TOUT EST DIT

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mardi 4 octobre 2011

Les nouvelles exigences des créanciers se heurtent à la rue

Le ministère grec du Travail a été occupé mardi à Athènes, à la veille d'une grève générale dans le secteur public, par des manifestants communistes qui refusent les nouveaux efforts demandés par les bailleurs de fonds du pays, notamment un abaissement du salaire minimum.
La veille à Luxembourg, la zone euro avait reporté du 13 octobre à la mi-novembre toute décision sur le versement d'une prochaine tranche du prêt international dont Athènes a un besoin vital pour éviter la faillite, en réclamant des mesures nouvelles d'économies pour 2013 et 2014, et des privatisations supplémentaires. Ce report a fait plonger mardi les places boursières mondiales, l'indice de la Bourse d'Athènes a chuté de 6,28% pour s'établir à 730,33 points, son plus bas niveau depuis 18 ans.
Dans ce contexte négatif qui ravive les craintes sur un défaut de la Grèce, le Premier ministre Georges Papandréou s'est entretenu mardi soir au téléphone avec la chancelière allemande des dernières évolutions sur la Grèce et l'Europe.
De son côté, le ministre grec des Finances Evangélos Vénizelos a répondu mardi aux médias, après son retour de Luxembourg, que de nouvelles économies ne seraient "pas nécessaires", "à condition que les mesures déjà annoncées soient appliquées".
Il a relativisé le report de la décision sur le versement du prêt, jugeant que la Grèce pouvait tenir jusqu'à la mi-novembre, et assuré que les efforts déjà effectués par les Grecs ont été jugés "impressionnants et ont changé le climat".
Selon la presse grecque, les mesures nouvelles demandées par les créanciers (UE, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) portent sur une accélération de la réforme du marché du travail pour abaisser les coûts du travail et relancer l'activité en Grèce, où l'économie est totalement asphyxiée par trois ans de récession, dont presque deux d'extrême austérité.
La troïka aurait demandé un abaissement du salaire minimum (750 euros) et une révision des conventions collectives qui régissent les salaires dans les entreprises privées.
Cette mesure touchant le privé interviendrait après l'abaissement général du traitement des fonctionnaires et des retraites appliqué en 2010 à la demande des créanciers, et le relèvement de nombreuses taxes et de nombreux impôts.
Le grand quotidien grec Ta Néa évoquait la "torture chinoise de la goutte d'eau" utilisée par la troïka sur la Grèce avant de débloquer les huit milliards d'euros initialement promis en août, en application de l'échéancier du prêt international de 110 milliards sur trois ans accordé en mai 2010, dont la Grèce a reçu 65 milliards à ce jour.
Même si aucune manifestation d'envergure n'a eu lieu depuis la rentrée, les actions de protestation sporadiques contre l'austérité, auxquelles se mêlent étudiants et lycéens opposés à la réforme de l'enseignement supérieur, se multiplient.
Quelque dizaines des 200 manifestants du syndicat communiste Pame qui ont occupé mardi le ministère grec du Travail ont réussi à pénétrer à l'intérieur du bureau du ministre Georges Koutroumanis pour protester contre tout abaissement du salaire minimum.
Ailleurs dans Athènes, des blocages se poursuivent devant les ministères, où les inspecteurs de la troïka sont censés avoir des rendez-vous pour terminer leur audit des comptes publics.
Mercredi doit avoir lieu la première grève de 24 heures depuis la rentrée à l'appel du syndicat du public, l'Adedy, touchant essentiellement les fonctionnaires et les employés des entreprises publiques qui protestent contre la mise en chômage technique de 30.000 salariés d'ici à la fin de l'année.
Le 19 octobre, l'Adedy et la centrale du privé, la GSEE, prévoient une grève générale de 24 heures.









La Grèce refuse de nouvelles mesures de rigueur

La zone euro réclame plus d'efforts au pays de Papandréou. Au risque de provoquer un rejet.

Toujours plus d'efforts. C'est ce que demandent les ministres des Finances de la zone euro à la Grèce. Échaudés par les récents chiffres qui montrent un accroissement du déficit public à 8,5 % du PIB alors qu'on attendait un redressement à 7,4 %, les grands argentiers réclament des "mesures d'économie supplémentaires" pour 2013 et 2014. Réponse excédée d'Évangélos Vénizélos, ministre grec des Finances : "De nouvelles mesures ne sont pas nécessaires à condition que les mesures déjà annoncées s'appliquent. La Grèce est un pays avec des difficultés structurelles, mais elle n'est pas le bouc émissaire de la zone euro. Nous avons la capacité d'aller de l'avant, malgré un profonde récession."
Parallèlement, les médias grecs rapportent un nouveau sujet de friction probable entre la Grèce et la "Troïka" des bailleurs de fonds du pays (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international). De retour à Athènes pour effectuer un audit sur les comptes grecs, les experts de la Troika auraient demandé au ministre de l'Emploi de réviser les conventions collectives du privé en vue d'abaisser le salaire minimum de 750 euros actuellement. Une éventualité rejetée par le Premier ministre : "Nous soutenons les travailleurs et nous les protégeons en respectant les conventions collectives. On ne va pas se transformer en Inde", aurait répliqué Georges Papandréou.
"Un défaut de la Grèce sera évité"
En attendant, les partenaires d'Athènes ne vont pas se presser pour débloquer la sixième tranche d'aide de 8 milliards d'euros promise au titre du premier plan de sauvetage de la Grèce. "Il y a trop de zones grises dans les plans de redressement du pays", explique un proche du dossier, en citant les imprécisions sur le programme de privatisations et sur le sort des fonctionnaires en surnombre.
La Grèce pouvant payer ses factures jusqu'à la deuxième semaine de novembre, les grands argentiers se donnent jusqu'à la fin d'octobre pour éclaircir ces zones d'ombres. Et au passage pour s'entendre entre eux sur la suite des évènements. "Un défaut de la Grèce sera évité", a tenté de rassurer le chef de file de la zone euro. "Personne n'envisage une sortie de la Grèce de la zone euro". Problème : le ministre des Finances suédois est d'un avis différent : "Il y a un risque évident à ce stade que les finances grecques déraillent", lâche Anders Borg.
C'est dans ce cadre que Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe, a fait part de ses craintes au plan social et politique en Grèce. "Je ne voudrais pas que la crise qui est la nôtre se transforme en un front de refus social, puis en un refus de notre modèle économique. Il faut être attentif non seulement aux réflexes des marchés, mais aussi à ceux qui souffrent matériellement et mentalement, et qui ne voient pas de vrais progrès pointer à l'horizon." Et de conclure : "J'ai deux soucis : la consolidation budgétaire mais aussi le respect qu'il faut avoir pour le citoyen grec."

