lundi 26 septembre 2011
L’automne est ensoleillé sur la France, mais décidément pluvieux sur l’Elysée. Comme si un micro climat de perturbations s’acharnait sur notre Président…
La semaine dernière, il a vu deux amis très proches, messieurs Gaubert et Bazire, être mis en examen. Puis un autre très proche, monsieur Hortefeux, se faire prendre les doigts dans la prise du téléphone. Et c’est maintenant le Sénat, éternelle maison de la droite, qui vacille et menace de tomber à gauche. Pis, les troupes se débandent, le dissident Pierre Charon est élu, l’amie Isabelle Balkany est battue. Alors certes, perdre une élection n’a jamais empêché de gagner la suivante, et l’on a déjà vu des VRP en casseroles se faire réélire. Mais cumuler les affaires plus les revers, ça commence à faire beaucoup. Pas sûr que la naissance d’un petit Bruni-Sarkozy dans une semaine suffise à annoncer le printemps de notre Président.
L'idée d'un défaut grec gagne du terrain
La possibilité d'un défaut de la Grèce sur sa dette a pris de l'ampleur vendredi, et même l'engagement du G20 à faire le nécessaire pour empêcher que la crise en zone euro ne sape les banques et l'activité économique n'est pas parvenu à apaiser les marchés financiers mondiaux.
Athènes a démenti des informations de la presse grecque affirmant que l'un des scénarios envisagés pour sortir de la crise était un défaut ordonné avec une décote de 50% pour les détenteurs d'emprunts souverains.
Le ministère grec des Finances a réagi à ces articles en assurant que le pays était déterminé à mettre en oeuvre le deuxième plan d'aide international, de 109 milliards d'euros, défini le 21 juillet. "Toutes les autres discussions, les rumeurs, les commentaires, les scénarios détournent notre attention de cet objectif central", a dit le ministre Evangelos Venizelos dans un communiqué.
De son côté, Klaas Knot, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a estimé que le scénario d'un défaut grec ne pouvait plus être écarté, devenant ainsi le premier banquier central de la zone euro à admettre la perspective d'une telle issue, longtemps exclue par les dirigeants européens.
"C'est l'un des scénarios", a-t-il dit au quotidien néerlandais Het Financieele Dagblad. "Tous les efforts visent à prévenir cela, mais je suis désormais moins certain d'exclure une faillite qu'il y a encore quelques mois", a-t-il ajouté, se demandant "si les Grecs se rendent compte de la gravité de la situation".
LES BANCAIRES GRECQUES À LA PEINE
L'aversion au risque s'est encore accentuée après que Deutsche Bank a déclaré que la décote que les investisseurs privés ont accepté de passer sur les titres de dette souveraine grecs dans le cadre du deuxième plan de sauvetage d'Athènes pourrait être supérieure aux 21% retenus lors de la définition du programme.
Les Bourses européennes effaçaient leurs pertes en fin d'après-midi mais dans un marché toujours très nerveux, les investisseurs étant de plus en plus sceptiques quant à la capacité des gouvernements à sortir de la crise de la dette souveraine et du marasme économique.
L'euro restait sous pression, tout en regagnant du terrain au-dessus de 1,35 dollar après son plus bas de huit mois touché la veille contre la devise américaine.
En particulier, les investisseurs semblent déçus par le fait qu'aucune mesure précise n'accompagne l'engagement des ministres des Finances et banquiers centraux du G20 à agir pour endiguer la crise.
Dans un marché toujours très volatil, les valeurs bancaires se sont retournées à la hausse dans l'après-midi, semble-t-il après des propos d'Ewald Nowotny, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, jugeant qu'il serait peut-être souhaitable de réintroduire les appels d'offres à un an.
Mais les banques grecques chutait de 8% après l'abaissement par l'agence de notation Moody's des notes de huit établissements du pays.
LA RECAPITALISATION AU CENTRE DES DÉBATS
Dans ce contexte, la question d'une recapitalisation des banques européennes les plus vulnérables paraît de plus en plus pressante aux yeux des investisseurs.
