TOUT EST DIT

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dimanche 30 janvier 2011

Dmitri Medvedev ratifie le traité Start

Le président russe, Dmitri Medvedev, a signé vendredi 28 janvier la loi de ratification du traité de désarmement nucléaire russo-américain Start, approuvé cette semaine par le Parlement russe, selon des images diffusées par la télévision russe.

Plus tôt dans la semaine, les deux chambres du Parlement russe avaient ratifié le traité sur la réduction des armes stratégiques, achevant le processus d'approbation du texte signé par M. Medvedev et le président américain, Barack Obama, en avril 2010 à Prague.
Approuvé en décembre par les Etats-Unis, le traité sur la réduction des armes stratégiques prévoit que chacun des deux pays peut déployer au maximum 1 550 têtes nucléaires, soit une réduction de 30 % par rapport à 2002. Il permet la reprise des vérifications mutuelles des arsenaux nucléaires des deux superpuissances, interrompues à la fin de 2009.
Start entrera en vigueur lorsque les deux pays échangeront les instruments de ratification, ce qui devrait avoir lieu lors d'une prochaine rencontre entre le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a indiqué M. Medvedev. "L'échange devrait avoir lieu le 5 février", lors de la conférence annuelle sur la sécurité, qui se tient à Munich, dans le sud de l'Allemagne, a confirmé une source diplomatique haut placée, citée par l'agence ITAR-TASS.
Le nouveau traité Start est une pièce maîtresse du "redémarrage" des relations entre Washington et Moscou, après les tensions apparues sous George W. Bush. Le précédent accord de désarmement bilatéral, datant de 1991, a expiré à la fin de 2009. Moscou et Washington ont trouvé un compromis après d'âpres négociations, sans pour autant surmonter toutes leurs divergences.

Les leçons d'Europe de Jacques Delors

Pour la deuxième année consécutive, le groupe des Verts allemands au Parlement européen organisait vendredi 28 janvier, à Berlin, une conférence sur l'avenir de l'Europe avec une personnalité non issue de ses rangs.
Après l'ancien commissaire à la concurrence Mario Monti, c'était au tour de jacques Delors de s'exprimer devant cet auditoire. Sans surprise, l'ancien président de la Commission européenne (1985-1994) a surtout regretté que les chefs d'Etat et de gouvernement européens actuels manquent de vision et soient davantage pompiers qu'architectes.
Mais sur plusieurs points, Jacques Delors a tenu des propos peu consensuels, surtout en Allemagne. Alors qu'Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, prenant acte du traité de Lisbonne, privilégient désormais Hermann von Rompuy, président permanent du Conseil, au détriment de Jose Manuel Barroso, président de la Commission, Jacques Delors a sévèrement dénoncé le " mépris " dans lequel est tenu son successeur.
Surtout, il a indirectement pris ses distances avec le Traité de Lisbonne en regrettant que, désormais, le droit d'initiative revienne d'un côté à Hermann van Rompuy, de l'autre au Parlement européen et que la Commission soit réduite à un rôle d'expert, rôle qui selon lui ne lui convient pas et qu'elle remplit d'ailleurs assez mal. S'il reconnaît un réel savoir-faire à Hermann van Rompuy, Jacques Delors dénonce le rôle de " chef d'orchestre invisible " que le traité de Lisbonne lui assigne.
A CONTRE-COURANT SUR LA TURQUIE
Autre critique directe du gouvernement allemand : le refus d'Angela Merkel de recourir au système dit de " coopération renforcée " qui permet à certains Etats d'avancer plus loin que ne le permettrait la règle de l'unanimité. Contrairement à Paris, Berlin entend en effet que les réformes de l'union économique et monétaire se règlent au sein du Conseil où les Vingt-sept pays sont représentés.
"La coopération renforcée est pourtant prévue par les Traités. Sans elle, on n'aurait jamais eu ni les accords de Schengen ni l'euro " remarque-t-il. En revanche, Jacques Delors semble soutenir le refus allemand de créer des Euro-bonds qui permettraient de mutualiser partiellement les dettes des pays européens. Plus exactement, il est " favorable à ce que l'Europe emprunte pour des investissements concernant son avenir. Pas pour payer ses dettes passées ".
Enfin, Jacques Delors se montre très critique vis-à-vis du refus franco-allemand d'envisager l'intégration de la Turquie dans l'Union. "On n'aurait pas du dire non avant de réellement négocier ". S'il reconnaît la complexité du sujet, l'adhésion de la Turquie semble, selon lui, le meilleur moyen de donner tort aux partisans du "clash des civilisations".
Cette négociation aurait également dû permettre de régler la question chypriote."Que celle-ci soit traitée par les Nations-Unies est une véritable honte pour l'Europe " juge l'ancien président, très applaudi par son auditoire à la recherche d'une nouvelle " vision pour l'Europe ".

Egypte : De quel côté basculera l'armée?

A l'heure où les manifestations se poursuivent, et où la police a disparu, l'armée se retrouve en première ligne à la fois dans les rues et à l'échelon politique. Le choix de cette armée sera décisif quand à la suite des évènements. 

La question est sur toutes les lèvres et présente dans tous les esprits en Egypte. Mais aussi dans toute la région et par delà en Occident. Alors qu'au Caire, à Alexandrie, Suez, se poursuit le mouvement social et politique, que la police incapable de contenir les manifestants sans basculer dans une violence aveugle a reçu l'ordre de se retirer, la puissante armée égyptienne, institution vénérée, seule capable désormais d'assurer la stabilité de l'état, s'est retrouvée en première ligne. Par la force des choses.
Mais quel rôle entend-elle jouer? Venir en aide à un président affaibli dont le départ est réclamé par tous les manifestants, et réprimer le mouvement populaire ou servir de garant d'une transition en douceur? Les signaux envoyés jusqu'à présent sont contradictoires.

Des F-16 dans le ciel du Caire

Dans les rues, les chars, blindés et troupes ont pris positions aux carrefours stratégiques du Caire, et depuis dimanche matin dans la ville de Suez, sans violence, et sous les vivats des manifestants qui respectent autant l'armée qu'ils haïssent la police de Moubarak. Les ordres reçus par les unités déployées sont de protéger le peuple égyptien, et les bâtiments stratégiques ou symboliques, comme le Musée National du Caire, théâtre de pillages avant que les militaires s'installent l'arme au poing dans le bâtiment. Par ailleurs on a pu voir dimanche des F-16 voler à basse altitude dans le ciel de la capitale égyptienne. Pour autant, cette même armée assure en termes de sécurité, un « service minimum », ne faisant pas utilisation de ses armes, ses canons, sa puissance de feu, qui pourrait laminer la contestation. Faut-il y voir le signe d'une position attentiste? D'une tactique d'usure? D'une prise de position?
« C'est possible, dit un diplomate en poste au Caire, et ce d'autant que l'armée égyptienne est largement soutenue financièrement et techniquement par Washington, or Barak Obama ne veut ni chaos, ni bain de sang, ni déstabilisation d'un régime allié et en paix avec le voisin israélien ».

La désignation d'un vice-président

Selon nos informations, vendredi dernier, alors que les émeutes faisaient rage, les principaux généraux de cette armée, dont son chef d'état-major se sont réunis secrètement, pour décider de la tactique à adopter. Les contacts se sont alors multipliés avec Washington. Ou Barack Obama a plusieurs fois réuni son cabinet de sécurité. C'est à ce moment là qu'une décision politique de première importance a été prise. L'armée a décidé de rester fidèle jusqu'à nouvel ordre au régime en place à une condition : Qu'Hosni Moubarak renonce définitivement à une idée à laquelle les généraux ont toujours été hostiles.
L'idée d'une succession dynastique voulue par Hosni Moubarak qui préparait depuis de longues années son fils Gammal à prendre le jour venu les rênes de l'état égyptien. Pour se faire, Moubarak avait depuis son arrivée au pouvoir en 1981, mis de côté une disposition constitutionnelle, prévoyant la désignation d'un vice-président ayant pour mission de succéder au chef de l'état de manière provisoire, au cas ou celui-ci serait empêché d'exercer ses fonctions, ou de disparition prématurée.
Cette disposition a été rétablie, et aussitôt un vice-président a prêté serment dans la nuit de vendredi à samedi dernier. L'homme choisi s'appelle Omar Souleimane, candidat de consensus pour l'armée dont il est issu et pour l'administration américaine avec laquelle il nourrit d'excellents rapports.
Omar Souleimane, 74 ans, était jusque-là le chef des services de renseignements égyptiens. Cet homme, vétéran de l'armée, est un fin diplomate au carnet d'adresses d'exception. Un homme qui parle avec tout le monde. Expert de la négociation israélo-palestinienne, il a été de toutes les initiatives de paix, et entretient des liens de qualité avec de hauts-responsables israéliens. Il est aussi au contact des factions palestiniennes, même les plus dures. Mais ses réseaux vont bien au-delà de la région. Aucun dossier de politique étrangère ne lui échappe. Les Français se souviennent bien de lui lorsqu'ils traquaient le terroriste « Carlos ».