 

Inquiétude sur le plan grec : report du versement de 8 milliards et révision de la participation du privé

Les vingt-sept ministres des Finances de l'Union européenne se réunissent à Luxembourg après la décision du groupe restreint aux ministres de la zone euro de repousser le versement de l'aide à la Grèce. Londres a déjà pressé ses partenaires de redresser la situation au plus vite alors que l'incendie continue sur les marchés européens.
Situation tendue en Europe. Au tour de l'ensemble des ministres de l'Union européenne de se prononcer sur la Grèce après le conseil de l'Eurogroupe qui a décidé de repousser à novembre sa décision sur l'aide attendue. Le versement de 8 milliards d’euros dans le cadre de l’aide internationale à la Grèce décidée en 2010 attendra le rapport de la "troika" ((Fonds monétaire international, Banque centrale et Commission européenne). L'Eurogroupe projete aussi de revoir la participation des créanciers privés au financement d’un deuxième plan décidé le 21 juillet.
Cameron : "il faut éteindre le feu"
Pour la Grande-Bretagne, le premier Ministre David Cameron a déjà fait connaître la position de son gouvernement. Il appelle ses partenaires à agir vite, à renforcer le Fonds européen de stabilité financières (FESF) ainsi que les banques et demande plus d’implication de la part du Fonds monétaire international (FMI). “Il faut éteindre le feu“, a-t-il lancé au micro de la BBC. Le chef du gouvernement britannique estime aussi que “le problème grec doit être résolu d'une façon ou d'une autre et l'être très rapidement".
Plus circonspect, le ministre suédois des Finances, a exprimé ses doutes sur la capacité d’Athènes à redresser la situation. Selon Anders Borg, il y aurait un risque “évident“ que son programme d’austérité budgétaire “ne soit pas sur la bonne voie“. Sans avoir vu le rapport de des chargés de mission de la troïka , il prévoit qu’il y aura un “risque élevé“ que le Budget grec “déraille“ et préconise une recapitalisation des banques.
Paris ne s’est pas encore exprimée sur le sujet. Le président Français avait réaffirmé son soutien à la Grèce, un “membre de la famille“ européenne, vendredi, lors de sa rencontre avec le premier ministre Papandreou. Il doit rencontrer Christine Lagarde , directrice du FMI à l’Elysée vendredi, puis, le Angela Merkel lendemain, à Berlin.
Participation privée à revoir
Lundi, Jean-Claude Juncker qui préside la réunion des ministres des Finances des dix-sept Etats partageant la monnaie unique, avait indiqué que la participation des créanciers privés devait être revue pour tenir compte de la situation dégradée de l'économie et des marchés européens.  "En ce qui concerne la participation du secteur privé, nous devons prendre en compte que des changements sont intervenus depuis les décisions prises le 21 juillet et nous envisageons des révisions techniques", a-t-il indiqué après une réunion de l'Eurogroupe qui a duré plus de sept heures.
L'accord intervenu le 21 juillet dernier entre les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne prévoit une participation des banques et assureurs européens à hauteur de 50 milliards d'euros environ dans le cadre d'un plan d'aide total de 159 milliards d'euros.
Cette participation doit notamment prendre la forme d'un échange d'obligations grecques actuelles contre de nouvelles assorties d'une décote de 21%. Selon plusieurs sources, Athènes peine cependant à réunir les 90% de participation minimum des créanciers privés exposés à sa dette souveraine qu'elle demandait pour accepter le plan.
La détérioration des conditions de marché ces dernières semaines a par ailleurs renchéri le coût des garanties offertes par les Etats de la zone euro, jetant un doute sur la mise en oeuvre du programme dans sa forme actuelle.
Décision en novembre
La décision lundi de différer la décision sur le versement de la prochaine tranche d'aide financière à la Grèce risque de renforcer les craintes des marchés financiers déjà fortement secoués depuis cet été. D'autant plus que les ministres, s'ils ont salué les efforts grecs, ont aussi appelé Athènes à s'entendre avec les inspecteurs européens et du Fonds monétaire international sur des mesures additionnelles permettant de combler tout dérapage pour les années 2013 et 2014.
"Nous avons accueilli positivement les mesures supplémentaires prises en Grèce", a dit Jean-Claude Juncker. "Nous appelons également le gouvernement grec à se mettre d'accord avec la troïka afin que des consultations supplémentaires remplissent un quelconque vide (budgétaire) d'ici 2014", a-t-il ajouté.
Il a précisé que la "troïka" fournirait un nouveau rapport du programme grec d'ici le 13 novembre, date à laquelle les ministres seront appelés à se pencher sur le déboursement de huit milliards d'euros aux autorités grecques. Dimanche, la Grèce avait annoncé qu'elle manquerait les objectifs de déficit qui lui ont été assignés par ses bailleurs de fonds internationaux pour 2011 et 2012.

