossibles à recueillir" - les actes de naissance des parents, des grands-parents, voire des arrière-grands-parents qu'il faut obtenir des autorités judiciaires de pays où les fichers d'état civil de certaines époques n'existent plus...
Si les illégalités restent relativement rares, souligne le médiateur, cette "remise en cause de leur nationalité" génère chez les citoyens le sentiment d'être "méprisés" et "stigmatisés" en raison de leur nom ou de leurs origines. Alors que le gouvernement s'est empêtré dans son débat sur l'identité nationale, la tonalité de ce document devrait redonner du grain à moudre aux signataires de l'Appel pour les Français rejetés, initié par la Ligue des droits de l'homme et le documentariste Daniel Karlin, qui depuis un mois dénoncent l'acharnement administratif à débusquer les "faux Français".
La France dispose de 7 à 10 jours de réserve de carburant
Suite aux grèves dans les raffineries de Total, l'Union française des industries pétrolières a revu ses prévisions à la baisse. Le groupe pétrolier français dessert la moitié des stations-services.
Existe-t-il à court terme un danger de pénurie de carburant dans les stations-services? Le ministre de l'Industrie Christian Estrosi s'est voulu rassurant lundi, à l'instar de Christine Lagarde la semaine dernière, affirmant sur Europe 1 que le gouvernement prendrait des dispositions «pour que la France ne soit pas bloquée.» Des réunions ont été prévues dans la journée, a-t-il assuré, afin de faire le point sur la mobilisation des salariés de Total et l'approvisionnement des dépôts.
A ce sujet, l'Union française des industries pétrolières a révisé à la baisse ses prévisions. Après avoir évoqué vendredi une réserve de carburant équivalente à 10 à 20 jours, avec la possibilité de tensions plus localisées, notamment dans l'Ouest de la France et en Rhône-Alpes, la fédération évoque aujourd'hui une réserve de carburant de seulement 7 à 10 jours. Les automobilistes se ruant à la pompe pour se constituer des réserves, «les stocks ont diminué un peu plus que prévu», a justifié M. Schilansky, président de la fédération. Aujourd'hui, sur 2.000 stations-services Elf et Total, 132 étaient lundi à court de carburant. Et la situation ne devrait pas s'améliorer avec la poursuite de la grève chez Total, et l'appel à la mobilisation lancé lundi par la CGT aux salariés d'ExxonMobil et du groupe britannique Ineos.
Pour Christophe de Margerie en revanche, l'approvisionnement des Français n'est aucunement menacé : «certains essaient de soulever cette question pour essayer d'ouvrir un conflit» a-t-il estimé lundi depuis New York, précisant que Total n'est pas le seul fournisseur de carburant de l'Hexagone. Le groupe dessert cependant la moitié des stations-services.