Les banques grecques n'ont pas besoin d'être nationalisées mais devraient recevoir un soutien direct du fonds de sauvetage de la zone euro, a préconisé le chef d'une délégation de l'Union européenne chargée d'aider Athènes à mettre au point son programme de réformes.
Selon le président de l'Autorité française des marchés financiers (AMF), entre 15 et 20 banques européennes ont besoin d'une recapitalisation. Jean-Pierre Jouyet a en outre appelé à "retrouver des investisseurs privés qui viennent augmenter le capital de ces banques".
Mais la Commission européenne a assuré qu'il n'y avait aucun plan de recapitalisation des banques prévu au niveau européen, jugeant les établissements du continent bien plus solides qu'il y a trois ans.
Quelque 420 milliards d'euros de capital ont été injectés dans les banques européennes depuis la crise financière de 2008 et cette recapitalisation se poursuit, a souligné lors d'une conférence de presse Olivier Bailly, porte-parole de l'exécutif européen.
Si l’Allemagne quitte la Zone Euro
1) Certains biens exportés par l’Allemagne ne seront pas remplacés par des substituts même si leur prix augmentait en devises étrangères car la demande pour certains biens est moins ou pas élastique (pensez aux produits pharmaceutiques, aux voitures de luxe et à certains biens de haute technologie).
2) Comme presque tous les pays, l’Allemagne consomme beaucoup de produits importés. Une appréciation de devise augmenterait le pouvoir d’achat de 100% de la population Allemande. Les gens auraient plus de revenu disponible pour acheter d’autres biens, dont certains sont produits en Allemagne, ce qui amortirait l’impact de la baisse des exportations.
3) L’Allemagne produit des voitures et des biens industriels, mais elle ne produit pas beaucoup de ressources (acier, nickel, zinc, cuivre, métaux rares, pétrole, gaz naturel) qui entrent dans leur fabrication. Une appréciation de la devise viendrait donc faire grandement baisser les coûts des intrants de production et amortir l’impact.
4) Qu’arriverait-il aux taux d’intérêt en Allemagne dans un tel scénario? Ils baisseraient. Donc les coûts de financement des entreprises Allemagne diminueraient, ce qui amortirait aussi l’impact de la baisse des exportations.
5) Les entreprises Allemandes pourraient utiliser leur devise appréciée pour faire des acquisitions à l’étranger. Le rapatriement des profits viendrait gonfler les recettes fiscales de l’État, ce qui améliorerait encore plus sa flexibilité budgétaire, si bien qu’il pourrait peut-être même diminuer les impôts des entreprises, ce qui viendrait aussi amortir le choc de la devise.
Pour moi il ne fait aucun doute que ce scénario est le meilleur pour le peuple Allemand, et c’est d’ailleurs ce que la population souhaite. Il faudra voir si les politiciens respecteront les désirs du peuple. N’est-ce pas cela la démocratie? Est-ce que les keynésiens/gauchistes sont prêts (encore) à cracher sur la démocratie pour arriver à leurs fins? Je n’en serais pas surpris…
Comment je sais que tout cela se produira ainsi? Parce que le Canada est passé par là! Notre devise est passée de $0.65/USD à plus de $1.00/USD. Je vous invite à faire une moyenne des principaux indicateurs économiques du Canada et du Québec pendant la période où notre taux de change était inférieur à $0.70 et à les comparer à ceux de l’ère $0.95-$1.05. Quel Canada/Québec préférez-vous? Moi je choisi le second sans hésiter! L’Allemagne devrait faire de même.
En 2007, Nicolas Sarkozy avait promis qu’avec lui «tout serait possible». Il a tenu parole au-delà de cette promesse puisque le Sénat a basculé à gauche. Une première dans l’histoire de la V e République dont le président se serait bien passée.