Démultiplication du FESF

L'autre plat de résistance de la réunion à Luxembourg - la démultiplication de la puissance de tir du fonds de soutien à la zone euro (FESF) - devra lui aussi attendre, même si le président de l'Eurogroupe a fait part d'une volonté commune sur ce point entre les pays de la monnaie unique.
"Nous partageons le point de vue selon lequel nous devons améliorer l'efficacité du FESF (...) Nous y travaillons", a dit Jean-Claude Juncker.
La zone euro tente de trouver une manière d'utiliser plus efficacement les 440 milliards d'euros dont dispose le FESF afin de démontrer aux marchés financiers qu'il dispose d'une taille suffisante pour stabiliser les rendements des emprunts espagnols et italiens - une tâche assurée actuellement par la Banque centrale européenne.
Cette idée a fait son chemin en Europe après les appels en ce sens du secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner à la mi-septembre, et le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer s'y est dit ouvert lundi.
Même si le sujet n'a pas été directement évoqué lors de la réunion, la situation de la banque Dexia s'est invité dans les couloirs en raison de son exposition à la Grèce et après la décision de l'agence de notation Moody's de placer sa note sous surveillance négative. Ce mardi, des rumeurs de démantèlement plombent l’établissement franco-belge.

Pourquoi Sarkozy doit être candidat

Hervé Gattegno, rédacteur en chef au "Point", intervient sur les ondes de RMC du lundi au vendredi à 8 h 20 pour sa chronique politique "Le parti pris".
 Vous voulez revenir sur la question qui agite l'UMP et qui est posée ouvertement depuis la défaite de la droite au Sénat : Nicolas Sarkozy est-il forcément le meilleur candidat pour son camp ? Vous y répondez à votre façon : Sarkozy n'a pas le choix : il doit se représenter. Pourquoi ?

La question peut sembler artificielle, parce que tout le monde sait qu'il va se représenter - il est même déjà en campagne. Mais dans les conjectures actuelles, on avance tous les critères, sauf le bon : des critères arithmétiques, tactiques, hiérarchiques - est-ce qu'il est bien placé dans les sondages, est-ce qu'il peut rassembler son camp... On oublie l'argument démocratique : le seul moyen pour les citoyens de juger l'action du président, sa politique, son bilan, son style, c'est qu'il soit à nouveau candidat. S'il ne le faisait pas, Nicolas Sarkozy les priverait de ce droit. Donc, il ne ferait pas son devoir.
Vous pouvez quand même admettre que la question se pose : un sondage paru hier dans Libération montrait que 68 % des Français pensent qu'il sera battu s'il est candidat...
Raison de plus pour lui interdire de se défiler. Depuis son élection, Nicolas Sarkozy a perdu tous les scrutins intermédiaires et sa popularité a énormément chuté. Il a modifié certains points de sa politique, mais, globalement, il n'a pas tiré de conséquences de ces désaveux - il n'a même pas changé de Premier ministre. C'est la logique d'un système dans lequel le président n'est responsable que devant le peuple. Eh bien, pour aller au bout de cette logique, il doit permettre à ceux qui veulent le chasser de voter contre lui ; et aux autres de le soutenir. D'ailleurs, les sondages montrent que, tout affaibli et impopulaire qu'il soit, il y a toujours une majorité (relative) qui souhaite que N. Sarkozy soit candidat - peut-être pour avoir le plaisir de voter contre lui...
Vous ne pensez pas qu'il pourrait être trop déconsidéré, par exemple à cause des "affaires" ?
Les "affaires" peuvent être un handicap, mais sûrement pas un motif d'autocensure - rappelez-vous de Jacques Chirac : il a fait campagne en 2002 dans un grand bruit de casseroles et il a été réélu. Non, la seule chose qui peut empêcher le président de solliciter un deuxième mandat, c'est la maladie - ou la mort. Un scandale, s'il était très grave, ne lui interdirait pas d'être candidat, mais ça pourrait - théoriquement - lui interdire de rester... président ! La Constitution prévoit la possibilité d'une destitution en cas de "manquement incompatible avec l'exercice de son mandat". On en est très loin pour Nicolas Sarkozy. Donc, là aussi, ce sera aux électeurs de juger.
Est-ce qu'on a raison de dire, comme l'hebdomadaire Marianne, que N. Sarkozy est devenu un "boulet" pour son propre camp ?
C'est une position insolente et un peu perverse : c'est normal que les adversaires de Nicolas Sarkozy veuillent attiser les zizanies au sein de l'UMP. Ce qui est clair, c'est que dans l'électorat de droite ni Alain Juppé ni François Fillon ne peuvent rivaliser avec lui. D'ailleurs, on ne voit pas bien comment ils seraient de meilleurs candidats que lui puisqu'ils sont associés à sa politique et qu'ils n'ont pas le quart de son charisme. Puisque Nicolas Sarkozy est condamné à être candidat, Juppé et Fillon sont condamnés à le soutenir. Et puis pour 2017, la question est déjà réglée : il y aura des primaires, comme au PS. Et tout le monde pourra choisir.