Omar Souleimane: Le prince de l'ombre en pleine lumière

Son habileté, son intelligence, sa vivacité sont appréciées dans toutes les chancelleries occidentales. Celui qu'on surnommait « le prince de l'ombre », et qui a démontré aussi sa capacité à être impitoyable face aux islamistes, et à la confrérie des Frères musulmans, a l'envergure « d'un homme d'Etat » dit de lui un diplomate étranger.
En 1995, Omar Souleimane sauve la vie d'Hosni Moubarak, en l'enjoignant lors d'un voyage présidentiel en Ethiopie de monter à bord d'une voiture blindée. Son instinct permettra au président égyptien de sortir vivant d'un attentat islamiste visant le convoi. Sera t-il capable, si les événements l'imposent, avec le soutien de l'armée, de sacrifier son mentor le président Moubarak?
« Il le fera aux noms des interêts de l'Etat, qu'il place par dessus tout, s'il l'estime nécessaire » dit un responsable  d'un service de renseignement occidental qui l'a rencontré à plusieurs reprises. Reste à savoir si, à l'heure qu'il est, l'ancien général devenu vice-président, et les ténors de l'armée égyptienne savent où se situent en ces heures hasardeuses les intérêts d'un pays encore en proie aux troubles, et en pleine ébullition populaire.

LA GUERRE CIVILE EST EN MARCHE.

Des milliers de prisonniers s'évadent

Alors que la révolte populaire contre le régime Moubarak se poursuit, deux prisons se sont vidées de leurs détenus dimanche.

En Egypte, les manifestants réclament la liberté. D'autres la prennent purement et simplement. Plusieurs milliers de prisonniers se sont évadés de la prison de Wadi Natroum, à 100 km au nord du Caire, a indiqué dimanche une source au sein des services de sécurité. Au cours d'une émeute, prisonniers de droits communs, détenus politiques et islamistes se sont emparés des armes des gardes avant de prendre la clef des champs. Même scénario à la prison de Fayoum, au sud de la capitale, où un millier de prisonniers se sont échappés dimanche matin selon CNN.
Certains observateurs craignent que ces prisonniers ne rejoignent les pillards qui sèment le chaos dans la plupart des grandes villes égyptiennes depuis le début des manifestations mardi. Problème : l'armée a remplacé la police dans les rues du Caire. Si les bâtiments officiels sont protégés, plusieurs quartiers se retrouvent sans défense. Sur le modèle de ce qui s'est fait en Tunisie, des habitants se sont regroupés en milices et « comités de défense » pour faire face aux pillages.

103 morts depuis mardi

La contestation ne désarme pas dans la capitale égyptienne. Des centaines de manifestants se sont à nouveau rassemblés dimanche matin sur la place Tahrir pour réclamer le départ du président Hosni Moubarak. La nomination samedi d'un vice-président issu des services de renseignement n'a pas apaisé la colère de la rue. En prévision de troubles, les chars de l'armée ont pris position samedi dans le centre de la capitale désormais totalement quadrillée.
Selon des sources sécuritaires et médicales, 102 personnes auraient trouvé la mort depuis mardi en Egypte, dont 33 samedi.

L'islamiste Ghannouchi de retour « au pays »

Le leader islamiste, chef du parti Ennahda interdit sous l'ère Ben Ali, est rentré en Tunisie dimanche après 20 ans d'exil. Un retour entre euphorie et inquiétude.

« Home sweet home » après 20 ans d'absence. Une parenthèse algérienne puis londonienne balayée par un vibrant « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand) lancé à ses « fans » dès sa sortie de l'avion. Rached Ghannouchi, le visage de l'islamisme tunisien, le chef du parti Ennahda interdit sous Ben Ali, est arrivé à l'aéroport de Tunis-Carthage dimanche en début d'après-midi, dans un vol British Airways en provenance de Londres.

Son retour met fin à deux décennies d'exil, depuis la répression de son parti en 1989, après des législatives où Ennahda avait recueilli 17% des suffrages. Il s'était alors réfugié en Algérie puis en Angleterre. En 1992, la justice tunisienne l'a condamné à la prison à vie par contumace tunisienne avec d'autres leaders religieux. Grâce à l'amnistie générale prononcée par le gouvernement de transition après la chute de Ben Ali, Rached Ghannouchi a de nouveau droit de cité.

Sous les acclamations de ses partisans et le discret encadrement de la police, le presque septuagénaire s'est ensuite frayé un chemin vers la sortie de l'aéroport, pour une destination inconnue. Nerveuse, l'équipe de sécurité de son parti tentait de le protéger de la bousculade en criant « ne le touchez pas ! ne le touchez pas ! ».

Chant musulman, cohue et « Allah Akbar ! » à pleins poumons, les partisans de Ghannouchi ont tout de même pu laisser éclater leur « fierté islamique ». « Je suis tellement heureuse de le ramener à la maison. Jamais je n'aurais pensé revoir mon frère vivant », a confié la soeur du leader islamiste, Jamila.
Les féministes en jupes courtes

D'un côté la liesse, de l'autre l'inquiétude. Un peu en retrait, plusieurs dizaines de défenseurs de la laïcité ont tenu malgré tout à être présents à l'aéroport avec des pancartes contre le fondamentalisme. Maquillée, cheveux dénoués, jupe au-dessus des genoux, une jeune femme a passé le message à sa façon : elle s'est peint au feutre une moustache et une barbe sur le visage, parce « qu'avec les islamistes, il faut être un homme pour exister ».


Au moment du départ de Londres, Ghannouchi avait voulu « la jouer modeste » : « je rentre à la maison aujourd'hui, mais je retourne aussi dans le monde arabe », avait-il assuré.

LE PREMIER EFFET INDÉSIRABLE D'UNE "RÉVOLUTION" MAL MAITRISÉE, LE VOILÀ, L'APPARITION  DU CANCER ISLAMIQUE INTÉGRISTE.

La population de Paris augmente

Malgré la hausse du prix des loyers et tous les problèmes de logement, Paris gagne de nouveau des habitants.
 La population de Paris s'élèvait à 2.233.818 habitants en 2008, selon les chiffres communiqués par l'Insee. C'est 100 000 personnes de plus qu'en 1999. En moyenne, la Capitale gagne 10 000 résidents de plus chaque année. La tendanse à la baisse, observée depuis 50 ans, est désormais nettement inversée. Le prix élevé des loyers, le coût excessif des logements à l'achat, la pollution et les problèmes de circulation et de stationnement ne semblent pas altérer le pouvoir d'attraction de la Ville Lumière. Toutefois, la marge est encore grande pour Paris, qui comptait 2.600.000 habitants en 1960.

Au service de Cleer


C’est une grande entreprise multinationale avec un siège dans un quartier d’affaires qui ressemble fort à la Défense. Créé depuis peu, Cleer se développe vite dans différents secteurs d’activité. Son management et son marketing sont des modèles qu’on étudie à l’université.
La marque, de réputation mondiale, éblouit le public et attire les talents. Deux candidats ont été recrutés par le service "cohésion interne", qui sélectionne des profils atypiques: Charlotte, qui faisait l’objet de multiples offres d’emploi; Vinh, qui, lui, venait de faire fortune en vendant l’entreprise qu’il avait créée. Tous deux sont jeunes, beaux, intelligents, ont de la personnalité.


C’est la mission de ce service qui les a attirés: analyser les problèmes délicats qui peuvent se poser au groupe et leur trouver des solutions rapides pour préserver sa réputation. Les affaires qu’ils ont ensemble à traiter ne sont pas simples: une vague de suicides dans un centre téléphonique de conseils aux clients; des incidents inexplicables qui désorganisent la production d’une usine entièrement automatisée; la menace de procès d’un groupe d’écologistes pour un risque de contamination génique créé par un champ de lavande expérimental; une attaque de virus qui menace la mise au point d’un important logiciel informatique; la destruction d’un centre de recherches dans une forêt du Sud-Est asiatique et la disparition de l’équipe qui y travaillait.