Le fonctionnement normal des institutions, pourtant, ne sera pas affecté par ce bouleversement qu’on savait envisageable mais dont on doutait de la probabilité: l’Assemblée nationale, élue au suffrage universel direct, conserve sa prééminence législative et en cas de conflit avec le Sénat sur un texte de loi, c’est elle qui, de toute façon, a le dernier mot. À la limite, cette cohabitation en mode mineur ne sera pas moins confortable pour le gouvernement qui ne sera plus obligé de tout négocier pied à pied avec les sénateurs de son propre camp, et pourra tout simplement imposer sa lecture... Ni le budget de l’État, ni celui de la Sécurité sociale pour 2012, les deux grands rendez-vous de ce trimestre ne pourront être bloqués, et le PS a déjà promis qu’il n’avait pas l’intention de se livrer à une stratégie d’obstruction.
Tout de même. Le Congrès de la Règle d’or est définitivement à l’eau dans le bassin de Neptune. Désormais, le chef de l’État sait qu’il n’arrivera jamais à réunir une majorité des deux tiers pour l’adopter à Versailles. Par ailleurs, le PS exploitera la tribune que lui offrirait le contrôle du «plateau» au palais du Luxembourg pour donner plus d’écho encore à la critique de l’action gouvernementale avec, en ligne de mire, les élections de 2012.
Mais le plus grave, pour la majorité, est ailleurs. Nicolas Sarkozy et François Fillon ont beau affirmer - dans une figure imposée par les éléments de langage - que la «poussée» de la gauche ne les a pas surpris, la «perte» de la Haute assemblée est un symbole qui fait mal, très mal à sept mois d’une présidentielle. Car cette fois, ce ne sont ni les soubresauts de la crise économique, ni même le climat des affaires qui ont provoqué la quatrième défaite du camp présidentiel - sur cinq scrutins - depuis le début du quinquennat. Ce qui est en cause, c’est la gouvernance de l’exécutif et la gestion brutale de la réforme territoriale, courageuse, mais imposée par la force.
Le président de la République paie aussi son incapacité à tenir les troupes de la droite qui se sont divisées au-delà du raisonnable. L’atmosphère de règlements de comptes qui régnait hier soir autour du secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, en dit long sur les ressentiments divers et variés qui, par-delà les rivalités naturelles, minent le mouvement.
Nicolas Sarkozy est loin d’avoir encore perdu la présidentielle mais ce désastre sénatorial ternit son image - de l’intérieur cette fois - concourt à contester un peu plus encore son autorité déjà entamée parmi les siens et nourrit les doutes sur la pertinence d’un éventuel second mandat. Le premier s’est achevé hier soir.
Le climat économique se dégrade fortement en France
L'indicateur synthétique du climat des affaires dans l'industrie manufacturière a baissé de six points en septembre, tandis que la confiance des ménages français s'est nettement dégradée durant l'été.
L'indicateur du climat des affaires dans son ensemble, en incluant les services, le bâtiment, le commerce de gros et le commerce de détail, a parallèlement baissé de huit points à 97. "Le climat conjoncturel se dégrade dans tous les secteurs à l'exception du bâtiment", souligne l'Insee. L'indicateur des services chute quant à lui de huit points à 95. L'indicateur de retournement, en léger repli depuis avril, "bascule nettement en zone défavorable".
Par ailleurs, la confiance des ménages français s'est nettement dégradée durant l'été, toujours selon l'Insee. L'indicateur synthétique de la confiance des ménages ressort à 80, en baisse de cinq points par rapport à juillet, et se situe désormais au plus bas depuis février 2009.
Tombé à 77 en octobre 2008, ce baromètre du moral des consommateurs était remonté à 91 début 2010. Il évolue depuis septembre 2007 en dessous de sa moyenne historique de 100. Dans un contexte dominé par la crise de la dette et la baisse des marchés financiers, l'opinion des ménages sur leur situation financière personnelle future baisse rapidement, précise l'Insee dans un communiqué: le solde correspondant cède six points en septembre par rapport à juillet.
De plus, les ménages jugent que le moment est nettement moins favorable pour épargner, le solde correspondant abandonnant huit points et repassant sous sa moyenne historique. Les craintes d'évolution du chômage sont en forte hausse tandis que le solde des réponses sur l'évolution du niveau de vie futur chute.
Le sans-faute de Christine Lagarde après 100 jours au FMI
L'ex-ministre de l'Economie française a su se couler dans l'héritage réformiste de son prédécesseur, Dominique Strauss-Kahn, tout en préservant son indépendance et son style.