Mimiso le 04/10/2011 à 14:45
Le Président "a fait le job"
On ne peut que lui reprocher d'avoir "fait le job" et en ces temps de crises, il l'a fait plutôt bien... En face en 2007 on avait Mme Royal, où en serait-on aujourd'hui ? Je n'ose y songer ! "Il a fait le job" avec des erreurs certes mais avec le courage de faire des réformes si difficiles qu'aucun homme politique n'avait osé faire depuis ces trente dernières années.
"Il a fait le job" alors rien que pour cela, je lui redonne un ticket, il reste tant à faire !
eurotunnel le 04/10/2011 à 14:44
Vive Sarkozy
Heureusement, depuis 2007 nous avons eu Sarkozy, et non Ségolène ni Bayrou, pour défendre la France dans un terrible contexte international. Sans doute a-t-il, au début de son mandat, commis quelques erreurs d'image, à commencer par l'arrêt au Fouquet's quand tous les journalistes attendaient de le voir se diriger vers l'Élysée. Mais on ne gouverne pas avec de l'image. Tout le monde sait que l'actuel régime de retraite, dans un pays où l'on gagne trois mois de vie tous les ans, n'est pas tenable et que, droite ou gauche au pouvoir, il faudra bien augmenter la durée du travail. Alors pourquoi ces manifestations délirantes ? Sarkozy a le courage de se représenter, les citoyens raisonnables voteront pour lui, il sera réélu.
Pégase le 04/10/2011 à 11:55
Pauvre France
Monsieur Sarkozy a peut-être perdu des batailles mais pas la guerre. Les affaires viennent à point, comme par hasard et sortent de ne je sais où mais sans aucune preuve, je pense que jusqu'ici, il n'a pas été jugé "coupable" et le pire, c'est qu'il est encore craint malgré tout ce qu'il subit. Les sondages le disent perdant, ses adversaires se réjouissent de cette défaite prématurée mais notre Président n'a pas dit son dernier mot et ceux et celles qui l'apprécient en tant que tel, le feront savoir au moment venu. Je n'arrête pas de dire : souvenons-nous Jospin et Ségolène Royal, les "chouchous des Français" ! A vrai dire, si j'étais à sa place, je laisserai le pouvoir à ceux et celles qui n'ont pas cessé de le salir car lui, seul, sait à quel point, c'est compliqué de gouverner cette grande dame, la France, de nos jours et que tôt ou tard les erreurs de ses successeurs qui promettent "la lune" avec tant de "naïveté électoraliste" exposeront les Français à se diviser davantage, créant des inégalités en privilégiant encore plus l'assistanat.

La présidentielle par élimination

Drôle d'ambiance. Alors que l'époque devrait être au dévoilement des candidatures, ce sont plutôt les retraits de candidats pressentis qui font l'événement. Après Besancenot qui a refusé - non sans logique - l a « personnalisation à outrance » mais a plombé le NPA, après Nicolas Hulot évincé sèchement lors de la primaire verte, après DSK, contraint à se retirer après son affaire new-yorkaise, c'est une autre figure médiatique qui s'efface avec Jean-Louis Borloo. Difficile, pour l'heure, de saisir les réelles motivations du président du Parti radical. Faut-il voir derrière le refus d'accroître l a « confusion » des pressions élyséennes trop fortes ou le constat lucide d'un manque d'engouement autour de sa possible candidature ? Les deux explications n'étant d'ailleurs pas incompatibles. Si cela relance les ambitions, au centre, de François Bayrou et d'Hervé Morin, cette annonce arrive surtout au bon moment pour un autre « non-encore candidat ». À défaut d'impulser une nouvelle dynamique, ce retrait de l'ancien ministre de l'Écologie dégage un peu le terrain à droite pour Nicolas Sarkozy. Un répit qui n'est peut-être que temporaire, mais qui arrive comme un bol d'air après une « séquence » catastrophique marquée par la perte du Sénat, l'implication de proches dans des affaires judiciaires, des questionnements insistants sur sa capacité à mener le combat à droite et la publication de sondages qui l'enfoncent un peu plus chaque jour… Coïncidence (ou pas), c'est au lendemain de l'abandon de l'emblématique ministre du Grenelle de l'Environnement que le gouvernement tente de reprendre la main sur le dossier épineux du gaz de schiste...

Cartes rebattues jusqu'à la gauche

Retenez-moi, ou je fais un malheur ! Voilà donc à quoi se résumait, jusqu'à dimanche, l'audace de Jean-Louis Borloo qui bat en retraite au moment prévu pour lancer son offensive présidentielle. Pourquoi renonce-t-il ? Et à qui profite son revirement ?

Comme Nicolas Hulot, il a pu confondre cote de popularité et intentions de vote. Il n'a pas eu la capacité d'entraînement pour transformer le panier de crabes centriste en une force organisée. Il a admis que l'on était peu crédible à vouloir dénoncer les dérives du sarkozysme quand on l'a servi durant quatre ans. Il a fini par reconnaître la légitimité et la concurrence de François Bayrou. Il a pris conscience que la dynamique de la primaire socialiste et la résistance du FN risquaient de disloquer sa famille désunie. Il admet enfin avoir surestimé sa carapace psychologique et sous-estimé la violence des coups.