Pour chacun de ces problèmes, ils se livrent à une véritable enquête policière. Ils découvrent les ambitions, les rivalités et les intrigues
du milieu des dirigeants auquel ils souhaitent accéder. L’entreprise dévore leur vie personnelle. Leur efficacité ne cesse de s’améliorer. Leur personnalité évolue. Vinh est ambitieux, entreprenant, pragmatique; il agit vite et brutalement. Charlotte est précise, méticuleuse; elle a un bon esprit d’analyse et une extrême sensibilité. Elle a des intuitions, des illuminations à la limite du paranormal. Ils vivent en symbiose, jusqu’à engager une relation sexuelle, mais sans lendemain. Leur relation avec le monde extérieur, avec les autres, peu à peu, se déforme, s’étiole. Leur sens moral aussi. La réussite de leurs missions, la préservation de la réputation du groupe peuvent-elles tout justifier? C’est une question à laquelle chacun d’eux a une réponse.


Les Français Laure et Laurent Kloetzer se sont lancés dans l’exploration du monde assez glacé d’une grande entreprise internationale, et des cadres brillants et motivés qui assurent son succès. Laurent, qui est ingénieur et consultant, connaît bien le sujet. C’est sans doute Laure qui a su donner au personnage féminin une si profonde humanité. C’est une œuvre forte, qui fait vraiment réfléchir.

Cleer, de Laure et Laurent Kloetzer, Denoël, 351 p., 22 euros.

La chaîne Al-Jazira interdite en Egypte

Après avoir annoncé ce dimanche matin la fermeture du bureau de la chaîne Al-Jazira au Caire, et la révocation des accréditations de tous ses journalistes dans le pays, les autorités égyptiennes ont directement bloqué la diffusion de la chaîne dans l'ensemble du pays, ont constaté de nombreux témoins sur place.

La chaîne qatarie, qui dispose d'un important bureau au Caire et de correspondants dans tout le pays, couvre depuis trois jours les manifestations en direct, malgré de nombreuses difficultés techniques, liées à la coupure des réseaux de communication, et politiques, alors que le gouvernement hésitait jusque-là sur l'attitude à adopter. Vendredi après-midi, la police avait tenté de pénétrer dans les locaux de la chaîne ; dans la soirée, des tanks avaient pris position devant les bureaux, empêchant les manifestants d'approcher.
Depuis dimanche midi, le signal de la chaîne a été coupé sur le satellite Nilesat. La réception d'Al-Jazeera en langue arabe est donc bloquée en Egypte et dans une partie du Maghreb, Nilesat couvrant notamment la Tunisie, la Turquie et l'Algérie. La chaîne reste accessible sur le réseau satellite Hotbird (Eutelsat, canal 12111/V/27500).
"UN SIMPLE COUP DE TÉLÉPHONE"
Contrairement à Hotbird, Nilesat est sous le contrôle de l'Etat égyptien. La radiotélévision d'Etat détient 40 % de son capital, et l'armée, par le biais d'un fonds d'investissement dans les technologies de défense, en détient 10 %. La révocation de la licence de la chaîne a donc permis aux autorités de demander à l'opérateur de cesser sa diffusion sous un vernis de légalité. Comme pour la coupure de l'accès à Internet, les autorités n'ont pas eu besoin de recourir à des artifices techniques pour bloquer l'accès, mais ont vraisemblablement pu stopper la diffusion d'Al-Jazira d'un simple coup de téléphone.
La chaîne a dénoncé une attaque directe contre la liberté d'expression. “Il faut impérativement que les voix des Egyptiens de tous les bords puissent continuer à se faire entendre ; la fermeture de notre bureau en Egypte vise à établir une censure et à faire taire les voix du peuple égyptien”, a réagi un porte-parole d'Al-Jazeera. La chaîne a annoncé qu'elle continuerait à couvrir les évènements en direct.

Sirocco démocratique

Ce n’est pas un mal qui serait "contagieux", comme nous l’avons tous écrit. Mais une immense aspiration qui parcourt le Bassin méditerranéen.

"De ce jour et de cette heure date une nouvelle ère du monde", écrivait Goethe à Valmy. Le moment est d’une portée historique comparable. Comme en 1789, les révoltes contre les pénuries de blé libèrent la parole au-delà de la faim et entraînent les peuples. Le Moyen-Orient arabe a souffert des espérances déçues des années 1960 et de l’échec économique des utopies tiers-mondistes. Ces pays – la population la plus jeune du monde – doivent inventer une voie démocratique avec Facebook et Al-Jazira. Ils peuvent montrer que l’Islam n’est pas incompatible avec la démocratie.

Depuis la révolution iranienne, l’islamisme se présentait comme une protection contre une modernité "décadente". Et les régimes policiers comme un rempart contre un islamisme liberticide. Pourtant, ni au Caire ni à Tunis ce ne sont les mollahs qui entraînent les foules. Le sirocco démocratique marque un tournant historique. Le monde occidental doit appuyer avec retenue cette aspiration à la liberté comme le fait Barack Obama. Il faudra du temps au monde arabe. Mais, après Valmy, il y a eu des décennies de troubles avant d’installer la démocratie en Europe – jusqu’à ce tragique XXe siècle. Cela peut inviter à la modestie des civilisations.

P.S.: Depuis ce dimanche, nos amis tunisiens peuvent lire à nouveau le JDD qui, depuis cinq ans, était absent des kiosques de ce pays.

LES LIBERTÉS NUMÉRIQUES



POINT ROUGE#27 LES LIBERTÉS NUMÉRIQUES
envoyé par latelelibre. - L'actualité du moment en vidéo.

"Nous n'avons pas peur, la justice est de notre côté"

Des dizaines de milliers d'Egyptiens sont descendus à nouveau dans la rue vendredi. Les forces de police ont violemment repoussé les manifestants donnant lieu à des scènes de guérilla urbaine au Caire et dans plusieurs villes d'Egypte. 


Devant la mosquée Moustafa Mahmoud, dans le quartier cossu de Mohandessin, la rue est noire de monde: des jeunes des classes aisées, en majorité venus assister à la prière du vendredi. "Je respecte votre choix de descendre dans la rue, et je soutiens le combat pour la démocratie", lance l'imam dans son prêche, sous les applaudissements de la foule. Puis hommes et femmes s'alignent pour prier, les invocations divines entrecoupant un silence tendu. Juste après avoir murmuré les dernières prières, les fidèles se lèvent comme un seul homme, sortent pancartes et drapeaux égyptiens, et se mettent à chanter des slogans avec force, en avançant vers le cordon de policiers anti émeutes qui entoure la mosquée. "Illégitime!", crient-ils à l'intention de leur gouvernement. "Le peuple veut faire tomber le régime!" Le cordon policier cède rapidement devant la foule des manifestants.
Le cortège - entre 3 et 5 000 personnes - parcourt ensuite la ville en suivant le même trajet que mardi. Les habitants des quartiers de Mohandessin et Doqqi sortent sur leurs balcons pour regarder passer la foule, mi éberlués, mi euphoriques. "Descendez! Descendez!" leur crient les manifestants. "Nous n'avons pas peur, nous devons aller au bout, la justice est de notre côté", affirme Ahmed, responsable marketing de 35 ans, qui manifeste pour la première fois de sa vie. "Nous voulons la liberté politique, de vraies mesures contre la pauvreté, un système de sécurité sociale", énumère Rime, 24 ans, étudiante en médecine, qui touchera 800 livres (environ 100 euros) maximum par mois une fois ses études terminées. Mardi, elle avait rejoint spontanément le cortège qui passait sous ses fenêtres. "A l'hôpital public où je travaille, je vois des gens mourir, simplement parce qu'ils n'ont pas les moyens de payer les soins", explique la jeune fille, qui porte un voile rouge. Elle est venue avec deux amies, également étudiantes. "Liberté! Liberté!", s'époumonent les trois jeunes filles.

"Il n'y a pas de retour en arrière possible"

Arrivé face au pont Galaa, qui permet d'accéder à Midan Tahrir ("Libération"), la place centrale du Caire, le cortège bute sur de nouveaux cordons de policiers anti émeutes. Les gaz lacrymogènes commencent à pleuvoir pour disperser la foule. Au même moment, les autres cortèges qui convergeaient vers la place Tahrir se retrouvent aussi bloqués. Des scènes de guérilla urbaine remplacent bientôt les manifestations pacifiques: aux gaz lacrymogènes et canons à eau, répondent des jets de pierres et cocktails molotov. Des incendies se déclarent en plusieurs points de la capitale égyptienne: le bâtiment du parti au pouvoir est en feu. Puis les tanks de l'armée commencent à apparaitre dans les rues pour la première fois depuis le début du mouvement de protestations. Certains manifestants applaudissent les militaires, espérant qu'ils prendront parti pour la population, comme en Tunisie. Après la tombée de la nuit, des tirs fournis d'armes à feu retentissent dans le centre ville du Caire, les habitants sont paniqués, La ville semble en état d'insurrection. Le couvre feu est décrété à 18 heures. Vers 20 heures, les tirs se calment enfin.