Près de cent jours après sa prise de fonctions, le 5 juillet, l'ex-ministre de l'Économie française fait l'unanimité, hors et dans une institution où elle commence à prendre ses marques. "Jusqu'à présent, elle a été à l'écoute. Elle a posé de nombreuses questions aux membres du Conseil, ce qui est plutôt inhabituel pour un directeur général, explique Domenico Lombardi, président de l'Oxford Institute for Economic Policy et ancien administrateur du Fonds pour l'Italie. Elle a entamé un débat avec eux sur le futur rôle du FMI dans les crises internationales, sans a priori. Les représentants des économies émergentes ont ainsi pu avoir des opportunités pour exprimer leurs inquiétudes."
Depuis son intronisation, Christine Lagarde a également multiplié les interviews et les interventions publiques, comme à New York devant l'influent think tank Council on Foreign Relations (CFR) ou tout récemment face aux caméras de CNBC, la puissante chaîne d'informations financières. Sa sortie la plus remarquée reste son discours à Jackson Hole, lors du symposium annuel des banques centrales. "Elle m'a particulièrement impressionné, se souvient Steven Dunaway, membre du CFR et ancien directeur du département Asie-Pacifique du FMI. Elle a attiré l'attention sur les dangers de la rigueur budgétaire." Devant les grands argentiers de la planète, la nouvelle directrice générale du FMI a prouvé "qu'elle n'hésiterait pas à exprimer ses opinions" alors que les gouvernements européens se sont engagés dans des plans massifs d'économies, ajoute Edwin Truman, du Peterson Institute for International Economics. "Il était important qu'elle prouve rapidement qu'elle servait les intérêts de tous les pays, et pas seulement ceux des Européens", poursuit cet ex-secrétaire adjoint du Trésor américain.
Bâtir sa crédibilité
En affirmant publiquement qu'une recapitalisation des banques européennes était "urgente", Christine Lagarde s'est certes attiré les foudres des responsables politiques européens. Mais "elle a aussi montré qu'elle s'adaptait aux vues du personnel du FMI et aux recherches qu'ils avaient effectuées avant son arrivée", estime Edwin Truman. "Elle s'est attachée à défendre l'indépendance de l'institution, à bâtir et à renforcer sa crédibilité personnelle et à montrer qu'elle n'avait pas l'intention de se plier aux pressions émanant des dirigeants européens", renchérit Domenico Lombardi. Une absolue nécessité vis-à-vis des autres membres du Fonds, dont certains redoutaient qu'elle ne soit qu'une simple "exécutante", une "marionnette" aux services de ses ex-collègues du Vieux Continent. "Mais si la Grèce ne parvient pas à remplir ses promesses d'ajustements, passera-t-elle outre les éventuelles pressions politiques pour refuser de fournir de nouvelles aides financières ? Osera-t-elle dire non aux responsables européens ?", s'interroge Steven Dunaway.
Dilemme en perspective
Pour l'instant, le FMI ne veut pas mettre en péril les programmes d'aide aux économies en difficulté de la zone euro. Mais cela pourrait bien changer : au sein de l'institution, notamment parmi les représentants des pays émergents, le scepticisme grandit. Si bien que certains envisagent de ne pas cofinancer les prochains plans de sauvetage. Un potentiel dilemme en perspective pour Christine Lagarde, qui y jouera à nouveau sa crédibilité en tant que directrice d'une institution indépendante. "Le Fonds sera bien plus prudent avant de s'engager, estime Domenico Lombardi. Dominique Strauss-Kahn aurait certainement milité pour une attitude plus active et agressive." Mais "la substance de son message envers les Européens est sensiblement la même, nuance Edwin Truman. Il y avait dans les propos de son prédécesseur le même sens de l'urgence face à la situation en Grèce".