Le premier effet est que le centre droit redevient un champ en jachère. L'abdication de Jean-Louis Borloo en rase campagne laisse d'autant plus d'orphelins qu'il avait tout prévu pour convaincre de la solidité de son entreprise : il avait quitté l'UMP, créé un parti (l'Alliance républicaine écologiste et centriste), organisé un congrès, une université d'été, inauguré un QG de campagne, écrit un livre programme...

Surtout, il avait soulevé des espoirs et embarqué dans son aventure des amis qui vivent son revirement comme une trahison d'autant plus douloureuse qu'ils l'ont appris en direct à la télévision !

La seconde conséquence intéresse Nicolas Sarkozy. Avec un concurrent en moins - peut-être deux, si Villepin renonçait lui aussi - le président de la République élargit un peu son espace entre PS et extrême droite. Il réduit les doutes quant à sa candidature. Nourrit l'espoir d'être mieux placé au premier tour. Et éloigne le risque d'éclatement de l'UMP.

L'importance d'une non-candidature

Toutefois, il n'est pas acquis que l'électorat de Jean-Louis Borloo votera en masse pour Nicolas Sarkozy. Tout dépend de la capacité du parti présidentiel à (ré) unir les droites « populaire », libérale et sociale qui ont tant de mal, en particulier dans l'Ouest, à cohabiter sous la même enseigne.

Le troisième résultat concerne les centres. Le retrait de Jean-Louis Borloo ne résoud pas le problème de la réserve de voix pour la droite au second tour. La candidature probable de l'ex-ministre de la Défense Hervé Morin, qui guettait impatiemment cette défaillance, n'élargira guère la base électorale de la majorité.

En revanche, François Bayrou, qui avait anticipé ce qui se passe, devrait être le premier à profiter de l'espace laissé vacant. À la faveur d'un possible score à deux chiffres, il caresse l'espoir de devenir l'arbitre de la présidentielle. Parions qu'il sera l'homme politique le plus courtisé !

Enfin, quatrième constat, le retrait de Jean-Louis Borloo rebat les cartes jusqu'à la gauche. Cette avancée vers une candidature quasi unique de la majorité est un soulagement pour l'UMP mais un souci pour le vainqueur de la primaire socialiste. La concurrence d'Eva Joly, de Jean-Luc Mélenchon et de l'extrême gauche risque de freiner son élan. Pour gagner une finale, il est toujours préférable d'impressionner aux éliminatoires.

Morale de cet épisode : il arrive qu'une non-candidature soit un événement plus important qu'une candidature !

La crise grecque continue d'affoler les marchés

Le premier ministre Georges Papandréou n'a pas d'autre choix que d'accélérer la mise en œuvre de ses promesses et de réduire les dépenses publiques. Mais le spectre d'un défaut de paiement n'est toujours pas écarté. 
Loin de calmer le jeu, la multiplication des sacrifices imposés par le gouvernement à la population grecque inquiète de plus en plus les marchés. Surtout, l'annonce, dimanche soir, d'un déficit public à 8,5 % du PIB (produit intérieur brut) en 2011, nettement supérieur à l'objectif de 7,4 % initialement prévu, a fait l'effet d'une douche froide.
«Avec les coupes budgétaires massives qui tombent à un moment de fort ralentissement économique, les chances de stimuler la croissance pour tenir les objectifs de réduction du déficit sont encore plus maigres», notait un analyste de Capital Spreads cité par l'Agence France Presse. Et celui-ci de brandir à nouveau le spectre d'un défaut de paiement de la Grèce.
Défaut de paiement qui était lundi sur la bouche de toutes les places boursières mondiales. À Tokyo, en recul de 1,8 %, comme à Hongkong, en chute de 4,3 % et New York orientée à la baisse, malgré le rebond inattendu des dépenses de construction aux États-Unis. Même chose en Europe, où Paris limitait la casse en perdant 1,85 % en clôture après avoir perdu jusqu'à 3 % dans la matinée. Madrid reculait de 2,2 %, de même que Francfort et Milan de 1,3 %.
Le premier ministre Georges Papandréou, qui fête très symboliquement le deuxième anniversaire de son arrivée au pouvoir, est coincé de tous les côtés. L'avant-projet de budget 2012, déposé lundi au Parlement, aligne des chiffres en berne. La récession, estimée à plus de 5,5 % cette année, et le taux de chômage, à plus de 16 %, contraignent Athènes à revoir ses prévisions. Le pays table sur une reprise de la croissance en 2013 seulement et la dette nationale devrait, toujours selon le prébudget, « passer à 172,7 % du PIB à 371,920 milliards contre 161,8 % prévu pour fin 2011 (356,520 milliards d'euros)».