Le Caire craint un scénario à la tunisienne
envoyé par france24. - Regardez les dernières vidéos d'actu.
A Alexandrie, Suez, Mansoura, et dans d'autres villes d'Egypte, des manifestations similaires ont eu lieu vendredi, débouchant sur les mêmes affrontements. "Moubarak ne va pas quitter le pouvoir, mais il va être obligé de changer de politique", estimait vendredi Salma, 28 ans, venue manifester avec sa mère. Le président égyptien a finalement fait une déclaration à la télévision publique dans la soirée, annonçant un remaniement ministériel. Quant à Mohamed El Baradei, rentré en Egypte jeudi soir pour rejoindre les manifestants, il n'a pas pu réaliser son projet: la mosquée dans laquelle il était allé prier a été assiégée par la police, interdisant à l'ancien diplomate d'en sortir. Il a ensuite été brièvement arrêté. "Il n'y a pas de retour en arrière possible", avait-il déclaré la veille. Il venait de proposer de prendre la tête d'un gouvernement de transition, si le peuple lui demandait. "Manifester pacifiquement est le droit absolu de chaque Egyptien. J'espère que le régime va cesser d'utiliser la violence, de détenir les gens, de torturer les gens", avait-il affirmé jeudi soir, se posant clairement en possible leader de la protestation. "El Baradei peut jouer un rôle de négociateur avec le gouvernement et tenter de réduire le nombre de victimes des affrontements", estimait vendredi Bahaa, 52 ans, un médecin présent dans le cortège. Encore faut-il que le régime égyptien accepte d'ouvrir un dialogue avec les manifestants.

Egypte: Merkel et Sarkozy veulent du "changement"

L’annonce vendredi soir d’un remaniement gouvernemental n’a pas calmé la rue égyptienne. Samedi matin, plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés dans le centre du Caire, la capitale. Hosni Moubarak a réagi en nommant un vice-président. 

21h34: Nouvel appel d' Obama à la retenue
Le président américain Barack Obama a réuni samedi son conseil à la sécurité nationale pour faire le point sur la situation en Egypte et exhorté à nouveau le pouvoir à mettre en oeuvre des réformes et à faire preuve de retenue envers les manifestants, a annoncé la Maison Blanche. Outre le président américain, la réunion d'une heure a rassemblé le vice-président Joe Biden, le conseiller pour la sécurité nationale de Barack Obama, Tom Donilon, et de hauts responsables chargés de questions de sécurité et d'affaires étrangères, a précisé la Maison Blanche dans un communiqué. "Le président a été informé des derniers évolutions de la situation en Egypte", a ajouté la Maison Blanche. Barack Obama a réitéré "l'opposition des Etats-Unis à la violence" et a renouvelé son appel "à la retenue, à soutenir les droits universels, et à soutenir des mesures concrètes qui feront avancer les réformes politiques en Egypte", a dit la présidence américaine.

21h28: Au moins 92 morts en cinq jours

Au moins 92 personnes ont été tuées et des milliers blessées depuis le début mardi de la contestation contre le président Hosni Moubarak en Egypte, dont 85 dans les violents heurts vendredi et samedi entre manifestants et policiers, selon des sources médicales. Samedi, 23 morts -douze à Béni Soueif, trois au Caire, trois à Rafah et cinq à Ismaïliya- ont été recensés au cours des affrontements, ont déclaré des sources hospitalières et de sécurité.
Les manifestants à Béni Soueif, ville située à 140 kilomètres au sud du Caire, avaient tenté d'attaquer un poste de police, ce qui a mis le feu aux poudres. Vendredi, les heurts ont fait 62 morts, dont 35 au Caire, d'après des informations obtenues auprès des hôpitaux. A ces 85 morts s'ajoutent sept autres personnes tuées aux trois premiers jours de la contestation, portant le total des morts à 92 depuis le 25 janvier. L'Egypte, le plus peuplé des pays arabes avec ses 80 millions d'habitants, est en proie depuis mardi à un mouvement de contestation populaire sans précédent contre le régime de M. Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans.
21h05: "Il faut que Moubarak parte" (Bougrab)
La secrétaire d'Etat à la Jeunesse, Jeannette Bougrab, a estimé samedi qu'il fallait qu'Hosni Moubarak "parte", évoquant l'"usure" du président égyptien, confronté à d'importantes manifestations de rue, violemment réprimées par son régime. Jeannette Bougrab, docteur en droit public et fille de harki, est le premier membre du gouvernement français à souhaiter publiquement le départ du président égyptien. "Je crois qu'il faut que le président Moubarak parte, je crois qu'après 30 ans de pouvoir il y a quand même une forme d'usure et que la transition démocratique doit aussi toucher l'Egypte", a déclaré Jeannette Bougrab, interrogée par France Info depuis le Forum économique mondial de Davos, en Suisse.
20h45: Appel commun de Sarkozy et Merkel
Le président français, la chancelière allemande et le Premier ministre britannique ont publié samedi une déclaration conjointe dans laquelle ils se disent "vivement préoccupés par les événements" en Egypte et appellent le président Hosni Moubarak à éviter le recours à la violence et à engager un processus de changement. "Nous appelons le président Moubarak à éviter à tout prix l'usage de la violence contre des civils sans armes et appelons les manifestants à exercer leur droit pacifiquement", dit la déclaration de Nicolas Sarkozy, Angela Merkel et David Cameron. Ils jugent "essentiel" la mise en oeuvre des "réformes politiques, économiques et sociales" promises par Moubarak.
Les trois dirigeants soulignent que les "droits de l'homme et les libertés démocratiques doivent être pleinement respectés, y compris la liberté d'expression et de communication, notamment l'usage du téléphone et de l'Internet, ainsi que le droit de réunion et de manifestation pacifique". "Nous appelons le président Moubarak à engager un processus de changement qui se traduise à travers un gouvernement à représentation élargie et des élections libres et justes", conclut la déclaration.
20h02: Au moins 73 morts depuis vendredi
Au moins 73 personnes ont été tuées et des milliers blessées vendredi et samedi lors des heurts entre les manifestants et la police en Egypte, en proie à une contestation sans précédent contre le président Hosni Moubarak, selon des sources médicales.

19h26: Moubarak doit partir sans délai (ElBaradei)

L'opposant Mohamed ElBaradei a appelé samedi le président Hosni Moubarak à partir sans délai pour le bien de l'Egypte, dans des déclarations à la chaîne qatarie Al-Jazira. Pour lui, la nomination par le président égyptien Hosni Moubarak d'un vice-président et d'un nouveau Premier ministre est insuffisante.
19h21: Réunion à la Maison Blanche
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et les principaux responsables de l'administration Obama ont tenu une réunion de deux heures samedi à la Maison Blanche sur la crise politique en Egypte, a-t-on appris auprès d'un responsable sous le couvert de l'anonymat. Le président Barack Obama n'a pas pris part à la réunion mais devait être tenu informé par ses conseillers sur les derniers développements survenus en Egypte plus tard dans la journée, selon cette source. Outre Mme Clinton, le conseiller du président américain pour l'antiterrorisme John Brennan, le directeur du renseignement américain James Clapper et le patron de la CIA Leon Panetta ont participé à la réunion tenue sous l'égide du conseiller à la Sécurité nationale Tom Donilon. L'ambassadeur américain en Egypte Margaret Scobey et le vice-président américain Joe Biden ont également participé à cette réunion par liaison vidéo, selon ce responsable. Barack Obama a réclamé vendredi l'arrêt des violences et des réformes "concrètes" de la part du président Hosni Moubarak, principal allié des Etats-Unis dans le monde arabe
18h46: "La France doit parler" (Hollande)
François Hollande, ancien Premier secrétaire du PS, a affirmé samedi à Paris à propos des événements en Egypte que "la France doit parler" et "rappeler" que la démocratie est une "valeur universelle". "Je soutiens la démocratie. Il y a une exaspération du peuple égyptien, celle du peuple tunisien, par rapport à un pouvoir qui n'organise pas d'élections dans des bonnes conditions, ne fait pas en sorte de respecter ses promesses et bloque le système", a-t-il indiqué à la presse en marge d'une réunion de son association Répondre à gauche. "La démocratie, ce n'est pas une valeur européenne, pas une valeur pour peuples de pays développés, c'est une valeur universelle", a fait valoir le député de Corrèze.
18h06: Manifestation anti-Moubarak à Paris
Plusieurs centaines de personnes, environ 700 selon la police, ont bruyamment manifesté samedi après-midi devant l'ambassade d'Egypte à Paris pour réclamer l'instauration de la démocratie dans ce pays et le départ du président Hosni Moubarak. "Egypte, Egypte, vive l'Egypte!", "Moubarak assassin!" ou encore "Moubarak dégage", scandait en arabe ou en français la foule, contenue par des gendarmes mobiles à moins d'une centaine de mètres de l'ambassade égyptienne, située avenue d'Iena (XVIe arrondissement). Appelés à ce rassemblement par des messages de plusieurs associations diffusés notamment par le réseau social Facebook, les manifestants, hommes et femmes, parfois accompagnés d'enfants, agitaient des drapeaux égyptiens et des pancartes hostiles au régime Moubarak.