Trois mois après son arrivée, Christine Lagarde n'a pas rompu avec l'héritage de Dominique Strauss-Kahn, dont le travail au sein de l'institution a été unanimement salué. Elle devrait ainsi s'efforcer de mener à bien la réforme du FMI, même si les Européens se montrent toujours réticents à tout changement qui réduirait leur poids et leurs droits de vote. "Elle va essayer d'influer sur les membres du Fonds durant ces assemblées générales pour qu'ils acceptent la réforme" votée en décembre 2010, avance Domenico Lombardi. "Avec le temps, elle fera probablement des choix différents de ceux que DSK aurait pu faire", anticipe Edwin Truman. Elle imprimera alors sa marque de fabrique.
Sénat à gauche : la fin de la «règle d'or» budgétaire
Même si l'Assemblée nationale a toujours le dernier mot sur les textes de loi, une majorité de gauche au Sénat va compliquer les choses pour le gouvernement français, à sept mois de la présidentielle, en particulier pour le débat budgétaire qui risque d'être explosif. Adieu la fameuse «règle d'or» budgétaire souhaitée par Nicolas Sarkozy.
Larcher : sur les budgets «la discussion va être tendue». «Un Sénat clairement dans l'opposition, cela veut dire par exemple un débat sur le projet de loi de Finances qui serait d'une autre nature», avait dit le président UMP sortant du Sénat Gérard Larcher, avant le scrutin. Pour lui, de toutes façons, la discussion des budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale pour 2012, qui vont décliner le plan de rigueur du gouvernement, va être tendue. «J'ai dit à François Baroin (Economie) et Valérie Pécresse (Budget): avec la majorité sénatoriale qui va sortir, attendez-vous à un rendez-vous d'automne exigeant», a prévenu Gérard Larcher.
La «règle d'or» ne peut pas être inscrite dans la Constitution. Avec une majorité de gauche au Sénat, le président de la République n'a plus la possibilité de réunir le Parlement en congrès pour faire adopter une modification de la Constitution pour laquelle il faut une majorité des 4/5e, comme par exemple l'inscription de la règle d'or budgétaire. Par ailleurs, la gauche pourra retarder l'adoption des textes.
Une meilleure représentation de la gauche. Par ailleurs, un président du Sénat de gauche - considéré comme le 2e personnage de l'Etat car assurant l'intérim du président de la République en cas d'incapacité ou de décès - présent au côté de Nicolas Sarkozy dans les grandes manifestations républicaines aura une portée symbolique et politique forte. Sans compter les pouvoirs de nomination qu'il possèdera notamment au Conseil constitutionnel ou au Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Le PS veut rendre au Sénat «son rôle politique» et rénover les liens avec les élus locaux. La gauche avait connu une situation identique durant le premier septennat (1981-1986) de François Mitterrand, puis de 1988 à 1993 et ensuite pendant la troisième cohabitation (1997-2002), lorsque Lionel Jospin était Premier ministre. «Nous n'avons aucune volonté d'obstruction», a promis d'ores et déjà le chef de file des sénateurs socialistes, Jean-Pierre Bel. «Nous entendons rendre au Sénat tout son rôle politique» alors que Gérard Larcher «s'est aligné sur le gouvernement en ce qui concerne par exemple la réforme territoriale ou celle des retraites», avait-il dit à l'AFP. «Une de nos obligations sera de rénover le lien avec les élus locaux et pour cela nous allons organiser très rapidement des états généraux pour préparer un Acte 3 de la décentralisation», avait-il annoncé.
Un sérieux atout si la gauche gagne la présidentielle. A plus long terme, un Sénat de gauche «sera pour le prochain président de la République, s'il est de gauche, un sérieux atout», a pronostiqué François Hollande, candidat à la primaire socialiste. «Pour la première fois, l'Assemblée nationale, le Sénat et le président de la République pourraient être de gauche, ce qui aura un poids important en cas de révision constitutionnelle», fait valoir le politologue Bruno Jeanbart (OpinionWay).
Résultat sénatoriales : Historique ou arithmétique ?
L’Europe vers le joug mondialiste, par Frédéric Courvoisier et Spencer Delane
Nous pouvons affirmer ce soir avec la certitude la plus absolue que le premier point de l’agenda que nous avons détaillé la semaine dernière, à savoir un troisième plan de « sauvetage » pour la Grèce, sera décidé avant la mi-novembre, et qu’une des conditions sine qua none dictée par Bruxelles sera la mise sous tutelle directe et totale de ce pays par un triumvirat composé de cadres du FMI, de la BCE et de la Commission européenne.