Privatisations accélérées 

Pour atteindre ses objectifs, Georges Papandréou n'a pas d'autre choix que d'accélérer la mise en œuvre de ses promesses et de réduire les dépenses publiques. Ainsi, la mise au chômage technique de 30.000 employés du secteur public, actée dimanche sousla pression des émissaires de la troïka, devrait rapporter quelque 300 millions d'euros d'ici à la fin de l'année. Les salaires de ces salariés du public seront diminués de 40 % sur l'année et ils seront licenciés par la suite, alors que les plus de 60 ans bénéficieront d'un départ en préretraite. Dès 2012, quelque 150.000 autres fonctionnaires devraient suivre cette mise en réserve.
Pour l'agence Moody's, qui a dégradé le mois dernier la note des principales banques grecques, seul le renforcement du Fonds d'aide européen (FESF) est susceptible d'accélérer une restructuration de la dette grecque et une recapitalisation des établissements financiers du pays.
Pour tenter de sauver au moins le dernier trimestre de l'année, Athènes entend donner un coup de fouet aux dossiers des privatisations avec lesquelles la Grèce espère réaliser 4 milliards d'économies d'ici à la fin 2011. En charge du dossier depuis deux mois, Costas Mitropolos, administrateur délégué de la Caisse de valorisation du patrimoine public, est très confiant. «Le problème est que l'État n'est pas un bon gestionnaire, il faut donc accélérer le processus », assure-t-il avant de commencer un roadshow dans le monde entier pour convaincre les investisseurs de miser sur le pays. « Il y a déjà un grand intérêt des entreprises européennes mais pas seulement. Au final, nous donnerons plus à celui qui fait la meilleure proposition. Peu importe qu'il soit originaire de Chine, d'Inde, de Corée ou d'Australie », assure-t-il.
Mais, dès demain, les salariés des entreprises à privatiser vont se mettre en grève générale. Les transports urbains, maritimes, aériens, les écoles et les administrations seront paralysés. C'est cette situation que de nombreux économistes à l'étranger jugent trop inextricable pour qu'Athènes évite le défaut de paiement.

Le juste prix

Ces derniers jours, le petit monde des scientifiques s’interrogeait. Hoffmann, prix Nobel de médecine ? La balance penchait souvent vers le oui. La bonne nouvelle a donc comblé les initiés plus qu’elle ne les a étonnés. Il est vrai que Jules Hoffmann est depuis longtemps une référence chez les biologistes et que son palmarès international tient plus du dépliant que de la carte de visite.


Le prix qu’il recevra à Stockholm souligne la place décisive des laboratoires universitaires strasbourgeois dans l’essor de cette ville qui a très peu d’industries. Il salue aussi les mérites d’une méthode de travail fondée sur une connivence avouée entre le CNRS et l’université. Le clivage qui en d’autres villes sépare enseignement et recherche n’existe pas à Strasbourg. Les chercheurs du CNRS ont derrière eux des décennies de travaux en commun avec leurs collègues universitaires, qu’il s’agisse d’échanges de thésards ou de publications préparées sous un double sceau. Ce fonctionnement transversal, qui a déjà fait ses preuves quand Jean-Marie Lehn a reçu le Nobel de chimie en 1987, confirme son immense intérêt avec les équipes pluridisciplinaires groupées autour de Jules Hoffmann.


Cette récompense a d’autant plus de vertus qu’elle contrarie une vague de pessimisme général. La France hésite et l’Alsace doute. En pleine polémique sur le trou d’ozone, le gaz de schiste ou le nucléaire, la notion même de progrès scientifique est contestée. Il faut au moins le prestige d’un prix Nobel de médecine pour contredire le défaitisme ambiant et admettre que les travaux de Hoffmann, Beutler et Steinman ont substantiellement fait avancer notre compréhension des déficiences immunitaires.


Les conséquences de ce prix Nobel seront visibles localement. Strasbourg va gagner plusieurs places dans le palmarès des meilleures universités du monde, le fameux « classement de Shanghai » qui n’a pas que des vertus mais qui est un bon instrument de communication.


L’Alsace doit mille fois remercier Jules Hoffmann et les chercheurs de l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire. Un prix Nobel suscite des retombées bien au-delà du lauréat. Cette distinction intellectuelle est aussi un sésame. La nouvelle université de Strasbourg, qui depuis sa réunification en 2009 rassemble en une même instance les sciences humaines, le droit et les sciences dites exactes, dispose d’un atout supplémentaire pour faire valoir ses mérites sans qu’on la suspecte de vantardise. En ces temps de vaches maigres, c’est forcément bon à prendre.


Vient un moment où il faut savoir renoncer aux dérives de l’autoflagellation et être fier de ce qu’on sait faire. Ce prix Nobel arrive à point nommé. Un juste prix !

Retours

Le saviez-vous ? Monsieur Juppé est de retour. Au gouvernement, depuis déjà quelque temps. Et désormais au premier plan des supputations élyséennes. C’est que notre Président traverse une très mauvaise passe, un grand trou d’air dans les sondages qui font douter de ses chances de victoire. Or la nature politique a horreur du vide, comme elle déteste les défaites annoncées. Il se dit aussi que notre Président pourrait bientôt être tenté de prendre un long congé parental, de s’en aller dorloter son bébé plutôt que rester materner une majorité apeurée... Et c’est ainsi que Monsieur Juppé est de retour. Toujours sérieux et cassant tendance pin des Landes, avec ses 66 ans et une ambition de jeune premier pour 2012. C’est, nous disent les experts politologues, le retour du recours. Pourquoi pas... Au fait, le saviez-vous ? Les Rolling Stones songent à redonner quelques concerts en 2012.

L’iPhone 5 déclenche le grand tam-tam mondial

Apple doit présenter son nouveau smartphone mardi soir à 19 heures (heure française). Un lancement planétaire précédé d’un immense buzz, de fuites farfelues… et de quelques révélations.