17h45: "Pas d'élections anticipées"

Il n'existe aucun projet d'élections anticipées en Egypte, a déclaré samedi le président du Parlement, Fathi Sorour, cité par la chaîne de télévision Al Arabia. Après les législatives de novembre dernier, le calendrier électoral prévoit une présidentielle pour le mois de septembre.
17h13: Egypte : Ahmad Chafic Premier ministre
Le ministre de l'Aviation, le général Ahmad Chafic, a été chargé samedi de former le gouvernement en Egypte par un décret du président Hosni Moubarak, succédant à Ahmad Nazif, a annoncé la télévision d'Etat.
17h00: Berlin appelle l'Egypte à la retenue
Le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle a appelé samedi "les responsables en Egypte et les forces de sécurité" à renoncer à la violence contre "les manifestations pacifiques", selon un communiqué de son ministère.
16h39: Des momies abîmées au Musée du Caire
Des pillards se sont introduits vendredi soir dans l'enceinte du Musée du Caire, qui regorge de trésors de l'Antiquité égyptienne, et ont détruit deux momies, a annoncé Zahi Hawass, président du Conseil des antiquités égyptiennes. "J'ai ressenti une profonde tristesse quand je suis arrivé ce matin (samedi) au Musée égyptien et découvert qu'on avait tenté de le dévaliser de force la nuit dernière", a-t-il dit à la télévision. Le chef des Antiquités égyptiennes a précisé que des civils aidés par des agents de la police touristique avaient stoppé les pilleurs. "Mais certains ont réussi à entrer et ont détruit deux des momies", a-t-il ajouté. Le musée du Caire, qui abrite des dizaines de milliers d'objets dont le trésor du pharaon Toutankhamon, renferme l'une des plus importantes collections d'antiquités égyptiennes au monde.
16h25: Pour la première fois, Moubarak nomme un vice-président
e chef du Renseignement égyptien, Omar Souleimane, a prêté serment samedi en tant que vice-président, premier poste du genre depuis que le président Hosni Moubarak a pris le pouvoir en 1981, ont rapporté les médias officiels. Réputé intègre, le chef du renseignement, régulièrement cité parmi les candidats potentiels à la succession du raïs égyptien, est un proche allié de Moubarak. Il s'est illustré par ses efforts de médiation au Proche-Orient, recherchant notamment à faciliter le dialogue interpalestinien entre le Fatah et les islamistes du Hamas.
16h15: Trois morts dans les manifestations
Trois personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées samedi alors que des dizaines de milliers de manifestants ont bravé le couvre-feu dans le centre du Caire, a-t-on appris auprès des secouristes sur place. Vendredi, il y a eu 38 morts selon un dernier bilan.
16h15 Moubarak tient une "réunion politique importante"
Le président égyptien Hosni Moubarak tenait samedi en fin d'après-midi "une réunion politique importante" au siège de la présidence, a annoncé la télévision d'Etat.

16h04: "Va-t-en Moubarak"

Le plus influent prêcheur du monde arabe, cheikh Youssef Al-Qardaoui, a affirmé que seul le départ du président Hosni Moubarak pouvait régler la crise en Egypte, appelant le peuple à poursuivre son "soulèvement" pacifiquement, dans une déclaration samedi à Al-Jazira. "Je conseille au président Moubarak de partir, qu'il quitte l'Egypte (...) La seule solution pour régler le problème est le départ de Moubarak", a déclaré à la chaîne du Qatar cet important théologien sunnite qatari d'origine égyptienne, qui dirige l'Union mondiale des oulémas musulmans. "Va-t-en Moubarak, aie pitié pour ce peuple et dégage avant que la destruction ne s'étende en Egypte", a-t-il ajouté.
15h43: Selon le Modem, Paris doit "prendre la mesure du réveil de la rue arabe"
"Nous espérons (...) que le gouvernement Français saura cette fois-ci prendre la mesure du réveil de la rue arabe et du mal-être en particulier des plus jeunes générations frappées de plein fouet par le chômage, la crise économique et l’augmentation des prix", déclare Yann Wehrling, porte-parole du Mouvement démocrate dans un communiqué.
15h20: Londres appelle Moubarak à "écouter les aspirations" du peuple
"Le président Moubarak a évoqué hier soir (vendredi) son engagement à prendre de nouvelles mesures envers plus de démocratie et de liberté pour les citoyens. Nous l'appelons dorénavant à écouter de manière urgente les aspirations de la population égyptienne", a déclaré William Hague, chef de la diplomatie britannique.

14h56: Pour François Fillon, "c'est le peuple égyptien qui décide"

Le Premier ministre s'est exprimé samedi au Mans, à l'occasion de l'inauguration du nouveau stade de la ville. "C'est le peuple égyptien qui décide" et "aucun pays ne peut prendre la place du peuple égyptien", a-t-il déclaré. "Il faut que les violences s'arrêtent, personne ne peut accepter qu'il y ait des morts", a ajouté François Fillon. "Ce que nous disons simplement au gouvernement égyptien, c'est qu'il faut qu'il entende les revendications", a-t-il insisté. "Personne ne peut accepter ce déchaînement de violence, il faut que la violence cesse, il faut que le dialogue s'installe et il faut qu'il y ait des signes donnés, que les réformes que le président Moubarak a promises soient engagées", a affirmé le Premier ministre.
14h36: Les manifestants tentent d'attaquer le ministère de l'Intérieur
Un millier de manifestants tentaient samedi en début d'après-midi de prendre d'assaut le ministère de l'intérieur au Caire. La police a ouvert le feu.
13h51: Le roi d'Arabie saoudite soutient Hosni Moubarak
"Aucun Arabe, aucun musulman ne peut tolérer la moindre ingérence dans la sécurité et la stabilité de l'Egypte arabe et musulmane de la part de ceux qui ont infiltré le peuple au nom de la liberté d'expression, qu'ils exploitent pour instiller leur haine destructrice", a déclaré le roi Abdallah, cité par l'agence officielle saoudienne.
13h34: Les Frères musulmans appellent à une transition pacifique
Dans un communiqué, la principale force d'opposition égyptienne, les Frères musulmans, ont appelé samedi à une passation pacifique du pouvoir.
13h31: Le Quai d'Orsay invite à différer tout voyage en Egypte
Sur son site internet, le ministère français des Affaires étrangères recommande aux Français de "différer tout voyage" non urgent vers l'Egypte. "Il est conseillé de différer tout voyage qui n’aurait pas un caractère d’urgence" vers l'Egypte, souligne la rubrique Conseils aux voyageurs du site du Quai d'Orsay.
13h14: Manifestation de soutien en Jordanie
Environ 70 responsables islamiques et syndicalistes se sont rassemblés samedi devant l'ambassade d'Egypte à Amman pour exprimer leur "soutien au peuple égyptien dans sa révolution contre le dictateur Moubarak". "Moubarak tu es un traître et un agent américain", scandaient les participants. "Hosni Moubarak, l'Arabie Saoudite t'attend", disaient-ils, en référence à l'asile accordé par l'Arabie saoudite au président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali.
12h41: La durée du couvre-feu étendue
Le couvre-feu décrété vendredi soir a été étendu samedi, d'après la télévision d'Etat. Il concerne toujours les trois grandes villes du Caire, Alexandrie et Suez, mais il entre désormais en vigueur à 16 heures (14 heures GMT) jusqu'à 8 heures le lendemain, au lieu de 18 heures à 7 heures.
12h38: L'Union européenne appelle à "l'arrêt de la violence"
Herman Van Rompuy, le président de l'Union européenne, a appelé samedi à "l'arrêt de la violence pour stopper les effusions de sang" en Egypte, où se déroulent des manifestations antigouvernementales depuis mardi. Le dirigeant européen a également appelé à "la libération de tous ceux qui ont été arrêtés ou sont assignés à résidence pour des raisons politiques, y compris les personnalités politiques, et à la mise en route du nécessaire processus de réforme". Herman Van Rompuy dit également "sincèrement espérer que les promesses d'ouverture du président Moubarak vont se traduire en actions concrètes".
12h16: Le siège de la Sûreté attaqué
Le siège de la Sûreté de l'Etat de la ville égyptienne de Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza, a été attaqué samedi lors d'accrochages entre manifestants et policiers qui ont fait trois morts dans les rangs de la police, selon des témoins.