La Grèce ne sortira pas du piège de l’euro
Certains esprits brandissent l’article 50 du Traité sur l’Union européenne (TUE), prétendant qu’il est possible pour la Grèce de sortir de la zone euro. L’article 50 du TUE ne parle pas de l’euro ni de la zone euro, mais de l’Union européenne. Peu importe. Que dit cet article ?
1. Tout État membre peut décider, conformément à ses règles constitutionnelles, de se retirer de l’Union.
2. L’État membre qui décide de se retirer notifie son intention au Conseil européen. À la lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négocie et conclut avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union. Cet accord est négocié conformément à l’article 218, paragraphe 3, du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Il est conclu au nom de l’Union par le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.
Intéressant. Donc, s’il n’y a pas majorité qualifiée au sein du Conseil ( soit 55% des membres du Conseil, comprenant au moins quinze d’entre eux et représentant des Etats membres réunissant au moins 65% de la population de l’Union), il n‘y a pas de voie de sortie. Que nous apprend encore l’article 218 paragraphe 3 ?
3. La Commission, ou le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité lorsque l’accord envisagé porte exclusivement ou principalement sur la politique étrangère et de sécurité commune, présente des recommandations au Conseil, qui adopte une décision autorisant l’ouverture des négociations et désignant, en fonction de la matière de l’accord envisagé, le négociateur ou le chef de l’équipe de négociation de l’Union.
On le comprend bien. C’est théoriquement possible, mais pratiquement conçu pour être irréalisable.
Admettons que, par quelques miracles, la Grèce sorte tout de même de l’euro. Sur quelle base pourrait-t-elle émettre une monnaie nationale et ramener son économie sur les rails ?
Pour recréer sa monnaie, la Grèce devrait indexer sa dette publique sur un panier de référence de monnaies – qui pourrait être constitué du dollar, du yen, du franc suisse, etc. – de façon à protéger les détenteurs de la dette publique – et par voie de conséquence toutes les dettes, puisque la dette publique sert de référence – contre les effets, les dommages collatéraux, qui pourraient résulter de sa sortie de la zone euro. Car même si la Grèce se met en situation de défaut, même partiel, il va bien falloir trouver une solution pour ses créanciers.
La Grèce aurait donc besoin que d’autres pays investissent massivement dans son économie – des montants qui dépasseraient de très loin sa dette actuelle. Car si elle ne trouve plus personne pour se financer elle se retrouvera très vite au niveau économique du Sierra Leone ou du Burundi – une éventualité qui devrait être de nature à calmer très vite la rue et ses prétendus « insoumis », toutes tendances confondues. La Grèce pourrait-elle autofinancer sa monnaie ? Et comment ? Grace à l’or qu’elle n’a pas ? En empruntant à des banques étrangères alors que sa situation actuelle menace de les mettre en faillite ? En imposant un impôt spécial à toutes les fortunes qui ont déjà mis les voiles ? L’euro est un piège dans lequel il n’y a pas d’issue. Il ne fallait pas y entrer.
La contestation des « masses » ne servira à rien
L’Euro est en effet un piège, car en empêchant les Etats membres de la zone de retrouver leur monnaie nationale, et d’en dévaluer sa valeur, elle permet de dévaluer le prix du travail et donc, comme nous avons tenté de l’expliquer dans une série d’articles, d’utiliser cette crise afin de reconfigurer l’économie.
Il est donc nécessaire, conformément à nos points 2 et 3 de l’agenda, que la crise s’amplifie encore de sorte à ce que la Grèce soit contrainte à un défaut partiel, qui entrainera une série de faillites bancaires à travers l’Europe et le défaut d’autres pays européens déjà en difficulté.