Fantasme planétaire, la sortie du nouvel iPhone 5 est le grand événement high-tech de l’année. Lors d’une grand-messe 2.0, la firme Apple va dévoiler mardi soir à 19 heures la dernière génération d’iPhone, dont la sortie est prévue pour le 14 octobre.
Un véritable baptême du feu pour le nouveau directeur général, Tim Cook, qui remplace Steve Jobs depuis bientôt un mois en raison de problèmes de santé. Après la présentation de l’iPhone 4s, qui ne serait autre qu’un iPhone 4 survitaminé (qui intègre le processeur iOS 5), les yeux devraient être surtout rivés sur l’iPhone 5 dont la version 32 Gb serait vendue 639,99 $...
Dans les usines de Foxconn à Shenzhen (Chine), la fabrication du dernier modèle d’Apple est en marche. Près de 22 millions de modèles seront fabriqués sur une période de trois mois, selon les derniers chiffres qui circulent.
Depuis des mois, les rumeurs les plus folles circulent sur les sites spécialisés : écran 3D, clavier hologramme… Tout le monde a le droit de rêver ! Quelques révélations crédibles ont toutefois filtré ces derniers mois.
L’iPhone est le smartphone le plus vendu dans le monde, avec plus de 128 millions de modèles écoulés depuis sa première commercialisation, en 2007. Mardi soir, Steve Jobs devrait être présent lors de la présentation, sans doute l’ultime tour de piste pour le mythique fondateur d’Apple.

Ecran 4 pouces

Côté design, le nouvel iPhone 5 fait peau neuve. Plus grand, plus léger, plus fin et plus incurvé, le nouveau smartphone de la marque à la pomme disposera d’un écran de 4 pouces (10,2 cm). Celui-ci devrait toutefois afficher la même résolution graphique que l’iPhone 4 (960 x 640 pixels). Dès la sortie, le nouveau smartphone d’Apple sera décliné en deux coloris : noir et blanc.

Processeur iOS 5

L’iPhone 5 sera équipé du nouveau processeur A5, à l’image de son grand frère l’iPad 2. L’appareil est boosté par une mémoire vive de 1 Go. Autres nouveautés, la capacité maximale de stockage devrait passer à 64 Go, soit le double de celle de l’iPhone 4. Concernant la 4G, il s’agit plutôt d’une 3G améliorée.

Caméra 8 mégapixels

L’appareil photo intégré va être amélioré. Un nouveau capteur de 8 mégapixels devrait équiper l’Iphone 5. Des photos en plus haute résolution mais également des vidéos en full HD 1080P.

Reconnaissance vocale

La grande nouveauté, c’est la nouvelle forme de reconnaissance vocale. Il sera dorénavant possible de jongler avec toutes les fonctionnalités du smartphone : enregistrer un rendez-vous, rechercher un restaurant sur une carte, saisir un mail ou encore un SMS…
Des fuites bien orchestrées

Depuis plusieurs mois, une série de « révélations » ont filtré sur le Web. Une véritable économie de la rumeur qui profite à Apple.

Une fuite contrôlée par un ingénieur d’Apple
Le 22 juillet dernier, la photo d’une assiette de sushis, sur le site Flickr, a déclenché le buzz planétaire. Le cliché était posté par Anton D’Auria, un ingénieur d’Apple, avec une résolution de 2.526 x 4.364 pixels, donc pas avec un iPhone comme il le prétendait, mais nécessairement avec un capteur de 8 mégapixels : celui qui devrait équiper le prochain iPhone 5 ! La photographie a fait le tour du monde, avant d’être retirée du site Internet. Le teasing parfait !

Un iPhone 5 accidentellement égaré
L’histoire se répète pour Apple. Un ingénieur de la firme à la pomme aurait oublié en juillet dernier un prototype de l’iPhone 5 dans un bar mexicain de San Francisco, selon le site américain Cent. Immédiatement, Apple aurait retrouvé la trace de l’appareil dans un immeuble de San Francisco grâce à la géolocalisation. Malgré la perquisition, l’homme niera avoir eu l’objet entre les mains. L’appareil aurait été revendu 200 $ (140 €) sur le site de petites annonces Craiglist.

Les fabricants de housses dans les starting-blocks
En Asie, les sous-traitants s’activent depuis plusieurs semaines. Les usines de Foxconn à Shenzhen (Chine), où sont assemblés les iPhone, ne sont pas totalement étanches aux fuites. Un prototype d’iPhone 5 aurait ainsi été dérobé la semaine dernière, affirme le blog MIC Gadget. Le fabricant Case-Mate a publié sur son site Internet, durant quelques heures, des photos de ces futures coques pour iPhone 5, qui « semblaient authentiques », a confié un ingénieur Apple au New York Times.

Grèce: qui aide qui?

En 2008, Sarkozy et Merkel promettaient de « moraliser le capitalisme ». Début 2009, après avoir touché des centaines de milliards de dollars au titre du sauvetage du système financier, les banques françaises et allemandes s’empressaient de les prêter. A la Hongrie, à la Grèce, à l’Italie, à des pays à risque.

Dus au risque, les taux d’intérêt élevés de ces prêts étaient garants de bénéfices rapides. Quant au risque encouru, le calcul des banques était clair: «les européens ne vont pas les laisser tomber, ils vont payer à leur place».

Octobre 2011, voilà qui est fait. Après la France, c’est à une large majorité que le Bundestag a voté le nouveau plain d’aide à la Grèce. Les voilà, les milliards pour rembourser les banques, françaises et allemandes, détentrices de 41% de la dette grecque!