12h10: Le gouvernement égyptien a démissionné

Le gouvernement égyptien a démissionné, indique samedi la télévision d'Etat, au lendemain de l'annonce par le président Hosni Moubarak de la mise en place d'un nouveau cabinet, attendue pendant la journée.
12h01: Tirs à balles réelles à Alexandrie
La police a affronté des milliers de manifestants samedi à Alexandrie en Egypte. Des balles réelles ont été tirées sur la foule.
11h45: Pour le PCF, Sarkozy doit "sortir de son silence"
"La répression a provoqué la mort de près de 30 personnes en quelques heures. Une foule immense de jeunes et de citoyens en colère exige le départ du président Moubarak. Les autorités françaises se contentent d'en appeler au dialogue avec des déclarations lénifiantes traduisant le soutien sans réserve ni critique qu'elles ont toujours apporté a ce régime policier sclérosé, corrompu et violent", déclare samedi le Parti communiste français dans un communiqué.
11h23: Le bilan s'alourdit
Une source hospitalière révèle samedi que trente cadavres ont été amenés vendredi à l'hôpital El Damardach du Caire entre 13 heures et 23 heures, heures durant lesquelles se sont déroulées les manifestations hostiles au président Hosni Moubarak. Deux enfants âgés de 4 et 7 ans figurent parmi les victimes.

11h12: Pour ElBaradei, Moubarak "doit partir"

Mohamed ElBaradei, l'opposant le plus en vue du président égyptien et prix Nobel de la paix en 2005 avec l'AIEA a déclaré samedi sur France 24 : "Je descendrai dans la rue aujourd'hui avec mes collègues pour contribuer à apporter un changement (...) et pour dire au président Moubarak qu'il doit partir."
11h08: L'armée invite au respect du couvre-feu
"Les forces armées invitent les citoyens à ne pas se réunir et à respecter le couvre-feu", a rapporté la télévision publique égyptienne samedi, ajoutant que les contrevenants encouraient des "procédures judiciaires".
10h20: Affrontements violents à Ismaïliya
Selon des témoins, la grande ville d'Ismaïliya, sur le canal de Suez, est le théâtre samedi d'affrontements violents entre les forces de l'ordre et des milliers de manifestants.
10h13: Un supermarché Carrefour pillé au Caire
Un supermarché du groupe français Carrefour a été pillé à la périphérie du Caire, la capitale égyptienne. Selon des témoins, des dizaines de personnes se sont enfuies avec des objets dérobés dans le magasin. Ce supermarché est situé dans un centre commercial où sont aussi installés des commerces occidentaux.
10h01: Démission imminente du gouvernement
Lors du conseil des ministres prévu samedi dès 10 heures, le gouvernement égyptien va présenter officiellement sa démission. Un nouveau cabinet sera formé très rapidement. "Le président annoncera le nom du prochain Premier ministre. D'après ce que j'ai compris de ce qu'a dit le président, le gouvernement devrait être formé très rapidement aujourd'hui", a déclaré Magdy Rady, porte-parole du gouvernement. Le président Hosni Moubarak a annoncé vendredi soir qu'il avait demandé à son gouvernement de démissionner après des manifestations dans l'ensemble du pays.
9h19: Rétablissement partiel des services téléphoniques
Suspendus lors des manifestations hostiles au président égyptien Hosni Moubarak, les services de téléphonie mobile ont été rétablis samedi. Il n'était toutefois toujours pas possible d'envoyer des messages par SMS.

9h15: Des milliers de manifestants dans les rues

D'après un journaliste de l'AFP, les manifestants rassemblés samedi matin dans les rues du Caire sont plusieurs milliers.
9h12: Tirs de la police sur la foule
La police égyptienne a tiré samedi à proximité des manifestants rassemblés dans des rues menant à la place Tahrir dans le centre du Caire. On ignore s'il s'agissait de tirs à balles réelles ou en caoutchouc. Les manifestants ont fui la police, déployée près de véhicules militaires.
8h50: Les manifestations ont repris
Des centaines de manifestants se sont rassemblés dans le centre du Caire en Egypte pour réclamer le départ d'Hosni Moubarak. Cette manifestation intervient quelques heures seulement après la promesse de formation d'un nouveau gouvernement. "Dégage, dégage", ont scandé ces manifestants rassemblés sur la place Tahrir, sous l'oeil de l'armée déployée en masse au lendemain des vastes rassemblements hostiles à Moubarak, au pouvoir depuis 1981.

La révolution égyptienne tourne au bain de sang

Le chef de l'Etat a nommé un vice-président et un Premier ministre, en même temps qu'il faisait violemment réprimer les manifestants. Dernier bilan, samedi soir: 92 morts 

Dans quelques minutes, il sera 16 heures. L’ordre a été donné de très haut, relayé à la radio et à la télé. Couvre-feu à 16 heures. Les chars sont en position, aux quatre coins de la place de la Libération. Le soldat fixe la foule. Il pleure. Dans quelques minutes, se demande- t-il sûrement, devra-t-il tirer sur ces femmes et ces hommes qu’il protège depuis hier soir ? "Je n’ai reçu aucun ordre, inch’ Allah. "
L’heure est passée. La foule n’a pas respecté cet ultimatum d’un président qu’elle a jugé totalement rigide et déconnecté de la réalité lors de son allocution télévisée, la veille au soir. Obstinée, imprudente et impavide, la foule a convergé vers Midam al-Tahir, la place de la Libération. Cette même place totalement inaccessible vendredi soir. Parce que le pouvoir a changé de tactique. Après avoir tenté d’isoler (en vain), elle a opté pour l’enfermement. Vous la voulez cette place? Vous allez l’avoir. Et les voici, en masse, ces aventuriers d’une révolution qui tarde à s’installer. Ils n’ont cessé d’affluer depuis le matin. Seuls, en groupes ou en famille.
Il est 16h06. Des cris, une foule qui s’écarte. Un blessé. Puis le premier mort. Il est 16h15. Pantalon beige, débardeur blanc, l’homme est transporté sur une planche, pratiquement les bras en croix, et évacué hors de ce périmètre désormais sanctuarisé. " Cela fait vingtcinq ans que j’habite ici, souffle Ahmed, et je n’ai jamais vu ça. Là, je vous dis que c’est une vraie révolution. C’est une nouvelle vie pour l’Egypte, pour les Egyptiens."
L’ensemble donne une impression de kermesse révolutionnaire empreinte de religiosité. Des groupes se prosternent et offrent toute leur âme à ce Dieu qu’ils pensent de leur côté, en cette fin de semaine historique. Des slogans fusent régulièrement : "Président démission ", "Game over ", "Moubarak dégage". Une rumeur totalement folle traverse l’esplanade : Moubarak a fui. C’est le scénario Ben Ali. La foule éructe, se congratule, pleure. "Il a foutu le camp, enfin, ce bâtard!" Vérification faite, l’information n’est pas tout à fait exacte. La nouvelle vient du Qatar. Un homme et pas n’importe lequel, le cheikh Youssef Al-Qardawi, la coqueluche des ménagères égyptiennes de moins de 50 ans, la bête noire de Moubarak, a juste déclaré que seul le départ du président égyptien pourrait régler la situation du pays. Mais la foule est déjà passée à autre chose. Il est 16 h19. Une première altercation survient entre un manifestant et un militaire. Rapidement éteinte. Puis une minute plus tard, c’est un autre mort. La foule s’énerve, impatiente, impérieuse.