Nous aurions tort de penser que les masses pourraient empêcher le cours des catastrophes en se révoltant. L’histoire moderne n’a pas été avare d’exemples contraires, illustrant plutôt, chez les dites masses, une assez constante détermination à ne pas se révolter en dépit de ce qu’elles savaient, et même à ne pas savoir en dépit de l’évidence, ou du moins à se comporter en comme si elles ne savaient pas
Un plan « clandestin » pour imposer une Europe fédérale
La société dans laquelle nous vivons n’est pas aussi transparente qu’elle le prétend, ou elle ne l’est pas comme elle le prétend. Elle ne parait si déconcertante que parce que les intérêts agissants y sont la plupart du temps cachés, et les rapports de causalité falsifiés. Dans un entretien accordé la semaine dernière au quotidien Le Monde (1), Jacques Sapir, économiste renommé et directeur Centre d’études des modes d’industrialisation (CEMI-EHESS), bien que l’axe central de son analyse diffère de la notre, explique comment certaines de nos élites politiques ont manœuvré, au moins depuis 1985, afin de préparer le terrain à la situation actuelle :
« Il faut rappeler le rôle extrêmement néfaste qu’ont eu un certain nombre d’hommes politiques français, ainsi que des hauts fonctionnaires, qu’il s’agisse de Jacques Delors, de Pascal Lamy ou d’autres, dans la déréglementation financière généralisée que nous avons connue en Europe à partir de 1985-1986. Sur le fond, on a voulu faire avancer la solution d’une Europe fédérale sans le dire aux populations.
La construction européenne a été faite de telle manière qu’elle incluait des déséquilibres structurels dont les pères de l’Europe espéraient que les solutions iraient chaque fois un peu plus en direction du fédéralisme. Ce fédéralisme furtif, ou clandestin, comme l’on veut, ne tenait pas compte des réactions des peuples, et ne tenait pas compte de l’enracinement extrêmement profond des nations qui constituent l’Europe. On peut toujours aujourd’hui reprocher aux différents pays leurs égoïsmes, on peut toujours aujourd’hui reprocher aux classes politiques de France, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, leur manque d’initiative et leur aveuglement face à la crise de l’euro, qui était une perspective inévitable depuis 2009.
Mais sur le fond toutes ces incompétences renvoient en réalité à un projet politique. Ce projet qui avait été refusé lors du référendum de 2005, que ce soit en France ou aux Pays-Bas, et que l’on a cherché à imposer malgré tout via la notion de contrainte économique. »
Vers une division de la zone euro en deux monnaies…
L’idée de mutualisation de la dette ou celle de l’émission massive par la banque centrale européenne (BCE) de crédits au profit des Etats membres ayant été enterrées par un arrêt du tribunal de Karlsruhe – pour lequel nous rappelions il y a quelques jours qu’il est garant de la souveraineté de l’Allemagne – ces deux solutions, qui n’auraient d’ailleurs été efficaces qu’à court terme, peuvent être oubliées.
Comme nous l’indiquions dans le point 4 de notre agenda, la dissolution de la zone euro n’étant pas à l’ordre du jour, la dernière option passe par une scission de la monnaie unique en deux entités : l’euro mark pour les pays du nord et Israël dans l’immédiat, puis l’intégration progressives des pays de l’est dont l’économie le permet, et l’euro franc pour les pays du sud, les pays des Balkans et, à terme, la Turquie et les pays du Maghreb, après qu’ils aient été restructuré par quelques « révolutions arabes »
… et l’intégration de l’Union pour la Méditerranée
Nous pensions que l’Union pour la Méditerranée (UPM) était en panne depuis 2008, et voilà que, galvanisée par l’opportun « printemps arabes » et la propice « crise de la dette des Etats », il renait de ses cendres. C’est ce que son secrétaire général, Youssef Amrani, écrivait le 13 septembre dernier dans le quotidien Le Monde (2) : Une nouvelle ère s’ouvre pour l’Union pour la Méditerranée. Extraits :
« Avec le « printemps arabe », une nouvelle ère s’est ouverte en Méditerranée. Les partenaires euro-méditerranéens doivent être à la hauteur de ce processus historique de transformation : il faut soutenir la transition démocratique et favoriser le développement économique et social pour construire un espace euro-méditerranéen démocratique, apaisé, stable et prospère. »
(…) Les révolutions qui ont eu lieu dans certains pays arabes nous appellent à travailler sur les priorités stratégiques déjà identifiées mais aussi à innover pour sortir des schémas classiques.