Et demain? Un plan d’aide au Portugal dont 48% de la dette est aux mains des banques françaises et allemandes? Et à l’Espagne, dont les mêmes banques détiennent aussi presque la moitié? Sans parler de l’Italie, dont plus de la moitié de la dette est en mains françaises, de banques pour qui, comme BNP-Paribas, les besoins en liquidités sont criants…

C’est un immense transfert interne de richesses qui en cours, de la poche des salariés qui paient des impôts et sont en droit de bénéficier des prestations publiques vers les coffres des banques.

Ce sont des milliards d’argent public soustraits aux budgets de l’Allemagne et de la France qui, sous forme d’aide à la Grèce aujourd’hui, aux autres demain, sont reversés aux banques, allemandes et françaises.

Et pas qu’aux banques car, parmi ses créanciers figurent en très bonne position le complexe militaro-industriel français dont la Grèce est le 3ème client ou Siemens.

La multinationale allemande -qui a graissé la patte des deux grands partis grecs- a vendu au pays un système antimissiles, un système de digitalisation des centres de téléphonie, un autre, de sécurité dit C41 -qui n’a jamais fonctionné- à l’occasion des Jeux Olympiques de 2004 et du matériel pour les chemins de fer.

Elle exige des liquidités en retour. Tout comme Thyssen, autre créancier de la Grèce, qui lui a vendu -pour cinq milliards d’euros- des sous-marins… qui penchent dangereusement à gauche !

Le prix de ce sauvetage pour la population grecque est connu. Alors que le principal propriétaire foncier du pays, l’église orthodoxe, est exemptée d’impôts, ce sont les retraites de plus de 1200 euros qui sont amputées de 20% ! Ce sont les salaires qui sont réduits, ce sont 30'000 fonctionnaires qu’on licencie, c’est la TVA qu’on augmente. Pour rembourser les banques!

Dans ce contexte, le plan de financement de la Grèce n’est pas la solution, mais bien le problème. Car la solution, comme pour l’Argentine en 2001 ou l’Equateur cinq ans plus tard réside dans le refus de payer la dette.

Et dans la bataille pour l’expropriation des banques et la création d’un service public du crédit.

Tout est possible, même un sursaut

A la veille du sommet européen du 18 octobre et du G20 en novembre, les principes fondateurs de l'Europe sont en plein changement. La crise a le mérite de faire avancer l'Union, mais le temps presse pour que ce soit dans le bon sens. 
L’Europe est en train de changer. La crise financière actuelle aura eu le mérite de révéler les faiblesses du logiciel et l’aura fait avancer au moins aussi vite ces derniers mois que dans les années 1980 et au début des années 1990 sous l’impulsion de la troïka de l’époque, Mitterrand, Kohl et Delors.
Un à un, les dogmes fondateurs de Maastricht ont explosé. L’euro n’est plus sacro-saint. Il est désormais permis d’envisager d’en sortir, temporairement ou définitivement. La Banque centrale européenne l’a certes soutenu tout en bridant l’inflation. Mais Jean-Claude Trichet n’a pas hésité à s’affranchir de l’orthodoxie en rachetant des milliards de dettes souveraines d’États en difficulté.
Pire, demain son indépendance pourrait être remise en question. On évoque en effet depuis plusieurs mois la création d’une structure européenne de gouvernance économique. Notre président, Herman Van Rompuy, est à la manoeuvre sur ce dossier, poussé du côté français, et devrait faire des propositions lors du prochain sommet européen dans deux semaines.
Pendant ce temps, la Commission de José Manuel Barroso, jadis emblème de l’idéal fédéraliste, brille par son absence dans cette crise. Les décisions se prennent sans elle, même si Barroso tente de reprendre la main en s’appropriant le dossier des eurobonds ou encore celui de la transformation du FESF en Fonds monétaire européen. L’hypothèse d’un nouveau traité, d’une fédération d’États-nations ou celle d’une Europe à deux ou trois vitesses sont sérieusement évoquées, même par les plus "européistes".
L’intergouvernementalité est de retour. Les chefs d’État sont directement aux manettes du vaisseau européen avec, à leur tête, le tandem fondateur franco-allemand. Hélas, celui-ci fonctionne mal, on l’a vu ces derniers mois. Sa vision est tantôt communicante, tantôt comptable, rarement historique. L’opportunité de réinventer l’Europe est pourtant là. C’est même une ardente obligation, si l’on veut éviter que le G20 de novembre soit celui du désastre.

Opinion

Pour Joseph Stiglitz, la BCE se trompe

Acteur principal de la lutte contre la crise de la dette dans la zone euro, la Banque centrale européenne s’appuie sur "une philosophie qui a échoué", accuse Joseph Stiglitz. Interrogé par le quotidien tchèque Hospodářské noviny, le prix Nobel d’Economie critique l’indépendance "idéologique" des banques centrales, "qui ont maîtrisé la crise financière d'une manière beaucoup moins réussie" que les banques dirigées par les gouvernements. Car "au lieu d'être responsables devant les citoyens elles étaient responsables devant les marchés". La BCE devrait désormais s’occuper non seulement de l’inflation mais aussi de la politique d’emploi, de la croissance et de la stabilité financière.
Joseph Stiglitz ne prévoit pas de réprise économique dans les années à venir, car celle-ci est sapée par les plans d’austérité visant à maîtriser les dettes souveraines des Etats européens. Il est désormais nécessaire de créer "un cadre institutionnel de stabilité et responsabilité". Et pour le prix Nobel, l’Europe peut s’inspirer de... l'Inde, où la banque centrale est "indépendante et professionnelle, mais en même temps responsable devant le gouvernement".