Une armée sans munitions, sans véritable mot d’ordre

Dans la rue Mohamed-Mahmoud, la révolution patine. La poigne, la vitalité sourde et sauvage du raïs éclatent dans la fumée noire du Caire. La rue mène au ministère de l’Intérieur. Deux chars ont pris position à mi-chemin, à l’intersection. L’un est totalement fermé. Les manifestants sont montés dessus et célèbrent leur victoire. Cris, slogans… L’autre est ouvert. Un soldat, visiblement terrorisé et très jeune, prend son courage à deux mains et s’en extrait afin d’aller à la rencontre de ces hommes et femmes enragés. Il les supplie de reculer, de s’en aller, de se contenter de la place de la Libération. Mais ces hommes et femmes renâclent. Elle est là, à portée de main, cette libération dont ils n’ont cessé de rêver ces trente dernières années. Alors ils osent se fâcher avec cette armée qui pourtant les a tant épargnés ces dernières vingt-quatre heures. De ses grands yeux clairs, le soldat les implore. "Mais nous n’avons même pas de munitions! Pitié, reculez! "
Une armée sans munitions, une armée sans véritable mot d’ordre. Un peu plus loin, toujours dans cet axe farouchement protégé par une police sans pitié, deux autres chars ont pris position. L’un des soldats qui fume tranquillement une cigarette et serre les mains régulièrement, admet que les consignes demeurent plus que floues. "J’ai demandé à mon capitaine si on pouvait tirer mais il a refusé. Il a dit qu’on n’avait reçu aucun ordre." Des tirs éclatent. La foule de ces jeunes hommes enragés opère un repli momentané. Les blessés se font de plus en plus nombreux. Ils sont en majorité touchés à l’oeil. Une petite mosquée délabrée et miteuse a installé une sorte d’hôpital de campagne improvisé, rudimentaire et chaotique. Blessés et fidèles en train de prier se côtoient dans un vacarme et une confusion totale. Les blessés sont allongés sur des nattes en plastique et sont soignés par des hommes et femmes infirmiers. Tandis que les uns ressortent un pansement sur l’oeil ou ailleurs, d’autres arrivent portés par leurs frères d’armes. Et des guerriers, il en faut parce que la police ne faiblit pas. Les tirs de gaz lacrymo sont de plus en violents et rapprochés. Le ministère de l’Intérieur reste hors de portée.

Le peuple improvise un cordon de sécurité autour du musée

La nuit est tombée. Midam al- Tahir ne se vide pas. Les gens continuent d’affluer. Comme Nermin Khafagui, 41 ans. Cette égyptologue ne manque pas de courage. Elle avance résolue, une pancarte en guise de porte-drapeau sur laquelle il est écrit « Nous sommes tous des Coptes ! » « J’attends ce jour depuis vingt ans ! Il faut que le peuple soit solide, solidaire. » Mais que dit cette jeune femme devant l’attaque du musée du Caire ? "Le peuple l’a protégé ! Il n’a visé que les commissariats ou le bâtiment du parti unique. " Et l’armée ? Nermin admet son trouble. "C’est pas clair. Je croyais qu’elle était de notre côté mais, là, je ne sais plus. Bien sûr, elle ne nous a pas tiré dessus malgré le couvre-feu, mais elle ne nous laisse pas passer non plus. Est-ce que ce n’est pas là une de ces manœuvres dont Moubarak a le secret? »
L’armée encore. Qui serre les mains, fraternise, embrasse et tolère. De quel côté se situe-t-elle au fond? Difficile à dire. Le syndicat des journalistes du Caire a distribué des tracts tout au long de la journée, lui demandant de se joindre au peuple. Il est vrai que dès vendredi, lorsque le bruit des chars a retenti dans la capitale, un frisson de peur, une appréhension teintée d’espoir a traversé le cœur des Cairotes. Mais elle a rapidement prouvé qu’elle semblait être de leur côté. Hier matin, les soldats se sont fièrement positionnés, afin de protéger le célèbre musée du Caire. Le peuple l’a aidé en improvisant un cordon de sécurité. Mais il est apparu très vite que la chaîne de commandement était plutôt obscure, difficile à cerner. Les soldats ont semblé souvent fiers mais perdus. Voire impossibles à approcher dans les quartiers islamistes. Là encore, les rumeurs sont allées bon train. Des querelles entre les généraux. Ceux qui seraient fidèles au raïs et les autres, qui seraient tentés de le lâcher. "Où est notre général Rachid Ammar, comme en Tunisie?"
Une armée qui pourtant s’est mouillée encore hier soir, en demandant à la population de se défendre personnellement contre les criminels de tout poil qui ont déferlé sur Le Caire depuis quarante- huit heures. "Elle veut se distancier de la police, ne pas porter le chapeau d’une stratégie qu’elle ne maîtrise pas", avance ce journaliste. Possible. En attendant, il est clair que le régime l’a très astucieusement concentrée dans le centre-ville, alors que le danger hier soir s’était très déplacé dans les quartiers chics. Ces fameux quartiers d’où tout est parti. Ma’ Ady, Hélioplis, Zamanek et Mohandessin, ces quartiers maudits et leurs bloggers "sans conscience égyptienne ". Comme Tarek, 35 ans, qui vit à Héliopolis. Claquemuré chez lui, terrorisé après le conseil diffusé hier soir par l’armée, le seul mot d’ordre, qui recommande aux gens de se défendre eux-mêmes. Quitte à tuer pour ne pas mourir. 
deux momies endommagées
Deux momies du Musée égyptien au Caire ont été sévèrement endommagées lors d'une tentative de vol pendant les manifestations anti-gouvernementales. Profitant de l'incendie du siège, voisin, du Parti national démocrate (PND) du président égyptien Hosni Moubarak, des inconnus ont escaladé les grilles, cassé une vitre et se sont introduits dans le musée pour y dérober deux momies, a expliqué Zahi Hawass, le patron des antiquités égyptiennes. "Mais les manifestants ont arrêté les voleurs en collaboration avec les forces de sécurité et elles ont été rendues au musée, mais ont été endommagées", a-t-il ajouté. "Seules les têtes sont intactes", a-t-il précisé.


Moubarak joue la montre, les manifestants persistent

Le président a nommé un vice-président et un Premier ministre, mais les manifestants réclament son départ.

Le président égyptien, Hosni Moubarak, a annoncé samedi après-midi la nomination d'Omar Souleïmane, qui dirigeait jusqu'ici les services de renseignement, au poste de vice-président. Un poste que le raïs avait laissé vacant depuis son accession au pouvoir, en 1981. Le ministre de l'Aviation, le général Ahmad Chafic, nommé Premier ministre, est chargé de former un nouveau gouvernement, a annoncé la télévision d'Etat.
Réputé intègre, Omar Souleïmane, régulièrement cité parmi les candidats potentiels à la succession du raïs égyptien, est un proche allié de Moubarak. Il s'est illustré par ses efforts de médiation au Proche-Orient, recherchant notamment à faciliter le dialogue interpalestinien (voir encadré). Sa nomination apparaît comme une initiative propre à relancer les spéculations sur le scrutin présidentiel prévu en septembre. Elle suggère également que le fils du raïs, Gamal, 47 ans, que la rumeur donnait comme l'héritier politique de son père, pourrait être écarté.
« C'est mieux que rien, le signe que le régime prend les choses au sérieux et réalise la gravité de la situation », a commenté Shadi Hamid, directeur de recherches au Brookings Doha Center. « Cela dit, je ne pense pas que cela sera suffisant, du moins du point du vue des manifestants qui ont clairement manifesté leur volonté d'une rupture totale avec le passé (...) En d'autres termes, ils ne veulent pas un régime amélioré, ils veulent un régime différent. »

Départ de Moubarak et passation de pouvoir

M. Moubarak, 82 ans, dont l'avenir semble sombre et qui donne l'impression de vouloir s'accrocher au pouvoir. Mais les promesses, en deçà des revendications de la population pour de meilleures conditions de vie (lutte contre le chômage et la pauvreté, la liberté d'expression), n'ont pas entamé la détermination de la rue à le chasser.
Les Frères musulmans, principale force d'opposition en Egypte, ont appelé à une passation pacifique du pouvoir. La confrérie a affirmé son soutien au «soulèvement pacifique béni» et appelé à la mise en place d'«un gouvernement de transition sans le Parti national démocrate (au pouvoir) qui organise des élections honnêtes et une passation pacifique du pouvoir». Dans une déclaration à la chaîne Al-Jazira, le plus influent prêcheur du monde arabe, cheikh Youssef Al-Qardaoui, a affirmé que seul le départ du président Hosni Moubarak pouvait régler la crise en Egypte, avant d'appeler le peuple à poursuivre son «soulèvemen pacifiquement.
L'ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Mohamed ElBaradeï,a, quant à lui, exigé samedi le départ d' Hosni Mourabak et de son régime qualifié de «dictatorial» et proposé ses services dans le cadre d'un gouvernement intérimaire. Mais pour l'heure, seul Ahmad Ezz, un haut responsable du parti au pouvoir largement perçu comme un pilier du régime, a démissionné samedi du Parti national démocrate, a annoncé la télévision d'Etat.