(…) L’Union pour la Méditerranée apparaît aujourd’hui comme une initiative visionnaire. (…) Il faut maintenant engager une nouvelle étape. (…) Pour faire face aux nouveaux défis, de nouveaux outils de financement doivent être créés, avec la Commission européenne et les institutions financières spécialisées telle la Banque européenne d’investissements, fonds d’assistance technique, mécanismes de garanties (…)
Tout ceci ne s’improvise pas. Ce processus multidimensionnel se construit avec l’adhésion de tous les acteurs clés de la région, avec l’appui de l’Union européenne et de la communauté internationale (…)
Il nous incombe de veiller à ce que les objectifs et les principes de la nouvelle politique européenne de voisinage actuellement à l’examen de l’Union européenne convergent avec ceux qui guideront la trajectoire de l’UPM.
(…) L’ancrage de plus en plus fort des économies méditerranéennes au marché intérieur de l’UE plaide aujourd’hui pour un objectif plus ambitieux allant au-delà du libre-échange, et s’inscrivant à terme dans la réalisation d’un espace économique commun. »
Après quelques tergiversation, pour nous prévenir autant que nous endormit, sur le mode « une nouvelle ère », « innover pour sortir des schémas classiques » , « de nouveaux outils de financement doivent être créés », l’objectif est finalement lâché : « la réalisation d’un espace économique commun » avec l’Union européenne. Mais comme l’indique l’indique Youssef Amrani : « tout ceci ne s’improvise pas »
Que faire ?
Ceux qui répètent les mensonges officiels diffusés en boucle par la propagande médiatique nous diront bientôt que les choix qui vont nous être imposé permettront en réalité la survie de notre civilisation, que la perte de la souveraineté des Etats européens et l’abolition de la démocratie ne seront que provisoires et que, au final, nous ressortirons plus fort de ces crises.
L’artifice de la propagande consiste en effet à affirmer à la fois que l’avenir est l’objet d’un choix conscient que l’humanité doit faire collectivement, comme un seul homme et en toute connaissance de cause puisqu’elle est instruite par des experts, des politique et des journalistes qui ne veulent que notre bonheur, et que de toute façon nous n’avons pas le choix, ou plutôt que celui-ci se résume à vivre selon les directives de l’oligarchie régnante ou de périr parce que l’on sera resté sourd à leurs mises en garde.
Tout se déroule devant nous, au grand jour, et il faut être aveugle ou complice (l’un n’étant pas incompatible avec l’autre) pour ignorer les forces désertificatrices et négatives à l’œuvre dans leur travail de renversement et de prise de possession négative, satanique. Car tel est le signe de la haute provocation des temps qui sont les nôtres : l’obligation devant laquelle on se trouve tenus d’utiliser ce terme aux résonances bien anciennes, étranges à nos actuelles habitudes de discours.
Cependant notre rôle reste, dans un présent écrasé par la probabilité du pire, d’étudier les diverses possibilités qui n’en demeurent pas moins ouvertes. Pris comme n’importe qui à l’intérieur d’une réalité aussi mouvante que violemment destructrice, nous nous gardons d’oublier ce fait d’expérience que l’action de quelques individus, ou de groupes humains très restreints, peut, avec un peu de chance, de rigueur, de volonté, avoir des conséquences incalculables.
Grèce-télé : des étudiants font irruption
Un groupe d'étudiants grecs a fait irruption dimanche soir sur le plateau du bulletin d'informations de la chaîne de télévision publique entraînant l'interruption des émissions, a annoncé un porte-parole du gouvernement.
Au même moment la police faisait usage de gaz lacrymogènes contre une manifestation d'étudiants à proximité du Parlement. "Il y a eu occupation de la chaîne de télévision publique NET et nous oeuvrons au rétablissement de la situation", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement Elias Mossialos. "Ce sont des étudiants. Ce n'est pas un problème lié à la chaîne", a-t-il ajouté sans plus de détails.