Demande de changement

Alors que la population déchire ses portraits, incendie le siège de son parti (le Parti national démocrate) et réclame son départ, le président, au pouvoir depuis 30 ans, n'a pas évoqué son éventuel retrait de la vie politique. La nomination d'un vice-président suffira-t-elle à calmer la colère des Egyptiens ? Il est trop tôt pour le dire mais la demande de changement est réelle. Aux cris de «Moubarak va-t-en» ou «Celui qui aime l'Egypte ne détruit pas l'Egypte», plusieurs dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés samedi dans le centre du Caire, défiant un couvre-feu entré en vigueur à 16H00 (14H00 GMT) et les manifestations _ qui ont fait 51 morts et 2.500 blessés (dont 1.000 policiers) depuis mardi _ se poursuivent dans le pays. «Le président doit partir, c'est la seule chose que nous souhaitons. Moubarak doit simplement quitter le pouvoir. Ca fait trente ans qu'il est là, c'est assez», a déclaré Hassan, un manifestant d'une trentaine d'années.
Ces manifestations, parfois émaillées de violences, touchent tout le pays. A Rafah, ville frontalière de la bande de Gaza, le siège de la Sûreté de l'Etat a été attaqué par des manifestants et les heurts ont coûté la vie à trois policiers. A AIsmaïliya, sur le canal de Suez, des heurts violents ont éclaté entre forces de sécurité et des milliers de manifestants. A Alexandrie (nord), deuxième ville de pays, plusieurs commissariats étaient en flammes. Un supermarché Carrefour a été pillé samedi à la sortie du quartier de Maadi, près du Caire où vit une importante communauté d'expatriés. Une autre antenne du géant français était fermée en banlieue alors qu'on fait également état de pillages dans la capitale.
La communauté internationale a exprimé ses vives inquiétudes, les Etats-Unis et la Russie notamment appelant à s'abstenir d'utiliser la violence. A Paris, les voyagistes viennent d'annoncer la suspensions de leurs vols ce week-end et le Quai d'Orsay a appelé les Français à « limiter » leurs déplacements en Egypte. Le Premier ministre François Fillon déclarait : «C'est le peuple égyptien qui décide (... et aucun pays ne peut prendre la place du peuple égyptien». «Il faut que les violences s'arrêtent, personne ne peut accepter qu'il y ait des morts», a ajouté le chef du gouvernement.


Omar Souleïman, l'homme-clef de la politique étrangère


Omar Souleimane, le nouveau vice-président d'Egypte, est un spécialiste des a géré des dossiers de politique étrangère dont celui du conflit israélo-palestinien. Patron des services secrets égyptiens, il a opéré dans l'ombre, parlant avec Israël et son ennemi juré, le Hamas, pour en finir avec la meurtrière guerre de Gaza fin 2008. A son actif  : le record des trêves israélo-palestiniennes, parfois de courte durée, conclues depuis la deuxième intifada palestinienne en 2000.
Né en 1934 dans une famille aisée de Qena, en Haute-Egypte, cet homme à la calvitie prononcée et la moustache en accent circonflexe, a troqué l'uniforme pour les costumes rayés. Incontournabe, il accumule les «missions spéciales». Il gère en première ligne les dossiers stratégiques «Israël» et «Palestiniens», davantage que le chef de la diplomatie, Ahmed Aboul Gheit. Pour lui, ce «métier» est un jeu d'échec ou de cartes. On ne gagne pas toutes les parties. Ainsi le général Souleïmane avait placé ses hommes à Gaza et pourtant le Hamas avait réussi à bouter en juin 2007 le Fatah de Mahmoud Abbas. Engagé dans la voie militaire, il prend rapidement le chemin des «services», devenant en 1991 le chef des moukhabarat, le redoutable et tentaculaire bureau de renseignements intérieurs.
Il faisait partie du «premier cercle», très étroit, de M. Moubarak. C'est lui qui a conseillé au raïs de faire acheminer une voiture blindée lors de son déplacement, le 22 juin 1995, à Addis Abeba, pour un sommet panafricain, ce qui lui a sauvé la vie.
Les groupes islamistes radicaux de la Gamaa islamiya ou du Jihad, responsables de sanglants attentats en Egypte, sont ses premières cibles dans les années 1990. La répression qui s'abattit sur eux fut sans pitié. «Souleïmane, il est clair, structuré, subtil, crédible pour tous, et donc respecté par tous», a déclaré à l'AFP l'ex-chef du service de renseignements d'un grand pays européen, qui l'a souvent rencontré. «Issu de la matrice militaire, il est les yeux et les oreilles du président, avec un sens aigu des intérêts de l'Egypte», note son ancien «collègue» européen, et fin connaisseur du monde arabe.

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L'irrésistible affaiblissement du raïs

Le 27 mars 2010, le président Hosni Moubarak regagne enfin l'Egypte. Une opération chirurgicale subie à l'hôpital universitaire d'Heidelberg, en Allemagne, l'a tenu éloigné de son pays pendant trois semaines. Une hospitalisation rendue nécessaire officiellement par une intervention à la vésicule biliaire et l'ablation d'un polype.

Pendant ce retrait forcé, c'est le premier ministre égyptien, Ahmed Nazif, qui a été chargé de toutes ses prérogatives, le raïs ne s'étant jamais résigné à nommer un vice-président, poste pourtant prévu dans la Constitution égyptienne, peut-être de peur de faire émerger un dauphin potentiel. Ce 27 mars, la télévision égyptienne montre le président s'avancer, à pas prudents, au-devant des membres du gouvernement venus l'accueillir à l'aéroport de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, au bord de la mer Rouge, où il passe de nouvelles semaines de convalescence, loin du Caire.

De la part d'un homme omniprésent dans l'esprit des Egyptiens depuis plus de trois décennies et dont le portrait est affiché sur de nombreux bâtiments publics, une telle absence ne peut que créer un choc diffus. D'autant qu'elle tranche avec l'activisme déployé par l'ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Mohamed El-Baradei, un haut fonctionnaire international peu connu dans son pays, mais qui séduit les intellectuels, et qui ne cache plus de grandes ambitions politiques après un retour savamment orchestré, en février.

Cette concomitance ravive la machine à rumeurs égyptienne sur le devenir de ce raïs de 82 ans, qui a enchaîné sans discontinuer cinq mandats, alors qu'une nouvelle élection présidentielle est prévue pour l'automne 2011.

Le raïs, surnommé "La vache qui rit", sobriquet mi-ironique mi-affectueux, n'est plus le patron incontesté de la région depuis quelques années déjà. A deux reprises, lors de l'offensive d'Israël contre le Hezbollah libanais, à l'été 2006, puis pendant l'assaut donné par la même armée contre le Hamas palestinien retranché à Gaza, de décembre 2008 à janvier 2009, son silence lui a valu un tollé de la "rue numérique" arabe.

Fort du soutien ostensible de Nicolas Sarkozy - avec qui il partage la coprésidence d'une fantomatique Union pour la Méditerranée depuis juillet 2008 - et de Barack Obama - qui a choisi de prononcer au Caire son discours fondateur à l'attention du monde arabo-musulman -, le président Moubarak s'efforce toujours de jouer les arbitres impartiaux entre Palestiniens et Israéliens (dont il apprécie le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, du Likoud).

Son chef des services de renseignements, Omar Souleiman, reste un infatigable médiateur entre les frères ennemis palestiniens du Fatah et du Hamas, mais le rôle de l'Egypte, fragilisée par l'inconnue de la succession, ne cesse de se réduire. Le président égyptien est bien présent à Washington, le 1er septembre 2010, aux côtés de M. Obama, de M. Nétanyahou, du roi de Jordanie, Abdallah II, et du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à l'occasion de la relance de négociations directes entre Israéliens et Palestiniens.

Son fils Gamal est du voyage, ce qui est interprété comme une forme d'intronisation officieuse, même si ce dernier, au titre de ses fonctions au sein du Parti national démocratique (PND), a pu déjà rencontrer à Washington de hauts responsables américains. Les témoins présents le 1er septembre, tout comme les images, dépeignent cependant un raïs encore marqué par son hospitalisation du printemps.

De retour au Caire, il met la dernière main au verrouillage des élections législatives. Sous la pression des Etats-Unis, il s'était résigné à desserrer son étreinte cinq ans plus tôt, permettant aux Frères musulmans de remporter quatre-vingt-huit sièges. Il n'est alors plus question de telles libéralités.

Vagues d'arrestations, campagne d'intimidation : les résultats du premier tour, qui a vu l'élimination de tous les "frères" qui se sont présentés comme indépendants, convainquent l'opposition de boycotter le second. Au grand dam des Etats-Unis, qui plaident en sourdine pour la réforme et l'ouverture, le nouveau Parlement égyptien ressuscite le parti unique. Un triomphe de sombre présage. Une démonstration de force qui s'achève en terrible aveu de faiblesse.